Bonjour.
Voilà le nouveau chapitre.
Il est plus court que les précédents car j'ai eu un petit problème de longueur. A l'origine, il ne devait pas se dérouler de cette manière si bien que je n'ai pas pu y mettre tout ce que j'avait prévu. J'ai été obligé de le diviser en deux.
De ce fait, vous avez un chapitre relativement calme qui fait une petite pause avant les évènements tragiques qui se préparent dans le suivant.
Avant de vous laisser lire, je voudrais donner quelques réponses.
Pour Umihime: il n'y a pas de signification particulière au prénom de Tsurin, en fin à ce que je sais. J'ai forgé ce nom de toutes pièces en m'amusant à coller des hiragana esemble. Comme le résultat ne sonnait pas si mal , je l'ai gardé. ^^'
Pour Rukia: Je crois que tu as très bien interprété la scène entre Gin et Yamamoto. ^^
Comme je le disais dans le dernier chapitre de Après la pluie, je vais essayer de répondre à toutes vos review identifiées.
Bonne lecture.
Bises.
Chapitre 12:
FAMILLE.
Trois années s'étaient écoulées depuis que Yorichiyô et Gin avaient sauvé Ichigo et Masaki de Gran Fisher. La vie de la troisième division n'avait pas changé et tous les deux continuaient à jongler entre leur travail et le secret de leur vie privée, tout en essayant de protéger Tsurin. L'enfant attisait la curiosité de beaucoup de monde. Pour commencer, sa ressemblance incroyable avec Gin attirait inévitablement l'attention sur lui. Comme son père, il ne passait guerre inaperçu. Ensuite, il avait déjà son fan club. Plusieurs jeunes femmes shinigami, le trouvant particulièrement mignon et intelligent, avaient monté un groupe et semblaient avoir pour seul but de hurler de bonheur, de se mettre à glousser et de lui offrir des bonbons dès qu'elles le voyaient. Elles étaient tellement nombreuses que Yorichiyô se demandait deux choses: comment Tsurin faisait pour ne pas attraper la grosse tête devant sa popularité, et comment pouvait-il avoir encore toutes ses dents vue la quantité de bonbons qu'il recevait à chaque sortie. En plus de ce fan club, il y avait plusieurs membres de l'association des femmes shinigami qui passaient leur temps à le suivre pour le prendre en photo à la moindre occasion. Sans compter le pire, Aizen semblait particulièrement intéressé par l'enfant, et c'était proclamé oncle d'adoption de Tsurin. Bien qu'alarmé, Gin n'avait pu s'y opposer et devait faire semblant d'apprécier l' intérêt du traître pour son fils. Pour l'instant, cependant, Aizen ne menaçait personne, mais les parents veillaient avec une attention accrue.
Tsurin n'avait pas vraiment changé. Il avait toujours l'apparence d'un enfant de sept ans environ, bien qu'il fut un peu plus grand que les autres enfants de son âge. C'était le portrait craché de Gin. Il avait les même cheveux argentés et les même yeux bleu clair qu'il gardait ouverts, cependant. Son visage avait pourtant hérité des traits délicats de Yorichiyô ainsi que la forme en amande de ses yeux. Il ne souriait pas tout le temps comme son père mais quand il le faisait, il était la réplique exacte de Gin. Tsurin n'avait cependant pas hérité du caractère joueur et moqueur de son père, mais il se comportait souvent comme Gin le faisait quand il était sérieux. C'était un enfant calme et réfléchit, très éveillé pour son âge et faisant aussi preuve d'une grande intelligence. Il montrait aussi souvent une maturité étonnante, ce qui fit un jour dire à Gin:
- Tu m'as menti, c'est avec Hitsugaya que tu l'as fait ce petit!
Pour la peine Yorichiyô lui colla une claque sur l'épaule.
Tsurin aimait lire et apprendre et ne cessait de poser des questions auxquelles il était parfois fort difficile de répondre. Gin ne pouvait s'empêcher de rire quand il repensait à la tête d'Aizen quand Tsurin lui avait demandé ce qu'était un orgasme. En revanche la réaction de Yorichiyô l'avait beaucoup moins amusé. La jeune femme, folle de rage, lui avait crié dessus toute la soirée en lui demandant où il cachait ses livres pornographiques. Ce pauvre Gin n'eut pas le temps de lui dire qu'il n'y avait rien de tel chez eux. Yorichiyô vida toute les bibliothèques et fouilla dans tous les placards à la recherche du livre incriminé ... Qui se révéla être un livre de médecine que Tsurin avait chipé à sa tante Yukari et qu'il cachait dans sa chambre. La seule satisfaction de Gin fut la tête de Yorichiyô quand elle réalisa son erreur et les excuses qu'elle lui présenta aussitôt.
Étrangement, beaucoup de monde au Seireitei aimait Tsurin. Ukitake ne manquait pas une occasion de le prendre sous son aile pour lui offrir des bonbons, un chocolat, un gâteau, où même lui apprendre des tas de trucs pas toujours très utiles, comme les milles et une excuses pour chasser de son bureau un duo de comique bourrés (1). Kyoraku adorait l'emmener promener car l'enfant attirait toujours des tas de jeunes femmes que l'adulte pouvait draguer tranquillement à l'abri du regard perçant de Nanao Ise. Aizen s'était amusé à lui apprendre à jouer aux échecs, ce qu'il regretta ensuite car l'enfant ne montrait aucun scrupule à le battre. Unohana le prenait parfois sous sa surveillance quand Yukari était obligée de l'amener avec elle à l'hôpital. Elle le gardait dans son bureau et s'amusait à lui enseigner différentes notions d'anatomie à sa portée. Komomura en revanche se méfiait de lui parce qu'à chaque fois que l'enfant le croisait, il essayait de voir ce qu'il y avait sous son casque. Tôshirô Hitsugaya aimait beaucoup le petit qu'il trouvait intelligent et agréable à vivre. Par contre, il détestait que les femmes viennent le trouver en lui disant qu'elle les trouvaient très mignons, son petit frère et lui. Zaraki était pressé de le voir grandir pour pouvoir se battre avec lui. Gin et Yorichiyô avaient failli mourir de gêne le jour où, au cours d'une réunion, Tsurin s'était tranquillement installé sur les genoux de Yamamoto en l'appelant "grand père". A la surprise générale, le Vieux le garda sur ses genoux jusqu'à la fin de la réunion. Quand à Kurotsuchi, Gin et Yorichiyô avaient toujours fait en sorte qu'il ne s'approche pas de leur fils. Les seuls qui restaient indifférents devant le gamin étaient Byakuya Kuchiki, Soi Fon et Tôsen. Tsurin avait conquit le coeur de tous les officiers les plus important du Gotei, sans compter nombres de shinigami sans rang, dont le plupart faisait partie de la troisième division. Ils étaient toujours tous ravis de le voir se promener dans les couloirs de la caserne.
Tsurin était le petit prince de la troisième division.
--
L'hiver avait repris possession de la Soul Society et le Seireitei grelottait sous une épaisse couche de neige. Il n'était pas rare de voir les membres de la quatrième division, emmitouflés jusqu'aux oreilles, déblayer les rues et les toits des casernes. La glace avait figé la plupart des plans d'eau de la ville et les fontaines avaient toutes été éteintes afin d'éviter les dégâts dus au gel. Heureusement les bâtiments étaient assez bien chauffés. Le froid avait même faillit avoir raison de la fête donné pour le premier jour de l'année, mais grâce à quelque fêtards bien placés, en tête desquels on trouva Kyoraku et Rangiku, elle fut maintenue envers et contre tous.
Gin se tenait dans l'une des cours intérieur de la caserne quand il fut victime d'un odieux attentat. Il achevait de donner ses instructions à l'une de ses équipes qui allait partir en mission au Rukongai quand une boule de neige le frappa derrière la tête. Tous les shinigami se raidirent, stupéfaits et effrayés. Gin se retourna pour jeter un coup d'oeil derrière lui mais ne vit rien. Il reporta le regard sur ses hommes et acheva son monologue avant de les congédier. A ce moment une deuxième boule de neige l'atteignit dans le dos. Il fronça les sourcils et se retourna juste à temps pour prendre une nouvelle boule de neige en pleine figure. Le shinigami ne savaient pas comment ils devaient réagir. Devaient-ils rire devant cette scène ou au contraire proposer à leur capitaine de retrouver l'auteur de l'attentat.
