Bonsoir Tout le Monde.
Dehors, il pleut. Et moi, je poste une nouvelle fic.
Il y a des jours comme ca ou tout fous le camp :p
Alors cette fic est disons...vraiment importante pour moi. J'y ai mis du temps. De la passion. Et pas mal de travail.
De plus, 4 chapitres sont déjà en stock. Une grande première pour moi.
Que dire d'autre ? Merci Sith' ? Oui, je pense que cela s'impose.
Bref. J'espère avoir des avis. Positif. Negatif. Quelque chose donc.
Sur ce....
Disclaimer: Tout est à JKR. Rien n'est à moi.
Titre: Beau Jouet trop compliqué
Résumé: Le murmure de la mécanique. Le rouage impeccablement huilé. Jusqu'à ce que tout se grippe. « On a tous notre lot Malefoy. Après...Le Lord ou l'Ordre. Quelle différence, si j'ai réussis à t'aimer... » DMHG
Elle a fini par me haïr. Après toutes ces années, on en est revenu à cette haine froide et implacable. Je déteste son regard devenu glacial. Cet air de dégoût qu'elle affiche. Signe ostentatoire de la répulsion que je lui inspire. Elle m'a trop longtemps détesté sur des principes, des schémas imposés, sur le jeu des apparences. Aujourd'hui, elle méprise ce que je suis. Encore plus cruelle.
Ne soyons pas dupe, je lui voue les mêmes sentiments. Une rancœur féroce. Je déteste ce qu'elle a fait de moi. Ce qu'elle a fait de nous. Emplis de failles et de faiblesse.
C'étaient les autres qui avaient raison en définitive : le simple fait de figurer qu'un « nous deux » était possible était pure folie. Euphorie de cette fin de guerre. Où l'on croyait tout possible. Où l'on se faisait une joie d'oublier nos vieilles rancœurs. Notre couple était le symbole d'une génération qui passe outre l'obscurantisme des ces trente dernières années. Rien qu'un symbole dans le fond. On a cru s'aimer. Pâle illusion.
Nous n'étions que des gamins. C'est un peu ce qui nous a sauvés. C'est peut-être aussi ce qui nous a perdus.
oOo Acte 1 oOo
Tout avait pris une autre tournure à la fin de ma sixième année. La mort de Dumbledore avait mis en marche le mécanisme. Remis, serait plus juste. Rogue m'avais traîné dans un de ces bouges immondes des bas fond de Londres. Un de ces endroits où les hommes du Ministère ne mettent les pieds que contraints et forcé. Un an à croupir là-bas. Un an enfermé, calfeutré. Rogue ne me disait que ce qu'il jugeait capital – presque rien en somme. Il s'absentait souvent, parfois plusieurs semaines. Revenait sans plus d'explication. La monotonie de cette vie me rongeait. Peu à peu, je sentais ma raison vaciller. Je crois que Rogue le sentit. Il estima alors qu'il était temps.
Septembre débutait seulement. C'est à ce moment-là que Rogue me traîna au QG de l'Ordre. Encore une fois, je ne savais rien. Il me fallut attendre. Encore.
Ce soir-là, tout le gratin de l'Ordre fut réuni. Lupin, les Weasley, Fol Œil, le crétin de Londubat, Granger et Saint Potter. Même McGonnagal s'était fendue de son illustre présence.
Rogue tint alors conférence. Sans se départir de son ton glacial, il nous raconta que Dumbledore avait orchestré sa propre mort, et qu'il en avait fait son complice. Me ridiculiser et me rendre inutile aux yeux de Voldemort, afin de me mettre plus facilement à l'abri de l'Ordre, était une des grandes lignes de leur plan. L'autre était de redorer le blason de Rogue afin qu'il assure sa place d'agent double, infiltré auprès du Lord.
Il expliqua ensuite que ma mise à l'écart avait été indispensable. Pour ma sécurité, d'une part. Ensuite, car il avait du convaincre l'Ordre de sa bonne foi, ce qui n'avais pas été chose aisée. Il expliqua alors que tout était aujourd'hui arrangé. Je venais officiellement de rejoindre l'Ordre en tant que membre actif. Il circulait déjà dans le monde sorcier, une fausse histoire de l'année que je venais de vivre et je disposais d'une chambre et de la protection due à tout les membres faisant partie de l'éminence grise. Autant dire que c'était surréaliste.
