Je vais faire très court pour cet avant-propos, je vous retrouve à la fin du chapitre pour un « après-propos ». J'espère que l'épilogue vous plaira. Bonne lecture !
Epilogue : Vers une nouvelle aventure
« Il faut qu'on y aille !
- Mais on ne peut pas approcher le sanctuaire…
- On n'a pas le choix, s'il arrivait malheur à Mahel… »
David, le villageois qui s'en était pris aux Mugiwaras, serra les dents. Tous les hommes étaient réunis près de l'entrée du village et entouraient le père d'Anaïs, assis par terre, ligoté et couvert d'ecchymoses, signe qu'il avait été malmené.
David avait eu un étrange pressentiment pendant toute la journée qui avait suivi le départ de la prêtresse. Il avait beau avoir vu de ses propres yeux les pirates attablés chez Anaïs, il ne pouvait se débarrasser de l'impression d'avoir manqué quelque chose. Finalement à la fin de la journée, n'y tenant plus, il était entré chez le villageois et avait eu la surprise de le trouver seul avec sa femme. Le village avait été fouillé de fond en comble mais il n'y avait aucune trace des Mugiwaras. Les hommes s'étaient alors réunis pour décider de la suite des évènements. Une partie des villageois voulait aller à la poursuite des pirates tandis que l'autre voulait attendre le retour de Mahel. Mais tous étaient d'accord pour dire que le père d'Anaïs était un traître et que s'il arrivait quelque chose à leur prêtresse bien aimée, il serait responsable. Ils avaient finalement décidé d'attendre le lendemain matin pour prendre une décision, personne ne souhaitant s'aventurer de nuit dans la jungle, surtout sans Mahel. Mais le lendemain, il n'y avait toujours aucun signe de la prêtresse, et ils devaient maintenant prendre une décision.
« Moi je dis qu'il faut foncer…, commença David avant d'être interrompu par l'un des villageois qui montaient la garde.
-Il y a du mouvement ! cria l'homme. Quelqu'un vient ! »
Tous les hommes se retournèrent, tendus. Soudain, ils virent apparaître les Mugiwaras.
Lorsque Luffy s'était évanoui, après son combat, ses amis s'étaient inquiétés pour lui. Nami avait tenté de se lever, sans succès. Elle avait alors entrepris de se déplacer lentement, en se servant de son bras valide.
« Oy, Nami ! avait crié Zoro. Détache-nous d'abord ! »
Mais la navigatrice n'y avait pas prêté attention. Serrant contre elle le chapeau de paille de Luffy, elle avait rampé vers lui. Au passage, elle avait vu Mahel, toujours évanouie, et les corps des deux raptors morts. Elle était finalement arrivée jusqu'à son capitaine, épuisée, et l'avait observé quelques instants, inquiète. Il semblait à peine respirer. Elle avait posé une main sur son torse, tendue, et enfin soulagée en voyant que sa poitrine se soulevait doucement. Elle l'avait regardé quelques instants, en souriant. Le jeune homme avait l'air serein.
« Comment va-t-il ? avait demandé Franky, de l'autre bout de la salle.
- Je crois… Je crois qu'il dort.
- Quoi ? s'était étonnée Anaïs alors que les autres soupiraient de soulagement. Mais attendez, c'est pas possible, tout à l'heure il était à l'article de la mort !
- C'est Luffy ! » avaient-ils tous dit en même temps.
Anaïs avait secoué la tête avant de commencer à rire, d'abord doucement, puis de plus en plus fort. Les autres, un peu étonnés, ne savaient pas s'ils devaient l'imiter ou s'inquiéter.
« Qu'est-ce qui se passe ? »
Anaïs avait aussitôt arrêté de rire et tous avaient regardé Chopper qui émergeait difficilement.
« Chopper, ça va ?
-Mal à la tête, avait grommelé le petit renne avant d'ouvrir les yeux. Mais… Qu'est-ce qui s'est passé ici ? »
Il avait vu le sang sur le sol, Mahel évanouie, Luffy étendu sur le sol lui aussi et surtout…
« Nami ! T'es blessée ! Appelez un médecin !
- C'est toi le médecin, crétin…
- Ah, oui… Il faut qu'on se détache »
Il avait tiré sur ses chaînes, comme les autres, faisant un bruit d'enfer, mais sans succès. Nami les avait regardés faire, un léger sourire sur les lèvres. Finalement, elle s'était mise à rire doucement, grimaçant à cause de la douleur.
« Qu'est-ce qui te fait marrer ?
- Vous… Vous avez l'air d'avoir du mal…
- Tu crois ? avait répliqué Zoro.
- Vous voulez un coup de main ? »
Ils s'étaient alors rendu compte qu'elle tenait dans la main un trousseau de clés. Les pirates avaient soupiré alors qu'Anaïs la fixait, les yeux ronds.
« Mais…
- Cherche pas, lui avait dit Usopp.
- Mais comment…
- Laisse tomber, avait répondu Zoro.
- Mais je l'ai pas quittée des yeux !
- C'est Nami, avaient-ils tous dit.
