Auteur: Midwintertears

Titre: Mécanique

Genre: Drame & Romance

Avertissement: slash & état d'esprit général pas très joyeux.

Disclaimer: Ceci n'aurait jamais vu le jour sans Mrs Rowling, à qui appartiennent les personnages. J'ignore le tome 7 et une partie du 6, disons que je garde plus ou moins l'intrigue initiale mais que je modifie un certain nombre de choses. Deviation, en somme.


Notes de l'auteur:

1) Je ne suis pas anorexique, je ne l'ai jamais été, et je n'ai jamais eu de problème de santé lié à mon poids. Si je devais définir les thèmes que j'ai voulu abordés dans cette fanfic, l'anorexie ne serait pas ce qui viendrait en premier, je citerais d'abord: le mal-être adolescent, le vide existentiel, la déprime, les conséquences d'une guerre,…ainsi que l'amour et l'amitié. Je précise qu'il s'agit d'anorexie et non d'anorexie mentale (cette dernière étant (grossièrement dit) celle des mannequins qui défilent et se trouvent trop grosses).

2) J'ai écrit cette fic il y a deux ans, et à la relecture...ouh là, j'ai fais du bashing sur Harry et Hermione. C'est pas bien. A l'époque, je trouvais ça plus ou moins légitime, parce que de un, j'étais vraiment remontée contre eux, et de deux, quand je voyais le nombre de fics où c'est Ron qui est bashé et que personne ne disait rien, pire, qu'on encourageait l'auteur parce que c'est bien connu, Ron est boulet, ben, moi, j'avais plus aucun remord à montrer que ça marchait aussi quand c'était Harry et Hermione les méchants que les lecteurs se mettent à détester... Et j'en profite pour souligner le fait que j'alterne les points de vue de Ron et Draco, qu'ils ne sont pas objectifs ni matures et qu'ils peuvent exprimer des opinions réductrices sur Harry et Hermione et interpréter une dispute de manière à se poser en victimes. Je n'ai jamais dit qu'ils étaient parfaits et que ce qu'ils pensaient ou disaient était la vérité.


Mécanique

Déréglé

La mécanique de Draco

Ne marche plus comme il faut

C'est le désordre physiologique

L'organique en panique

La mécanique de Draco

Flanche à tous les niveaux

Il a le moral à zéro

Il vole sur des bas, sur des hauts

Il y a quelque chose qui cloche

Qui a rendu son monde moche

Une rébellion dans sa tête

Lui dicte des actes bêtes

Il décide de se saboter

De tout faire sombrer

Et il arrête d'huiler

Les engrenages trop serrés

Il va tout casser

Dans la mécanique de son corps

Et se traîner

Pas loin des rivages de la mort

Rien que pour briser

Le rythme merdique

De sa vie d'enfant trop gâté

Réglée comme du papier musique

Cette vie-là est un poison

Enfermé dans une grande maison


On ne sait pas toujours comment ce genre de choses commence. On sait bien que ça pourrait arriver un jour, même si on préfère faire comme si ce n'était pas le cas. Et on tient bon le plus longtemps possible en ignorant les signes avant-coureurs.

Et puis ça subvient.

C'était Noël, normalement un jour de joie. Mais essayez d'être heureux avec Lord Voldemort à votre table, pour commencer. Essayer d'être heureux tout en sachant que ce même Lord Voldemort est un sorcier maléfique extrêmement puissant et terrifiant, et qu'il attend de vous que vous éliminiez Albus Dumbledore, la seule personne dont il ait peur. Essayez d'être heureux en tenant compte du fait qu'il vous a demandé ça uniquement parce que votre père l'a déçu et qu'il a décidé que c'était à vous de payer ses erreurs, et que si vous échouez, vous et votre famille risquez les pires représailles, qu'une immense pression fait dès lors ployer vos frêles épaules car vous savez que le destin de votre père, de votre douce mère et de vous-même est entre vos fines mains d'adolescent piégé parmi des adultes qui vous manipulent. Essayez d'être heureux tout ayant la lucidité que Lord Voldemort ne conçoit même pas l'alternative où vous réussissez dans votre mission et qu'il ne vous fait ça que par cruauté et sadisme parce que pour lui, vous n'êtes qu'un petit enfant dont les souffrances seraient des plus délectables...