On me donna une chambre. Avec des barreaux aux fenêtres. Ainsi qu'un verrou se fermant de l'extérieur. Une manière comme une autre de me montrer que la confiance que l'on m'accordait demeurait très relative.
Cependant, j'avais vite pris parti de ma situation. Je pourrais vous dire que j'étais encore entièrement dévoué à la cause de Voldemort. Ou bien, que par un très efficace lavage de cerveau, je portais désormais à nu le combat de Potter. Sauf qu'il n'y aurait absolument rien de vrai là dedans. J'étais simplement persuadé que la seule cause qui intéressait Voldemort était la sienne. Je n'avais rien d'un idéologiste pur et dur, encore moins d'un exalté prêt à se sacrifier. Je demeurais comme j'avais toujours été : opportuniste. Dans le fond je n'étais plus que ça. Je n'avais pas les convictions de l'Ordre. Il m'assurait une protection. Point. Je leur étais fidèle pour ça. Si on m'avait proposé une meilleure alternative, je n'aurais pas hésité une seconde. Je ne les aurais pas tués. Bien sûr que non. Mais dénoncer pour que d'autres le fassent à ma place, sans aucun doute. Certainement la raison pour laquelle on me tenait si loin de tout. Par protection.
J'aurais pu rester bien tranquillement à ma place. A exécuter leurs petits ordres minables. Je me serais habitué à jouer les sous fifres. Mais cette furie s'en est mêlée. En réfléchissant bien, c'est elle qui a tout provoqué.
Il était tard, et comme d'habitude, Weasley le magnifique, m'avais chargé d'une mission de la plus haute importance. Au beau milieu de la nuit. Une recherche en botanique dont il avait besoin pour le lendemain. A la première heure. Et je m'exécutais. J'étais en train de travailler à la bibliothèque, lorsqu'elle est arrivée. Je me souviens de m'être demandé qui cela pouvait être. Comme si la question pouvait avoir plusieurs réponses.
Granger. Forcément
Elle portait encore la cape en vigueur chez les Aurors, la baguette levée et les cheveux attachés.
- Qu'est-ce que tu fous là, Malefoy ?, cracha-t-elle en m'apercevant, assis à ma table.
- A ton avis … je m'amuse ?
Elle esquissa un sourire. Empli de douceur.
- Ron et Harry t'ont donné un travail urgent à rendre pour demain ? C'est ça ?
La douceur à la pensée de ses amis se transforma en une expression diabolique à mon encontre.
- Ca semble passionnant, dis-moi. La botanique en terre. Epatant, je présume ?
- Epargne-moi ton grand air, Granger. Tu te gosses de pouvoir prendre de haut un sang pur. Cela n'arrivera jamais plus. Réfléchis une seconde. Lorsque la guerre finira. Soit nous mourons tous. Soit, si vous gagnez, je reprendrais mon rang, mes richesses et mes terres. Il y a une fatalité de la puissance contre laquelle tu ne peux rien. Alors tu peux tenter de me rabaisser ici, mais aux yeux du monde entier, j'aurai toujours le dessus sur toi, espèce de misérable sang-de-bourbe.
Elle sourit. Un de ces grands sourires spontanés et sincères.
- Je te plains, Malefoy. Ca doit être dur de devoir débiter des dialogues auxquels on ne croit pas. Encore plus dur de se rendre compte, que quand bien même libéré, on est incapable de s'en défaire, incapable de penser par soi-même, de se défaire du carcan de …
- La ferme, Granger ! Désolé de décevoir ton monde utopique, mais je ne suis pas un bon samaritain qui a été toute sa vie bridée par un père autoritaire et qui cache un trésor d'altruisme et de bonté.
