Disclaimer : Les personnages appartiennent exclusivement à notre chère J.K. Rowling et cette formidable histoire est le fruit de l'imagination de la talentueuse Tira Nog. Vous l'avez donc compris, je ne suis que la traductrice. Rendez-vous sur mon profil pour avoir accès au profil de l'auteur ainsi qu'à l'histoire originale en anglais.

Beta : Ligeia1987 et Alexiel_v que je remercie pour la relecture !

Note : Le passé de Severus s'éloigne un peu du canon, mais comme je l'avais dit au tout début, cette histoire est en réalité un petit univers alternatif, j'espère que ça ne vous dérangera pas outre mesure ! ^^


Chapitre 14 :

Severus se réveilla en sursaut. Il regarda aux alentours, confus. L'unique torche située sur le mur le plus éloigné était toujours éclairée et remplissait leur chambre de sa lumière faible et orangée. Hermione ne les avait pas réveillés pour qu'ils se rendent à l'école, alors pourquoi s'était-il éveillé ?

A peine une seconde s'était écoulée qu'il entendit un gémissement provenant de l'autre lit. Harry pleurait à nouveau dans son sommeil. Trois ou même parfois quatre nuits par semaine, l'autre garçon faisait des rêves agités. D'habitude, Severus essayait de laisser à Harry son intimité et prétendait ne pas s'être réveillé durant ce tapage nocturne, mais ce soir, Harry était particulièrement bruyant.

Quelques mois auparavant, il aurait été uniquement irrité d'avoir été réveillé, mais à présent, Severus était inquiet. Les rêves de Harry n'étaient pas semblables aux siens. Ils le laissaient complètement pantelant, après coup.

N'aimant pas voir à quel point Harry semblait bouleversé, Severus se glissa hors du lit pour avancer à pas feutrés sur le sol froid de la chambre. Même avec l'épais tapis au sol, le château était toujours rempli de courants d'air et glacial les nuits d'hiver. Il eut la chair de poule avant d'atteindre le lit situé en face du sien.

Harry avait le visage crispé sous l'émotion, des traînées de larmes s'étendaient sur ses joues alors qu'il remuait et se tournait dans tous les sens sous son enchevêtrement de couvertures, implorant pour que quelque chose s'arrête.

Severus le regarda pendant un instant, puis s'installa doucement au bord du lit.

« Harry ? », appela-t-il doucement, en secouant légèrement le bras du garçon endormi.

« Harry, réveille-toi. »

Les yeux grands ouverts, Harry se redressa brusquement sur le lit et se propulsa droit sur le torse de Severus.

Surpris, Severus le rattrapa. Il enroula ses bras autour de son dos tremblotant alors que Harry enfouissait son visage ruisselant de larmes dans sa chemise de nuit. Severus pouvait sentir les petits doigts de l'autre garçon s'accrocher fermement à sa chemise de nuit, comme si c'était une question de vie ou de mort.

Harry essayait tant bien que mal de se contrôler, s'étouffant presque en essayant de retenir ses sanglots. Après cet instant embarrassant, Severus plaça sa main dans le dos de Harry et lui donna quelques petites tapes.

« Tu veux que j'aille chercher Hermione ? », demanda Severus, se rendant compte de son impuissance quand il s'agissait de problèmes émotionnels. Harry préférerait certainement être réconforté par quelqu'un de gentil.

« Non, s'il te plait... ne - ne l'ennuie pas », chuchota Harry.

En se rappelant la question que Hermione lui posait les nuits où les cris de Harry l'amenaient dans leur chambre, Severus demanda doucement, « Est-ce que tu veux parler de ton cauchemar ? »

Harry haussa les épaules, et resserra ses bras autour de lui.

« C'est toujours pareil. Il y a ce feu vert terrifiant partout, et puis le rire diabolique et... et une femme qui hurle. Je ne sais pas pourquoi ça m'effraye autant. »

Severus connaissait la raison. Il réfléchit soigneusement avant de poser sa question suivante.

