Missing moments Tonks/Remus

Disclaimer (valable pour tous les chapitres) : personnages et univers appartiennent bien évidemment à J.K. Rowling et je ne touche pas une seule petite noise pour l'écriture de cette fiction )

Résumé : « J'aime ce qui est en face de moi. Je n'en aurai jamais honte, jamais peur. Elle l'avait dit si aisément, si simplement. Elle avait semblé si sincère… Cela pouvait-il être aussi facile ? Bien sûr que non. Il n'en avait pas le droit ».

Missing moments prévus de la fin du tome 5 à la fin du tome 6 entre la Métamorphomage et le loup-garou les plus célèbres du monde potterien, ou comment a évolué leur relation. Comme toujours, j'essaye de respecter au maximum ce que l'on connaît des personnages…

Note : vous l'aurez vite reconnu, les passages en italique du début ne m'appartiennent pas, ils sont tirés des versions françaises des tomes 5 et 6. Si vous êtes impatients, vous pouvez les zapper, ils sont là uniquement pour rafraîchir la mémoire et resituer le contexte.


Chapitre I

Bien qu'il fût encore jeune, Lupin semblait fatigué, malade. Il avait davantage de cheveux blancs que la dernière fois où Harry l'avait vu et sa robe de sorcier paraissait encore plus rapiécée, plus miteuse que jamais. […]

Elle semblait la plus jeune du groupe. Elle avait un visage pâle en forme de cœur, des yeux sombres et brillants, et des cheveux courts, d'une intense couleur violette, qui se dressaient en mèches pointues. […]

- Et voici Nymphadora…

- Ne m'appelle pas Nymphadora, Remus, protesta la jeune sorcière avec un frisson. Mon nom, c'est Tonks.

- Nymphadora Tonks qui préfère être connue sous son seul nom de famille, acheva Lupin.

- Toi aussi, tu préfèrerais si ton idiote de mère t'avait baptisé Nymphadora, marmonna Tonks. […]

Elle plissa les yeux, le visage crispé, comme si elle s'efforçait de se rappeler quelque chose et, un instant plus tard, ses cheveux prirent une teinte rose chewing-gum. […] « Je suis une Métamorphomage ».

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- Tu es parent avec Tonks ? s'étonna Harry.

- Oh oui, Andromeda, sa mère, était ma cousine préférée, répondit Sirius en examinant attentivement la tapisserie. […] mais Andromeda a épousé un sorcier d'origine moldue, Ted Tonks, alors…

oOoOoOo

Tonks, à mi-hauteur des gradins, jetait des sorts à Bellatrix. […]

De l'autre côté de la salle, Harry vit Tonks tomber des gradins, sa silhouette flasque dégringolant de marche en marche. Bellatrix, triomphante, revint en courant se jeter dans la mêlée. […]

- SIRIUS ! s'écria-t-il. SIRIUS !

- Il ne peut pas revenir, Harry, dit Lupin.

Sa voix se brisait sous les efforts qu'il devait faire pour maintenir Harry.

- Il ne peut pas revenir parce qu'il est m…

- IL-N'EST-PAS-MORT ! rugit Harry. SIRIUS ! […]

Maugrey Fol Œil s'était glissé jusqu'à l'endroit où Tonks était étendue et tentait de la ranimer. […]

Lupin était très pâle.

- Allons… allons retrouver les autres, dit-il. Où sont-ils ?

Il s'était détourné de l'arcade et l'on aurait dit que chaque parole qu'il prononçait lui faisait mal. […]

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« Nymphadora Tonks devra peut-être faire un petit séjour à Ste Mangouste mais apparemment, elle devrait se rétablir complètement. » […]

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Hôpital Ste Mangouste pour les maladies et blessures magiques.

Quatrième étage : pathologie des sortilèges (maléfices chroniques, ensorcellements, détournements de charmes, etc.)

- … que je vais TRÈS BIEN !

La voix familière leur parvint alors qu'ils approchaient de la salle Morphée. Les deux hommes esquissèrent un sourire à peine perceptible, ravis de constater qu'effectivement, elle semblait aller très bien. Pour faire bonne mesure malgré tout, le plus âgé grogna dans sa barbe (« ces jeunes, aucun respect de l'autorité ! »), mais un bon observateur aurait pu remarquer que le rictus qui ornait son visage était bien amical. Il posa sa main marquée de cicatrices sur la poignée de la porte, prêt à délivrer la pauvre guérisseuse débutante qui faisait les frais de leur indomptable amie.