- Je le sais bien, Malefoy. Je vais te dire le fond de ma pensée. Je suis persuadée que tu n'es qu'un trouillard, le plus infâme froussard existant à Poudlard. Ta lâcheté est la raison pour laquelle tu ne seras jamais Mangemort. Mais c'est aussi la raison pour laquelle tu ne seras jamais un véritable membre de l'Ordre. A cause de ton manque de cran. Même pas fichu d'avoir un camp. Je ne te vois pas meilleur que tu ne l'es. Juste faible tel que tu l'es. Cela fait une grosse différence.
Je ne l'ai jamais avoué. Pas même à elle. Mais ses mots me firent mal. Car ils étaient vrais. Je ne pensais pas manquer de courage. J'estimais simplement agir dans mon intérêt le plus strict. Mais plus j'y réfléchissais, et plus il m'apparaissait que cette nuance n'était qu'une excuse. Indubitablement, cela revenait à faire de moi un lâche.
Ce soir-là, elle avait marqué un point. Je ne dirais pas que cela me changea. Ou que je voulus lui prouver qu'elle avait tort. J'en étais encore loin. Ce qu'elle pensait m'importait peu. Mais ce que le reste du monde sorcier pouvait penser avait encore un semblant d'importance. J'avais la fierté d'un Malefoy. Mais on ne pouvait pas être fier, le revendiquer et l'assumer si on restait toujours en retrait. L'intérêt des Malefoy se nichait aussi dans leur prestige, qui ne devait pas être terni et qui devait, pour cela, compter un peu de bravoure.
Alors, parce que j'étais fier de mon rang, fier de mon nom, et fier d'un prestige ancien, je décidais de passer outre mon propre confort. Si les Malefoy devaient continuer à exister, il devait marquer l'Histoire, du camp des gagnants. Et j'avais désormais la certitude que mon père se fourvoyait sur l'issue du combat. Autant jouer un rôle dans l'Ordre. Un rôle d'importance. C'est cette certitude qui me poussa à réclamer un entretien avec Potter.
XxXxXxXxXx
Il faisait froid. Potter attendait, debout au coin de l'âtre. En m'entendant entrer, il se retourna brusquement. Ne jamais tourner le dos à un Serpentard, sans doute.
- On peut savoir ce que tu me veux ?, grogna-t-il, d'un ton purement glacial.
- En finir avec cette mascarade. Ces faux-semblants, cette mise en scène. Je refuse de continuer à jouer un rôle aussi mineur au sein de l'Ordre. Donne-moi plus, ou je m'en vais.
- Tu t'en vas ? Malefoy, qu'est-ce que ça pourrait me faire ? Si tu es ici, c'est pour préserver ta vie, pas pour nous aider. Si tu veux mourir au coin d'une rue, fais-le. Ce n'est pas mon problème.
Je ne pus m'empêcher de sourire.
- TsTsTs. Tu sais très bien que tu ne peux pas faire ça, voyons. Imagine ce que ma fuite pourrait provoquer.
- Ta mort est une plus grande liberté de parole au sein de la base. Que du positif en somme.
- Tu joues Potter. Tu bluffes. Avant de mourir, on me torturerait, tu le sais. Voldemort me presserait jusqu'à la moelle. Je pourrais faire tomber la couverture de Rogue, je pourrais parler de ce que j'ai vu, entendu. Mais Rogue ! Le pion le plus stratégique. Sans Rogue, ce serait presque fini. Et tu le sais.
Je le vis ouvrir la bouche pour répliquer. Puis la refermer. Quels arguments pouvaient contrer les miens ? J'enfonçai le clou.
- Sans compter que je suis officiellement sous ta protection. Tu te rends compte du bruit que la découverte de mon cadavre occasionnerait ? J'imagine déjà les gros titres de la Gazette. Au pire, tu m'aurais laissé partir sans me retenir, me livrant à une mort certaine et dévoilant une cruauté que le monde magique t'ignorait. Au mieux, tu as été incapable de me protéger, et tu fais preuve de ton incapacité à faire face au Lord. De quoi affoler la population.
- Espèce de pauvre …
- Connard, je sais. Ne te fatigue pas, Potter. Je veux plus de responsabilités. C'est tout.
Je le vis devenir livide. Sa main s'agrippa au rebord de la cheminée, si fort que ses jointures devinrent blanches. Et il explosa.