« Est-ce que ta cicatrice te fait mal lorsque tu fais ce rêve ? »

Il sentit Harry retenir sa respiration tremblotante.

« Comment tu le sais ? »

« Une flamme verte est le signe qu'une magie noire est utilisée. Je pense que tu te souviens du sortilège qui a tué tes parents », répondit-il doucement. « Ron dit que tu étais présent. D'une façon ou d'une autre, tu as dû t'en souvenir. »

« Je suppose que tu dois avoir raison. Par contre, je ne me souviens pas d'eux ».

La voix de Harry était serrée sous le chagrin.

« D'après ce qu'on raconte, tu avais à peine un an lorsque ça s'est produit. Comment tu pourrais avoir un souvenir clair de quelque chose qui remonte à si loin ? Ça a dû être la chose la plus terrifiante qui te soit jamais arrivée, et tu étais bien trop petit pour la comprendre. »

Harry sembla digérer ses paroles pendant un temps relativement long tout en restant appuyé contre le torse de Severus.

C'était étrange de tenir quelqu'un comme ça. La seule expérience similaire que Severus ait vécu était les embrassades brèves que Hermione leur donnait parfois. Et encore, c'était différent.

Il fallut un certain temps à Severus pour comprendre en quoi c'était différent, mais il finit par y arriver. Lorsque Hermione faisait ce genre de choses, elle leur offrait du réconfort. Ici, c'était la première fois de sa vie où c'était lui qui devait remplir ce rôle et consoler quelqu'un d'autre. Et, même s'il ne savait pas ce qu'il était en train de faire et même s'il devait être probablement complètement incompétent dans ce domaine, c'était agréable.

Harry ne semblait pas du tout trouver son geste incompétent d'une quelconque façon que ce soit, pensa-t-il, alors que la respiration du plus petit garçon s'était doucement apaisée. Par conséquent, il fut surpris de sentir Harry se raidir dans ses bras et s'écarter vivement quelques minutes plus tard.

« Je suis désolé », dit Harry précipitamment, son visage à deux doigts de la panique, comme Severus ne l'avait jamais vu auparavant.

« Pour quoi ? »

Ces yeux verts un peu dans le vague le regardèrent.

« Je sais que tu n'aimes pas qu'on te touche. Je ne voulais pas - »

Harry fit en geste timide en direction de la chemise de nuit de Severus qui était mouillée par endroit par ses larmes.

« Ce n'est pas que je n'aime pas qu'on me touche, c'est juste que... », Severus déglutit avec difficulté avant de continuer, « C'est juste que je n'y suis pas habitué. Les rares fois où quelqu'un me touchait chez mes grands-parents, c'était pour me réprimander. »

Il soutint le regard flou de Harry.

« Mais je sais qu'avec toi ça ne sera pas le cas. »

Severus croisa ses bras sur sa poitrine, trouvant la nuit froide maintenant que Harry s'était éloigné de lui.

Harry sembla remarquer son geste. Il se faufila plus loin dans le lit, extirpa les couvertures et les remis en place en dessous d'eux. Avec sa générosité habituelle, Harry souleva les couvertures, tapa de sa main la place qui était faite, et l'invita, « Viens. T'auras plus chaud. »

Severus y grimpa, ravi de cette chaleur alors que Harry installait les couvertures autour d'eux. Ils tirèrent les couvertures jusqu'à leurs épaules et se tournèrent pour se retrouver face à face sur l'oreiller chiffonné de Harry.

« Je ne laisserai jamais personne te faire du mal », dit Harry d'une voix étrangement intense une fois qu'ils furent installés. « Tu es mon meilleur ami. »

Ce genre de phrase perturbait toujours Severus. Harry avait eu de nombreuses opportunités pour se lier d'amitié dans leur nouvelle école, mais malgré le fait que Harry joue de temps en temps avec les autres garçons, il prenait toujours soin de l'inclure dans leurs jeux et passait toujours la majorité du temps en sa compagnie.

