Bonjour à tous! Je continue ma série de fics, celle ci est donc la suite d'Une Nouvelle Inattendue. Elle peut être lue et comprise sans avoir lues les précédentes, mais je pense que l'idéale serait quand même de toutes les connaitre. Le titre est provisoire, en attendant de trouver mieux, et elle comprendra pour une fois deux chapitres. La suite arrivera dans quelques jours. Pas encore de mariage, mais promis le prochain OS y sera consacré. En attendant, bonne lecture à tous! Enjoy. xxx
* Le début d'une nouvelle vie... *
Mon réveil ne fut pas brutal, ou douloureux, comme je l'avais imaginé. J'avais accouché quelques heures auparavant, et je m'attendais à ce que mon corps tout entier soit douloureux. J'étais épuisée, certes, un peu groggy, mon esprit brumeux et je ne pouvais me résoudre à ouvrir mes yeux, mais j'étais bien. Pas de douleur lancinante, pas de haut-le-cœur, rien. J'étais bien, tout simplement. Même mieux que bien, j'étais heureuse. Je venais de me réveiller, encore bien callée sous les couvertures chaudes. J'avais dû dormir des heures entières, voire des jours, pour être aussi détendue. Je réalisai alors que j'étais seule. Allongée en travers du lit, ma tête posée sur mon bras plié, ma main libre posée sur la couverture. J'entendais des murmures, un son mélodieux ressemblant étrangement à ma berceuse. Un sourire fendit mon visage alors qu'un flot de souvenirs liés à cette mélodie m'envahit. J'ouvris les yeux, et la plus idyllique des visions s'offrit à moi. Edward était mon ange, mon apollon, sa présence seule suffisait à m'éblouir. Mais cette vision là, que je découvrais seulement, était de celles qui mon remplissent le cœur de joie, de celles qui vous donnent le sourire jusqu'aux oreilles, de celles qui vous font pleurer tellement la vie semble parfaite en cet instant. C'était ce genre de vision qui s'offrait à moi, et je ne pouvais me résoudre à l'interrompre.
Edward était assis dans le rocking-chair près du lit. Ce même rocking-chair dans lequel nous passions des heures étroitement enlacés, à échanger tendres baisers et caresses. Il y était assis, ne portant rien d'autre qu'un jean qui épousait parfaitement ses hanches, son torse était nu, parfait, imberbe. Il serrait contre lui la plus parfaite des créatures qu'il m'ait été donné de voir, et je sentis mon cœur se gonfler de bonheur. Mon bébé… J'étais tombée enceinte le mois dernier, au cours de l'une des nuits magiques qu'Edward et moi avions passés dans notre cottage, cadeau de mariage de ses parents. A peine quatre semaines de grossesse avaient suffit à ce petit ange pour arriver à terme, et Carlisle avait procédé lui-même à mon accouchement, par césarienne anticipée, pour m'éviter de mourir noyée dans mon propre sang et dans d'atroces souffrances. Je chassai ses souvenirs pénibles de ma tête et me concentrer sur la petite merveille qu'Edward tenait dans ses bras. Mon bébé… Notre bébé, blotti contre la peau nue de son père. Il était endormi, sans doute grâce à la voix envoûtante d'Edward.
Je bougeai, imperceptiblement, et aussitôt il se tût et leva les yeux vers moi. L'expression que son visage affichait était inédite, même pour moi, alors que je pensais le connaître par coeur. Même quand nous étions tous les deux, je ne l'avais jamais vu aussi serein, aussi comblé qu'en cet instant. Aucune inquiétude ne déformait son visage. Il se leva, lentement, et me rejoignit, notre petit ange serré contre lui. Il s'allongea à côté de moi et je me redressai pour profiter pleinement de cette vision. Ils étaient si beaux, si parfaitement assortis, que j'eus la désagréable impression d'être une intruse dans ce tableau de rêve. Pour la première fois depuis mon réveil, il la quitta des yeux pour poser sur moi le plus tendre des regards, et me sourit.
« Bonjour… », chuchotai-je à peine, en lui rendant son sourire.
« Bonjour… », répondit-il avec une douceur infinie dans la voix.
Il se pencha vers moi et de sa main libre attira mon visage vers le sien. Etais-je un monstre pour avoir en cet instant autant envie de lui, alors qu'il tenait encore notre enfant dans ses bras ? Il rompit notre baiser, et un manque cruel s'imposa à moi. J'en voulais plus, bien plus. Mais quand il s'écarta j'en compris la raison. De grands yeux bleus nous fixaient intensément, se demandant sans doute ce qu'il se passait.
« Eh, bonjour toi… », murmura Edward en la laissant attraper et jouer avec le bout de son doigts.
