Je regrettes vraiment de ne plus pouvoir écrire comme avant. Plus le temps, la tête prise par toutes sortes d'obligations... Mais écrire restera toujours un plaisir à mes yeux, et jamais je ne renoncerai à ce hobby. Je remercie les lecteurs pour leur patience infinie. Voilà la suite de Full Little Merman, avec en prime une petite annonce : en définitive, il reste encore un chapitre et l'épilogue après celui-ci. La partie de l'histoire qui va suivre m'a demandé beaucoup de réflexion, je l'ai recommencée au moins quatre fois avant de me sentir satisfaite, et je l'ai séparée du reste pour mettre l'accent dessus. J'espère que vous prendrez plaisir à la lire, et je vous dis à la prochaine pour la suite ! Le combat final approche !
Une brume épaisse recouvrit le champs de vision du blond, effaçant sa mère. Il resta un instant interdit face à ce phénomène avant de commencer à avancer prudemment. Il redouta un mauvais coup de Dante ou d'Envy avant de se rappeler sa condition. Quoi qu'il apprenne, il ne pouvait plus faire grand-chose maintenant. Il chassa le souvenir des coups de poignard pour mieux réfléchir. Peut-être que tout ce qu'il se passait avait une explication logique !
Un drôle de bruit finit par se faire entendre. Edward ne tarda pas à se rendre compte qu'il était causé par ses propres pas. Le son lui évoqua la fois où, lors d'une ballade en ville avec Roy, il s'était soudain mis à pleuvoir et ils ne purent éviter de se mouiller les pieds dans des flaques.
Le voile de fumée se dissipa et l'adolescent constata avec stupeur qu'elle dévoilait face à lui une étendue d'eau gigantesque. L'océan à n'en pas douter. Et il parvenait à se tenir debout dessus...
La peur le submergea. Venait-il d'atterrir dans une sorte de paradis censé représenter l'endroit où il avait vécu la plus grande majorité de son vivant ? Il n'osait plus marcher. Il ne se sentait pas prêt à l'intégrer. Il chercha Trisha des yeux et aperçut une forme au loin qui se rapprochait. Une forme loin d'être humaine. Celle d'un bateau. Un navire imposant, semblable à celui qui avait transporté son prince le jour où il l'avait rencontré.
- Je comprends plus rien, murmura Ed. Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Ouah ! Magnifique ! Je me demandes si je peux jeter un œil de plus près...
Si on oubliait son état , on aurait pu croire que notre ondin frôla la crise cardiaque. Une sirène venait d'émerger sa tête de l'eau non loin de lui et regardait le bateau avec des yeux brillants. Edward reconnu les traits de sa mère et acheva de sombrer dans la confusion la plus totale. Une voix, douce et apaisante, se chargea de le rassurer.
- Bienvenue dans mes souvenirs, mon chéri. Je penses que tu comprendras mieux mon histoire en la voyant ainsi.
Le jeune homme se demanda pourquoi elle ne l'avait pas prévenu plus tôt. Il aurait été quitte de se sentir désorienté. Il se jura de le lui dire une fois cette virée dans le passé achevée. Pour l'heure, il fallait se montrer attentif.
Il observa Trisha s'acharner à grimper jusqu'au pont du bateau et ne put s'empêcher de sourire lorsqu'elle atteignit son but, essoufflée mais enthousiaste. Il sut alors que sa curiosité naturelle envers les humains lui venait d'elle. Il pensa avec fierté qu'il avait au moins hérité cela de sa mère, à défaut d'avoir les traits d'un homme dont il ne connaissait rien. Cette pensée l'assombrit quelque peu, bien qu'il n'eut pas vraiment le temps de ressasser ses vieux démons. On venait de jeter un filet de pêche sur la jeune sirène. La pauvre ne s'était pas montrée aussi prudente que son fils et des marins l'avaient repérée.
Edward s'empressa de chercher à voir ce qu'il se passait à présent sur le bateau en effervescence. Sans vraiment chercher à comprendre comment, il s'y retrouva en un éclair. On entourait la captive en s'échangeant des murmures stupéfaits et moqueurs. Certains pêcheurs cherchaient à la toucher avec un bâton comme s'ils risquaient de se faire mordre. Cette vision fit bouillir notre blond de l'intérieur. Il aurait volontiers remis ces insolents en place pour défendre sa mère, tremblante et en pleurs.
