Dernier chapitre de cette mini-fic... Oui, déjà...
Alors, premièrement, je voudrais juste prévenir qu'il y a peut-être - sûrement - des anachronismes dans cette histoire. Par exemple, les chansons cités, ou les Lakers... Je ne sais pas. Imaginez qu'elle se déroule à notre époque, ça sera plus simple!
Ensuite, merci beaucoup à tous les revieweurs que j'ai eu. Merci beaucoup à eux, ça me permet de savoir que ce que j'écris plaît, et donc que je ne suis pas si nulle que ça. Et merci aux lecteurs, aussi, de passer un petit instant sur cette fic, que j'ai vraiment beaucoup aimé écrire...
Mais mainteant que je suis arrivée à la fin des publications, j'ai envie d'approfondir l'histoire... Faire des OS de l'amitié entre Sirius et Sahra, ou sur le groupe des Bizzar' Sisters... Ou même écrire la même histoire, mais du point de vue de Remus... Pour les OS, je les posterais sûrement à la suite, ou je ferais une annonce pour prévenir. Si je fais l'autre point de vue, ce sera dans une fic à part... Si vous avez des idées, des préférences, n'hésitez pas à me le dire!
J'arrête de parler, et je vous laisse lire. SI vous êtes là, c'est sûrement pour ça, non?
3/ I'll be there for you
"Sahra !
-Plus tard Sirius."
Je le dépasse sans le regarder. Remus est juste derrière lui, et je ne veux pas le voir. Pas après la soirée d'hier.
"Sahra ! Elle était géniale ta chanson hier !
-Merci Sirius. Tu m'excuseras…"
-Sahra, faut que je te rende ta guitare", lance Remus
Je me dégage des bras de Sirius, et pars en courant. J'entends Lily dire qu'elle prendra la guitare, et Sirius se tourner vers Remus et hurler :
"Qu'est ce que tu lui as fait, encore ? Tu ne crois pas que la forcer à passer son jour de Noël et de l'an à l'hôpital c'était suffisant ??!"
Et merde… Si j'avais omis ce détail, ce n'était pas pour des prunes… Tout le monde va être au courant, en plus… Je soupire, et rejoins Alice à la table du déjeuner. Elle pose une main réconfortante sur mon épaule. Je vois Samia, à la table des Poufsouffles, rire avec ses amies. Elle était une amie, avant. Mais depuis la fête, je n'arrive plus à lui parler. Elle n'a pas cherché non plus à me voir, donc en soi, ce n'est pas une grosse perte… Je comprends pourquoi Remus l'aime. Elle a tout pour elle, la beauté, l'intelligence, la gentillesse, les notes, les amis… Tout. Lui aussi. Lui compris.
La prof d'étude des moldus me déteste, mis ça je le savais déjà. C'est comme ça depuis ma sixième année. Mais là, elle a atteint des sommets. Elle m'a mis avec Remus pour faire un exposé. Comme par hasard. Et là, le sujet tombe : La contraception moldue. Bien sûr, le hurlement de Sirius avait exposé à tout le monde ma situation et celle de Remus, donc tous les élèves et l'équipe professorale savaient que j'avais dû avorter d'un fœtus dont il était le père. Génial, non ? Sirius s'était excusé des millions de fois, m'avait acheté des chocolats, emmenée dans les meilleurs restaurants… Il avait été aux petits soins pour moi jusqu'à ce que je lui dise d'arrêter sous peine que je m'énerve sérieusement. Enfin, toujours est-il que cette prof avait sauté sur l'occasion. Du coup, je me retrouve à devoir parler de ça devant tous les septièmes années ayant choisi cette option. La fin de l'exposé approche, et Remus commence à exposer l'avortement moldu. Je sens que je vais regretter toute ma vie ce que je vais faire, et je respire un grand coup.
