Chapitre 1 : Quand on ne tient pas l'alcool, mieux vaut s'abstenir…
Hermione courait à travers les couloirs de Poudlard. Elle courait pour ne plus les voir, pour ne plus LE voir.
Comment avait-il osé parler de cette manière ? Après tout ce qu'ils avaient vécus ensemble, après tout ce qu'ils avaient affronté et partagé. Les larmes coulaient sans qu'elle puisse les arrêter. Elle sortit dans le parc et ne s'arrêta qu'une fois arrivée dans son « coin ».
C'était ici qu'elle se réfugiait depuis son entrée à Poudlard. Après ses disputes avec les garçons, les moqueries des uns ou des autres, les conflits avec Malfoy, le besoin de réfléchir, de se retrouver. Cependant, quand elle arriva, son « coin » n'était pas désert comme elle l'avait espéré. Une autre personne s'y trouvait déjà. Elle allait repartir afin de trouver un autre endroit où elle pourrait enfin être seule et pleurer tout son soul, quand la personne se tourna vers elle.
Une peau d'une blancheur presque irréelle, des cheveux blonds presque blancs. Mais surtout, des yeux gris-bleus, où il semblait que la glace avait fusionné avec l'acier. Des yeux qui n'avaient fait qu'exprimés de la haine et du mépris dès qu'ils se posaient sur elle, pendant des années. Mais plus maintenant. Plus depuis quelques mois où ils avaient appris à se connaître et à s'apprécier.
« Pourquoi pleures-tu Mya ? » demanda Drago en se tournant vers elle.
Hermione ne répondit même pas et se jeta dans ses bras. Drago la serra contre lui, ne comprenant pas. Bien qu'elle et lui se soient rapprochés depuis qu'ils vivaient ensemble en tant que préfet en chef, c'était la première fois qu'elle agissait ainsi. Et pour être honnête, c'était la première fois qu'il la voyait ainsi laisser libre cours à ses émotions ; tout comme lui, elle avait appris à masquer ses sentiments, comme un mécanisme de défense. Et puis en plus, en général, quand une femme se jetait sur lui, ce n'était pas vraiment pour pleurer, mais plus pour….. Autre chose (si vous voyez ce que je veux dire^^. Moi cochonne ? Mais non…… !). En clair, il était un peu perdu, mais sentant que la jeune fille avait besoin de réconfort, il la tint contre lui tout le temps nécessaire, en lui caressant les cheveux (oui, Drago Malfoy touche les cheveux de Hermione Granger, et sans faire de remarques désobligeantes en plus...DINGUE !)
Au bout d'un moment, Hermione se calma enfin et leva son petit visage vers Drago, en lui souriant d'un air désolé. Le blond les entraîna vers un banc de pierre et les fit s'asseoir. Il continua à garder la jeune fille contre lui. Ils restèrent silencieux pendant un petit moment, le regard perdu vers le lac, serrés l'un contre l'autre. Puis Drago tourna le visage de son amie vers lui et lui posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu'il l'avait vu.
« Que c'est-il passé Hermione ? »
Hermione le regarda, et malgré elle, les larmes se remirent à couler en silence, en repensant à ce qui c'était passé. Drago essuya les petites perles d'eau du pouce et la regarda avec gentillesse.
Même si ce n'était pas la première fois, s'était toujours un choc pour elle. Jamais elle n'aurait pensé que Drago était capable d'émotions, disons positives, et encore moins avec elle. Mais elle avait découvert le vrai Malfoy au cours de cette septième année. Le Drago sans son masque. Et ils étaient devenus très proches, en très peu de temps. Quand ils avaient trouvé le mécanisme pour approcher l'autre, tout était allé très vite, et la force du lien étrange qui les unissait, n'avait d'égal que la haine qu'ils se vouaient avant. Ils continuaient à se chercher et à se provoquer, mais il n'y avait plus de méchanceté, de désir de rabaisser l'autre. Les autres élèves qui les connaissaient étaient franchement décontenancés, mais après tout, chacun sa vie.
« Harry….. Il a….Il m'a » commença la sorcière
Drago resserra son emprise sur elle pour l'encourager, et Hermione commença à raconter
toute l'histoire.