- Pourquoi ? Pourquoi Malefoy ? Qu'est-ce que tu cherches à faire ? Qu'est-ce que ça t'apporte de vouloir détruire nos vies ? C'est quoi ton véritable but ? Tu veux racheter ta cause auprès du Lord ? C'est ça ? Rogue ne te laissera jamais faire. Qu'est-ce que tu crois ?
- Tu n'as donc rien compris, sifflais-je, en me levant à mon tour. Je n'ai pas l'intention d'aider Voldemort. Ce type veut ma mort. Et en plus, il veut que je me m'agenouille devant lui. Il n'est même pas un véritable sang pur, reniflais-je avec dédain. Que mon père et ses sbires aillent se faire massacrer si bon leur semble. Mais qu'ils ne comptent pas surmoi.
Potter sembla un moment interloqué.
- Qu'est-ce que tu veux alors ? Si tu ne désires pas rejoindre Voldemort, en quoi nous aider te serait bénéfique ?
Ce type n'avait absolument aucune notion de l'ambition. Il ne pensait pas une seconde à ce que son statut lui rapporterait s'il gagnait. Il n'envisageait pas tous les bénéfices dont il pourrait profiter. Cela ne l'avait de toute évidence jamais effleuré. Je le croyais orgueilleux, prétentieux et intéressé, il était en fait convaincu et dévoué à sa cause. Complètement stupide.
- Je prépare mon avenir, Potty. Tout simplement.
- Ton avenir ? Tu es malade, Malefoy. De quoi est-ce que tu parles ?
- Je te parle d'une chose … qui t'est complètement inconnue. Il y a de fortes chances pour que tu gagnes cette guerre. Voldemort n'a plus sa puissance d'antan, ses fidèles sont vieux et la nouvelle génération le suit d'avantage par résignation que par conviction. Si tu gagnes, je veux avoir ma part du gâteau. Je veux que mon nom soit inscrit dans l'histoire, qu'il brille et qu'il marque les esprits. Qu'il reprenne la place qu'il n'aurait jamais du quitter.
Il se rassit. Complètement abattu, lentement, il porta ses mains à sa tête et resta un moment là, prostré. Puis doucement, il se mit à rire, nerveusement, comme un dément.
- Je pensais avoir tout entendu. Je croyais avoir vu des choses abjectes plus qu'il était possible d'en voir mais … tu veux avoir un rôle dans cette guerre pour en tirer profit après ? Pour t'enrichir ? Tu es prêt à te jeter dans cette guerre sans conviction ?
- Je ne suis pas lâche. Mais rusé, simplement. N'oublie pas que j'ai su faire pénétrer les mangemorts dans Poudlard. Je suis intelligent, fin stratège. Bon legimilens et occlumens. Je n'ai pas de conviction. Je n'ai pas de sentiment pour les membres de l'Ordre. Je serais fidèle à ma tâche, simplement. Mon seul but sera de réussir mes missions afin de me maintenir en vie. Et j'ai très envie de survivre.
Le regard de Potter s'alluma, il m'observa un moment, avant de lâcher du bout des lèvres :
- Et si Voldemort gagnait ? Et si je perdais contre toute attente.
- Ma mère serait alors du bon coté. Elle nourrirait ma mémoire, et quand les temps deviendraient moins obscurs, on se souviendrait que, malgré ma famille, j'avais défendu le camp de la liberté.
- Tu ne crois pas aux idées de Voldemort ?
Je haussais les épaules :
- Je suis supérieur à toi et à la sang-de-bourbe. Mais quand on voit les Weasley … Ils avaient pourtant le sang noble. Je n'ai rien d'un fanatique Potter. Si le Lord m'avait offert de bonnes perspectives, je n'aurais pas hésité. Mais il se sert. Il utilise. Il torture et il tue. Je n'aurais rien à en tirer. Alors je préfère ta cause. Elle m'offre davantage de chances de m'en sortir indemne. C'est tout.
Il se mordit la lèvre, arpenta la pièce et se retourna le regard victorieux.
- Mais tu récupèrerais tes terres, ton argent et ton nom, quand bien même tu resterais dans l'ombre de l'Ordre.
