Disclaimer : Les personnages d'Harry Potter sont la propriété exclusive de JKRowling (bénie soit-elle).
Bêta : Pilgrim67. Le voilà le texte pour Halloween, laisse moi le temps de m'approcher de l'ordinateur pour le mettre en ligne.
Remerciements : A Epona'm qui m'a forcé à lui trouver un défi pour tester l'aspiration de sa muse et qui finalement à réveillé la mienne ! Merci donc pour avoir permis la naissance d'un tel texte.
Paring : HPDM bien entendu ^^.
¤ Harry au pays d'Halloween ¤
Chapitre 1 : Citrouilles et Sorciers
La salle commune était vide et un feu presque éteint achevait de se consumer dans la cheminée. Les elfes de maison étaient déjà passés et les tables brillaient sous l'effet de la cire de fée, bien plus efficace que la cire traditionnelle utilisée par les moldus. En chaussettes dépareillées, derniers vestiges de Dobby, Harry glissa silencieusement sur le parquet en direction d'une des hautes fenêtres.
Il fixa un moment l'herbe longue, d'un vert resplendissant, de la pelouse du parc de Poudlard avant de déporter son regard sur les buissons d'arbustes disséminés un peu partout. Les feuilles persistantes prenaient avec les jours des éclats mordorés ou rouges profonds, à la limite du pourpre pour certaines espèces et étincelaient doucement, lourdes de rosée. Puis il ouvrit la fenêtre.
L'air humide du jour s'engouffra dans ses poumons, piquant et froid. Le soleil se cachait derrière une couche de nuages d'un gris uniforme s'étalant aussi loin que les yeux d'Harry lui permettaient de voir. Il respira plusieurs minutes cet air vivifiant qui sentait l'automne avant de refermer la fenêtre et s'éloigna aussi silencieusement qu'il était venu en direction de son dortoir.
Une ultime année d'études après la guerre, plus pour avoir un diplôme que par nécessité. Les aurors lui avaient déjà proposé un poste sans qu'il n'ait à passer par l'académie mais il n'était pas vraiment tenté. Toute sa scolarité il avait imaginé le devenir. La mort de Voldemort avait mis entre parenthèse ce rêve idiot qui tenait plus de la logique que d'autre chose. Il voulait profiter de la vie maintenant qu'il savait qu'il aurait le temps de le faire.
Après un petit déjeuner copieux dans une Grande salle vide, il quitta le château et affronta l'extérieur. Le vent soufflait par vagues glacées qui pénétraient dans les vêtements insidieusement. Il ferma un peu sa cape vers l'avant et réajusta son écharpe aux couleurs de Gryffondor qu'il avait mise, plus par habitude qu'en pensant vraiment l'utiliser. Il se félicita mentalement d'avoir pensé à prendre la cape doublée en fourrure de renard polaire ainsi que les bottes en cuir de dragon si judicieusement offertes par Mme Weasley à la fin de la guerre. Des mèches de ses cheveux venaient gêner sa vision régulièrement et il les écartait sans y penser, plongé dans ses raisonnements.
Il arriva bientôt en vue de la cabane d'Hagrid et dévia du chemin initial qu'il avait prévu en entendant les bruits d'une lame s'abattant sur une surface dure pour entrer dans le potager en agitant la main, un sourire immense plaqué sur le visage.
- Hagrid ! Hey Hagrid !
Le demi géant tourna la tête et lâcha sa hache qui partit s'enfoncer dans un bruit étouffé dans la terre boueuse. Il hurla un « Harry ! » si retentissant qu'une nuée de corbeaux s'envola des arbres proches et vint serrer le jeune homme entre ses bras. Sa poignée amicale et sans aucune intention malfaisante faillit tout de même lui briser une côte mais il est vrai que son ami n'avait jamais été très conscient de sa force impressionnante.
En voyant le teint pâle et les lunettes de travers d'Harry, Hagrid lui donna une claque dans l'épaule en s'excusant. Le jeune s'enfonça dans la terre de cinq centimètres sans cesser de sourire.
