MOONY, WORMTAIL, PADFOOT AND PRONGS

Quatre points de vue sur ce qui leur est arrivé, leur histoire. Pas d'ordre chronologique. Quelques mots, quelques textes... Surtout du SiriusxRemus, avec du JamesxLily en arrière plan. Slash, bien sûr! Je ne sais pas à quelle fréquence je posterai les chapitres.


James serra la main de Sirius, Sirius s'empara de celle de Remus, qui saisit celle de Peter. Peter ne saisit la main de personne car ils n'étaient que quatre. Quatre Maraudeurs. Comme les Beatles, les Mousquetaires, les saisons, les Maisons…

Quatre amis inséparables qui auraient chacun donné leur vie au nom ce cette amitié.

Enoncer ce fait, c'était comme dire que les hippogriffes volaient ou que Snape avait les cheveux gras. C'était quelque chose d'immuable. C'était du roc, c'était tout. Leur vie, leur mort. C'était ce à quoi ils songeaient lorsqu'ils se levaient le matin, ou lorsque le soir, ils s'endormaient, chaudement recroquevillés dans leurs draps. C'était… le battement de la mesure, le rythme qui pulsait dans leurs âmes. C'était juste, c'était vrai. C'était grâce à quoi ils continuaient à garder la tête droite, malgré les épreuves et la douleur.

Ce fut la première chose à disparaître.


Il y avait un traitre parmi eux.

Cette vérité était tellement définitive, tellement affreuse, tellement fausse !

Remus avait l'impression d'être dépossédé de lui-même. Comme s'il se rendait compte qu'une partie de lui manquait.

C'était impossible, et incontournable, cauchemardesque, si réel, trop douloureux, inenvisageable. Mais c'était le plus probable.

Pourquoi Sirius se serait-il écarté de lui, sinon ? Pourquoi les attaques étaient-elles tombées précisément à cet endroit, à cet instant ? Pourquoi Padfoot ne le regardait plus dans les yeux ? Pourquoi, pourquoi pourquoi…

Ca le tuait. Ca allait tuer James et Lily. Et Harry. Peter était déjà mort de trouille… Et Sirius… Il aimait Sirius. Et il ne voulait pas y penser.

oOo

Il y avait un traitre.

Il le savait. C'était lui.

Gryffondor un jour, Gryffondor toujours ? Conneries. Il était lâche. Au moins, il le savait.

« Fier de toi, Pettigrew ? demandait le Seigneur des Ténèbres. »

Il ne l'était pas. Pas du tout. Mais quel choix avait-il ? Celui d'honorer ses promesses, de garder une confiance qu'il avait acquise des années auparavant, de rester un homme bien. Un homme bon.

Non. Il n'était pas James, ni Sirius. Encore moins Remus.

Vraiment. C'était non.

Se trahir soi-même, détruire une amitié légendaire, se vendre au Mal, dans le sens large du terme. Fort, le Pettigrew !

Fier de toi ?

Il n'y avait vraiment pas de quoi.

Les Maraudeurs s'étaient déclarés prêts à donner leur vie les uns pour les autres. Peter allait vivre. Eux allaient mourir. Le destin avait une façon bien cynique de jouer avec les mots. Avec les vies.

oOo

La nuit tombée, il avait rejoint Remus. C'était la seule chose qu'il pouvait encore faire. Faire semblant.

Son cœur avait été arraché de sa poitrine, piétiné, déchiré, brisé.

Au moindre bruit, Sirius sursautait. Au moindre souffle de vent, il frissonnait. A la moindre parole hasardeuse, il se braquait.

Padfoot était parti. Seul restait Sirius Black. Bien plus Black que Sirius.

Il s'en voulait, il en voulait au monde entier. A cette putain de guerre, à ce putain de psychopathe en puissance, à cette putain de prophétie.

Son estomac était dans sa gorge, sa poitrine dans ses talons, sa tête loin derrière. Il était perdu, désespérément amoureux d'un lycanthrope désespéré dans un monde sans espoir, ni pour l'un, ni pour l'autre.

