Voici une autre traduction d'une fanfic anglaise. Oui, je sais, le couple est un peu bizarre…. Mais bon, tant pis. L'histoire originale n'avait qu'un seul chapitre, mais ça fait vraiment trop long de publier ça en une seule fois.^^ donc voilà j'espère que ça vous plaira.

La peau sur les os

Il regarda une mouche ramper sur la fenêtre.

Il ne pleuvait pas, ce qui était inhabituel.

L'une des propriétés de l'Akatsuki située en territoire neutre – ce n'était pas comme s'ils avaient été les seuls à ne pas suivre les règles, de toute façon – était l'endroit où Tobi s'était maintenant installés, restant à l'intérieur des murs de pierre qui fuyaient, restant sur le sol froid qui gelait en hiver, restant dans un lieu de résidence qui détenait tous les souvenirs qu'il pouvait évoquer.

Parce que de ce côté là, Tobi avait ses petites habitudes. Il ne pouvait pas se rappeler plus, et cela voulait dire qu'il ne savait pas où aller. Il avait très envie de stabilité et d'un cadre familier, c'était pour cela qu'il restait. Ce n'était pas grave que l'Akatsuki soit partie depuis longtemps, continuant une bataille perdue contre Konohagakure, contre deux des trois sannins légendaires, que Konan avait été retrouvée morte et que Pein avait rapidement suivi, toute leur expérience et leurs capacités étonnantes et impressionnantes mais pas suffisantes. Cela n'importait pas qu'il avait été le seul à survivre, un instinct dans ses entrailles lui disant de s'échapper pendant qu'il le pouvait, une force dans ses jambes l'entraînant à courir aussi vite qu'il le pouvait.

Mais peut-être qu'il pouvait vivre comme ça pour toujours, songea-t-il, ses yeux traînant une fois de plus sur la mouche. Il avait abandonné son masque pendant la première année de son emprisonnement solitaire, le lançant sur le sol, le piétinant, le ramassant et le cognant contre le mur, et ses mains avaient saigné, mais il ne s'en était pas occupé. Parce que ce sang n'était pas versé pour quelqu'un ou pour une cause quelconque.

Il aimait s'occuper des choses. Il aimait que l'on s'occupe de lui, par extension.

C'était peut-être pour cela que l'organisation qui l'avait traité comme un chien lui manquait. Il avait peut-être été un animal, mais il était toujours un membre de la famille. Ils lui avaient peut-être donné les restes de leur repas, mais il refusait de mordre la main qui le nourrissait.

Madara remua à l'intérieur de lui, et ce picotement familier dans son corps était de retour, se propageant de ses entrailles à son torse puis le long de son épine dorsale avant de s'installer dans son crâne comme une couverture épaisse et humide.

Ce n'était pas cependant comme si l'entité ou le fantôme ou quoi que ce soit à l'intérieur de lui prenait complètement le contrôle ; Oh, non, Tobi ne le ressentait probablement pas comme ça, mais il était incroyablement fort, aussi bien physiquement que mentalement. Il pouvait chasser le « démon » s'il le voulait vraiment, vraiment – cependant, en toute franchise, pendant peu de temps – mais il était habituellement entièrement d'accord de laisser Madara ….. le guider.

Madara, avait décidé Tobi dès le début, était un génie militaire. Il était méthodique et fonctionnel et strict au-delà de toute raison, ordonnant à Tobi de dire ça, marcher ici, sauter là, s'assurant que ses ordres étaient suivis. Il n'avait aucune idée de pourquoi Madara avait choisi d'envahir son être ou de comment se débarrasser de lui ou même de qui il était, en réalité, à part quelqu'un avec une statue géante dans la vallée de la Fin.

Cela ne voulait pas dire, pourtant, que Tobi voulait qu'il parte.

Madara gardait le corps physique de Tobi en vie.

Tobi gardait l'était mental de Madara en vie.

C'était une relation de concessions mutuelles, une coexistence symbiotique, un exemple classique du parasite et de l'hôte. Tout était là : la sangsue, la co-dépendance, le raccrochement, la fusion totale de l'un s'investissant dans l'autre.

En résumé, Tobi ne savait pas comment vivre sans Madara. Il avait été une présence omniprésente depuis tellement longtemps qu'il avait même oublié les choses les plus simples nécessaire pour vivre. Il avait peut-être été un ninja incroyable et un déserteur avant, toutes les bizarreries et étrangetés de sa personnalité mise de côté, mais maintenant il était complètement dépendant de l'être à l'intérieur de lui. Chaques coups de pieds et coups de poing et revers étaient une courtoisie très appréciée de Madara, un cerveau enveloppé dans ce qui était maintenant la carapace d'un brillant ninja.

En réalité, Tobi n'était rien de plus qu'un récipient.

Et il l'acceptait.

Des bruits de pas cassèrent abruptement sa rêverie, et Madara remua encore à l'intérieur de lui, inquiet, attendant, voulant. Même s'il était une entité impalpable, il restait toujours un individu très influent. Et maintenant il disait Va . Va, regarde ce que c'est. Va, trouve-les. Les intrus !

Excepté qu'il ne pouvait pas parler. Il pouvait seulement influencer.

Donc Tobi y alla.

Et donc le monstre arriva.

OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

Elle avait entendu des rumeurs à propos du vieux bâtiment de l'Akatsuki.

