Titre : L'amour est une bataille…surtout pour eux

Sous-titre : L'envahisseur

Auteur : Sganzy

Bêta : Vicodinnadict

Disclaimers : Pas à moi, pas de sous

Spoiler : aucun

Genre : Humour, Huddy (established relationship)

Résumé : House panique et Cuddy s'installe

N/P : Il n'y a pas de chronologie entre les différentes fics de cette série, elles peuvent toutes être prises indépendamment, bien qu'elles traitent toutes du même sujet : le couple House/Cuddy.

Les personnages sont peut-être légèrement OOC, mais j'aime ce House moins machiavélique et cette Cuddy…chieuse, je crois que c'est le mot =). J'ai essayé de partager au maximum les torts entre les deux parties dans les différentes fics, après c'est à vous de juger de qui est le plus difficile à vivre ! (pas évident :-/)

N/A : Voilà donc enfin la première fic de la série « l'amour est une bataille » !

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

Allongé dans son lit, House jeta un regard de travers à la femme endormie à côté de lui. Etalée sur le ventre, un coussin sous sa tête et un serré contre sa poitrine, Cuddy occupait tout l'espace. Il se demandait à intervalles réguliers comment une femme de sa taille et de sa carrure pouvait prendre autant de place. Reclus dans son quart du lit, il pouvait à peine se retourner sans tomber du matelas. Habitué à dormir au milieu du lit sans restriction, il n'arrivait pas à trouver le sommeil. Il aurait volontiers pousser la jeune femme par terre et prit la place qui lui était due, mais il savait qu'elle ne le lâcherait pas de la journée s'il faisait ça.

Alors, il fixait les chiffres qui clignotaient sur le réveil matin. Cuddy se lèverait à six heures, soit dans moins d'une demie heure, après ça, il pourrait dormir comme bon lui semblerait et s'il arrivait en retard au travail…eh bien elle l'aurait bien mérité.

Cependant, un autre dilemme le tourmentait alors que l'aube approchait. Sa vessie le titillait, mais sa jambe le tiraillait. Il savait qu'il ne pouvait pas attendre que sa Vicodin fasse effet pour se lever, car d'ici là, Cuddy aurait réquisitionné la salle de bain…et n'en sortirait pas avant trois bon quarts d'heures. Il soupira, se demandant comment il en était arrivé là.

Après tout, c'était sa salle de bain. Son lit. Son appartement. Il ne devrait pas être persécuté pour baisser la cuvette des toilettes ou fermer la bouteille de jus d'orange. Il était chez lui bon sang ! Il pouvait laisser le frigo grand ouvert si ça lui chantait ! Pourtant, son esprit resta bloqué sur le mot « jus d'orange ». Il savait qu'il ne restait plus qu'un fond dans la bouteille et que, Cuddy se levant la première, elle allait le boire. Il n'aurait pas son jus d'orange matinal. Son jus d'orange. Il eut soudain envie de se lever et d'aller vider la bouteille, juste par principe.

Cuddy remua, s'enroulant dans la couverture, ne lui en laissant aucune. Il lui jeta un regard de travers. Sa couverture.

Bon dieu, comment en étaient-ils arrivés là ? Il avait l'impression qu'ils s'étaient sautés dessus la veille, et déjà, Cuddy avait envahi la majorité de sa vie. Elle était tout le temps là, au travail, ici, la nuit, le jour, tout le temps. Et quand elle ne l'était pas, tout la lui rappelait. Certes, quand elle était là, c'était mieux que quand elle ne l'était pas, il avait fini par s'avouer ça, mais il avait la sensation que les choses lui échappaient. Il n'avait pas eu le temps de s'habituer à l'idée qu'il sortait avec son boss qu'elle avait déjà mis son pyjama sous l'oreiller. Comment était-ce arrivé ? Comment en était-il arrivé à ne plus se sentir chez lui ? Et bon sang, depuis quand y avait-il un tapis sur le seuil de la salle de bain ?!, se demanda-t-il en remarquant l'objet.

Il se passa une main sur le visage. Il n'était pas sujet aux attaques de panique, mais là tout de suite, un sac en papier l'aurait bien aidé à respirer. Il inspira et expira profondément plusieurs fois, mais rien à faire, il étouffait. Il s'assit au bord du lit et mit la tête entre les jambes.