"Vous savez tous que j'ai dû avorter, suite aux hurlements de notre Salle commune, commence-je en fixant Sirius. Donc ce n'est un secret pour personne. L'avortement, c'est quelque chose d'horrible. L'opération en elle-même n'est rien. On ne sent rien, on est en anesthésie générale, on reste plusieurs jours à l'hôpital… Non, le pire c'est au niveau psychologique. Surtout quand on ne détestait pas particulièrement le bébé qui croît en nous. C'est pour ça qu'après, c'est bien d'avoir près de nous des gens qui nous aiment, et qu'on aime, qu'ils soient petit ami, amis ou de la famille. Juste pour qu'on nous dise qu'on n'est pas des meurtriers, qu'ils nous aiment quand même, qu'on en aura d'autres. L'avortement, on ne s'en remet jamais. C'est pour ça que c'est bien d'avoir toujours des moyens moldus sur soi. On n'a pas toujours de baguette… "
Je souris vaguement, et baisse la tête. Ça aussi ça va faire le tour de l'école en une heure. La prof, que j'adore et c'est réciproque - notez le ton ironique, bien sûr! – se tourne vers Remus et lui demande mesquinement:
"Que ressent le père du fœtus dans une telle occasion, Mr Lupin? Comme Miss Dogrey, vous pourriez nous en parler, non?"
Remus, qui avait pâli à vue d'œil pendant mon discours, rougit furieusement, et baisse la tête. Il marmonne deux ou trois mots, avant de se faire couper par Sirius.
"Non, Madame, il ne peut pas. Il n'était pas à l'hôpital. Il ne savait même pas que Sahra était enceinte."
La prof baisse elle aussi les yeux, et nous renvoie nous asseoir. Je rejoins Lily et Alice, qui me félicitent. Je souris. Encore plus quand le prof annonce mon O.
Dumbledore a recommencé. Il a organisé une autre soirée. Encore une autre, mais un bal cette fois. Juste avant les vacances de Pacques, quand tous les septièmes années préparent leurs révisions. Pour nous détendre, avant la torture. Plus que quelques mois, ici, à voir Remus tous les jours… Je ne sais pas si je dois m'en réjouir ou en pleurer. Non, le pire, ce n'est pas cette soirée, c'est qu'il a invité les Bizzar' Sisters…
Le bal est ce soir. Maintenant. Tous les élèves entrent dans la salle, par groupe d'amis, ou par couple. Je vois les Maraudeurs entrer, Lily au bras de James et une blonde de Serdaigle à celui de Sirius. Une fille d'une nuit, ça se voit dans ses yeux. Remus est seul, je le remarque au passage. Pas que j'y prête attention bien sûr… (Notez le ton ironique.) La tenue de soirée n'était pas exigée, donc beaucoup sont bien habillés, mais sans être en costard. Avec les Bizzar' Sisters à l'affiche, Dumbledore n'allait pas exigé qu'on soit en robes de soirée… Il monte sur scène, et prend le micro. Annonce l'entrée du groupe. Quatre garçons assez jeunes, de 19-20 ans, entrent sur scène sous les applaudissements des élèves. Beaucoup crient, comme à tous concerts dignes de ce nom. Depuis ma discussion avec Remus et l'annonce de leur présence au bal, beaucoup se sont renseignés sur eux, et ont écouté leur musique… Un des membres, un très beau garçon brun aux yeux verts saisit le micro, et dit:
"Merci à vous tous, et à l'équipe de Poudlard pour nous avoir invité. Mais je vais être sincère avec vous, on a hésité à venir. La décision finale n'était pas la mienne, ni celle de l'un d'entre nous, dit-il en montrant les autres garçons sur scène. Non, elle était celle de la dernière membre du groupe, qui avait toutes les raisons pour refuser. Mais elle a accepté, à votre plus grande chance. Je ne sais pas pourquoi elle est revenue sur sa décision initiale, peut-être simplement pour s'éclater un coup. Veuillez l'accueillir !!!"
Les applaudissements retentissent une fois de plus. Je déglutis. Et entre sur scène. Le garçon brun avance vers les coulisses, et se penche vers moi.
"'T'es prête?
-Non. Mais ça ne change rien.
-Tu ne peux plus reculer. Et puis, même si tu te craques, je serais là, moi…
-Merci de m'encourager, Adrien. Et ta compagnie… Ce n'est pas la meilleure que je puisse souhaiter !"
Il me sourit, et passe son bras dans mon dos.
"Souris !"