Situé dans le passage de la frontière de pays neutres entre le Son et le pays de la Foudre, il n'avait pas été le quartier général des opérations, mais il restait néanmoins une base importante et régulière. Il était large d'au moins 40 000 pieds, avec une énorme arrière cour probablement utilisée pour l'entraînement, et plusieurs murs en béton encadraient la propriété. Il y avait au maximum dix chambres, deux cuisines – une au rez-de-chaussée et une à l'étage - , cinq salles de bain, trois bureaux, et une cabane en plus de la taille d'un petit appartement occupé par toute sorte d'armes et d'objets ambigus. Les jours où l'Akatsuki l'avait occupé, il avait été gardé de tous les côtés sur des kilomètres et des kilomètres par des mercenaires, ces sentinelles abruties à qui l'on avait fait subir un lavage de cerveau, et des sceaux ainsi que des pièges. C'était quasiment imprenable, et personne n'avait même jamais pris la route qui était supposée y conduire. Et qui n'y menait pas, avait rapidement appris Sakura. Elle conduisait à une large boucle, et de plus, elle avait probablement été criblée d'obstacles mortels.

Tout ça, comme elle l'avait apprit, comme elle l'avait étudié, étaient les faits.

Et les rumeurs qu'elle avait recueilli des villageois des alentours étaient ainsi :

_ L'Akatsuki était toujours en action, cependant en dessous du complexe.

_ Un grand monstre qui s'était développé à partir de la haine et du mal pur qu'étaient les membres de ladite organisation vivait maintenant à l'intérieur, et se nourrissait des âmes qui s'écartaient de leur destin de fantôme et qui s'approchaient trop près.

_ Des plaisantins qui avaient trop vandalisé l'intérieur avaient mis en colère les âmes des morts de l'organisation, provoquant le courroux de leurs fantômes et tuant lesdits plaisantins.

_ Le fantôme de leur leader, Pein, « Dieu », hantait toujours les étages supérieurs, et quelquefois, si vous vous approchiez suffisamment près du premier mur extérieur de béton, vous pouvez entendre la pluie tomber même s'il faisait parfaitement beau dehors.

_ Un clan rival local, anonyme, avait chassé les visiteurs indésirables du complexe où ils travaillaient à faire renaître l'intérieur et éventuellement l'extérieur pour leur propre usage.

_Et finalement, la rumeur qui semblait la plus plausible à Sakura et qui lui donnait donc la chair de poule, était qu'au final un membre survivant de l'Akatsuki se terrait toujours à l'intérieur, sortant seulement quand le manteau des ténèbres était suffisamment épais et chassait ou volait chez les marchands.

Elle avait réuni les propos de témoins oculaires, et tout ce qu'elle avait trouvé l 'amenait à la conclusion logique que peut-être, juste peut-être, quelqu'un avait survécu.

« Je l'ai seulement vu la nuit », avait murmuré une villageoise tremblante, la femme du commerçant local, en se tordant les mains. « Il n'a jamais dérangé personne ; il est juste venu prendre de la nourriture et de l'eau et a tout emporté dans un sac. »

« Dieu sait que j'l'ai vu ! » avait crié un homme plus vieux, secouant les mains pour accentuer ses propos, sa voix dégoulinant avec un accent bizarre. « 'l'a essayé de voler mon mouton ! Mais ne vous inquiétez pas ; j'l'ai à l'œil ! Y ne viendra plus rôder dans ma ville. »

« Je l'ai vu une fois, Mlle » avait dit en passant un petit garçon, les yeux écarquillés et la fixant. « J'étais perdu et il est venu m'aider. »

Et Sakura avait été assez intriguée par ça. « Comment t'a-t-il aidé ? »

Le petit garçon se retourna et pointa du doigt l'épaisse lisière de la forêt, sombre et imposante, se dressant sur le village et la route extérieure comme l'ombre d'un nuage. « J'étais parti pour trouver une meilleure source d'eau, mais je me suis perdu quand c'est devenu sombre. Il est apparu, et il ne m'a pas blessé, Mlle. Il m'a seulement dit de le suivre, et quand je l'ai fait, j'étais de retour au village. »

« Tu ne l'as plus revu après ça ? »

« Non, Mlle. Mais il était vraiment nerveux, cependant. »

Et c'est ainsi qu'elle avait commencé à chercher des détails physiques. Elle voulait savoir dans quelle galère elle s'était mise.

« Oh, eh bien…… » avait-dit la femme du commerçant local, en rougissant légèrement, « il est assez jeune, si je me rappelle bien…. Et il est très grand : environ cinq pieds et demi, peut-être six. Il a des cheveux sombres, aussi, et des yeux sombres. »

« Le démon ? Bien au-dessus de six pieds de haut ! 'l'a des yeux rougeoyants et des cheveux sombres et sales ! Et des muscles aussi gros que les piquets de la clôture que vous voyez ici ! »

« Il faisait sombre, Mlle, donc je ne me rappelle pas trop, mais je pense qu'il avait les cheveux bruns ou noirs. Je n'ai jamais vu ses yeux. Mais il était très, très grand. »

« Quelle voix avait-il ? » Le petit garçon était le seul qui l'avait entendu parler, apparemment.

« Profonde, Mlle. Mais gentille. » Le petit garçon sourit alors légèrement. « Il était très gentil, Mlle. J'espère que vous ne prévoyez pas de le blesser. »

Donc au final, pensa Sakura, fermant l'énorme porte du complexe de l'Akatsuki derrière elle, elle n'avait presque rien. D'après ce qu'elle avait entendu de deux des trois villageois, il était en grande partie inoffensif quand on ne le provoquait pas. Il avait des cheveux et des yeux sombres, ce qui réduisait apparemment à …. Six Akatsuki possibles sur dix. Elle n'était pas sûr de qui était ou n'était pas mort ces jours-ci.