Gin retira la neige de ses yeux d'une main avant de scruter la cour autour de lui. Il entendit un petit rire provenant de derrière l'un des arbres. Avec un sourire, Gin s'élança vers l'arbre en utilisant le shunpô. Il se retrouva directement derrière son petit agresseur qui se retourna, les sourcils froncés.
- Alors, petit monstre!
- C'est pas juste, t'as utilisé le shunpô, se plaignait Tsurin.
Gin sourit. Une boule de neige à la main, Tsurin s'éclipsa en shunpô à son tour. Il n'était pas encore très habile et n'importe quel shinigami aurait pu le rattraper sans faire d'effort, cependant Gin ne put retenir un élan de fierté en voyant son fils s'éloigner ainsi. Un boule de neige dans la figure le ramena sur Terre.
- Tsurin, pas le visage, avertit-il.
Le petit effronté lui répondit en lui tirant la langue.
- Tu vas voir petit démon.
Gin s'élança vers lui, sans utiliser le shunpô cette fois, et rattrapa l'enfant en quelques pas. Il le prit dans ses bras et le fit tomber dans la neige.
- Je vais te manger, menaça-t-il en riant.
Gin se jeta sur son fils et pendant un instant tous les deux se roulèrent dans la neige en riant. Les shinigami présents dans la cour les regardaient d'un air ahuri. Après un moment, ils s'immobilisèrent dans la neige, épuisés. Gin serrait Tsurin contre son torse, en essayant de retrouver son souffle.
- Mais qu'est-ce que vous faites? Demanda soudain une voix.
Gin se redressa pour voir Yorichiyô arriver vers eux, l'air mécontent.
- Vous vous vautrez dans la neige par ce froid? Ne venez pas vous plaindre si vous êtes malades demain.
Gin et Tsurin échangèrent un regard et un même sourire naquit sur leurs lèvres quand ils comprirent qu'ils pensaient la même chose.
- Maman! Appela Tsurin.
Yorichiyô n'eut pas le temps de dire ouf, elle fut littéralement bombardée de boules de neige. Devant l'attaque, elle n'eut d'autre choix que de renoncer et aller se mettre à l'abri à l'intérieur de la caserne en poussant des petits cris d'indignation. Une fois qu'elle fut partie, père et fils se laissèrent tomber cote à cote dans la neige en riant.
- On a pas été gentil, fit Tsurin après avoir repris son souffle.
- T'as raison, on va en entendre parler ce soir.
Ça ne les empêcha pas d'en rire. Gin se releva le premier et épousseta la neige de son uniforme. Il tendit la main à Tsurin et l'invita à le suivre.
- Viens, on va chercher quelque chose pour se faire pardonner.
L'enfant bondit sur ses pieds et saisit la main de son père.
Tous les deux quittèrent la caserne et se dirigèrent vers les rues commerçantes de leur quartier du Seireitei. La ville était divisée en douze quartiers, ou districts, chacun placé sous l'administration et la protection de l'une des divisions. Seule la première division qui jouait un rôle centralisateur pour les douze autres n'avait pas la responsabilité d'un quartier. Celui qui entourait la troisième division n'était pas désagréable, il était calme et comportait l'un des plus grands parcs publics de la ville. Gin et sa petite famille s'y plaisaient.
Père et fils marchèrent un moment dans les rues en observant les vitrines autour d'eux. Ils ne savaient pas vraiment ce qu'ils cherchaient, mais ça n'avait pas d'importance. Ils prenaient simplement plaisir à se promener à deux. La plupart des shinigami autour d'eux les observaient avec curiosité mais ils n'y faisaient pas attention. Tsurin avait appris à ne pas accorder d'importance aux regards braqués sur lui et aux remarques qu'il entendait sur son passage. Il y avait longtemps qu'il avait compris que tous les shinigami ne brillaient pas par leur intelligence.
Gin marchait tranquillement tandis que Tsurin trottinait derrière lui en sautillant, se précipitant parfois vers une vitrine qui l'attirait plus qu'une autre. Il n'avait pas souvent l'occasion de se promener avec son père, ainsi l'enfant frétillait de joie et d'excitation. Il était content de répondre quand son père se tournait vers lui pour lui demander son avis sur ce qu'il voyait dans les vitrines.
- Qu'est-ce que tu pense d'un gâteau au miel? Demanda Gin en s'arrêtant devant un pâtissier. Ta mère adore ça.
- Oh, voui! Moi aussi j'aime ça.
Riant, Gin prit la main de son fils et entra dans la pâtisserie.
Ils ressortirent un quart d'heure plus tard avec un assortiment de gâteaux et des bonbons que Tsurin avait réussi à se faire offrir. L'enfant, léchait d'ailleurs une sucette avec application.
- Tsurin, tu sais ce que ta mère t'as dis, pas de bonbon avant le dîner.
- Voui mais elle est pas là, elle peut pas me voir.
Gin leva les yeux au ciel. Un rire chaleureux se fit entendre non loin de là.
- Avec un cabotin pareil, tu ne dois pas t'ennuyer, Gin.
Gin fronça les sourcils et eut du mal à ne pas retenir Tsurin quand celui-ci s'élança joyeusement vers le nouveau venu en s'écriant:
- Oncle Aizen!
Il tendit les bras vers le capitaine à lunettes et celui-ci le souleva du sol et le pressa contre son torse pour le porter.
- On est venu faire un cadeau pour maman, dit fièrement l'enfant.
- Ah? Pour quelles raisons, jeune homme, ce n'est pas son anniversaire il me semble.
- On a été méchant avec elle.
Aizen se tourna vers Gin qui haussa simplement les épaules d'un air indifférent.
- Ce n'est pas bien, petit, il ne faut pas être méchant avec ta maman.
- Ze sais! Je le ferais plus, je jure.
Aizen lui accorda un sourire rayonnant. Il reposa Tsurin au sol et caressa ses cheveux doux comme la soie.
- C'est bien, tu es un bon garçon.
L'enfant lui décocha un magnifique sourire tout en dents. Aizen leva les yeux vers Gin et ouvrait la bouche pour dire quelque chose lorsqu'il fut interrompu.
- Ah vous êtes là, capitaine!
Pour une fois, Gin fut soulagé de voir arriver Hinamori. La brunette s'arrêta devant les deux hommes et s'inclina devant Gin.
- Bonsoir, capitaine Ichimaru.
Elle se tourna ensuite vers Aizen.
- Capitaine, je vous cherche depuis une heure, le capitaine Kojima souhaite vous voir. Elle vous attend dans son bureau.
Aizen soupira avant de hocher la tête, le tout sans perdre son sourire.
- J'y vais dans ce cas. Bonsoir Gin, bonsoir Tsurin.
- Bonsoir, Oncle Aizen.
Gin ne répondit pas. Il se contenta de le saluer d'un signe de tête. Un instant, Hinamori le regarda d'un air étrange mêlant crainte et respect. Elle ne se sentait jamais à l'aise en sa présence ce qui amusait toujours Gin.
- Bien, je vous souhaite une bonne soirée, capitaine Ichimaru.
Elle s'agenouilla devant Tsurin et lui sourit.
- Bonsoir Tsurin-chan. Rappelle à ta maman que la réunion de demain n'aura pas lieux au manoir Kuchiki mais dans la salle des fêtes de la huitième division.
- D'accord.
Hinamori lui sourit et se releva pour lui ébouriffer gentiment les cheveux. Elle s'inclina devant Gin puis s'éclipsa en utilisant le shunpô. Tsurin leva alors les yeux vers son père.
- Dis, papa, pourquoi elle a peur de toi Hina-chan?
Gin fut un peu surpris par la question. Il ne pensait pas que Tsurin pouvait remarquer ce genre de choses. Il était plus sensible et intuitif qu'il en avait l'air.
- Je sais pas. Répondit-il. Je crois que je la mets mal à l'aise.
Il prit Tsurin par la main et tous les deux repartirent vers la troisième division.
- Pourquoi elle est mal à l'aise?
- Tu sais, pour beaucoup de monde je ressemble pas à la personne que tu connais. Comme ils me connaissent pas, ils imaginent des choses qui sont fausses. Ils me voient comme un homme moqueur, ironique, inquiétant et dangereux. Le genre de personne avec qui on veut pas devenir ami.
Tsurin resta muet un instant, faisant tourner sa sucette dans sa bouche.
- Mais c'est pas vrai, ce qu'ils croient, fit-il alors. T'es pas comme ça, hein papa? Moi je sais que t'es pas comme ça. Je peux leur dire si tu veux.
Gin sourit, un vrai sourire affectueux, en entendant les paroles de son fils. Il était ému par la tentative de Tsurin de le défendre.
