Bonjour à tous, je sais parfaitement que normalement je suis sensé attendre les vacances d'été pour écrire, et en particuliers la suite de Londely Days et la fin des Maudits. Mais cette fic, ce OS ou TWOSHOT, me tenait à coeur depuis un petit moment. C'est conçis, sans fioriture ni rien, et ça pourrait même ne s'apparenter qu'à une sorte d'ébauche de fic, mais vraiment, c'est l'une des idées qui est restée sagement dans mon ordinateur depuis un moment et je voulais en faire quelque chose.

Le dernière phrase de ma page word, où est rédigé en quelque phrase les grandes lignes de cette petite histoire est la suivante :

Severus est un traïtre, mais il a juste raison de l'être.

Sans aucun doute, je ferais une suite, d'un chapitre ou deux. Mais aucune date n'est encore fixé, sûrement quand même, avant noël. J'espère en tout cas que ça vous plaira. Biz à tous et bonne lecture. Et n'hésitez pas à laisser des reviews, je suis toujours trés motivé - ou plus motivé - par elles. - évidemment - :)


Les enfants d'émeraude.

Bliblou


« Severus, merci d'être venu. »

La voix du directeur Dumbledore raisonne dans le silence du bureau directorial et je frémis. Je n'avais pas le choix de venir. C'était cela où le procès pour association avec Voldemort et un séjour à Azkaban – prolongé, le séjour, sans aucun doute -.

« J'ai fait ce que je devais faire, monsieur le directeur. » Je répond, les lèvres pincés sans détourner les yeux du regard bleuté bienveillant de Dumbledore. Il sourit. Je déteste quand il sourit. Il prépare forcément quelque chose. « Bien sûr, Severus. Et c'est très gentil à vous. »

« Que puis-je faire pour vous directeur? »

Je suis innocent. Je n'ai rien à faire là, bon sang.

« Ce n'est rien de grave, Severus, je vous assure. » Répond le directeur, toujours ce putain de sourire sur les lèvres. - Allez au diable, Dumbledore -. Je ne peux m'empêcher de frémir de nouveau, je sais que ce qui n'est visiblement 'rien de grave' ne va pas me plaire, du tout. D'un regard, je lui signifie de continuer. « Je voudrais que vous preniez soin du petit Neville Londubat. »

J'en reste sur l'arrière train. J'ai 21 ans, est-ce que ce vieil homme est fou furieux?

« C'est une blague, monsieur le directeur? » Je demande poliment, ne laissant rien paraître ni de ma surprise, ni de ma colère.

Le sourire de Dumbledore reste collé là, encore et encore et il me fixe toujours de ce regard gentil, et mielleux, et bienveillant. Je hais cet homme.

« Neville Londubat a perdu ses parents. Vous le savez et vous savez comment Severus, n'est ce pas? » J'ai l'impression qu'il me parle comme si j'étais coupable. Je hais vraiment cet homme. « Et sa grand mère, qui s'occupait de lui jusqu'alors vient de mourir. J'aimerais vraiment que vous vous en occupiez. Je sais que vous ferez un bon père. Et quoi de mieux que de prendre un enfant victime de la guerre sous votre aile pour prouver à la société sorcière que vous êtes bon et altruiste. »

Bon et altruiste? Je ne crois pas connaître la signification même de ces mots. Peut être était-il associable à Lily Evans. Je ne suis pas bon et altruiste, bordel!

Et je ne sais pas m'occuper d'un bébé.

« Je ne sais pas m'occuper d'enfant Albus, et je n'ai pas vraiment eu un bon exemple. » Je remarque, m'empêchant de mordre mes lèvres d'agacement. Je n'aime pas du tout parler de ça.

L'homme me renvoi encore ce regard vomitif. « J'ai confiance en vous, Severus. Vous avez trop souffert pour reproduire le même shéma avec quelqu'un d'autre. Je vous fait confiance. De plus, même si vous n'êtes pas ici en tant que professeur, je vous paierais tous les mois le même salaire que si vous l'étiez. »

J'ai bien assez d'argent pour vivre sans son aide, ce n'est pas ça le problème.

Je ne veux pas.

« D'accord. »

Mais je n'ai pas le choix. Le sourire lumineux de Dumbledore m'aveugle presque. Je pense que les Londubat seraient mort, si ils avaient su que je serais la personne qui prendrait soin de leur fils pour le reste de sa vie.

J'aime ça.

- & -

J'ai un bébé dans les bras. Un bébé!...avec des cheveux blonds et des grands yeux châtains. Il est mignon. Je ne suis pas particulièrement sensible au gosse mais lui est mignon. Il a l'air timide et silencieux et reste sagement stoïque entre mes bras me regardant avec une sorte d'interrogation au fond des yeux. Mais il n'a pas peur de moi.