Se battant contre son premier réflexe de se plaquer contre les murs et de tirer un kunaî pour se défendre, elle tira étroitement l'imperméable bleu autour d'elle. Elle n'avait pas entendu de pluie dans le ciel légèrement nuageux à son arrivée, elle n'avait pas vu d'apparition fantomatique à l'étage à travers les fenêtres poussiéreuses, elle n'avait pas entendu le hurlement inhumain d'un monstre, elle n'avait pas vu les fantômes courroucés de l'organisation qui y demeurait auparavant, ni les membres d'un gang tapis dans un coin ou dans une crevasse de la cour.

Et avant même qu'elle ne puisse penser à noter le manque d'Akatsuki survivants, elle entendit le grincement des lattes de plancher au-dessus de sa tête.

Son premier réflexe fut d'éviter la trajectoire de la poussière qui tombait de l'étage, et elle fila silencieusement à travers la pièce, juste une vague forme pendant un instant avant qu'elle ne redevienne solide et statique, s'appuyant légèrement contre le mur opposé.

Elle écouta pendant un moment, consciente que le dos de son manteau était probablement dégoûtant. Elle pouvait affirmer que personne n'avait dépoussiéré ou nettoyé ce trou depuis assez longtemps.

Cela faisait à peu près cinq ans depuis la chute de la grandiose Akatsuki…….. donc …… cinq ans de poussière amassé sur sa veste préférée ?

Génial.

Les pas s'arrêtèrent, donc elle s'enleva de la fenêtre, masquant automatiquement son chakra. « Tu as besoin de vacances », avait dit Tsunade. « Aucun ninja ne travaille là-bas. Vas- y juste et observe pendant une semaine. C'est. Tout. Tu m'a entendu ? »

Bien sûr, ce n'était pas sa faute si elle avait trouvé cette chose. Qu'il n'y ait quasiment rien à faire dans le village lui épargnait la peine d'écrire dans son journal de mission, donc elle avait décidé de faire une agréable promenade autour des parties les plus claires de la forêt. Elle avait trouvé un sentier qui semblait un peu à l'écart et usé, et, à dire vrai, elle avait pris al route la moins utilisée.

Et elle avait définitivement vu pourquoi c'était la moins utilisée. Elle faisait des boucles et tournait et l'avait ramenée à des endroits familiers un nombre incalculable de fois avant qu'elle n'ait pu finalement trouver et mémoriser la bonne route, quel que soit l'endroit où elle menait. Et cette fois-là, il avait commencé à se faire tard et elle était mortellement fatiguée.

Donc elle avait fait marche arrière vers le village et accompli un travail de limier, questionnant quelques villageois, fouillant dans leur miteuse petite bibliothèque. Elle s'était finalement retrouvée avec l'évidence qui l'avait amenée ici : une vieille base de l'Akatsuki installée profondément aux confins de la forêt, depuis longtemps abandonnée et oubliée. Les pièges, gardes, et sceaux étaient tous partis ou désactivés, mais cela n'avait pas empêché une lugubre, sinistre, et répugnante sensation de ramper sous sa peau et de s'installer au bout de ses doigts.

Elle jeta un coup d'œil ironique à l'escalier. Peut-être que Tsunade avait raison. Elle était ici pour des vacances, plus ou moins, et elle ne pouvait pas simplement les savourer ? Elle avait seulement quelques kunais sur elle, de toute façon, et que ferait-elle si elle tombait vraiment sur un membre restant de l'Akatsuki ? Ou même plus ?

Elle était morte si elle se débrouillait pour tomber sur Itachi et Kisame.

Mais bon, que ce soit Itachi et kisame ou même l'un d'entre eux tout seul qui occupait le Château de l'Akatsuki, comme elle avait affectueusement décidé de l'appeler, ils auraient mis plus de soin à se protéger des visiteurs indésirables. Cela avait été beaucoup trop facile d'arriver à l'endroit où elle était maintenant.

Prenant une silencieuse et profonde inspiration, elle commença à monter les escaliers, une main sur la rampe. Elle ne pouvait pas l'empêcher de faire des bruits, même si elle aurait cependant souhaité de pouvoir se ruer en haut comme elle l'aurait normalement fait.

Elle atteignit finalement le haut des escaliers, et l'étage l'accueillit avec la même épaisse couche de poussière et plusieurs meubles en lambeaux et cassés drapés par d'occasionnels tissus blanc passé. Ce n'était ni grandiose ni spécial ; c'était en réalité assez…. Fonctionnel, faute d'un meilleur mot. Il y avait quelques tables et chaises dans le bureau de l'étage, mais pas plus.

Un grincement à sa gauche la fit s'enlever rapidement du chemin, se collant sous le surplomb de la rampe d'escalier avec ses pieds imprégnés de chakra.

OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

Un visiteur.

C'était un visiteur – une fille, en plus, qui pensait qu'elle resterait invisible sous la rampe d'escalier.

Une fille aux cheveux roses, détentrice d'une immense force et d'une immense agilité et d'une immense intelligence et de la capacité de l'anéantir d'une pichenette.

