Voici la dernière partie.


-Euh...Hermione, rassure-moi, il ne nous a pas demandé d'aller taper la causette avec la Fouine ?

-Si, nous devons aller trouver Malfoy et le convaincre de nous raconter la suite, du moins, si nous voulons savoir comment notre ami peut être aujourd'hui en couple avec lui.

-Je t'avais demandé de me rassurer !

-Arrête de faire des chichis et viens !

Harry se laissa misérablement traîner par son amie jusqu'au premier groupe de Serpentards venu.

-Hem...Est-ce que vous auriez vu Draco ?

-Qu'est-ce que t'as, la Sang-de-Bourbe ? On traîne pas avec les tafioles, nous !

-Charmant ! Répliqua t'elle avant de s'éloigner, tirant toujours Harry alors que les Serpentards les traitaient de bouffons.

Finalement, ils trouvèrent Draco au détour d'un couloir, marchant d'un pas hâtif, comme s'il cherchait quelque chose ou quelqu'un.

-Ohé, Malfoy !

Le blond tourna la tête.

-Ah, tiens, salut...vous autres...

Il avait l'air de faire un effort pour ne pas s'adresser à eux de façon méprisante.

-Est-ce que vous auriez-vu Ron ? Je le cherche partout, et je pensais qu'il était avec vous...

-C'était le cas, juste avant que Skeeter ne...

-Oh, qu'est-ce qu'elle lui veut encore, celle-là ?

-Il a décidé de lui accorder une interview exclusive et on ne sait pas trop ce qu'il a derrière la tête...Mais juste avant, il nous racontait comment euh...

Hermione parut mal à l'aise.

-Comment nous avons fini par sortir ensemble ? Compléta t'il.

-Euh...oui, ce qu'il y a, c'est que Skeeter est arrivée avant qu'il ait finit, et on voudrait euh...

-Que je raconte la suite ?

-Oui, si tu veux bien, Dit-elle, un brin intimidée par la situation.

-Il était sur le point de parler d'une dispute que vous auriez eue en cinquième...Dit Harry d'un air las, Je me demande ce que t'as bien pu faire à notre ami !

-Qui te dit que c'est forcément ma faute, Potter ?

-Quoi ? C'est Ron qui...Balbutia Hermione.

-En fait, c'est tous les deux, Rectifia Draco, Vous voulez pas qu'on aille s'asseoir quelque part ? Parce que le milieu du couloir avec Rusard qui nous regarde, c'est loin d'être l'endroit idéal pour ça...

~zoom sur les préfets de cinquième année~

Draco n'avait pas entièrement compris pourquoi on l'avait nommé préfet, sans doute que Rogue avait un rapport avec cela; et en revanche, il n'avait pas la moindre idée de pourquoi Pansy était son homologue féminin. C'est avec résignation qu'il se rendit dans le compartiment des préfets-en-chef avec la jeune fille, pour une réunion des nouveaux préfets.

Goldstein et Pathil à Serdaigle, Macmillan et Abbot à Pouffsoufle, pour l'instant, rien de bien décoiffant. Granger comme préfète de Griffondor - oh, quelle surprise ! - et l'autre préfet devait être Potter.

Mais quand il vit son rouquin aux côtés de la brune, le blond n'en crut pas ses yeux.

Le boulot de préfet semblait être réservé aux élèves brillants, ou à défaut, aux chouchous de Dumbledore. Pas à Ron et Draco. Non, ce n'était pas pour eux. Et contrairement à Draco, Ron n'avait certainement pas bénéficié du favoritisme du Maître des Potions.

Après la réunion, Draco se glissa en catimini avec Crabbe et Goyle près du compartiment du trio et de leurs amis.

- Il y a deux préfets de cinquième année dans chaque maison, Dit la voix de Granger, apparemment très mécontente, Un garçon et une fille.

-Et devine qui est le préfet de Serpentard ? Dit Ron avec un ton qui se voulait méprisant.

-Malfoy ? Répondit Potter.

-Bien sûr...

Draco n'aimait pas entendre parler de lui de cette façon. Bien évidemment, il savait que c'était pour de faux, mais cela lui faisait mal à chaque fois que son Ron parlait avec ce mérpis.

-Et la fille est cette bourrique de Pansy Parkinson, Poursuivait Granger, Je n'arrive pas à croire qu'elle puisse être préfète, elle est plus bête qu'un troll endormi !

Draco continua à écouter leur conversation, dans laquelle Luna Lovegood faisait irruption pour évoquer Padma Pathil. Puis, Ron parla de coincer Crabbe et Goyle pour leur faire copier des lignes.

-Tu ne dois pas profiter de ta position, Ron ! Lança sèchement Granger.

-C'est ça, oui, et Malfoy non plus n'en profitera pas du tout ! Répliqua t'il d'un ton sarcastique.