- C'est pas la peine, mon grand, personne te croira.
- Pourquoi?
- Tu sais, les gens préfèrent croire ce qu'ils veulent bien, c'est plus confortable pour eux que de se poser des questions gênantes.
"C'est pour ça que Aizen arrive si bien à tromper tout le monde, continua-t-il pour lui même.
Tsurin fronça les sourcils, réfléchissant à ce que son père venait de lui dire.
- Ce sont des imbéciles alors.
Ça fit rire Gin.
- Oui, tu as raison, mon grand.
Ils marchèrent encore un instant en silence puis Tsurin demanda soudain:
- Mais t'es pas triste papa? Si personne te connais vraiment c'est qu'ils sont pas tes amis. Donc t'es seul? T'es pas triste que personne te connaisse?
Gin s'arrêta de marcher et s'accroupit pour être à la hauteur de son fils.
- Nan, je suis pas triste, et tu sais pourquoi?
Tsurin secoua la tête, sa sucette dans la bouche.
- Parce que je vous ai ta mère et toi, fit Gin en posant son index sur le bout du nez de l'enfant. Je vous aime tous les deux et vous m'aimez aussi. Vous savez qui je suis réellement et ça me suffit. Je n'ai pas besoin de plus.
Tsurin retira sa sucette de sa bouche et se jeta dans les bras de son père.
- Moi aussi, je t'aime papa.
Gin sourit et serra un instant son fils contre son torse. Il le prit dans ses bras et le souleva pour le porter contre lui.
- Et si on rentrait en shunpô?
- Oh, oui! S'écria Tsurin ravi.
- Accroches-toi bien à moi alors.
Tsurin obéit et Gin partit en shunpô, ne remarquant pas les yeux de saphir qui le fixaient. Rangiku avait assisté à toute la scène depuis une intersection plus loin dans la rue.
Chaque fois qu'elle voyait Gin avec son fils, le même sentiment montait en elle. Ce n'était pas la jalousie, mais le regret qu'elle ressentait. Elle regrettait de s'être ainsi disputée avec Gin. Chaque fois qu'elle voyait Tsurin Ichimaru, il lui rappelait comment Gin était quand il était plus jeune. Chaque fois, la même tristesse et le même regret montaient en elle. Son amant, son ami d'enfance ... Pourquoi la vie les avait-elle séparé? Elle lui devait toujours la vie et elle n'avait jamais eu l'occasion de rembourser sa dette. Elle regrettait leur amitié d'avant. Bien sûr, les relations entre eux s'étaient un peu détendues depuis le temps mais ce n'était plus pareil. Gin était toujours sec et froid envers elle. Il cherchait à garder ses distances comme s'il craignait d'être à nouveau blessé. Elle ne lui en voulait pas cependant. Elle n'avait apprit que récemment à quel point il avait souffert quand elle l'avait quitté et elle s'en voulait. Il fallait qu'elle fasse quelque chose pour remédier à ça. Elle savait qu'elle ne pourrait pas le récupérer comme amant, elle était certainement la seule au Seireitei à se rendre compte à quel point Gin et Yorichiyô s'aimaient, bien qu'ils fassent semblant de n'être que des amis. Mais elle ne le voulait pas comme amant. Elle le voulait comme ami, comme avant, quand ils vivaient ensemble au Rukongai.
- Rangiku, qu'est-ce que tu fais? Fit une voix derrière elle.
Hisagi arriva à sa hauteur et regarda dans la même direction qu'elle, le point où Gin et Tsurin se tenaient encore un instant plus tôt.
- Qu'est-ce que tu regardes? Ça ne vas pas?
Il se tourna vers elle et vit une larme couler le long de la joue de la blonde.
- Tu pleures? Fit-il, un peu inquiet.
- Non, non, fit Rangiku en essuyant ses yeux. C'est le vent qui me pique les yeux.
Hisagi ne chercha pas plus loin.
- Viens, Rangiku, on va être en retard à la fête organisée par Kira a pour sa promotion.
Il la prit par le bras et la força à se détourner du point qu'elle fixait depuis un instant. Rangiku soupira et se détourna à contre-coeur.
--
Gin et Tsurin retrouvèrent Yorichiyô dans le bureau qu'elle partageait avec Gin à la troisième division. Elle était occupée à finir la paperasserie du jour et ne leva même pas le nez de son travail quand ils entrèrent. Elle fit comme si elle ne les voyait pas. Un peu intimidés, le père et le fils échangèrent un regard avant de s'avancer dans le bureau. Tsurin sautilla jusqu'à sa mère.
- Regarde ce qu'on t'amène, maman, fit-il en brandissant le sac de gâteau.
Yorichiyô leva les yeux et jeta un regard glacial vers le sac.
- Vous croyez que vous allez acheter mon pardon avec ça? Fit-elle simplement.
Elle retourna à son travail sans accorder plus d'attention au sac que Tsurin brandissait toujours vers elle. L'enfant se tourna vers son père et revint vers lui. Il s'agrippa à son haori et Gin lui caressa doucement la tête pour l'encourager.
- Maman, tu boudes?
- Non!
Tsurin leva un regard interrogatif vers son père qui lui sourit.
- Aller, Chiyô, fais pas ta mauvaise tête, c'était juste pour jouer.
- On est désolé, renchérit Tsurin, des sanglots dans la voix.
Yorichiyô fit alors ce qu'il ne fallait surtout pas faire, elle leva la tête pour les regarder dans les yeux. Père et fils lui adressaient le même regard suppliant de chiot battu. Ce genre de regard qui ferait fondre le coeur même du plus cruel des arrancar, en double exemplaire juste devant elle. Difficile de rester fâché contre eux. Yorichiyô sentit sa colère s'évanouir d'un seul coup et ça l'agaça vraiment.
- Vous êtes deux manipulateurs, fit-elle, je vous déteste.
Mais son ton signifiait clairement le contraire.
- Maman!
Tsurin s'élança vers elle et sauta sur ses genoux pour se serrer contre elle.
- On t'aime, maman.
Yorichiyô le serra contre elle et lui embrassa le haut du crâne.
- Moi aussi je vous aime, mon coeur.
Tsurin se blottit contre elle. Gin sourit comme à chaque fois qu'il les voyait ensemble.
- Venez, fit-il. Il est l'heure de rentrer. J'ai envie d'un peu de détente.
Le regard brillant qu'il lançait vers Yorichiyô en prononçant ces mots, ne laissait pas vraiment de doute à la jeune femme quand au type de détente dont Gin parlait.
Ils quittèrent le bureau tous les trois et se dirigèrent vers les quartiers des officiers. Comme d'habitude, Yorichiyô et Tsurin firent mine de retourner aux appartements de Yorichiyô mais dès qu'il n'y eut plus personne en vue, ils foncèrent chez Gin qui les attendait derrière sa porte.
Tandis que la gouvernante préparait le dîner, Yorichiyô fit prendre son bain à Tsurin et l'aida à passer son yukata de nuit. Quand ils sortirent de la salle de bain, le dîner était servi et tous deux s'installèrent à table. Ils dînèrent tranquillement et Tsurin dévora tout ce qui passait à sa portée, prouvant ainsi que sa sucette ne lui avait pas coupé l'appétit. Il garda quand même une petite place pour deux gâteaux au miel qui furent servis en dessert. Il passa le reste de la soirée à jouer dans un coin avec ces shinigami de plomb et finit par s'endormir sur les tatami comme s'était souvent le cas. Yorichiyô le prit dans ses bras et alla le mettre au lit.
- Il dort? Demanda Gin à voix basse quand elle referma la porte derrière elle.
- Oui.
Gin s'approcha d'elle et la serra dans ses bras.
- Occupons nous un peu de nous dans ce cas.
Il plongea la tête dans le cou de la jeune femme et l'embrasa tout en caressant l'un de ses seins tandis que son autre main s'introduisait par la fente de son hakama pour caresser l'intérieur de sa cuisse.
- Bonne idée, fit Yorichiyô avec un sourire.
Elle se saisit de la main qui caressait sa cuisse et le tira doucement vers le futon. Ils se laissèrent tomber dedans et s'embrassèrent longuement.