Une fille aux cheveux roses, une médic-nin, un contrôle parfait du chakra, un souvenir de Sasori et de grand-mère Chiyo et des marionnettes et on aurait dit qu'elle dansait, comme si ce n'était pas bien grave, comme si elle n'avait pas passé un mauvais moment avec le pseudo maître des poisons et de la manipulation, comme si rien ne pouvait l'arrêter –

Souvenirs, souvenirs, de douloureux souvenirs qui n'étaient même pas les siens. La disparition de Deidara : l'explosion sur la multitude d'écailles, le jeune garçon qui contrôlait les serpents et qui avait une expression comme un hiver glacial, Uchiha, comme l'était Madara, Uchiha, comme Tobi n'était pas, Uchiha, comme ses yeux avaient l'air d'être. Les yeux de Madara. Le Sharingan.

Paniquant et douloureusement conscient de l'une de ses plus importantes caractéristiques physiques – un cadeau entièrement dû à Madara – Tobi chercha désespérément de quoi se couvrir. Il devait parler avec elle, bien sûr, car il ne pouvait en tout cas pas éviter la confrontation, mais il voulait si possible garder son identité secrète.

Il souhaita alors très, très fortement ne pas avoir fracassé son masque.

Mais elle l'aurait probablement reconnu s'il l'avait toujours eu.

Un alibi, Tobi ! Trouve un alibi ! Qui es-tu ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

Un clochard, Mlle. Juste un pauvre vagabond qui n'a nulle part où aller. Est-ce trop demander, un petit abri ?

Juste quand il vit sa main s'élever pour se remorquer sur le haut de la rampe, il agrippa un drap dégoûtant et l'enroula autour de sa tête comme une cagoule, qui obscurcit ses yeux et assombrit son visage en ce qui était déjà une sorte de sombre citadelle.

Il retourna contre le mur opposé, gardant le drap étroitement serré sur sa gorge.

La fille – la femme, c'était une femme, elle avait l'air d'avoir la vingtaine, comme lui – s'approchât de lui précautionneusement, et elle avait apparemment activé son chakra. Puis il le sentit et c'était merveilleux et terrible en même temps – une bouffée d'air pur et un sceau d'eau se déversant simultanément dans ses poumons. Il n'avait pas sentit le chakra d'une autre personne, spécialement d'un autre ninja qui était à son niveau, depuis très longtemps. Ça devait faire des années.

« ….. Qui es-tu ? » demanda-t-elle. Sévère. Impérieuse. Dominatrice.

Il avait oublié son propre nom.

Comment s'apellait-il ?

Il trembla.

« Qui es-tu ? » demanda-t-elle encore, avec plus de force cette fois.

« Tobi » répondit-il sur ce qui avait dû être un cri aigu, et il se maudit. Il n'avait jamais été particulièrement bon dans les situations de pression.

Il regarda la lutte des expressions qui défilèrent sur son visage : la surprise, la confusion, une crainte mêlée de respect.

« Tobi de l'Akatsuki », haleta-t-elle, faisant un léger pas en arrière.

Il acquiesça faiblement.

« Tobi avec… le Sharingan. Le partenaire de D-Deidara. »

Un autre acquiescement.

Il ne s'attendait pas à ce qu 'elle s'évanouisse.

OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

Il n'était pas sûr de ce qui l'avait poussé à faire ça – il avait peut-être des tendances innées de gentleman, ou peut-être que c'était quelque chose que Madara complotait – mais Tobi avait fini par ramasser la fille et l'avait installée dans son propre lit, sur lequel il était maintenant assis.

Il jouait nerveusement avec ses mains, se frottant les doigts, lissant ses ongles froids puis traçant chaques articulations. Il attendait patiemment, parcequ'il voulait être là quand elle se réveillerait. Ce n'était pas qu'il voulait vraiment être sûr qu'elle ne ferait rien de sournois, même si ça l'était un peu, et il voulait être la première chose qu'elle verrait.

Et il ne savait pas vraiment…. pourquoi.

Peut-être qu'il avait juste été seul pendant trop longtemps.

Elle remuait quelquefois, mais c'était seulement pour enrouler les couvertures plus étroitement autour de ses épaules. Et Tobi prit ça comme une requête pour plus de couvertures, donc il quitta la pièce pour en rapporter d'autres. Elle était toujours bienheureusement endormie et inconsciente quand il revint, donc il les jeta sur elle et les enroula autour de son corps aussi gentiment qu'il pouvait.

Il attendait depuis une heure, plus ou moins, mais elle restait encore endormie. Il n'avait fait aucun mouvement pour la réveiller, cependant l'influence de Madara le tenta certainement de le faire. Il s'assit simplement sur la chaise à côté du lit, essayant d'ignorer la pluie, espérant qu'elle se tournerait au moins de côté pour qu'il puisse voir son visage.

Elle le fit un instant plus tard, son expression calme et paisible et tout ce dont Tobi avait été en manque ces cinq dernières années. Elle respirait calmement, sa poitrine s'élevant et s'abaissant et s'élevant puis s'abaissant, tellement rythmiquement que Tobi pouvait presque chanter en rythme.

Et…. il le fit.

« Chut, petit bébé », commença-t-il, surpris de combien sa voix se fêlait et s'atrophiait quand il parlait à voix basse, « ne dis pas un mot. Papa t'achètera un canari. »

Il attendit un signe montrant qu'elle bougeait, et comme elle ne montra aucun indice dudit mouvement, il continua.

« Si le canari ne chante pas, Papa t'achètera une bague en diamant. » C'était vraiment la seule chanson qu'il connaissait. Il avait tellement mauvaise mémoire qu'il ne se rappelait même pas son adolescence et il était surpris de se rappeler cette chanson. L'un de ses parents ou peut-être une nourrice ou une sœur avait l'habitude de lui chanter cette chanson quand il était malade. « Si la bague en diamant se casse, Papa t'achètera un miroir. »

En y pensant, il pouvait se rappeler avoir été souvent malade. « Si le miroir se brise, Papa t'achètera un agneau. » Quelqu'un lui avait même dit qu'il ne vivrait pas très longtemps. Il était faible, et c'était comme ça. Il ne fallait pas sous-estimer les tendances génétiques à la maladie.