« Tu es mon seul ami », répondit Severus doucement.

Après un moment de silence, Harry déglutit bruyamment et lui demanda timidement, « Est-ce que tes grands-parents te faisaient beaucoup de mal ? »

Tout à coup, l'air sembla lourd et oppressant. Severus ne pouvait pas comprendre pourquoi une simple question pouvait ainsi lui glacer le sang.

Il ne voulait pas vraiment répondre, mais Harry lui avait raconté toutes les horribles choses que ces Moldus lui avait fait subir. Il n'était pas un lâche pour lui mentir alors qu'il lui avait posé ouvertement cette question.

« Tout le temps. »

« Est-ce qu'ils te frappaient ? »

« Quand j'avais de la chance ». Severus essaya d'apaiser la situation.

« Qu'est-ce que ça veut dire ? », dit Harry, sur un ton qui semblait plutôt indiquer qu'il n'était pas sûr de vouloir connaître la réponse.

« Il y a toujours des façons de punir une personne à l'aide de la magie qui peuvent faire pousser des cris inimaginables », expliqua Severus. « Il y a un sortilège qu'on appelle Doloris qui envoie à chaque terminaison nerveuse de ton corps une sensation de pure agonie. C'est le pire. Mais il y en a un autre tout aussi abominable qui te donne l'impression que ta peau a été ébouillantée. Et un autre qui te fait mal à la tête comme si elle allait éclater et où tu ne vois plus rien... »

« Tes grands-parents t'ont fait subir ça ? », demanda Harry bouche bée.

Severus acquiesça. Il ne l'avait jamais dit à personne. Il se sentait mis à nu, terriblement vulnérable, et un peu honteux. Après tout, on ne faisait jamais ce genre de choses à des enfants normaux. Même Harry, le garçon qu'il avait rencontré qui était le plus maltraité à part lui, semblait horrifié.

« Je sais que tu te comportes comme un adulte la plupart du temps, mais tu as en réalité le même âge que moi », dit Harry. « T'as fait quoi de si terrible pour qu'ils aient envie de te punir ainsi ? »

« Je suppose que je me comportais mal. Mais la plupart du temps, ils cherchaient simplement des excuses pour me punir. Me tourmenter semblait être leur seul plaisir dans leur vie », admit Severus.

« Mais... c'est pas logique. Tu es leur petit-fils ! »

Severus fixa les traits sombres de Harry, en réfléchissant. Devait-il lui dire la vérité ? Sortir tout et voir si Harry resterait toujours son ami par la suite ?

« Qu'est-ce qu'il y a Severus ? », demanda Harry doucement.

« Ma mère... les membres de la famille du côté ma mère étaient des Sangs-Purs issus de la maison Serpentard, depuis la fondation de Poudlard. Ma mère était fille unique. Elle était à Serpentard elle aussi, mais.. mais elle tomba amoureuse d'un Gryffondor. Et en plus de tout ça, il était un gitan né-Moldu. Mes grands-parents le détestaient et l'empêchaient de le voir, mais elle... »

« Oui ? », encouragea gentiment Harry, en plaçant une main sur le poignet qui maintenait les couvertures remontées jusqu'à son cou.

Severus fixa la main de Harry pendant un long moment puis continua, « Elle s'est enfuie avec lui juste après la cérémonie de remise du diplôme. Ses parents l'ont pourchassée et … et bien, disons simplement que mon père n'a pas passé la nuit. »

« Ils l'ont tué ? », dit Harry stupéfait.

Severus acquiesça.

« Parfois ils se vantaient de la façon dont il est mort. »

« Qu'est – qu'est-ce qui est arrivé à ta maman après ? »

Harry semblait presque effrayé de demander.