--
La lumière pale du soleil coulait à flot par les fenêtres quand Yorichiyô quitta discrètement les appartements de Gin. Elle se hâta dans les escaliers et couloirs de la caserne afin de ne pas faire attendre son rendez-vous. Tsurin s'était réveillé avec un peu de fièvre et elle était resté avec lui toute la matinée pour le surveiller. Sa fièvre ayant baissée, elle put le laisser entres les mains de la gouvernante, rassurée, mais il lui tardait déjà d'aller le retrouver. D'autant plus qu'elle devait passer l'après midi avec l'association des femmes shinigami, pour de leur réunion inutile. Ça ne l'enchantait pas mais elle n'avait pas vraiment le choix. Gin voulait qu'elle essaie de se faire des amis. Elle soupira longuement, agacée, et se força à sourire quand elle entra dans la pièce ou l'attendait son premier rendez-vous. Le shinigami qui regardait par la fenêtre sursauta quand elle entra.
- Bonjour Kira, fit-elle avec un sourire.
- Bonjour, vice-capitaine, fit-il en s'inclinant.
Elle s'avança vers lui.
- Bienvenue parmi nous. C'est un plaisir de t'accueillir.
- Tout le plaisir est pour moi, vice-capitaine.
Yorichiyô sourit. La formalité de Kira l'amusait. C'était comme si son grade effaçait d'un seul coup le fait qu'ils aient fait leurs études ensemble.
- Le capitaine ne peut malheureusement pas te recevoir lui-même, annonça-t-elle. Mais il voudra certainement te voir quand il reviendra de la réunion.
Kira se contenta de hocher la tête.
- Viens, suit moi, je vais te faire faire le tour de la caserne.
Elle quitta la pièce et s'en gagea dans le couloir tandis que Kira s'élançait derrière elle.
Pendant une heure, elle lui fit faire le tour du propriétaire, lui indiquant où se trouvait telle ou telle installation dont il pourrait avoir besoin. Elle acheva son tour en le conduisant à ses quartiers qui se situaient un étage sous ceux de Gin. Quand ils eurent fini, elle le ramena au bureau qu'il partageait avec les quatrième et cinquième sièges.
- Ça va te changer de la quatrième division, remarqua Yorichiyô tandis qu'il s'installait à son bureau.
Il regarda autour de lui à la recherche des fournitures tel que pinceaux, pierre à encrer ou papier.
- Tu connais ton travail?
- Oui, vice-capitaine.
Un sourire apparut sur le visage de Yorichiyô
- C'est parfait, mais si tu as des difficultés, n'hésite pas à demander.
Kira hocha la tête. Yorichiyô lui donna une claque sur l'épaule.
- Je te laisse, j'ai un rendez vous avec l'association des femmes shinigami, soupira-t-elle.
- Merci, vice-capitaine.
Yorichiyô lui sourit avant de s'en aller.
Elle quitta la caserne pour se rendre dans la salle de réunion provisoire que l'association occupait depuis qu'elle s'était fait virer du manoir Kuchiki. Yorichiyô détestait ces réunions. Pour elle c'était une perte de temps inutile et elle ignorait pourquoi elle continuait cette mascarade avec ces idiotes qu'elle ne pouvait pas voir en peinture. Lesquelles idiotes avaient passé leur temps libre à lui courir après quand Tsurin était né puis plus tard, quand elle avoua que Gin était bien le père de l'enfant. Elle craignait toujours qu'elles ne finissent par découvrir que Gin et elle ne s'étaient pas du tout séparés avant la naissance de l'enfant et qu'ils vivaient toujours ensemble, au nez et à la barbe de tous, surtout de Aizen. Ce jour en plus, avec Tsurin malade, elle ne se sentait vraiment pas d'humeur à les supporter.
Tout à sa mauvaise humeur grandissante, Yorichiyô ne remarqua pas l'adolescent qui se retourna sur son chemin d'un air sidéré. Il fit quelques pas derrière elle en appelant.
- Tatie Yorichiyô?
Yorichiyô s'arrêta net et se retourna pour voir arriver vers elle une version plus jeune et plus sérieuse de Kaien Shiba.
- Toyoki?
Ils s'enlacèrent un instant.
- Je suis contente de te voir. Ça fait au moins trois mois qu'on ne s'est pas rencontrés. Tu étais dans la famille de ton père à ce qu'il paraît.
L'adolescent hocha la tête.
- Oui, tante Kukaku, m'a appris les techniques spéciales qui se transmettent dans la famille. Celles que papa n'a pas voulu apprendre. J'étais content de les voir oncle Ganju et elle, même si vivre avec eux n'est pas de tout repos. Ils passent leur temps à se disputer et à se taper dessus! A se demander comment ils ont fait pour ne pas s'étriper.
Ça arracha un sourire à Yorichiyô et les souvenirs du séjour de Ichigo chez les Shiba lui revinrent en mémoire. Toyoki ressemblait à son père dont il avait la candeur mais il avait aussi sur le visage la douceur de sa mère. C'était un beau jeune homme séduisant que les jeunes filles se disputaient déjà à ce qu'il paraissait.
- Ton père m'a dit que tu rentrais à l'académie des shinigami en avril.
- Oui, fit-il avec fierté. J'ai eu les meilleurs notes de ma promotion, même si elle étaient loin de valoir celles de mon père et celles des capitaine Aizen, Ukitake et Ichimaru et celle du vice-capitaine Hitsugaya.
Il semblait un peu boudeur en disant ça.
- Je suis sûre qu'elle étaient meilleurs que les miennes.
Toyoki lui décocha un sourire joyeux qui le fit ressembler à son père.
- Comment va ta petite soeur? Demanda alors Yorichiyô. Elle se remet de sa pneumonie?
- Oui, elle va beaucoup mieux. Mais maman a eu vraiment peur. Quand Yoshiko a été hospitalisé avant la fête du nouvel an, maman a vraiment cru qu'elle allait mourir. Heureusement, le capitaine Unohana s'est occupé d'elle en personne et elle s'est rétablie. Maman dit que Yoshiko doit la vie u capitaine, que si quelqu'un d'autre s'était occupé d'elle, ça ne se serait probablement pas aussi bien terminé.
Yorichiyô hocha la tête.
- Je vois. Je suis contente qu'elle aille mieux. Tu diras à ta mère que j'irai certainement leur rendre visite cette semaine. Embrasse ta soeur pour moi.
- D'accord, tatie Yorichiyô. Je le ferai.
- J'y vais, je suis déjà en retard à mon rendez-vous.
L'adolescent hocha la tête.
- A bientôt, tatie.
- Prend soins de toi, Toyoki.
Elle l'embrassa sur la joue et tous les deux se séparèrent, chacun retournant vers ses occupations habituelles.
Quand elle entra dans la salle des fêtes de la huitième division, Yorichiyô trouva les membres de l'association déjà installées, à discuter de choses sans importances. Yorichiyô était encore en retard et encore une fois la seule à se pointer avec son zanpakutô. Elle s'installa à sa place à coté de Soi Fon sans même lui accorder un regard.
- Désolée, fit-elle. Tsurin est malade et ...
Elle ne put achever sa phrase, derrière elle un groupe de jeunes femmes se mit à pousser des exclamations désolées comme si elle venait de leur annoncer la fin du monde. Yachiru Kusajishi frappa sur la table avec une sorte de marteau pour obliger les femelles à se taire.
- Mesdames, l'heure est grave, fit la petite. Nous sommes en février et le calendrier annuel de notre association n'est toujours pas bouclé. Si nous voulons qu'il puisse sortir en avril comme d'habitude, nous devons nous remuer un peu.
Yorichiyô se retint de lever les yeux au ciel.
- Il nous manque encore des candidats pour figurer sur les pages. N'est-ce pas vice-présidente?
Nanao Ise remonta ses lunettes sur son nez d'un air sérieux.
- Nous avons déjà l'accord des capitaine Ukitake, Aizen, Kyoraku, ainsi que des vice-capitaines Hisagi, Iba et Shiba. Il nous manque encore six candidats.
Les autres femmes approuvèrent.
- Ce serait bien qu'on ait des photos du capitaine Kuchiki, cette année, gloussa l'une d'elle.
- Oh, oui, fit une autre. Kuchiki-chan peut peut-être en prendre pour nous?
- Oui, nu sous sa douche de préférence, fit une troisième.
Elles se mirent toutes les trois à glousser tandis que Rukia Kuchiki prenait une intéressante couleur rose. Elle s'agita inconfortablement sur sa chaise avant de se lever.
- C'est hors de question, c'est inconvenant. Je ne ferai jamais ça à Nii-sama.
Les trois dévergondées poussèrent un soupir de déception.
- Que pensez-vous de Mayuri-sama, demanda alors Nemu. Il accepterait volontiers de poser pour nous dans son laboratoire.
