Roy était debout, tout autour de lui s'étendait une vaste étendue blanche, sous un ciel bleu foncé. Il ne pouvait pas dire de quelle matière était le sol, ni d'où parvenait la lumière qui l'éclairait. En tout cas, même si c'était un rêve, il était content de se retrouver dans son corps. Mais que faisait-il là? Il décida de marcher un peu, de toute façon, rien de permettait de se repérer dans ce désert blanc. Que s'était-il passé? Il réfléchit avant de se souvenir.
"Ah! Oui! Je me suis évanoui dans le salon. J'ai vu à la suite toutes les transmutations de Edward. Après, ben j'ai atterri ici. C'est quoi ici? La mort? On a finalement fait un rejet? Il n'y a peut-être que moi, vu que je suis seul. – il entendit un pas précipité derrière lui. – quoique…"
Il fut presque renversé par Ed quand celui-ci l'atteignit.
-Colonel! Cria Ed, c'est bien vous?
-Oui, c'est bien moi. Qu'est-ce qui t'arrive?
-J'ai eu une peur bleue! Je pensais que j'étais mort!
-Le fait que je sois là ne veut pas forcément dire qu'on est vivant… - Ed écarquilla les yeux – mais déjà, on a nos corps.
-Si ce n'est pas notre esprit…
-Tu as peur de la mort? (lui qui la risque tout le temps!)
-Je suis trop jeune pour mourir!
-Mouais, moi aussi, en fait. Bon, essayons de marcher pour trouver une solution.
Ils entamèrent donc un petit chemin (qui sent la noisette! Pardon, Hors sujet total.) Au bout de plusieurs minutes Ed regarda Roy.
-Il n'y a rien, on est coincé ici.
-Comment peux-tu le savoir? nous venons à peine de commencer.
-…
-Et puis, ta présence ici me dit que tu y es un peu pour quelque chose, non?
-Euh… ben, oui.
-Qu'est-ce que t'as fait?
-J'ai… pratiqué l'alchimie… plusieurs fois.
Roy ne répondit pas. Comme il ne semblait pas énervé Ed poursuivit.
-… comment vous l'expliquez?
-Quoi?
-Non, l'instinct paternel inné?
-Ah… ça. Ça ne s'explique pas, je l'ai, c'est tout.
-En fait, vous avez voulu que je devienne alchimiste d'état pour avoir une nouvelle poupée. Pour remplacer Méschac.
-Au début, j'ai fermement refusé de venir te voir quand j'ai appris ton âge et ta situation, de peur de faire cette erreur. Mais en te rencontrant, j'ai vu que tu avais des points communs avec Méschac, mais aussi beaucoup trop de différences pour me le rappeler dès le premier regard. Méschac avait une douceur de vivre étonnante, un calme. Toi tu étais grande gueule et tu n'as pas peur de dire ta pensée. Tu avais une énergie enfantine mais tu l'utilisais avec tant de maturité… J'en étais soufflé. C'était mon devoir de te proposer le poste d'alchimiste d'état mais ce serait te mentir de dire que j'étais contre. Au début, tu étais plutôt obéissant, mais tu as vite décidé de n'en faire qu'à ta tête. Même si je me faisais taper sur les doigts, ça m'amusait de te voir revenir tout penaud. Dans ces moments-là tu ressemblais enfin à un enfant de ton âge. C'est pour ça que je ne criais jamais, j'avais vraiment l'impression qu'hausser le ton risquait de te faire pleurer.
-Vous me prenez pour un gamin de douze ans?
-Tu en avais douze la première fois que je t'ai sermonné. Je savais que ce n'étais pas suffisant pour te faire arrêter mais là n'était pas mon but.
-Pourtant, je vous ralenti dans votre ascension vers le poste de généralissime.
-Si ce n'est qu'un retard, j'ai le temps!
-…
-Tu te rappelles, la question que tu m'avais posée à mon réveil?
-Oui, de qui parliez-vous à propos de "la même galère"?
-… de moi.
-Quoi?
-Toi, Méschac, moi… on a tous un problème "parental". Je suis orphelin. J'ai vécu dans un orphelinat où la différence était interdite. Je devais rester "normal", mais j'avais de bons résultats en classe. – il rit – J'avais une pyrophobie impressionnante mais l'incendie de l'orphelinat ne m'a fait ni chaud ni froid. J'ai été ensuite recueilli par Madame Mustang et… tu connais la suite.