À peine eut-il ouvert la porte que cette dernière poussa un cri de victoire :

- AH ! Fol Œil ! Merlin soit loué, tu es venu me sortir de là. Tu tombes à pic, cette jeune Médicomage ne veut rien entendre, elle s'obstine à me retenir prisonnière ici.

- Désolé, Tonks, mais elle ne fait qu'obéir. Ce sont les instructions. Remus et moi sommes seulement en visite de courtoisie, ajouta-t-il.

Dans le même temps, il fit pivoter son œil à 180° vers son compagnon tout en le pointant du pouce par-dessus son épaule. L'intéressé se pencha pour apparaître. Il salua d'une main et d'un sourire la convalescente, qui, prise au dépourvu, ravala du même coup le grognement qu'elle s'apprêtait à sortir.

- Kingsley te passe le bonjour et te souhaite un prompt rétablissement, enchaîna Maugrey. Il aurait bien aimé venir mais il est en mission auprès du Premier Ministre moldu.

- Un prompt rétablissement ! s'exclama la jeune sorcière à nouveau irritée. Je me tue à vous dire que je suis déjà rétablie ! Regardez, je suis en pleine forme.

En guise de démonstration, elle se leva d'un bond tandis que ses cheveux prenaient les couleurs de l'arc-en-ciel, s'allongeaient et bouclaient.

- Tonks ! désapprouva son aîné.

- Je n'ai plus rien à faire ici, je devrais être dehors, à aider Kingsley et les autres, s'emporta-t-elle alors que la guérisseuse s'ingéniait une fois de plus à la remettre sur son lit.

- Ce sont les ordres, et tu le sais. Aucun Auror attaqué assez gravement pour rester inconscient quelques minutes ne peut reprendre du service sans avoir subi une batterie de tests et de contre-sorts de prévention. Lestrange t'a peut-être jeté un sort dont les effets sont invisibles pour le moment et…

- Ne me parle pas de cette harpie, grinça-t-elle d'un air menaçant, ses yeux sombres s'obscurcissant davantage. Celle-là, la prochaine fois que je la croise…

- Tu ne devrais pas dire de telles choses, Nymphadora, intervint doucement Remus pour la première fois. C'est une chance que tu en aies réchappé. Tu es jeune et apparemment en bonne santé. Tu devrais te réjouir d'être toujours là et en profiter. Ne cherche pas à te venger de Bellatrix. C'est une sorcière redoutable, aussi douée que fanatique, malheureusement. Il aurait pu t'arriver bien pire, nous n'avons pas besoin d'une nouvelle perte, sourit-il tristement, les traits quelque peu tirés.

Un blanc s'installa alors que tous repensaient aux événements tragiques qui s'étaient déroulés au ministère. Nymphadora s'en voulut d'avoir manqué de tact face à Remus et elle reprit une coupe de cheveux plus passe-partout. Elle savait pourtant à quel point Sirius avait compté pour lui mais elle avait encore du mal à intégrer sa disparition. Elle n'avait été prévenue que quelques heures après la bataille, une fois revenue à elle et plusieurs examens médicaux déjà passés. La nouvelle lui avait fait un choc, même si elle ne connaissait pas très bien son arrière cousin.

Quelques mois plus tôt, elle avait été étonnée mais ravie d'apprendre qu'il était finalement innocent de la trahison et du meurtre dont on l'avait accusé. Lorsqu'elle était toute jeune, sa mère avait toujours parlé de Sirius positivement, et l'image d'un oncle modèle s'était imposée à elle : à l'instar d'Andromeda, il n'avait pas hésité à tourner le dos à sa famille, pétrie de préjugés et par trop plongée du côté obscur. Et puis, Sirius arrêté et la liesse dans laquelle le monde sorcier avait plongé suite à la disparition de Voldemort aidant, elle avait peu à peu fini par l'oublier – elle était encore bien jeune pour s'en soucier davantage. Ce ne fut qu'après son évasion d'Azkaban que ses souvenirs étaient remontés à la surface et, grâce à l'Ordre, elle avait ainsi pu le redécouvrir sous son véritable jour. Pour autant, ses missions ne lui avaient pas laissé énormément de temps pour apprendre à vraiment le connaître, surtout qu'il s'était montré à plusieurs reprises distant et solitaire. Mais pouvait-on le lui reprocher, après ce qu'il avait vécu ? Elle en avait appris davantage sur lui grâce à Remus, plus enclin à se confier lorsque Sirius s'isolait dans sa chambre, square Grimmaurd.