« Quel âge a-t-il? » Je demande poliment à l'assistante sociale qui a amené l'enfant ici. Elle me regarde avec des yeux inquiets et une moue dubitative et semble ne comprendre ma question qu'au bout de quelques secondes.

« Oh pardonnez-moi. Il a 15 mois. Il est né le 31 Juillet. » Oui, ça je sais, merci. C'est juste que faire du calcul avec un môme dans les bras, alors que je n'ai que 21 ans et que je n'ai jamais demandé à être père me brouille un peu le cerveau.

Mais vraiment, ce gosse est mignon.

« Bonjour Neville. »

Il me regarde toujours mais fronçe un peu les sourcils d'une façon exquise, avant de hocher la tête. Puis il lève sa main, se pointe de son petit index et répète en souriant timidement. « Neilv » ou quelque chose comme ça. Et merde, c'est absolument adorable. Un peu comme Draco quand il dit Severus.

« Eyeyus! »

Peu importe tout ce que l'on pourra dire sur nous, les Serpentards...Les gosses nous rendent gaga. Mais il est préférable que ni Dumbledore, ni Mc Gonagall, ni jamais aucun bon sang de Gryffondor, de Poufsouffle ou de Serdaigle ne le sache.

Je répond froidement amusé au petit par un hochement de tête, tout en resserant discrètement mes bras autour de lui. Instinctivement, il se colle un peu plus contre moi, sa tête se posant calmement sur mon torse, comme si déjà, je lui appartenais.

Le regard de Dumbledore est pétillant.

« Je vois que vous vous entendez très bien déjà. » Il fait une courte pause, le temps que je remonte un peu le bébé sur ma hanche, puis tend une main vers l'assistante tout en gardant ses emmerdants yeux bleus sur moi. « Êtes-vous prêt à signer ces papiers Severus? »

Je jette un coup d'œil au garçon qui jette quelques coup d'œil un peu craintif sur le bureau, sur Dumbledore, et intérieurement je souris. Oui, maître, je ferais n'importe quoi pour vous.

Je hoche la tête.

- & -

« Aaaaaaaaaaaaaaaaaah »

La bouche grande ouverte, Neville signifie clairement que sa précédente bouchée est terminée et qu'il faut au plus vite lui re-remplir la bouche. Ses yeux espiègles fermement ancrés dans les miens, ces cheveux châtains que Lucius ne cesse de me dire de faire couper, tombant sur son front et son nez.

« Mâches. » Je dis en tendant la petite fourchette piquant pâtes et jambons à mon fils. « Mâches. » Je répètes alors qu'il ne fait que me sourire, la bouche pleine, deux pattes de pâtes s'échappant sur le coin de ces lèvres.

« Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah » Retentit alors une deuxième petite voie aigüe près de moi. Et je me retiens de me tapper la tête contre la table alors que je me retourne vers Draco gracieusement confié à moi par son père, en instance de divorce et tellement occupé avec son avocat qu'il ne pouvait faire autrement que me laisser son fils.

Ce cher Draco.

Adorable.

Ces enfants. Nos enfants...sont adorables.

« Mâches. »

- & -

J'ai reçu un appel de Dumbledore par cheminette. Je pensais que c'était pour me fêter mon 23ème anniversaire, mais non, visiblement c'est quelque chose d'autremement plus important. J'ai donc abandonné mon fils à son parrain, lui rendant la pareille pour la semaine précédente et ais couru jusqu'à Dumbledore, tout prêt à offrir mes services.

Je ne pensais pas...

Je suis au 4 privet Drice, maison de la famille d'Harry Potter. Il est 18h20 et j'ai l'impression d'être totalement étranger à ce décors monotone et triste. Je frappe.

« Qui est-ce? » Retentit une voix derrière la porte quelques minutes plus tard. Je sais sans avoir besoin de la voir qu'il s'agit de Pétunia Dursley, la soeur de Lily Evans, mon ancienne meilleure amie. Et par tous les sorciers noirs, j'aurais aimé ne plus jamais revoir cette femme.

Mais Dumbledore a reçu un appel alarmé de la personne sensé s'assurer de la bonne santé d'Harry Potter, le survivant, alors je suis là, toujours prêt à servir l'homme.

« C'est une surprise. » Je réponds d'une voix que j'espère aussi peu sarcastique que possible.

Pétunia était une idiote blonde il y a 5 ans, visiblement elle l'est toujours.

La porte s'ouvre doucement et elle ouvre grand les yeux quand elle me voit, me reconnaissant sûrement d'un coup d'oeil.

« Snape?! Que fais-tu là? » Demande t-elle de son horrible voix haut perchée. Et si je pouvais, je la ferais simplement carboniser sur la moquette crème impeccable du vestibule.