J'esquisse un sourire, et avance en pleine lumière, le brun à côté de moi. Les projecteurs m'aveuglent, les cris m'assourdissent. Je salue la foule, en particulier Sirius, James et Lily, au premier rang. Je souris. Oui, je suis heureuse d'être là. Heureuse d'avoir accepter au final. Heureuse d'avoir chanté, il y a un ou deux mois, ce qui m'a permis d'anticiper le stress et le trac… Je prends le micro des mains d'Adrien, blague avec lui. Il est sorcier, lui aussi, c'est un de mes meilleurs amis. Les autres sont ses amis, donc mes amis. Ils ont tous fait leurs études à l'étranger, aux Etats-Unis… Je n'ai jamais compris pourquoi. Je les vu jouer en vacances, il y deux ans. Et depuis, je fais partie de leur groupe. Je monte le micro à mes lèvres, et lance :
"Vous êtes prêts ?
-OUII !
-Rien entendu. Vous êtes prêts ?
-OUIIIIIII !"
Je souris. J'ai toujours aimé cette communion avec le public dans les concerts. Ce n'est pas le premier que je fais, mais le premier devant des gens que je connais, en sachant qu'ils sont là. Et ça me fait peur. En même temps, j'ai peur de beaucoup de choses, beaucoup trop d'après Sirius et Adrien.
"Oui, je fais bien partie des Bizzar' Sisters. Au départ, je ne comptais pas accepter. Mais après ma petite chanson à la soirée des talents, et mon discours en étude des moldus… J'ai décidé de tenter le coup. On va commencer par une reprise moldue, puis par notre répertoire ! Je voudrais dédier ce concert à mon demi-frère Erwan, que personne ici ne connaît, mort il y a un an. Tué sur les ordres d'un grand fou mégalomane. Et à tous mes frères et sœurs de cœur, qu'ils soient sur scène, ou dans la salle."
Je vois Sirius m'adresser un signe de tête, et Lily sourire. Adrien hurle dans son micro, et je lève les yeux au ciel, bien visible de toute la salle.
"Merci Adrien. Maintenant… Place aux… Bizzar' Sisters!"
Encore les applaudissements. Je souris, et prends ma guitare, que Remus m'a rendue sans que je ne lui dise un mot. J'essuie mes mains sur mon jean, rejette mes cheveux en arrière, et entame "Layla", d'Eric Clapton. Je ne sais pas pourquoi j'ai tenu à commencer par cette chanson. Je n'aurai pas dû. On enchaîne avec "You didn't know", refaite avec le groupe. Là aussi je regrette mon choix. Même si Adrien a beaucoup amélioré la mélodie de départ, j'ai toujours peur du regard de Remus quand je la chante… Mais les applaudissements retentissent, et je souris. Ensuite, Adrien me rejoint au chant, parfois me remplace, et on est parti. Les chansons s'enchaînent sous les applaudissements, sous les cris. On voit les élèves qui dansent sur la piste, au rythme de nos voix, de nos guitares. Julian, à la batterie, se lance dans des impros sans qu'on en comprenne la raison. On le laisse faire, on rit. C'est le meilleur concert que j'ai jamais fait. Qu'on ait jamais fait. Eux aussi sont heureux, je le vois dans leurs yeux…À la fin, après qu'on a épuisé notre répertoire, Adrien reprend le micro. J'ai refusé de clore, et il le sait.
"Désolé, mais tout à une fin! On joue à Londres pendant les vacances, avis aux intéressés. Oui, oui, je fais ma pub… Que voulez-vous, on ne se refait pas! Mais veuillez applaudir… Julian, à la batterie ! Nathan, à la basse ! Alex', au synthé ! Sahra, à la guitare et au chant!
-On n'oublie pas quelqu'un, lance Nathan dans son propre micro?
-Euh… Personne d'important, je réponds.
-Quand même ! Dit Julian.
-Messieurs dames, à la guitare et au chant, le créateur du groupe… Adrien!!"
La salle explose en applaudissement, en cris, en hurlements, alors que Monsieur Je-ne-suis-absolument-pas-modeste se pavane sur scène comme un coq. Il repère quelques filles, comme les autres membres du groupe. Bien sûr, il n'est pas venu ici pour rien non plus… je sais qu'ils ont tous besoin de compagnie, ce soir. Ce sont des mecs, après tout ! Les projecteurs s'éteignent, et le répertoire enregistré nous remplace. La fête n'est pas finie.