- Ron et Hermione ne sont pas avec toi ?
- Ron ronflait comme un bienheureux quand j'ai quitté le dortoir, je n'ai pas eu le cœur de le réveiller, je préfère que ce soit Dean ou Neville qui subisse sa mauvaise humeur du réveil. Pour Hermione, je ne sais pas mais ces derniers temps elle n'arrête pas de lire d'énormes livres parlant des traités passés entre les sorciers et les autres être magiques pour un devoir quelconque alors je suppose qu'elle doit être endormie quelque part dans la bibliothèque.
Il accompagna la fin de sa phrase d'un haussement d'épaule qui réussit le miracle de lui donner un air à la fois désintéressé et désolé. Hagrid lui sourit à travers le buisson de sa barbe avant de se retourner pour aller rassembler rapidement un gigantesque tas de bûches fraîchement coupées.
- Je termine de les ranger et on va boire un thé avant que tu ne te transformes en statue de glace !
Harry eut beau protester avec toute la force de la sincérité, le géant ne voulut rien entendre et il commença à empiler les bûches le long du mur de la cabane, à côté de la porte de derrière. Les joues rougissantes d'embarras, le jeune homme finit par l'aider en ramenant les quelques morceaux de bois épars qu'il restait, priant que les gâteaux d'Hagrid soient meilleurs que ceux de la fois précédente.
En effet, le demi géant n'était pas ce qu'on pouvait appeler un pâtissier hors pair et le dernier biscuit avalé avait manqué de lui casser les dents tellement il était dur. D'ailleurs, la somme de 20 gallions avait été proposée pour celui qui devinerait les ingrédients qu'il utilisait pour cuisiner. Pour le moment, personne n'avait été en mesure de trouver.
Une fois les bûches rangées, Hagrid ressortit de terre la hache et l'enfonça dans le billot en prenant soin avant, de la nettoyer sur le tablier qu'il portait autour de la taille.
- Harry, tu viens ?
Il acquiesça distraitement, quittant sa contemplation des citrouilles monstrueuses qui poussaient au petit bonheur partout dans le potager. Ils disparurent à l'intérieur et la porte se referma sur les jappements d'un Crocdur visiblement aussi heureux de la visite que son maître.
Pendant ce temps là, dans la grande salle, un jeune brun de taille moyenne aux yeux couleurs noisette tentait de motiver tout un groupe bien connu de Serpentard, sans résultats visibles. Pansy Parkinson bailla longuement sans placer comme à son habitude sa main devant la bouche. Maquillée à la hâte, habillée avec les premiers vêtements qui lui étaient passés sous la main, à savoir un chemisier couleur cobalt et une jupe longue bohémienne noire que lui avait jeté Théodore avant qu'elle n'ouvre les yeux pour protester contre l'assemblage, elle paraissait lutter pour le gifler.
- Pourquoi nous avoir traînés ici de si bonne heure ? La grande salle est encore vide.
La phrase prononcée d'une voix atone et entrecoupée de multiples bâillements en disaient long sur la motivation de la jeune femme. A côté d'elle, Blaise Zabini hocha la tête sans rien dire, trop concentré à garder les yeux ouverts devant son bol de porridge. Draco Malefoy pour sa part avait complètement renoncé à suivre la conversation et dormait, la tête enfouie entre ses avants bras. Le seul parfaitement réveillé de la petite assemblée était Théo qui mangeait avec appétit des pancakes recouverts de mélasse sans se soucier qu'elle dégouline sur ses doigts. Pansy émit un petit claquement de langue réprobateur.
- Vous allez voir, vous me remercierez après ! Allez un peu de nerfs, réveillez vous ! Regardez comme il fait beau !
- Il fait froid et on se pèle. Il fait moche et toi tu nous dis que c'est un jour sublime…
- Blaise, tu me déçois, j'attendais de toi un peu plus de motivation. Surtout que ça va t'intéresser particulièrement.
Blaise le regarda d'un air sceptique et le brun laissa tomber d'autant plus vite que Pansy, qui venait finalement de réussir à trouver le courage de se servir une tasse de thé au citron brûlant, prenait déjà la parole.
