Base : Naruto

Disclaimer : Le monde de Naruto et ses personnages originaux appartiennent à Masahi Kishimoto. Par contre, mes inventions, mes personnages, personne n'a le droit de me les piquer sauf avec ma permission. Nanmého.

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Chapitre 23 : Enfants du monstre…

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Il n'y a pas besoin de raison pour aimer, seule la haine a besoin d'être justifiée. Un grand homme a dit cela, un jour. Était-il dans le vrai ? La réponse à cette question est différente pour chaque personne et pour chaque amour différent. Mais ce qui est certain, c'est qu'une bonne raison n'est pas suffisante pour cesser d'aimer.

La trahison n'est pas suffisante pour cesser d'aimer, car elle ne met fin qu'à la confiance.

La souffrance n'est pas suffisante, car elle n'existe que dans l'ombre de l'amour.

L'indifférence n'est pas suffisante, car elle n'est que le souffle qui attise son feu.

La mort est-elle une raison suffisante pour cesser d'aimer ?

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Devant lui se tenaient trois shinobis si puissants qu'ils lui semblaient invincibles. Ses parents et le père d'Hagane, tous trois décidés à la tuer pour la simple raison qu'ils ne savaient pas comment la contrôler. Et il n'avait pas le pouvoir de les en empêcher, il n'était pas assez puissant pour s'opposer à eux. Conscient de n'être qu'un rempart dérisoire, Fuji défia du regard les adultes qui lui faisaient face. Jamais il n'abandonnerait Hagane à son sort, il le savait au plus profond de lui.

Naruto contempla l'adolescent qui faisait barrière de son corps entre lui et sa fille. Il avait souvent redouté, dans le passé, qu'un jour quelqu'un doivent s'interposer entre lui et ses enfants pour les sauver du monstre qui l'habitait, de sa folie, de sa haine. Il n'avait jamais imaginé que ce serait lui qu'il faudrait retenir, lui et non Kyuubi. Cette constatation lui laissa un goût amer dans la bouche. Toutefois, sa décision avait été prise bien avant que Fuji Uchiha ne vienne s'opposer à eux.

Se tournant vers ses anciens compagnons, il leur dit d'un ton aussi calme qu'il en fut capable :

— Je ne tuerai pas ma fille, et vous le savez. Soit vous m'aidez à la maîtriser maintenant, soit vous devrez m'en empêcher. C'est à vous de choisir.

Sakura détourna les yeux et Sasuke haussa simplement les épaules.

— C'est ta fille, cette décision t'appartient, fit alors Sakura en regardant le renard qui luttait toujours contre ses assaillants. Si tu sais comment l'arrêter autrement, alors vas-y. Je t'aiderais.

— Le sharingan peut hypnotiser les créatures comme les Démons à Queues, intervint également Sasuke. Les clones n'ont pas l'air de maîtriser ce pouvoir, mais je l'ai enseigné à mon fils. Nous pouvons tenter notre chance de cette façon.

Naruto se contenta de hocher la tête. Il n'aimait pas l'idée de laisser Hagane se faire contrôler comme un vulgaire pion, mais il n'avait pas vraiment le choix. C'était la solution la plus rapide et la plus efficace. Danzô avait déjà disparu et personne ne savait ce qu'il était en train de faire pendant que les trois seuls shinobis capables de le vaincre étaient occupés avec un enfant-démon. Les clones avaient cessé de charger Hagane sans réfléchir et tentaient maintenant des attaques plus synchronisées. Certains s'étaient repliés pour se concentrer sur les rebelles, profitant que les autres détournent l'attention du monstre.

Sasuke et Fuji sautèrent habilement de toits en toits pour s'élever au niveau de la tête du Renard, pendant que Naruto et Sakura serpentaient rapidement entre les bâtiments écroulés, tâchant de ne pas se faire repérer par les clones. Pendant que les Uchiha s'occuperaient de sa fille, la médic-nin et lui se chargeraient de tenir leurs ennemis à distance. Vu le faible niveau de ces jeunes combattant, la tâche serait aisée. Ce ne fut pas aussi compliqué qu'il l'avait craint, de jeter à terre des ennemis qui portaient le visage de son propre fils. Leur expression absente et indifférente les privait de leur humanité et ils avaient, pour la plupart, les cheveux ras et la peau si blanche qu'elle ne semblait jamais avoir connu la lumière du jour. Lorsque lui et Sakura eurent défait plus de la moitié d'entre eux, ceux qui restaient prirent littéralement la fuite.