« Si l'agneau devient maigrichon, Papa t'achètera un poney Shetland. » Il se rappelait maintenant. L'un des docteurs la lui avait chanté une nuit, peut-être quand sa fièvre avait été particulièrement mauvaise. Et de cette nuit, il avait gravé cette chanson dans son esprit. Les vers n'étaient probablement même pas justes.

« Si le poney Shetland s'enfuit, Papa t'achètera une charrette de foin. » Un peu de sa mémoire lui revint d'un coup, et il plaça sa main – il réalisa combien ses mains étaient grandes en comparaison de la stature entière de la fille – sur le front de la dormeuse, poussant les cheveux de son visage. Il frotta une, deux, trois fois, puis développa un rythme apaisant. « Si cette charrette de foin se renverse, Papa t'achètera un chien appelé Rover. »

Ses doigts glissèrent progressivement à travers chaques mèches de cheveux, défaisant doucement les nœuds quand il en trouvait un ou deux. Il posa la tête sur le même oreiller qu'elle, chantant toujours, même si maintenant c'était plus un murmure qu'autre chose.

« Si ce chien appelé Rover se met à aboyer, Papa t'achètera un cheval et une charrette. » La caresse évolua en un massage, peu de temps après, glissant en bas une fois ou deux pour frotter un pouce désinvolte sur sa pommette. « Et si le cheval et le char se renversent, tu seras toujours le – »

« Vire ta main de moi. Tout de suite. »

Il recula comme s'il s'était brûlé.

Elle s'assit toute droite dans le lit, les couvertures tombant autour de sa taille, et elle sauta immédiatement sur ses pieds avant qu'il n'ait pu faire un mouvement.

Il se leva de la chaise et finit par la renverser, levant deux mains défensives. « Je suis désolé ! Tobi est désolé ! »

Un air de prise de conscience passa sur son visage, et elle lui lança un regard noir. « Ne me touche plus jamais. »

Il avala sa salive et murmura un faible, « Je suis désolé. »

Ils commencèrent tous deux à se mesurer du regard pendant quelques minutes, et il nota qu'elle respirait assez bruyamment. Quelque chose lui dit qu'elle était effrayée. Très, très effrayée, donc c'était le moment pour lui d'en tirer avantage.

Il était seul. Exact ?

Madara résidait à l'intérieur de lui. Exact ?

Et Madara était excellent avec les genjutsu. Exact ?

Oui.

« Aimerais-tu rester ici pour la nuit ? » offrit-il, faisant un pas de côté et gesticulant vers le lit.

« Putain, non ! »

Il grimaça. Il aurait dû s'y attendre. « Je ne te ferai aucun mal. Et il fait déjà sombre dehors. Et il pleut. »

Il ne voulait pas la mettre sous genjutsu, mais cependant ses paupières devinrent lourdes et le bout de ses doigts bourdonna de chakra à cette pensée – l'œuvre de Madara. Le genjutsu la ferait simplement tomber inconsciente ou la figerait complètement, et il ne voulait pas cela. A quoi servait juste un corps, de toute façon ?

Il servait assez pour un certain nombre de choses explicites auxquelles Tobi ne voulait même pas penser.

Donc il se contenta de la deuxième meilleure option : bluffer. « Il y a un sceau autour de l'enceinte. »

« Quelle sorte de sceau ? » lui dit-elle sèchement, presque en grognant.

Il ne grimaça pas cette fois-ci. « Il laisse les intrus entrer, mais pas sortir. »

« Et alors toi ? Comment te débrouilles-tu pour sortir ? »

« Je ne suis pas un intrus », répondit-il calmement. « Il reconnaît la signature du chakra de Tobi. »

Elle devint visiblement rouge. « Et comment fait-il ça ? »

« Il réduit les soupçons », répondit-il, redressant la chaise et s'asseyant dessus, « en étant complètement inoffensif excepté pour les pièges désactivés l'entourant. Mais si l'illusion tombe, alors au moins quelqu'un qui y est rentré ne pourra plus sortir et parler de la localisation du complexe. »

Il la regarda serrer et desserrer les poings.

« Désactive-le. »

« Je ne peux pas. »

« Pourquoi ? »

« Je ne sais pas comment on fait. »

Elle serra la mâchoire avant de laisser échapper un cri exaspéré et complètement frustré. Elle se retourna brusquement, faisant face au mur opposé et lui tournant le dos. « Putain ! »

« Je suis désolé. »

« Bien sûr que tu l'es ! » hurla-t-elle, les épaules se secouant. « Alors montre-moi ! » Elle se retourna brusquement. « Montre-moi où le sceau commence ! »

Il avala sa salive avec difficulté.

Genjutsu, murmura quelque chose de doux et d'excitant. Le genjutsu était le seul moyen maintenant. Seulement pour un moment. Seulement pour lui faire penser qu'elle était touchée par un mur de pluie acide.

Le genjutsu était l'option finale. Le genjutsu ou la solitude encore ; qu'est-ce que Tobi choisissait ?

Il se leva avec obéissance et lui offrit une main, qu'elle refusa obstinément.

