¤ BonjOur à tOus ¤

Délires et Délices n'est pas une fictiOn mais un recueil d'OS sur plusieurs cOuples différents. J'en avais parlé sur mOn blOg (pOur ceux qui y sOnt allés)... Chaque OS concernera un nOuveau cOuple, dOnt certains sur lesquelles je n'avais jamais écrit auparavant... Hermione avec Drago, Lupin, Ron; Harry et Ginny, Lily avec James ou encOr' Rogue... Et d'autres encOr' selOn mOn inspiratiOn ! Ce premier OS est sur le cOuple HermiOne/Lupin ! Tout simple mais j'avais eut cette idée y a pas lOngtemps, alOrs, j'vOulais pas la perdre. Je pOsterai à chaque fOis que je finirai un OS, pas à un rythme particulier, un peu cOmme j'veux quOi ^^

Disclamer à JK Rowling cOmme tOujOurs ^^

Bonne lecture !

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"Doutez que les étoiles ne soient de flamme. Doutez que le soleil n'accomplisse son tour. Doutez que la vérité soit menteuse infâme. Mais ne doutez jamais de mon amour."
William Shakespeare.

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OS Numéro 1: Remus Lupin + Hermione Granger.

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Juste pour tOi...

La lune était pleine cette nuit là, ses contours projetant une lueur claire dans le noir du ciel. Une fine bruine envahit l'atmosphère, la rendant plus effrayante qu'elle ne l'était déjà et je m'allongeais sur le canapé pêche -autant en couleur qu'en douceur- de notre salon. Mon regard se porta mécaniquement à la fenêtre, alors que des gouttelettes de pluie y glissaient, s'unissant parfois pour former de vraies gouttes, semblables à de grosses larmes, identiques à celles qui coulaient sur mes joues pâles. Je les chassais d'un geste rageur alors que le cri d'un loup retentissait à l'extérieur, me provoquant des frissons. J'espèrais une fois de plus qu'il ne croiserait personne cette nuit là…

Il m'avait quitté quelques heures plus tôt, sentant la transformation approcher et souhaitant à tout prix s'éloigner de moi pour ne pas me faire de mal. Bêtement, je songeais qu'il ne m'en fera jamais de toute façon… Stupide romantique que j'étais, j'avais parfois tendance à oublier que les loups-garous ne prêtaient guère attention aux personnes proches d'eux lors de leur transformation. Je resserrais les pans de mon peignoir autour de moi, mes boucles brunes mouillées humidifiant tout ce qu'elles touchaient. J'avais froid, trempée comme ça, mais n'avais guère envie de quitter ce salon pour rejoindre mon lit, seule -une fois de plus.

Dans cette maison -que mes parents m'avaient légué- je me sentais de plus en plus délaissée. Abandonnée par mes amis -presque tous morts pendant la guerre que nous avions finalement gagné à un prix trop élevé selon moi, ma famille, et plus que tout par lui. L'homme que j'aimais, le seul qui compta réellement et qui ait jamais compté. Remus Lupin. Loup-garou extrêmement dangereux… Harry comme Ginny ne comprenaient guère ce qu'il se passait entre lui et moi, et je ne cherchais même pas à leur expliquer. Moi-même, je ne concevais pas réellement notre relation, le pourquoi de notre amour. C'était arrivé et c'est tout, comme une tempête dévastatrice qui nous faisait souffrir tous les deux.

Il savait -ou du moins pensait- qu'il était trop dangereux, trop vieux, trop pauvre. Pour la pauvreté, je n'avais pas d'illusion à me faire: bien que cela ait changé depuis la fin de la guerre il n'obtiendrait jamais un travail très glorieux ou bien payé à cause de sa… 'cécité'. Voilà comment les employeurs expliquaient leur refus de l'engager. Notre victoire sur Voldemort n'avait malheureusement pas modifié le fonctionnement de penser de la populace. Son âge, bien qu'il ne me posa aucun problème, choquait souvent les mêmes personnes qui refusaient de nous accepter par principe, ou encore celles que je croyais proches de nous. Même Molly que je considérais comme une mère de remplacement avait cessé de lui parler en l'apprenant, pensant qu'il profitait de ma jeunesse… À croire qu'il était un vieillard. Concernant sa dangerosité, je ne la craignais que très peu. Il était plus doux que violent, plus tendre que tous les hommes que j'avais fréquentés. Son « petit problème » comme je le disais souvent, ne m'effrayait pas autre mesure.

