Titre Français : Transcendance

Titre Anglais : Transcendence

Auteur : Firesword

Ancienne traductrice : Melhuiven

Traductrice : Daiya

Bêta lectrice et correctrice : Eni

Rating : PG - 13

État de la fic en anglais : 20 chapitres (complète)

État de la fic en français : 12 chapitres

En cours : 13, 20.

Ce chapitre a été traduit par Melhuiven et corrigé par Eni

Disclaimer : Aucun des personnages ne nous appartienne (ils sont à JK Rowling comme vous le savez tous, n'est ce pas ?), ni même l'histoire que nous ne faisons que traduire. Nous remercions Firesword pour nous faire partager son œuvre, et surtout nous remercions Melhuiven qui nous a permis de reprendre sa traduction, ainsi que ces chapitres déjà traduits.

Paradise Of Readers vous souhaite de joyeuse fêtes

Et vous embrasse très fort

Joyeux noël !!!!

Bonne lecture

Eni et Onarluca

Chapitre 1 : Fin du dernier trimestre

Juin 1997

Tout était calme dans le dortoir des garçons, on n'entendait que le bruissement des vêtements qu'on était en train de plier et les doux claquements du bec d'Hedwige qui nettoyait ses plumes avec délicatesse. La chambre était éclairée par une bougie musicale qui voletait autour la pièce, et un faible rayon de lune filtrait à travers la fenêtre.

Un garçon à la silhouette mince, les cheveux d'un noir corbeau, qui lui arrivaient jusqu'à mi-cou, s'assit calmement sur son lit pendant qu'il pliait ses vêtements d'une façon impeccable. Habituellement, le Garçon-Qui-A-Survécu aurait jeté ses vêtements restants, ses livres, et Merlin sait quoi d'autre dans sa malle de façon peu cérémonieuse. Ce jour-là cependant, Harry Potter semblait considérer cela comme une tâche assez relaxante, et il laissait son esprit dériver tandis que ses mains pliaient automatiquement chemises, pantalons et robes. Il fut surpris quand ses doigts rencontrèrent de la soie, et ouvrit de grands yeux en découvrant une chemise émeraude foncée.

Allons bon, depuis quand est-ce que je porte des chemises vertes ? Oh… Je me souviens ! C'est Hermione qui me l'a offerte. Elle devrait faire plus attention aux couleurs en ce qui concerne les vêtements. Du rose foncé pour Ginny, afin de mettre en valeur son teint pale, et du noir pour son Ron, parce que d'après elle ça le grandit. Remarque, je dois admettre qu'il a plus d'allure en noir que dans les pulls violets de Mme Weasley. Mais je me demande pourquoi elle m'a acheté de l'émeraude foncée au lieu d'un vert identique à celui des Serpentard. Le leur met bien mes yeux en valeur… Mais peut-être qu'Hermione a choisi cette couleur par rapport à celle de mes cheveux.

Harry sourit tandis qu'il rangeait sa chemise désormais pliée avec ses autres affaires. Son esprit continuait à dériver.

Bien que mes nouvelles lunettes paraissaient ridicules quand je portais cette chemise à Noël.

Harry soupira et ses lèvres s'étirèrent en un demi-sourire.

Peut-être que ma myopie est un contrecoup du sortilège que m'a lancé Voldemort. Au moins, je n'ai pas l'air trop naze avec ces lunettes là, c'est déjà ça.

Il vérifia le contenu de sa malle et fut finalement satisfait de son travail. Harry n'avait pas remarqué la grande silhouette qui l'attendait silencieusement, adossée contre l'encadrement de la porte, jusqu'à ce qu'une voix le sorte de ses songes.

« Tu vas descendre dîner Harry ? » demanda la voix poliment.

Harry se crispa, mais il fut soulagé en reconnaissant cette voix riche et grave comme étant celle qu'un certain préfet aux cheveux roux. Harry se redressa et se tourna face à Ron, indiquant sa réponse d'un léger mouvement de tête.

Ron soupira et s'avança à grandes enjambées vers son ami.