Il tourna la tête vers Hagane, juste à temps pour voir Sasuke prendre un coup de patte de plein fouet et atterrir dans un bâtiment dont le mur explosa sous le choc. Fuji prit un coup de queue une fraction de seconde après et fut envoyé dans une autre direction de la même manière. Naruto n'y avait pas prêté attention, jusqu'à présent, mais la créature qui avait émergé de sa fille ne possédait qu'une seule queue. Elle faisait à peu près la même taille que Kyuubi, pour ce qu'il en savait, mais n'avait pas les neufs queues qui faisaient sa puissance démesurée. Pour autant, cela ne signifiait pas qu'elle ne donnait pas du fil à retordre à un shinobi aussi puissant que Sasuke, qui s'extirpait justement des décombres où il avait été envoyé valser.

Il rejoignit rapidement ses compagnons au sol. Son sharingan avait disparu de ses pupilles redevenues noires, traduisant un état de fatigue que Naruto ne lui avait jamais connu auparavant. De son côté, Fuji revint à la charge, sauta du toit où il avait grimpé et atterri d'un bond sur le dos du renard. Il continua sa course vers la tête, filant le long de la colonne vertébrale. Visiblement furieux de la présence de cet intrus, le démon tenta de le chasser en frappant son propre dos avec sa queue. Mais Fuji était rapide, trop rapide, et l'attaque rata sa cible.

— C'est inutile, tout compte fait, dit Sasuke sans quitter son fils des yeux. Le renard n'est pas le seul à lutter contre le contrôle du sharingan.

— Comment ça ? demanda Sakura, faisant écho à l'incompréhension de Naruto.

— Regarde, tu vas comprendre.

Fuji, accroché à une oreille, força la bête à le regarder en lui assénant une série de décharges électriques. À l'instant même où l'œil gigantesque, rouge à la pupille fendue, croisa le regard de son adversaire, le monstre se figea. Puis il se mit à trembler, luttant contre l'emprise du sharingan. À l'intérieur de son crâne translucide, le corps jusque-là inanimé d'Hagane s'arc-bouta violemment. Elle fut secouée de spasmes, prise de convulsions comme si elle prenait une décharge électrique. Naruto ne pouvait pas l'entendre de là où il se trouvait, mais il lui semblait qu'elle s'était mise à hurler. Il pouvait voir sa bouche ouverte et sa tête qui se débattait d'un côté et de l'autre. Il déglutit, la vision de son enfant en train de souffrir lui étant insupportable.

Finalement, une sorte de décharge de chakra fit lâcher prise à Fuji, en une technique qui ressemblait furieusement à celle du Tourbillon Divin des Hyuuga. Hagane redevint aussi inanimée qu'avant, dès le contact visuel rompu entre le monstre et l'Uchiha.

— Ce n'est pas le renard qui pose problème, reprit Sasuke, explicitant ce qu'ils commençaient à comprendre. C'est l'Uzumaki qui refuse d'être contrôlée.

Naruto ne trouva rien à répondre et serra les poings, impuissant. Il connaissait le caractère bien trempé de sa fille, il la savait indépendante, obstinée, parfois orgueilleuse. Il aurait dû se douter qu'elle lutterait contre une tentative de manipulation. Il avait espéré que la méthode du sharingan fonctionnerait, mais il ne pouvait pas dire qu'il était vraiment surpris par cet échec. Sasuke lui jeta un coup d'œil, semblant deviner ses pensées.

— C'était prévisible, dit-il comme en réponse. Je n'ai jamais réussi sur toi non plus. Avec tous les autres jinchuuriki ça fonctionnait, mais pas sur toi.