- A tous les coups c'est encore un de tes coups tordus complètements inutiles… La dernière fois que tu nous as prévenus d'un scoop, on a juste vu Rusard laver Miss Teigne en lui donnant des petits noms parfaitement stupides, un air d'absolue vénération sur le visage alors qu'elle lui lacérait les mains. Je vois rien de génial là dedans, c'est juste pathétique.
Blaise acquiesça de nouveau distraitement en baillant lui aussi et admiratif des propos intelligents qu'était capable de tenir la jeune femme si tôt dans une journée. Elle continua sur sa lancée, heureuse d'avoir trouvé un appui.
- Je propose qu'on retourne se coucher juste après l'avoir enfermé dans une armure, par exemple celle du septième étage où personne ne va jamais.
Nott se leva, visiblement frappé par l'horreur d'une situation qui ne paraissait pas si terrible que ça pour quelqu'un qui n'avait pas peur du noir comme lui et agita les mains dans tous les sens.
- Non, non ! Vous vous méprenez complètement ! Je vous promets que cette fois c'est intéressant ! Draco ne dit rien, lui il m'a comprit, il sait bien que je ne vous réveillerais pas pour rien ! Hein Draco ?
A ce moment là, Théodore Nott, élève des Sepentard, meilleur joueurs d'échecs de sa maison et très bon lanceur de sortilèges d'attraction commis une erreur qui allait lui coûter très cher. Il posa sa main sur l'épaule de Draco Malefoy.
La seconde suivante, il gisait sur le sol de pierre paralysé par un sortilège de saucissonnage puissant. Serein, Draco replaça une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille et se servit tranquillement un verre de jus de citrouille ainsi qu'un café noir. Pansy lui lança un regard admiratif en battant des cils de façon totalement stupide et se faisant, provoqua un rire discret du noir à ses côtés.
- Tu es génial Draco !
Le regard que le blond lui adressa la cloua sur place et elle se ratatina sur son siège, semblant vouloir se rendre momentanément invisible. Blaise pour sa part souleva sa cuillère de porridge courageusement et l'englouti prudemment.
- Il m'énervait.
Les deux autres gardèrent le silence. Draco parce qu'il avait commencé à beurrer une tartine de pain brioché et Pansy par prudence. Le petit déjeuner se termina dans un silence religieux qu'ils apprécièrent tous à sa juste valeur sans se soucier de Théo qui écarquillait toujours les yeux par terre.
Plus tard, après avoir consenti à libérer Théo du sortilège, ils le laissèrent diriger leur route. Pansy ajustait ses gants en cuir souple quand Draco s'arrêta juste devant elle. La jeune femme percuta son dos assez violemment. Elle releva la tête.
- Draco qu'est-ce qui se passe ?
- Je me tire.
Il la dépassa à grands pas, lui laissant à peine le temps de lui attraper sa cape.
- Oh Dray répond !
- Ce con nous amène droit sur la cabane de cet idiot de demi-géant. Je ne sais pas ce qu'il nous a dégoté comme vision d'horreur incluant ce type, par exemple son intimité avec le monstre qui est sensé être un clébard mais je ne veux pas le savoir et encore moins le voir donc je pars.
- Dracoooooo, j'ai le dernier numéro du Sorcier Gay avec de superbes photos de Potter et de Dubois en petite tenue.
Le blond fit demi-tour l'air de rien.
- Je viens.
Blaise marmonna dans son coin un « trouillard » qui lui valut un croche-pied l'étalant dans l'herbe humide. Il se releva, des brins d'herbe dans la bouche et se décala rapidement de son ami pour rejoindre Pansy à l'arrière. Le groupe chemina ensuite sans bruit jusqu'à la cabane d'Hagrid.
Harry nourrissait des citrouilles depuis plus d'une heure. Deux d'entres elles n'avaient pas supporté le sortilège de croissance qu'il avait maintenu une ou deux secondes de trop et lui avaient éclatés à la figure. Résultat, des morceaux visqueux de chair orange vif étaient restés collés sur ses vêtements et son visage était couvert de liquide collant de même couleur.