- Alors, tu vas t'abaisser à son niveau ?

-Non, je veux simplement coincer ses copains avant qu'il ne coince les miens !

Draco ressentit comme un froid. C'était dur d'entendre cela. Il attendit encore un peu, et après avoir entendu le rire démesuré de Luna et une discussion comme quoi Sirius Black était un chanteur de variété et le Chicaneur une vraie poubelle, il ne tint plus et entra dans le compartiment en ricanant.

-Qu'est-ce que tu veux ? Lança Potter d'un ton agressif avant même qu'il n'ait ouvert la bouche.

-Poli, Potter, sinon je serai obligé de te donner une retenue ! Tu vois, contrairement à toi, j'ai été nommé préfet, ce qui signifie que, contrairement à toi, j'ai le pouvoir de distribuer des punitions.

-C'est ça, mais toi, contrairement à moi, tu es un crétin alors sors d'ici et fiche-nous la paix !

Tout le compartiment se mit à rire, y compris Ron. Surtout Ron. Ça fit très mal. Surtout qu'en plus, Potter n'était pas supposé avoir autant de répartie.

-Dis-moi, Potter, quel effet ça fait de se retrouver deuxième derrière Weasley ?

Ron cessa de rire et baissa les yeux.

-Ferme-la, Malfoy, Répondit Hermione d'un ton sec.

-Tiens, on dirait que j'ai touché un point sensible...

Il eut un sourire narquois.

-En tous cas, fais attention à toi, Potter, parce que je vais te suivre à la trace, comme un chien, et si jamais tu fais un pas de travers...

Ron nota l'allusion à Sirius qui avait eut l'imprudence de se rendre voie 9¾ sous sa forme canine, mais il se sentait tellement blessé qu'il préféra faire comme si aucun mot de Draco ne l'avait affecté.

-Envoie une autre Chocogrenouille !

Harry et Hermione crurent qu'il n'avait rien remarqué.

Plus tard, Ron et Draco se retrouvèrent en cachette comme convenu. Mais cette fois, il y avait quelque chose qui clochait. Aucune envie de s'embrasser, aucune envie de se serrer dans les bras comme d'habitude. Un fossé semblait s'être creusé entre eux.

-C'était un coup bas ! S'exclama Ron, au lieu de lui dire même un simple bonjour.

-Quoi ?

-Tu sais bien que ça me gène d'être toujours deuxième derrière Harry, et pour une fois que j'ai réussi à faire mieux que lui, il a fallut que tu remues le couteau dans la plaie !

-Cela faisait partie du jeu : je fais semblant de te détester...

-Oui, mais là, tu m'as blessé !

- Mais tu t'étais moqué de moi après qu'il m'ait traité de crétin !

-Ben, je jouais la comédie...

-Ah ? Alors toi tu peux faire semblant et être odieux avec moi et moi je dois toujours être gentil, c'est ça ?

-Ce n'est pas pareil...J'ai ri parce que Harry t'avais traité de crétin sans justifier cette insulte, cela a beaucoup moins de force que de souligner un point sensible pour nous atteindre tous les deux dans notre fierté.

-Et puis, tu t'es mis à rire d'une manière si naturelle que j'ai des doutes...

-Quoi ? Mais jamais je ne...

-Sans parler du fait que tu comptes coincer mes « copains » en abusant de tes pouvoirs !

-Parce que toi, tu ne comptais pas retirer des points injustement à Harry, peut-être ?

-En plus, tu dois t'en douter, de pourquoi Potter n'est pas préfet : parce qu'il s'est trop souvent attiré des ennuis, alors, c'est toi qui a eu le poste...

-Tu veux dire que je ne suis qu'un second choix ?

-Parfaitement ! Depuis le temps, tu dois y être habitué !

-Je te rappelle que tu ne vaux pas mieux que moi, et que la raison pour laquelle toi, tu as été nommé, c'est parce que tu es le plus intell...euh...le moins bête des Serpentards dont le QI moyen est en-dessous de 50 , la preuve, c'est que pour la fille, ils n'ont pas trouvé mieux que Parkinson !

-N'insulte pas Serpentard ! Chez nous au moins il n'y a pas de San...

Draco s'interrompit, il était sur le point de prononcer le vocable interdit à quiconque voulait s'entendre avec un Weasley.

-De quoi ? Hurla Ron.

-Oh, j'ai oublié, il ne faut pas heurter ta sensibilité de traître-à-son-sang-Griffondor-défenseur-des-minorités-ethniques !

-...

-T'as perdu ta langue ?

-Comment j'ai pu tomber amoureux d'un sale type comme toi ?

-Parce que je suis trop mignon ?

-Et narcissique par-dessus le marché ! Tu n'es qu'un Fils de Mangemort, un clone de ton père, un sale Serpentard! Va au diable !

