Bonjour ! Il s'agit de mon premier OS sur ce couple. Pas très gai. Pas très triste. Je l'ai écrit comme ça, d'une traite, et je l'aime bien. Je vous souhaite une bonne lecture, espère que cela vous plaira (donnez-moi votre avis quoi qu'il en soit) et... voilà ! En plus, j'avais remarqué qu'en français il y en avait pas de masses sur ce couple... alors je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice, en espérant un petit peu de succès.

Bergère.

(PS: Il y a eu quelques toutes petites modifications, mais rien de grave, qui dérangerait ! J'ai juste enlevé une citation pour la mettre dans le deuxième OS!)

Pourquoi ?

Je l'ai souvent demandé.

Au détour d'un couloir, en la croisant.

Au détour d'une pensée, en l'imaginant.

Au détour de mon âme, en l'entendant.

Pourquoi ?

C'est une très bonne question.

Je ne connais pas la réponse, elle non plus. Personne ne la connait.

Y a-t-il une question d'ailleurs…

Oh, bien sûr il y a ce pourquoi. Mais qu'est-ce qu'il veut dire ? qu'est-ce qu'il demande ?

Je le sais… mais bon. Il demande pourquoi il y a cette toute petite chose entre nous.

Presque rien.

Des regards.

Des sourires.

Des discussions.

Ce n'est pas l'amour, pas la passion. Est-ce plus que l'amitié ?

Ce n'est même pas sûr. Sensation hybride. Sentiment mélangé.

Alors dites-le moi, vous… pourquoi ?

Pourquoi est-ce ainsi ?

Pourquoi n'est-ce pas juste l'amitié ?

Pourquoi n'est-ce pas juste l'amour ?

Pourquoi ce bordel dans nos esprit ?

…nos esprits ? Le mien uniquement peut être. Je n'en sais rien. Allez savoir !

Minerva est une belle femme.

Cela, c'est indubitable. Personne ne songeait à dire le contraire dans sa jeunesse. Personne, toujours maintenant, ne le nie tout à fait. Malheureusement pour moi, je le remarque un peu trop. Mon problème, c'est qu'elle n'est pas jolie. Non, elle est belle. Peut être uniquement pour moi en fait, peut être que les autres n'en pensent rien. Allez savoir… Vous savez, la beauté, c'est subjectif. Tellement subjectif. Cela dépend de notre être plus que de la personne. Oui, elle est belle parce que je la veux ainsi. Parce qu'elle me plait. Cela veut-il dire que je l'aime ? Je n'en sais rien. Je ne crois pas. Un peu, peut être.

Minerva est une femme intelligente.

Sur ce point là, il n'y a vraiment rien à redire. Sur le physique, à la limite, certains ne la trouvent peut être que les restes d'une joliesse vite passée. Chacun son opinion. Mais elle est intelligente. Vif, son esprit est celui de la rapidité et de la perspicacité. Elle est géniale. C'est une grande sorcière. Elle est sublime dans ses pensées, elle a une réflexion d'or. Cela la rend indispensable. Cela rend sa discussion plaisante. Je ne sais ce que je ferais si une fois par semaine je n'absorbais pas des litres de thé pour une conversation. Cela veut-il dire que je l'aime ? Je n'en sais rien. Je ne crois pas. Un peu peut être.

Minerva est une femme droite.

Qui dira le contraire ? Blessée depuis toujours, blessée par moi-même je ne sais quoi, elle est juste, d'une droiture sans faille. Elle tient son rôle, elle tient sa vie, elle tient beaucoup de choses. Elle ne se démonte pas. Elle tient le coup. Elle en est admirable. Elle cache des sentiments, elle a des sentiments. Un stoïcisme moderne face aux événements. Justice, grandeur d'âme. Je me sens souvent bête à son côté, dans certaines situations. Je suis un peu faible en comparaison, quelque part. Cela veut-il dire que je l'aime ? Je n'en sais rien. Je ne crois pas. Un peu peut être.

Minerva est tant d'autres choses.

Là-dessus, tout le monde est d'accord. Alors je pose encore une question. Suis-je le seul à le remarquer ? Est-ce que je l'idéalise.

Non.

Je l'ai vue perdre des repères, aussi. Je l'ai vue perdue dans la vie.