Un même murmure dégoûté traversa la salle. Certaines jeunes femmes frémirent en imaginant Kurotsuchi, le plus terrifiant des capitaines, nu dans son laboratoire, posant au milieu de ses expériences répugnantes.
- Euh, fit Yachiru, soudain calmée. Requête refusée, au suivant.
Nemu resta parfaitement neutre, incapable de faire preuve de la moindre émotion.
- Il y a bien, Abarai, le quatrième siège de la onzième division, fit une fille.
- Oh, oui, tu veux parler de ce rouquin tatoué partout, fit une autre.
Les gloussements reprirent de plus bel. Yorichiyô sentait venir une terrible migraine. Elle avait hâte que ces idiotes trouvent les coqs pour leur calendrier et la laissent enfin retourner chez elle, veiller sur Tsurin.
- Et Gin? Proposa soudain Rangiku.
Yorichiyô sursauta en se demandant ce qu'il lui prenait. Un instant de silence se fit entendre, puis Ise remonta ses lunettes sur son nez.
- Ce n'est pas une bonne idée, Rangiku-chan, fit-elle. Le calendrier est sensé montrer le meilleur des shinigami en mettant l'accent sur la courage, la loyauté, la compassion, la force ... Quelqu'un comme Ichimaru ne conviens absolument pas.
Rangiku regarda Nanao avec des yeux ronds:
- Ah bon et pourquoi?
- C'est un pervers, cruel et mesquin qui n'aime rien plus que tuer et faire souffrir les autres. Il ne mérite pas d'être shinigami et encore moins un capitaine. Il ...
- Fermes la, gronda soudain Yorichiyô en bondissant sur ses pieds.
Tout le monde se tourna vers vers, stupéfait.
- De quel droit oses-tu parler de mon capitaine en ces termes, Ise? As-tu seulement des preuves de ce que tu racontes?
La binoclarde regarda Yorichiyô d'un ai pincé.
- Tout le monde dit qu'il est comme ça ...
- Ah oui, tout le monde le dit? Et c'est suffisant pour toi pour oser porter un jugement sur quelqu'un que tu ne connais pas? Est-ce que je dis que Kyoraku est un alcoolique qui passe toutes ses journée étalé sous son bureau tellement il est bourré? Non, parce que je ne le connais pas et que je n'ai jamais eu l'occasion de me rendre compte par moi-même si les rumeurs sont fondées ou non. Je ne suis pas comme toi, Ise. Je ne perds pas mon temps à faire courir des rumeurs immondes pour le plaisir de faire du mal.
Ise lança un regard furieux vers Yorichiyô.
- Il n'a eu que ce qu'il mérite pour avoir fait tant souffrir Rangiku-chan.
Yorichiyô émit un rire sans joie proprement terrifiant.
- Ah oui? C'est plutôt Rangiku qui l'a fait souffrir quand elle l'a quitté. Sur tes géniaux conseils, il me semble. C'est vous qui l'avait fait souffrir à un point que vous ne pouvez même pas imaginer. Parce que oui, Ise, ça n'a peut-être pas effleuré ton petit esprit étriqué, mais Gin aimait sincèrement Rangiku. Et toi tu as tout foutu en l'air avec tes conseils débiles. Mis je dois quand même te remercier, Ise. Si tu n'avais pas encore fourré ton nez dans une affaire qui ne te regardait pas, Tsurin ne serait jamais né.
Rangiku semblait au bord des larmes. La binoclarde, elle, ressemblait d'avantage à un poisson hors de l'eau.
- Je te conseille de cesser de faire courir ce genre de rumeur sur Gin, Ise, sinon, je te jure que même ton capitaine ne pourra pas te protéger de moi.
Yorichiyô repoussa sa chaise d'un coup de pied.
- Su ce, mesdames, je vous quitte. J'ai perdu assez de temps à cause de vos débilités.
Elle se retourna et fit quelque pas lorsque Rangiku se leva à son tour.
- Yorichiyô! Attends.
Yorichiyô lui lança un regard mauvais par dessus son épaule:
- Ta petite vengeance ne te suffit pas, je suppose. Tu veux continuer à faire souffrir Gin encore un peu. Ne compte pas sur moi pour te laisser ce plaisir.
Cette fois Yorichiyô s'en alla et claqua violemment la porte derrière elle.
Furieuse, elle quitta la caserne de la huitième division en ne prêtant aucune attention à Kyoraku quand il l'appela. Le capitaine la regarda disparaître à un coin de rue, l'air perplexe. Yorichiyô traversa la moitié du Seireitei comme une furie. Les shinigami qu'elle croisait évitaient soigneusement de rester sur son chemin. Elle était tout simplement effrayante. Pas la peine de chercher plus loin la raison pour laquelle elle était considérée comme étant le plus terrifiant et le plus puissant des vice-capitaine.
Yorichiyô arrivait en vue de la caserne de la troisième division lorsque Rangiku surgit devant elle, lui coupant la route. La jeune femme s'arrêta net et lança un regard peu amène vers la blonde. Durant un instant, elles restèrent face à face sans rien dire puis Yorichiyô laissa échapper un soupir.
- Si tu es venue pour voir le résultat de ta bêtise, ce n'était pas la peine, je n'ai pas l'intention de parler à Gin de ce que cette Ise fait dans son dos. Je réglerai cette histoire avec elle moi-même.
- Je ... je ne suis pas venue pour ça. Yorichiyô, j'ai besoin de ton aide.
Yorichiyô fronça les sourcils, méfiante.
- Que veux tu?
- Je ... je sais que j'ai mal agit vis à vis de Gin mais ... je ... je voudrais me faire pardonner.
Yorichiyô haussa les sourcils.
- Ah bon! Rien que ça!
Elle n'était pas certaine d'apprécier cette brusque tentative de rapprochement de la blonde.
- Écoute, Yorichiyô, je sais que Gin et toi vous vous aimez, je le vois à votre façon de vous regarder. Je ne sais pas pourquoi vous faites croire à tout le monde que ce n'est plus le cas, mais je sais que vous vous aimez.
- Nous faisons semblant de ne pas nous aimer pour la même raison pour laquelle Gin essayait de t'éloigner de lui, pour nous protéger.
La blonde blonde lui lança un regard confus.
- Pour vous protéger? Mais de qui?
- Si je te le disais non seulement tu ne me croirais pas, mais en plus tu serais en danger de mort. Alors, évites ce genre de question.
Rangiku ne semblait plus savoir sur quel pied danser.
- Je veux ... je veux simplement que Gin redevienne mon ami, fit-elle. Comme avant.
- Rangiku, ça ne sera plus jamais comme avant.
- Je sais mais je ferai des efforts. S'il te plaît, aide moi à me faire pardonner.
Une larme coula sur la joue de la blonde. Yorichiyô savait qu'elle se compliquait inutilement la vie mais elle hocha la tête:
- D'accord, je ferai ce que je pourrai.
- Merci.
La blonde s'en alla sans rien demander de plus. Yorichiyô soupira avant de regagner la troisième division. Elle se demandait comment Gin allait réagir à ça.
Contrairement à ce que Yorichiyô attendait, Gin ne se mit pas en colère, pas plus qu'il sauta de joie quand elle lui annonça que Rangiku essayait de réparer les pots cassés. Il accueillit la nouvelle avec un calme désarmant, ne laissant échapper que ce commentaire.
- C'est bien.
Puis il lui raconta la réunion des capitaines à laquelle il venait d'assister et lui transmit les ordres qu'il avait reçu. Ils ne reparlèrent pas de Rangiku jusqu'au soir.
- Que comptes-tu faire avec Rangiku? Demanda Yorichiyô alors qu'elle se blottissait contre lui dans leur futon.
Ils venaient de se coucher ensemble et profitaient d'un moment de calme.
- Je sais pas, répondit-il sincèrement. Ça dépendra d'elle, je suppose.
Yorichiyô n'était pas rassurée de savoir que ces deux là allaient tenter un rapprochement. Gin dû s'en rendre compte car il se pencha sur elle et l'embrassa tendrement.
- T'inquiètes pas, c'est toi que j'aime et toi seule.
Elle lui sourit.
- Gin, j'en ai assez de cette mascarade, soupira-t-elle.
- Je sais, moi aussi. Mais on peut rien faire tant que Aizen fait pas le premier geste. Il faut juste qu'on fasse preuve de patience. Un jour on sera libre de nous aimer au grand jour. Mais jusque là, on doit rester caché.
- Je sais, soupira Yorichiyô. Tu me l'as déjà dis. Mais je suis fatiguée de me cacher.