Mais maintenant, elle ne le reverrait plus jamais… à cause de cette femme, de sa propre tante. Elle avait été si surprise au prime abord par la ressemblance physique avec sa mère mais, bien vite, elle avait compris qu'elle devait se ressaisir et ignorer ce fait pour survivre. Car sa tante s'était révélée bien différente, beaucoup plus dangereuse et cruelle… Elle tressaillit imperceptiblement en se remémorant les propos et la douleur qu'elle lui avait infligés. Elle ne devait plus y repenser, la prochaine fois, elle devrait être plus forte. Pour le moment, elle devait juste s'excuser auprès de Remus de n'avoir pas réfléchi avant de se plaindre :

- Je suis désolée, Remus, je sais que tu… Sir…

- Ce n'est rien, voyons, ce n'est pas ta faute, s'empressa-t-il de lui répondre en détournant les yeux. C'est plutôt moi qui devrais m'excuser d'avoir refroidi l'atmosphère. Je… euh, tiens, dit-il soudain soulagé de trouver un autre sujet de discussion.

Il lui tendit maladroitement un bouquet de fleurs jusqu'à présent caché derrière son dos.

- Oh ! Merci, Remus, il ne fallait vraiment pas.

- Elles sont de la part d'Arthur, Molly et moi, précisa-t-il. Ils passeront te voir cet après-midi, Arthur a été appelé en urgence au dernier moment ce matin.

- Elles sont magnifiques, merci encore, sourit-elle en contemplant son bouquet.

Puis, se tournant vers la Médicomage – qui s'était tenue un peu l'écart mais la surveillait toujours du coin de l'œil – Tonks demanda, sarcastique :

- Je suppose qu'aller chercher un vase n'est pas un loisir qui m'est autorisé ?

- Vous supposez bien, mais je…

Elle soupira puis demanda aux deux visiteurs :

- Puis-je vous faire confiance et vous la confier le temps que j'aille en chercher un ? Mademoiselle Tonks nous a donné bien du fil à retordre hier, je ne peux plus me permettre de la laisser seule.

- Comment ça ? questionna Maugrey en fronçant les sourcils, son œil normal fixé sur la jeune infirmière et l'autre tournant vers l'Auror.

- Oh, rien ! s'exclama cette dernière. Un petit malentendu, ça s'est arrangé.

- C'est-à-dire ? insista le sorcier, les deux yeux fixés sur la guérisseuse puisque la Métamorphomage n'était pas disposée à parler.

- Eh bien, Mademoiselle Tonks a jugé… opportun, d'essayer de nous fausser compagnie, avoua-t-elle tandis que ses joues rosissaient face à ce regard inquisiteur.

- Inutile d'en dire plus, je suis toujours là, finalement ! la coupa une Tonks de plus en plus gênée.

- Elle a profité de mon absence à son chevet pour prendre mon apparence et sortir de sa chambre, continua malgré tout son médecin en la défiant du regard. Elle a bien failli arriver à ses fins, mes collègues ne se doutant de rien. Par chance…

- C'est bon, c'est bon, on a compris, gémit Tonks.

- Laissez-moi deviner, sourit malicieusement Remus. Elle a bien dû trébucher ou se cogner quelque part, telle qu'on la connaît ?

- En effet, Monsieur, elle était à deux doigts de passer les portes d'entrée au niveau de l'accueil quand elle s'est pris les pieds dans le tentacule d'un patient qui attendait son tour et elle s'est étalée de tout son long.

- N'exagérez rien quand même ! s'offusqua l'intéressée alors que Remus se retenait de sourire et que Maugrey levait les yeux au ciel.

- Comme ce genre de maladresse ne m'arrive jamais, finit d'expliquer la guérisseuse ragaillardie, l'un des Médicomages qui passait par là s'est tout de suite douté de quelque chose et quand Mademoiselle Tonks n'a pas été en mesure de lui donner des réponses satisfaisantes à ses questions, il ne l'a pas lâchée et j'ai fini par les rencontrer, affolée de ne plus la trouver dans sa chambre.