- Oui, bien sûr. J'hériterais aussi d'un doux mépris. Les gens me prendraient de haut. Ma famille tomberait dans la déchéance. Jamais, tu m'entends. Jamais, Potter, je ne laisserai faire ça. Quand je te parle de part, je la veux grosse. Et belle.
Il souffrait. J'en aurais presque eu mal pour lui. Mais j'étais en train de remporter la partie. Il n'avait pas le choix.
- Il existe des alternatives ?
- Oui. Une. Une dans laquelle j'ai moi-même échoué, et qui me vaut d'être perçu comme un lâche. Me tuer. Et étouffer l'affaire. Me tuer de sang froid, sans que je t'ai menacé, ou mis en danger. Me tuer par tranquillité. Tu as le choix, Potter.
Je sais qu'il aurait voulu me sauter à la gorge. Qu'en cet instant, son instinct primaire lui dictait de se jeter sur moi. Mais il ne dit rien. Il ne prononça pas un mot. Une flamme vacilla dans son regard. Il me laissa seul.
XxXxXxXxXxXxX
Je me souviens de la réunion qui statua sur ma cause. Je n'étais pas censé y assister. Ma ruse seule me permit de m'acheter les faveurs d'un petit elfe de maison. Celui-ci me dévoila l'existence d'une pièce annexe, de laquelle on pouvait entendre et voir tout ce qui se déroulait en salle de réunion. Elle me laissa seul et me fit promettre de ne jamais révéler notre arrangement. Je la renvoyai, agacé. Ces créatures commençaient à prendre bien trop de liberté.
Tout le grand monde, une fois de plus avait été convié. La discussion s'avéra des plus houleuses.
- Il a osé te menacer ?, s'époumona Weasley. J'en étais sûr ! On n'aurait jamais dû accepter de le recueillir ici. Il se tenait trop tranquille ! C'était bien trop beau. Ce type n'est qu'une vermine qu'il faut …
- Ronald, Ronald, s'il te plait, le tempéra Lupin. Harry, tu es sûr qu'il n'y a pas d'autre possibilité ?
Potter secoua la tête, la mine défaite :
-J'y ai songé toute la nuit, Remus, et très sincèrement, je ne vois pas. Nous pourrions le retenir prisonnier, mais je ne sais pas de quelle manière. Azakaban n'est plus sous notre contrôle. Il n'y a guère que cet endroit qui soit totalement sûr. Il faudrait prévoir une pièce puissante. Assurer une surveillance constante sur lui. Sans que le risque ne soit totalement écarté. Je me méfie de lui.
- Harry, je ne pense pas que cela soit une bonne idée, déclara doucement McGonnagal. J'ai eu Draco en tant qu'élève. Je pense le connaître un peu. Il doit sûrement s'être fait quelques complices ici. Ne prenez pas cet air étonné, Monsieur Ronald Weasley. C'est un garçon brillant. L'enfermer n'est pas la solution la plus judicieuse. Le risque qu'il s'échappe est trop grand.
- La question est peut-être ailleurs, songea tout haut la benjamine des Weasley. Si Malefoy est retenu prisonnier, et qu'il parvient à s'échapper d'une manière ou d'une autre, est-ce qu'il mettrait ses menaces à exécution ? Est-ce qu'il irait nous dénoncer ?
Les regards se tournèrent tous vers Rogue, assis dans un coin. Celui-ci frotta ses mains l'une contre l'autre et pinça les lèvres.
- Je sais qu'il n'irait pas très loin dehors. Je peux vous assurer que le Lord le recherche activement. Je n'étais moi-même plus en mesure d'assurer sa sécurité seul. S'il parvient à quitter l'Ordre, le Lord le retrouvera. Et il le fera parler. Si nous avons enfermé Draco, celui-ci-se fera une joie de tous nous faire tomber. Cela ne fait pas l'ombre d'un doute.