Une voix, grave et autoritaire, se chargea de ramener l'ordre. Un homme venait de sortir de la cabine du capitaine, cherchant à savoir pourquoi l'équipage était devenu aussi bruyant. Les marins s'écartèrent aussitôt pour lui montrer leur trouvaille. La Trisha du passé et Edward le regardèrent s'approcher avec la même pensée. Il en imposait avec cette grande stature et ce regard sévère. Ed ne tarda pas à remarquer que s'il avait pu devenir adulte, il serait son portrait craché. L'individu possédaient les mêmes yeux dorés et la même chevelure que l'adolescent, retenue par une queue de cheval. Une pensée absurde lui vint à l'esprit. Et si...
- Sir Hoheneim ! Une sirène ! Ces créatures existent !
L'homme venait d'arriver face à la prisonnière. Il se mit à son niveau pour mieux la détailler du regard un bref instant. Trisha ne pleurait plus mais ses tremblements s'étaient intensifiés. Elle avait compris qu'il dirigeait ce groupe de pêcheurs mais elle n'osait implorer sa remise en liberté. Hoheneim croisa son regard apeuré mais ne montra aucune émotion particulière. Il se contenta d'ôter son long manteau pour le lui tendre.
- Vous semblez transie de froid, expliqua-t-il à la sirène stupéfaite d'une voix neutre.
Edward regardait la scène avec une boule au ventre. Elle confirmait ce qu'il avait pensé l'espace d'une seconde, mais restait à savoir s'il avait raison, et comment cela avait-il pu être possible !
À nouveau une brume se leva pour tout recouvrir. Cette fois, le jeune homme ne bougea pas et attendit la suite des événements. Le prochain décor où il se retrouva fut une pièce assez sombre, sans fenêtres. À la vue des étagères chargées de livres et d'instruments étranges, des parchemins représentant des cercles de transmutation qu'il n'avait encore jamais vu dépliés sur un bureau, Edward en déduisit qu'il s'agissait d'une sorte de laboratoire.
- Je suis prête. J'ai confiance en toi, je sais que tu vas y arriver.
La voix de sa mère lui parvenait de derrière une des étagères. Lorsqu'il s'avança pour découvrir à qui elle parlait, il découvrit avec horreur qu'elle se trouvait dans une sorte d'aquarium placé sur un cercle de transmutation. Elle s'adressait à l'homme aux yeux dorés avec un sourire aux lèvres, loin de paraître effrayée. Hoheneim posa une main sur le verre qui les séparait.
- Trisha...
Il avait prononcé son nom avec une douceur infinie. Edward sut pour de bon que cet homme était celui que sa mère avait aimé. Ce qu'il voyait, c'était une vision de ses parents. Il prit conscience qu'il rencontrait son père par le biais de ces souvenirs. Un humain, doublé d'un alchimiste. Lui qui pensait jusqu'alors que leur paternel était un ondin irresponsable qui avait fui une vie de famille dont il ne voulait pas !
Il regarda Hoheneim sortir une pierre rouge sang de sa poche, de la taille d'un caillou pouvant tenir dans la paume de sa main. Il la fixa un instant comme s'il l'évaluait puis parut déterminé.
- Très bien. Je vais commencer.
Il se plaça en dehors du cercle, referma son poing sur la pierre qu'il tenait, puis se concentra. Une lumière vive se dégagea aussitôt de sa main et il entreprit de se baisser pour activer le cercle de transmutation sur lequel reposait l'aquarium. Celui-ci s'illumina à son tour, aveuglant Edward qui se protégea les yeux. Des gémissements de douleurs commencèrent à se faire entendre, provenant de son centre. Le blond chercha à distinguer ce qu'il se passait mais tout ce qu'il vit, c'est qu'Hohenheim faisait de son mieux pour les ignorer. À le voir torturé par les cris de Trisha mais résolu à continuer, Edward comprit que le processus ne devait en aucun cas être interrompu. Il ne cessa la transmutation que lorsque la voix de la sirène se fut évanouie. Le flash de la réaction alchimique se dissipa et l'homme se précipita aussitôt à la recherche d'un objet avec lequel briser l'aquarium.
Edward, stupéfait, ne pouvait maintenant plus décrocher son regard de celui-ci. Le niveau de l'eau avait été calculé pour qu'elle puisse à l'occasion en émerger sa tête, mais son corps se laissait à présent entrainé vers le fond. La jeune femme avait perdu conscience à l'issue de la transmutation.