- C'est ça, au revoir !

Ils se tournèrent le dos et partirent dans des directions opposées. Avant de disparaître au bout du couloir, Ron lança :

-Et les enfants de Moldus sont loin d'être une « minorité ethnique » ! Ce sont plutôt les enculés de souche dans ton genre qui méritent de figurer sur la liste des espèces menacées recensées par le WWF !

-Tu ES un sorcier de souche, pauvre abruti ! Cria Draco, mais Ron entreprit de l'ignorer.

~oOo~

-Et ben, Fit Hermione, Quand vous vous brouillez, ça rigole pas !

-Tout ce qui a lieu entre Ron et moi est intense, Répondit Draco, Le tiède, lui et moi, on ne connaît pas, tout ce qu'on se témoigne l'un à l'autre, en bien ou en mal, c'est quelque chose de puissant. Dans ce cas-ci, je peux vous jurer que j'en ai été malade jusqu'à ce qu'on se réconcilie.

-C'est vraiment naze d'avoir fait ça à Ron, Malfoy ! Fit Harry, d'un air dégoûté.

-J'en ai été malade ! Répéta le blond. Je sais que j'ai pas été correct, que c'est autant de ma faute que de la sienne - peu importe qui a commencé, celui qui répond à l'autre avec la même cruauté ne vaut pas mieux que lui -, mais ça m'a fait beaucoup de mal.

-Pas vraiment, vu que tu n'as pas tarder à l'humilier avec ta chanson Weasley est notre roi ! Répliqua le binoclard.

-Ca je suis vraiment pas fier de moi...En plus, au départ, je voulais me réconcilier avec lui, mais j'ai eu une autre mauvaise idée, ensuite, il a répondu quelque chose d'encore pire et ça s'est aggravé...

-Tu expliques ? Demanda Hermione.

-Et bien, comme il venait d'être sélectionné dans l'équipe de Griffondor, ça l'avait mis de bonne humeur, et j'avais pensé que c'était le moment idéal pour l'aborder, et puis on se ferait des excuses mutuelles, on s'embrasserait etc. Mais j'ai été stupide...

-Une fois de plus, Fit Harry, narquois, ce qui lui valut un coup dans les côtes de la part d'Hermione.

-Quand j'ai été trouver Ron, je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire que s'il était devenu gardien, ce n'était pas parce qu'il était le plus talentueux mais parce qu'Angelina Johnson avait fait une fleur au meilleur ami du grand Harry Potter...

-Mais arrêtez de m'utiliser comme ça, bordel ! Répliqua le brun.

-Tu as vraiment du le blesser, là...Murmura Hermione.

-Il a trouvé quelque chose d'encore plus blessant à me répondre.

-Quoi ?

-Il a repris ton idée et m'a fait remarquer que lui au moins ne devait pas sa place au fric de son père. Et j'ai surenchéri en lui disant que c'était normal vu que son père était pauvre.

-Et alors ?

-Il m'a foutu son poing dans la figure.

-Ron a fait ça ?

-Ouais, ça m'a fait très mal, au propre comme au figuré, car l'air de rien, il a de la force dans les bras, et puis, je ne pouvais tout simplement pas imaginer qu'il me ferait ça à moi. Mais il l'avait fait et ça m'a perturbé. C'est pour ça que je me suis vengé avec Weasley est notre roi. Je voulais qu'il sente que c'était moi qui menais la danse. Je voulais le briser !

-T'as plutôt réussi ton coup, il était vraiment déprimé, cette année-là...Fit Hermione.

-Alors c'est pour ça qu'il jouait si mal ? Parce qu'il était malheureux de s'être disputé avec toi et qu'en plus, tu l'humiliais ? S'enquit Harry, qui était content parce qu'on parlait de Quidditch.

-Ouais...Mais j'ai pas vraiment réussi mon coup. Bien sûr, j'ai été satisfait de constater que j'avais autant de pouvoir sur lui : à cause de moi, il déprimait et jouait mal, mais ça ne me rendait pas heureux pour autant. Je voulais qu'il revienne vers moi en rampant, mais j'avais sous-estimé sa fierté et la force de ses convictions : j'avais dit des choses immondes et j'avais besoin de me remettre en question, il ne pourrait pas m'accepter à nouveau si je ne le faisais pas.

-Et tu t'es remis en question, toi ?

-Ben voyons, Potter, tu n'as pas remarqué qu'environ à partir de la moitié de la cinquième, j'ai arrêté d'être intolérant, ou plutôt que je jouais mal ?

Hermione songea qu'il était vrai qu'au bout d'un moment, Draco n'avait plus mis autant de conviction en la traitant de Sang-de-bourbe, comme s'il n'y croyais plus.

-Ron et moi avions pas mal de choses en commun, Expliqua Draco, Comme par exem...