Gin lui sourit et se redressa sur un coude.
- Je sais comment t'aider à te délasser, fit-il avec un sourire.
Il se pencha sur elle et déposa ne série de petits baisers sur le visage, le cou et la poitrine de Yorichiyô qui soupira d'aise. Elle passa les bras autour des épaules de Gin et l'attira contre elle. Il l'embrassa tandis que l'une de ses mains effleurait l'intérieur de ses cuises à la recherche de son intimité. Elle gémit tandis qu'il écartait les pans du kimono qu'elle portait pour dévoiler sa poitrine. Il prit l'un de ses mamelon entre ses lèvres. Elle gémit en remonta le pied droit pour que son talon touche sa cuisse et en ouvrant les jambes pour laisser le passage à son amant. Ses doigts trouvèrent tout de suite ce qu'ils cherchaient. Yorichiyô se cambra en gémissant tandis qu'elle sentait monter en elle cette envie qu'elle ressentait depuis quelques semaines à chaque fois qu'ils faisaient l'amour: l'envie de faire un autre enfant. Elle savait que c'était impossible cependant, que leur situation ne le leur permettait pas.
Gin allait dénouer le obi du kimono de la jeune femme lorsque la porte de leur chambre s'ouvrit, les interrompant. Les amants se figèrent instantanément et se tournèrent vers la porte donnant sur la chambre de Tsurin à la gauche de leur futon. Une petite silhouette se découpait dans la clarté de la pleine lune
- Maman, papa, fit une petite voix plaintive. J'arrive pas à dormir. Je peux dormir avec vous?
Gin se laissa retomber sur le futon avec un soupir de frustration. Yorichiyô referma son yukata et se tourna vers son fils.
- Si tu veux mon coeur, viens.
Elle ouvrit les draps tandis que Tsurin s'élançait vers eux. Le petit garçon se cala confortablement dans le creux entre ses parents et serra son lion en peluche contre lui. Yorichiyô rabattit les couvertures sur eux.
- Dors maintenant.
- Oui, maman.
Yorichiyô et Gin s'étendirent face à face et enlacèrent le petit pour le serrer conter eux. Tsurin laissa échapper un soupir de contentement qui fit sourire ses deux parents.
- Je vous aime, fit Gin.
Il tendit un peu le cou pour déposer un baiser sur le front de Yorichiyô en passant au dessus de la tête de Tsurin. L'enfant ne tarda pas à s'endormir, bien au chaud entre ses parents.
--
Rangiku entra dans l'appartement de Gin en regardant autour d'elle. Il y avait des années qu'elle n'y avait pas mis les pieds, depuis leur séparation, en fait, et elle s'étonnait des changements qu'elle y voyait. Rien de vraiment flagrant, mais pour quelqu'un qui connaissait Gin comme elle le connaissait, ces détails étaient évocateurs. Elle comprit rapidement que Gin ne vivait pas seul dans ses quartiers. Bien entendu, il y avait Tsurin qui venait régulièrement passer un peu de temps avec son père et laissait traîner des jouets sur les tatami mais ce n'était pas ça que la blonde remarqua. Certain détails attestaient sans l'ombre d'un doute d'un présence féminine permanente dans ces murs. Et il ne s'agissait certainement pas de la gouvernante.
Ses soupçons s'en trouvèrent confirmés, Gin et Yorichiyô vivaient réellement ensemble en secret. Mais pourquoi faire tant de cachotteries à ce sujet. Elle comprendrait cette réaction si les relations entre capitaine et vice-capitaines étaient interdites mais ce n'était pas le cas. Quelle était cette menaces dont Yorichiyô lui avait parlé à mots couverts et qui leur faisait peur à tous les deux?
Gin l'attendait, agenouillé derrière la table de la salle principale. Il était vêtu d'un kimono et d'un hakama gris et bleu qui se mariaient parfaitement avec ses cheveux. Il la regarda entrer, un air neutre sur le visage.
- Bonjour, Rangiku, fit-il d'un ton sec qui mit la jeune femme mal à l'aise. Yorichiyô m'a dit que tu souhaitais me voir pour discuter.
La blonde s'assit en tailleur en face de lui.
- Oui. Merci d'avoir bien voulu me recevoir.
Il ne répondit pas et un instant de silence gêné s'en suivit. Rangiku se demandait s'il avait l'intention de lui rendre les choses plus difficiles.
- Gin, je ... j'ai réfléchi à beaucoup de choses ces derniers temps.
Il ne dit toujours rien, ayant visiblement décidé de la laisser se débrouiller seule.
- Je ... je sais que je t'ai fait mal mais tu vois je t'en voulais de ne plus faire attention à moi et de me traiter aussi froidement. J'avais l'impression de ne plus compter pour toi. D'être une prostitué que tu venais visiter quand tu avais envie d'un peu d'amusement et que tu quittais le matin sans un mot, ni un regard. Ça m'a blessé, tu sais.
"Je ne savais plus quoi faire, j'étais désemparée. Je passais mon temps à pleurer quand personne ne pouvait me voir. Et les filles n'arrêtaient pas de me répéter que je perdais mon temps avec toi, que tu ne pouvais pas m'aimer, que tu n'aimais personne. J'avais tellement besoin de soutiens que je les ai écoutées. Et quand Shuhei s'est intéressé à moi, j'étais flattée et je l'ai laissé me draguer sans me rendre compte de ce que je faisais. Le pire dans tout ça c'est que le jour où tu nous à surpris tous les deux, ce n'était que notre premier rendez-vous. J'étais tellement e colère contre toi, cependant, que je n'ai pas voulu l'admettre devant toi. Je voulais te faire mal.
- Tu as réussi.
Rangiku hocha la tête en essuyant d'une main les larmes qui perlaient au coins de ses yeux.
- Je sais que je suis le principal fautif, admit Gin. Mais je ne peux pas dire que je regrette quoique ce soi. Bien sûr j'ai souffert quand tu m'a plaqué. Souffert comme j'aurai jamais cru qu'on pouvait souffrir, j'ai cru que j'allais en mourir, mais depuis j'ai retrouvé un équilibre. Contrairement à ce que t'a fait croire ta copine à lunettes, je t'aimais Rangiku. Je t'aimais sincèrement, malheureusement les choses étant faites comme elles sont, je ne pouvait te le dire ni te le faire sentir sans risques. Tu as cru que je jouais avec toi et je peux pas t'en vouloir pour ça. Finalement c'est le destin qui nous a séparé.
La blonde resta muette un instant. Elle avait tant souhaité entendre ces mots quand ils étaient ensemble. L'entendre les prononcer aujourd'hui alors qu'il n'y avait plus rien entre eux était tellement dur. Mais il n'y avait rien qu'elle puisse faire. Tout ce qu'il y avait eu entre eux était fini à présent. La seule chose qu'elle pouvait encore espérer était regagner son amitié. Elle n'en demandait pas plus.
- Gin, soupira-t-elle.
Il n'y avait pas vraiment de mots qu'elle pouvait dire. Ils restèrent silencieux pendant un long moment. Ça n'était jamais arrivé entre eux quand ils étaient amants. Elle n'aimait pas vraiment cette situation. Il fallait qu'elle dise quelque chose pour briser ce silence.
- Gin ... Je sais qu'il est impossible de rattraper le temps perdu, je sais que rien ne sera plus comme avant entre nous, mais je voudrai que nous redevenions amis.
- Ami? Tu crois que ton balafré adoré va apprécier ce genre de chose?
Rangiku bondit presque sur ses pieds:
- Je me fiche de ce qu'il peut penser. Je suis libre d'avoir les amis que je veux. Pour dire les choses clairement ... Tu me manques.
- Toi aussi tu m'as manqué Ran-chan!
Entendant son surnom, qu'elle n'avait pas entendu depuis des années, la blonde ne put retenir ses larmes. Elle se leva et se jeta au cou de son ami.
- Gin!
Elle plongea le visage dans son cou et se mit à sangloter. Gin la laissa faire un instant, jusqu'à ce qu'elle se redresse d'elle même en essuyant ses larmes.
- Je suis désolée, fit-elle en frottant ses yeux.
- C'est rien.
Rangiku retourna s'asseoir à sa place.
- Je suis si contente que tu ne me rejettes pas.
- Je suis content que tu sois venue.