Hohenheim s'arma de la chaise qui trainait devant son bureau et s'en servit pour lui éviter la noyade. Il soutint son corps inerte et l'appela doucement. Il ne demeura pas longtemps inquiet. Elle respirait. Faiblement, mais elle respirait. Son visage exprima néanmoins un grand soulagement quand Trisha ouvrit enfin les yeux et lui sourit.
- Je... Ca a marché ? demanda-t-elle dans un murmure.
- Regarde par toi-même, lui répondit Hoheneim sur le même ton.
Il l'aida à se redresser légèrement pour qu'elle puisse contempler avec admiration le résultat de l'expérience. Les yeux écarquillés, Trisha s'amusa à bouger les deux jambes qui remplaçaient désormais sa queue de poisson.
Des larmes commençaient à couler sur les joues d'Edward lorsque le brouillard se leva à nouveau. Le jeune homme se laissa tomber à genoux tandis que tout s'effaçait autour de lui. Il découvrait beaucoup de choses d'un seul coup, et qui plus est trop importantes pour ne pas le secouer. Son père s'avérait être humain, sa mère le fut aussi par un temps grâce à lui. Il pensa à Alphonse, sans doute encore en train de se battre dans la caverne de Dante, qui ignorait appartenir à demi au monde terrestre tant adulé par son ainé. Cela lui fera sans doute un choc aussi grand que le sien si jamais il l'apprend un jour, pour sûr ! Restait à savoir pourquoi leur mère était retournée dans l'océan pour les élever, et non avec Hohenheim.
Le prochain souvenir de Trisha allait lui apporter la réponse. Il pouvait maintenant voir face à lui la plage où devait encore se trouver son corps à l'heure qu'il est, non loin du palais. Sa mère se tenait au bord l'eau, face à Hohenheim, les yeux rougis. Dans ses bras, un bébé dormait innocemment, enveloppé dans un linge. Un deuxième enfant, plus grand, restait accroché à sa robe, tenant à peine debout par ses propres moyens. Edward se voyait bambin. Il assistait sans rien pouvoir faire au moment où sa famille s'apprêtait à se déchirer. Il le devinait sans peine face aux larmes de sa mère, à l'air grave de son père.
Hohenheim posa ses mains sur les épaules de sa femme. Trisha secoua encore une fois la tête dans une ultime tentative de le convaincre de ne pas partir.
- Je ne peux pas t'abandonner comme ça ! Je t'en supplies, réfléchissons à un autre moyen ! supplia-t-elle.
Son mari resserra sa prise sur ses épaules. Il comprenait sa douleur, mais il ne voyait rien d'autre pour les écarter du danger.
- Jamais je ne la laisserais s'en prendre à toi, à Edward et Alphonse ! Trisha, n'as-tu pas vu par toi-même que Dante est prête à tout pour obtenir ce qu'elle veut ?
Les larmes recommencèrent à couler sur les joues de la jeune femme. Elle ne pouvait pas oublier le combat qui avait ravagé leur maison. Elle avait vu son mari se battre avec l'alchimie pour leur permettre de fuir jusqu'ici. Elle savait qu'elle garderait à jamais dans sa mémoire le visage de cette sorcière qui était venue récupérer les travaux de son mari. Elle s'en voudra toute sa vie de lui avoir ouvert la porte, peu méfiante face à son grand âge apparent.
- Mais je peux peut-être t'aider ! insista Trisha. Tout seul, tu risques de...
- Savoir ma femme et mes fils à l'abri de sa folie ne pourra que me garantir la victoire ! Je ne parviendrai pas à me battre si je doutes sur votre sécurité. Elle ignore ta véritable nature. Tout ce qu'elle sait, c'est que j'ai réussis à créer une pierre parfaite. Si tu redeviens sirène et que tu emportes Ed et Al avec toi, elle ne saura jamais où vous vous trouvez !
Ses mains vinrent toucher les joues humides de son épouse. Il colla son front contre le sien.
- Fais-le. Pour moi. Pour eux. Je t'en prie. Je reviendrais te chercher une fois que je l'aurais vaincue une fois pour toute, je te le promets.