- Heureusement que notre chère Nymphadora est aussi maladroite, conclut Remus. Elle aurait eu de plus gros ennuis en réussissant à s'enfuir.

- Je ne te le fais pas dire, Remus, grogna Maugrey.

- Oh, ça va ! Vous non plus vous n'aimeriez pas être alités pour rien, répliqua-t-elle piquée au vif.

- Je la laisse entre vos mains, ajouta la guérisseuse. Je vais chercher un vase pour ces jolies fleurs.

- Sûr qu'elles sont jolies, sourit Tonks, heureuse de changer de sujet. Merci encore, Remus. Ça me fait très plaisir.

- Oh, ce n'est rien, il faudra surtout remercier Arthur et Molly.

- Peu importe les fleurs, réprimanda Maugrey. Tu ferais mieux de ne plus faire d'âneries comme hier et de te tenir sur tes gardes ! Ce ne sont pas des fleurs qui vont t'aider à cela si un ennemi approche, tu risquerais même de faire tomber le vase et d'attirer encore plus l'attention sur toi.

- Oh, ne fais pas ton rabat-joie, Fol Œil ! Tu as dit toi-même que vous étiez en visite de courtoisie, et c'est ce qu'on offre dans ces cas-là, je te signale, pas des Scrutoscopes ou des glaces à l'ennemi, railla-t-elle.

Maugrey se renfrogna, marmonna quelque chose à propos des gens qui ne faisaient plus attention à rien et sortit un Scrutoscope de sa poche pour le poser d'un geste vif sur la table de chevet de la jeune femme :

- Prends-le quand même, maugréa-t-il d'un ton bourru. Tu seras bien contente de l'avoir si jamais un Mangemort débarque. Je vous laisse quelques minutes, je dois aller vérifier certaines mesures de sécurité avec les Médicomages de l'étage.

Sitôt qu'il eut refermé la porte, Tonks éclata de rire et Remus, qui s'était retenu de sourire avec peine, se laissa gagner par son rire communicatif.

- C'est pas vrai, il en avait un ! rigola la sorcière.

- Je crois que tu l'as un peu vexé. Sacré Fol Œil, il ne changera donc jamais.

- VIGILANCE CONSTANTE ! aboya Tonks avant de repartir de plus belle.

Remus sursauta pris au dépourvu malgré lui par cette mise en garde. Il continua à sourire mais ses traits s'étaient crispés, il ne s'agissait plus que d'une façade. Oh ! bien sûr, il avait déjà entendu Fol Œil proférer cette sentence à maintes occasions, mais l'entendre de Tonks – qui se trouvait qui plus est sur un lit d'hôpital – alors qu'il ne s'y attendait pas du tout, et après… Sirius avait toujours été si sûr de lui, et pourtant… Ce n'était pas la première fois que la jeune femme lui rappelait son meilleur ami, que ce soit dans certaines expressions faciales, typiques des Black, ou dans leur insouciance, leur confiance en eux… Sirius n'avait-il pas lui-même défié Bellatrix au ministère ? Et pour quel résultat…

- Dans le fond, il a raison, soupira Remus. On n'est sans doute pas suffisamment sur la défensive. Promets-moi que tu ne feras rien d'irréfléchi comme hier à l'avenir, tu dois prendre soin de toi et être prudente, Nymphadora.

L'intéressée ne fut pas surprise par cette remarque. Elle avait noté quelques secondes plus tôt l'air mélancolique de Remus. Elle savait à qui il pensait, et elle en était triste elle aussi. Elle ne savait plus trop néanmoins si sa peine était directement liée à Sirius ou si c'était le fait de voir Remus si attristé, si perdu… elle n'avait jamais aimé voir les autres malheureux, qui l'était d'ailleurs ? Elle n'était pas très à l'aise dans ces moments-là mais, mystérieusement, elle se sentait encore plus gauche que d'habitude. Elle aurait tellement voulu trouver les mots justes à cet instant, lui faire comprendre qu'elle compatissait, qu'il pouvait se confier à elle s'il voulait en parler… Or, tout ce qu'elle trouva à lui répondre fut un « hum » timide tandis qu'elle rougissait et fixait son attention sur le Scrutoscope qu'elle faisait tourner dans sa paume. Mais avant qu'un silence gênant ne s'installe, elle reprit contenance et lui dit :