Draco se disait déjà qu'il n'avait pas spécialement faim, alors que Lucius (sorti d'Azkaban par le cher Lord) et Narcissa grignotaient leur dinde aux marrons avec nervosité.

Dernièrement, Draco avait essayé de tuer l'actuel directeur de Poudlard grâce à un collier ensorcelé commandé chez Barjow et Beurk, mais l'opération avait raté et c'était une jeune fille de Gryffondor, Katie Bell, qui fut victime du bijou.

Chaque regard du Lord Noir envers lui donnait à Draco l'impression qu'il allait sortir sa baguette pour lui infliger un sortilège vicieux, douloureux et humiliant. C'était logique qu'il veuille le punir, il avait échoué.

Et décidément, il n'avait pas faim.

Il tentait de se rappeler comment était sa vie avant que Voldemort ne revienne. Une vie heureuse, où il passait son temps à profiter du luxe de sa maison, de l'argent de son père, de la renommée de la famille...

Il était encore un enfant innocent, qui avait le droit de dire ce qu'il pensait à qui il voulait, parce que les adultes lui donnaient toujours raison quand il faisait le mal, cela faisait partie de son éducation.

Alors il insultait, se moquait des autres, activités tout à fait naturelles pour lui, c'étaient les petits plaisirs de la vie. Après tout, où était le mal? Il était supérieur aux autres, parce que son sang était pur, parce qu'il était riche...En tous cas, c'était ce que Lucius lui avait dit, et Draco avait entière confiance en Lucius, cet adulte qui, parce qu'il était adulte, possédait la science infuse...

C'était aussi très drôle de parler de Lord Voldemort —en l'appelant «Vous-Savez-Qui», parce qu'on ne sait jamais— et raconter aux autres élèves qu'un jour il reviendrait pour tuer tous les Sang-de-Bourbes et les Traîtres à leur sang et que les Malfoy auraient alors une position encore plus prédominante dans le monde sorcier.

Mais il ne s'était jamais vraiment imaginé que Voldemort reviendrait un jour. C'était plutôt pour faire peur à Potter et pour frimer.

Mais il fut de retour. Et ce qu'il fit n'avait rien à voir avec les fantasmes des enfants de Mangemorts.

Personne, absolument personne ne pouvait être complètement heureux si Voldemort existait pour de vrai, car cet individu était une des pires choses qui pouvaient arriver. Il n'était que haine, parlait sans arrêt de commettre des génocides, de tuer des gens, les sorciers d'origine moldue disaient qu'il leur rappelait «un certain Allemand» et ceux qui avaient le sang pur étaient morts de peur pour eux et leurs familles... y compris les Mangemorts!

Et ce terrible mage noir avait décidé que Draco Malfoy allait être son jouet.

Le pauvre Draco ne l'avait pas tout de suite compris, car c'était si grisant de croire qu'il avait été élu parmi tous les Serpentards pour servir le terrible tyran et prouver ainsi toute la noblesse de son sang!

Mais quand il comprit la vérité, ce fut une douche glacée.

Un pantin, un jouet, un morceau de viande avec lequel Voldemort avait envie de jouer avant de le dévorer, voilà ce qu'était Draco Malfoy. La gloire n'était pas au rendez-vous, comme il l'avait pensé, c'était plutôt la mort et l'humiliation.

—Mange, mon chéri, murmura Narcissa avec son sourire de mère bienveillante qui essayait de faire comme si Voldemort n'était pas présent à leur table.

Draco contempla son assiette.

«Mais qu'est-ce que je fous? Qu'est-ce que je fous dans cette vie?»

Il avait l'impression d'être passé de l'autre côté du miroir, il voyait enfin la face cachée de tout, et cela lui donnait une horrible nausée. Non, il n'avait pas faim.