Ma solitude, mon manque de lui étaient beaucoup plus désagréables, invivables même. Il sentait que je voulais plus, plus que ce que j'étais en droit de lui demander. Dès le début, il avait été clair, précis, concis. Ni mariage, ni enfant. Pourtant, voir Ginny devenir maman m'avait troublé quelques semaines plus tôt et c'était avec regret et tristesse qu'il l'avait senti, s'éloignant peu à peu de moi pour d'obscures raisons. Je lui avais promis de ne jamais demander quoi que ce soit de plus et pourtant mon manque l'effrayait. Il ne me résistait jamais bien longtemps et je savais qu'une seule demande de ma part serait exécuté dans l'instant. Mais je ne voulais pas lui forcer la main.

Ce trop plein de pensées se bousculaient dans mon crâne à chaque fois qu'il me laissait seule et désorientée. Il ne comprenait pas qu'il était la seule chose -la seule personne- dont j'ai besoin, que je désirais et sans laquelle je ne pouvais vivre.

Alors que je m'écroulais sur le canapé, m'y étendant davantage pour dormir, un second hurlement résonna dans la nuit, la pluie se renforçant de plus en plus à chaque secondes. Je ne dormis pas dans mon lit ce soir là, ne désirant pas le faire seule. Je me laissais donc sombrer sur le sofa confortable, mais des frissons parcourant ma peau que je n'avais pas eu le courage de sécher un peu plus tôt rendirent la nuit désagréable.

Quelques minutes plus tard -ou du moins, c'est l'impression que j'eus- un souffle sur ma joue me réveilla, puis une caresse, le frôlement du tissu contre ma cuisse. Ses doigts rugueux me câlinaient et j'ouvris les yeux. Un sourire étira mes lèvres gercées par le froid alors que son visage fatigué m'apparaissait, le soleil se dessinant derrière lui. J'avais dormit plus longtemps que ce que je croyais. Lui n'avait pas fermé l'œil. Je remarquais sa chemise lacérée et poussais un profond soupir de martyr.

« Dis moi que je ne vais pas devoir m'en charger…

- Tu es plus douée que moi. Me complimenta-t-il de sa voix éraillée en me souriant, des rides se creusant aux coins de ses yeux dorés. Je ne suis pas assez patient. »

J'esquissais un sourire en passant ma main sur son visage, suivant du doigt ses quelques cicatrices et une ecchymose qui datait sans doute de la nuit passée. Il avait l'air éreinté, plus las et vieux que d'habitude. Je m'étais toujours surprise de remarquer les multiples facettes de cet homme. Il pouvait paraître si jeune un instant que j'oubliais notre différence d'âge. Son sourire le rajeunissait, le rendant plus beau qu'il ne l'était… Ou peut-être est-ce l'amour qui m'aveuglait ? Je ne saurais le dire. Mais comme toujours après ces nuits de lycanthropie, il sembla avoir cent ans.

Je me relevais légèrement, le pan de mon peignoir s'entrouvrant pour dévoiler ma poitrine nue qu'il admira un instant, la fraîcheur de son sourire le revigorant quelque peu alors que sa main remontait le long de ma cuisse pour se poser sur ma taille. Je me courbais inconsciemment, mais lui le remarqua et me fit un petit clin d'œil -malice imprévisible- avant de se mettre debout, cachant le soleil. Je le contemplais, me sentant brusquement toute petite et lui demandais où il se rendait. Il passa doucement ses doigts dans mes boucles brunes.

« Salle de bain… J'ai besoin d'une bonne douche avant de pouvoir faire quoi que ce soit. »

Je le regardais longuement, hésitante, avant de minauder:

« Et que souhaites-tu faire exactement ? »

Ce fut à son tour de soumettre un blanc à nos badinages. Le temps qu'il mettait à répondre était fraîchement calculé, étudié pour me faire deviner une multitude de réponses à la minute, me rendant par conséquent complètement folle. Une petite lueur alluma son regard d'or et c'est avec un immense sourire et un sérieux trop appliqué qu'il me répondit:

« Manger… J'ai très envie de chocolat. »

Mon sourire se fana alors qu'il se moquait ouvertement de moi. Voyant que je m'empourprais, il cessa de sourire lui-aussi, se rendant sans doute compte que nous n'avions pas fait l'amour depuis plus d'une semaine et que ça commençais à me frustrer. Alors, il ajouta pour mon bon plaisir:

« Quoi que, je n'ai peut-être pas besoin d'un tel aphrodisiaque aujourd'hui. Il suffirait que tu retires cet inutile… Je n'ai jamais compris pourquoi on appelle cela un peignoir, le terme « déshabillé » est beaucoup plus adéquat étant donné qu'il donne envie à tout homme normalement constitué de justement déshabiller la femme qui le porte. »

Je me redressais, laissant volontairement les pans de mon peignoir s'ouvrir, « oubliant » de les rabattre. Une remarque taquine franchit mes lèvres:

« Tu penses, réfléchis et parles trop. »

Sur ces mots, je me mis sur la pointe des pieds, franchissant les quelques dix centimètres qui séparaient mes lèvres des siennes. Je me détachais rapidement en le sentant rire contre ma bouche. Presque vexée, je le jaugeais, tentant d'insuffler à mon regard un petit peu de colère, ce qui ne fonctionna guère, car il finit par répliquer à ma dernière sournoiserie:

« Cela tombe assez bien, Hermione. J'ai exactement les mêmes défauts que toi. »

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Dans le salon, j'ouvris le courrier que nous avions reçu le matin même. Plusieurs offres d'emploi pour moi alors que je n'avais sans doute aucune envie de devenir la représentante d'une nouvelle organisation sorcière sans grand intérêt. La guerre profitait à certains -comme toujours- et un frisson parcourut mon échine quand je remarquais que Lucius Malefoy avait quitté Azkaban la veille, libéré pour « bonne conduite »… Je supposais que la conduite en question avait dû être opéré par un certain Drago ayant versé quelques gallions aux bonnes personnes. Je savais d'ores et déjà qu'Harry serait furieux en l'apprenant, mais n'aurait sans doute pas l'occasion de régler le problème, trop occupé entre Ginny et leur fils de quelques semaines: Sirius.

Les pas dans l'escalier me firent poser le journal et Remus apparut dans sa chemise propre et son pantalon que je lui avais moi-même offert -souhaitant par-dessus tout le débarrasser de ses vieux vêtements rapiécés. Les mains enfoncées dans ses poches, il semblait avoir la trentaine, ravivé par sa nuit -ou plutôt sa matinée- en ma compagnie. Avec un soupir, il s'installa à mes côtés, un livre dans les mains -habitude dont il ne se défaisait pas et moi non plus… si bien que la bibliothèque restait de loin la plus grande pièce de notre maison. Je posais ma tête sur son épaule et il glissa son bras autour des miennes.

« Harry nous a invité à passer chez lui samedi… Soufflai-je avec une grimace pour montrer que cette idée ne m'enchantait pas plus que ça. Pour voir Sirius. Il dit qu'il grandit si vite que nous ne le reconnaîtrons pas si nous n'y allons pas rapidement… »

L'idée de voir cet adorable bébé grandir ne me plaisait pas. C'était comme admirer un bonheur que je ne connaîtrais jamais à travers une vitre teintée. Le même sentiment qu'avaient les célibataires en voyant un couple s'embrasser, s'aimer… La solitude pesait tant dans ces moments et observer Sirius me rappelais inexorablement que je ne vivrais jamais ça. Remus sentit mon corps se crisper et me scruta, cherchant à comprendre pourquoi j'avais aussi vite changé de posture alors que j'étais généralement si à l'aise sans ses bras.

Puis il finit par comprendre en me voyant baisser les yeux. Un éclair de folie traversa ses pupilles dorés et pour la première fois depuis longtemps, je vis l'ombre du loup sous ses traits d'homme. Je savais qu'il était malheureux, triste de ne pas pouvoir faire au moins ça pour moi. Je soupirais:

« Ce n'est rien… ça finira par passer… »

Il me contempla soigneusement, ses traits s'adoucissant sans que son corps ne se détende pour autant.

« Je ne sais pas si ça passera… C'est normal que tu veuilles vivre ça.

- Cela ne t'as donc j'avais traversé l'esprit que je puisse plus tenir à toi qu'à… la…

- Maternité. »

Il avait conclu avec une grimace contrite, excédé même de me voir me priver de ce genre de choses, lui qui avait déjà l'impression de me voler ma vie et ce qui faisait de moi une jeune femme de vingt ans. Il avait le double de mon âge, exactement le double cette année. Et ça lui faisait un peu peur.

« Je ne veux pas que tu regrettes dans dix ans ou dans vingt ans… Ou encore quand je mourrai et que tu te retrouveras seule.

- Si cela devient trop difficile à supporter, je te suivrais dans la tombe. »

Je répliquais cela avec acidité. Ma violence aurait pu le toucher, mais il n'en montra rien, se contentant de chuchoter.