Ils s'échangèrent un baiser. Dans les bras de Trisha, Alphonse commençait à se réveiller. Le petit Edward de l'époque, lui, continuait de lever la tête vers ses parents sans comprendre ce qu'il se passait. L'adolescent qu'il allait devenir bien des années plus tard, témoin de la scène, serrait les poings. De rage et de douleur. Parce que lui savait que cette promesse ne sera pas respectée. Il connaissait les grandes lignes de la suite et se douta que sa mère allait juger inutile d'aller plus loin.
Lorsqu'il se retrouva à nouveau dans l'étendue immaculée de son arrivée, à la frontière entre la vie et la mort , il attendit. Sa mère réapparut face lui quelques instants plus tard, un sourire triste sur le visage. Elle culpabilisait d'avoir montré tout cela à son fils, mais elle pensait aussi que cela était la meilleure solution pour en venir au plus important.
- Dante fut autrefois une conseillère du roi. Bien entendu, elle comptait prendre le pouvoir mais déjà à cette époque ton père se dressa contre elle. Je ne savais rien de cette histoire jusqu'au jour où elle se présenta chez nous. Hohenheim la croyait morte durant son exil et il n'avait alors pas jugé utile de me faire part de cette histoire.
- Mais qu'est-ce que cette vieille peau voulait à Ho... à papa ?! s'exclama Edward. C'est à propos de ce caillou rouge dont il s'est servi pour te transformer en humaine ?
- Oui. Ce que tu as vu est une pierre philosophale, répondit aussitôt Trisha.
- Une pierre philosophale ? Mais ... Elle n'est mentionnée quand des livres sur les légendes ! Tous ceux que j'ai lu au palais disent la même chose : c'est un mythe. Des alchimistes ont tenté de la créer sans succès, et ce depuis toujours !
- Ton père fut le premier à réussir. C'est d'ailleurs parce qu'il voulait atteindre ce but que nous avons pu nous rencontrer. Il y a dix sept ans, il s'était présenté au roi en lui disant se sentir capable de l'exploit. Mais il lui fallait du matériel, un laboratoire, et un accès à la bibliothèque du palais. À la fin de son audience, on le nomma Alchimiste royal. il s'était déjà forgé une réputation et on avait décidé de lui faire confiance. En échange du soutien de Sa Majesté, il devait garder le secret de cette expérience et en réserver le résultat pour lui-même et la famille royale. Il me raconta que les journées de recherches furent longues, qu'il manipula bon nombre de produits à en risquer sa santé, mais que cela paya en quelques mois. Restait à la tester. Mais pas en effectuant une transmutation bénigne, insignifiante. Une transmutation pour laquelle l'efficacité de la pierre ne ferait aucun doute. Essayer là où on échouait.
Edward comprit aussitôt.
- Modifier un être vivant...
Trisha acquiesça.
- Le roi refusa qu'il la teste sur lui-même ou sur l'un de ses sujets. L'existence de la pierre ne devait pas être ébruitée. Il eu alors l'idée de se servir de poissons. Il compta en rendre viables sur terre en utilisant l'alchimie. Mais comme tu le sais, il trouva tout autre chose lors de sa journée de pêche.
Choqué, Edward sentit l'estime pour son père baisser en flèche. Sa mère s'empressa d'altérer sa colère.
- Ne crois pas qu'il m'aie traitée tel un vulgaire cobaye ! Il se montra très vite prévenant et il me laissa le choix de l'aider à prouver sa réussite. Si je refusais, on me relâchait aussitôt ! Jamais il ne me menaça pour que j'acceptes. Je le fis de moi-même parce que j'étais trop attirée par le monde humain pour ne pas saisir l'opportunité d'en faire partie. Tu as hérité de cet intérêt d'ailleurs, fit-t-elle remarquer.
Edward, le rouge aux joues, ne pouvait nier cette évidence. Mais tout de même, l'idée qu'Hohenheim avait peut-être un tant soit peu songé à sa mère comme étant un sujet d'expérience le dérangeait fortement.
- Mon chéri, Dante veut cette pierre à tout prix. Ton père, malgré tous ses efforts, a été vaincu. Et elle est parvenue à lui extirper de force tout ce qu'il savait à l'aide d'un sort très puissant avant de le tuer. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il ne se présente pas à toi comme je le fais. Encore aujourd'hui, la honte le ronge. Pardonnes-lui cette absence...
- Je comprends, fit Ed en baissant la tête, songeur. Moi aussi je n'arrives pas à me pardonner mon échec. Maintenant, tout est fini par ma faute.
Trisha posa ses mains sur les épaules de son fils aîné.
