Coucou !! De retour pour une courte fic (comme dhabitude, quoi ). J'espère qu'elle vous plaira, même si personnellement je l'aime moins que certaines autres...

Bonne lecture !


Mon indispensable

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Il y a certaines choses qu'on a besoin de faire dans la vie. Des choses indispensables mais très simples, comme travailler, avoir des amis, sortir ou tomber amoureux. James Potter aimait faire sa liste des indispensables, les soirs d'hiver où l'ambiance de la salle commune des rouges et ors était au point mort. Aujourd'hui, elle se résumait à ça :

- Devenir Auror.

C'était son rêve depuis qu'il était petit. Tout le monde avait pensé que ça lui passerait un jour, mais il avait tenu bon. Même si ses motivations avaient changé. Etre un héros, on en rêve tous étant gamin. Mais on ne peut pas tous rêver de venger la mort de ses parents, non ? A moins de l'avoir vécu.

Alors oui, James espérait qu'en emprisonnant les sorciers maléfiques il effacerait de sa mémoire la vision de sa mère étendue sur le sol de la cuisine, pâle et froide comme ange. C'était peut-être puéril, mais on a le droit de l'être quand on a dix-sept ans et qu'on fête l'anniversaire de la mort de sa famille, non ?

- Avoir un enfant.

James ne voulait pas avoir un enfant juste pour dire qu'il avait réussi sa vie. Il ne voulait pas non plus avoir un enfant juste pour se vanter d'avoir engrossé une femme. Non, James n'était pas comme ça. Mais c'était peut-être pire.

James voulait un enfant pour que son nom ne meure pas, il voulait un fils qui pourrait préserver et transmettre à son tour le nom de ses parents. Il ne voulait pas finir comme eux : des lettres sur une pierre de marbre dans un cimetière anglais. Et même si James savait que tant qu'il vivrait ses parents vivraient avec lui, il ne pouvait s'empêcher de vouloir plus que ce qu'ils avaient eu. La gloire contre une vie oubliée, la gloire contre une mort inutile.

- Tomber amoureux.

Combien de ses amis vantaient les plaisirs de l'amour ? James avait l'impression d'être le seul à n'avoir encore jamais éprouvé pour une fille ces choses qu'on ressent sans même le vouloir. Il avait toujours été maître de ses sentiments, et ne s'en plaignait pas. Parce que tomber amoureux c'était un peu comme laisser une partie de soi dans les mains de quelqu'un d'autre, se laisser dépérir s'il ne la sert pas assez, mourir si elle glisse de ses mains. Etre amoureux c'était être faible, alors il s'en protégeait.

- Embrasser Lily Evans.

Au diable les ragots qui disaient à quel point James Potter était amoureux de cette fille. S'il la poursuivait depuis tout ce temps, ce n'était sûrement pas pour cette raison. En fait, c'est juste qu'il n'avait jamais à ce point eu envie d'embrasser une fille. James ne ressentait pour elle qu'un désir fou, et tant pis si cela en décevait certains.

- James ?

Le jeune homme releva la tête vers Sirius Black, son meilleur ami. Ce dernier pris un air exaspéré.

- Ne me dis pas que tu fais encore cette fichue liste...

L'interpellé grogna. Il détestait être dérangé dans ce genre de moment.

- Fiche-moi la paix, Sirius.

- James, tu devrais sortir, boire, t'éclater... Arrête de toujours t'enfermer avec cette feuille.

- Tu as tout à fait raison, Sirius. Pourquoi ne pas fêter au whisky l'enterrement de mon père ?

Sa réplique, sèche et cinglante, réussit à faire taire son ami.

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Sauf que James avait beau parler, c'est à l'alcool qu'il finit sa soirée. Une bouteille dans la main et une fille à ses côtés. Pour oublier ? James n'en savait rien. C'était juste pour penser à autre chose. Ce n'était pas pareil, hein ?

- Amis du soir, bonsoir.

Il fronça les sourcils en regardant Lily Evans s'asseoir à côté de sa conquête. Elle ne parla pas de suite, se contentant de fixer le pseudo couple. Il ne l'avouerait jamais mais elle faisait un peu peur à James à cet instant.

- Ecoute... Sally. Je vais t'appeler Sally, d'accord ? Parce que c'est un joli prénom.

La dénommée Sally hocha la tête tout en se collant un peu plus à James.

- Sally... j'ai une question existentielle à te poser. Connais-tu le canard WC ?

- Hein ?!

La jeune fille eut un petit rire nerveux.

- Concentre-toi Sally... Canard WC : C-A-N-A-R-D-espace-W-C.

- James...

- Non non, Sally. Tu n'as pas le droit à l'avis du public.

Lily s'approcha encore plus près de la fille.

- Alors ?

- Oui. Oui je... connais.

- C'est bien, Sally. Un point pour toi.

James regarda un instant Lily dans les yeux. Elle ne paraissait pas saoul. A quoi jouait-elle ?

- Maintenant Sally, on passe à la deuxième question. Tu es d'accord ?

- Hochement de tête.