Il jeta un œil discret à Lucius, celui-ci le toisait d'un air méprisant, comme pour lui reprocher d'avoir échouer avec le collier, alors que c'était précisément à cause de lui que Draco avait à faire tout ça!

Il ressentit alors une haine violente, envers Lucius, envers Voldemort, envers tous ces adultes qui jouaient sans scrupules avec sa vie et sa santé mentale, avec son amour-propre, avec son libre-arbitre, avec sa dignité...Et tout ça dans le but de défendre leurs valeurs de bourgeois basées sur l'intolérance et le mépris!

Qu'est-ce que Draco pouvait avoir fait pour mériter d'être né là-dedans? Bien sûr, à première vue, c'était une vie confortable, une vie merveilleuse où rien ne manquait...

A première vue.

Car en y regardant de plus près, on ne pouvait pas vraiment dire que Draco Malfoy était quelqu'un d'heureux et de pleinement épanoui.

La nausée était de plus en plus forte. Draco voyait à présent que tout autour de lui était une horreur totale pavée de mensonges. C'était comme si après toutes ces années de bonheur, il avait enfin ôté le bandeau qu'on lui avait mis devant les yeux à la naissance: rien, absolument rien n'était comme il le croyait. C'était douloureux, d'autant plus qu'il en rougissait de honte pour avoir attendu ses seize ans pour avoir enfin cette révélation. Comment avait-il pu se leurrer à ce point?

Tout dans sa vie était réglé d'avance, comme du papier à musique. Comme une mécanique, comme s'il n'était qu'un amas d'engrenages et de poulies, tous bien huilés, qui tournaient pour le faire fonctionner comme un pantin.

Il n'était pas le maître de sa propre vie. On décidait pour lui. Même vivre ou mourir, ce n'était pas à lui de faire ce choix: il vivrait tant que Voldemort aurait besoin de lui. Il mourra quand il ne servira plus à rien.

La métaphore de la mécanique n'était pas entièrement innocente, car depuis peu Draco faisait un cauchemar assez répétitif, dans lequel il était réellement un pantin plein d'engrenages, avec dans son dos un trou pour le remonter à l'aide d'une clef.

Les adultes se saisissaient de la petite marionnette métallique et jouaient avec, chacun à leur tour, comme des gosses qui partagent un nouveau jouet.

Lucius était le vrai propriétaire de Draco, il remontait la clef pour le faire s'animer sous le regard intrigué des autres.

—C'est mon fils, disait-il, il est bien éduqué, vous verrez, il croit tout ce que je lui dis et m'obéit au doigt et à l'œil!

—Ah vraiment? répondait Severus Rogue sarcastique, moi je trouve qu'il a l'air trop faible pour être efficace, mais bon...Il peut être divertissant, je suppose.

—Exactement, intervenait Voldemort, «Divertissant», c'est le mot! Il ne faut pas en attendre plus de lui, à mon avis...Lucius, donne-le-moi!

Lucius regardait son Lord avec appréhension, n'étant pas vraiment disposé à lui céder Draco. Il resserra l'étreinte de sa main sur le pantin.

—De toute façon, poursuivit Voldemort, tu n'as pas été un très bon copain, dernièrement! Alors je vais te donner un gage: donne-le-moi!

Et le Lord Noir arrachait le garçon métallique des mains de Lucius.

—Vous allez voir, ça va être très drôle: je vais lui faire faire des trucs dingues, ça sera encore plus amusant que de cramer des fourmis avec une loupe!

—Quoi donc? murmurait Rogue.

—Je vais lui confier une mission spéciale: il fera entrer les Mangemorts à Poudlard et puis, il tuera Dumbledore!

Le rire de Rogue éclatait alors de façon sinistre.

—Draco Malfoy est incapable de faire cela, c'est hors de sa portée...ce n'est qu'un enfant, et pas des plus brillants, qui plus est...

—Mais c'est juste pour m'amuser, voyons, Severus...

—Vous devriez me laisser faire...C'est plus prudent.

C'est alors qu'une petite fille blonde, Narcissa Black, faisait son apparition:

—Lucius! Je ne jouerai plus jamais au papa et à la maman avec toi si tu prêtes notre poupée à Voldemort, il est méchant!