-Pyrophobe?
-Amusant n'est-ce pas?
-Plus ou moins, ça casse un peu votre image "pyromane de glace".
-C'est quoi ce nom?
-Oh, rien, c'est un moment où Al et moi nous demandions quel nom vous aurait mieux convenu que "Flame", bien que vous soyez vraiment flemmard!
-Tu veux qu'on parle de tes rapports? D'après ce que j'ai vu dans tes souvenirs, tu n'y as pas tout dit…
-Euh… non merci ça va! j'ai compris. – Ed fit une mine étonnée. – c'est vrai que maintenant que vous le dites, à force de vous côtoyer, je n'arrive pas à désobéir. Enfin, si! Mais…
Avec cette discussion, Ed se rendit compte qu'il était capable de désobéir, mais pas à lui. Il n'avait jamais remis en cause le moindre de ses ordres et avait docilement (bien qu'en râlant) toujours obéi.
-Rah, en plus c'est vrai, cette histoire d'instinct paternel. – il soupira – en même temps, je dois avouer que je me suis un peu "pris au jeu", involontairement.
-Pardon?
-Il faut croire que vous avez de l'autorité. Vous vous rappelez sans doute toutes les fois où je grognais parce que je ne voulais pas obéir. Mais malgré tout je le faisais. C'est plus fort que moi.
Ed se demandait depuis combien de temps il ne s'était pas rendu compte des relations qu'il entretenait avec les gens qui l'entouraient. Il serait temps de s'y mettre.
-Pourquoi vous ne vouliez pas que je sache à propos de la transmutation d'Al?
-Tout ce qui est arrivé est entièrement ma faute. Quand j'ai vu ta peur au fond de tes yeux, je me suis senti responsable. A la fin de la guerre, je me suis promis de ne plus faire pleurer personne. Je n'ai pas tenu ma promesse. Et quand j'ai vu que je vous avais rendu vos corps sans même y avoir réfléchi, je me sentais un peu stupide de devoir vous laisser partir. Finalement j'ai appris que vous restiez.
Ed éclata de rire. Il s'arrêta et se tenait les côtes tant il riait.
-Alors c'est pour ça que vous ne vouliez rien me dire? Parce que vous avez rompu une promesse idiote? Avec tout le respect que je vous dois, vous en tenez une couche! Vous êtes bon pour la camisole!
-Edward, fit Roy un peu perplexe face à la réaction inattendue d'Ed, tu pètes un plombs ou quoi?
-Ha, ha, ha! Vous vous rendez compte que vous avez fait un véritable miracle pour Al et moi? Alors une larme ou deux et un coup de stress à côté, c'est de la rigolade!
(Bien entendu, Roy se sent vraiment très, très bête de ne pas avoir ça sous ce point de vue là, mais comprenons-le, il a fait pleurer son protégé. C'est HYPER GRAVE pour lui! Pour lui seulement…) Roy soupira de dépit.
-Bon, continuons à avancer.
-Au fait, vous aviez donné quoi en sacrifice?
-Rien que je n'ai récupéré.
-C'est-à-dire?
-Mon sommeil. Je ne dormais plus.
-Quoi! Du moment où vous avez transmuté l'âme de Al vous n'avez jamais dormi ?
-Je l'ai récupéré en transmutant son corps.
-J'imagine que vous ne vous y attendiez pas…
-Pas vraiment, non.
-Vous pourriez-vous contenter de jouer les mères poules à la Hughes, à montrer des photos, plutôt que risquer sa vie pour nous… Quoique venant de vous je n'arrive pas vraiment à imaginer!
-Tant mieux! moi non plus. -.-'
-Au fait, on n'a pas changé de décor mais il y a un truc qui cloche.
En effet, l'horizon était flou et le ciel semblait se disloquer. Roy regarda ce spectacle sans montrer la moindre peur tandis qu'Ed était inquiet. Sans s'en rendre compte, il se colla à Roy. Celui-ci posa sa main sur sa tête et le rassura.
-Ne t'inquiète pas, après tout, ce n'est sûrement qu'un rêve.
Ed sentit un tremblement sous ses pieds, la terre s'ouvrit sous eux et il tomba. Roy le rattrapa de justesse. Le tenant à bout de bras, Roy tira tant qu'il put pour le remonter, mais c'était peine perdue, comme si Ed pesait des tonnes.