« Tu es, » le jeune homme posa ses grandes mains musclées sur les épaules de son ami et y appliqua une brève pression « Le con le plus borné qu'il m'ait été donné de rencontrer durant les dix-sept années de ma courte vie. » Ron lâcha doucement son ami, -qui était légèrement plus petit que lui- et se passa la main dans les cheveux. « Qu'est-ce qu'on est supposé faire de toi Harry ? »

« Je ne sais pas, » répondit Harry d'un ton léger, avant de se mordiller pensivement les lèvres. « Peut-être… Me donner un bon coup de poing dans la gueule, m'enfermer dans un sac à patates, jeter des pierres dedans et me balancer à la mer ? » suggéra t-il doucement.

« Merlin ! C'est une blague ? Va te faire foutre, Harry ! Tu n'es pas drôle ! » Ron fit semblant d'être blessé mais intérieurement, il était heureux de voir enfin Harry se dérider.

Même si c'est la fin de notre sixième année…

Durant toute la sixième année, Harry s'était comporté d'une façon étrange. Le meilleur ami de Ron avait préféré se tenir à l'écart des autres, à ruminer ses sombres pensées. Ron, lui au moins, comprenait pourquoi son ami ne parlait pas souvent. Il savait que Harry était toujours en deuil à cause de la perte de son parrain, et dans un pacte silencieux, lui et Hermione s'étaient mis d'accord pour ne pas importuner Harry avec ça, sauf s'il abordait lui-même le sujet. Ron regardait son ami tandis qu'Harry réarrangeait les livres dans sa malle.

Ron réprima le soupir qui menaçait de lui échapper tandis qu'il observait son ami occupé avec ses bagages. Voyant que Harry était absorbé par sa tâche, il laissa son esprit vagabonder vers le souvenir des évènements déroulés depuis qu'ils avaient quitté King's Cross l'été passé.

L'été 1996 était passé vite. Ron et Hermione envoyaient fréquemment des hiboux à Harry, mais recevaient les réponses de ce dernier lorsqu'ils n'en attendaient plus. L'été fut assez pauvre en évènement, en dépit du fait que Voldemort restait caché quelque part, que ses Mangemorts étaient toujours en liberté, et que les Détraqueurs étaient dehors, festoyant des tourments qu'ils infligeaient à d'innocents Moldus. Heureusement, certains sorciers et sorcières (et un bon nombre de Cracmol) gardaient un œil sur le monde moldu, et ils constatèrent que le nombre de personnes consultant des psychiatres avait dramatiquement augmenté. Faire en sorte que les activités des Détraqueurs passent inaperçues aux yeux des Moldus ne fut pas une mince affaire, et beaucoup de personnes travaillant au Ministère firent d'elles-mêmes de nombreuses heures supplémentaires.

Septembre était finalement arrivé, ainsi que la rentrée scolaire. La nouvelle du décès de Sirius était encore le principal sujet de conversation des élèves dans la Grande Salle et les couloirs, et Ron ressentait des envies de meurtre envers les élèves qui accusaient ouvertement Harry d'être le seul responsable de la mort de son parrain. Harry souriait donc rarement, et tout le monde eut un choc -en particulier McGonagall et les Gryffondors- lorsque Harry démissionna du poste d'attrapeur. Ce jour-là fut un enfer pour Harry mais il ne revint pas sur sa décision. Bien sûr, personne n'osa demander au Garçon-Qui-A-Survécu pourquoi il ne voulait plus faire partie de l'équipe.

Au cours de la semaine précédent Halloween, un groupe de Mangemorts tenta plusieurs attaques, prenant pour cibles principales un groupe d'Aurors et les membres de l'Ordre. Alastor Maugrey trouva la mort durant le combat, alors qu'il essayait de protéger Kingsley Shacklebolt d'un sortilège mortel.

Charlie et son groupe de chevaucheurs de dragons furent attaqués eux aussi mais ils en revinrent indemnes, alors que leurs attaquants furent gravement brûlés, et se retrouvèrent poursuivis par d'innommables Créatures Noires qui étaient attirées par leurs chairs brûlées, tel des vautours par la mort.