Je sors dans le parc. J'ai abandonné ma guitare dans les mains de Julian, qui va épater quelques filles, comme après chaque concert. Nathan, Adrien et Alex vont faire de même, comme d'habitude. Je suis la seule à ne pas chercher de la compagnie après les spectacles… Je dirais bien que c'est parce que je suis la seule à être amoureuse, mais je sais que Julian l'est, et sûrement Alex' aussi… même s'il refuse de me le dire !
"Eh, Sahra, attrape !"
Je reçois un tissu noir dans la figure. Un Sweat, mon sweat. Je souris, et l'enfile avec plaisir. C'est que je l'aime, ce sweat des Lakers, l'équipe de basket ball de Los Angeles, un sport moldu. Tout à coup, j'ai plus chaud.
"Tu veux une clope? Me propose Adrien, le lanceur de ce vêtement.
-Tu sais bien que je suis la fille parfaite! Je ne bois pas, je ne fume pas, je ne couche pas… Ah si, ça je le fais!
-Au fait, je voulais te demander… j'ai repéré quelques filles dans la salle…
-Les mecs… Irrécupérables !
-Merci. La rousse au premier rang, à côté de Sirius ?
-Lily Evans, prise par l'un de mes amis.
-Merde. Sa copine brune ?
-Alice, sa meilleure amie, prise aussi.
-Rah! La fille blonde arrogante, dans un coin de la salle? Blonde presque blanc?
-Narcissa Black? Euh… Fiancée, mais tu t'en fous. Elle n'aime pas son fiancé, et c'est un futur Mangemort doublé d'un crétin parfait. Remarque, c'est con ce que je viens de dire. Un Mangemort est presque toujours un crétin. Enfin, peu importe. T'as le champ libre!
-Yeah! Et la blonde qui était avec Sirius?
-Elle? Je ne sais pas comment elle s'appelle, sûrement Vanessa, ou Paméla, ou Noémie… Normalement avec Sirius pour cette nuit, il t'en voudra pas si tu lui la prends: d'autres tomberont immédiatement dans ses bras!"
Adrien éclate de rire, et moi aussi. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu. Depuis Noël, où il était passé me voir. Il habite à Londres, et étudie aux Etats Unis avec Nathan et les autres. Ça fait du bien de le revoir.
"Oh oh…" murmure Adrien.
Je suis son regard. Merde. Remus. Pile la personne que je n'avais pas spécialement envie de voir. Remarquez que je me suis améliorée : je ne fuis pas dès que je le vois, désormais. Avec l'exposé, en même temps, et Sirius qui me harcelait, je ne pouvais pas vraiment. N'empêche que je suis toujours folle de lui. Sur ce côté-là, ça ne s'est pas amélioré.
"Ah, c'est toi le fan d'Indochine ! Lance Adrien à Remus. Sahra m'a un peu parlé de toi. Si tu lui fais encore du mal, attends toi à me revoir rapidement, capite?"
Je vais me mettre au Français. Je n'ai rien compris de la dernière phrase, à part capite. Et ça c'est de l'italien…
"Je vais vous laisser dit-il en écrasant sa cigarette au sol.
-Adrien ! Qu'est ce que tu lui as dit? Adrien ! Reviens ! Faux frère !" Je lui hurle.
Je le vois éclater de rire, et je soupire. Franchement, il me le payera. Tôt ou tard, il le regrettera. Je soupire, et me tourne vers Remus. Il me regarde, je le vois détailler ma tenue. Oui, mon sweat change du T-Shirt rouge de rockeuse que j'avais sur scène. Il le fixe, et siffle doucement.
"Whaou, t'as vu un match des Lakers?
-Non, mais je les ai accompagné à New York pour faire un concert, avec le groupe. Ils étudient là-bas, et voulaient montrer que leur groupe n'était pas qu'une fiction. Adrien et Nathan ont me faire visiter la boutique du NBA, et ils m'ont acheté ça pour mon anniversaire. Sauf qu'ils m'ont offert encore autre chose, donc je n'ai pas tout compris.
-Sympa…
-N'est-ce pas? Quand je dis mes frères, c'est pas pour rien."
Un silence s'ensuit. Qu'il parte, qu'il parte, qu'il parte… J'ai pas envie qu'il me gâche ma soirée, pas aujourd'hui… Merlin, faites qu'il parte… Je fais quelques pas, espérant que ça le dissuaderait. On se retrouve près du lac, exactement là où on était il y a plusieurs semaines, après la soirée Talent. Il m'a suivi. Je soupire discrètement.