Je les observai, incapable du moindre mouvement. Rompre un tel échange aurait été un sacrilège. Pourtant, je mourrais d'envie de prendre cette petite chose dans mes bras, de la blottir contre moi. La voix mélodieuse d'Edward me rappela à l'ordre. Il s'était tourné vers moi, et attendait visiblement que je sorte de ma contemplation. Je réalisai seulement un détail. De grands yeux bleus, des boucles brunes naissantes, un sourire à croquer…
« Bella, commença t-il doucement, je te présente notre fille… Elle est très impatiente de faire ta connaissance… ». Je levai les yeux, intriguée.
« Et elle aimerait beaucoup savoir quel est son nom… », ajouta t-il en souriant.
Cette fois, j'étais perdue. Je réalisai un nouveau détail ; dans notre appréhension de cette grossesse, pas un seul moment nous n'avions envisagé un prénom pour notre enfant. Nous nous disputions déjà sur sa nature, alors son prénom…
« Elle est si jolie… », ne pus-je m'empêcher de remarquer.
« Elle a de qui tenir, avec une si jolie maman… », répondit Edward en me volant un nouveau baiser.
« Et avec un tel papa… », commentai-je aussitôt, lui volant un baiser à mon tour. Il se pencha alors vers notre fille, qui le regardait avec la même fascination que je lisais sur le visage de toutes celles qui avaient un jour croisé le regard d'Edward. Visiblement, elle était déjà sous son charme, pensai-je, riant doucement.
« Ma chérie, l'entendis-je alors, je te présente Bella, ta merveilleuse maman, qui vient de me faire le plus beau de tous les cadeaux… ».
Un sentiment de panique m'envahit soudainement quand je réalisai ce qu'il faisait. Il desserrait son étreint autours de ce petit corps si parfait, et le plaçait dans mes bras. Je me sentis incroyablement gauche, et réalisai que je n'avais jamais tenu de bébé dans mes bras. Comment étais-je sensée faire ? Comment ne pas la blesser, lui faire du mal, elle qui semblait si fragile ? Je jetai un regard terrifié à Edward.
« Ne t'inquiète pas, tout ira bien… Rappelle-toi qu'elle est plus forte et plus solide qu'une enfant normale… », me rassura Edward.
Etonnement, c'eut l'effet escompté. J'enroulai mon bras autours de son petit corps, et de la même manière qu'elle l'avait fait avec Edward, elle tendit une petite main potelée vers moi et saisit l'un de mes doigts. Elle posa son autre main sur ma poitrine, cherchant mon sein au travers du fin tissu de mon débardeur. Quand Edward me touchait, mes joues rosissaient et une douce chaleur s'insinuait en moi. Mais en cet instant, je n'éprouvais ni gêne, ni inconfort, cela me paraissait la chose la plus naturelle au monde. Je baissai la tête et regardai ses petits doigts me découvrir. Je sentis Edward passer son bras derrière mon dos et nous ramener contre lui. Je m'y blottis avec joie.
« Je crois qu'elle a faim… », annonça Edward, le regard brillant.
Une fois de plus, mes lacunes en matière de bébé se faisaient cruellement ressentir, et j'ignorai de quoi il voulait parler. Je me tournai vers lui et le regardai, perplexe.
« Tu te rappelles que pendant ta grossesse, on s'efforçait d'adapter son alimentation selon ses deux natures, alternant solides et poches de sang ? » J'acquiesçai. « A sa naissance, nous lui avons donné un peu de sang, pour qu'elle prenne des forces. J'imagine que sa nature humaine commence à se réveiller… Elle a faim, et vient de rencontrer sa jolie maman… Je suppose qu'elle a fait le lien elle-même », continua Edward, amusé. « Elle est très intelligente tu sais… Elle n'est pas comme les autres enfants, elle est plus éveillée, elle grandit plus vite aussi, comme tu l'as peut être remarqué… ». Et en effet, je notai qu'elle n'avait plus rien d'un nouveau né. Certes elle était encore très petite, mais elle devait avoir la taille et l'éveil d'un nourrisson de plusieurs semaines. J'hochai la tête à nouveau, mais mon appréhension toujours présente.
« Tu es prête ? » me demanda t-il, et j'acquiesçai, bien que je ne l'étais pas du tout.
Il m'embrassa furtivement et je savourai le contact de ses lèvres glacées sur les miennes. Il plongea ses yeux dans les miens, avec une intensité telle que je me demandais s'il n'essayait pas d'user de son pouvoir sur moi, pour m'apaiser. Lentement, et sans me quitter des yeux, il fit glisser la bretelle de mon débardeur. Mon cœur s'accéléra au contact de sa peau contre la mienne, et je dus refreiner mes pulsions pour ne pas me jeter sur lui. Ma priorité était tout autre en cet instant, je ne devais pas l'oublier. Je me redressai un peu ce petit être blotti dans mes bras et approchai son visage de mon sein découvert. Je sentais mon corps trembler sans que je ne puisse le contrôler, et Edward le percevait également car il resserra son étreinte autours de nous.