Il y avait un traitre, et ce n'était pas Sirius.

Il ne pouvait que jurer, pleurer, s'oublier. Il refusait d'y croire, y croyait pourtant dur comme fer. Devenait pierre et glace, lorsque les yeux de Moony se posaient sur lui. Il les évitait.

Il ne comprenait pas, et ne comprenait que trop bien. Cette société, cette vie… Mais comment avait-il pu ? Comment pouvait-il ? Impossible. Chantage ? Intimidation ? Menaces ? Non, jamais Remus n'aurait cédé. Quel était la réponse à cette énigme sadique ? Cette question qui rongeait la chair et l'esprit, cette brûlure torturante, cette blessure béante…

Et le soir venu, il avait retrouvé Remus. Sans croiser son regard d'onyx. Il avait oublié, s'était oublié, l'avait oublié, s'était fait oublier. Le souvenir, l'idéal de l'homme qu'il aimait, mais qui avait disparu avec l'arrivée de la guerre et le mal, contre son corps, c'était la seule chose à laquelle il pouvait encore prétendre.

oOo

Tant de bonheur.

Tant de souffrance.

Tant d'espoir. Et de désespoir.

James n'était pas naïf. Il ne refusait pas non plus de voir la vérité en face.

Mais le malheur avait toujours compté moins que le bonheur, c'était en tout cas ce qu'il voulait penser. De toute son âme.

Il était beaucoup question d'âme et de cœur. Cependant, James réfléchissait avec sa tête. Ce qu'il aurait du faire depuis bien longtemps… Lily n'avait pas besoin de ses soucis. Lily n'avait pas besoin de ses doutes, ni de la douleur qu'il ressentait en voyant les regards en coin de Remus et Sirius, ni du chagrin qui le prenait, lorsqu'il assistait, impuissant, à la noyade de Peter en pleine mer. Lily n'avait besoin que de son amour inconditionnel. Tout comme Harry.

« J'ai fait un rêve formidable. On était tous là- les Maraudeurs et toi- rassemblés pour boire une bière au beurre… On riait, ou blaguait. Tout était si lumineux. »

Lily caressa tendrement la tête de James, posée sur ses genoux.

« Je suis désolée. »

Le jeune homme haussa les sourcils, à moitié endormi, entouré de chaleur et de douceur.

« Pourquoi serais-tu désolée, ma Lily ? »

Il sentit une goutte d'eau mouiller sa joue. Ce n'était pas ses larmes.

« Je suis tellement désolée, James. »

Moi aussi.

Il ne dit rien, ferma les yeux.

Il ne voulait plus rendre Lily triste. Il ne voulait pas qu'elle pleure pour cette amitié qui se brisait, pour ces rêves qui s'envolaient, papillons multicolores. Il ne voulait pas être la cause de son inquiétude. Il n'y pouvait rien.

Il se contenta de lui sourire doucement.

oOo

Les yeux jaunes se fichèrent dans les siens. Remus frissonna. Encore. Pour se donner une contenance, il but une gorgée de thé brulant.

« Alors, t'en dis quoi ? Pour ou contre nous ? »

Le jeune homme hésita à cracher à la figure de son vis-à-vis, et de quitter en courant l'auberge. Il se retint. Que répondre ? Un agent double serait toujours utile à l'Ordre. Mais plus il regardait le loup garou, plus il était convaincu qu'il ne pourrait jamais mentir à ces gens.

Si je dis non, pourrais-je au moins sortir de cette salle ?

Il douta. Comme il le faisait si souvent ces jours-ci.

Si je dis oui, peut-être réussirais-je à obtenir le nom de la taupe.

Il trembla, résista à l'envie pressante de fermer les yeux, de s'envoler, de s'enfuir, de mourir...

« Lupin, il y a je ne sais combien de loups garou seuls qui m'attendent. Tu te décides. Maintenant. »

Remus serra les dents. Déglutit.

Soit un Gryffondor, merde ! Pour un fois dans ta putain de vie ! Réponds !