Elle lui sourit. Gin appela la gouvernante pour qu'elle leur fasse un thé. Rangiku fut surprise de la voir, elle était tellement discrète que la jeune femme avait oublié qu'elle était là. A ce moment, la porte de la chambre s'ouvrit et Tsurin apparut, en yukata de nuit gris clair, son lion en peluche dans ses bras. Il fit quelques pas dans la pièce en se frottant les yeux d'une main. Il semblait de venir de se réveiller.
- Papa, fit-il d'une petite voix plaintive. J'ai faim.
- Oui, mon grand fit Gin en tendant les bras vers lui. On va demander à Maya de te faire quelque chose.
L'enfant s'avança vers son père et s'installa sur ses genoux. Rangiku les observa tous les deux encore une fois stupéfaite par leur ressemblance incroyable. Elle regarda Gin placer une main sur le front de son fils pour prendre sa température.
- Tu as encore de la fièvre, remarqua-t-il. Ta mère t'a donné ton médicament ce matin?
Tsurin hocha la tête. Son regard se posa sur Rangiku.
- Tu es la dame de la dixième division, tu travailles avec oncle Tôshirô.
- Oui, fit la bonde. Je suis tatie Ran!
Elle lui sourit et l'enfant lui rendit son sourire.
- C'est toi que oncle Tôshirô n'arrive jamais à mettre au travail?
Gin essaya de cacher son petit rire derrière sa main.
- Mais, non? Fit Rangiku, un peu surprise.
- Mais si, répondit l'enfant. Il en parle souvent avec maman.
A ce moment la gouvernant revint avec le thé. Tsurin se jeta aussitôt sur les gâteau qu'elle servit en même temps. Un instant, Gin et Rangiku le regardèrent manger sans rien dire.
- Elle rentre à quelle heure, maman?
Gin tressaillit. Tsurin savait parfaitement qu'il ne devait pas dire devant un étranger que ses parents vivaient ensemble, même en y faisant simplement allusion. Cependant, il était malade et son esprit était encore embrumé par la fièvre. Et puis, il était chez lui, un endroit où il était sensé être en sécurité. L'interdiction de parler de ses parents n'était valable qu'au dehors, se souvenait Gin. Étant donné que Yorichiyô et lui n'invitaient jamais personne, ils ne pensaient pas devoir faire attention à ce que Tsurin pouvait dire chez eux.
- Elle rentre à six heures. Mais si il n'y a pas beaucoup de travail, elle rentrera plus tôt.
A quoi bon faire semblant. Rangiku était intelligente, beaucoup plus qu'on pouvait le deviner d'après son comportement. Si elle n'avait pas déjà deviné la vérité depuis longtemps, c'était chose faite à présent.
- Alors vous vivez vraiment ensemble, Yorichiyô et toi?
- Oui, mais ça dois rester secret.
- Mais pourquoi?
Gin la fit taire d'un geste de la main.
- Ne pose pas de questions, s'il te plaît Rangiku, ça m'évitera de te mentir. Garde simplement cette découverte pour toi. Si tu parles de ça à quoique ce soit, Chiyô, Tsurin et moi, on sera vraiment en danger.
Rangiku le regarda avec inquiétude tandis qu'il resserrait son étreinte sur Tsurin.
- On dirait que vous vous êtes fourrés dans une histoire compliquée et dangereuse.
- T'as pas idée, soupiras Gin.
Rangiku lui adressa un petit sourire forcé.
- Ne t'inquiètes pas. Nous sommes amis et les amis se protègent entre eux pas vrai?
Gin hocha simplement la tête.
- Tu es heureux?
- Oui, très.
Il caressa les cheveux de son fils qui s'endormait dans ses bras.
- Tsurin as été une surprise. La plus belle surprise de ma vie, en fait.
Rangiku sourit en les voyant tous les deux comme ça.
- Tu as de la chance de les avoir, Yorichiyô et lui. Je n'aurais jamais pu t'imaginer en père de famille mais tu te débrouilles bien.
Elle eut un petit sourire triste.
- Ce n'est pas moi qui aurais pu te faire un enfant. Je n'ai pas la fibre maternelle.
- Ne dis pas de bêtise, Ran, tu seras une excellente mère quand ce sera ton tour.
- Shuhei ne veut pas d'enfant.
- Alors plaque le pour trouver quelqu'un qui te rendra vraiment heureuse.
Elle éclata de rire.
- J'y penserai, Gin. J'y penserai.
Gin lui sourit.
- Désolé, fit-il d'une voix douce. Je vais aller coucher ce petit démon.
Il se leva en portant Tsurin qui dormait à poings fermés. Il se dirigea vers la chambre de l'enfant et le déposa doucement dans son futon. L'enfant s'agita en protestant mais ne se réveilla pas. Gin le couvrit avec la couette avant de l'embrasser sur le front.
- Dors bien, mon grand, quand tu te réveilleras, maman sera revenue.
Il se redressa et se retourna pour se retrouver nez à nez avec Rangiku qui l'observait depuis la porte. Elle souriait avec tendresse.
- Tu es vraiment un bon père. Ça fait bizarre de te voir comme ça.
- Pourquoi? Parce que ta copine Ise a réussit à te convaincre que je suis un monstre sanguinaire?
Le sourire s'effaça du visage de Rangiku.
- Tu es au courant des rumeurs?
- Oh, oui! Il faudrait être sourd pour ne pas les connaître.
Rangiku baissa la tête.
- Je suis désolée.
- T'en fais pas, c'est pas à toi que j'en veux. En revanche ta copine a intérêt à bien surveiller ses arrières.
Il avait dit ces mots en lui lançant son habituel sourire terrifiant. Rangiku sentit le froid descendre sur ses épaules à cette vision. Cependant, le sourire disparut rapidement laissant sa place au Gin qu'elle venait de voir coucher son fils.
- Tu ... Tu ne lui feras pas de mal, n'est-ce pas.
- Ran, tu me connaîs bien pourtant. Je ne suis pas comme ta copine, je n'attaque pas par derrière. Si elle se tait une bonne fois pour toute, je la laisserai en paix. Si elle s'obstine, quelque un de ses vilains petits secrets seront révélés à tout le Gotei.
Rangiku hocha la tête, ce n'était qu'un retour des choses après tout.
- Je lui parlerai promit-elle. Mais après la leçon que lui a donné Yorichiyô hier, je crois qu'elle va se tenir tranquille un moment.
- Ah? Que s'est-il passé?
- Rien de grave, Nanao a fait une réflexion qui n'a par pas plu à Yorichiyô et elle s'est chargé de le lui dire. Tu connais Yorichiyô, elle a le même sale caractère que Hitsugaya.
Gin approuva d'un signe de tête.
Ils revinrent dans la salle principale, laissant Tsurin dormir tranquillement. Ils reprirent leurs place à table. Leur thé était froid mais ça n'avait pas d'importance. La seule chose importante, c'était qu'ils étaient là tous les deux et qu'ils pouvaient enfin discuter tranquillement.
- J'adore ton fils, fit Rangiku après un instant. Il est tellement mignon. Il te ressemble quand tu étais enfant. Dis, tu me le confieras un jour?
- Pourquoi pas, à condition que tu ne lui apprennes pas à boire.
- Quoi, quoi? Tu me prends pour une irresponsable, c'est ça?
Rangiku croisa les bras sur sa poitrine en prenant un air de petite fille boudeuse. Ça fit rire Gin.
- Je sais me tenir avec les enfants.
- Je n'en doute pas.
Il regarda par la fenêtre et vit que le soleil se couchait doucement au dessus des toits du Seireitei.
- Tu veux rester manger avec nous, ce soir? Je suis sûr que Yorichiyô sera ravie de te voir.
- Euh! ... Si ça ne vous dérange pas, je veux bien.
Gin lui sourit et appela la gouvernante pour lui annoncer qu'il y aurait un invité ce soir et qu'elle devait tout préparer en conséquence. Rangiku sourit doucement, plus heureuse qu'elle ne l'avait été depuis longtemps.
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Le bureau était vide. Aizen n'était pas encore arrivé et le vice-capitaine Hinamori venait de finir son service. Elle lui avait tenu compagnie un instant, mais Aoki lui avait dit qu'elle pouvait partir et la laisser seule, ça n'avait pas d'importance. Après une courte hésitation la brunette avait quitté le bureau, non sans avoir au passage lancé un regard suspicieux vers la capitaine de la dixième division. Aoki savait que Hinamori la détestait mais elle s'en moquait totalement. L'avis de cette idiote était quelque chose dont elle n'avait rien à faire.