- Vous en faites du bruit »
Nami avait sursauté et s'était retournée pour voir Luffy, relevé sur un coude, qui la regardait en fronçant les sourcils. Elle s'était jetée à son cou, soulagée, les larmes coulant sur son visage. Le jeune homme, étonné et un peu gêné, avait regardé ses compagnons qui souriaient. Au bout de quelques instants, Nami l'avait lâché et il s'était mis debout, d'abord vacillant. Mais il se sentait un peu mieux, sa migraine s'était calmée ainsi que la brûlure dans son estomac. Il avait aidé Nami à se lever et, en aidant la jeune femme à marcher, ils s'étaient approchés de leurs amis. Ils avaient d'abord détaché Chopper qui s'était alors précipité vers la navigatrice pour regarder ses blessures. Ensuite Zoro avait pris la relève. Il avait ouvert les menottes d'Anaïs mais la jeune femme était si faible qu'elle avait failli tomber. Il l'avait rattrapée in-extremis et l'avait portée près de Nami, pour que le renne puisse l'examiner elle aussi. Luffy, lui, s'était écroulé sur le tas d'or et s'était mis à ronfler comme un sonneur. Une fois tous leurs compagnons détachés, alors que Zoro et Franky s'occupaient de ligoter Ismaël et Mahel, Chopper avait nettoyé les blessures de ses nakamas, et ils avaient tous pris du repos. Sanji, une fois réveillé et après avoir piqué une crise en voyant l'état dans lequel se trouvait Nami, avait utilisé les raptors morts pour leur préparer un repas qui leur avait fait du bien. Malgré leurs blessures, leur fatigue, ils étaient tous tellement heureux de se retrouver, et que ce cauchemar soit enfin terminé, qu'ils firent la fête longtemps, avant de tous tomber de sommeil.
« Les Mugiwaras ! »
Les hommes se groupèrent près de l'entrée, l'air menaçant, jusqu'à ce qu'ils voient dans quel état ils étaient, couverts de sang et de blessures, l'air épuisé. Luffy et Nami s'aidaient mutuellement à marcher, comme Usopp et Chopper. Sanji portait Robin dans ses bras, même s'il ne semblait pas beaucoup plus en forme que l'archéologue. Franky portait Ismaël et Mahel, ligotés et bâillonnés, sur chacune de ses épaules. Enfin, à la traîne, venaient Zoro et Anaïs, le sabreur portant la jeune femme qui était trop faible pour marcher.
« Anaïs ! »
Le père de la villageoise cria quand il vit sa fille blessée, portée par le pirate. Il voulut se lever mais tomba sur le sol, incapable de se relever car il était ligoté. Quand elle vit son père couvert de bleus, et David près de lui, l'air menaçant, Anaïs fronça les sourcils. Elle fit signe à Zoro de la porter jusqu'à eux.
« Non mais tu me prends pour un cheval ?
- Allez, tu peux quand même faire ça, répondit la jeune femme. Je peux pas marcher… Sanji le ferait, lui.
- Vas falloir que t'arrête avec ça », grogna le sabreur en s'exécutant quand même.
Ils s'approchèrent de David et Anaïs descendit des bras de son ami, qui dut quand même la soutenir parce qu'elle titubait. Elle leva les yeux vers le villageois.
« Est-ce que c'est toi qui a fait ça à mon père ? demanda-t-elle très calmement.
- Il nous a trahi, il a…
- Est-ce que c'est toi ? »
Le ton se sa voix était très calme, trop même, et le regard qu'elle posait sur David était terrifiant. L'homme pâlit et regarda par terre, un peu gêné, n'osant pas répondre. Mais ça n'était plus nécessaire. Anaïs serra le poing et lui envoya en pleine figure, aussi fort qu'elle put. Elle faillit tomber et fut rattrapée par Zoro, qui la regarda avec respect. David poussa un cri ridicule et tomba à genoux en se tenant le nez. Les villageois ne purent s'empêcher de sourire en voyant l'homme pleurer comme un enfant. L'un d'eux releva le père d'Anaïs et le détacha, et l'homme put se précipiter vers sa fille pour la serrer dans ses bras en pleurant. Zoro s'éloigna et rejoignit ses amis, les laissant partager ce moment. Les hommes le suivirent. Ils s'arrêtèrent en voyant Mahel ligotée.
« Qu'est-ce que…, commença l'un d'eux.
-C'était Mahel, dit Anaïs en approchant, soutenue par son père. C'était elle qui enlevait les Mugiwaras, Tomsen c'était elle aussi et… »
Elle s'interrompit, hésitant à continuer. Les hommes la regardaient, un air d'incompréhension sur leurs visages. Elle inspira profondément.
« Ecoutez, les Mugiwaras n'ont rien fait, ils se sont même battus pour nous, je vous le jure, ils m'ont sauvé la vie… Encore. Les responsables de tout ça, ce sont eux, ajouta-t-elle en désignant Mahel et Ismaël. Je ne peux pas tout vous expliquer maintenant, mais je vous jure que c'est la vérité »
Les hommes se regardaient. Le ton de sa voix, et l'état des pirates, les convainquirent finalement que les jeunes gens avaient besoin de soins et de repos avant toute chose. Ils laissèrent les Mugiwaras entrer dans le village. Le père d'Anaïs les invita à aller se reposer chez lui, et ils s'endormirent comme des souches dès qu'ils y arrivèrent.
Les rayons du soleil, qui passaient par les rideaux de la fenêtre, réveillèrent Chopper. Il s'étira et s'assit sur son lit, avant de regarder autour de lui. Luffy, Nami, Robin et Zoro dormaient encore, mais ses autres compagnons n'étaient plus là. Le petit renne était perclus de courbatures. Après que ses amis se soient endormis la veille, il avait désinfecté leurs blessures et les avait bandées, aidé par la mère d'Anaïs. Il était ensuite tombé dans un profond sommeil.