Flash-back
Nous étions en septième année. Voldemort était mort (youpi !), et le monde sorcier était enfin libre. Sirius était revenu de derrière le Voile grâce à un rituel pratiqué par Hermione, Ron et Harry. IL était à présent professeur de DCFM et Harry et lui vivaient enfin ensemble, dans la demeure des Black entièrement rénovée. Nos héros vivaient leur dernière à Poudlard. Hermione avait été nommé préfète en chef, avec Drago Malfoy, qui avait rejoint l'Ordre du Phénix au cours de la sixième année, avec Blaise Zabini et Pansy Parkison, devenue la petite amie officielle de Ron depuis.
Le blond avait toujours autant de succès auprès de la gente féminine, tout comme Ron et Harry qui étaient de vrais séducteurs depuis leur cinquième année. Hermione ne se rappelait plus le nombre des conquêtes qu'elle avait vu défilé. Leurs tableaux de chasse respectifs étaient des plus impressionnant, et à eux trois, ils étaient les garçons les plus convoités de toute l'école, même si le blond filait le parfait amour avec Luna.
Ses deux meilleurs amis étaient devenus de beaux mecs avec le temps, chacun ayant son petit truc à lui pour faire craquer toutes ces dindes qui n'attendaient que ça ; Harry s'était son regard émeraude envoûtant et Ron s'était son sens de l'humour à toute épreuve. Elle les regardait faire avec indulgence. Après tout, c'était de leur âge. Cela ne l'avait pas dérangé.
Du moins au début…
Car Hermione Granger, réputée pour être la sorcière la plus intelligente de sa génération avait fait une grosse, mais une grosse, grosse bêtise….. Elle était tombée amoureuse de son meilleur ami, Harry Potter. Elle ne comprenait pas comment cela était arrivé ; enfin si, elle le savait : Ses océans verts qui la transperçait, sa gentillesse, son courage, sa force, son corps musclé aussi.
Ce qu'elle ne comprenait pas, c'est comment elle avait pu être assez bête pour l'aimer d'amour, alors que lui ne s'intéresserait jamais à elle, à part en tant qu'ami. Elle était tellement quelconque, alors que lui était si….
Donc elle continuait à jouer la meilleure amie, qui le conseillait et écouter ses confidences, même si elle avait envie d'arracher la tête à toutes ses poupées qu'il fréquentait. Heureusement pour elle, elle maîtrisait parfaitement ses sentiments et rien ne transparaissait.
Quand à elle ; elle était devenue une belle jeune femme, et nombreux sont ceux qui auraient aimé faire plus ample connaissance. Mais elle préférait ses études à des adolescents aux hormones complètement déréglées, et puis son cœur était déjà pris, alors à quoi bon ?
Hermione était en train de faire sa ronde habituelle dans les couloirs sombres du château, comme tous les samedis depuis le début de l'année. Quand celle-ci fut finie, elle décida d'aller faire un petit tour à la tour Gryffondor, à laquelle elle n'était pas allée depuis un moment. Entre ses obligations de préfète, les Aspics, les cours de soutien qu'elle donnait bénévolement, et le programme qu'elle suivait pour réussir le concours d'entrée afin d'intégrer la formation d'Auror, elle avait énormément de travail. Mais elle décida que pour ce soir, voir ses amis et discuter avec eux ne pourrait lui faire que le plus grand bien.
Elle arriva rapidement devant le portrait de la Grosse Dame et prononça le mot de passe (sobriété). Elle avança dans le petit couloir qui la séparait de la salle commune, quand une voix qu'elle savait appartenir à Ron se fit entendre.
Elle arriva et ouvrit de grands yeux devant ce qui s'offrait à elle. Il n'y avait que des sixièmes et septièmes années dans la salle commune, venant des quatre maisons, ainsi que de nombreuses bouteilles de bierreaubeurre et de whisky pur feu.
Elle venait de tomber au milieu d'une fête, ni plus ni moins. Et à voir comment ils parlaient forts et semblaient sujet aux fous rires idiots, ils étaient passablement ivres. Ce qui expliquait que sa présence n'avait pas encore était remarqué.
« Allez Harry, à ton tour. Alors action ou vérité ? » Demanda Ron d'une voix forte, une bouteille à la main, la chemise ouverte, et la cravate autour de la tête.
Le dénommé Harry lâcha la petite Serdaigle qu'il embrassait et prit le temps de la réflexion.
« Vérité !!!!! » finit-il par répondre en se levant et en se mettant au centre de la pièce, tanguant légèrement.