« Je suis ici pour voir Harry Potter. Puis-je entrer? »

Vu son expression, il est clair qu'elle aurait préféré que je ne sois là que pour boire un thé et prendre de ses nouvelles. Ce n'est pas le cas. Elle est livide, et je m'inquiète.

Le gamin de James Potter ne peut pas réellement être maltraité, n'est-ce pas?

« Laisses moi entrer, je dois le voir. » Mon ton laisse clairement savoir que, non, l'idée de la carboniser vivante sur le sol n'est pas une idée en l'air.

Effrayé, pâle, tremblante, elle s'écarte et me laisse entrer.

« Je veux que tu saches que ce n'est pas moi. »

Mon souffle se coince dans ma gorge et je la regarde horrifié. « Où est-il? » Je murmure. Elle jette un coup d'oeil dans le couloir et pointe d'une main tremblante une sorte de toute petite porte de placard sous l'escalier.

Par Salazard, ce n'est juste pas en train d'arriver.

Sans un regard vers elle, j'approche et me laisse intégrer un instant le nombre de loquet présent sur la porte, que je débloque d'un coup de baguette magique et avant d'ouvrir la porte.

- & -

« Vous acceptez de le prendre avec vous? »

Dumbledore est fou. J'ai ramené le petit Potter à poudlard, je l'ai sauvé, je l'ai sorti de chez son ignoble famille, j'ai fait tout ce que je pouvais pour lui, et pour Dumbledore. J'ai adopté Neville, j'ai suivi ses ordres...J'ai tout fait.

« Severus, est-ce que vous acceptez? » Son ton est empressé, et ses yeux tristes malgré tout alors qu'il s'attarde sur la petite forme maigre, pâle et tremblante recroquevillée sous un monticule de couvertures trop blanc.

L'enfant n'a pas lâché ma main depuis que nous sommes arrivés.

Je ne lui ai pas fait lâcher ma main depuis que nous sommes arrivés. Je vais le prendre avec moi, lui aussi. Il n'y a aucun doute.

J'acquiesce.

L'homme sourit, ses yeux pétillant de nouveau et je serre les dents, me retenant de le carboniser aussi.

Harry Potter vient d'entrer dans la famille.

- & -

Je tiens le petit par la main. Il est trop petit et trop maigre, il a un peu plus de trois ans et n'en fait pas plus de deux. Il est horriblement effrayé et triste et je n'arrive pas à lui faire comprendre qu'il peut vivre, qu'il peut se décrocher de moi, qu'il ne doit pas avoir peur de Neville, de Draco, ou de Lucius.

Il dort avec moi, il pleure contre moi, il ne veut se laver qu'en ma seule présence, sans Neville, il ne supporte pas que j'aide Neville à manger. Il ne me laisse pas un instant de répit.

Et Neville est un ange de calme et de sagesse, s'inquiétant perpertuellement pour son frère et tentant de l'apprivoiser de loin, tendrement.

« Harry, mâches. » Je murmure gentiment alors qu'il tient sa cuillère au dessus du petit bol de purée de carotte au pomme de terre et au persil. Comme je lui ai appris - Sa famille, ne l'ayant visiblement jamais nourri que de biberon et de purée -, il sert les mâchoires plusieurs fois avant d'avaler, sans me lâcher un instant des yeux, la crainte tâpie au fond de ne pas faire ce qu'il faut.

Un instant plus tard, une bouchée en plus, je le vois se crisper et fronçer les sourcils, le regard rivé sur quelque chose derrière mon dos.

Neville vient d'entrer dans la pièce. Harry, tristement pose ses couverts sur la table et pousse son assiette, avant de jeter un regard mi-apeuré, mi-furieux sur Neville. Je ne comprends rien aux enfants.

Mais Neville, bien loin d'être découragé s'approche de moi et me lance un regard très sérieux du haut des ses trois petites années. « Papa, pousses toi. »

Je reste coie un instant, sans bien comprendre ce qu'il veut puis il pousse mes jambes doucement et je me lève, les sourcils fronçés, contrarié alors qu'il se hisse sur la chaise et pose ses mains à plat sur la table.

Sourcils fronçés – comme moi -, lèvres pinçés et moue déterminé, il fixe ses yeux marrons clairs dans ceux si verts de mon second fils adoptifs.

« Harry mâches. »

Le petit brun reste un instant sans réaction, me jette un petit coup d'oeil incertain, effrayé, mais alors que je m'apprête à réagir, il s'empare de la petite fourchette et la met dans sa bouche, mâchouillant de nouveau exagérement puis déglutissant.

Neville applaudit.

Et Harry sourit.

Le maître sera content.

- & -


A bientôt et merci d'avoir lu jusqu'ici, j'espère que ça vous a plu.

Biz

Blibl'