« Tout va bien se passer, tu verras… », me susurra t-il à l'oreille. Puis, d'une voix d'une sensualité indécente, il ajouta « je crois même être celui pour qui cette vision est la plus difficile… C'est une torture de te voir ainsi offerte, à demi nue à quelques centimètres de moi sans que je ne puisse en profiter… ».
Je fermai les yeux, me forçant à me concentrer sur mon bébé et sa petite bouche qui venait de trouver mon sein, et s'efforçait de s'en nourrir. En vain. Cet acte le plus merveilleux qui soit pour une mère était terni par les pensées grivoises de ses parents. A peine deux jours qui nous étions parents et nous nous en montrions déjà indignes. J'aurais dû me sentir honteuse, mais un sourire fendit mes lèvres malgré moi. Je roulai la tête en arrière, offrant mon cou aux baisers fiévreux d'Edward. Un pincement bref mais douloureux mais rappela à l'ordre et je me redressai aussitôt.
« Eh ! Elle m'a mordue ! » m'écriai-je alors. Edward éclata de rire.
« Oui, je te l'ai dit, elle est très éveillée ! »
« Ravie que ça t'amuse ! » me renfrognai-je.
Dans mon esprit, ''éveillée'' signifiait être réactive, ou habile, mais en aucun cas cela signifiait me mordre si ça n'allait pas assez vite ! Je lui jetai un regard que je voulus dur mais qui fondit aussitôt en se posant sur cette adorable petite bouille aux joues rosies et qui semblait…amusée ?
« Elle arrive à nous faire passer des émotions, des envies, des impressions. J'ignore comment, mais elle sait très bien se faire comprendre ! », m'expliqua alors Edward. « Souvent, ce sont des couleurs, des humeurs qu'elle nous passe en nous touchant. Parfois elle se montre plus… explicite dirons-nous… », poursuivit-il, et je lus sur son visage qu'il était aussi amusé qu'admiratif.
« Wahoo, m'exclamai-je. Ca t'amuse vraiment on dirait ! ». Il éclata de rire et attrapa un de ses petits doigts.
« Elle est fascinante… », se contenta t-il de répondre, sans la lâcher des yeux. J'en fus presque jalouse. « Je ne me lasse pas de la contempler, elle est si belle, si parfaite… ». Je lui donnai un coup de coude.
« Si je n'étais pas là tu n'auras même pas l'occasion de baver autant devant elle, n'ai-je pas moi aussi droit à un peu d'attention ? », demandai-je, feintant d'être vexée. Il sourit à nouveau.
« Il m'avait pourtant sembler que la réponse était claire », plaisanta t-il. « Mais tu veux une bonne nouvelle ? », s'empressa t-il d'ajouter.
« Dis toujours, on verra bien si ça m'aide à pardonner tes infidélités… »
« Ce petit démon est à moitié humain ! »
« Et.. ? », questionnai-je, ne voyant pas le lien. Il s'approcha de mon oreille et poursuivit.
« Et donc il lui faut au minimum dix heures de sommeil par jour, ce qui devrait me laisser quelques heures d'affilés pour t'accorder un peu… d'attention… », murmura t-il d'une voix traînante à mon oreille.
« Mais dois-je te rappeler que je le suis à 100%, et donc par définition, j'ai tout autant besoin de sommeil qu'elle… », objectai-je alors. Sa réponse fut immédiate. Il me mordit le lobe de l'oreille et embrassai sensuellement mon cou dénudé.
« Alors j'imagine que tu vas devoir revoir tes exigences de sommeil à la baisse… Si tu tiens à avoir un peu d'attention également, s'entend… ». Je ne répondis pas, et soupirai. Que pouvais-je répondre à cela, moi qui pourrais ne plus dormir du tout pour un peu d'intimité avec Edward. Il poursuivit. « Et puis, ce n'est qu'une question de temps avant que tu n'aies plus du tout besoin de dormir… ». A cela, je ne pouvais qu'acquiescer vivement. Il s'empara alors de mes lèvres, lentement, si lentement que la frustration n'en était que plus douloureuse. Je le sentis se renfrogner et l'entendis grogner légèrement. Il se tourna rapidement vers la porte, avant de reporter son attention sur nous.
« Que se passe t-il ? » demandai-je brusquement.
« A-t-elle fini ? », demanda t-il à son tour en jetant un œil vers elle. Je le regardai alors, mon visage se fendant d'un sourire malicieux.