« Mes grands-parents l'ont ramenée dans leur domaine. Ils voulaient la forcer à accepter le mariage qu'ils avaient arrangé avec un des cousins de la famille Malfoy, seulement... »

« Seulement ? »

Severus se mordit la lèvre et dit simplement.

« Seulement, elle était enceinte de moi. C'était le plus inimaginable des scandales. »

« Pourquoi ? », demanda Harry.

Severus ouvrit la bouche pour s'expliquer, mais... autant Harry avait subi des mauvais traitements, autant il n'avait pas grandi dans un environnement où la perversion et la cruauté étaient de mise. Ces Moldus avaient beau être abominables, Harry n'était toujours qu'un enfant. Il n'avait pas plus de connaissances sur les façons dont le monde fonctionnait qu'un garçon de sept ans. Et Severus savait que ce n'était pas à lui de changer ça.

Alors, il trouva un moyen d'expliquer la chose sans élargir les horizons de Harry plus que nécessaire.

« Tu sais qu'une mère et un père sont censés se marier avant d'avoir un enfant ? ».

Harry acquiesça.

« Les miens ne se sont jamais mariés. C'est supposé être une mauvaise chose. »

« Oh. »

Harry serra brièvement son poignet.

« Ça ne peut pas être une mauvaise chose, vu que tu es né de ça, non ? »

« Je ne sais pas. Parfois je pense que... »

Incapable de dire ce genre de phrase auto-destructrice face à ces yeux innocents et remplis d'inquiétude, Severus coupa net ce genre de pensée.

« Et donc, qu'est-ce qui s'est passé après ? », demanda Harry.

« Tu sais qu'il y a des moyens pour qu'une femme n'ait pas d'enfants ? »

« Oui, tante Pétunia me disait toujours que ma mère aurait dû avrorter », chuchota Harry.

« Avorter », corrigea spontanément Severus. « Ses parents voulaient qu'elle avorte, mais ma mère était trop avancée dans sa grossesse pour pouvoir le faire, donc ils m'ont laissé naître. Je pense qu'ils avaient l'intention de me tuer après que je sois né, et la faire épouser ce Malfoy, seulement... je ne sais pas s'ils lui ont fait quelque chose pendant que j'étais toujours dans son ventre, ou si mon père lui manquait tellement, mais elle en devint malade... et, elle mourut à ma naissance. Elle était leur unique enfant, donc s'ils ne m'avaient pas maintenu en vie, la lignée des Snape se serait éteinte. Donc ils m'ont gardé, mais ils me détestaient car je ressemblais beaucoup à mon père. Et aussi parce que j'avais tué ma mère. C'est pourquoi ils aimaient tant me faire du mal. »

Son cœur battait la chamade et donnait l'impression qu'il allait éclater, en attendant le rejet inévitable.

Mais Harry n'avait pas l'air dégouté, en tout cas pas en sa présence. Après un moment, lorsqu'il eu l'impression que Harry allait à nouveau pleurer, l'autre garçon durcit ses traits.

« Tu n'as pas tué ta mère », insista Harry tout en plaçant un bras autour de Severus pour le rapprocher de lui. « Ce n'est même pas la peine de penser ça ! »

Severus se raidit, n'étant pas préparé à cette réaction. Il espérait que Harry ne s'éloigne pas de lui après cette révélation concernant sa naissance entourée de scandale, mais il ne lui était jamais venu à l'esprit que Harry le défendrait.

Il tremblait de partout. Lorsque Harry le serra plus fort contre lui, Severus enfouit son visage dans le creux de la nuque de l'autre garçon et essaya simplement de respirer. La main de Harry traçait des cercles dans son dos, de la même façon que Hermione le faisait à Harry après que celui-ci eu fait des cauchemars.

Et, d'une certaine façon, même si l'avoir dit à Harry ne changeait rien à ce qui s'était passé, le fait qu'il ait connaissance de son histoire et arrivait toujours à lui offrir de la gentillesse semblait bouleverser tout son monde. Si on le lui avait demandé, il aurait donné sa vie à Harry en cet instant.