Les Mangemorts s'infiltrèrent aussi dans le château de Poudlard et tentèrent d'assassiner Celui-Qui-A-Survécu, et cette fois Voldemort était là.

Pendant l'altercation, les intrus prirent la fuite (Voldemort était sain et sauf), bien que Ginny, terrifiée, ait transformé l'un d'eux en quelque chose de totalement méconnaissable. Harry était inanimé, il saignait à beaucoup d'endroits différents, comme s'il avait été attaqué par une bête féroce complètement déchaînée. Heureusement, Lupin (le Loup-garou avait réintégré le poste de professeur de DCFM) était là avec le reste du groupe et ils transportèrent rapidement Harry à l'infirmerie, ignorant les regards choqués de McGonagall, Rogue, et des autres élèves.

Harry resta inconscient pendant neuf jours, et, aussi incroyable que cela puisse paraître, Hermione avait même surprit Rogue au chevet du jeune homme. Ron avait été légèrement surpris lorsqu'ils avaient appris que le Maître des Potions était profondément affecté par la mort de l'ancien Auror.

Quand Harry fut finalement remis sur pieds, il refusa tout simplement de se mêler aux autres élèves, évitant la bibliothèque aux heures pleines, ne sortant pas dans la cour durant les récréations, et il n'assista même pas à la finale de Quidditch. L'équipe de Poufsouffle, qui avait battu celle de Gryffondor en demi-finale, écrasa littéralement les Serpentard lors de la finale et gagna la Coupe. Harry descendait rarement dans la Grande Salle pour le dîner depuis que les rassemblements d'élèves s'y faisaient plus nombreux. Hermione n'était pas dupe, elle savait pourquoi Harry se comportait bizarrement, mais elle semblait avoir décidé de ne pas lui en parler.

Ron revint à la réalité lorsqu'Harry ferma sa malle d'un geste sec. Heureusement pour Ron, son ami n'avait visiblement pas remarqué qu'il avait la tête dans les nuages. Le jeune homme demanda à Harry d'une voix suppliante « Alors… Tu dors ici cette nuit ou tu préfères retourner dans cette pièce ? »

« Ron, tu plaisantes ? » répondit doucement Harry, ses yeux émeraude plein de tendresse. « Comment est-ce que je pourrais dormir alors que vous ronflez tous les quatre comme une vieille Ford Anglia ? » Un grand sourire éclaira son visage, et un cri étouffé sorti du corps de l'adolescent lorsque son meilleur ami lui balança un oreiller en pleine figure. Toujours souriant, Harry pointa sa baguette sur l'oreiller et murmura « Wingardium Leviosa ». L'oreiller retourna en douceur sur le lit de Neville.

Harry regarda pensivement son lit, puis sa chouette, avant de pousser un long soupir. « Même si je voulais dormir avec vous, je ne sais pas si j'oserais prendre le risque de vous réveiller en pleine nuit à cause de mes cauchemars… » déclara t-il le regard légèrement voilé.

« Mais - » le beau visage de Ron se tendit, alors qu'il réfléchissait. « - Je pensais que cette potion que te donnait Rogue – Bon sang ! Comment elle s'appelle déjà ? »

Harry pencha la tête vers la droite, un peu amusé par le comportement de son meilleur ami. « La potion de sommeil ? » suggéra t-il malicieusement.

« Merde ! Je me demande si Ginny n'aurait pas mélangé mon jus de citrouille de ce matin avec une des potions Oublie-tout de Rogue ! » s'exclama Ron, la voix teintée de suspicion.

« Ou peut-être que tu es tout simplement préoccupé par le fait que 'Mione vienne passer un mois chez toi » répondit Harry avec un large sourire. Le visage de Ron tourna inévitablement à l'écarlate, et le jeune homme marmonna quelque chose d'inintelligible.