Il se leva et quitta la pièce aussi discrètement que possible. La maison semblait vide. Il sortit et se dirigea vers la place du village, surpris de voir qu'il n'y avait personne dans les rues. Et pour cause, tout le monde était réuni sur la place. Chopper se fraya un chemin à travers les villageois et rejoignit ses amis qui étaient au centre du groupe.
« Qu'est-ce qui se passe ? souffla-t-il à Usopp en s'asseyant près du sniper.
- Anaïs leur raconte tout… Elle essaye de les convaincre depuis hier. Ecoute.
- Tu dis que la religion n'a jamais existé, que c'est Mahel qui a tout inventé ? demanda quelqu'un.
- C'est ça.
- C'est impossible ! protesta David d'une voix nasillarde. On a tous été témoins de son pouvoir.
- C'est le pouvoir d'un fruit du démon, pas celui d'un dieu. Son fruit lui permet de contrôler l'esprit des animaux, c'est elle qui dirigeait les dinosaures, c'est pour ça qu'ils ne nous attaquaient pas !
- Un fruit du démon ? Mais ça…
- Ca existe, croyez-moi, d'ailleurs Luffy, Robin, et Chopper en ont un eux aussi… Et cet homme également, ajouta-t-elle en désignant Ismaël, toujours ligoté et bâillonné. J'en ai été témoin, je vous jure que c'est la vérité »
Mahel s'agita et Anaïs lui enleva son bâillon.
« Dis-leur la vérité, dit la jeune femme.
-Qu'est-ce que vous attendez pour me détacher ! cria la blonde aux villageois. Vous voyez bien qu'ils vous racontent n'importe quoi ! Je vous ordonne de me détacher ! »
Ismaël leva les yeux au ciel alors que les villageois se regardaient. Jamais ils n'avaient entendu Mahel leur parler sur ce ton, elle était agressive. Anaïs sourit. Il était temps qu'ils voient le vrai visage de la prêtresse.
« Tu dis qu'ils sont en fait des chasseurs de primes ? demanda quelqu'un.
- Oui, ils enlevaient les pirates qui arrivaient sur l'île et les vendaient ensuite à la Marine.
- Mais comment ?
- Le jour où le brouillard se levait, et où nous avions l'interdiction de sortir de chez nous… C'était ce jour là que les Marines venaient, comme ça elle était sûre qu'aucun de nous ne pouvait les voir.
- Vous n'allez pas croire ça ? explosa Mahel. C'est faux, tout est faux ! Ce sont eux, ces pirates, et Anaïs aussi, qui ont monté toute l'histoire, je vous le jure… Croyez-moi, c'est moi votre prêtresse !
- Mahel a raison, dit David. Elle ne nous a jamais donné de raison de douter d'elle…
- Elle voulait la donner à bouffer aux dinosaures ! »
Tout le monde regarda Franky qui montrait Anaïs du doigt. Les villageois commencèrent à murmurer.
« Et rappelez-vous, vous avez vu le corps de Tomsen, elle a menti en disant qu'il était mort parce qu'il avait trop bu, dit Anaïs.
- C'est vrai, je l'ai examiné, reprit Chopper. Et la vérité, c'est qu'il est mort de peur !
- C'est faux ! hurla Mahel. Tout est faux !
- C'est vous qui nous l'avez dit, intervint Usopp, quand on était dans la grotte. Vous nous avez raconté que l'un de vos monstres, un serpent, s'était glissé dans le village pendant la nuit et qu'il avait attaqué le pauvre homme ! Vous étiez là, il vous a vu !
- La ferme ! » cracha la prêtresse.
Elle sentait qu'elle perdait la partie. Elle lança un regard désespéré vers Ismaël mais il se contenta de hausser les épaules. Les villageois avaient été ébranlés par les accusations d'Anaïs, qu'ils savaient honnête et franche. Mais surtout, c'était la réaction agressive de Mahel qui les faisait douter.
« Ecoutez, reprit-elle d'un ton radouci, vous êtes heureux depuis que je dirige ce village. Avez-vous subi une seule attaque ? Avez-vous manqué de quoique ce soit ?
- De liberté, intervint Anaïs d'un ton acide.
- Toi… Ne l' écoutez pas, elle est jalouse, tout le monde le sait, elle est envieuse c'est tout et c'est une menteuse.
- La Loi d'Ogon'tsar nous interdit de médire, Mahel, dit quelqu'un, choqué par l'attitude de la prêtresse.
- La Loi n'a jamais existé, dit soudain Robin qui approchait, aidée par Nami. Ces tablettes que vous vénérez, sont écrites en Harmeyan, une langue morte depuis des siècles. Et d'après ce que j'ai vu, les symboles gravés dans le volcan, votre sanctuaire, sont écrits dans la même langue. Je pense que c'était la langue d'une ancienne civilisation de cette île, celle qui a creusé cette galerie et la salle sous le volcan.
- Mais alors Ogon'tsar…, commença quelqu'un.