Il s'en remettait à peine quand une main caressa son dos nu et que des lèvres se posèrent sur sa nuque.

« Je t'avais dit de mettre le réveil. J'ai déjà un quart d'heure de retard », ronchonna-t-elle.

Elle mordilla son oreille comme une réprimande et disparut à la salle de bain. L'air disparut à nouveau.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

« Greg, où sont les cotons-tiges ? », demanda Cuddy.

De la salle de bain, elle ne vit pas les sourcils de l'homme se froncer instantanément en un air soucieux.

« Pourquoi ? »

« Comment ça, pourquoi ? D'après toi ? Ils sont où ? »

Elle attendit, mais ne reçut aucune réponse. Il était assez rare que Gregory House se taise pour que Cuddy décèle un problème. Elle fourra ses pieds dans ses chaussons et retourna dans la chambre tout en enroulant une serviette autour de ses cheveux mouillés.

House était allongé en travers du lit, en caleçon, et tripotait son nombril en fixant le plafond. Elle soupira.

« Greg, les cotons-tiges ? »

Il se mordit la lèvre sans tourner le regard vers elle.

« Non. »

« Non tu n'en as pas ou… »

« Non, je ne veux pas partager mes cotons-tiges avec toi. »

Cuddy ouvrit la bouche, ahurie.

« Pourquoi ? », interrogea-t-elle, à la fois dubitative, intriguée…et un brin vexée.

Pour toute réponse, House haussa les épaules.

« T'as fini à la salle de bain ? », demanda-t-il en se redressant. « Je dois me préparer à être surpris ? Parce qu'étant donné le temps que t'y as passé, je commençais à me demander si tu ne repeignais pas la pièce ou… »

« Ne change pas de sujet », ordonna-t-elle.

« T'es pas mon patron », essaya-t-il de taquiner.

Il se leva et s'approcha de la salle de bain, mais elle se mit en travers de son chemin.

« Pourquoi est ce que tu ne veux pas me dire où sont les cotons-tiges ? », insista-t-elle.

Il détourna une seconde la tête vers la droite, serra sa canne dans sa main et haussa nonchalamment les épaules.

« Je n'en ai pas. »

« Tu mens », observa-t-elle.

« Cuddy…. », geignit-il en essayant de la dépasser. « Il faut que je pisse ».

« Pas tant que tu ne te seras pas expliqué. »

« Je suis chez moi, je fais ce que je veux », s'entêta-t-il.

Pour toute réponse, elle affirma sa position et croisa les bras sur sa poitrine. Elle devinait qu'elle devait avoir une drôle d'allure ainsi : une serviette dans les cheveux, une autre autour de la poitrine, de la crème sur le nez et des chaussons trop grands aux pieds. Il la jaugea un moment, essayant visiblement de décider si ça valait le coup de faire une remarque sur l'apparence de la jeune femme (sujet épineux) et de s'attirer ses foudres…ou s'il valait mieux lui avouer la vérité. La vérité, ce n'était pas son truc, mais depuis qu'il dormait dans le même lit de Cuddy (la plupart du temps, du moins), il avait appris à tenir un peu sa langue, histoire de ne pas se réveiller avec un membre en moins…

« Je… », commença-t-il.

Il soupira exagérément et baissa les yeux vers le bout de sa canne qui tapotait la moquette. Il se sentait ridicule ainsi, en caleçon et avec sa canne. Il détestait ça, mais Cuddy n'avait jamais semblé y prêter attention.

« Je ne suis pas sûr qu'on en soit là », avoua-t-il difficilement.

« Là, où ? », ne comprit-elle pas.

Il fit un vague geste de la main, agacé par le fait qu'elle ne comprenne pas d'elle même.

« Là à partager des trucs, comme ça. »

Lisa fit un pas en arrière et, pour une fois, il ne sut pas lire l'expression sur son visage.

« C'est stupide », dit-elle après un moment.

Il plissa les yeux et se mordit les lèvres pour retenir une réplique cinglante, contrarié, mais pas suicidaire.

« Greg… », ajouta-t-elle calmement. « On partage le même lit presque tous les soirs, les repas…. Bon sang, j'ai même porté ton caleçon ! »

« Justement », ne put-il se retenir de dire.

Cette fois, il reconnut cette expression : il l'avait blessée.