« J'en sais rien, à elle de te le dire… »
« Elle a fini », déclara t-il alors, et j'ignorai s'il le décidait, ou si d'une quelconque manière elle le lui avait fait savoir. Il me la prit des bras, la blottit contre le sien et de son bras enserrant ma taille, me rhabilla. J'ignorai ce qu'il se passait.
« Edward ? » demandai-je à nouveau, mais il ignora ma question et me passa une robe de chambre en soie beige qu'il noua sur le côté.
« C'est bon », annonça t-il en se redressant dans le lit, et je compris aussitôt ce qui l'agaçait tant. La porte s'ouvrit à la volée et une tornade brune nous rejoignit. Alice. Sa bonne humeur agaçante m'avait presque manqué. Le reste de la famille entra, mais contrairement à Alice, leur entrée fut plus discrète, et ils restèrent en retrait.
« Oh, comme ils sont mignons !! » s'esclaffa Alice en s'adressant à Esmée et sautillant comme une enfant. Elle sembla réaliser un détail qui la chiffonna. « Mais… Vous ne l'avez toujours pas habillée ? ». J'ignorai pourquoi, mais je percevais ce reproche comme m'étant personnellement adressé. Je souris, néanmoins.
« Je m'attendais à ce que tu lui aies aménagé sa propre chambre et l'aies déjà remplie de jouets et vêtements jusqu'à sa majorité ! », répliquai-je, moqueuse.
« oh, c'est déjà fait, répondit-elle de sa voix cristalline. Mais je voulais vous laisser le soin de choisir ce qu'elle porterait… »
Mon sourire s'effaça. Connaissant Alice, elle était on ne peut plus sérieuse. Je me tournai vers Edward, cherchant un quelconque réconfort mais il hocha la tête, désolé. J'enveloppai notre bébé dans une couverture et m'avançai vers elle.
« Je peux ? », hésita t-elle, et la question me surprit. C'était la première fois que j'entendais Alice demander la permission pour quoi que ce soit.
« Bien sûr », répondis-je en plaçant mon bébé entre ses bras.
« Bonjour princesse… », l'accueillit-elle. Elles se sourirent et Alice ferma les yeux l'espace d'une seconde. « Hmm, tu sens drôlement bon didonc… », ajouta t-elle, et je me tournai aussitôt vers elle en grimaçant.
« Alice ? »
« Non, pas bon dans le sens bon, mais elle sent bon… », expliqua Alice, mais un regard vers Edward et Esmée me rassura, ils n'avaient pas d'avantage compris. « Elle sent bon comme un bébé, pas comme une humaine à l'odeur appétissante », ajouta Alice en voyant mon regard perdu. « Pas comme toi… », ne put-elle s'empêcher d'ajouter en souriant.
« Oh merci, je me sens beaucoup mieux à présent… », plaisantai-je. « Mon odeur est toujours aussi appétissante pour un vampire… »
« En fait, tu n'es plus si appétissante que ça », grimaça Emmett, parlant pour la première fois. J'ignorai si je devais être soulagée, ou vexée. « Mais c'est pas de ta faute, c'est surement dû à tous les médicaments que t'a administré Carlisle, et les transfusions. Ton odeur n'est plus aussi attirante… Ce… qui est une bonne chose en soit, nan ? », ajouta t-il alors, et je dû reconnaître qu'il avait raison. Je m'adressai à Alice.
« Tu me connais, la mode n'a jamais été mon truc. Je te propose un accord : je m'en occupe, la nourris et joue avec elle, et tu te charges de l'habiller ! Ca marche »
« Et comment ! », s'exclama Alice en sautillant, visiblement ravie. Elle s'apprêta à partir quand un détail me revint subitement en tête.
« Une seconde ! », je la stoppai et repris mon bébé dans mes bras, avant de m'asseoir sur le bord du lit, près d'Edward.
« Que penses-tu d'Emma ? », lui demandai-je tendrement. Il réfléchit un instant et m'annonça qu'il n'y voyait pas d'objection, que c'était un prénom qui lui irait très bien. A nouveau je demandeai un avis, cette fois celui de l'intéressée. Elle attrapa ma main, sourit, et une sensation agréable m'envahit.
« Je prends ça pour un oui alors ! » déclarai-je alors. Je me levai et me tournai vers ma nouvelle famille. « Je vous présente Emma ! Emma, Renée, Esmée Cullen », la présentai-je officiellement, m'adressant plus particulièrement à Esmée.
« Bon, et si nous laissions papa et maman jouer au docteur.. », proposa soudainement Alice, sa remarque ponctuée d'un clin d'œil à notre intention, « et allions trouver de quoi te rendre la plus jolie des petites princesses… », ajouta t-elle, s'adressant à Emma, qui sembla accueillir son offre avec joie.