Puis Ron reprit la parole d'une voix plus claire. « Ouais, d'ailleurs, 'Mione va me tuer quand elle va voir que j'ai échoué à ma mission. L'objectif était de t'attraper, de te hisser sur mon épaule et de t'emmener en bas pour dîner. Tu ferais mieux de manger tout ce que Winky va t'apporter, ok mec ? » dit Ron d'un air sérieux, ce qui fit rire Harry. Ça méritait un sourire de la part de Ron, et les deux garçons s'étreignirent chaleureusement. « Ça fait du bien de te retrouver, mec. »

Harry pressa amicalement les épaules de son meilleur ami avant de relâcher son étreinte. « Je sais » acquiesça Harry, plantant ses yeux dans ceux de Ron. « Et merci d'être patient avec moi ».

« La patience est une vertu, Harry. » répondit Ron philosophiquement.

« J'ai quelque chose à vous dire à tous les deux, mais ça peut attendre jusqu'à ce que je vienne vous rendre visite. » lança Harry. Mais Ron nota que derrière ses lunettes argentées, son ami avait un regard légèrement préoccupé.

« Harry ! Tu vas me faire crever de curiosité ! » grogna Ron.

« Qu'est-ce que tu attends, Weasley, » répondit Harry en imitant la voix de Mme Weasley, « Ton amie t'attend ! ». Harry reçut brutalement le livre de chevet de Seamus sur le crâne avant que Ron se décide finalement à sortir du dortoir.

Harry reposait le livre sur la table de Seamus lorsqu'un léger hululement attira son attention.

« Désolé Hedwige » dit-il pour s'excuser, puis il s'approcha de sa chouette. Hedwige lui mordilla le doigt affectueusement. « Je t'envie, tu sais » murmura-t-il. Hedwige huhula d'un air interrogateur. « Je veux dire que toi tu as un ami qui vole avec toi. Je parle de Hawke, ma jolie. » ajouta Harry avec un sourire, et un hululement de joie retentit à ses oreilles. « Qui aurait pu imaginer que notre cher prof de Potions avait un ami volant dans son arrière-cour ? ». Harry sourit et gratouilla amicalement la tête de sa chouette, ce qui lui valu un regard reconnaissant.

En pensant au Maître des Potions, Harry se rappela soudain d'un objet qu'il avait fabriqué lui-même. Il renvoya Hedwige à son perchoir et s'assit sur la bordure de son lit, fouillant avidement ses poches de sa main droite. Quand il eut trouvé l'objet, il le sortit de sa poche et le fixa avec intensité, ensorcelé par les vibrations magiques qui en irradiaient.

Harry ne se souvenait plus combien de temps il avait mis pour fabriquer l'objet, mais il savait qu'il y pensait depuis qu'il avait repris les leçons d'Occlumancie avec Rogue. Par contre, il se souvenait qu'il l'avait terminé juste avant le début de la semaine. Il l'avait fini, puis il avait trébuché dans la salle commune juste au moment où Ginny se mettait à divaguer sur les potions d'un air parfaitement hystérique. Harry sourit au souvenir d'Hermione en train d'essayer de calmer (en vain) la jeune fille.

Harry se leva, et après avoir donné une dernière caresse à Hedwige il sortit du dortoir et descendit dans la salle commune.

En parlant de Sev, Harry eut un sourire goguenard à la pensée du surnom qu'il avait donné au Maître des Potions. En réalité, Harry avait appelé Rogue ainsi par inadvertance une fois où il était très énervé contre son professeur. Ce jour-là, Rogue avait –accidentellement ou pas- extrait un rêve particulièrement gênant de la mémoire d'Harry. Cet incident avait fait rougir les deux hommes comme des tomates. Pendant l'anniversaire d'Harry, ils avaient tous les deux rit du nouveau surnom du Maître des Potions, bien que Harry s'était dit qu'il serait plus sage de s'abstenir de l'utiliser durant le trimestre. Harry sentait le poids du petit objet métallique dans sa poche.

Il faut que je lui donne. Je ne suis pas sûr que le destinataire le reçoive si je lui envois par hiboux, mais Sev étant ce qu'il est, je suis sûr qu'il viendra avec quelque chose. J'espère qu'il ne tombera pas sur la dragonne quand il viendra à King's Cross remettre le colis.