« Il serait comme moi… Je préfère me priver de toi que de faire naître un enfant dans un monde où il ne connaîtra que le mépris ou l'indifféren…

- C'est bon, Remus. J'ai compris. » Le coupai-je en me levant brutalement sans le regarder.

Je le sentis bouger lui-aussi et il finit par quitter la pièce, me laissant seule… Nouvelle habitude qui s'installait contre mon gré depuis trop longtemps.

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C'est au milieu de la nuit que cette idée folle me parvint alors que Remus dormait profondément à mes côtés. Durant de longues minutes, je ne bougeais qu'à peine, n'osant même plus respirer tant mon idée me sembla impossible, mais pourtant…

Je me retournais pour observer l'homme qui partageait mon lit depuis presque deux années et glissait ma main contre son torse, observant ses balafres très anciennes qui dataient du jour où Fenrir Greyback l'avait attaqué. Il me l'avait raconté quelques mois plus tôt dans les détails, ou du moins ce qu'il s'en souvenait. Et je me demandais brusquement si je n'avais pas les moyens de changer ça. C'était stupide et dangereux de jouer avec le temps, on me l'avait assez souvent répété et je savais qu'il m'était impossible d'utiliser le retourneur de temps pour visiter une période où je n'existais pas encore…

Avant que je ne puisse l'en empêcher, mon esprit concoctait déjà un plan… Un plan parfait…

Je me levais, l'entendant grommeler dans son sommeil et quittais la pièce sans y faire attention, m'habillant à la salle de bain avant de me ruer dans notre bibliothèque pour me souvenir de la formule exacte que j'avais lu des mois plus tôt mais qui -déjà à l'époque- avait fait germer cette stupide idée dans mon esprit torturé.

Manipulation du temps… J'aurais même pu sauver Ron, ou toutes les personnes qui étaient parties depuis si longtemps. Ou aller jeter un coup d'œil dans le futur qui s'offraient à moi… Futur hypothétique que je désirais par-dessus tout changer dès maintenant.

Ni potion, ni attente. Une simple formule et tout changerait…

D'une voix tremblotante, je commençais à réciter la formule permettant de me transporter dans le passé.

Alors que je prononçai un dernier mot, la porte de la bibliothèque s'ouvrit à la volée et Remus apparut face à moi. Je me demandais quelques instants ce qu'il se passait, pourquoi cela ne fonctionnait pas, mais sentit brusquement qu'on me tirait en arrière, comme projetée à une immense vitesse. Je n'eus que le temps d'apercevoir une lueur s'éteindre dans le regard de Remus, des mots que je ne compris pas se formant sur ses lèvres alors que je disparaissais dans le temps…

Durant plusieurs minutes, rien ne se passa. J'eus l'impression d'être ballottée dans le continuum temps à une vitesse qui me donna un mal que je ne connaissais d'ordinaire pas… Le mal des transports. J'avais entendu dire qu'un homme était resté bloqué dans le temps pendant des années, ne sachant pas exactement où il se rendait. N'ayant guère envie de vivre la même expérience, je me concentrai vivement sur mon but. 1968. 1968. 10 octobre 1968.

Je fermais les yeux en sentant une seconde force essayer de me pousser d'un autre côté du continuum -si tenter qu'il ait un côté. Je me laisser emporter une fois pour toute et au bout d'affreuses minutes, je me sentis tomber, m'écroulant sur une surface dure. Mes mains s'enfoncèrent dans de l'herbe humide alors que mes genoux se cognaient contre une roche. Je me redressais en les massant, mon jean éraflé, comme mes mains où quelques égratignures rouges marquaient la peau et observais le lieu où je me trouvais. J'avais atterrit devant une simple maison dans un vaste jardin assez fleuri. Je jetais un coup d'œil alentour, remarquant que les autres maisons étaient bien éloignées de celle-ci. Je m'approchais de la boite aux lettres, y lisant le nom « Lupin ». J'avais réussit ! Et la date devait aussi être la bonne, car la lune était pleine dans le ciel. Cependant, les lumières à l'intérieur de la maison étaient encore allumés et je me souvins que Remus m'avait dit que ses parents et lui avaient été réveillés par Fenrir Greyback. Par conséquent, j'avais un peu d'avance. Ne souhaitant pas me faire remarquer, je cherchais un endroit où m'installer jusqu'à l'arrivée du loup-garou que je mettrais rapidement hors d'état de nuire. Je m'asseyais au pied d'un arbre -un pin- en réfléchissant aux sorts que j'aurai à lancer pour détruire Fenrir.