L'homme en face de lui poussa un râle terrifiant. Moony s'agita en lui, il le repoussa aussitôt. L'autre se leva, et Remus ne manqua pas la colère dans son regard. Il se tendit, effrayé.

« Très bien. Je quitte cette pièce. Si tu ne me rattrapes pas avant que j'aie franchi la porte, je prendrais ta réponse pour un non. »

Personne n'aurait pu manquer la menace dans sa voix. La peur de Remus s'accrut. Il observa le dos de l'homme s'éloigner.

Il ne fit pas un geste pour le rattraper.

Bien après que le loup garou soit sorti de l'auberge, Remus tremblait encore.

Il reprit un verre. De whisky pur feu, cette fois. Puis paya la note. C'était le moins qu'il puisse faire.

Ce n'était pas la première fois qu'on lui proposait de rejoindre les rangs de Voldemort. Ni la deuxième.

A chaque fois, ça faisait un peu plus mal. Un peu plus peur.

Lily lui disait de penser à des jours meilleurs. Peter lui lançait des regards anxieux. James lui souriait avec confiance. Sirius… Sirius ne savait pas, parce qu'il ne lui avait rien dit, et qu'il ne lui dirait rien. Remus se contentait de se glisser dans son étreinte, d'oublier ses peurs, de mettre de côtés sa méfiance. Il avait besoin d'amour. Même d'un amour qui sonnait faux, bien qu'il soit vrai. Putain de vrai.

Et s'il est le traitre ? Que se passera-t-il ? Aurait-il le courage de lui tourner le dos ?

Rien que cette pensée le terrorisait. Il y avait de quoi.

La nuit tombée, il n'eut d'autre choix que de rentrer à l'appartement. Sirius n'était pas rentré. Moony soupira. Soulagement ou peine ? Il aurait été incapable de le dire. Lentement, il prit la direction de la chambre à coucher. Sur le lit était étendu un vieux pull. Moony l'observa quelques instants, avant de le saisir. De se glisser dedans, de se fondre dans la laine, de se nourrir de ses souvenirs.

L'odeur de Sirius.

Il se coucha en chien de fusil sur le lit.

Il attendrait toute la nuit.

oOo

Peter se demandait pourquoi les photos jaunissaient avec le temps. Les sorciers auraient pu inventer un sortilège génial qui aurait conservé la jeunesse et la souplesse du papier, les personnages se mouvant gracieusement contre la surface brillante durant l'éternité.

Peut-être ne voulaient-ils par altérer la vérité. Tout se fane avec le temps. Les illusions passent, les idéaux disparaissent. La vérité s'effrite, comme du plâtre.

Courage!

Courage? La bonne blague.

Il se releva difficilement, épousseta sa robe, même si ça n'en valait pas la peine- il était sale à l'intérieur, puis referma les cartons, fit un trait sur son passé, sur cette adolescence, son utopie. Quitta le grenier, la maison, la ville, se rendant, aveugle, là où le mènerait toujours sa lâcheté et sa bassesse. Le Seigneur des Ténèbres ne l'avait pas attendu.

« Ce soir, Death Eaters, je veux du sang. »

Peter était un méchant.

Il était pire que la sorcière des contes de fée. Il était un traitre.

Pourquoi avait-il été envoyé à Gryffondor ?

Mais il ne voulait pas le mal pour le mal.

Personne ne voulait le mal pour le mal. C'était une façon d'obtenir ce qu'il voulait. La vie sauve.

« Ce soir, Death Eaters, je veux la souffrance, et je veux la peur. »

Les silhouettes noires l'entouraient, le surplombaient, l'étouffaient, l'effrayaient. La voix terrifiante résonnait dans son esprit, ses oreilles, son âme.

Quelle âme ?

« Il est plus que temps. »

Le Seigneur des Ténèbres ordonnait, il s'exécutait. Il ne voulait pas, mais ne pouvait rien faire. Lâche.

« Ce soir, je veux la mort. »

Il avait eu le choix. Une proposition truquée, certes : quoiqu'il choisisse, c'était la mauvaise réponse.