-Ron nous l'a déjà dit, ça !

-Bon, enfin, nous nous étions rapprochés à cause de ça, mais il y avait toujours un dossier que nous avion laissé de côté, mais qui était toujours là et qui pourrirait notre relation tant que nous ne nous en serions pas occupés : c'était que j'avais des préjugés envers les Moldus, leurs enfants et ceux qui les aimaient, que Ron pensait que tous les Serpentards étaient mauvais et que moi j'étais un « Lucius 2 », nous avions tous les deux besoin de revoir notre jugement. Et en plus, nous étions tous les deux jaloux de toi Potter, et en même temps, nous étions jaloux l'un de l'autre parce que nous voulions au moins être le meilleur après toi, et que pour ça, on se tirait dans les pattes... On a du faire des efforts tous les deux de notre côté pour régler ça, et puis, on a pu se réconcilier...

~zoom sur le match Griffondor-Serdaigle~

Ron se dirigeait vers le terrain de Quidditch pour le denier match de la saison. Il y allait sans joie, ce sport qu'il vénérait depuis sa prime jeunesse était devenu une occasion de s'humilier devant toute l'école et de faire en sorte que tout Griffondor lui en veuille de faire perdre son équipe.

Il n'était pas un mauvais gardien. Il était même plutôt bon. C'était juste qu'il avait beaucoup de mal à occulter ses émotions et que celles-ci interféraient sur son jeu : plus il était déprimé, plus il jouait mal. Plus il jouait mal, plus il était déprimé. Joli cercle vicieux. Et plus que tout, cela lui pesait d'avoir perdu Draco pour une brouille stupide. Peu importe lequel des deux avait commencé, ils étaient deux crétins, deux crétins qui allaient finir malheureux.

Draco s'apprêtait à rejoindre les gradins des verts et argent quand il vit le rouquin se trainer vers les vestiaires en se tenant à l'écart de ses coéquipiers.

Quand une blessure saigne trop, elle s'aimante d'elle-même au pansement. Il rattrapa Ron en vérifiant que personne ne les voyait.

-Euh...Il faut que je...Balbutia le blond.

Ron leva les yeux vers lui.

-Oui, quoi ?

-Euh...Je...

-Tu viens t'excuser ?

-Hein ?

Draco sembla offensé.

-Pas du tout, Répliqua t'il, Draco Malfoy ne présente jamais d'excuse !

-Arrête de parler de toi à la troisième personne, ça fait ridicule !

-C'est toi qui vas avoir l'air ridicule, dans quelques minutes, quand tu laisseras passer un Souaffle de plus !

-Tu n'es pas doué pour les excuses.

-Mais puisque je te dis que je ne suis pas venu t'en présenter ?

-Dommage, parce que moi, je voulais t'en faire...

-Hein ?

-Oui, je suis désolé de m'être moqué de toi, d'avoir dit ces méchancetés sur Serpentard, de t'avoir frappé et tout le reste !

Draco regarda Ron.

-Ah, il t'en a fallu du temps ! Dit-il d'une voix glaciale.

Ron lui envoya un regard blessé et Draco se rappela une des premières choses que le roux lui avait confiées quand ils avaient commencé à se rapprocher l'année précédente : « Ah, il t'en a fallu du temps ! » prononcé avec une voix glaciale était ce que Potter avait répondu à Ron après que celui-ci ait admis qu'il n'avait pas mis son nom dans la Coupe. Draco n'allait quand même pas offrir à l'homme qu'il aime un pardon minable façon Harry Potter ? Ron méritait mieux! Surtout que Draco non plus n'était pas innocent dans cette histoire. Il fallait qu'il présente des excuses à son tour, mais comment faire ? Puisque Draco Malfoy ne présente jamais d'excuse !

-Euh...Tu...c'est bien, que tu t'excuses, Fit-il, Pensant pouvoir commencer comme ça, Ca me fait plaisir que tu reconnaisses tes torts et...

Draco n'arriva plus à prononcer le moindre mot. Il se jeta dans les bras de Ron et enfoui son visage dans les plis de la vareuse écarlate du Griffondor. Il poussa un soupir peu discret.

-Tu aimerais aussi t'excuser, n'est-ce pas ? Murmura Ron.

Draco hocha la tête, il se sentait mal au point qu'il aurait bien pleuré contre Ron pour lui avoir fait du mal.

-Mais tu n'y arrives pas, c'est ça ?

Nouvel hochement de chef.

-Donc, tu es désolé aussi pour tout ce que tu m'as dit et pour cette chanson cruelle ?

Nouvel opinement.

-Ne t'inquiète pas, si tu as au moins la volonté de t'excuser, ça me va. Je te pardonne si toi tu me pardonnes, d'accord ?