Il acquiesça et sortit à grands pas, et elle le suivit. Descendre dans le couloir, descendre dans les escaliers, traverser le salon, puis la porte d'entrée, où la pluie tomba en lourdes nappes quand il l'ouvrit.

Elle la fixa avec incrédulité, puis tendit une main.

« Ne fait pas ça », dit Tobi. « Ca te brulera. » Il essaya de son mieux de la forcer à le regarder dans les yeux. Le Sharingan commença à tournoyer, l'essence de Madara l'emplit jusqu'au bout des doigts de pieds, et c'était presque excitant, cette perte complète de contrôle.

Elle fit ce qu'il avait espéré, se tournant pour le regarder dans les yeux.

Puis elle se figea complètement.

Madara garda l'illusion aussi longtemps qu'il l'estima nécessaire. Ils – lui et Tobi – regardèrent Sakura sous son inconscient genjutsu, la regardèrent lui jeter un regard noir puis tendre une main vers la porte, où la pluie imprima immédiatement une brûlure furieuse sur le dos de sa main.

Elle se recula sur un sursaut douloureux, aggripant l'appendice blessé contre sa poitrine.

Madara arrêta sans problème le genjutsu.

Sakura tomba sur les genoux.

Et sur le chemin de la chambre de l'étage, Tobi brûla avec regret le dos de la main d'une Sakura inconsciente avec une bougie, s'excusant jusqu'à ce que sa voix devienne râpeuse, puis il se tût.

OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

Elle dormait depuis sept heures, supposait-elle, et elle pouvait seulement avoir un soupçon d'indice à ce sujet à en juger par ce qu'elle pouvait voir par la fenêtre de la chambre.

Tobi était assis patiemment à coté d'elle sur une chaise, ses mains sur les genoux et ses yeux traînant sur elle. Cela aurait été sinistre s'il n'avait pas eu l'air prêt à s'endormir.

Quoique, c'était sinistre, en fait. Mais plus dans le sens d'une mise en danger de sa vie que d'un film d'horreur sinistre.

Et Tobi en lui-même n'était pas particulièrement menaçant. Maintenant qu'il avait allumé une ou deux lumières, elle pouvait actuellement voir quelques traits de son visage.

Des lèvres pleines, avec ses paupières à moitiées fermées, des cheveux bruns foncé qui couvraient la plus grand partie de son front et s'allongeaient jusqu'au bout de ses oreilles, et de longs et d'épais cils. En fait, son visage n'était pas ce qu'elle attendait de celui du dernier membre de l'Akatsuki.

Mais bon, à en juger par l'apparence de Sasori, Itachi et Deidara …… eh bien, elle avait appris à ne plus être choquée.

Elle bougea un peu, tirant plus étroitement les couvertures autour d'elle, et elle vit ses yeux s'ouvrir d'un seul coup et remonter pour rester poser sur son visage.

Grands, de couleur sombre et écarlate, avec ces orbes placés au centre d'un air de défi. Les yeux de Sharingan qui lui rapellaient de très lointains souvenirs, des cheveux sombres et des épaules froides.

Il la fixa, attendant apparemment qu'elle parle.

Et tout ce qu'elle pouvait penser était, « Tu deviendras aveugle avec ça. »

Il cligna une fois des yeux, ouvrit la bouche à moitié, puis sourit. « Le Sharingan ? Ah, oui. »

Sentant qu'il n'y avait quasiment aucune menace provenant de cet homme, Sakura s'assit lentement, jetant un coup d'œil à son environnement. La pièce était assez grande, mais vide et froide. C'était presque comme s'il n'y avait eu aucun chauffage central du tout.

En dépit de tout ça, c'était bien éclairé, et quelques meubles divers gisaient éparpillés. Dans un autre coin siégeait une trousse de toilette qui avait l'air de ne pas avoir été utilisée depuis des années, et il y avait dans un autre coin une bibliothèque vide et poussiéreuse. Il y avait également quelques vases à demi-cassés remplis de longs rouleaux abîmés de papier jaune.

On aurait dit le repaire d'un vampire moderne, ce qui était terriblement cliché mais convenait également très pour l'homme assis devant elle.

En parlant de lui, il se leva, tordant le bas de son tee-shirt dans ses poings serrés. « Mlle ? Tobi est vraiment désolé. Je – J'ai essayé de t'avertir à propos de la pluie, mais tu – »

Elle jeta un coup d'œil à sa main, brûlée au dos. Sans penser plus en détail que le type de brûlure que c'était aurait dû être en relation avec le type de brûlure que ça avait été, elle la soigna avec une rapide lueur verte.

Tobi la regarda ave curiosité. Quand elle s'écarta, il avala sa salive et tordit encore son tee-shirt.

« Tobi », dit Sakura, insistant sur chacune des deux syllabes.

Il rencontra son regard, avec hésitation cependant.

Et elle n'avait rien d'autre à lui dire.

Donc il parla pour elle. « Je voudrai t'aider, Mlle. Je voudrai, mais je ne peux pas. »

Elle acquiesça et regarda ailleurs. « Je comprends. Je suppose que je l'ai mérité pour avoir fouiné ici, de toute façon. »

Puis il s'agenouilla à son coté, prenant sa main précédemment blessée dans les siennes. « Non, non, non ! Ce n'est pas de ta faute, c'est de la faute à Tobi. Tout est de la faute à Tobi. »

Elle le fixa mais ne fit aucun mouvement pour s'éloigner. « Comment ça, tout est de la faute à Tobi ? » demanda-t-elle avec précaution, méfiante.