Un à un, ils disparurent, nous félicitant de notre petit trésor. Emmett, bien sûr, ne put s'empêcher de nous souhaiter également de bien nous amuser. Je lui jetai un regard sombre et regardai ma petite princesse s'éloigner. Elle me manquait déjà. La porte se referma sur Alice, et je me retrouvai enfin seul avec Edward. Je me tournai vers lui et sursautai quand je le vis à quelques centimètres à peine de moi. Je ne l'avais évidemment pas entendu se lever, et cette soudaine proximité accéléra les battements de mon cœur.
« Souhaiterais-tu une attention tout particulière ? », me demanda t-il, un sourire plein de malice aux lèvres.
J'accueillis avec joie le changement de couleur de ses prunelles et acquiesçai en m'emparant de ses lèvres. La seconde suivante, et j'ignorais comment, j'étais étendue sur le lit, Edward au dessus de moi recouvrant chaque parcelle de ma peau de baisers humides. Je me débarrassai de mon bas de pyjama et tâchai d'ôter la boucle de sa ceinture, puis son jean. Il s'empara de mes lèvres pour une série de baisers fiévreux et hâtifs, et me redressant légèrement, me débarrassa de mon débardeur. J'étais à nouveau nue, offerte à lui, ne portant rien d'autre qu'une fine culotte noir qu'il me retira avec une hâte non dissimulée. J'en fis de même avec son boxer alors qu'il rabattait les couvertures sur nos corps. J'enroulai mes bras autours de son cou et l'embrassai avec une passion inédite, probablement due à ses longues semaines d'abstinence et de frustration. Je le sentis sourire contre mes lèvres mais n'aurais rompu notre baiser pour rien au monde.
Je gémis, avide d'en avoir plus, mes sens émoustillés. J'avais l'impression de ressentir chacune de ses caresses de manière plus intense, plus électrisante. Mon corps frissonnait, et sa peau glacée n'y était pour rien. J'étais en manque. Il était ma drogue, de la même manière que j'étais la sienne. On se complétait l'un l'autre, et ne pouvions vivre sans notre dose quotidienne de cet élixir de bonheur. Il abandonna mes lèvres, m'arrachant une complainte qui le fit rire. Je roulai alors ma tête en arrière, lui offrant mon cou qu'il s'empressa de mordiller, avant de le délaisser aussi pour en embrasser le creux, puis mon épaule, ma poitrine, prenant un soin tout particulier à la titiller, et je me cambrai aussitôt, mon corps se contractant alors qu'il enfouissait sa tête contre mon ventre, son bras passé dans le creux de mes reins me pressant contre lui. Je sentis ses baisers s'adoucir et embrasser tendrement chaque point de suture, seule réminiscence de mon accouchement. Je relâchai mon corps et ouvris les yeux, posant un regard voilé sur mon ange.
« Tu crois qu'elle disparaitra un jour ? », demandai-je, faisant référence à la cicatrice qui barrait mon ventre. Mon visage devait affichait une réelle tristesse car il revint aussitôt vers moi et caressa mon visage avec tendresse.
« Tu es magnifique mon amour », me murmura t-il. « Tout en toi est merveilleux, et si ton corps devait rester marqué par le souvenir de cet événement si marquant de notre vie, alors ça me serait égal, car tu es parfaite à mes yeux… », poursuivit-il, entrecoupant chaque mot d'un baiser. Ses baisers étaient doux, tendres, et témoignaient de tout l'amour qu'il pouvait me porter. « J'aimerais te dire que ces marques disparaitront une fois ta transformation opérée, mais je l'ignore. Les vampires cicatrisent plus vite que les humains ; elles disparaitront peut être au bout de quelques heures, comme elles pourraient rester à jamais… Quoiqu'il en soit, tu es magnifique mon amour, avec ou sans cicatrice… », ajouta t-il dans un murmure.
Je soupirai. Je ne pouvais rien y faire de toute façon, et c'était toujours mieux que de m'être vidée de mon sang, mes entrailles dévorées par ma propre fille. Au moins j'étais vivante, et je pouvais profiter de cet instant avec mon bel ange. Je pris son visage entre mes mains et l'attirai à moi, le blottissant contre ma poitrine qui se levait et baissait bien trop vite. Il enserra ma taille et inspira à fond, s'imprégnant de mon odeur. Ses mains abandonnèrent mon dos et vinrent caresser mes épaules dénudées puis ma poitrine, durcie sans l'effet de ses caresses. Il remonta vers mes lèvres, embrassant au passage toute parcelle de peau qu'il rencontrait. Je me cambrai à nouveau et enroulai mes jambes autours de son bassin, dans une demande explicite de passer à l'étape suivante, ce qu'il fit aussitôt, tout en reprenant possession de mes lèvres pour un nouvel échange passionné.