Harry salua brièvement Parvati alors qu'il sortait de la salle commune et se dirigeait d'un pas vif vers les cachots. Il tomba sur Cho et ses amies ; les deux jeunes gens se dévisagèrent pendant un moment avant qu'Harry lui adresse un signe de tête et continu son chemin. Les Serdaigles le regardaient comme s'il était une bête bizarre, mais Harry se sentait bien trop fatigué pour se soucier de l'image qu'ils avaient de lui.

Il ralentit un peu le pas lorsqu'il aperçut Malfoy et sa bande. Ça ne le ferait pas si des Serpentards le prenaient à aller voir le prof de Potions, alors qu'il était censé le détester.

Enfin bon, ça m'arrive encore parfois…

Harry haussa les épaules, et tressaillit lorsqu'il sentit la présence la présence de douzaines de personnes dans la Grande Salle.

C'était pour ça qu'Harry évitait la foule. Après son dernier combat avec Voldemort, durant lequel ce dernier avait invoqué un horrible démon ressemblant à un diablotin avec de gigantesques griffes, et jeté un sort inconnu, qu'Harry avait dû combattre de l'intérieur durant les neuf jours qu'il avait passé inconscient, il était devenu extrêmement sensible à l'aura magique des sorciers et sorcières.

Rester rien qu'une heure avec Hermione et Ginny était suffisant pour lui donner la migraine. Être auprès de Rogue était susceptible de le faire tomber dans les pommes ; c'est d'ailleurs ce qui s'était passé une fois où il était avec lui dans son bureau, en train d'apprendre les vertus de certaines plantes.

Bien que Rogue, Dumbledore et Harry lui-même aient trouvé plusieurs solutions pour calmer un peu sa sensibilité, le jeune sorcier était toujours capable de sentir les fortes radiations de magie qui émanaient de ses camarades. Cependant, il pouvait à présent passer une demi-journée parmi un groupe d'étudiants sans trop de problèmes. Quand il n'y arrivait pas, il lui arrivait de piquer des crises de colère car ça l'empêchait de se concentrer, et ça lui posait de sérieux problèmes en Métamorphose Avancée. Toutefois, Hermione avait été très surprise de constater qu'Harry était devenu très bon en Potions.

Harry savait qu'une grande partie des Serpentards seraient dans la Grande Salle pendant le festin ; il traversa rapidement le Hall d'Entrée et descendit les escaliers. Il marcha vite et s'arrêta devant la porte du bureau. Elle était fermée.

Merde ! Il est dans la Grande Salle. Est-ce que je dois forcer la porte ? Ou patienter jusqu'à la fin du festin ?

Il hésita, puis décida que c'était tout simplement trop important pour attendre. Harry prit sa baguette et fit sortir un jet d'étincelles de son extrémité. La porte ne s'ouvrit pas immédiatement, mais Harry ne s'attendait pas à ce qu'un simple sort suffise à contrer la magie d'un puissant sorcier tel que Rogue. Harry posa sa main sur la porte et se concentra. Les défenses s'affaiblirent encore et Harry entendit un clic.

Et ben, Sev va encore me faire la morale. Bien joué Harry. Tu peux être sur qu'il ne manquera pas de te donner une tonne de travail supplémentaire pour les vacances. Souviens-toi que c'était TON idée de le faire enrager lorsque tu te retrouveras avec un essai de 40 cm de parchemin sur les bras. Harry entra dans le bureau, se laissa tomber sur une chaise et attendit.

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Le Professeur Rogue était en train de foudroyer du regard un groupe de Poufsouffles qui riaient un peu trop fort à son goût. Il but lentement son jus et venait de finir son steak lorsqu'il entendit un petit rire provenant du Loup-garou assis à côté de lui.

« Quelque chose d'amusant, Lupin ? » demanda t-il d'une voix traînante, s'essuyant méticuleusement avec une serviette alors qu'il ne lâchait pas le groupe d'élèves du regard.

« Pour la grâce de Merlin, c'est la fin de l'année scolaire. Essaie au moins de sourire » répondit doucement Lupin, sans oser le regarder.