Il secoua la tête et pressa son front contre le dos de la main de la fille. « Je ne sais pas. C'est juste que c'est comme ça. »

Son regard s'adoucit presque. Presque.

« Tobi te laissera bientôt partir », marmonna-t-il contre sa main. « Tobi trouvera un moyen. »

Elle retira sa main et la cacha sous les couvertures.

Il se traîna pour se lever, planant au-dessus d'elle comme un fantôme. Il était aussi pâle qu'un esprit, et les cercles sombres sous ses yeux lui donnaient un air maladif et renfrogné.

« Quel est ton nom, Mlle ? » demanda-t-il, faisant quelques pas en arrière pour lui permettre de se lever du lit.

« Sakura », dit-elle, réajustant ses habits qu'elle s'était débrouillée pour entortiller autour d'elle dans son sommeil. « Sakura Haruno. »

Il s'inclina. « Mon nom est Tobi. »

« Je sais. Tu me l'as dis. » Plusieurs fois.

Il acquiesça et regarda autour de lui, anxieux. Il était à cran comme un petit moineau cherchant de la nourriture. « Voudrais-tu du thé ? Ou de l'eau ? »

« De l'eau serait la bienvenue », admit-elle, se levant et jetant un coup d'œil à la pièce. « Vraiment, vraiment la bienvenue. »

OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

S'il le voulait vraiment, Tobi pouvait probablement admettre qu'une petite et égoïste partie de lui – une partie qui n'était aucunement affiliée à Madara – souhaitait que Sakura reste pour toujours. Cela lui avait seulement pris quelques semaines de réglage, quelques semaines d'adaptation, quelques semaines pour qu'elle s'aligne avec le rythme de son « repaire », pour tomber dans ce qu'il pouvait identifier comme de la routine.

Elle nettoyait pour s'occuper. Pour garder son esprit loin de l'évidence, peut-être.

Elle cuisinait, également, aussi souvent qu'elle le pouvait. Tobi essayait aussi difficilement que possible de voler des ingrédients pour elle, mais quelquefois sa conscience lui pesait comme un sac de briques, et quelquefois les villageois étaient vraiment trop sur leur garde la nuit. Ils n'étaient tous les deux pas étrangers au fait de dormir sans manger ou de vivre de juste un paquet de ramens pendant quatre jours.

Et donc peut-être, si Tobi le voulait vraiment, vraiment, il pouvait probablement admettre que pendant qu'une large portion de ses actions était lourdement reliée vers ce que Madara voulait qu'il fasse, une partie importante de ça était également ce qu'il voulait lui-même.

Elle dormait dans la chambre qui avait été la sienne, imprégnant ses couvertures et ses draps, mêlant bientôt la véritable essence de la chambre avec son ….. eh bien ….. tout. Son odeur, qui s'était changée en quelque chose de plus naturel avec le temps à cause de l'absence de produits de beauté, ses petites retouches, qui faisaient lentement devenir la pièce plus claire, et son aura. Il se sentait bien et peut-être juste un peu étourdi chaque fois qu'il rentrait dedans.

Donc, en réalité, Tobi était assez égoïste. Mais il ne faisait de mal à personne en rampant dans la chambre la nuit et en la regardant juste depuis le pas de la porte. Il ne la touchait pas ou ne projetait pas de la tripoter dans son sommeil ou quelque chose du genre, donc ses petites escapades de minuit étaient parfaitement normales. Aussi longtemps qu'elle ne les découvrirait pas, en fait.

…… Enfin ….

C'était ce qu'il aimait se dire, en tout cas.

Quelque fois quand il rampait jusqu'à sa porte, il avait senti une secousse dans ses entrailles et dans ses pieds, quelque chose lui disant de marcher vers elle. Madara, précisément. Madara lui disant sans un mot et sans le forcer qu'il voulait qu'il avance vers Sakura Haruno.

Et il n'avait jamais rien refusé à l'esprit.

Donc il le fit, et chaque nuit après ça, sautant quelque fois une nuit ou deux, il s'était peu à peu rapproché. Jusqu'à ce qu'il soit éventuellement droit contre le lit, les genoux frottant le matelas, capable de distinguer l'essentiel des formes de son visage et de ses épaules grâce à la lumière de la lune.

Il se sentait répugnant, bien sûr, mais il se disait que c'était juste Madara qui faisait ressortir ses pires côtés. Il avait toujours eu des tendances à l'obsession. Et pourquoi n'en aurait-il pas eu ? Il avait perdu sa mémoire une fois ; Que ferait-il s'il la perdait encore ? Il ne pensait pas être capable de fonctionner s'il attrapait un autre cas assez préjudiciable d'amnésie.

Il y avait certaines choses, bien sûr, qu'il aurait été trop heureux d'oublier, comme la mort de Deidara. Comme la chute de l'Akatsuki. Comme ce jour où il avait ses camarades mourir derrière lui avec juste la pichenette du poignet non-existant d'un être de 150 ans.

Et puis il y avait des choses qu'il n'aurait voulu oublier pour rien au monde. L'expérience l'avait certainement fait se reprendre,, et Sakura….

……. Sakura était là. Et c'était tout ce qui comptait vraiment, au final.

Donc il pressa une main froide et osseuse sur la joue gauche de Sakura, son index descendant suer sa mâchoire en laissant une traînée brûlante.

Elle avait longtemps attendu qu'une équipe de recherche la retrouve, mais c'était impossible pour eux de la trouver. Elle aurait tout aussi bien pût avoir disparu de la surface de la terre. Tobi était seulement visible quand il voulait être vu, et s'il voulait être insaisissable, alors vous pouviez être foutrement certain qu'il deviendrait invisible.