En rentrant il serait bon pour une bonne douche chaude qu'il n'aurait pas le temps de prendre parce qu'il avait des cours d'arithmancie imprévus avec la pire prof du monde, Hermione, qui ne manquerait pas râler s'il arrivait en retard ou sale donc dans les deux cas, il devrait subir sa mauvaise humeur dix minutes avant de craquer et de partir en laissant fulminer dan son coin. Joyeuse fin de matinée en perspective.
Une troisième citrouille choisit précisément ce moment pour exploser elle aussi et Harry capitula. A l'autre bout du potage, Hagrid semblait s'en sortir à peine mieux que lui riant de bon cœur à chaque explosion.
- Hagrid ! On est vraiment obligés d'utiliser ce sort ? Vous ne pourriez pas plutôt les faire pousser normalement ?
Le géant se redressa en rangeant dans l'immense poche de son tablier son parapluie fétiche.
- Mais elles poussent normalement ! Tu parles à la moldue ? Elles ne seraient jamais assez grandes pour la semaine prochaine !
Harry soupira et retira ses lunettes pour les essuyer sur un carré de tissu miraculeusement épargné par les explosions de citrouilles d'environ huit centimètres sur douze. Il mesurait les dégâts d'un air résigné quand une voix féminine le fit sursauter.
- Harry !
- Hé merde !
Dans les sous-bois proches, les quatre Serpentard observaient la conversation blasés. Pliés en deux pour rester cachés de la vue du demi-géant qui travaillait à quelques pas d'eux à peine, serrés pour se soutenir mutuellement et partager un peu de chaleur, les sous bois étant encore plus humides que l'air du parc, ils murmuraient à peine de peur de se faire découvrir.
- Pourquoi est-on là ?
- Parce que Théo a des photos de Potter et Dubois en shorty aux couleurs de Gryffondor, que je suis curieuse et que Blaise est un idiot.
- Hé je n'ai rien dit moi !
- La ferme. Ca va devenir intéressant.
La jeune femme renifla d'un air méprisant.
- Tu veux dire avec un peu de chance c'est ça Théo ?
Ses cheveux roux attachés en queue de cheval, des pendants d'oreille en or et vêtue d'un épais manteau noir, Ginny arriva en courant, manquant de glisser dans sa précipitation dans des débris de cucurbitacées.
- Wouah ! Qu'est-ce qui s'est passé ici ?
Elle voulut l'embrasser mais renonça en voyant que rien n'était disponible. Elle sortit donc un mouchoir et entreprit consciencieusement de nettoyer le visage de son petit ami avant de poser simplement ses lèvres sur celles d'Harry. Quand elle voulut approfondir leur baiser, il recula en remettant ses lunettes en place.
- Ginny, tu n'avais pas des cours de Divination ou quelque chose du même goût ?
Elle fronça les sourcils.
- Des cours d'étude des moldus ! Je t'en ai parlé hier. Tu ne m'as pas écouté.
Harry sourit doucement et s'écarta d'elle.
- J'étais dans mes révisions de Potions. Tu sais bien que si je ne me concentre pas à fond, je vais me planter !
- Tu as joué aux échecs toute la soirée !
- C'est pareil ! T'as vu comme je suis mauvais aux échecs. Les échecs, les potions c'est le même combat.
- Donc j'étais moins importante, c'est ça ?
- Je n'ai pas dit ça. Ecoute, je m'excuse d'accord ? Je ne le referai pas.
Ginny eut une moue plus que vague. Elle lui sourit à son tour et toucha du bout des doigts un peu de chair de citrouille.
- C'est vraiment horrible. Tu ressembles à… Ce bonhomme débile dans une émission que tu m'as montré l'été dernier, là… Attends… Casimir, voilà tu ressembles à Casimir !
Toute fière d'avoir retrouvé le nom et pensant lui faire plaisir en se souvenant d'un personnage typiquement moldu, elle se vexa de l'éclat de rire d'Harry. En voyant la tête que tirait sa petite amie, son rire se prolongea encore. Finalement, elle commença à rire d'abord doucement puis aux éclats.