J'ai observé les années passer. Elle reste un peu la même ; elle reste un peu une autre ; qui m'aime et me comprend.

Me comprend-t-elle ? Oh oui. Tant que parfois c'est incroyable.

Quant à savoir si elle m'aime… Si je savais déjà si je l'aime.

Alors voilà. Avec tout ça, il me reste le pourquoi. Pourquoi, hein ?

Pourquoi est-ce que je ne sais pas ?

Pourquoi est-ce que ce n'est pas clair ?

Je la regarde, je la trouve belle.

Je lui parle, je la trouve intelligente.

Je l'observe, je la trouve droite.

J'y pense, je la trouve un peu parfaite.

Mais pas de désir et rien pour étayer tout ça. C'est la grande amitié.

Le petit amour ?

Peut être.

Un amour faiblard un peu ridicule. Si notre amitié est digne et forte, notre amour serait faible et incapable. La vérité, c'est qu'on ne s'aime pas vraiment. Est-ce que je sais si je voudrais plus que cette amitié d'années ? Non, je ne sais pas. Elle non plus. J'en suis certain. Parce qu'on se comprend. Il y a cette chose entre nous. On fait comme si. Il n'y a rien.

Et pourtant…

Et pourtant, pourtant, je n'aime que toi…

Voilà ce que dis la chanson. Et bien… il y a un peu de ça.

Pourtant, Minerva, je la regarde, et je me dis que c'est ce qu'il me faut. En même temps elle m'est déjà assez comme c'est aujourd'hui, en même temps je sais qu'elle me pourrait être plus. Pourtant je me dis que vraiment, lorsque je la vois, ça ne peut qu'être elle.

…Et pourtant non. Pourtant ce n'est rien.

Oui.

Serait-ce vraiment ce qu'il nous faut. Je suis plus âgé qu'elle. Des années, deux dizaines, peut être trois. Peut être est-ce un problème. Je ne le sais pas… Mais, quelque part, il n'y a pas de problème, parce qu'il n'y a pas de relation. Le vrai problème est là.

Je me dis souvent que j'accepterais de manger des millions de tritons au gingembre pour entendre sa voix. J'aime bien cette voix. Elle n'est pas caressante. Plutôt dure à vrai dire. Mais je l'aime bien… Mais cette voix, ce n'est pas la voix qui appelle le désir par les sons qui l'emplissent, ce n'est pas la voix de la sensualité de l'amour. C'est une voix entre deux. Amour, amitié. Je n'aime pas le gingembre.

Il y a une chose que je me dis.

Oh, ça ne résoudrait pas le pourquoi. Non, loin de là. Il est irrésolu, pas solvable. Peut être serait-ce un premier pas. Plus vraisemblablement juste manière de se décider.

Quoi, c'est tout décidé ?

Oui, c'est vrai. C'est l'amitié, la relation entre collègues… Oui, plus que collègues. Cela, c'est vrai, c'est sûr, c'est su… Une des rares choses que l'on sait. Amis. Je pense que je peux m'autoriser sans commettre d'erreur à le dire.

Mais amants ? Avant que d'être amants, il faudrait s'aimer. C'est cela le problème.

Cette chose, cette idée, c'est d'essayer.

Essayer l'amour ?

Non, non… on n'essaye pas l'amour, on essaye la relation. Et l'on voit.

Voir si cela mène quelque part. Voir si ça a un sens.

Il est minuit, c'est septembre. J'ai encore pensé. Je me suis dit qu'il fallait essayer.

J'ai pris la décision.

J'arrive devant sa porte, je frappe. Je sais qu'elle ne dort pas… enfin, je ne pense pas.

J'ai de la chance, elle ouvre en robe de chambre, mais elle ouvre éveillée.

D'un coup je me sens déjà bête. Tout cela, après tout, ce n'est que moi. Peut être qu'à elle ça ne lui est même pas venu à l'esprit. Peut être que pour elle c'est clair. Nous sommes amis, j'aime les litres de thé et je raffole de gingembre.

Quelque chose ne va pas ?

Oui… non… enfin, il faudrait que l'on parle.