-Vous voulez que je vous dise quelque chose ?, s'emporta Weasley. Je ne comprends pas pourquoi on l'a fait venir ici ! S'il avait été attrapé avant de venir au QG, il n'aurait rien su. Maintenant, c'est une véritable bombe à retardement. Ce type ne nous sert à rien. Il n'est pas fiable. Il est activement recherché. Le Lord mettra la main dessus, un jour ou l'autre. Nous aurions dû lui donner avant qu'il sache des informations capitales. C'est le principe des échecs, on doit sacrifier des pions pour pouv…
- Ron ! Tu n'as pas honte ? Comment peux-tu oser comparer Malefoy à un pion dans un jeu d'échecs ?
Granger s'était relevée, rouge de colère.
- Attends, depuis quand tu prends la défense de ce minable ?
- Depuis quand je prends la défense de ce … ? Mais Ronald Weasley ! Est-ce que tu es complètement stupide ? Malefoy reste un être humain. On ne joue pas. On veut tous que Harry remporte cette guerre. Mais on n'a jamais parlé de sacrifier des hommes pour préserver le roi. Si je me trompe, je préfèrerais être mise au courant. Car je refuse de participer a un tel …
- Hermione a raison, lâcha placidement Arthur Weasley. Nous n'avons jamais agi ainsi, mon fils, et je ne veux pas que l'Ordre prenne ce chemin. Le Mage Noir se sert ainsi de ses hommes. Pas nous.
- Mais Malefoy n'est pas un de nos hommes. Malefoy est … Vous le connaissez, il me semble ? C'est un de ses partisans ! Vous pouvez dire ce que vous voulez, je ne le crois pas. Il va s'infiltrer au milieu de nous. Il va prendre de plus en plus de place. Obtenir de plus en plus d'informations. Et ensuite, il ira tous nous vendre.
Rogue secoua lentement la tête.
- J'ai sondé son esprit. Je reste plus puissant que lui, quand bien même il se défend de manière honorable dans ce domaine. Il ne nourrit pas ce genre de desseins. Il a dit la vérité à Potter. Je peux vous l'assurer.
- Qu'est-ce qu'on fait alors ?, voulut savoir Londubat.
- Vous savez, la lune n'est sombre que si on ne prend jamais le peine de la regarder, s'exclama alors Luna d'un ton joyeux.
Leurs visages se décomposèrent un à un. De l'endroit où je me tenais, j'avais l'impression que cette bouffée de naïveté venait de faire tomber les masques. Sa phrase resta un long moment en suspens. Ce fut Granger qui prit enfin la parole.
- Ca me fait mal de dire une chose pareille, mais je pense que c'est un sorcier puissant. Il avait certainement tout prévu. Il ne nous laisse pas le choix. Nous allons devoir faire avec …
- Très bien. Mais qu'il ne croit pas que la tâche sera simple. Nous allons le surveiller. Je ne veux pas le laisser seul. Il n'ira nulle part sans l'un d'entre nous. Nous allons le coller et le suivre jusqu'à ce qu'il oublie ce que « solitude » signifie, gronda Potter, lugubre.
Fred sembla un moment perplexe et hasarda :
- Pourquoi ne pas créer un binôme ? Ce serait trop difficile d'organiser un chassé-croisé permanent entre nous tous ? Nous devrions le confier à l'un d'entre nous. Travailler en équipe.
Le survivant lança un regard vers son meilleur ami, mais celui-ci le contra immédiatement :
- N'y pense même pas. Travailler en équipe … Je ne sais pas si je serais capable de demeurer plusieurs minutes dans la même pièce que lui … Alors parler d'équipe. C'est hors de question. Demande à Hermione, elle semble prendre son bien-être très à cœur.
La jeune fille leva les yeux au ciel, dépitée :
- J'aimerais un jour comprendre, Ron, la raison pour laquelle tu aimes tant tout compliquer. Si Harry le veut, je me chargerai de Malefoy. Nous le connaissons bien, nous avons subi sa cruauté durant de longues années. Il m'est familier. Je serais toujours vigilante face à lui. Vous pouvez avoir confiance en moi. Je ne le laisserais pas saboter tout notre travail.
La résolution sonna comme une conclusion. C'est ici que tout commença.
Reviews?
Ca ne prend pas longtemps. Et c'est notre unique récompense. A votre bon coeur donc :D