"Sahra, faut qu'on parle… On ne peut pas rester comme ça…
-Comment ça comme ça ?
-À s'éviter, à ne plus se parler… Comme ça quoi.
-Je ne vois pas la différence. Avant c'était déjà comme ça, alors…
-C'est vrai. Mais c'était avant. Depuis il y a eu ta chanson, l'exposé qu'on a fait chacun de notre côté, le concert de ce soir…"
Je ne dis rien. Je ne peux rien dire. Je soupire.
"Qu'est ce que tu veux, dans ce cas? Je murmure.
-Je ne sais pas. J'aimerais qu'on en décide ensemble.
-Arrête. Je te l'ai déjà dit, je ne suis pas objective. Moi je t'aime. Alors arrête de me demander mon avis, je ne peux pas te répondre, je…
-Tais-toi. Ecoute-moi."
Je lève les yeux vers lui. Il a l'air préoccupé, tendu, inquiet. Il n'est pas très loin de moi, même pas un mètre. Il s'assied sur l'herbe, et je fais de même. Je n'aime pas surplomber les gens. C'est comme ça depuis toujours, je n'aime pas être plus petite que les autres, mais pas plus grande non plus… Complexe d'égalité, ou un truc du genre…
"Sahra, je… Je regrette tout le temps ce que je t'ai fait la nuit de la fête. Je n'ai aucune excuse, et dire que je suis désolé ne servira à rien. J'aurais aimé me souvenir de cette nuit, mais non. J'en rêve la nuit, de pouvoir tout changer. Mais déjà, je vais rectifier quelques erreurs. Le nom que j'ai prononcé, cette nuit-là… ce n'était pas Samia, j'en suis sûr. Je pense que c'était le tien. J'ai dû te reconnaître, je pense. Mais jamais je n'aurais dit le nom de Samia!! Autrement, il serait temps de m'envoyer à l'Hôpital Psychiatrique!
Je le fixe, incrédule. Ce n'était pas Samia… C'était moi… Je n'en crois pas mes yeux. Je passe une main dans mes cheveux bouclés, et je demande :
"Pourquoi ?
-Parce que Samia est une vraie conne !
-Pourquoi ? Je répète.
-Euh…Secret Maraudeurs… Tu demanderas à Sirius…"
Je lui fais ma tête des mauvais jours, genre Je-boude-bien-fait-pour-toi. Il me regarde, amusé, et finit par avouer:
"Ok, c'est bon! Elle nous a dénoncé à Rusard, pour une farce dans le cachot Serpentard… Et pour avoir traîné dans le dortoir Serdaigle aussi. Tu sais, la farce où tous les uniformes des Serpentard étaient rouges et ors? Je pense que c'est parce qu'elle n'a pas supporté que Sirius la largue…
-Je savais pas qu'elle était comme ça, dis je, avant d'ajouter en grande curieuse que je suis:
"Et ensuite ?
-Euh… hésite-t-il. Tu ne parles pas français, n'est-ce pas ? Tu n'as pas compris la phrase que j'ai dite, il y a plus d'un mois ?"
Regard tueur de la mort qui tue. Merci Nathan pour ses expressions que me viennent n'importe quand! Il en a plein comme ça, et à force de les entendre, je les ressors dans les conversations, pour son plus grand bonheur… Et ma plus grande honte.
"En anglais, ça donne : "Come with me, don't leave without me"
-Remus… Je t'ai déjà dit d'arrêter ça…
-Arrêtez quoi?" souffle-t-il.
ALERTE ROUGE !! Il est trop près, bien trop près… AAAAH… Couic.
Quand je repense à ce moment, je souris forcément. Enfin, quand j'y repense… Quand le pouvoir familial m'y remporte, devrais-je dire. Comme maintenant, d'ailleurs.