— Je ne veux même pas savoir où et comment tu as eu l'occasion d'avoir les autres jinchuuriki sous l'emprise de ton sharingan, marmonna Naruto sans quitter sa fille des yeux.

Fuji était revenu à la charge plusieurs fois, toujours sans succès, mais cela avait au moins l'avantage de détourner l'attention du renard qui avait cesser de se préoccuper des autres shinobis. Naruto remarqua alors, en l'observant, que le jeune homme ne portait jamais de coup sérieux, se contentant d'attirer son attention et d'esquiver les attaques. Et il les esquivait avec brio. Naruto repensa au moment où Sasuke avait atterri sans ménagement dans l'immeuble voisin, explosant littéralement la façade.

— On a encore une chance de l'arrêter, murmura-t-il pour lui-même.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Sakura sans comprendre.

— Fuji ne devrait pas être assez doué pour esquiver des attaques de ce niveau, expliqua Sasuke. Cette créature est assez rapide pour l'écraser d'un instant à l'autre.

Le regarde de Sakura passa de Sasuke à Naruto alternativement, comme si elle n'osait pas espérer ce que cela signifiait.

— La volonté d'Hagane est encore là, ajouta Naruto, dont le cœur battait comme s'il voulait sortir de sa poitrine. Elle a encore de l'emprise sur les mouvements du renard. Ça veut dire qu'on peut encore la ramener.

Pour seule réponse, le monstre qu'était devenu Hagane poussa un long hurlement qui résonna entre les murs de Konoha.

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L'homme qui avait capturé Hinata n'avait pas l'air de le considérer comme un ennemi. Il lui avait bondit dessus sans crier gare pendant qu'il avait le dos tourné, avait plaqué un kunai contre la gorge de sa mère sans se préoccuper de sa présence le moins du monde. Shun en avait été si surpris qu'il était resté immobile quelques fractions de secondes.

— Arrête de bailler aux corneilles ! cria l'homme en le regardant. C'est le moment inespéré pour la tenir en otage. Suis-moi.

L'homme, un vieux ninja borgne couvert de bandages et de cicatrices, le prenait visiblement pour l'un de ses alliés. Après une brève hésitation, il haussa les épaules et décida de jouer le jeu. Hinata, la lame du kunai toujours sur sa gorge, sembla approuver cette décision par son absence de réaction lorsqu'il se rangea aux côtés du vieil homme. Ainsi placé, il aurait probablement plus de chances de se retourner contre lui au moment où il s'y attendrait le moins.

Le shinobi les emmena droit vers le renard monstrueux qui était toujours occupé à détruire les bâtiments autour de lui. Ils croisèrent quelques batailles résiduelles mais la plupart des ninjas avaient pris la fuite, laissant le village à la merci de la créature. Pendant que le vieil homme traînait tant bien que mal Hinata dans les ruelles, Shun en profita pour observer plus attentivement le monstre de chakra. Il n'y avait aucun doute, pour lui, qu'il s'agissait d'Hagane. Il reconnaitrait son emprunte parmi des centaines d'autres, et ce n'était pas la première fois qu'il sentait son chakra devenir maléfique. Elle avait toujours eu cette présence dangereuse, presque démoniaque, lorsqu'elle était en colère.

Le cœur battant à tout rompre, il se demanda ce qui avait bien pu la mettre dans cet état.

Lorsqu'ils approchèrent, il vit plusieurs choses. Ce qu'il remarqua en premier fut Fuji Uchiha en train de se battre tant bien que mal contre le renard monstrueux. Puis il s'aperçut que le chakra du démon était translucide et que le corps inerte d'Hagane était parfaitement visible à l'intérieur de sa tête, confirmant son intuition. Il comprit rapidement que Fuji se battait contre elle pour essayer de la contenir et non la blesser, mais il ne parvenait visiblement pas à grand-chose.