J'eus le temps d'imaginer des milliers de possibilités -sous cet arbre qui me cachait à la vue de tous, car les Lupin mirent du temps à aller se coucher. Quand les lumières s'éteignirent enfin, je me mis debout, baguette en main, attendant d'apercevoir Greyback. Cela arriva plus vite que je ne l'avais prévu et une ombre se détacha sur le mur de chaux, débarquant d'un sentier reliant les maisons les unes aux autres. Je tins ma baguette magique face à moi avant d'avancer, le cœur battant, me répétant les multiples sorts que je pourrais utiliser contre le loup-garou qui s'approchait dangereusement de la porte à pas de loup.

Mais avant que je puisse atteindre le second arbre où je souhaitais me dissimuler à la vu que Fenrir, quelqu'un me tira avec violence en arrière, l'odeur musquée envahissant mes narines alors que je comprenais enfin de qui il s'agissait. Je me tournais brusquement pour voir son regard d'or si assombri à l'instant à la lueur de la pleine lune. La pleine lune…

« Tu ne t'es pas transformé ! M'exclamai-je à voix basse pour ne pas nous faire repérer.

- La pleine lune ne m'atteins qu'à mon époque… De plus, ici, je ne suis pas encore un loup-garou. » Rappela Remus en jetant un coup d'œil par-dessus mon épaule, fronçant brièvement les sourcils.

Je suivais son regard et tentais de m'échapper de son étreinte en voyant que Fenrir entrait dans la maison sans difficultés. Il me serra plus fort, me calant contre son torse.

« Laisse… Marmonna-t-il.

- Mais… Je suis venue pour changer cette soirée. Pour tuer Fenrir Greyback ! Répliquai-je, surprise par son manque de réaction, comme si il avait déjà comprit depuis longtemps mon but.

- Je sais. Susurra-t-il à mon oreille. Et je ne te laisserai pas faire. »

Sa main était placée au bas de mon dos et je sentis ses ongles s'enfoncer dans ma peau, se crispant naturellement comme si il se retenait de continuer, frustré par je-ne-savais-quoi. J'enfouis mon visage dans son cou, ne comprenant pas pourquoi il ne voulait pas que je le sauve… Étais ce dû à un quelconque orgueil ? Non, Remus n'avait jamais été de ce genre-là, acceptait l'aide des autres sans difficultés quand il en avait vraiment besoin. Il se détacha un peu de moi, prenant bien garde toutefois à ne pas me laisser l'occasion de m'échapper et planta son regard dans le mien.

« Tu ne peux pas changer ça. Que je le veuille ou non, ça fait partie de moi. Et cela pourrait avoir des conséquences bien plus graves que tu ne le penses…

- Je m'en fiche… tant que je suis avec toi et…

- Cela pourrait également changer ça. Riposta-t-il sèchement alors qu'un hurlement inhumain retentissait dans la maison, lui arrachant une grimace. Je… Imagine donc un futur où ni toi ni moi ne serions vivants, ou où nous serions avec d'autres personnes…

- Ça n'arrivera jamais ! Lui soufflais je comme pour tenter de m'en convaincre moi-même.

- Et si ça arrivait ? Prendre ce risque me parait un peu stupide, Hermione. Indigne de toi. »

Je me figeais, comme si il m'avait giflé, incapable de dire un mot de plus. Je l'avais déçu ? Il caressa ma joue du bout des doigts en sentant qu'il m'avait blessé plus que ce qu'il désirait. Un second cri déchira l'atmosphère, et des pleurs… Ceux d'un enfant. Le visage de mon amour se plissa, en proie à des souvenirs invivables sans doute, que je ne pouvais comprendre. Des larmes apparurent aux coins de ses yeux alors que je réalisais qu'il était déjà trop tard pour le sauver.

« J'aurai tant voulu… » Commençai-je en frémissant.

Mais il me fit taire, posant ses lèvres avec une fougue lourde de sens sur les miennes. Je me laissais faire, sentant chaque partie de son corps presser contre le mien, me provoquant une foule de frissons. Je m'appuyais contre lui, désirant plus que tout le sentir davantage, comme pour ne faire plus qu'un…

D'autres cris me firent oublier notre baiser et je me détachais de lui. Il ne me retint pas cette fois, remarquant sans doute que j'avais les larmes aux yeux. Je grelottais et il retira sa veste pour me la passer, se doutant cependant que mes frissons ne devaient rien au vent. Il avait le sang chaud, et ne craignait guère le froid. Son corps m'aurait réchauffer même pendant une tempête de neige… Je n'avais peur de rien en sa compagnie. Seule sa perte aurait pu me détruire…

« Pourquoi pleures tu ? S'enquit-il sans faire attention aux hurlements qui devaient pourtant lui rappeler d'affreux souvenirs que je l'obligeais à revivre.