- Il n'existe pas. Les tablettes ne sont absolument pas un quelconque commandement divin, mais une liste de stocks, un document comptable, comme on en a retrouvé beaucoup dans Grand Line. Cette civilisation n'utilisait l'écriture que pour des documents de ce style, de gestion. Quant au nom du dieu, je l'avais tout de suite trouvé familier, sans savoir pourquoi. J'ai compris hier. C'est le nom du dieu dans un célèbre roman d'aventure qui date d'une cinquantaine d'années… Je suppose qu'Ismaël l'a lu quand il était plus jeune et qu'il a soufflé cette idée à Mahel quand elle a inventé son histoire.
- Imbécile, cria la prêtresse à son complice, avant de se rendre compte que tout le monde la regardait. Hum, ne croyez pas ce qu'elle dit…
- Espèce de malade, lui dit Nami. Cette femme est complètement cinglée, elle a fait tout ça parce qu'elle s'ennuyait dans le volcan, avec son complice. Et les attaques et les disparitions de ses derniers jours, c'était uniquement pour se divertir, elle me l'a dit elle-même ! »
Les villageois grondaient. Les arguments des pirates, ces accusations, et surtout l'attitude de Mahel entretenaient le doute en eux. La prêtresse, désespérée, vit alors le père d'Anaïs s'avancer.
« Réfléchissez, intervint-il. Vous l'avez toujours su, au fond de vous, tout comme moi. Cette histoire était pleine d'incohérences, c'était à peine croyable…
- Et alors pourquoi tu n'as jamais rien dit ? demanda David d'un ton agressif.
- Parce que depuis que Mahel était apparue, nous étions en paix, en sécurité, nous étions plus heureux…
- Voilà, vous avez entendus ! l'interrompit la prêtresse.
- Mais si j'avais su que c'était en fait toi qui contrôlais les monstres, ajouta-t-il en la regardant, jamais je n'aurais accepté ça !
- Mais pourquoi ? Qu'est-ce que ça change ?
- Qu'est-ce que ça change ? explosa un homme. Nous croyions que c'était notre Dieu qui te donnait le pouvoir de nous protéger. Mais si c'était un mensonge… Pourquoi avoir dit que tu étais une prêtresse ? Pourquoi nous avoir parlé d'Ogon'tsar, de ses Commandements ?
- …
- Tu aurais pu venir vers nous simplement, sans tout ça, intervint une femme.
- Et qu'est-ce que j'y aurais gagné ? » cracha Mahel.
Les villageois sursautèrent. La blonde, le regard dur, les traits déformés par la colère, les toisait d'un air méprisant.
« Vous étiez tous des incapables… Incapables de vous réunir, incapables de vous défendre, incapables de survivre. Pourquoi est-ce que j'aurais voulu devenir comme vous ? Moi, je voulais… Que vous m'aimiez, que vous m'obéissiez, que vous me vénériez !
- Espèce de…
- Espèce de quoi ? Est-ce que je ne vous aie pas apporté le bonheur ?
- Tu nous as menti, c'est tout !
- Et alors ? Vous allez faire quoi ? Vous avez besoin de moi, vous ne tiendrez pas une semaine sans moi pour vous protéger des dinosaures…
- Ils vont se battre »
Tous tournèrent la tête et virent Luffy et Zoro. Les deux jeunes hommes, bras croisés, sourcils froncés, venaient d'écouter Mahel. Ils approchèrent et se mirent au centre des villageois, près de leurs compagnons.
« Ils vont se battre, dit Luffy avec détermination. Ils vont apprendre, et ils vont survivre. Seuls.
- Mais Mugiwara…
- Pas de mais, intervint Zoro. On a trouvé plein d'armes dans leur sanctuaire. Vous allez les prendre et vous allez vous battre. Il est temps que vous appreniez à vous défendre, et à vous débrouiller par vous-même.
- Mais on ne sait pas se battre ! geignit David.
- On peut vous apprendre, répondit Luffy en souriant.
-Mais pourquoi, si Mahel peut nous l'éviter ? insista le villageois.
- Parce que ce serait de la lâcheté ! s'exclama Anaïs.
- Et alors, où est le problème ? Je préfère être un lâche en vie qu'un héros mort…
- Ca ne m'étonne pas de toi, intervint le père de la jeune femme. Tu n'as donc aucune fierté ? »
David accusa le coup, les gens autour de lui commencèrent à murmurer en le regardant. Anaïs sentit qu'ils étaient prêts à basculer.
« Ecoutez, dit-elle, il est temps de faire un choix, c'est de notre avenir qu'il est question. Soit on se prend en main et on apprend à se défendre seuls, soit on continue à obéir à cette femme. Est-ce que vous ne voulez pas être libres ? Vous ne voulez pas pouvoir enfin vivre votre vie comme vous le souhaitez, sans suivre les règles d'une pseudo-religion ? »
Elle était si convaincante, si passionnée que les villageois présents se surprirent à sourire et à l'acclamer. Les Mugiwaras, fiers de leur amie, lui tapèrent dans le dos alors que son père, ému, avait les larmes aux yeux. Mahel et Ismaël échangèrent un regard. David, paniqué, tenta de se faire entendre.
« Est-ce qu'on ne pourrait pas continuer comme avant ? »
Mais les réactions des autres le dissuadèrent d'insister, et il baissa les yeux en grognant. Enthousiastes, les villageois voulaient commencer sur le champ leur entraînement. Les pirates souriaient, incrédules. Ces gens avaient soudain l'air si heureux, ils ne s'étaient pas rendu compte auparavant à quel point leur vie totalement sous contrôle, encadrée par les préceptes religieux, devait leur peser. Ce fut le père d'Anaïs qui calma leur ardeur. Il fut décidé que les pirates resteraient au village jusqu'à ce qu'ils soient complètement remis de leur blessures, et qu'ils auraient donc tout le temps nécessaire pour leur apprendre des rudiments de combat.