Elle me regarde. Qu'est-ce que je peux me sentir con. Mais maintenant, il faut lui dire. Ou inventer quelque chose. Inventer un prétexte. Je ne suis pas totalement Gryffondor il faut croire… ou alors comme les autres j'expérimente les affres de l'amour. Mais je ne la désire pas. Quel bordel. Pourquoi moi ? Pourquoi nous peut-être.

Je ne comprends pas qui vous êtes et qui je suis.

Elle m'offre un regard étonné. Ses yeux son beaux aussi. Qu'est-ce que je vais pouvoir dire là. Finalement, elle hoche la tête.

Entrez Albus, je crois que j'ai compris.

Oui…

Je soupire. Cela m'étonnerait, qu'elle ait compris. Elle est sublime, mais je ne pensais pas qu'elle me comprenait tant. Ou alors elle pense à autre chose. Quoi ?

Sommes-nous amis Albus ?

Et là je lui dis quoi ? Je n'en sais rien. Je vais vraiment passer pour un imbécile. Elle fait presque ma taille, droite et debout en face de moi, à côté d'un canapé. Je lui dis que je n'en sais rien. Elle soupire, elle s'assoie en face de moi, alors j'imite. Face à face chacun sur un sofa.

Moi non plus…

Alors je me dis que c'est peut être l'occasion de savoir. Je me demande. Qu'est-ce que j'en sais ? Pourquoi moi et cette question ? Maintenant qu'on est l'un en face de l'autre, à se regarder et se demander, c'est peut être le moment. Alors je me lève. Elle me regarde à moitié. Qu'est-ce qu'elle peut penser ? Je ne fais pas grand-chose. Je pose mes lèvres sur les siennes. Il m'aura fallu plus de 20 ans pour me décider. Pourquoi maintenant. C'est le petit baiser sans conséquence. Enfin, je crois. Je me rassois. Elle me regarde, elle a légèrement rougi. Oui, elle est jolie comme ça… mais c'est incroyable. Elle ne rougit pas d'habitude. Je me sens con. Elle va peut être m'en vouloir. Je sors vite, comme ça. Le presque vieillard de Gryffondor que je suis, directeur de Poudlard, fuit après un baiser. Déchéance.

Pourquoi ?

Pourquoi ?

Hein, je vous le demande ! Pourquoi ?

Je ne sais toujours pas. Ses lèvres son douces, son visage est joli. Ca marcherait peut être, je n'en sais rien. Ce ne serait pas l'amour passion. Juste nous deux, comme ça. Ce serait si étrange. Mais je pense qu'elle m'en veut.

Pourquoi est-ce que j'ai fais ça ? Pas par emportement passionnel, pas par questionnement méticuleux. Pour voir. Comme ça. Gamin va !

Et voilà, deux jours plus tard, à 8 heures, la nuit est tombée, je suis assis dans mon bureau. Elle est en face de moi. J'avale des tritons au gingembre, ça me donne contenance. Comme ça, je la regarde. Je ne sais toujours pas. Peut être bien que je l'aime, finalement. Mais elle, elle fait comme si rien. Oui, rien. Elle a raison, sans doute. Parce que c'est elle, je pense qu'elle a raison.

C'est une grande question, Albus, mais mieux vaut ne pas se compliquer la vie.

J'acquiesce. Elle a vraiment raison. Profiter de sa présence et son sourire, savoir que finalement je suis un peu amoureux, et savoir qu'avec du thé et des tritons au gingembre, avec un sujet de conversation et des élèves turbulents, avec des heures et des jours, avec des badinages qui ne la font pas rire et des sourires qui m'enchantent, je continue à la voir. Elle est à côté, pour longtemps, pour toujours. Le platonique extrême de la relation d'amants qui n'en sont pas et n'en furent jamais.

Je serais calme, ami et à côté. D'ailleurs, je ne la désire pas vraiment, alors quel problème. Aucun.

Plus besoin de savoir pourquoi.

Je sais que c'est comme ça. La frontière fragile ne l'est pas moins, mais c'est d'un accord commun qu'elle a été fixée. Et puis mon côté amant refoulé aura toujours la possibilité de croquer encore le souvenir de cette furtive embrassade, au contact d'un biscuit sans saveur et d'une vision si belle.

Alors, qu'en pensez-vous ?