-Oh, Ron ! S'exclama le blond, retrouvant sa voix, Tu peux pas imaginer, j'ai détesté ce qui nous est arrivé ! Je ne veux plus que ça arrive, quand tu n'es pas là, je deviens complètement dingue, il m'est absolument impossible de me passer de toi !

Ron sourit.

-Et moi ? Tu crois que j'ai été heureux pendant ce temps-là ? Désolé de faire encore une métaphore culinaire qui me fait passer pour un obsédé par la bouffe, mais ma vie, sans toi, c'est comme la cuisine italienne sans l'Asti, le Chianti, la Grappa, et autres liquides qui me font tourner la t...

Ron ne put en dire plus, car Draco l'avait fait taire en l'embrassant. Ensuite, il se rappela qu'il avait un match à jouer. Ils se quittèrent et Ron alla se préparer avec les autres.

Draco sortit rapidement un bout de papier et un crayon de sa poche et scribouilla de nouvelles paroles pour Weasley est notre roi. Mais comme il ne fallait pas qu'on sache que c'était de lui, il glissa sournoisement le papier dans la poche de Neville Londubat quand il croisa celui-ci en faisant semblant de l'enquiquiner. Quand Neville découvrit le papier, Seammus crut que c'était lui qui avait écrit le nouveau texte.

-Et c'est pas mal, ça !

-En admettant que Ron joue bien, pour une fois, Rectifia Dean.

Mais Ron joua bien, s'être réconcilié avec Draco lui donna tellement de baume au cœur qu'il ne laissa passer qu'un seul but au début et bloqua tous les suivants. Neville, Seammus et Dean se mirent à brailler la nouvelle chanson et tous les Griffondors les imitèrent aussitôt. Neville n'osa jamais dire que ce n'était pas de lui, et de toute façon, c'était le genre de chanson qui semblait sortir de nulle part et dont il était impossible de déterminer l'origine. Et tout le monde s'en foutait!

Quand Ron apprit que Harry et Hermione n'avaient pas assisté à ses performances, il se contenta d'avoir l'air déçu et de leur dire qu'il s'était repris rien qu'en se disant : « Pourquoi je n'y arriverais pas, après tout ? »

~oOo~

-Alors non seulement, la version "Griffondor" de Weasley est notre roi est l'œuvre d'un Serpentard, mais en plus, si on a gagné la coupe, c'est également grâce à toi puisque tu as remonté le moral de Ron ?

-Et ouais ! Fit Draco triomphant.

Harry était atterré, on lui aurait annoncé que l'Apocalypse allait se réaliser qu'il n'aurait pas été si accablé.

- Allez, Harry, c'est pas grave, Fit Hermione, C'est juste du Quidditch...

-Qu'est-ce que t'as osé dire, toi ? Hurla t'il en lui adressant un regard noir.

Elle l'ignora et en revint à Draco :

-Et ensuite ?

-Ensuite ? On s'est retrouvé après le soir et on est allés faire un tour dans une classe vide où il n'y avait personne.

-Pour quoi faire ?

Draco eut un regard malicieux.

-Et bien, on s'est embrassés et enlacés, et puis, on a commencé à passer nos mains en-dessous de nos vêtements, il m'a déboutonné ma chemise et puis...

-NON ! ÇA, ON NE VEUT PAS LE SAVOIR !Crièrent Harry et Hermione en même temps.

Draco se mit à ricaner d'une manière presque malveillante, content d'avoir réussi à les dégouter, en particulier quand Harry eut un haut-le-cœur en s'imaginant la scène.

-Que s'est-il passé de racontable ? Maugréa Hermione avec mauvaise humeur.

Draco rigola encore un peu et puis reprit, plus sérieusement :

-Et bien, il m'est arrivé toute une série de problèmes dont Voldemort était responsable : mon père fut mis en prison, et moi, j'ai été utilisé comme jouet. Je n'ai jamais eu envie de tuer Dumbledore, mais j'étais obligé de lui obéir.

-Et est-ce que tu as mis Ron au courant ?

-Non. J'ai eu peur que les Mangemorts s'en prennent à lui, alors j'ai essayé de tout lui cacher, de ne pas le mêler à ça, mais je sentais qu'il devinait que quelque chose allait de travers...Mais il a respecté mon silence, m'a promis que si je changeais d'avis et voulais en parler, il était là pour moi. Et comme j'ai réussi à lui faire comprendre que si toi, Potter, tu devinais ce que je faisais, ça allait me rendre la tâche encore plus dur, il a essayé de te détourner de tes soupçons.

-Quoi ? Il avait des doutes aussi et il ne me l'a pas dit ? Il a même fait comme s'il ne me croyait pas ! Mais j'ai fini par lui faire admettre que j'avais raison quand je lui ai présenté des preuves !

