Merci beaucoup à vous, Tsuyu-chan, Ellie Fly et Mayura-8, pour vos reviews !
Voilà le final ! Tsuyu-chan, j'espère que tu ne verseras pas trop de larmes... Je m'en voudrais trop...
Sur ce, bonne lecture !
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8. Comme avant
Harry avança dans le noir pendant de longues minutes, s'agrippant d'une main à la paroi pour se guider, l'autre tenant sa baguette qui diffusait un Lumos très faible.
La tête lui tournait et les larmes lui brouillaient la vue.
Ne pas réfléchir. Et continuer à avancer. Ne pas se retourner. Arrêter de pleurer.
Il effaça rageusement ses larmes.
Sa main serrait sa baguette si fort qu'il sentait ses ongles s'enfoncer douloureusement dans sa paume.
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L'oublier.
Tout oublier.
Effacer ce moment de sa mémoire.
Oublier ses mains.
Sa peau pâle.
Son regard bleu.
Ses lèvres.
Tout n'était qu'un rêve, n'est-ce pas ? Tirer un trait sur ce bien être ressenti.
Il ne s'est rien passé... On continue comme avant...
Rien. Rien ne s'est passé. Enfouir. Enterrer. Oublier.
Il effleura ses lèvres du bout des doigts. Il ne voulait pour rien au monde oublier ce baiser.
Était-il déjà en train de s'effacer de son esprit ?
Se souvenir de tout.
De ses mains chaudes.
De sa peau si douce.
Ses yeux pâles.
Ses lèvres qui trouvaient si naturellement leur place sur les siennes.
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Comment pouvait-il oublier ? Oublierait-il, lui ?
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Au bout du tunnel, des éclats de voix retentirent.
Les voilà ! Ils sont là !
Des bras réconfortants. Des paroles douces.
Harry se laissa aller.
On le couchait sur une civière.
Une couverture était placée sur lui. Il n'avait plus froid.
Il sentit ses muscles se détendre et son esprit s'évader.
Il ferma ses paupières lourdes et se laissa emporter. Tout oublier...
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.oOoOo.
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Drago se réveilla dans un lit moelleux. Il avait la sensation d'être dans un cocon chaud.
Le bien être et le calme l'enveloppaient.
L'odeur caractéristique de l'infirmerie lui vint aux narines.
Quelqu'un s'activait autour de lui. Pomfresh devait certainement veiller sur son état. Elle s'affairait autour du lit. Vérifiait ses constantes. Remontait sa couverture. S'éloigna vers d'autres patients.
A quelques lits de là, il entendaient des voix murmurer.
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.oOoOo.
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- Ils s'en sont plutôt bien sortis, disait le professeur McGonagall d'une voix compatissante
- Une épaule démise, une cheville foulée pour Malefoy et un état d'hypothermie pour Potter et lui... je trouve que c'est déjà suffisant pour deux élèves de l'école, maugréa Pomfresh
- Il ne reste plus qu'à espérer que les parents ne prennent pas peur pour leur progéniture, siffla Rogue
- J'imagine que non, Severus, il s'agissait d'un accident... tempéra Dumbledore
- Nous avons quand même passer une nuit entière à les sortir de là ! objecta le professeur de potions
- Les champs de protection de l'école s'étendaient aux grottes par mesure de sûreté. Lever les sortilèges à cet endroit aurait pu mettre en péril la sécurité de toute l'école, rappela McGonagall
- Minerva a raison Severus, renchérit Dumbledore, néanmoins je tâcherai de trouver un moyen avec Flitwick pour pouvoir lever les sortilèges à certains endroits tout en sécurisant en permanence l'école.
Rogue soupira.
- En tout cas c'est déjà un grand pas qu'ils en soient sortis vivants et qu'ils ne se soient pas entretués...
- Vous les sous-estimez mon cher Severus... Dans une situation de stress comme celle qu'ils ont vécu, la solidarité et l'entraide prennent souvent le pas sur les rivalités...
Drago entendit la porte de l'infirmerie grincer.
- Miss Granger, Monsieur Weasley ? Vous ne devriez pas être dans votre salle commune ? Il est bientôt l'heure du couvre-feu, s'étonna McGonagall.
- Nous voulions voir comment allait Harry, fit d'une voix fluette la jeune fille
- Il va bien. Mme Pomfresh lui a donné un remède pour qu'il dorme et récupère des forces. Il a dormi toute la journée. Il se réveillera peut être dans la soirée. Je suis sûr que vous pourrez le voir demain ! Les rassura le directeur de l'école.
Les pas des gryffondors s'éloignèrent vers la porte puis Drago entendit Hermione demander :
- Et Malefoy ? Comment va-t-il ?
- Il est un plus amoché, mais il ira mieux demain lui aussi...
La porte grinça. Le bruit des pas quittèrent l'infirmerie.
Rogue prit finalement congé. Puis Dumbledore et McGonagall sortirent à leur tour.
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Le silence de l'infirmerie avait repris place. Une quinte de toux s'élevait de temps à autre à l'autre bout de la salle.