« J'ai l'impression qu'on oublie quelque chose d'important, marmonna Usopp.
- Ah oui ? Quoi ? demanda Chopper.
- Si je le savais… Mais oui ! s'exclama le sniper en se frappant le front. Les Marines !
- C'est vrai, vous allez avoir la visite de Marines lors du changement de lune, ils venaient pour nous chercher, expliqua Franky. Pas la peine de paniquer, ajouta-t-il en voyant l'air inquiet des villageois, y a peu de chances qu'ils s'intéressent à vous. Déjà, d'ici à ce qu'ils trouvent le village…
- Mais qu'est-ce qu'on va faire d'eux ? demanda le père d'Anaïs en désignant les deux chasseurs de primes.
- Foutez-les à la flotte !
- Zoro ! protesta Anaïs.
- Quoi encore ? demanda le sabreur en levant les yeux au ciel.
- Ca n'est pas comme ça qu'on résout les problèmes.
- Euh si, rétorqua-t-il. Chez les pirates, c'est comme ça qu'on fait. La planche, ça te dit quelque chose ?
- Mais on n'est pas chez les pirates, là !
- Bon alors mettez les dans une barque, et foutez-la à l'eau…
- Voilà, c'est mieux, c'était pas si difficile… Mais attends, c'est plutôt une bonne idée, en fait ! »
Ils regardaient tous les deux chasseurs de primes. Mahel hurla et essaya de se débarrasser de ses liens.
« Non ! hurla-t-elle. Bande d'imbéciles ! Vous ne savez pas ce que vous faites, vous allez le regretter. J'ai toujours mon pouvoir, je vais appeler les dinosaures et ils raseront ce pitoyable village, ils vous écraseront, vous payerez pour… »
Luffy lui remit son bâillon, au grand soulagement de tous. Ismaël, lui se contenta de hausser les épaules avant de se mettre à tousser, très affaibli après son combat contre le capitaine. Mais les paroles de la femme avaient douché l'enthousiasme des villageois.
« Vous en faites pas, dit Zoro en posant la main sur ses sabres, on est plus forts que tout ce qu'elle pourrait envoyer.
- Mais alors pourquoi vous avez été capturés ?
- Elle nous a eu pas surprise, et séparément. Mais quand on est ensemble…
- Ils sont imbattables, conclut Anaïs en les regardant avec une telle confiance que les villageois se sentirent tout de suite rassurés.
- Mais quand même, intervint Franky, à votre place, je ne tarderais pas trop à les foutre à la… Hum, à les virer de cette île »
Ses paroles firent leur effet, et il fut décidé que ce serait fait le jour même, et qu'ils utiliseraient une barque prise sur l'un des navires échoués près de la côte. Luffy se rappela seulement à ce moment que le Sunny était ancré là-bas, et quand Franky apprit ça, il le gratifia de son plus fort « coup de vent », manquant détruire le village. Le charpentier, ulcéré que Nami et le capitaine aient préféré venir les sauver avant de mettre son cher Sunny à l'abri, jura que plus jamais il ne laisserait son navire sans surveillance et, avant que quiconque ait pu l'en empêcher, il fonça dans la jungle et partit à la recherche de la crique. Les villageois, emmenant avec eux Mahel qui se débattait et Ismaël qui n'essayait même pas de se défendre, accompagnés de Luffy et de Nami qui les guidait, suivirent le cyborg. Ils durent d'abord rattraper le charpentier qui était déjà complètement perdu, avant que Nami ne leur indique la bonne route. Après plusieurs heures de marche ils atteignirent la crique. Ils avaient dû essuyer plusieurs attaques, Mahel gardant encore son contrôle sur les dinosaures, mais ils n'avaient eu aucune difficulté à les repousser. Finalement, Nami avait assommé la prêtresse d'un adroit coup de son Perfect Climat Tact, et ils avaient pu poursuivre leur route sans encombre. Une fois sur la plage, ils avaient récupéré la barque de l'un des bateaux échoués. Leur décision était prise, bien sûr, mais au moment de mettre Mahel dans l'embarcation, ils avaient eu une hésitation, le souvenir des années passées avec elle rendant la tâche difficile. Finalement, ils avaient donné aux deux chasseurs de primes des réserves de nourriture ainsi que d'eau douce, avant de pousser la barque à la mer, la laissant dériver. Ils étaient resté longtemps à les regarder, jusqu'à ce qu'ils ne soient plus qu'un petit point à l'horizon. Et soudain, ils s'étaient mis à pleurer et à se prendre dans les bras, heureux, enfin libres. Ils avaient soulevé Luffy et Nami et les avaient portés sur leurs épaules, les appelant leurs sauveurs. Franky, lui, s'était déjà débrouillé pour rejoindre son Sunny adoré. Une fois les villageois calmés, Luffy et Nami avaient rejoint leur nakama. Le capitaine, attrapant la jeune femme par la taille, s'était balancé de mât en mât, manquant parfois se retrouver à l'eau lorsque le vieux bois craquais sous leur poids, jusqu'à rejoindre enfin le pont verdoyant de leur navire. Ils avaient retrouvé Franky soulagé. Ses réparations avaient tenu, le déplacement