-Hum...Fit Hermione, C'est vrai que pour une fois, Ron semblait moins obsédé par toi et évitait le sujet...C'est vrai que ça aurait pu être un indice pour nous...

-Ouais...J'ai été fort stressé, cette année-là, et Ron a été formidable : il m'a soutenu et m'a réconforté autant de fois qu'il l'a pu, même si je ne lui disais rien, je ne pouvais pas, ça nous aurait mis en danger tous deux, et il m'a fait confiance aveuglément. Ensuite, après la mort de Dumbledore, ça a été encore pire, parce que vous étiez partis sauver le monde tous les trois. Et moi, j'étais tout seul à Poudlard, avec Rogue et les Carrow, ma famille sous la coupe de Voldemort et pas la moindre idée d'où Ron se trouvait - cette histoire d'éclabouille, je n'y ai pas cru une seconde, Ron vous suivrait jusqu'au bout du monde, je le sais bien ! -, j'arrêtais pas de m'imaginer qu'il était peut-être mort sans que je n'aie rien pu faire pour le protéger. J'étais vraiment content quand Greyback vous a emmenés au Manoir, il était en vie, c'était un soulagement...

-Et c'est pour ça que tu as fait semblant de ne pas nous reconnaître ? Tu ne voulais pas qu'on fasse du mal à Ron ?

-A vrai dire, c'est pas que pour ça, vous étiez tous les trois mon dernier espoir de voir Voldemort vaincu, je ne savais pas ce que vous faisiez, mais tout comme Ron m'a fait confiance en sixième, je lui ai fait confiance et à vous deux aussi par la même occasion. Et vous l'avez fait, vous avez sauvé le monde !

-Et après la Victoire, pourquoi Ron et toi ne nous avez rien dit ?

-Tu penses que c'est facile ? Y'a des tas de trucs qui nous foutaient la trouille de tout avouer, nos familles en tête de liste. Et puis, comme vous le savez, les Malfoy vont être jugés devant le Magenmagot pour notre implication dans les desseins de Voldemort. La route est encore longue avant qu'on soit peinards...

-Peut-être, mais il aurait mieux valu que vous l'avouiez de vous-mêmes avant que Rita Skeeter ne le fasse, on ne peut pas dire que son aide soit des plus appréciables, Fit remarquer Hermione avec philosophie.

-Ouais...Je préfère pas imaginer la tête que mon père a du faire en lisant ça ce matin... Mais pour tout dire, elle nous a eus par surprise. Avec tout ce qui s'était passé pendant la guerre, on avait un peu oublié l'existence de fouille-merde dans son genre...

~zoom sur le zoom de Bozo~

-Pour l'instant, je suis en liberté, mais c'est uniquement parce que je suis à Poudlard qui est un endroit très surveillé, mes parents sont en garde-à-vue à Azkaban...

-T'inquiète pas, le jour où vous serez jugés, j'irai témoigner en votre faveur !

-Vraiment ?

-Ben oui, pourquoi je ferais pas ça ? Bon, je promets pas que j'arriverai à être convainquant pour ton père, mais ta mère et toi, je vous empêcherai de vous faner en tôle !

-Et qu'est-ce que tu vas faire si ça ne marche pas ?

-Je te ferai évader et on partira en cavale tous les deux...essaye de devenir un animagus labrador noir d'ici-là, j'avais un ami, ça l'a beaucoup aidé...

Draco rigola doucement.

-T'es gentil, mais je veux pas que tu aies des ennuis à cause de moi !

-Ce qui m'ennuierait vraiment, ce sont des barreaux de prison entre toi et moi, et trois autres murs entre toi et la liberté...

Ils regardèrent autour d'eux.

-On est dans la même classe que pour notre première fois...Dit Draco à voix basse.

-Et c'est aussi désert que cette fois-là, Susurra Ron en glissant sa main sous le caleçon du blond alors qu'ils s'embrassaient.

Une fois que le flash eut retentit, Ron et Draco sursautèrent et tournèrent la tête : il s'agissait de la terrible Rita Skeeter et de son photographe, Bozo. Ron retira promptement sa main.

Comme d'habitude, Rita portait une tenue à faire vomir un troll, une robe jaune canari, une coiffure compliquée qui donnait à ses cheveux blonds l'aspect d'une énorme choucroute, et elle s'était maquillée avec des paillettes, Cher aurait certainement approuvé. Elle étira sa bouche chargée de gloss argenté et s'exclama, les narines toutes frétillantes d'avoir débusqué un scoop comme un cochon est fier d'avoir débusqué une truffe.

-Mais que voilà qui me ravit...Cela va être phénoménal quand mes lecteurs vont l'apprendre ! Je vois ça d'ici : « Ronald Weasley, le faire-valoir de Harry Potter, pris la main dans le sac (et quel sac !) avec le Mangemort Malfoy ! »

-Je ne suis pas un Mangemort ! Protesta Draco.