« Ok », dit-elle en se mordant la lèvre, évitant son regard.

Elle fit un pas sur la droite pour le laisser passer. Il hésita une seconde, étonné qu'il n'y ait pas de cris. Puis, décida qu'il n'avait pas envie d'avoir cette conversation et alla aux toilettes.

Quand il sortit de la salle de bain, quelques minutes plus tard, toute cette histoire de cotons-tiges lui était déjà sortie de la tête.

Ce n'était visiblement pas le cas de Cuddy.

Ses cheveux mouillés étaient attachés en une queue de cheval, elle était habillée et réunissait furieusement ses affaires. Il grogna pour lui même et soupira.

« Tu réagis excessivement », établit-il.

« Tu n'es qu'un enfoiré affectif ! »

« Tu le savais il y a trois mois et pourtant, tu es là », répondit-il, toujours aussi calme.

« Oh ne t'inquiètes pas, ça ne va pas durer », précisa-t-elle en mettant ses affaires dans un sac de voyage trouvé dieu savait où.

« Trois mois », rappela-t-il avant de retourner dans la salle de bain, laissant sa canne contre le mur.

Il revint cinq minutes plus tard, les bras chargés de produits de beauté et les lâcha théâtralement sur le lit.

« Trois mois ! », reprécisa-t-il en désignant la pile.

Cuddy lui jeta un regard noir, puis entreprit de fourrer toutes les affaires dans son sac. Gel douche à la noix de coco, shampooing, après-shampooing, crème dépilatoire, démaquillant, lait hydratant, crème de nuit, crème de jour, mascara, fond de teint, rimmel, brosse à dent, brosse à chev….ah. Elle grimaça en comprenant ce qu'il voulait dire. Son sac était déjà plein et elle n'était pas encore passée par le salon…

Elle ferma les yeux une seconde. Elle n'allait tout de même pas…avouer qu'il avait peut-être raison ? Qu'elle y allait peut-être un peu vite ? Il serait trop content…En même temps, il n'avait pas tort.

Elle soupira et posa son sac sur le lit, cédant.

« Si ça te posait problème, il fallait me le dire », tenta-t-elle de rejeter la faute sur lui.

« Et tu aurais crié, piqué une crise, nié et réagis excessivement…tiens, ça me dit quelque chose… », finit-il en se tapotant le menton, faussement songeur.

Elle plissa les yeux dans sa direction, sans réelle rancœur cependant.

« Ca ne serait pas arrivé si tu acceptais qu'on dorme chez moi de temps en temps. »

« Oui, évidemment, c'est ma faute si ton lit est le cauchemar de tous les chiropracteurs. »

« Tes draps sentent mauvais. »

« Les tiens sentent l'antimite. »

Elle grogna et observa le bordel dans lequel elle venait de mettre la pièce et l'état de ses vêtements qu'elle avait fourré hâtivement dans le sac.

« J'ai besoin d'au moins un pyjama, et si je n'ai pas mon maquillage ici, ça veut dire que je devrais partir plus tôt le matin pour passer chez moi avant le travail… »

House la fixa un moment avant de renverser le contenu de son sac sur le lit. En moins de trois minutes, il avait fait une pile pour ce qui restait et une pour ce qui partait. Elle la jaugea avec réticence. Si elle ne mettait pas sa crème de nuit avant de se coucher, sa peau allait s'assécher et sa ligne T allait être une horreur…

Elle tendit une main vers la crème pour la changer de pile, mais House la lui frappa légèrement. Elle gémit capricieusement.

« Je te laisserai utiliser mon rasoir », concéda-t-il, faussement noble.

« Quel rasoir ? », ironisa-t-elle.

« Je te laisserai en acheter un…le style mère supérieure et les mollets-cactus, c'est pas mon truc de toutes façons. »

Elle soupira, continuant à observer misérablement l'énorme pile de choses dont elle devrait se passer.

« Donc… » , commença House en s'approchant d'elle. « Sexe réconciliateur ou sexe en colère ? »

Cuddy fut tentée de répondre « pas de sexe du tout », mais réalisa vite que, pour une fois, House s'était montré le plus responsable et le plus raisonnable des deux. Elle comprit alors que l'irresponsabilité et l'irrationalité de House dans leur relation n'était pas un défaut, mais bien une qualité. Elle détestait être en tort.