du navire ne l'avait pas endommagé, il était donc parfaitement rassuré. Il fut décidé qu'ils laisseraient le bateau sur place, abrité dans la crique, jusqu'à leur départ, et ils rejoignirent les villageois avant de rentrer, dans une ambiance de fête, à Ogondunos. Ils y retrouvèrent leurs amis. Chopper avait fini de soigner ses nakamas. Robin se sentait beaucoup mieux, il n'y avait en fait qu'Anaïs qui avait du mal à se remettre de ses blessures, moins habituée à ces aventures mouvementées que les pirates. Leur retour marqua le début de grandes célébrations. La fête dura plusieurs jours pendant lesquels les villageois se laissèrent complètement aller, pour la première fois depuis qu'ils avaient rencontré Mahel. On entendait des gens rire, crier, se disputer aussi, chose qui était interdite auparavant. Les Mugiwaras profitèrent pleinement des festivités, à l'exception de Sanji. Le jeune cuisinier était particulièrement effacé depuis qu'il était revenu du sanctuaire. Au départ, ses amis avaient pensé qu'il était juste fatigué par ses blessures, mais plus le temps passait, plus il se renfermait, et ils se rendirent compte que son mal être était plus profond. En fait, le jeune homme culpabilisait. C'était à cause de lui que Zoro et Usopp s'étaient fait capturer, à cause de son incapacité à se battre contre une femme, même une personne horrible comme Mahel. Et surtout, il rageait de ne pas avoir pu protéger Robin, Nami et Anaïs. Quand il s'était réveillé et qu'il avait vu les blessures de ses amies, il avait ressenti une grande douleur, et une honte terrible. Se sentant inutile, il avait préféré se mettre à l'écart. Mais ça n'était pas du goût de ses amies. Les trois jeunes femmes étaient finalement venues le chercher, le sortant de sa torpeur, et le rassurant surtout. Trop heureux de voir que ses déesses s'inquiétaient pour lui, il était aussitôt sorti de sa déprime et s'était enfin joint à ses amis pour faire la fête.
Finalement, au bout de cinq jours de festivités et d'entraînements, les Mugiwaras frais et dispos étaient prêts pour le départ.
« Anaïs, t'es sûre de toi ? »
Luffy, Chopper et les autres, sauf Zoro, la regardaient avec insistance, lui faisant leurs plus beaux « yeux de cocker », pour la convaincre de les rejoindre. La jeune femme, émue, se mit à rire.
« Merci pour la proposition, Luffy, mais je ne suis pas faite pour être pirate. Cette aventure me l'a prouvée. Je serais un boulet pour vous, et je ne survivrais pas dix minutes. En plus, je ne vous serais d'aucune utilité…
- Mais tu es notre amie, c'est suffisant, dit Chopper, déçu.
- Et puis c'est pas vrai, je croyais qu'on avait dit que tu suivrais Zoro partout pour l'empêcher de se perdre ! »
Tout le monde éclata de rire, sauf Luffy qui ne comprenait pas ce qu'il avait dit de drôle, et Zoro qui avait peur que la jeune femme le prenne au mot.
« Luffy, laisse tomber, je vais t'expliquer, lui dit Nami en souriant.
- Anaïs-chan, viens avec nous, demanda Sanji en se mettant à genoux devant la villageoise. Je te protégerais, ne t'inquiète pas…
- Merci beaucoup Sanji-kun, mais je dois rester ici. Il va y avoir beaucoup de choses à faire, et j'ai envie de voir à quoi peut ressembler la vie ici, sans les règles de Mahel… »
Les pirates comprenaient, et s'y attendaient, mais Anaïs était vraiment devenue leur amie, et la séparation était difficile. Ils l'avaient déjà vécu une fois, lors de leur départ d'Arabasta et de leurs adieux à Vivi, et revivre ça était un vrai déchirement pour eux.
« Nami, dit la villageoise, je te remercie pour ton offre de nous laisser le trésor… »
Elle s'interrompit en voyant la jeune femme lui faire des signes frénétiques, mais trop tard. Tous les Mugiwaras se tournèrent vers elle, pâles. Nami avait donné un trésor à quelqu'un…
« C'est… C'est…, commença Chopper, tremblant.
- C'est la fin du monde ! hurla Usopp avant que Nami ne le fasse taire d'un coup de poing sur le crâne.
- Attendez un peu, intervint Franky, si Nami vous laisse le trésor, qu'est-ce qu'on a chargé sur le bateau ce matin ? »
La navigatrice rougit, puis pâlit, puis rougit de nouveau… Anaïs, comprenant que le jeune femme, incapable de laisser passer un trésor, avait prévu d'en garder une partie, vola à son secours.
« C'est là que j'allais en venir, Nami a proposé de nous laisser le trésor, mais nous avons refusé. Ca ne nous ait d'aucun intérêt et, surtout, vous l'avez bien mérité, nous vous sommes tellement redevables… »
Nami la regarda avec reconnaissance en reprenant des couleurs, même si aucun de ses amis ne fut dupe. La villageoise sortit alors un petit objet de sa poche et, prenant son courage à deux mains, se dirigea vers Zoro, très silencieux depuis le début de ces adieux.