Petit à petit, les tremblements cessèrent. Severus savait qu'il devrait se lever et retourner dans son lit, mais il était trop bien pour penser à bouger. La main de Harry traçait toujours des cercles réconfortants dans son dos lorsqu'il s'endormit.

Severus et Harry ne furent pas les seuls perturbés par les révélations de Snape.

Ron Weasley était figé dans l'encadrement de la porte de la chambre des garçons, trop horrifié par ce qu'il venait d'entendre pour pouvoir bouger. Il revenait des toilettes lorsqu'il avait entendu Harry hurler. Il avait passé sa tête dans le chambranle afin de voir si ça allait, et fut pétrifié en voyant Severus Snape réconforter un Harry effondré. Il savait qu'il aurait dû se retirer, mais il avait eu peur d'attirer l'attention sur lui. Et puis, Severus avait commencé à parler de son passé, et il avait été incapable de bouger de là. Juste quand il lui avait semblé que les deux garçons étaient tombés endormis, il retrouva sa mobilité et se précipita hors de la chambre.

Hermione était étendue sur le lit, emmitouflée dans un cocon de couvertures. La place vacante à ses côtés était tentante, mais il ne pouvait pas s'y étendre maintenant, pas avec cette rage qui bouillonnait à l'intérieur de lui.

Il voulait tuer quelque chose. Enfin, pas quelque chose. Quelqu'un. Plus précisément, les grands-parents de Snape.

Par la barbe de Merlin ! Lancer un Doloris sur un enfant était un crime en soi, mais les autres atrocités que Severus avait énoncées... rien que d'y penser, il avait envie de vomir. Imaginer un enfant innocent laissé entre les mains de monstres sans cœurs ! Les Snape faisaient passer la famille moldue de Harry pour idéale ! Ce n'était pas étonnant que Severus ait grandi pour devenir le connard triste qu'il était, réfléchi Ron.

Un Doloris sur un enfant...

Il s'appuya en chancelant contre la fenêtre et regarda vers le lac. En temps normal, la beauté du clair de lune se reflétant dans la neige l'aurait calmé. Il aurait apprécié regarder les ondées que le calamar géant provoquait sur la surface de l'eau du lac. Et pour finir, le calme de cette scène familière aurait apaisé son esprit, mais pas cette nuit.

Il ne pouvait pas s'empêcher de penser à ce que Severus avait dit à Harry. De la torture et un meurtre, racontés comme si c'était un événement normal.

Combien de temps il resta à la fenêtre, frissonnant de froid, il ne s'en rendit pas compte. Sa perception suivante fut la lumière grise de l'aube qui remplissait la chambre.

« Ron ? », appela-t-elle, inquiète et pas encore tout à fait cohérente.

« Je suis ici », dit-il, d'une voix qui résonnait pâteuse et bourrue à ses oreilles.

« Est-ce que ça va ? »

Ses cheveux formaient un enchevêtrement sauvage et agréable, encadrant son visage endormi, quand Hermione cligna des yeux dans la direction de l'endroit où il se trouvait, à côté de la fenêtre.

« Aller bien ? Comment est-ce que je pourrais aller bien après avoir entendu ce que j'ai entendu la nuit dernière ? »

« Je n'ai pas pu dormir », ce qui était vrai, du moins.

« Ah. »

Il regarda ses jambes découvertes qui émergeaient des couvertures. Après s'être mise debout, elle enfila son peignoir en flanelle bordeaux et vint lui donner un baiser.

Ce geste tout simple suffit à lui rappeler qu'il restait un peu de bonté dans ce bas monde.

« Hmmf », laissa-t-elle échapper alors qu'il l'entraînait dans une étreinte. Et toute désorientée qu'elle était, elle la lui rendit.

« Je t'aime, tu le sais n'est-ce pas ? », lui demanda-t-il, alors qu'elle s'écartait enfin.