***
Quand nous descendîmes quelques heures plus tard, Alice m'annonça qu'Esmée avait préparé et donné un biberon de lait à Emma quelques minutes plus tôt. Je la remerciai et étudiai la tenue de mon bébé. Une vraie princesse. Elle arborait un body rose pale brodée et perlée, qui avait sans doute coûté une fortune, ainsi qu'un gilet court noué devant, façon boléro. Elle était à croquer.
« Qu'est ce que tu fais ? » demandai-je à Alice en la rejoignant sur la table basse, après avoir confié Emma à Edward.
« Je réfléchis au plan de table… », répondit-elle simplement. « Je sais que toutes ces petites choses te semblent futiles donc… »
« Non, du tout », l'interrompis-je, sincèrement. « J'y accorde moins d'importance que toi, c'est vrai, mais je ne trouve ça ni futile ni superficiel. Je peux t'aider ? », demandai-je ensuite, et elle me regarda comme si je venais de lui annoncer que j'avais du sang de licorne voire même de loup-garou dans les veines.
Elle me sourit néanmoins, perplexe, et me tendit une série de petites cartes et de pics. A vrai dire, cela ne m'intéressait pas tant que ça, mais c'était ma façon de la remercier, de lui montrer à quel point je lui étais reconnaissante de toutes ces petites choses qu'elle faisait pour nous. Nous nous installâmes donc et passâmes de longues minutes à décider si les humains et vampires devaient partager les mêmes tables, ou avoir leur propre zone, voire propre réception. Finalement, on opta pour une réception dans l'après midi où tous seraient conviés, suivis d'un vin d'honneur et d'un buffet froid. Alice s'était horrifié à ma remarque, mais dans un repas où chacun se servait, les humains seraient moins à même de noter le régime particulier de la moitié des invités. Ma tête commençait à être douloureuse, je fis une pause et cherchai Emma du regard. Edward avait visiblement passé le relai à son frère, ce qui ne me rassurait pas vraiment. J'adorais Emmett, je l'adorais vraiment, mais doutai quelque peu de ses capacités à réaliser la fragilité d'un bébé. Et le voir faire voler Emma dans ses bras, les levant et les baissant dans les airs me confortait dans mon idée. Je souris intérieurement.
« Tu m'as bien dit qu'Esmée avait nourri Emma il n'y a pas longtemps, n'est ce pas ? », interrogeai-je Alice en lui tendant de nouvelles étiquettes.
« Oui, pourquoi ? », répondit-elle, intriguée par ma question. Je ris doucement, en plein dilemme intérieur. Je me tournai néanmoins vers Emmett.
« Je ne ferais pas ça si j'étais toi… », le prévins-je.
« Pourquoi ça ? Elle adore ça, regarde ! ».
Je devais admettre qu'elle semblait s'amuser, mais la réponse d'Emmett me conforta dans mon idée qu'il n'avait strictement aucune expérience avec les bébés. Les semaines à venir promettaient d'être très amusantes. Alice leva subitement la tête, elle devait avoir une vision. Très brève, car une seconde suivante, elle me lançait un regard complice et sourit, si bien que je me demandai si elle ne lisait pas dans mes pensées. Dans mes pensées non, mais dans l'avenir oui. Je devinai le sujet de sa prédiction quand j'entendis Emmett s'écrier brusquement « whoo whoo whoo », et le vis bras tendus me ramener Emma, maintenant le plus de distance possible entre eux. J'échangeai un regard amusé avec Alice et nous éclatâmes de rire au même instant.
« C'est pas comme si je ne t'avais pas prévenu ! », lançai-je à Emmett en arrachant une poignée de mouchoirs en papier de la boîte posée sur la table basse, avant de le libérer. Je pris Emma dans mes bras, dos contre ma poitrine et la nettoyai.
« Je crois que tu vas être quitte à devoir la changer », me lança Alice, et l'odeur désagréable de rejet d'enfant envahissant mes narines lui donna raison.
***
C'est ainsi que passèrent les deux semaines suivantes. Emma était née fin janvier, ce qui finalement ne nous avait laissé que trois semaines pour préparer notre mariage. L'excitation et l'effervescence grandissait au fur et à mesure que les jours passaient, et que le déroulement des événements devenait plus concret. Emma grandissait chaque jour d'avantage. Carlisle prenait soin de noter chaque changement, chaque centimètre qu'elle prenait, et chaque preuve d'intelligence qu'elle manifestait.