Aoki se demandait pourquoi, ces derniers temps, son amant lui demandait de le rejoindre dans son bureau. On aurait dit qu'il craignait de s'afficher avec elle. Ça aurait pu la mettre en colère mais il se trouvait que c'était justement ce qu'elle voulait: quelques minutes seule dans son bureau. Elle trouverait certainement là des preuves qu'il n'était pas celui qu'il semblait être.
Elle s'assit derrière le bureau du capitaine de la cinquième division et commença à fouiller dans les tiroirs. Elle qui l'avait tellement aimé, elle cherchait à présent des preuves pour l'envoyer à l'échafaud. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu'il pouvait tramer mais elle était certaine que c'était quelque chose de terrible. Et dire que tout ça avait commencé avec ses soupçons de femme blessée, et aujourd'hui, elle cherchait une preuve que son amant était un traître.
Quelques années plus tôt Aoki était tombée enceinte et débordait de joie quand elle l'avait annoncé à son amant, accessoirement le père de l'enfant à naître. Malgré ses sourires rayonnants, elle se rendit compte que Sosuke n'était vraiment pas ravi à l'idée de devenir père, et encore moins à celle de l'épouser. Mais à l'époque, elle ne s'en était pas vraiment rendu compte, elle était beaucoup trop occupée à planifier leur futur mariage pour y faire attention. Et puis tout avait basculé ce jour où il l'avait emmené en pique nique. Un hollow les avait attaqué et avait gravement blessé Aoki. Avant qu'elle ne perde conscience, cependant, elle aperçut Aizen parlant tranquillement à la bête au lieu de la combattre.
Amenée à la quatrième division, Aoki fut sauvée de justesse par le capitaine Unohana. Cependant, la femme médecin ne put rien faire pour sauver le bébé. D'abord Aoki fut inconsolable et refusa de revoir son amant pendant des semaines. La scène de l'attaque ne cessait de se rejouer dans sa tête et plus le temps passait, plus elle était certaine que Aizen était de mèche avec ce hollow. Ça lui paraissait complètement dingue mais le comportement de son amant ne l'aida pas à éloigner cette idée de son esprit. Aizen ne semblait pas vraiment affecté par la perte de son enfant et l'annulation de son mariage. Certes il semblait affligé devant tout le monde mais ça paraissait complètement faux à Aoki. Pour en avoir le coeur net, la jeune femme revint vers son amant, décidée à en apprendre le plus possible et à découvrir si oui on non, il était responsable de la mort de son bébé. C'était complètement irrationnel et beaucoup de monde aurait certainement cru là au délire d'une femme incapable de supporter la perte d'un enfant, mais elle ne pouvait s'en empêcher. Il fallait qu'elle sache. C'était la raison pour laquelle elle se trouvait en train de fouiller dans le bureau d'Aizen à la recherche de preuves.
Aoki n'ignorait pas qu'elle commettait là une grave faute et qu'elle pouvait perdre son titre de capitaine si quelqu'un la surprenait en train de fouiller dans les affaires d'un collègue. Mais elle s'en moquait. Elle était décidée à aller jusqu'au bout, peu importait les risques. Ce n'est que lorsqu'elle entendit des bruits de pas dans les couloirs qu'elle referma le tiroir du bureau et se leva précipitamment avant que Aizen n'entre dans le bureau.
- Je suis désolé, fit-il en lui adressant son charmant sourire chaleureux. Un problème sur un terrain d'entraînement. Tu ne m'as pas attendu trop longtemps?
- Non, non, je viens juste d'arriver.
Aizen l'embrassa doucement avant de se diriger vers son bureau.
- Je t'ai fait préparer ton plat favori, annonça-t-il.
- Tu me gâte trop, ronronna la jeune femme.
Aizen passa derrière son bureau pour récupérer son manteau resté sur le dossier de son fauteuil. A ce moment son regard se posa sur le premier tiroir de son bureau et il fronça les sourcils. Des feuilles dépassaient du meuble alors qu'il prenait toujours soin ranger ses affaires correctement. Son regard se posa instantanément sur Aoki qui ne semblait pas à l'aise. Il lui lança un sourire avant de se diriger vers elle.
- J'espère que ce que je t'ai préparé pour ce soir te plaira, fit-il de sa voix douce.
D'un geste il la fit passer devant lui et quitta le bureau à sa suite. Elle ne remarqua pas le regard meurtrier qu'il fixait sur sa nuque quand il referma la porte.
Aoki se faisait parfois l'impression d'être une putain, vendant son corps afin d'obtenir ce qu'elle voulait, mais ça n'avait pas d'importance. Tout ce qui comptait pour elle s'était d'atteindre le but qu'elle s'était fixé. Les méthodes pour y parvenir lui importaient peu.
Elle laissa son amant endormi dans la chambre et s'avança dans l'appartement sans prendre la peine d'allumer les lumières. Elle connaissait bien les lieux, elle savait se repérer dans le noir. Elle s'approcha du bureau de Aizen et s'agenouilla sur le coussin avant de commencer à fouiller dans les tiroirs. Le clair de lune était suffisant pour lui permettre de voir ce qu'elle trouvait. Il n'y avait pas grand chose d'intéressant, juste des papiers et des dossiers qu'il avait ramené pour les terminer chez lui. Elle était furieuse. Où fallait-il donc qu'elle fouille pour trouver ce qu'elle cherchait?
Elle referma le dernier tiroir du bureau et se leva pour observer la lune par la fenêtre. A ce moment, elle entendit un bruit derrière elle et se retourna pour se retrouver nez à nez avec son amant. Il avançait vers elle en se frottant les yeux.
- Tu ne dors pas?
- Non, je n'y arrive pas.
Il lui adressa un sourire rassurant:
- J'ai des somnifères dans ma chambres si tu veux.
Aoki préférait se méfier de ce genre de proposition. On ne savait jamais.
- Non, ça va aller
Aizen passa doucement les bras autour de s taille pour la serrer contre lui. Elle se raidit instantanément.
- Viens te coucher.
Elle hocha la tête et le laissa la guider à nouveau dans la chambre. Elle ne remarqua pas le sourire cruel sur les lèvres de son amant.
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Tôsen se demandait pourquoi, Aizen le convoquait ainsi sans prévenir mais il le rejoignit à leur point de rencontre habituel sans poser de question. Il trouva Aizen assis sous l'arbre, lisant un livre comme si tout était tout à fait normal. L'aveugle entendit son collègue fermer son livre tandis qu'il s'approchait. Il était cependant surpris d ne pas sentir le reiatsu de Ichimaru avec Aizen. Il était rare que Aizen le convoque lui en oubliant de convier Ichimaru à leur rendez-vous secret.
- Aizen-sama, salua l'aveugle en s'arrêtant près de l'autre.
- Nous avons un problème, Kaname, annonça Aizen sans préambule. Cette fouineuse de Kojima passe son temps libre à mettre son nez dans mes affaires. Je ne peux plus lui permettre de farfouiller partout comme elle le fait depuis trois ans, elle doit disparaître.
L'aveugle se contenta de hocher la tête en silence.
- Je te charge de terminer ce que tu n'as pu finir il y a trois ans. Cette fois, elle ne doit pas s'en sortir, est-ce clair?
- Oui, Aizen sama, très clair. Quand frappons nous?
- Je me charge des détails. Toi, occupe toi de contacter Las Noches et de faire envoyer une force suffisante pour éliminer rapidement un capitaine et plusieurs officiers.
- Je m'en charge.
L'aveugle hésita un instant puis:
- Et Ichimaru?
- Ne le met pas au courant de cette opération. Sa copine blonde est à la dixième division. Je ne veux pas qu'il fasse rater l'opération parce qu'il s'inquiète trop pour elle. La mort de Kojima est notre principale priorité pour l'instant, ne laissons rien au hasard.
- Et les autres membres de la dixième division?
L'aveugle ne put que deviner le regard intense que Aizen braquait sur lui, mais il sentit son reiatsu fluctuer dangereusement.
- Tout ceux qui s'interposeront pour la protéger mourront avec elle.
L'aveugle hocha une nouvelle fois la tête. La mort d'un de ses collègue capitaine ne lui faisait ni chaud ni froid. Pour lui tous ceux qui s'opposaient au plan de Aizen devaient disparaître. Tel était le prix à payer pour atteindre un monde plus juste.
Aoki Kojima mettait leur avenir en danger. Elle devait mourir ainsi que tous ceux qui se dresseraient sur leur route. Il n'y avait pas d'autre choix possible.
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NOTES:
1- Tout le monde aura bien entendu reconnu Kiyone Kotetsu et Sentarô Kotsubaki, les rigolos de la treizième division. ^^