- Non, il n'est pas encore trop tard ! affirma-t-elle, sincère.
Edward s'apprêtait à lui demander pourquoi lorsqu'un chant, lointain, se fit entendre autour d'eux. Il ne parvenait pas à en localiser la source. Sa mère continuait de le regarder en souriant alors, qui chantait donc cet air ? La main douce et chaude de sa mère sur sa joue le ramena à l'instant présent.
- Edward, mon chéri, il est temps de se quitter. Je suis fière de toi, ton père aussi. Nous nous reverrons un jour, mais pas aujourd'hui. Courage !
Avec un dernier sourire, sa mère disparut. Tout comme la brume et la lumière. Tout redevint noir, pesant. Le blond sombra à nouveau dans l'inconscience sans parvenir à résister.
Il peina à se redresser. Les membres de son corps lui paraissaient lourds et des courbatures le firent grincer des dents. Il se sentait vaseux, fatigué. Il réagit à peine quand une forme se jeta littéralement sur lui pour l'étreindre avec force. Il cligna des yeux à plusieurs reprises pour mieux voir.
Il reconnut Winry. La jeune sirène pleurait toutes les larmes de son corps, répétant son prénom quand elle n'était pas secouée d'un sanglot. Alphonse aussi se laissait aller à pleurer, assis à côté d'eux. Lorsqu'il recouvra tous ses esprits, la première préoccupation d'Edward fut leur état. Son petit frère et sa meilleure amie avaient des traces de morsures et des bleus sur le haut de leur corps. La mémoire lui revint d'un seul coup. Ses premiers mots, exprimés d'une voix enrouée mais empreinte d'un grand soulagement, fut :
- Vous vous en êtes sortis...
Winry le relâcha mais ne cessa pas pour autant de verser un torrent de larmes.
- Crétin, idiot ! Préoccupes toi d'abord de toi-même ! On a eu si peur ! Oh, Ed...
Elle revint se blottir dans ses bras. Le blond prit conscience alors qu'il était revenu dans le monde des vivants. Son corps endolori le lui prouvait, ainsi que la présence de son frère et de Winry. Mais par quel miracle ? Il posa un regard perdu sur Al qui renifla et répondit à sa question muette :
- On a bien cru ne pas être arrivés à temps. Tu... Tu étais dans un tel état ! Même si ça paraissait inutile, on a voulu te guérir avec nos voix. On a chanté, chanté...
Les yeux de son cadet redevinrent humides au souvenir de la découverte du corps mutilé d'Edward.
- Tu ne te réveillais pas... On a continué de le faire quand même, ne serait-ce que pour faire disparaître tes plaies.
Edward comprit que c'était leur chant qui l'avait sauvé. Il trouva cela très ironique. Cette situation avait un goût de déjà-vu, si ce n'est que cette fois il avait la place de victime. D'ailleurs, l'image de son bourreau lui revint en tête et il chercha à se relever. Il y parvint l'espace d'une seconde mais retomba bien vite sur ses genoux. Que pouvait-il espérer faire de plus pour le moment, lui qui était à l'article de la mort quelques minutes plus tôt?
- Où est Envy ?parvint-il à demander. C'est lui...qui m'a fait ça.
Alphonse et Winry se regardèrent avant d'avouer qu'ils ne l'avaient pas vu lorsqu'ils étaient montés à la surface. Une fois son sadisme comblé, il avait dû retourner auprès de sa mère pour se vanter de son exploit macabre. C'est ce que pensa le blond, et il n'en douta pas. S'il n'agissait pas vite, Roy et son royaume étaient perdus. Comment Maes s'en sortait-il face à Dante? Il n'en savait rien. Mais même si le valet parvenait à retenir la sorcière, il ne pouvait pas se permettre de se reposer très longtemps. Il s'efforça de mettre de l'ordre dans ses idées.
L'hypnose de Roy. Envy et Dante réunis. Voilà les deux facteurs à éliminer pour se garantir la victoire. Le prince devait être craint de ses ennemis pour qu'ils aient attendu de pouvoir le soumettre à leur emprise avant d'agir. S'il se joignait à eux pour le combat, la situation se renverserait sûrement. Encore plus s'ils réussissaient à séparer le fils et la mère. Cette étape avait d'ailleurs une double importance car Edward comptait bien récupérer ce qu'on lui avait volé et s'en servir contre eux. La rage de vaincre ne tarda pas à lui inspirer un plan.