Le Professeur Vector, qui était assise de l'autre côté de Lupin, essaya d'étouffer un petit rire. « Ne faites pas ce qu'il vous dit, Severus. Vous risqueriez d'effrayer les élèves. »

« Vraiment ? » Rogue se tourna vers elle, son regard trahissant à présent un léger amusement. « Je devrais peut-être essayer alors… »

Vector marmonna quelque chose que personne n'entendit, alors qu'au même moment une sonnette d'alarme retentissait dans la tête de Rogue, qui dut réprimer l'envie de lâcher tous les jurons qu'il avait entendus dans sa vie. Dumbledore le regarda avec curiosité, même si son regard fit comprendre à Rogue qu'il avait compris ce qui se passait. Rogue s'excusa auprès de ses collègues et sortit de la salle à grandes enjambées, sentant braqués dans son dos les regards d'Hermione, Ron et Draco. Il songea aux dommages subis par le sortilège de protection de son bureau.

Sacré gamin ! Est-ce qu'il a seulement idée de la quantité d'énergie que je dois fournir pour lancer ce satané sort ?

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« Harry, pourrais-tu m'expliquer, s'il te plaît, à quoi tu pensais en brisant le bouclier de mon bureau ? » tonna Rogue alors qu'il entrait dans le bureau comme un ouragan et claquait la porte derrière lui.

« Pas d'explication, Monsieur. J'aimerais simplement que vous donniez quelque chose à qui-vous-savez, puisque je ne peux pas le faire moi-même. » dit calmement Harry, ignorant le regard noir de son professeur.

« Mais tu prends le train demain, non ? ». Rogue fronça les sourcils lorsqu'Harry secoua négativement la tête.

« Dumbledore préfèrerait que je ne prenne pas le Poudlard Express. Je ne sais pas pourquoi, alors si vous voulez des réponses, c'est à lui qu'il faut demander. » répondit Harry, et Rogue poussa un grognement.

« Mais, comment diable vas-tu faire pour venir chez nous ? » Rogue se massa les tempes et Harry haussa un sourcil lorsqu'il entendit Rogue appeler sa maison la « leur ».

« Avec un portoloin, et Dumbledore va m'accompagner. Pour ça, » Harry prononça ces mots alors qu'il attrapait la main droite de Rogue et déposait l'objet sur sa paume. Rogue le regarda bizarrement et entreprit d'étudier l'objet métallique avec précautions. « Dumbledore s'inquiète à propos du fait que quelque chose puisse lui arriver, donc j'ai voulu aider en fabriquant quelque chose qui nous préviendra s'il a des ennuis. » expliqua Harry, essayant de paraître impassible alors que son cœur battait la chamade. « Ça se ferme automatiquement et après, ça ne peut plus être enlevé ».

Rogue retint un soupir d'envie.

Ce gosse a beaucoup de chance de recevoir quelque chose d'aussi bien fait, et par la magie d'Harry lui-même en plus. C'est vraiment trop dommage qu'Harry soit si jeune. J'aimerais sérieusement lui faire la chasse, mais non, il s'est entiché de l'autre morveux.

Rogue déchiffra avec intérêt ce qui était gravé sur le petit objet d'argent ; et Harry paraissait attendre qu'il dise quelque chose.

« C'est tellement joli que ça m'étonnerait qu'il n'en veuille pas. Est-ce que tu veux que je m'assure qu'il l'ait mis avant de quitter la gare ? » Devant l'amusement évident de Rogue, Harry, -qui faisait déjà la même taille que le professeur- vira à l'écarlate et Rogue lâcha un petit rire ; chose que le jeune homme l'avait déjà vu faire lorsqu'il était allé vivre avec lui l'été précédent.

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Leren Montague, le petit frère de Jeffrey Montague (qui était le capitaine de l'équipe de Quidditch de Serpentard durant l'année 1995) retira furtivement sa main -dans laquelle il tenait sa baguette soigneusement cachée- de l'ourlet de la robe de Draco, au moment où le préfet se levait et marmonnait quelque chose à propos de bagages à terminer.