Puis il vit, ridicules en comparaison de la taille de la créature, son père dont l'attention était focalisée sur sa fille. Sakura et Sasuke l'accompagnaient, mais aucun d'entre eux ne semblaient vouloir bouger le petit doigt pour aider Fuji. Ils leur tournaient le dos, mais ils les sentirent arriver et se retournèrent quand ils ne furent plus qu'à quelques mètres. Ils dégageaient tous trois une telle assurance que Shun réalisa, à l'instant même où il croisa le regard de son père, à quel point la tentative du vieil homme était dérisoire.

Un kunai toujours plaqué contre la gorge d'Hinata, celui-ci les invectiva :

— Cette rébellion est inacceptable, j'exige votre reddition immédiate ! Rappelez vos troupes et votre monstre, la vie de cette femme en dépend.

Aucun des trois shinobis qui leur faisaient face n'avait l'air convaincu par ce discours. D'ailleurs, maintenant qu'il l'observait d'un peu plus près, Shun remarqua que l'homme transpirait à grosses gouttes, avait la respiration sifflante et erratique, épuisé. Il n'était pas très effrayant, mais ses menaces étaient sérieuses. Dans les yeux de son père, il y avait une certaine hésitation. Il se demandait probablement s'il était libre de ses mouvements ou s'il était l'emprise de l'ennemi. Préférant ne pas trahir sa position, Shun demeura sans réaction mais soutint quelques instant son regard, espérant lui faire comprendre son double-jeu.

— Contrôler Hagane n'est pas en mon pouvoir, Danzô, finit par répondre Naruto.

Dans son dos, Fuji était toujours aux prises avec le renard et commençait à fatiguer. Il était régulièrement envoyé paître sans autre forme de procès, détruisant un bâtiment ici et là.

— Quant à la rébellion, je ne la dirige pas non plus, continua-t-il. Chacun de ces hommes et de ces femmes sont libres et agissent de leur propre volonté. Je n'en suis même pas l'investigateur, je ne suis ici que pour récupérer les enfants que tu as fait kidnapper. Tu es en train de perdre, abandonne pendant qu'il en est encore temps. Le sang a déjà suffisamment coulé pour le peuple de Konoha.

— Foutaises, répliqua le dénommé Danzô en crachant sur le sol de dépit. Je dirige ce village depuis plus de seize ans, et jamais il n'a été aussi prospère. Le laxisme de mes prédécesseurs l'a presque conduit à la ruine, j'ai été son sauveur. Je ne vous laisserai pas détruire mon œuvre !

— Ce n'est pas ce qu'ont l'air de penser les habitants qui ont organisé cette rébellion, répondit Naruto en haussant les épaules. Combien se sont rangés à leurs côté ? Près de la moitié du village, si j'ai bien compté. L'autre moitié a rapidement abandonné. Les derniers combattants restés de ton côté sont les fruits de tes expériences génétiques. Qui sait s'ils ont même une volonté propre ?

Renonçant visiblement à parlementer, le vieil forma des signes de sa main libre. Un groupe de ninjas apparu à ses côtés, comme invoqués par leur maître. Ils étaient tous très jeunes, et leur regard était vide. Shun comprit d'un seul coup pourquoi ce Danzô le prenait pour son allié. Une pierre sembla lui tomber dans l'estomac. Il eut soudainement plus de difficulté à respirer correctement, mais tâcha de ne rien laisser transparaître.

Il comprit la méprise de l'homme aux bandages, tout comme il comprit le mystère de ses origines, sa ressemblance troublante avec Sasuke Uchiha. Il ne faisait pas partie de la famille Uchiha. Il n'avait probablement jamais eu de parents biologiques. Il n'était peut-être même pas humain.

Il n'était qu'un clone échappé d'un laboratoire de Konoha.

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… à suivre…

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Bonjour tout le monde, voici enfin le chapitre 23. Je m'excuse pour la piètre qualité littéraire, je ne suis plus du tout « dans le truc », c'est vraiment histoire de vous livrer la fin de la fic. Il est également très court, mais bon, c'était ou je vous mettais encore un mois dans la vue. J'espère que ça vous aura plu quand même, je vous dis à bientôt pour la suite ! N'hésitez pas à lâcher un petit commentaire !