« Je voulais aussi vous dire, reprit-elle en cherchant le regard du sabreur, que vous êtes ici chez vous, que vous y serez toujours les bienvenus. Et… Nous… Je serais vraiment heureuse si vous reveniez un jour… Plus tard, quand vous aurez réalisé vos rêves. Je serais toujours là, et je serais contente si… Enfin, voilà, c'est un Eternal Pose que Mahel gardait, ajouta-t-elle en tendant l'objet à l'épéiste, et qui vous permettra de revenir sur l'île… Sans vous perdre »
Elle parlait à l'équipage entier, mais son regard ne quittait pas Zoro.
« Tu crois qu'il va le prendre…, commença Chopper, à vois basse.
- Nan, c'est Zoro, murmura Usopp, tremblant.
- Anaïs chérie, intervint Sani en avançant et en tendant la main vers l'objet, sitôt notre rêve accompli, j'accourrais te rejoindre, on se retrouvera, crois-moi… »
Mais il fut interrompu par Robin qui le bâillonna et qui le tira en arrière. Les autres se taisaient, observant la scène. Soudain, d'un geste décidé, sans prononcer une parole, le sabreur saisit l'Eternal Pose et le glissa dans la poche de son pantalon, avant de faire un signe de tête à Anaïs. Celle-ci sourit et lui répondit de la même manière, provoquant le désespoir de Sanji qui se roula en boule sur le sol.
« On va tous mourir ! » chuchotèrent le renne et le sniper avant qu'un regard de Zoro ne les fasse taire.
L'heure des adieux était arrivée, les pirates dirent au revoir à tout le village avant de se rendre sur leur navire. Seul Luffy s'attarda quelques instants.
« Est-ce que vous savez pourquoi on l'appelle comme ça, cette île ? demanda-t-il au père d'Anaïs.
- Oui, c'est une vieille histoire, mais je m'en souviens comme si c'était hier… »
Nami, appréciant de sentir le vent sur son visage, était accoudée au bastingage et regardait l'océan. Ils étaient parti depuis plusieurs heures de l'île de la viande, étaient sortis sans encombre du brouillard, et suivaient maintenant leur itinéraire d'origine, vers l'île des hommes-poissons. Elle repensa aux mises en garde de Kokoro, à Water Seven, au sujet du Triangle Florian. La navigatrice frissonna, espérant qu'ils avaient fait le tour des étrangetés de cette zone. Son regard fut attiré par Luffy. Depuis leur départ, il était assis sur la tête de proue du navire, sans dire un mot. La jeune femme se demanda ce que lui et le père d'Anaïs avaient bien pu se dire sur la plage.
Assis sur son siège réservé, le capitaine fixait l'horizon, repensant sans cesse à ce que le villageois lui avait appris.
Un petit garçon, des étoiles dans les yeux, regardait un groupe de pirates qui se tenaient devant lui. L'un d'eux, un jeune homme, venait de tuer un raptor à main nues, sauvant la vie de l'enfant qui avait failli se faire dévorer.
« Vous êtes de vrais pirates ? demanda timidement le petit garçon.
- Et pas n'importe lesquels, dit l'un des hommes. Lui là, ajouta-t-il en désignant le jeune homme, comme tu le vois, il va devenir le plus grand de tous les pirates !
- Ouais, dit un autre, souviens-toi bien de son nom… C'est Gol D. Roger !
- Gold Roger ? demanda l'enfant, étonné.
- Non… Mais ça sonne bien aussi, remarqua le jeune homme en lui faisant un clin d'œil. Reste pas là, petit, c'est dangereux… »
L'enfant acquiesça et commença à s'éloigner, mais Gol D. Roger le rappela.
« Attends gamin, avant, dis-moi comment on l'appelle cette île ?
- Je sais pas du tout, monsieur, je crois pas qu'elle ait de nom…
- Quoi ? C'est nul ! Moi je sais comment l'appeler, ajouta-t-il en soulevant le raptor mort, provoquant l'admiration de l'enfant. L'île de la viande !
-L'île de la… Mais pourquoi ?
- Parce que j'adore la viande de dino », dit-il en lui faisant un clin d'œil avant de partir.
Luffy sourit. Gol D. Roger était passé sur cette île lui aussi… C'était forcément un signe.
« Hey, Luffy ! »
Le jeune homme se retourna en entendant la voix de Nami. Il se pencha et la vit qui le regardait.
« Tu peux descendre s'il-te-plaît ?
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il en atterrissant devant elle.
- Tu as du boulot, suis-moi »
Le capitaine tiqua. Le ton de la navigatrice était sans appel, elle ne plaisantait pas, mais lui avait juste envie de rester tranquille, sur la tête de lion, à repenser à ce qu'il avait appris du père d'Anaïs.
« Nan, trouve quelqu'un d'autre, t'as qu'à demander à Sanji ! dit-il d'un air boudeur en la suivant néanmoins.
- C'est à toi que je demande, et puis d'abord tu ne sais même pas ce que je veux te dire…
- Mais si t'as dit « du boulot » et le boulot c'est toujours chiant… Et puis de toute façon, tu me files toujours des corvées… Alors, c'est non !
- Luffy !
- Nami ! »
Le ton était monté très rapidement et ils se fixaient avec colère. Les Mugiwaras avaient arrêté leurs activités pour les regarder.
« Oy, oy, oy les gars ! Ca va pas recommencer ! pesta Usopp.
- Vous ne vous disputiez plus…, ajouta Chopper d'une petite voix.