Ron réfléchit au gage, puis lança avec un sourire éblouissant
« Dis-nous ce que tu penses vraiment de notre Hermione nationale. Et pas de langue de bois. Tu dois dire tout ce que tu penses, ABSOLUMENT TOUT ! »
« Eh bien…C'est ma meilleure amie. C'est la fille la plus intelligente que je connaisse. Elle est très courageuse et c'est quelqu'un sur qui on peut compter, d'une loyauté sans faille... »
En entendant ses mots de la part de l'homme qu'elle aimait, Hermione crut mourir de bonheur.
Mais la suite la fit vite déchanter…
« Mais je dois avouer, que je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi coincé de toute ma vie. Franchement, avec tout le temps qu'elle passe à la bibliothèque, elle va finir par être aussi poussiéreuse que ses bouquins »
Tout le monde éclata de rire à cette déclaration, alors qu'Hermione avait l'impression de recevoir un poignard en plein cœur. Elle sentit peu à peu les larmes lui monter aux yeux, tandis qu'Harry continuait à amuser ses petits copains, en lui cassant du sucre sur le dos.
« Et puis sa manie de suivre toujours à la lettre les règlements et les directives…. On dirait une réplique plus jeune de McGonnagall. Il faudrait qu'elle apprenne à se détendre…. » Continua Harry.
Tout le monde éclata de nouveau de rire. C'est à ce moment que Ron vit Hermione. Il cessa aussitôt de rire, et son visage prit une délicate teinte rouge brique, pour montrer sa gêne. Il tenta d'arrêter Harry dans son discours, mais celui-ci semblait étrangement inspiré. Hermione sentait les larmes coulaient sur ses joues, mais ne tenta pas de les réprimer pour une fois.
« Et puis elle devrait mettre de l'eau dans sa vin, parce que ce n'est pas avec le caractère qu'elle a qu'elle va se trouver un petit copain… » Rajouta le brun.
Il sembla alors remarquer Ron, qui ne cessait de gesticuler en lui faisant signe de se taire et qui montrait derrière lui.
« Oh ça va Ron ! Ce n'est pas comme si Hermione était derrière moi ! » Rigola Harry.
Ron fit alors une grimace similaire à celle qu'il avait quand il était en présence d'une araignée. Harry eut alors un mauvais, mais alors un très mauvais pressentiment. Il se retourna et se prit une gifle phénoménale dans la figure, qui le fit chanceler tellement elle était violente et qui coupa l'envie de rire à tout le monde.
Les doigts d'Hermione étaient à présent imprimés sur sa joue. Il fit alors face à sa meilleure amie en larmes, avec le sentiment d'être le dernier connard sur la terre. Et il passa du mode « bourré à mort » à celui « parfaitement sobre et conscient de l'énorme connerie qu'il vient de faire » en l'espace de quelques secondes.
Hermione le regarda en silence pendant un instant puis lui dit ce qu'elle avait sur le cœur :
« Depuis que j'ai l'âge de 11 ans, ma vie est en danger. Parce que je suis ton amie. En restant à tes côtés, j'ai mis ma vie est celle de mes proche en péril. J'ai failli mourir plusieurs fois. Parce que je suis ton amie. Le rituel que j'ai pratiqué pour faire revenir Sirius de derrière le Voile, m'a pratiquement laissé pour morte. Je t'ai aidé dans ta quête des Horcruxes, j'ai fais face à des fous furieux sanguinaires alors que je n'étais pas prête. Parce que je suis ton amie. J'ai pris des sortilèges dans la gueule, encaissé des Doloris et des coups sans broncher. Parce que je suis ton amie. Je ne t'ai jamais fais faux bond. Je suis toujours restée, même quand tout le monde te tournait le dos, y compris Ron. Je t'ai toujours cru, toujours soutenus, sans jamais rien demander en retour. Parce que je suis ton amie et que c'est normal »
Elle s'approcha de Harry et planta son regard dans le sien :
« Alors je suis peut-être coincée et poussiéreuse, mais toi tu n'es qu'un sale con alcoolique. Et demain matin, quand tu te seras rendu compte de ta connerie, ça sera trop tard. Parce que je ne veux plus rien à faire toi. Je ne se suis plus ton amie et tu n'es plus le mien »
Et sur ce, elle sortit de la salle commune, laissant un silence de mort derrière elle et un Harry qui se sentait comme la pire des pourritures.
Fin du flash-back
A la fin de son récit, Hermione enfouit son visage dans le cou de Drago et continua à pleurer en silence.