"Arrêtez quoi ?" Souffla Remus
Sahra ne répondit pas. Remus était bien trop près, elle ne savait pas quoi dire, pas quoi répondre. Elle le regardait sans comprendre. Il se rapprocha encore, et posa sa main sur la joue pâle de Sahra. Et lentement, il se rapprocha d'elle. Et ses lèvres effleurèrent celles de Sahra, doucement. Tendrement. Instinctivement, la jeune fille répondit à son baiser. Un baiser tendre, amoureux, doux. Le baiser dont toutes les jeunes filles rêvent. Un baiser de rêve, justement. Sahra ferma les yeux, et passa sa main dans la nuque de Remus, timidement. Lui-même resserra la pression de ses bras autour de la taille de la jeune fille. Le baiser se faisait de plus en plus passionné, tellement que Remus préféra le faire cesser, doucement. Aussi doucement qu'il avait débuté. Sahra rouvrit les yeux, et le regarda, encore incrédule.
"Mais… pourquoi ? Qu'est-ce qui…
-Chut… murmura Remus en posant un doigt sur les lèvres de Sahra. Tu parles trop quand tu es nerveuse."
Sahra se tut immédiatement, sans comprendre comment il l'avait percée à jour. Elle inclina la tête, interrogative. Il passa son bras dans le dos de la jeune fille, et murmura à son oreille, dans son cou :
"Je t'aime, Sahra…"
Comme c'est romantique, n'est-ce pas ? Même un peu cliché quand on y pense… Mais je l'ai déjà dit, un cliché est un moment, un instant, un acte parfait qui est revenu tellement souvent dans des vies qu'on le trouve trop banal, trop parfait, trop… Cliché ! Adrien ne s'en est même pas étonné quand je lui ai raconté, pas plus que Dumbledore en nous voyant ensemble. Mais Adrien s'est quand même pris un ou deux oreillers en pleine figure, plus des coups pas très violents pour m'avoir abandonner. Le pauvre…
Remus arrive vers moi, et s'assit sur le canapé de la loge. On a eu un concert ce soir, le dernier des vacances… Il m'embrasse doucement dans le cou. Je m'étends dans ses bras. Je suis bien. Bien plus que je ne l'ai jamais été… Je l'aime, il m'aime. Je vais continuer avec le groupe, et lui va essayer de se trouver une université où il peut étudier, de préférence la même que la mienne, celle de Londres. Adrien entre dans la loge, et hurle :
"SAHRA ! T'as un fan à la porte ! Il te dit qu'il est fou amoureux de toi, et que ce n'était pas avec Remus que t'as couché en novembre, mais avec lui.
-Sympa… Lâche Remus.
-Il dit s'appeler Sirius.
-Mais quel crétin lui alors… Fais le rentrer, je dis en souriant. Il a peut-être raison…
-Merci de ta confiance, grommelle Remus."
Adrien sort pour dire à Sirius de rentrer, et je me penche vers Remus.
"Tu me passes mon pull Lakers, s'il te plait?
-Au fait, Lakers, ça veut dire ceux du Lac, non ? Tu te souviens du Lac Noir, à Poudlard…
-Remus Lupin, Loup-Garou de votre état, je vous accuse d'être un grand romantique !"
On éclate de rire, si fort que Sirius en rentrant à décider de nous ramener sur terre en nous envoyant un oreiller dans la figure. Je vous jure, le bonheur, c'est simple, c'est eux…
Ne pas lire si vous voulez rester sur cette fin heureuse!
Sahra Dogrey mourut deux ans après, tuée par un Mangemort qui jugeait mal sa musique. Et qui voulait venger ceux qu'Erwan, le demi-frère de Sahra, avait tué. Remus en eut le cœur brisé, mais se remit avec l'aide de Sirius, James et Lily, eux-mêmes effondrés par la mort de leur amie. Quand Sirius fut accusé et James et Lily morts, Remus Lupin se retrouva seul, seul avec lui-même. Et il ne se remit jamais complètement de ces années de complète solitude, car on ne peut pas oublier. Même quand on préfèrerait ne pas s'en souvenir…
Quand Sirius s'évada, il ne voulut plus y croire. Il partagea deux ans, à peine deux petites années, avec son ancien ami. Et il voyait bien que Sirius n'allait plus aussi bien qu'avant Azkaban. Il voyait bien que Sahra lui manquait énormément, à lui aussi… Pourtant, il ne dit rien, ils ne parlèrent pas d'elle. Remus se sentait trop lâche, il avait trop peur de la douleur que ferrait ressortir l'évocation de ces souvenirs si heureux.