—Dis donc, toi, tu t'opposes à ma volonté? sifflait Voldemort.

Narcissa avait peur, mais elle voulait récupérer Draco, même si elle ne savait pas comment s'y prendre, Voldemort invitait rarement les filles à jouer avec eux, à part Bellatrix.

—Severus, s'il te plait, gémissait-elle, dis-leur d'arrêter, ils vont casser mon bébé!

Rogue restait de marbre.

—Tu ne peux pas? Alors jure-moi que tu surveilleras Draco pour qu'il ne lui arrive rien!

—D'accord, si tu veux...,disait Rogue, quasiment à contrecœur.

La suite du rêve était très floue, Draco voyait les engrenages de sa mécanique qui tournaient comme des fous, mais pas toujours dans le bon sens. La clef sautait hors de son dos et son ventre s'ouvrait. Les engrenages s'en échappaient et allaient voler dans tous les coins sous les rires des adultes qui trouvaient ce spectacle amusant.

Et c'était vers ce moment-là qu'il se réveillait.

Il faisait fréquemment ce rêve, son subconscient ne l'avait jamais travaillé autant auparavant.

—Mange!

La voix de Lucius avait sonné comme un coup de canon.

—J'ai pas faim, dit-il.

—Mange, répéta Lucius.

Mais Draco ne voulait pas manger, sans savoir pourquoi, il avait une furieuse envie de se priver de nourriture, cela lui donnait l'impression de se venger de quelque chose. Une sournoise envie de révolte le prenait aux tripes, il ressentait comme le besoin de briser la routine, il se sentait comme en prison dans cette vie.

Il ne contrôlait rien, c'étaient les autres qui le contrôlaient, mais il voulait trouver un moyen de prouver qu'il avait encore le droit de décider pour lui-même, peu importe le point de vue.

«Si je n'ai pas faim, qu'est-ce qui m'interdit au juste de ne pas manger...si je n'en ai pas envie...J'ai le droit, non, de sauter un repas?»

—Mange! dit Lucius pour la troisième fois.

«Je peux encore contrôler mon alimentation, non?»

—J'ai pas faim! Je ne veux pas manger!

Voldemort sourcilla, mais ce n'était pas pour lui un sujet vraiment intéressant, il laissa à Lucius le soin de régler cette affaire.

—Draco, c'est ridicule, tu dois manger!

—C'est Noël, mon chéri, intervint Narcissa, partage avec nous cette joie en dégustant cette dinde!

—J'ai pas envie!

—Mais si tu ne prends pas des forces, comment vas-tu mener à bien ta mission? reprenait Lucius.

«Ma mission, c'est donc ça, son unique préoccupation, ce n'est même pas ma santé qui l'inquiète! Tout ce qui compte pour lui, c'est que je tue le vieux débris!»

Draco aurait voulu lancer à la figure de Lucius ce qu'il venait de penser, mais la présence de Voldemort l'incitait généralement à parler le moins possible. Il n'était pas certain que le Lord Noir apprécie qu'un de ses fidèles sujets fasse sa «crise d'adolescence» devant lui.

Mais Draco en était justement au point de vouloir remettre Lucius en question.

Mais il ne pouvait pas.

—Mange!

Cette fois, Lucius avait hurlé. Et Draco l'avait regardé avec des yeux effrayés.

—Je ne veux pas! lâcha-t-il, non, je ne veux pas!

Mais Lucius n'était pas du genre à se laisser faire par un gosse, de plus, en présence de son cher Lord, il avait plus que jamais envie d'asseoir son autorité sur sa famille. Draco n'avait pas à le contredire.

Il sortit sa baguette et la pointa sur le fruit de ses entrailles.

—Si tu ne manges pas, je te jette le sort de Doloris !

Draco se cramponna nerveusement à la nappe. Voldemort jubilait, le spectacle l'amusait beaucoup.

«Il va...vraiment me faire ça?»