- Tu rentres avec moi ? Hermione te cherche pour un cours d'arithmancie, elle a l'air assez remontée…
Il se tourna vers Hagrid pour avoir son accord et le demi géant le lui donna, provoquant une grimace de dépit au jeune homme.
- Pars devant j'arrive.
- Ok.
Elle l'embrassa rapidement et fit demi-tour en courant, glissant sur l'herbe fraîche. Il regarda voler ses cheveux roux qui laissaient apparaître sa nuque pâle à intervalles irréguliers.
- Tout va bien Harry ?
Il cligna des yeux en revenant à lui. Le demi-géant l'observait sans cacher son inquiétude. Harry s'efforça de sourire de la façon la plus détachée possible.
- Oui Hagrid, tout va bien.
- Tu peux revenir quand tu veux.
- Je sais. A bientôt Hagrid.
Il s'éloigna en lançant un sort de nettoyage à ses vêtements et à ses cheveux. Hermione pouvait bien attendre encore un peu après tout.
Draco se releva de la position agenouillée dans laquelle il était depuis une bonne demi-heure. Ils l'imitèrent tous et Nott se posta devant eux, bras écartés et sourire aux lèvres.
- Alors ? C'était intéressant non ?
- Cette fois je me tire pour de bon.
- C'était nul.
Blaise et Draco le bousculèrent au passage, chacun d'un côté. Pansy le dépassa sans rien faire et au dernier moment, lui claqua une tape sur les fesses sonore en riant.
- Aller amène toi !
- Reconnaissez au moins que vous avez appris quelque chose ! Visiblement y a de l'eau dans le gaz entre Saint Potter et Weasley !
Ils continuèrent à s'éloigner et Théo courut pour les rattraper.
Bien entendu, le temps de rentrer au château, de sortir sa cape d'invisibilité et de se faufiler discrètement jusqu'à la salle de bain des préfets afin d'éviter Hermione qui campait vraisemblablement devant l'entrée de la salle commune, de se laver en traînant le moins possible sous les gloussements idiots de la sirène stupide coincée dans son tableau et de rejoindre la bibliothèque en prenant un air penaud, il perdit plus d'une heure. La jeune femme l'accueillit d'un regard à glacer la Grande-Bretagne.
Elle le traita d'un certain nombre de noms relativement imaginatifs, lui apprenant quelques insultes à réutiliser lors d'une dispute prochaine avec Ginny avant de rajuster sa cravate en soupirant et en déclarant que de toute manière, ça ne servait à rien qu'elle lui démontre par A + B qu'il était un crétin doublé d'un inconscient puisqu'il le savait déjà et le vivait vraisemblablement très bien puisqu'il avait réussit à rester en vie jusque là malgré ses nombreuses lacunes. Il finit par implorer son pardon qu'elle accepta en réprimant un sourire quand il se mit à genoux devant sa chaise.
Pour ne rien améliorer, un groupe de gamine gloussantes aux ongles vernis de toutes les couleurs les plus criardes existantes chuchota en riant que le grand Harry Potter demandait enfin sa petite amie en mariage et Mme Pince arriva sur ses entrefaites et jeta tout le monde dehors en disant textuellement que si elle ne pouvait même plus faire confiance à Miss Granger pour garder un minimum de silence dans cette bibliothèque c'est que le monde devenait complètement dingue. Elle rabattit les lourdes portes de bois en marmonnant des choses qui ressemblaient fortement à un « De mon temps on n'était pas aussi insolents ».
Hermione ne renonça pas pour autant à son cours d'arithmancie avancée et le traîna dans une salle de classe inutilisée du troisième étage où ils étudièrent jusqu'à ce que le cerveau d'Harry menace de couler sur le parchemin devant lui et que ses yeux pleurent à force de fixer toutes les lignes de calculs compliquées étalées sur la table. Elle déclara alors qu'elle avait fait ce qu'elle avait pu pour lui et qu'il était temps d'aller manger.