À la mort de Sirius, il était effondré, non seulement par la mort de Sirius, mais aussi par ce que Lestrange lui avait glissé avant de disparaître. Sahra, à sa mort, était enceinte. Une nouvelle fois. Il mit longtemps avant de digérer cette nouvelle information… Puis il se maria avec Nymphadora Tonks, il l'aimait. Elle lui était diamétralement opposée, mais elle ressemblait à Sahra sous certains aspects. Par sa joie de vivre, son rire communicatif, son sérieux souvent, son entêtement, sa manière de trop parler quand elle était nerveuse… il retrouvait son ancien amour à travers ces quelques détails. Il l'aimait vraiment, néanmoins. Mais pas comme il avait aimé Sahra. C'était un amour de fin de vie, un amour de guerre. L'espoir disparaissait. Seul restait le passé, et Remus Lupin était un homme, qui sans personne pour le forcer, avait l'habitude de vire dans le passer. Sahra, elle, c'était un amour de vie, pour l'espoir et l'avenir. Elle le forçait à considérer l'avenir comme quelque chose de beau et de magnifique, avec des difficultés mais rien d'insurmontable. Elle le forçait à espérer, à vivre pleinement et pas seulement dans ses erreurs passées et ses regrets.
Quand Teddy naquit, il était heureux d'avoir un fils. Autrement, s'il avait eu une fille, il n'aurait pas pu s'empêcher de l'appeler Sahra… Et quand il mourut, ce fut un sourire aux lèvres. Certains dirent que c'était parce qu'il venait de croiser une dernière fois le regard de Nymphadora Tonks. Ce que peu de gens savent, c'est qu'à ce moment, ces yeux habituellement joyeux étaient noirs. Noirs comme de l'ébène. Comme ceux de Sahra.
Le groupe des Bizzar' Sisters ne s'est jamais vraiment remis de la mort de Sahra. Adrien se retrouva seul chanteur. Il écrivit plusieurs chansons en l'honneur de son amie, et retourna une seule fois à Poudlard, pour le tournoi des Trois Sorciers. La dernière chanson qu'il chanta, celle du dernier slow qui avait vu danser quelques couples seulement, comme Hagrid et Madame maxime, ou Neville Londubat et Ginny Weasley, ou encore Fred Weasley et Angelina Jonhson, c 'était elle qui l'avait écrite. Lui qui avait composé la musique, mais elle qui l'avait écrite. Et la nuit de ce bal, il ne la passa pas avec des filles, pour une fois. Mais seul avec Nathan, Alex et Julian, à pleurer et à repenser au passé. Ils n'avaient jamais oublié leur sœur, toutes leurs chansons lui étaient dédiées. Ils étaient célèbres, mais ils s'en moquaient. Sahra n'était plus là pour rire avec eux des nouvelles people des magazines comme Sorcière Hebdo. Sahra n'était plus là pour leur dire en riant de ne pas prendre la grosse tête. Sahra n'était plus là pour les forcer à ne boire que du jus de citrouille avant les concerts…
Dans tous leurs disques, ils y avaient, sur la jaquette, un indice. Une guitare, son nom, les Lakers, une dédicace… Non, les Bizzar' Sisters n'oublièrent jamais Sahra Dogrey, la fille qui les avait fait devenir célèbres, la fille qui avait éclairée leur vie, la fille qui les avait mieux compris que quiconque.
Sahra Dogrey a été une étoile. Pas une étoile célèbre, non, une étoiles fugace qui disparaît aussitôt apparue. Une étoile filante qui n'a fait que traverser la vie d'autres personnes. Une étoile qui a vécu des choses tristes, mais qui a su profiter de la vie à fond avant de mourir. Une étoile qui est partie trop tôt, et qui est morte, comme toutes les étoiles, sans que personne ne la voie. Oui, on ne s'est pas rendu compte de la mort de Sahra Dogrey, nous qui ne la connaissions pas. Mais eux, si. Eux l'ont su instinctivement, au plus profond de leur cœur, de leur âme, de leur intimité et de leur existence. Ils ont immédiatement sentit le vide en eux.
Sahra Dogrey a été une étoile. Une étoile filante. Une lumière qu'aucune des personnes qui l'ont rencontrée n'oubliera…