Après seulement deux semaines, elle avait l'apparence et l'éveil d'un bébé de trois mois. Elle s'exprimait toujours par images, sons et sensations, et ne pleurait quasiment jamais. Elle dormait la nuit, ce qui nous laissait à Edward et à moi de longues heures pour prendre soin l'un de l'autre. Et nous avions réintégré notre maison au bout d'une semaine, ne voulant pas qu'Emma prenne davantage la villa comme repère familiale plutôt que sa vraie maison. Elle ne semblait pas vraiment affectée par un tel changement, se plaisant simplement là où ses parents se trouvaient. Nous avions noté quelques changements dans son apparence ; sa croissance rapide mise à part, ses yeux changeaient régulièrement de couleurs, indépendamment de sa soif, contrairement aux autres membres de sa famille. Ils étaient tantôt bleus - nous avions déduis qu'Edward devait avoir les yeux bleus avant sa transformation -, tantôt gris tirant sur le vert, tantôt noirs, dans ce dernier cas la faim ou la colère en étant souvent la cause.
Un matin, nous étions tous réunis dans le salon de la villa, Jasper et Alice enlacés sur le canapé, Emma dans les bras de Rosalie qui l'amusait avec un hochet coloré, Edward jouant le Clair de Lune de Debussy au piano. J'étais assise à ses côtés, admirative de le voir pianoter avec une telle aisance et une telle rapidité. Je vis Rosalie se lever, Emma dans les bras, et aller à la rencontre d'Esmée qui tenait à la main un biberon dont le contenu me révulsait rien qu'à la vue. Rosalie tendit Emma à sa mère, et je remarquai seulement un détail qui m'intriguait.
« L'a-t-on une seule fois laissée dans son parc, sa poussette ou…? », demandai-je soudainement. Je regardai Rosalie puis Alice, avant de me tourner vers Esmée, et toutes semblèrent réfléchir. Je m'horrifiai.
« Vous n'allez quand même pas me dire qu'à part la nuit quand elle dort, elle passe son temps dans les bras de quelqu'un ?? Qu'elle passe de bras en bras, telle une princesse ? »
« Mais c'est une princesse… », fit remarquer Alice de sa voix cristalline tout en jouant avec elle.
« Ce mot prend un sens tout à fait différent dans ce contexte Alice, ça n'a rien de mignon, crois-moi », objectai-je à mon tour. Je soupirai, espérant qu'on n'en ferait pas une de ces horribles petites pestes pourries gâtées et capricieuses. J'entendis Jasper rire sous cape, sans doute percevait-il mes inquiétudes. Je lui jetai un regard noir, et il haussa les épaules.
« Allez, ne t'en fais pas, je suis sûre qu'elle sera aussi adorable que sa maman… », me réconforta Edward en m'attirant à lui.
« Non, ne t'arrête pas », le défendis-je d'arrêter. Il sourit, amusé par ma moue enfantine puis se remit à jouer. J'enroulai mes bras autours de sa taille et posai ma tête sur son épaule.
« Je ne me lasserai jamais de t'entendre jouer… », déclarai-je doucement. Je déposai un bref baiser au creux de son cou.
« Si tu me déconcentres ainsi, je vais avoir du mal à continuer ! », annonça t-il, un sourire naissant au coin de ses lèvres, et j'en profitai pour l'embrasser.
« Bella », m'appela Alice, m'arrachant à la torture d'Edward. « Tu penses pouvoir t'éclipser quelques heures et venir avec moi jusqu'à Seattle pour les derniers ajustements de ta robe ? Je peux faire beaucoup de choses, mais ajuster ta robe et prononcer tes vœux, tu ne peux pas y échapper ! », plaisanta ma future belle-sœur.
Je me tournai vers Edward, qui semblait accueillir la nouvelle avec joie. J'ignorai si c'était la perspective de notre mariage qui le réjouissait, ou la vision de ma robe dans l'esprit d'Alice, ou même le plaisir de me voir ainsi torturée, je l'ignorai. Il s'en amusait néanmoins.
« Allez Bella, je suis sûre que tu meurs d'impatience à l'idée de ces longues heures en voiture à organiser les derniers préparatifs, sans aucune échappatoire, si ce n'est la perspective d'heures encore plus longues à essayer, ajuster et accessoiriser ta tenue… ». Son ton et son sourire moqueur m'agaçaient au plus haut point.
Alice dût percevoir mon dépit ou prendre pitié de moi, car elle choisit pile ce moment là pour intervenir.
« A vrai dire, ma remarque s'adressait aussi à toi Edward… ». Dieu existait, et il avait pris les traits d'un frétillant petit lutin brun. Je m'empressai de la rejoindre. Edward en revanche, semblait s'amuser beaucoup moins. J'en profitai.
« Allez Edward, ce n'est rien… Jje suis que tu meurs d'impatience à l'idée de ces longues heures de voiture à organiser les derniers préparatifs, sans aucune échappatoire, si ce n'est la perspective d'heures encore plus longues à essayer, ajuster et accessoiriser ta tenue… », répliquai-je aussitôt, contenant avec peine le sourire qui fendait mon visage. Alice éclata de rire, et fut bientôt suivi par le reste de la fratrie. Elle leva la main haute, et je m'empressai de faire claquer nos mains.