A présent, il devait rester Peter Pettigrew, le rat, le traitre. C'était trop tard pour faire marche arrière.

oOo

Il s'allongea aux côtés du corps immobile de Remus.

« Tu dors ? chuchota-t-il. Si Moony était réveillé, il l'entendrait.

-Non. Je t'attendais.

-Tant mieux. »

Sirius frôla l'épaule de Remus, caressa son bras, et saisit sa main, qu'il ramena sur sa propre poitrine. Tout doucement, il la leva à sa bouche et l'embrassa.

« Remus, tu penses à nous deux, des fois ? »

Moony trembla. Sirius sourit, et malgré l'obscurité, il savait que Remus savait qu'il souriait.

« Je pense à toi. Pas trop à moi. Je réfléchis à ce qu'on serait, s'il n'y avait pas cette guerre.

-Heureux ?

-Entre autres. »

Sirius ferma les yeux. Tenta de repousser la douleur qui lui sautait à la gorge. Echoua. Encore.

Ces espoirs, ces rêves !

« Remus. Je t'aime.

-Je sais. »

Est-ce qu'au bout d'un certain nombre de fois, ces mots perdaient de leur valeur ? C'était ce qui lui semblait.

« Ca n'a pas toujours été comme ça, entre nous, n'est-ce pas ? »

Moony roula sur lui-même, vers lui, et le fixa dans les yeux. Il détourna le regard.

« Tu veux m'abandonner ? »

Sirius frissonna. Pas quitter, ni se séparer. Abandonner. Il déglutit difficilement. Le souffle du lycanthrope lui chatouillait la joue. Il avait l'impression que son sang était de la lave incandescente, que sa peau atteignait les mille degrés. Son cœur lui sortait de la poitrine par les pores de la peau. Il avait mal.

« C'est ce dont j'ai l'impression. Chaque jour, continua le loup garou. Je sais que tu ne feras pas, parce que tu m'aimes, et que tu es un grand romantique. Et parce que je t'aime. Tu es un grand illusionniste, Padfoot. Reste ainsi. On va fermer les yeux, tous les deux. C'est comme ça que ça marche. »

La gorge de Sirius s'enflammait. Le consumait. Tout entier, avalé par le regard feu de Remus. Oui, il l'aimait. Mais il ne lui faisait pas confiance.

« Ferme les yeux, chéri, murmura Moony, si bas qu'il aurait pu l'avoir rêvé. Le marchand de sable va passer. Il va t'emporter loin de moi.

-Tu ne veux pas dormir ? articula Sirius, l'esprit embrumé par la douleur, le sommeil, l'amour.

-Je ne peux pas dormir, Pad'. »

Remus se releva sur un coude, posa ses lèvres qui lui semblaient glacées sur son front. Etait-ce lui qui chantait ? Il entendit, au loin, comme dans un autre monde, de lourdes gouttes de pluie s'écraser sur la vitre de la fenêtre. Ou était-ce les larmes de Remus tombant sur ses joues ? La colère du vent. Ou le souffle précipité de son amant sur ses paupières ? Des tambours ou le battement de son cœur ? Le crépitement du feu ou les étoffes que l'on froisse ? Le son d'un carillon ou les lèvres de Moony contre les siennes, sur sa peau, dans son cou ?

« Je t'aime. Je t'aime. Bonne nuit. Fais de beaux rêves. Pour nous. Je t'aime tellement. Dors bien. Je t'aime. »

Lorsqu'il se réveilla, le lendemain matin, Remus avait déjà quitté l'appartement, pour Merlin savait où.

oOo

« Comment ça se passe avec Remus ? »

Un murmure. Ce n'avait été qu'un murmure, un souffle, plus qu'un souvenir. Sirius planta ses yeux dans ceux de James, qui frissonna. Il y lut de la douleur, beaucoup de douleur. Trop de douleur. James sentit son cœur faire un bond, vibrer, descendre plus bas que terre. Ses amis souffraient, s'entretuaient, s'accusaient. Il aurait voulu tout arranger d'un coup de baguette, leur assurer qu'aucun d'eux n'était le traitre. Mais il ne pouvait pas leur mentir.