- Tu sais, j'ai sans doute l'air insouciante mais je suis consciente du danger. Si je suis devenue membre de l'Ordre sans hésiter, c'est parce que je me souviens… J'étais jeune à l'époque, mais le climat de terreur qui régnait, le regard angoissé de ma mère quand j'arrivais avec quelques secondes de retard, les disparitions de certains amis… je n'ai rien oublié. Et c'est parce que je ne veux pas que ça recommence que je suis là. Peu importe si j'y passe à mon tour au final. Le plus important, c'est que le monde soit débarrassé de Tu-Sais-Qui pour que ceux que j'aime, ma famille, mes amis, et même les autres, pour que tous puissent vivre à nouveau en paix, sans cette menace permanente au-dessus de leur tête.

- Je ne voulais pas t'offenser, je suis persuadé que tu sais ce que tu fais, c'est juste que…

- Ne t'en fais pas, je ne l'ai pas mal pris. Je sais que je peux paraître parfois plus insouciante que d'autres, parce que j'ai un caractère enjoué, que j'amuse la galerie avec mon don et… bon, avouons-le, le fait que je sois une maladroite irrécupérable ne m'aide pas. Mais j'agis en toute connaissance de cause et je suis raisonnable quand la situation l'exige. Entre temps, j'essaye juste de continuer à vivre. Comme tu l'as dit, on est toujours là, on doit en profiter. Si on baissait les bras et qu'on commençait à déprimer, Tu-Sais-Qui gagnerait déjà bien trop. On doit veiller sur ceux qu'on aime et essayer d'être heureux.

- Je suis content de te l'entendre dire, mais n'oublie pas de veiller sur toi, tu es nécessaire au bonheur de tes proches.

- Toi non plus, Remus, ne l'oublie pas, lui dit-elle, inquiète de le voir si abattu.

Et de façon troublante, le cœur de Nymphadora se serra à cet instant, comme si elle pressentait ce que Remus allait lui répondre, cette réponse qu'elle ne voulait surtout pas entendre, ce renoncement… et elle comprit…

- Oh, moi, tu sais, je n'ai plus…

Remus s'interrompit, tournant la tête vers la porte qui venait de s'ouvrir sur Maugrey.

- Bon, ça y est, je leur ai rappelé deux ou trois mesures de sécurité élémentaires. Pas la peine de retenter un coup comme hier, Tonks, ça ne servirait à rien. Tu sortiras bientôt de toute façon maintenant, inutile de prendre des risques.

- Oui, merci Fol Œil… pour le Scrutoscope aussi, c'est très gentil… et utile, s'empressa-t-elle d'ajouter d'une voix cependant bien calme.

Son cœur battait à présent la chamade et elle avait du mal à détacher ses yeux du visage torturé mais résigné de Remus. C'était pourtant si évident, pourquoi n'avait-elle pas compris plus tôt ? Elle entendit vaguement Maugrey bougonner que ce n'était rien et demander au loup-garou s'ils pouvaient y aller. Comme ce dernier acquiesça, il se tourna en même temps vers la jeune femme pour lui dire au revoir. Il croisa alors un regard qui le perturba un instant, plein de compassion mais aussi et surtout d'espoir ou… non, il ne savait pas trop, il avait dû rêver. Cela n'avait duré qu'une fraction de seconde avant que Tonks ne rompe le contact pour saluer gaiement Fol Œil, et il était fatigué, Merlin savait qu'il n'avait pas beaucoup dormi ces derniers temps.

Pourtant, tandis qu'ils prenaient congé de la jeune sorcière, Remus eut l'impression que ce regard vibrant se posait à nouveau sur son dos, insistant, comme un appel…

Ne dis plus jamais ça, Remus, ne pense plus jamais cela. Tu n'es pas seul, des gens tiennent encore à toi… je suis là…


Voilà le premier petit missing moment que j'ai finalement réussi à pondre. Il devrait y en avoir trois en principe. Le dernier est beaucoup avancé (j'en ai en fait deux versions à recopier et fusionner) mais le deuxième n'est pas du tout écrit… J'espère pouvoir le faire dans la semaine à venir avec de la chance. En attendant, n'hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de celui-ci.