Un pouce remplaça l'index, et il s'assit sur une chaise à son chevet.

Il y avait des gens qui la cherchait. Des douzaines, en fait, et il les avait lui-même vu. Fouinant, cherchant, échevelés et suant de leurs efforts. Il s'était assuré de la garder aussi loin que possible de la porte principale la première semaine, parce qu'après ça, les équipes de recherches s'étaient lentement réduites à deux.

Naruto et un coéquipier spécial, apparemment. Tobi était quelques fois naïf, mais il n'était pas complètement stupide.

Elle était juste un autre ninja tombé en mission, après tout. Sa se passait tout le temps, et ça n'aurait pas dû être différent. Naruto abandonnerait dans le mois, et il l'aurait alors toute pour lui.

C'était ça, elle serait à lui. Ses cheveux, ses yeux, ses lèvres, le bout de ses doigts, tout. Il ne serai plus jamais seul, et il se marierai avec elle sous son consentement. En fait, il n'avait même pas à se marier avec elle. Ils pouvaient juste être ensembles jusqu'à la fin de leurs jours, formant une famille, ayant enfant après enfant, les nommant d'après les figures historiques avec leurs cheveux sombres et leurs Sharingan tourbillonnants. Et le clan Uchiha pourrait -

Il retira sa main comme s'il s'était brûlé.

Madara. C'était Madara qui parlait.

Tobi était toujours innocent de tout ça.

Il serra les poings, se mordant fort la lèvre inférieure, et se leva pour partir.

Tobi était toujours un bon garçon.

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Elle aurait été une imbécile de ne pas le remarquer.

Elle se sentait presque insultée qu'il pense vraiment qu'elle n'était pas consciente de ses apparitions dans sa chambre, la regardant depuis le pas de la porte puis la touchant physiquement, mais elle ordonna à cette partie d'elle de se la fermer. Tobi était inoffensif, en réalité. Elle avait établi ça assez rapidement. Il pouvait toucher ses joues et sa main tout ce qu'il voulait ; il n'y avait aucun jeu pervers là-dedans.

Cependant….. ce fut quand les attouchements devinrent un peu plus insistants, qu'elle le sentit placer un doigt sur sa clavicule puis le glisser au début de ses seins, frottant les pouces sur ses lèvres, et elle pouvait jurer qu'elle sentait occasionnellement le chatouillement de ses cheveux contre son nez, qu'elle commença à devenir nerveuse. Pas une mauvaise sorte de nervosité, mais une nervosité anxieuse, une nervosité tremblante, une nervosité d'anticipation.

Elle avait attendu ce plongeon depuis le début. Et il ne venait pas suffisamment tôt.

Dix minutes et trente-quatre secondes après qu'il soit rentré dans sa chambre, Sakura frissonnait déjà, et ça n'avait rien à voir avec la température.

Il suivit son processus habituel de tirer une chaise presque silencieusement et de s'installer dessus, puis de presser éventuellement une main sur la courbe de son oreille ou sur sa lèvre inférieure. Mais cette fois ce fut un peu diffèrent, car il se pencha, la frôlant comme un fantôme particulièrement timide.

Puis ses mains bougèrent de son visage vers ses poignets, les plaquant au-dessus de sa tête. Il y eu un poids qui s'installa sur ses hanches, et la bouche de Tobi se pressa sur la sienne, ses lèvres chaudes et douces, mais fines, frottant sur les siennes et glissant entre comme s'il avait attendu ça toute sa vie. Et peut-être, supposa-t-elle, que c'était vrai.

Donc elle répondit, peut-être le surprenant ou peut-être pas, en touchant sa lèvre inférieure avec la langue. Et il la prit à l'intérieur de sa bouche – en entier – et le baiser devint un peu plus profond, un peu plus fervent, un peu plus comme s'il n'aurait jamais voulu s'arrêter.

Et elle aima ça, même si elle se sentit coupable. Elle était plus satisfaite ici avec cet homme qui était à la fois u étranger et à la fois un ennemi et à la fois un Akatsuki, bon sang, qu'elle ne l'avait jamais été dans son ancienne vie. Celle-ci était plus excitante, plus épanouissante. Elle n'aurait jamais voulu que cela finisse.

Ses mains, froides au bout des doigts et chaudes aux paumes, glissèrent de ses poignets vers son cou puis vers son soutien-gorge, où il commença à glisser les bretelles hors de ses épaules.

Elle bougea, et il se tendit. Et quand elle leva les hanches – juste légèrement – de manière expérimentale, elle sentit la bouche de Tobi s'ouvrire en un sursaut ou un cri sIlencieux contre la sienne.

Elle leva encore les hanches, les roulant en un mouvement inapproprié et décidément sexuel, provoquant chez Tobi un halètement rauque et râpeux. Et cela la choqua tellement qu'elle prit une brusque inspiration, savourant cette expérience.

Mais il se retira alors brusquement, essayant de retenir un gémissement et échouant, jusqu'à ce qu'il murmure une rapide excuse et s'enfuit par la porte ouverte.

Elle pensa lui courir après, mais une soudaine fatigue gagna la bataille, et elle retomba endormie, l'esprit bouillonnant de pensées.

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Et voilà pour le début. ^^ J'ai divisé l'histoire en trois partie mais celle-ci est la plus longue. Je publierai la suite quand j'aurai le temps mais vu que j'ai plusieurs traductions en cours, ça risque de prendre un peu de temps. ^^