Plus tôt dans la soirée, Crabbe et Goyle étaient venus voir le Capitaine de Quidditch afin de savoir s'il avait une idée de ce qu'il faudrait faire pour prouver la loyauté du préfet envers les Serpentards. Même s'ils n'avaient rien trouvé, ils espéraient récolter des preuves d'un comportement peu orthodoxe de la part de leur préfet. Quand Draco eut finalement quitté la Grande Salle, Crabbe et Goyle s'approchèrent immédiatement de lui. Leren murmura quelque chose, fit un rapide mouvement de la main -cachée sous la table de chêne- qui tenait sa baguette afin d'activer le sort.

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Ginny, qui observait la table des Serpentards, chuchota quelque chose à l'oreille de Dean. Son petit ami se pencha en avant et répéta à Ron ce qu'il venait d'entendre. Ron se redressa, et haussa un de ses sourcils roux d'une façon sceptique.

« 'Mione » Ron se pencha vers sa petite amie dont les cheveux lui chatouillèrent le nez. « Ginny dit que les types là-bas sont en train de faire quelque chose de très drôle. »

« Ah oui ? » Hermione leva les yeux vers lui puis dévisagea Leren Montague. Le Serpentard sentit son regard et lui adressa un sourire moqueur. Hermione plissa les yeux. « Mes amis, » dit-elle doucement, et Ginny fut la première à se pencher sur la table. Elle connaissait le ton que venait d'employer son amie ; ses lèvres s'étirèrent en un sourire carnassier. « Qu'est-ce qu'on pourrait bien leur donner en guise de cadeau d'adieu ? » Et ils se mirent à débattre avec animation, arborant tous le même sourire dément.

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« Est-ce que j'étais à ce point transparent ? » marmonna Harry sans croiser le regard noir charbon de Rogue.

« Pour quelqu'un d'observateur… Oui » répondit Rogue, puis il rangea le présent dans la robe qu'il avait prévu de porter le lendemain matin. « Donc… Où en étions-nous ? A propos de cette punition… Vu que tu es mon filleul, j'ai entière liberté en ce qui concerne les moyens d'exercer la discipline sur toi. Je te dirais ce que tu devras faire lorsque nous arriverons à la maison demain. Maintenant, tu vas m'aider à reconstruire le bouclier, et n'essaie pas de te défiler » ajouta-t-il sévèrement.

Harry poussa un soupir résigné.

Ils sortirent leur baguette et entrèrent en transe sans effort, puis ils commencèrent à redresser la protection ensemble. Ils étaient tous les deux tellement concentrés dans la création du bouclier qu'ils n'entendirent pas le petit hoquet de surprise venant de derrière la porte.

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Silence complet. Hermione fixait les Serpentards, éberluée. Ginny était très pâle, quant à Ron, il semblait au bord de la crise cardiaque. Peu à peu, des regards méprisants apparurent sur les visages des Serpentards, et Hermione grogna lorsqu'elle s'en aperçut. Ce fut Luna, cependant, qui lança le premier juron, et Hermione elle-même était d'accord avec toutes les grossièretés qui s'échappaient de la table des Serdaigles.

McGonagall semblait sur le point de s'évanouir et Lupin…

Personne ne savait vraiment comment décrire l'expression de son visage. Le Loup-garou eut d'abord un air choqué, mélangé à de l'incrédulité, et deux secondes plus tard, il avait l'air heureux. Puis son expression changea et devint soucieuse, avant de laisser place à un visage impassible.

Seul Dumbledore ne semblait pas affecté par les rumeurs de la Grande Salle et la conversation quelque peu déformée entre le Professeur Rogue et Harry Potter.

« Bordel de merde » balbutia Ron quand il recouvra l'usage de la parole.

« Je n'aurais pas dit mieux » acquiesça Hermione avec raideur.

Les conversations éclatèrent à nouveau dans la Grande Salle et les Gryffondors se demandèrent –ainsi que tous ceux qui savaient se servir de leur cerveau- ce qui allait advenir du Professeur de Potions-espion, maintenant que Montague avait découvert qu'il était le protecteur du Survivant.