-A d'autres ! Tu sais bien que tu as participé aux projets de Voldemort...

-Il était forcé ! Cria Ron, Et il a fait son possible pour se défendre et défendre sa famille, on ne peut le punir pour ça...

- Tu devrais venir au tribunal du Magenmagot, parce qu'il est à deux doigts de se faire jeter à Azkaban !

-J'y compte bien !

-Et pourquoi tu n'y es pas encore ? Peur qu'on découvre votre liaison ?

Ron et Draco ne dirent rien, pétrifiés.

-Je vois que j'ai juste...En attendant, une petite interview ravira mes lecteurs...Où ai-je mis ma Plume à Papote ? Hum...

-On n'a aucune envie de vous donner une interview, ça ne vous regarde pas, S'insurgea Draco.

-Ronald, un mot sur ta relation avec Draco Malfoy ?

-Non merci, je n'ai pas envie de vous parler !

-Mais pourquoi ?

-Ne le prenez pas mal, mais vous êtes la dernière personne à qui je voudrais communiquer ce que je ressens...J' ai lu beaucoup de vos articles et vous avez sali tous ceux que vous avez interrogés après avoir déformé leurs propos pour créer sensation ! Vous avez fait passer Harry pour un malade mental et Hermione pour une allumeuse vulgaire! Je ne suis pas encore prêt à parler de ce que je vis avec Draco...C'est compliqué, et si j'en avais envie, ce n'est certainement pas à vous car ce serait le meilleur moyen pour obtenir de la mauvaise info !

Rita pinça ses lèvres, visiblement mécontente.

-Je donne aux gens du sensationnel, du fantastique, du merveilleux, comment oses-tu me traiter de la sorte ?

-Vous leur donnez surtout de la merde ! Intervint Draco, Je suis bien placé pour le savoir, tout ce que vous touchez dépérit !

-Dis-donc, blondinet, arrête immédiatement de m'insulter, tu ne sais pas ce qui peut t'arriver si tu te mesures à moi...Maintenant que je n'ai plus à cacher mon statut d'animagus, je suis toute puissante ! Alors, maintenant, Weasley, dis-moi ce que tu ressens !

-Si vous voulez, ce que je ressens, là, maintenant, c'est l'envie de vous saigner à blanc, vielle charogne !

-Je ne suis pas vieille, tout le monde me dit que je fais très jeune, on me donne 25 ans !

-Celui qui vous a dit ça devait être très doué pour mentir, Commenta Draco, Ou alors, c'est vous qui êtes très crédule...Moi, je vous donne 55 ans !

-Quoi ? Comment oses-tu ? Je fais tout pour avoir l'air jeune !

-C'est la preuve que vous êtes vieille : les jeunes n'ont pas besoin de chercher à avoir l'air jeunes, il n'y a que les vieux qui se prennent la tête avec ça, donc vous êtes vieille !

Rita fulmina mais se reprit :

- Qu'est-ce que Harry va penser quand il verra mon article ?

Ron eut soudain l'air alarmé.

-J'espère qu'il aura l'intelligence de se rappeler à quel point vous saccagez toute information que vous percevez.

-Ah, parce qu'il risque de se fâcher?

-Ca...ca vous regarde pas !

-Harry est-il un obstacle à ton bonheur ?

-Je ne dis pas que ce sera facile, mais il devrait finir par nous accepter, le mot « obstacle » ne me parait donc pas approprié...

-Pourtant, c'est...

-Fichez le camp ! Cria Draco.

-Et toi, Malfoy, qu'en penses-tu ? Harry Potter va certainement vouloir te tuer ? Vous ne vous êtes jamais bien entendus, n'est-ce pas ?

-Ma relation avec Potter n'était constituée que d'une stupide querelle d'écoliers, rien de sérieux, alors fichez-moi la paix avec lui !

-Bien...bien...Fit malicieusement Rita en lorgnant ce que sa Plume scribouillait, Une autre question : Ron, vas-tu toi aussi, sombrer dans le Mal, comme ton petit ami ?

-Ca va pas ? Et puis, combien de fois faut vous le répéter, Draco n'est pas mauvais !

-Tu es prêt à tout pour lui, même à tuer Potter pour avoir détruit le maître de Draco ?

-Ca suffit, Intervient le blond, On s'en va, elle m'énerve.

Ron et Draco tournèrent les talons et prirent la tangente, Rita les poursuivit.

-Et attendez, vous n'avez pas répondu à la question...Eettt ! Et bien, si vous ne répondez pas, je vais considérer cela comme un « oui » !

~oOo ~

-C'est exactement comme ça que ça s'est passé, Conclut Draco, Tu vois, Potter, Ron n'a rien dit sur toi qui ne soit pas la plus pure des vérités.