- Ha! Ha ! Ha! rigola Ed.
- Tu te sens bien? demanda Roy.
- C'est juste que, ha! ha! c'est comme cette nuit où je suis allé trop loin. C'est vous qui m'avez récupéré!
- Non, je ne t'ai pas...
Roy comprit soudain qu'il ne pouvait pas le faire remonter là où il était avant, il devait l'envoyer ailleurs, comme il était venu lui proposer un nouvel objectif: entrer dans l'armée pour retrouver leurs corps. foutu instinct paternel oblige, Roy rassembla toutes ses forces et tira un grand coup. Ed à sa hauteur, il le prit par la taille et sauta. ils se réceptionnèrent sur une plateforme plus basse, dont les parois étaient couvertes de dessins et d'images de leur passé commun. mais l'endroit où ils étaient formait un parfait cul-de-sac.
-comment on fait pour sortir? questionna Roy
- Quand il n'y a pas de sortie, déclara Ed en frappant des mains, il n'y a qu'à s'en créer une!
- Bonne idée!
…
-qu'est-ce qui c'est passé, demanda Winry à Envy-Clara, j'ai rien compris!
-Ben, Edward et le colonel ont transmuté leur âme une deuxième fois, j'imagine.
-Quoi? – prise de conscience de ce qu'elle vient d'entendre – QUOI?
-Oups! (mon pauvre Envy, tu fais que des bourdes!) bon! Moi je vais laver le linge!
-Attend une minute, toi! *ondes assassines* explique-moi!
*petit speech made by Envy sous la menace d'une clef à molette ô combien menaçante!*
-QUOI! Alors j'ai… j'ai… embrassé le colonel dans le corps de Ed? – larmes aux yeux – Bouh! Quelle idiote! Pourquoi tu ne me l'a pas dis! Je me suis rendue ridicule devant un représentant de la loi.
-Qui n'en avait vraiment pas l'aspect…
-N'insulte pas mon petit copain… ah! Mais! Je me suis déclaré à Ed mais en fait s'était Mr Mustang! Bouh! quelle horreur! Je suis si ridicule maintenant!
-Ça ne date pas d'hier (tiens Envy est kamikaze?) bon, ben maintenant tu sais tout, alors je peux reprendre ma vraie forme.
-Aaah! Tu es Envy! Où est Clara? (quelle bille…)
-Elle n'existe pas!
-Alors je me suis changée devant toi!
-C'est pas ce qui m'aurait le plus inquiété à ta place. Et je ne suis pas attiré par les humaines. (Envy, c'est quoi ces sous-entendus suspicieux?)
-Holalalala! Mais qu'est-ce que…? Comment…?
-Tu peux te taire deux minutes! Tu m'étonnes que je n'aime pas les filles! (Envy, arrête! Tu vas te faire tué!) bon, ben moi je me casse! A plus.
-Quoi! Non, ne me laisse pas!
-Mais il n'y plus rien d'intéressant ici, rien ne m'empêche de partir.
-Rien ne t'empêche de partir… - yeux étincelants d'une idée machiavélique – s'il n'y a que ça…
…
-Je devrais apprendre à me taire, soupira Envy. (oui, ce serait bien!)
Il était enchaîné (où a-t-elle trouvé des chaînes?) par les mains et le cou au mur du couloir. Winry, bien qu'heureuse de le voir rester (le pauvre, il n'a pas le choix!) restait perplexe. Il fallait qu'ils se réveillent pour savoir qui était qui et chopé son Ed pour enfin déclarer au bon ses sentiments. "J'y arriverai jamais… T.T"
-Hé! J'ai faim!
-M'en fout!
-Quoi! Tu vas me laisser mourir de faim?
-Tu vas en profiter pour te tailler, et pis c'est pas demain que tu mourras de faim.
-Quoi, je suis gros?
-Ben, t'es bien portant.
-Peuh! – il se changea en Ed – parce que là je suis mieux peut-être?
-Beaucoup! Tiens ben reste comme ça, je vais m'entraîner avec toi!
-T'entraîner? Comment ça?
-Et ben, à me déclarer, gros bêta!
-Ne me traite pas de gros.
-Oh! Ça va. bon, alors voyons… euh, Edward, je te connais depuis longtemps et je me demandais…
-Ça va, moi aussi je te connais et je ne trouve pas ça très romantique d'attacher son mec pour faire sa déclaration!