Comme il était en fait 16h de l'après-midi, ils décidèrent d'aller chaparder deux ou trois petites choses dans les cuisines et finirent par manger tranquillement dans un des passages secrets de Poudlard poussiéreux au possible mais qui diminuait le risque de croiser Ginny.
Le dimanche s'écoula à peu près de la même manière à la différence près qu'ils passèrent l'après-midi à s'entraîner à divers sortilèges de défense. Il termina le weekend par deux heures de dîner en tête à tête avec Ginny dont il parvint à se sortir in-extremis uniquement grâce à l'intervention d'Hermione qui leur annonça que Neville avait fait exploser un chaudron en s'entraînant et qu'il fallait absolument qu'Harry vienne pour l'amener à l'infirmerie. Il bénit cette intervention en se promettant d'allumer un cierge le soir même en l'honneur de Merlin ou d'un autre. Toutefois, l'air pincé de la jeune femme et l'éclat de colère dans ses yeux lui fit clairement comprendre qu'il ne s'en sortirait pas si facilement.
Lundi matin, une foule d'élèves était rassemblée devant le tableau d'affichage à côté de la Grande Salle et échangeait des propos enthousiastes en pointant du doigt un long parchemin. Jouant des coudes, Ron, Hermione et lui finirent par se glisser suffisamment près pour en lire le contenu. L'encre éclatait en feux d'artifices sur les bordures du parchemin et en dessous du texte, un chapiteau de cirque surmonté d'étendards aux couleurs variées et chatoyantes se peuplait et se dépeuplait en permanence d'un nombre époustouflant de personnes.
« Grande foire Sorcière pour Halloween
Le Département de la coopération magique internationale, l'Organisation internationale du commerce magique ainsi que la Confédération internationale des sorciers convient les sorciers à un évènement exceptionnel d'envergure internationale. En accord avec l'Institut de Sorcières de Salem, la Confédération des Sorciers d'Océanie et l'Ecole des Mages Africains, la grande foire sorcière d'Halloween aura lieu à Pré-au-lard le 31 octobre.
Dragons, farfadets, écoles de magie, attractions et spécialités culinaires de chaque pays participant à découvrir !
Passez une agréable journée de découverte et renforcez les liens entre les nations !
Département de la coopération magique internationale. »
- Renforcez les liens entre les nations… En clair, le Ministère de la Magie veut éviter la création d'un nouveau mage noir.
Hermione contemplait le parchemin d'un air pensif et sursauta en voyant sortir de la forêt proche du chapiteau un grand Dragon. Ron à côté bavait presque en pensant au festin de nourriture qui l'attendait et se moquait de ce que racontait sa petite amie. Harry, qui était parvenu aux mêmes conclusions qu'Hermione se demandait plutôt les différences entre une foire classique et une foire sorcière. Les fantômes du château hanté seraient vrais ? Les séances de tortures aussi ?
- Il y a des Dragons… Vous pensez que Charlie sera là ? Ron… tu baves.
Il donna un coup de coude dans le ventre de son meilleur ami qui revient à lui, déçu d'être sorti de son rêve où s'alignait des rangées entières de pommes d'amour, de berlingots magiques et autres douceurs gourmandes.
- Hein ? Oui sûrement. Il a dit à maman qu'il avait des vacances pour Halloween, je suppose que c'était pour nous faire la surprise. On y va ?
- Bien sûr qu'on y va ! Je veux à tout prix percer le secret des envoûtements que lancent les mages africains et les Sorciers d'Océanie sont spécialisés dans les potions de guérison, ce sont les meilleurs médicomages du monde !
- Hermione ? Tu penses à t'amuser de temps en temps ?
- Vous vous devriez penser à faire un peu moins les idiots ! C'est notre dernière année ! Les ASPICS…
- Ouai ouai, on a compris. Tu viens manger Harry pendant qu'elle rêve à ses bouquins ?