« Tu as intérêt », blagua-t-elle. Mais alors le sourire s'effaça de son visage. « Quelque chose te tracasse. Tu ne peux pas m'en parler ? »

Ce n'était pas son secret à partager. Il voulait le faire, mais c'était suffisamment mal de sa part d'avoir écouté Severus qui disait à Harry ce qu'il avait sur le cœur. Il voulait tellement le lui dire, mais il ne savait pas s'il était en droit de le faire.

Il était toujours en train de se démener avec ses démons intérieurs lorsque Hermione laissa échapper un cri de surprise.

« Qu'est-ce qu'il y a ? », demanda Ron, ses nerfs anéantis après cette nuit sans sommeil.

« Est-ce qu'il s'est passé quelque chose entre toi et Severus la nuit dernière ? », demanda Hermione calmement.

« Pourquoi tu demandes ? », se déroba Ron, aussi coupable qu'un première année qui aurait été surpris après un couvre-feu.

« Regarde l'horloge, Ron », ordonna Hermione.

Ron se retourna comme il lui avait été demandé et en resta bouche bée. Les photos de Hermione, Harry et lui-même avaient été sur cette horloge acajou depuis que ses parents la lui avait offerte comme cadeau de mariage. L'image représentant Harry affichait maintenant son homologue enfantin depuis Noël environ, et des annotations telles que « En train de jouer », « A l'école », « A l'entraînement de Quidditch », et « Sieste », avaient rejoint les autres.

Maintenant, leur horloge familiale affichait un quatrième bras orné d'une photo. Un jeune Severus fixait avec hésitation la photo située sur le bras voisin du sien, celui de Harry, où il était indiqué « Au lit ». Même sur la photo, Severus donnait l'impression qu'il s'attendait à être fichu dehors d'un instant à l'autre.

« Tu veux me dire ce qu'il s'est passé ? », demanda gentiment Hermione.

En espérant qu'elle ne le déteste pas, Ron s'assit sur leur lit et lui raconta doucement ce qu'il avait entendu la nuit dernière.

« Oh, mon Dieu », chuchota Hermione lorsqu'il eut terminé. « Ils ont vraiment tué son père ? »

« Et lancé le Doloris ainsi qu'un grand nombre d'Impardonnables sur lui. J'ai toujours détesté la famille Moldue de Harry pour ce qu'ils lui ont fait, mais ici... je veux tuer ces connards sadiques, Hermy, je le veux vraiment ! »

« Ils sont morts depuis longtemps, Ron », soupira-t-elle. « Pauvre Severus. »

« Si nous ne pouvons pas rendre à Harry et Severus leurs anciennes apparences, ils n'iront nulle part ailleurs, aucun d'entre eux. Ils resteront avec nous, et nous les élèverons comme s'ils étaient nos propres enfants. C'est d'accord ? », supplia Ron, comme si elle avait pensé à laisser les garçons à l'orphelinat le plus proche.

« Bien sûr qu'ils resteront tous les deux avec nous, Ron ».

Hermione le serra fort dans ses bras.

« Nous sommes une famille à présent. »

Bien entendu. Hermione savait toujours ce qu'il fallait faire. Elle avait été celle qui avait insisté pour amener Severus ici. Il avait été celui qui s'était comporté comme un gosse égoïste, incapable d'ouvrir son cœur et sa maison à un petit garçon qui n'avait personne. Tremblotant de partout, il enfouit son visage dans son épaule, espérant qu'il puisse avoir l'opportunité d'arranger les choses pour Severus.

-

à suivre...

-


Voici un petit chapitre de plus, l'accouchement fut laborieux comme vous l'aurez remarqué. J'en profite pour vous souhaitez de joyeuses fêtes de fin d'année !!! N'hésitez pas à me laisser un avis/petit mot, ça me fait toujours énormément plaisir ^^


Merci aux reviewers anonymes : Diana, Rêve, et Baya.