-Tais-toi! Euh… j'ai découvert que j'avais des sentiments envers toi qui dépasse la simple amitié.
-Pourquoi tu récites pas ce que t'as dis la première fois?
-Mais j'étais nulle la première fois! J'ai pleuré!
-Ah! Oui! Ça c'est nul!
-Oh! Mais tu ne m'aides pas, là!
-A quel moment tu m'as demandé mon aide? Parce que je me souviens pas avoir accepté en tout cas!
-Alors voilà, je t'aime – elle en démords pas! – ça c'est dit! Après… ben c'est le baiser!
-C'est quoi ton scénar à la gomme, tu te crois vraiment dans un film à l'eau de rose! Ah! Tu ne vas pas m'embrasser, moi quand même! Non dégage!
-Quelle sainte nitouche! Ne bouge pas ça va durer deux secondes.
Elle s'approcha du pauvre Envy apeuré et ferma les yeux. Mais quelqu'un derrière elle la prit par le bras, la leva en la tourna vers lui. Elle sentit le contact des lèvres qu'elle avait déjà senti auparavant sur les siennes. Ed interrompit leur baiser pour se tourner vers Envy.
-Envy, c'est ma petite amie.
-Et je te la laisse, soupira-t-il de soulagement en reprenant sa forme habituelle. C'est une vraie folle. Tiens, tant qu'on y est, on peut me détacher!
Roy transmuta les chaînes qui tombèrent au sol. Winry était comme sous le choc de ce qu'elle venait de vivre. Puis elle émergea petit à petit.
-Ed… Ed! tu es réveillé ? et… tu es le Ed?
-Le seul et l'unique, et heureusement que je me suis réveillé, tu as failli me tromper avec Envy!
-Ah – prise de conscience – c'est vrai que vu sous cet angle... tu m'en veux?
-Non, ça va, rougit Ed.
-Et… tu m'as embrassé alors… tu m'aimes.
Ed sourit et l'embrassa de nouveau.
-Mais oui, je t'aime… quand tu ne me trompes pas!
-Plus jamais! C'est promis, plus jamais!
-J'espère bien!
-Bon, désolé les amoureux mais on a une affaire à régler Edward et moi.
-Oh, attendez, vous! Vous m'avez fait le coup le plus bas que l'on ne m'a jamais fait. Vengeance.
-Peut-être Winry, coupa Ed, mais sans lui, on ne sortira pas ensemble.
-Hum. Mouais, vous vous en sortez bien, pour le moment.
-Oh, moi, vous savez, répondit Roy, tant que vous ne me sautez pas au cou quand je suis convalescent… (ah! tu te sens bête hein! crétine!)
-Bon, on le finit ce duel? Demanda Ed.
-Quoi? C'est ça votre affaire importante – clef à molette – bande de gamins! Ed est convalescent! Vous attendrez un mois, non, même un an! Oh, et puis je refuse que mon Edward se batte avec une grosse brute comme vous, vous allez me l'abîmer!
Et c'est ainsi que mon histoire se finit à Resembool. Ed et Roy (en congé) se battaient dans un champ gracieusement prêté par un villageois naïf, sous le regard mi-inquiet, mi-attendri de Winry, Al et Hawkeye. Ed et Roy avaient beaucoup progressé et s'étaient entraîné dur pour ce duel non officiel. Malgré les efforts surhumains qu'il faisait, Ed n'arrivait toujours pas à battre Roy.
-Un jour, je vous battrai, pseudo père de mes deux yeux!
-On devient grand le jour où on bat son père, on devient adulte le jour où on le laisse gagner!
Ed se ramassa en beauté mais prit la défaite avec le sourire.
Et Envy, dans tout ça? Il a disparu durant la colère de Winry sans laisser de traces… si ce n'est l'ombre qui se projetait derrière cet arbre, près du champ (de bataille) et un rire étouffé, laissant tomber une enveloppe:
-Bande de tarés!
Ed en s'asseyant au pied de l'arbre vit et ramassa l'enveloppe. il leva les yeux dans les branchages et sourit. sur l'enveloppe était écrit "pour Roy Mustang, de la part de Méschac"
- Merci, Envy!
Voilà! désolée, je ne suis pas très habitué au parental paternel (disons que niveau père, c'est depuis loooongtemps le calme plat (et ça m'arrange!))
J'espère que vous aurez apprécié cette fic'. Merci de l'avoir lue jusqu'au bout!