-Bien...Je suppose qu'il n'y a plus qu'à voir ce que va donner cette nouvelle interview de Ron, Dit Hermione avec appréhension.

Quand ils retrouvèrent le rouquin, il était couvert d'une substance noire liquide.

-Hein ? Mais qu'est-ce que c'est que ça ?

-De l'encre, Répondit calmement le jeune-homme.

-De l'encre ?

-Oui, la Plume à Papote de Rita nous a explosé à la gueule...Moi, ça m'embête pas trop, je vais prendre un bain et puis voilà, mais en revanche, cette chère Cher s'est mise à pleurnicher quand elle a vu les dégâts sur sa robe, héhé !

-La Plume à Papote à explosé ? Comment ça se fait ? Demanda Harry.

-Elle n'a pas supporté ce que j'ai raconté, je suppose.

-Qu'as-tu raconté à Rita exactement ?

-Ben, la vérité.

- Comment ça ? Mais, Ron, elle va encore tout déformer et te détruire !

-Ca m'étonnerait beaucoup, puisque je sais qu'elle ne va pas changer une seule virgule de ce que j'ai dit...

-Comment as-tu fait ?

-Ben, suffisait de lui dire la vérité.

-Mais voyons, c'est ce que nous avons toujours fait avec elle et...

-Rectification : vous lui donniez des miettes de vérité qu'elle finissait par vous arracher à force de vous harceler, mais moi, c'est le gâteau entier que je lui ai offert sur un plateau, sans qu'elle ne doive fournir le moindre effort ! Mais faut croire que ce gâteau était trop riche pour son estomac de mythomane, car elle en a fait une indigestion...

-Euh...

-La vérité toute nue, voilà ce qu'elle a eu, je lui ai dit tout, tout sur tout ! Ni elle, ni sa Plume n'ont pu rivaliser avec moi : je donnais tellement de détails qu'il était impossible de broder encore plus, aucune imagination supplémentaire n'a pu augmenter le niveau d'exhibitionnisme de ma vérité. La Plume s'est contentée de retranscrire mes mots avec fidélité, parce qu'elle ne pouvait pas faire mieux !

-Mais comment as-tu pu...

-J'ai laissé ma pudeur à l'entrée...de toute façon, il n'y a là rien de répréhensible, rien qu'une histoire d'amour comme il en existe d'autres, et quelqu'un qui nous jugerait pour faire quelque chose d'aussi banal serait vraiment hypocrite.

-Tu as dit quoi, précisément ? Demanda Draco en regardant ses ongles, comme si ça ne l'intéressait pas plus que ça que leur vie privée soit dévoilée dans son intégralité.

-Oh, Répondit Ron sur un ton semblable, J'ai décrit ce que je ressentais pour toi, comment on s'est rencontrés, et tout ça, je t'ai décrit en insistant sur combien tu étais beau, et j'ai même fait le récit d'une de nos relations sexuelles...je m'doutais bien que ça l'intéresserait même si je voyais déjà son visage se tordre car elle ne supportait plus toute ma vérité...c'est là que la Plume a explosé, c'en était trop pour elle, je crois...On aurait dit une pieuvre tarée qui lançait de l'encre un peu partout...

-Beurk !

-Apparemment, ça a aussi bousillé l'appareil photo de Bozo...Dommage pour lui, j'allais finalement lui permettre de photographier mon cul...

-Ron ! S'outragea Hermione.

-Ben, au point où j'en étais...

-Mais...Répliqua la brune, Tu n'as pas honte de...Oh, tu vas trouver bizarre que je me mette à défendre Malfoy, mais ce n'est pas très sympa pour lui d'avoir parlé de vos moments intimes à une journaliste, sans le lui demander !

-J'aurais fait pareil, Fit malicieusement Draco, Ouais, j'aurais raconté la même chose !

-Mais...comment n'allez-vous pas mourir de honte si elle le raconte ?

-En imaginant qu'elle ose encore publier sur nous, je ne crois pas que nous allons éprouver de la honte...si elle raconte la vérité, on sera plutôt fiers de nos exploits ! Ricana Draco.

-Mais...qu'est-ce que vous allez faire ?

-Je vais prendre un bain pour enlever toute cette encre, Annonça Ron.

-Non, mais après ?

-On va dîner dans un resto italien ! Déclara Draco, les yeux brillants.

-Si, tortellini alla ricotta ! Renchérit Ron avec l'accent rital.

-Je parlais plutôt de ce que vous alliez faire contre le jugement des autres ! Dit Hermione.

Les deux garçons la regardèrent avec des yeux ronds, l'air de penser qu'elle n'avait pas compris l'évidence même.

-Mais ça, on s'en branle ! Dirent-ils à l'unisson.

FIN


Merci d'avoir lu. A la prochaine.