Ron et lui s'éloignèrent en discutant des différentes attractions possibles. Hermione finit par les suivre en les haranguant qu'ils étaient incapables de se rendre compte de la chance qu'ils avaient eue de pouvoir refaire leur septième année en classe spéciale. Luna choisit de les aborder en leur laissant à peine le temps de s'installer à table. Elle portait des pendants d'oreille en forme d'aubergine et un collier à grosses perles turquoise. Les deux n'allaient pas ensembles mais cela ne la dérangeait pas.
- Bonjour Harry. Vous avez vus pour le parchemin ? Il y aura des demiguises, c'est Elsa Westholme dont la mère travaille au département de régulation des créatures magiques qui m'en a parlé.
Hermione qui avait depuis toujours tendance à ne pas faire très attention aux propos de Luna qu'elle considérait comme éthérée et légère leva la tête de sa tartine de confiture.
- Des demiguises ? Je croyais qu'on ne pouvait pas en voir en dehors de leur habitat naturel ?
Luna la fixa de son habituel regard vide aux yeux écarquillés, un peu étonnée qu'Hermione lui adresse directement la parole. Elle déporta ses yeux bleus pâles sur Ginny qui se glissait dans la Grande Salle et se dirigeait vers eux, sourire aux lèvres, cheveux détachés mêlés de fil d'or.
- Il semblerait que les Irlandais aient réussi à en apprivoiser quelques unes. C'est une occasion rare ! J'ai déjà prévu de porter ça pour marquer le coup.
Elle extirpa de son sac un chapeau recouvert de fourrure grise. Au milieu était collés deux yeux blancs au centre noir et d'étranges petits bras griffus sortaient des côté. Ron éclata de rire et Harry gêné chercha un compliment à dire. Ginny s'installa près de lui, posant une main sur sa cuisse.
- Heu… c'est très joli Luna.
- Je sais. J'en ai un pour toi si tu veux Harry.
De grosses larmes d'hilarité coulaient sur les joues de Ron à présent qui essayait vainement de retrouver son calme. Harry enleva fermement la main de Ginny qui se faisait un peu trop baladeuse avant de répondre. La jeune Weasley attaqua son porridge rageusement.
- Non ça ira merci. Je t'assure, ça te va mieux à toi qu'à moi de toute manière.
- Tant pis. Dis, tu es sûr que ton ami va bien là ? Il s'étouffe. Bonne journée.
Elle retourna tranquillement à sa table tandis qu'Harry tapait dans le dos de Ron qui avait eu la bonne idée de manger en même temps qu'il riait.
Quand Harry se réveilla le samedi du 31, une pluie fine et tiède tombait monotonement du ciel gris clair, noyant le parc sous un déluge apaisant. Une légère brume montait de la forêt près de la cabane d'Hagrid. Le potager avait été vidé en début de semaine de ces citrouilles qui atteignaient jusqu'à 5 mètres de diamètre et paraissait dénudé. De la cheminée s'échappait une épaisse fumée noire indiquant la présence du demi-géant chez lui.
Harry s'habilla en silence pour ne pas réveiller ses compagnons de dortoir et s'apprêtait à quitter la pièce quand il eut une idée. Il agita rapidement sa baguette en murmurant un sort et une vague d'eau glacée s'abattit sur le lit de Ron provoquant un cri de la part de son occupant. Harry dévala les marches en riant et se précipita à travers les couloirs pour aller se réfugier dans la grande salle. Hermione était déjà attablée en train de déguster des muffins à la myrtille tout en relisant pour la énième fois « L'histoire de Poudlard ».
Ron déboula une quinzaine de minutes plus tard, ses cheveux roux emplis d'épis et un air rageur sur le visage.
- Qu'est-ce qui se passe Ron ?
- Un imbécile a trouvé amusant de me réveiller en trempant mon lit. Tu ne sais pas qui c'était Harry ?
- Je suis là depuis une demi-heure ! Demande à Hermione si tu ne me crois pas.
Ron se tourna vers Hermione qui ne prit pas la peine de relever la tête pour répondre.
- Il dit vrai.