- Ça ne passera pas. » Chuchotai-je.

Il ne dit plus mot pendant une courte minute, comprenant de quoi je parlais sans que j'eus besoin de m'expliquer. Il hésita quelques instants avant de se rapprocher de moi.

« Je ne veux pas que ça te manque…

- Cède moi dans ce cas. Murmurai-je avec une moue qui aurait pu le faire fondre, mais se contenta de le faire sourire.

- Je ne peux pas faire ça. Dit il en jetant un coup d'œil à la maison, se demandant sans doute si nous devions partir avant que quelqu'un nous voit. Ou… tu pourrais… M'oublier et te trouver quelqu'un d'autre… Je le comprendrai tu sais… »

Je fronçais les sourcils. Pensait-il donc que je pouvais me passer de lui ? J'avais parfois l'impression qu'il ne comprenait pas exactement que j'avais besoin de lui pour vivre. Qu'il était mon oxygène en quelque sorte… Le pilier de ma vie.

« Je ne veux un enfant que si il est de toi, Remus. Je veux porter ton enfant, avec les risques que ça comporte…

- Ce n'est pas toi qui souffrira le plus, mais lui. Du regard des autres et…

- Il y a aussi une chance qu'il ne soit pas comme toi. »

Remus se tut, pensif, mais tout de même résigné. Il avait la manie assez agaçante de toujours penser que tout irait mal… Pessimiste maladif.

« Et si il l'est ? »

Je m'approchais davantage de lui, passant mes mains autour de sa nuque, plaçant mon visage à hauteur du sien pour planter mon regard chocolat dans ses yeux topaze qui cillaient à cause de ses doutes. Je soupirais contre ses lèvres:

« Nous l'élèverons de telle sorte qu'il n'ait peur de rien, qu'il soit assez fort pour affronter le regard des autres. Et comme toi, il rencontrera des gens assez intelligents pour l'accepter… Et d'autres qui comme nous, l'aimerons. J'en suis certaine. »

Je l'embrassai doucement, alors que sa main glissait sur ma nuque, renforçant notre baiser. Le hurlement d'un loup brisa le silence de notre étreinte et il me lâcha.

« Rentrons chez nous. Susurra-t-il contre mes lèvres.

- Est-ce que ça veut dire oui ? M'enquis-je.

- Non. Ça veut juste dire que j'y réfléchirais… »

Je baissais la tête. Combien de temps prendrait sa réflexion ? Une semaine ? Un mois ? Un an ? Il m'embrassa à nouveau en me serrant contre lui. Je sentis que mes pieds quittaient le sol, au sens propre comme au sens figuré. Quand je rouvris les yeux, Remus était toujours devant moi, dans notre bibliothèque cette-fois-ci. Mes yeux étaient humides de larmes et il poussa un profond soupir las avant de s'asseoir sur un fauteuil. Je restais figée au milieu de la pièce, le dévisageant alors qu'il semblait tiraillé par le doute. Il chuchota, la voix tremblante:

« Je voudrais aussi un enfant de toi…

- Ça veut dire oui ? » Répétai-je, pleine d'espoir.

Il hésita un millième de seconde, s'adossant au fauteuil. Il avait l'air si vieux. Mais il releva la tête, un mince sourire se dessina sur ses lèvres, le rajeunissant de dix ans.

« Je crois... Essayons donc… »

Sur ces mots il se releva pour m'embrasser, soudain presque impatient …d'essayer.

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Voili vOulOu, ça vous a plu j'espère... J'ai eut l'étrange impression de renier le couple HermiOne/DragO en l'écrivant xD Mais bOn... C'était un OS tOut simple, et pleine d'amOur qui était censé finir très mal... Mais ma zOyé m'a dit "nOn!" alOrs du cOup... Happy End xD

Le prOchain concernera sans dOute James et Lily Potter (du temps où elle s'appelait encOr' Evans ^^)

Sur ces mOts, Reviews Reviews =p (ralala, j'm'en passe pas xD même si j'me dOute bien que les Remus/HermiOne sOnt moins lus ^^)

°¤ Bewitch_Tales ¤°