« Mal. »

Mal. Bien sûr.

Putain de guerre, putain de vie.

« James… Je me demandais si ce ne serait pas mieux qu'on se sépare. »

James écarquilla les yeux, son sang se figeant dans ses veines, sa tête en feu. Il désirait plus que tout prendre Sirius par les épaules, le secouer, lui crier dessus. Lui faire comprendre…

« On se fait plus de mal que de bien.

-Mais… Tu l'aimes, non ? »

Sirius eut un regard triste. Si triste…

« J'aime Remus, le Remus loyal, le Maraudeur, celui que nous avons rencontré en première année, et que nous avons appris à connaître au long de notre scolarité. »

James dévisagea Sirius, ne pouvant empêcher la lueur de reproche dans ses iris.

« Tu ne peux pas dire ça, Sirius, c'est injuste ! Tu ne peux pas prétendre l'aimer quand tout va bien, et dès que la guerre arrive, dès qu'il a vraiment besoin de toi, que le destin s'acharne à le malmener, au moindre doute, dire que c'est fini ! Tu l'aimes, bordel ! »

Son interlocuteur fit un pas en arrière, touché et blessé.

« Tu veux que je continue à lui mentir ? A lui assurer que je lui fais confiance ? Sans confiance, il n'y a pas d'amour !

- Eh bien vas-y ! Accorde-lui ta putain de confiance ! »

Les joues de Sirius s'enflammèrent.

« Il y a un traitre, James !

-Pars du principe que ce n'est pas lui.

-Tu es bien trop confiant.

-Sirius, on a promis de donner notre vie les uns pour les autres !

-Eh bien quelqu'un ici prend des libertés avec cette promesse en sauvant sa peau au prix de la tienne, celles de ta femme et de ton fils !»

James se renfrogna. Il refusait de croire à cette prétendue trahison, à cette mort horrible, à cette souffrance trop vive.

« C'est ce qu'ils veulent, qu'on s'écharpe, qu'on se déchire. Pourquoi serait-ce Remus plus que toi, ou que Peter, ou que n'importe quel Mangemort un peu doué qui serait capable de nous pister ? Les mots blessent, Pad'. Tes mots blessent. Les miens également. Et le doute nous achève. Fais lui confiance. Je t'en supplie.

Padfoot pencha la tête sur le côté, ses cheveux flottant sur ses épaules, son teint pâle. Ses yeux brillèrent.

« Tu t'en veux, déclara-t-il. »

James sursauta.

« Je…

-C'est ça ! Tu t'en veux ! Tu penses que c'est de ta faute si les Maraudeurs meurent à petit feu ! C'est ridicule, James…

-Ce n'est pas ridicule ! C'est vraiment ma faute ; je vous entraine dans cette guerre sans vous laisser le choix, ou presque.

-James, ce choix, on l'a fait il y a longtemps. En tout cas, on est censé l'avoir fait, ajouta-t-il plus durement.

-Toi et Remus, ça a toujours été magique.

-Prongs, il n'a jamais été question de conte de fée. Ce n'est pas de ta faute. Ecoute, je ne suis plus sûr de rien, en ce moment, ce n'est pas ta faute. Ce n'est pas de ta faute », répéta-t-il encore. Et encore. Et encore.

Les yeux de James se brouillèrent, mais il refoula les larmes avec rage.

« Si tu es perdu, à ton avis, où en est Remus ? Tu ne peux pas le quitter… Vous devez vous soutenir, être là l'un pour l'autre. C'est tout ce qui compte. »

Sirius fit un pas vers lui, posa ses grandes mains sur les épaules de son ami, l'attira contre lui. James posa avec précaution son menton dans le creux du cou de Padfoot. Ferma les yeux pour ne pas pleurer. Echoua. Dans son dos, il sentait les larmes du jeune homme. Il soupira.

« Quel bande de crétins on fait. Les Maraudeurs ?

-On est entré dans la légende. On y restera.

Uniquement de la fiction. De la fumée.

-Oui. Un rêve magnifique. Une belle histoire…

-La plus belle. »