Le blond était sidéré par ce qu'il venait d'entendre. Par Merlin, mais qu'avait-il pris à Potter ? Comment avait-il pu parler de sa meilleure amie ainsi, même complètement bourré. Il ne connaissait pas beaucoup de personnes qui aurait fait ne serait-ce que le quart de ce qu'elle a fait pour lui. Et puis comment pouvait-il s'arrêter ainsi aux apparences.
S'il avait un peu cherché, il aurait vu qu'Hermione avait de nombreuses facettes et qu'il y avait beaucoup à découvrir. Comme lui l'avait fait. Elle lui avait ouvert les portes de son univers, et il avait ainsi découvert que c'était une artiste dans l'âme. Elle dansait et chantait merveilleusement bien. Il avait mis du temps, mais avec l'aide de son meilleur ami Blaise qui s'était rapproché de la lionne, et de leur petites amies respectives, à savoir Luna et Ginny, il avait fini par avoir une démonstration de ses talents et avaient été envoûtés.
IL adorait quand au coin du feu, elle se mettait à chanter pour eux quatre. Sa voix vous enfermez dans une sorte de cocon, qui pouvait être fait de douceur, de sensualité, d'énergie. Tout dépendait de ce qu'elle chantait. Elle mettait autant de cœur dans ses interprétations que dans ses études, et c'était l'une des choses qui la caractérisait.
Drago releva son visage pour l'obliger à le regarder. Il essuya les traces de larmes et plongea dans ses yeux noisette.
« Si Potter est trop con pour voir ce qu'il a sous les yeux, tans pis pour lui. Tu vaux bien plus que tous ces idiots Granger et tu le sais. Alors ne pleures pas pour eux, ils n'en valent pas la peine » lui dit-il calmement mais fermement.
Hermione le regarda et la sincérité qu'elle vit dans les yeux gris la réchauffa. Elle fit oui de la tête et se blottit à nouveau contre lui. Drago l'accueillit volontiers et ils passèrent la nuit ensemble, dans les bras l'un de l'autre, à parler de tout et de rien, comme des amis.
La rumeur selon laquelle Hermione Granger ne parlait plus à Harry Potter et Ron Weasley se répandit comme une traînée de poudre dans toute l'école. Le lendemain de la fête, tout le monde savait que Hermione avait mis une gifle au brun.
Quand Ginny et Luna les meilleures amies de la jeune fille, avaient appris la vérité, elles étaient entrées dans une colère noire. Elles étaient allées rendre une petite visite aux deux sorciers, afin de leurs dire leur manière de penser, et leurs éclats de voix pouvaient presque s'entendre jusque dans les cachots. Ron s'était également fait entreprendre par sa petite amie Pansy, qui n'y été pas allée de main morte. Elle s'était liée d'amitié avec Hermione après son entrée dans l'Ordre, et avait été tout simplement scandalisée de la manière dont les deux garçons avaient agis. Plus aucunes d'elles ne leur parlait, ce qui les attristaient énormément.
Mais étant donné ce qu'ils avaient fait, c'était tout à fait légitime. Mais le pire de tout était de ne plus pouvoir parler à Hermione. Ils avaient bien essayé de s'excuser auprès d'elle, mais il y avait toujours quelqu'un pour s'interposer. Et à chaque fois qu'il croisait son regard, Harry avait l'impression que son cœur se broyait ; il lisait tellement de peine dans ses jolis yeux noisette qu'il aimait tant. Ils se rendaient compte qu'ils avaient vraiment blessé leur meilleure amie, et se détestaient pour cela.
Les jours passés, et leur petite Mya leur manquait ; l'entendre les rabrouer parce qu'ils ne faisaient pas leur devoir, la voir se disputer avec Ron qui était surprotecteur avec sa petite sœur, les petites joutes verbales qu'ils avaient entre eux, ou les moments qu'ils partagés tous les trois au coin du feu, sans parler, profitant juste les uns des autres. Ils se rendaient compte que tous ces petits moments si banals, étaient en réalité précieux et qu'ils étaient au cœur de leurs univers respectifs.
Les jours passés, et ils voyaient Hermione s'éloigner un peu plus d'eux à chaque fois. La jeune fille n'était pas de nature rancunière, mais ils savaient qu'elle n'était pas prête à pardonner ce qu'ils avaient dis. IL semblait que cela en soit fini du célèbre Trio de Poudlard.
Quoi que…
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