Draco se doutait que Lucius n'irait pas jusqu'à utiliser un Impardonnable sur son propre fils, mais s'il voulait se faire bien voir de Voldemort, il fallait faire comme si c'était le cas. Et Draco devait soutenir son père parce que c'était son père. C'était son devoir.

Alors il se força à manger, contre son gré, pour éviter tout incident diplomatique.

Chaque bouchée lui sembla un supplice, la nausée lui prenait douloureusement les sinus, il s'attendait à vomir à chaque seconde. Et Lucius le regardait satisfait, triomphant.

Il y eut un énorme silence pendant que Draco vidait son assiette. Lucius avait arrêté de toucher la sienne comme pour vérifier que son fils n'allait pas tricher. Narcissa gardait son calme tant bien que mal et continuait à grignoter une pomme de terre rissolée même si elle aussi semblait se forcer. Et Voldemort dégustait un verre de grand cru presqu'en ricanant.

Quand Draco eut fini, le visage de Lucius se détendit et il se saisit lui aussi de son verre pour se resservir en vin. Quant à Draco, il se sentait encore plus nauséeux, il avait l'impression qu'on venait de le relâcher après une séance de torture, et qu'on venait de violer un de ses droits fondamentaux.

—Je...Je vais me coucher, dit-il.

Les adultes semblèrent ne pas trouver à y redire et il put partir à l'étage du manoir. Il monta les escaliers et gagna sa chambre. Il se saisit de son pyjama et l'enfila. Ensuite, il se dirigea dans la salle de bain et entreprit de se brosser les dents pour ôter le goût de dinde farcie de sa bouche.

Alors qu'il venait de recracher l'eau après s'être gargarisé, il contempla sa brosse à dent toujours pleine de mousse.

Le corps humain est aussi une mécanique, songea-t-il. Une mécanique biologique et chimique. Comme tous les humains le font un jour ou l'autre, il se fit la réflexion que Dame Nature était une artiste et une ingénieure de talent, un être humain était une mécanique fabuleuse et complexe, avec ses muscles, ses os, ses hormones, ses influx nerveux, ses gènes,...

Et s'il mettait un bâton dans les rouages de cette mécanique? Pour la faire dérailler? Comme ça, au moins, ce serait la preuve qu'il a encore le contrôle de quelque chose! S'il ne pouvait plus contrôler sa vie, il contrôlerait son corps! Pourquoi ne pas le priver de carburant? De toute façon, il avait tellement la nausée qu'il pensait ne plus avoir envie de manger pendant au moins un siècle.

Et c'était Lucius qui l'avait forcé à se nourrir, et Draco avait ressentit cela comme une défaite de plus...Non! Le paternel n'avait pas à décider pour lui! Maintenant, c'était à son tour de prendre les rennes!

Il saisit fermement sa brosse à dent et introduisit dans sa bouche le côté sans poils, précautionneusement et peu sûr de lui, il l'enfonça tout au fond de sa gorge —il avait entendu dire que c'était ce que faisaient les mannequins qui surveillaient un peu trop leur ligne. Le plastic toucha alors sa luette et aussitôt il ressentit un violent haut-le-cœur. Son estomac se contracta et renvoya dinde, marrons, pommes de terre rissolées et salade vers le haut. Il retira promptement la brosse à dent de son gosier et expulsa tout son repas hors de lui, le corps parcouru de soubresauts et de hoquets répugnants.

Ce fut pénible, mais une fois qu'il n'eut plus rien d'autre à vomir qu'un mélange d'eau, de mucus et de suc, il ressentit cela comme une victoire. Il dégagea son front en sueur d'une de ses mèches blondes et entreprit de nettoyer l'évier, se faisant la réflexion que la prochaine fois, il vaudrait mieux faire ça dans la cuvette des WC, c'était plus pratique.

Une fois qu'il eut tout lavé, il se brossa à nouveau les dents, pour se débarrasser du goût immonde. Il se lava les mains et le visage avec de l'eau très froide. Puis il alla se coucher.

«Ça y est. J'ai déréglé ma mécanique. Plus rien ne pourra m'arrêter. Je contrôle.»


Voilà pour le premier chapitre, qui sonne un peu comme un prologue.