Le roux s'assit en dévisageant les autres Gryffondor attablés à la recherche du coupable qui lui se félicitait mentalement d'avoir trouvé Hermione plongée dans un livre en arrivant. Quand la jeune femme lisait, elle ne faisait plus attention au temps.
Chaudement habillés, ils quittèrent le château dans une foule compacte et pressée en direction de Près-au-lard. En arrivant à l'entrée du village, il devint impossible de choisir sa destination tant le nombre de personnes était important. Ils se laissèrent donc guider par la vague d'élèves et de sorciers, d'Angleterre et d'ailleurs. Ils croisèrent des groupes de jeunes filles de l'académie de Beaubâton en manteaux d'hermines qui pestaient contre le froid de la saison, des sorciers de toute taille et de toute origine et même un Auror qui conversait tranquillement avec un Langue-de-plomb au visage émacié et gris.
Finalement, ils sortirent du village et à la place de la plaine habituelle se dressait une multitude de tentes bariolées aux formes variées allant du chaudron renversé au château de Bavière avec de nombreuses tours crénelées, très découpées en passant par le chapiteau de cirque classique.
Des stands divers étaient installés sur les chemins surmontés de l'étendard du pays ou de l'école qui l'animait. Des créatures slalomaient au milieu de la foule en direction de l'une ou l'autre des tentes. Un peu sonnés devant l'ampleur du phénomène, Harry, Ron et Hermione finirent par se décider pour la plus proche des tentes.
Une heure plus tard, ils visitèrent un château fantôme peuplé de cadavres saisissants et de fantômes dégoulinant de sang. Les portes se refermèrent d'elles-mêmes à leur entrée et les volets se verrouillèrent, les plongeant dans une obscurité inquiétante. Des grincements et des cris retentissaient de temps en temps sans qu'ils ne parviennent à trouver d'où cela venait.
Une femme brune d'un âge indéfini les aborda sous le prétexte de les aider à trouver la sortie et se révéla être une harpie aux ailes noires et aux griffes longues qui manqua de peu de trancher le cou d'Harry. Maîtrisée par des sorciers de la Brigade magique en robes prune, elle fut emmenée en lieu sûr ce qui ne les empêcha pas de redoubler de prudence. Un farfadet les perdit ensuite dans une pièce où se rejouait en permanence une décapitation. Quand ils réussirent à sortir de là, ils décidèrent de se cantonner un peu à la nourriture, au grand bonheur de Ron.
Ils finirent par arriver devant un Manoir de taille imposante en pierre rose, à l'architecture au premier abord très victorienne mais moins massive tout de même. L'escalier qui menait à l'entrée était borné de deux grands buis taillés en silhouette humaine, un sorcier et une sorcière et au-dessus de l'auvent, une banderole indiquait « Palais des Glaces de l'Académie des sorcières de Salem ».
- On essaye ? Il n'y aura pas de mauvaises surprises là !
- Attend Mione, ce n'est pas comme chez les moldus…
- Franchement qu'est-ce que tu veux qu'il y ait ? Allez, allons y j'ai toujours adoré ça !
Ils montèrent les marches, Harry et Ron échangeant des regards peu rassurés. A sa tête, le roux ne paraissait pas convaincu par les propos d'Hermione.
Les immenses portes de chêne se fermèrent derrière eux sans bruit et un grand feu bleu acier au fond de la pièce éclaira le hall d'une lueur froide agressante. Douze colonnes de glace soutenaient le plafond parfaitement lisses et rondes surmontées d'un chapiteau illustrant chacun un signe différent du zodiaque occidental. Encadrant le feu, deux escaliers à double ascension permettaient d'accéder aux étages supérieurs.
Hermione s'extasiait devant la beauté des lieux quand un crépitement violent suivi d'une montée de flammes dorées les força à regarder à nouveau au centre. Une sorcière de petite taille, ratatinée et fripée se dressa au centre des flammes sans paraître en ressentir les brûlures. Elle dévoila une rangée jaune de dents où trois manquaient. Sa voix frêle et aigue siffla à leurs oreilles, inquiétante.
« Bienvenue au Palais des glaces mes petits »
A suivre…
Un petit commentaire ?