- Sally... t'es-tu déjà étalé du Canard WC sur le corps ?

Sirius, assit en face d'eux, étouffa un rire.

- Je...

- Ne sois pas intimidée par cette boule de poils, Sally.

Lily désigna du doigt le jeune homme qui riait. Boule de poils ? Les sourcils de James se rapprochèrent encore. Savait-elle ?

- Réponds sincèrement, Sally.

- Je... non... James, qui c'est ? ajouta-t-elle en chuchotant.

- Mais c'est moi, Sally !

- C'est qui moi ?

- Moi... moi qui te parle, Sally.

Lily leva les yeux au ciel.

- Tu n'es pas très intelligente, dis-moi. Bref. Passons à la question suivante. Combien mesurait ton poils le plus long ?

- Pardon ?

- Prends le temps de te remémorer, Sally.

- Je n'ai jamais...

- Ne panique pas, Sally. Souviens-toi.

- James...

Lily donna une petite tape sur la main de la jeune fille qui était partie chercher celle du maraudeur à lunettes.

- Pas de contact pendant l'émission, Sally. Ne connais-tu donc pas les règles ?

- Je ne connais pas ce jeu...

- Parce que tu es une inculte, Sally. Bon... on va passer à une autre question, d'accord ?

- Oui.

- Quelle est l'origine du mot 'Calgon', Sally ?

- Cal...gon...

- C'est bien, Sally. Tu es plus intelligente que ce que je ne pensais. Maintenant tu as dix secondes pour répondre. Dix...

- Et après ?

- Neuf... Après quoi ? Huit...

- Après les dix secondes ?

- Sept... Il y a plusieurs options. Six...

- Lesquelles ?

- Cinq... Première option : le règlement de compte à la manière moldue. Quatre... Deuxième option : la torture du Doloris. Trois... Troisième option : l'Avada Kedevra.

La jeune fille resta bouche bée.

- Deux... Enfin, quatrième et dernière option : la rupture.

- La rupture ?

- Un... C'est simple : il te suffit de quitter ce cher James ici présent. Attention... Zéro !!

Lily sauta sur ses pieds et applaudit.

- Alors, qu'est-ce que tu choisis, Sally ?

- Je...

La jeune fille trembla légèrement.

- Tu sembles terrorisée, Sally. Tu sais, ce ne sont que de simples petites choses sans importance...

- Sans import... ?

La jeune fille, tremblante et affolée, se leva et courut presque vers la sortie de la salle commune. Alors seulement Lily s'assit tranquillement. James laissa passer un moment, le temps de l'observer attentivement avant de parler.

- C'est quoi ton problème, Evans ?

- A part des filles qui me réveillent à quatre heures du matin pour verser toutes les larmes de leur corps sur mes draps parce que tu les as larguées ? Je ne sais pas...

- Si tu étais moins gentille avec elles elles ne viendraient pas t'embêter dans la nuit.

- Si tu arrêtais d'essayer de m'embrasser elles ne viendraient pas non plus dans la douche pendant que j'y suis pour me demander ce que j'ai fait pour te séduire.

- Si tu me laissais faire elles ne te feraient pas chier.

- Quel culot, surtout quand tu me fais plus chier qu'elles.

James sourit légèrement. C'est vrai qu'il y était allé un peu fort avec elle.

- Toi aussi tu pleures pour les garçons.

Lily haussa un sourcil, interrogative. Il était hors sujet...

- Quand Tom t'a quittée, la dernière fois...

Elle soupira et prit un air de conspiratrice.

- Je ne pleurais pas ! J'avais lu une étude scientifique qui affirmait que l'eau représentait 90 de notre corps, alors j'essayais d'en évacuer un peu avant de monter sur la balance, c'est tout.

- Je ne savais pas que pleurer en tapant du poing dans l'escalier aidait beaucoup.

- Tu liras plus souvent des magazines pour filles, maintenant.

- Ils disent aussi que la bière fait gagner beaucoup de calories, tes magazines ? T'aurais dû les lire avant la fête de samedi...

- Oh, ça ? Ce n'est pas quatre petits verres qui vont m'élargir.

- Cul sec ? Par contre ça t'a bien saoulée, apparemment.

- Rappelle-moi qui as voulu éteindre avec son verre de vodka le feu qu'avait fait Emerick en laissant tomber sa cigarette sur le sol ?

- C'était pour rire, bien sûr...

- Comme quand tu disais qu'on avait qu'à tous se jeter par la fenêtre parce que c'était beau de mourir en regardant les étoiles ?

- Que veux-tu, nous ne sommes pas tous poètes...

- C'est vrai, ton texte déclamé dans la Grande salle manquait vraiment de poésie. Non mais sérieusement, qui aurait pensé dire à une fille pour la charmer que 'ses seins sont les seules montagnes dont il veut être l'alpiniste' ?

James regarda le petit air apitoyé qui se formait sur les traits de la jeune rousse face à lui.

Elle était marrante cette fille.

Et mignonne, aussi.

Elle avait même les yeux verts.

Est-ce que c'était possible d'accomplir trois de ses indispensables avec la même personne ?