« Sans rancune mon chéri… », ajoutai-je alors en retournant près d'Edward, toujours assis face au piano. Je m'assis sur ses genoux et il plaça ses mains sur mes hanches. Une chose que j'adorais chez Edward… Il n'était ni rancunier, ni jaloux, ce qui était rare chez un homme. Je le gratifiai d'un sourire et l'embrassai sur la joue, puis me tournai vers Alice.
« Quand aimerais-tu y aller ? »
« Hmm… Il nous reste exactement six jours avant votre mariage, donc l'idéal serait d'y aller assez rapidement, au cas où il y aurait un souci avec ta robe », me répondit-elle. « Ou avec ton joli nœud papillon… », ajouta t-elle à l'attention d'Edward. Je souris, mais préférai ne pas faire de remarque.
« Tout dépend quand tu te sens prête à quitter la maison et Emma en fait… », expliqua Jasper, parlant pour la première fois. J'adorais Jasper, au même titre que les autres frères et sœurs d'Edward. Nos rapports étaient bien meilleurs depuis leur retour à forks, bien qu'il ne cessait de culpabiliser de m'avoir attaquée. Je ne lui en voulais pas bien sûr, mais il se rendait quand même responsable de leur départ, de notre souffrance, et de la tentative d'Edward de mettre fin à ses jours en Italie. Toutefois, il n'intervenait que très rarement, et j'ignorai comment interpréter ce manque d'interaction.
« Le plus tôt sera le mieux dans ce cas, pour tout le monde. Je ne me réjouis pas à l'idée de devoir partir aussi longtemps, surtout si Edward doit venir aussi, mais je vous fais entièrement confiance, elle sera entre de bonnes mains… »
« Et Carlisle devrait rentrer sous peu… », renchérit Esmée.
« Alors pourquoi ne pas y aller dès maintenant ? », proposai-je alors. « Rosalie, Jasper et Esmée s'occuperont d'Emma en notre absence… ».
« Et tu verras ptit monstre, on va bien s'occuper de toi ! », lança Emmett en jouant avec le hochet d'Emma, ce qu'elle ne semblait pas vraiment apprécier. Je souris et me tournai vers lui.
« T'es conscient que je ne t'ai pas inclus au groupe de personne en qui j'avais confiance pour s'occuper de ma fille ? », plaisantai-je.
« Oui, mais… ». Soit il ne saisissait pas le sous-entendu bien qu'explicite, soit il avait pour objectif personnel de me rendre folle. Je le coupai et amusée, réitérai.
« T'es conscient que je préfère confier ma fille à un vampire qui peine à tolérer un régime végétarien – je me tournai aussitôt vers Jasper et ajoutai Sans vouloir t'offenser -, plutôt qu'à tes bons soins ? »
« Mais elle m'adore !! », objecta t-il. Ce que j'aimais avec ces vampires, c'est que rien ne les atteignait réellement, et ils ne restaient jamais fâchés bien longtemps. Décidemment, ces vampires me fascinaient. Et en l'occurrence, Emmett m'amusait beaucoup. J'éclatai de rire.
« Emmett, tu lui fais régurgiter ses repas et la surnomme ptit monstre… tu crois vraiment que cela fait de toi le meilleur candidat au titre de l'oncle le plus attentionné ? ».
Il fit mine de réfléchir, puis renchérit : « Bon, certes… mais elle m'adore !! », répliqua t-il en détachant chaque syllabe. Il se pencha vers elle et secoua son hochet devant ses yeux, et aussitôt elle se mit à hurler. L'expression qu'il afficha alors n'avait pas de prix, et en cet instant, j'aimai ma fille plus que tout au monde. J'éclatai de rire, bientôt rejointe par le reste de ma nouvelle famille.
« La princesse a parlé ! », déclara Alice en se levant d'un bon, tandis que Rosalie s'efforçait de calmer Emma. Au bout de quelques secondes vaines, elle se leva et me l'apporta.
« Tiens, je crois que sa maman lui manque… ». Et en effet, dès qu'elle la glissa dans mes bras, mon petit ange se tut et se calma, bercée par les battements de mon cœur et mes paroles rassurantes. Je me demandai parfois si elle se calmait en ma présence parce que j'étais sa mère, ou parce que j'étais la seule à partager cette partie d'elle qui la rendait si différente du reste de sa famille.
« Mais avant de partir, Edward et moi on aimerait profiter que vous soyez presque tous réunis pour vous faire part d'une grande décision que nous avons prise il y a quelques jours… »
a suivre...
wala pour ce premier chapitre.. J'espère qu'il vous a plu, n'hésitez pas à m'envoyer vos commentaires, remarques ou suggestions pour la suite. La fin arrivera en fin de semaine. xxx