- Ouais, on était enfin tranquilles ! » dit Zoro en soupirant.
Nami et Luffy se tournèrent alors vers eux, leur colère maintenant dirigée vers leurs compagnons.
« Non mais ça commence à bien faire, ragea Nami. Vous croyez que vous êtes parfaits, vous ? Vous aussi vous êtes chiants !
- Zoro, Sanji, on vous a jamais empêché de vous insulter et de vous battre tout le temps ! dit Luffy en les montrant d'un doigt accusateur.
- Usopp, on t'a jamais interdit de raconter tes mens… tes histoires !
- Chopper, on te laisse nous insulter quand on te fait des compliments !
- Franky, personne ne t'a jamais empêché de chanter tes chansons pourries !
- Et Robin, on te laisse nous raconter tes histoires horribles qui nous plombent le moral à chaque fois !
- Alors lâchez-nous ! » conclurent-ils en les fixant, les défiant de protester.
Les pirates accusaient le coup. Gênés, ils regardaient le sol, le ciel, le nuage en forme de pétale de cerisier, la petite araignée qui tissait sa toile sur le pont, mais personne ne voulait croiser le regard des deux jeunes gens. Finalement, chacun retourna à ses occupations sans dire un mot. Nami et Luffy, soulagés, se rapprochèrent de la figure de proue avant de d'éclater de rire.
« Ah ça fait du bien, dit le capitaine en se calmant.
- Oui, et je pense qu'ils vont nous laisser tranquilles maintenant, ajouta Nami. Au fait, au sujet de ce boulot que…
- Ah non, Nami !
- Attends… Je voulais te demander de… »
La jeune femme s'arrêta, hésitante. Puis elle tendit à Luffy ce qu'elle tenait caché derrière son dos depuis plusieurs minutes.
« C'est le Livre de bord ? s'exclama le jeune homme, étonné.
- Ouis je… Je me suis dit que comme j'ai encore du mal à écrire et bien… Tu pourrais peut-être… Enfin, si tu veux, bien sûr…
- …
- Tu pourrais écrire dedans à ma place, insista Nami, dépitée de voir que Luffy était aussi bouché.
- Vraiment ? dit le capitaine, heureux comme un gosse. T'es sûre ? Je peux vraiment ?
- Mais oui, puisque je te le dis, répondit la navigatrice, heureuse de voir la joie de son ami.
- Merci Nami, c'est terrible ! Je te décevrais pas ! Ouah, trop cool ! Je vais pouvoir raconter notre aventure dans le Livre !
- Quelle aventure ?
- La prochaine » répondit Luffy en lui faisant un clin d'œil et en se tournant vers l'horizon, son chapeau de paille à la main.
_ _ _ _
« Voilààààà, c'est fini… »
Désolée, je vais le refaire à chaque fois le coup de la chanson de Jean-Louis Aubert mais je ne peux pas m'en empêcher, j'adore ce chanteur.
Et bien oui, c'est la fin de « Cap sur l'île de la viande » et là c'est le moment où je vous saoule et où vous partez sans lire cet « après-propos »… Mais c'est pas grave, je ne vous en veux pas !
Alors que dire ? C'est ma deuxième longue fiction, déroulant une histoire en plusieurs chapitres. J'ai beaucoup aimé raconter cette histoire, même si j'ai pas mal douté à la fin (c'est normal ça, on se refait pas). Je vais faire une pause maintenant, pour me consacrer à un projet ambitieux, initié avec deux autres membres du fandom. J'espère qu'il vous plaira autant que cette histoire, on va vraiment essayer de faire quelque chose de très bien !
Bon ça c'est fait… Ah oui, les remerciements. Et bien d'abord, merci à tous ceux qui ont lu et laissé des reviews, et aussi à tous ceux qui ont lu sans laisser de reviews ! Et plus particulièrement merci à « mes » (oui « mes » !) revieweurs réguliers : Raflon (est-ce que tu seras satisfaite de la fin entre Zoro et Anaïs ?), Tema24 (merci pour tes encouragements et le coup de la promenade au milieu des côtes de porc que j'ai adorée), Clowsama (grâce, ou à cause de qui je suis devenue fan de LuNa, et pour toutes les idées que je lui ai piqué en reviews !), Natsukililou (pour tes super reviews). J'attendais toujours votre avis avec impatience après avoir publié chaque chapitre, et ça me motivait à chaque fois pour continuer.
Et enfin bien sûr, un grand, grand merci à TiteNana qui m'a corrigé mes chapitres, qui les relisait et me faisait des suggestions, qui m'a supporté quand je doutais et que je trouvais nul ce que j'écrivais… Merci aussi pour le personnage d'Anaïs ! A la base, elle n'était pas du tout prévue. Et puis, un peu comme ça, je l'ai rajouté après une discussion avec la miss, et ce personnage est devenu super important dans la suite de l'histoire, et j'ai l'impression qu'elle a été appréciée !
Euh sinon, merci à mes parents sans qui je ne serais pas là, merci à vous, et c'est vrai qu'il y a des anges dans cette ville…. Oups pardon, je m'égare, les oscars c'est pas encore pour tout de suite !
Sur ce j'arrête ce pavé que vous n'aurez sûrement pas lu (et je ne peux pas vous en vouloir), merci encore d'avoir lu et apprécié cette petite histoire, et comme toujours Bonne lecture !