Drago souleva ses paupières.
Les grandes fenêtres vitrées laissaient entrer le clair de lune, formant de grandes ombres sur le sol de l'infirmerie.
Le serpentard embrassa la pièce du regard et vit Harry sur sa gauche. Un lit vide les séparait. Couché sur le côté, débarrassé de ses lunettes, ses cheveux en bataille, il avait l'air serein. Drago tendit l'oreille. Son souffle paraissait paisible.
Drago fixa son regard au plafond.
Ne pas y repenser.
Ne pas se rappeler de ses grands yeux verts, plantés, là, au fond des siens.
Ne pas se souvenir de ces terribles larmes qui ravageaient son visage d'ange.
Effacer de sa mémoire cet épisode.
Oublier son regard.
Enterrer ses sentiments.
Pourquoi ce n'était pas aussi facile ? Lui, un Malefoy, froid et insensible...
Il pensait que ce serait plus facile. D'éloigner d'un revers de main ce moment de faiblesse.
Et pourtant, c'était comme si un fer rouge lui avait marqué le cœur.
Comme si les lèvres fines du gryffondor lui avaient déposé un quelconque poison sur les siennes.
Comme si, en acceptant ce baiser, il s'était condamné à ne jamais douter de la réalité de ses sentiments.
Comme si, à présent, il lui était impossible de se mentir à lui-même.
Non. Il ne l'oublierait pas. Mais il était encore possible que le gryffondor renonce à cette douce folie.
Ne pas laisser paraître ses sentiments.
Ne pas être troublé par ses yeux verts.
Réfréner cette irrésistible envie de recommencer et de ne jamais oublier.
- Tu ne dors pas ?
Drago sursauta.
Il pencha sa tête vers le lit d'Harry pour le voir, recroquevillé sur le côté, un bras replié sous sa tête.
Le serpentard se tourna sur le côté, forma une boule avec son oreiller et trouva une position satisfaisante pour faire face au gryffondor.
Ils se regardèrent un moment sans oser briser le silence.
- Comment tu vas ? Murmura Harry
Drago lut dans ses yeux une lueur de bienveillance qui le désespéra. Comment arriverait-il à l'oublier avec ce regard ? Le mépriser et l'envoyer balader, n'était-il pas suffisant pour qu'il le haïsse ? Que devait-il faire pour qu'il le déteste ?
Il devait vraiment arrêter de le regarder comme ça...
- Et toi ? Prononça Drago doucement.
Harry ne répondit rien. Ils savaient tous les deux que, physiquement, ils allaient bien. Passer entre les mains de Pomfresh avait fait guérir la cheville foulée et l'épaule démise de Drago. Les couvertures et les soins avaient remédié à leur hypothermie.
Allaient-ils être guéri de ce qui s'était passé entre eux ? Là était la réelle question et aucun des deux ne semblait vouloir y donner une réponse.
- Tu sais que je ne peux pas oublier...? chuchota le gryffondor
- Je sais...
Drago produisit un réel effort pour soutenir le regard d'Harry.
- Je ne peux pas oublier non plus... Mais je suis lâche et faible... Je ne suis pas comme toi Potter...
Harry se releva et fit glisser sa couverture autour de lui.
Il posa un pied nu sur le carrelage froid de l'infirmerie. Sur la pointe des pieds, il contourna le lit vide et vint s'asseoir sur celui de Drago.
Le serpentard se releva sur les coudes et s'assit contre son coussin.
- Ne fais pas ça... S'il te plait... supplia-t-il.
Sur le bord du lit, Harry lui prit la main et l'enferma dans les siennes.
- Laisse moi t'aider...
Drago regardait avec terreur sa main dans celle du gryffondor.
Pourquoi se sentait-il aussi bien ?
Pourquoi voulait-il que cet instant ne s'arrête jamais ?
Pourquoi de foutues larmes se formaient au bord des yeux prêtes à le trahir ?
Pourquoi voulait-il à cet instant même qu'Harry le serre dans ses bras ?
- Potter... On n'échappe pas à son destin... Continue ton combat et laisse moi me débrouiller de mon côté... Laisse-moi, je t'en prie...
Harry ne le regardait pas. Il restait fixé sur l'avant-bras laiteux du serpentard et l'image d'un tatouage à cet endroit lui donnait la nausée.
Il fit non de la tête.
- Ne deviens pas ce que tu ne veux pas être...
- Je me débrouillerai, t'inquiète pas pour moi...
Drago s'approcha du visage d'Harry.
- Harry... Je veux que tu t'éloignes de moi...
Harry posa une main sur sa joue et la caressa.
- Ne dis pas ça...
- Je t'en supplie Harry, déteste-moi, frappe-moi, humilie-moi, mais ne fais pas ça...
Drago voulut ne jamais oublier cette douceur sur sa joue.
Sans qu'il s'en rende compte, les larmes qu'il tentait de retenir s'écrasèrent sur ses pommettes.
Avec précaution, Harry les effaça.
Il posa ses lèvres sur celles de Drago avec une infinie douceur.
Le serpentard ne recula pas, ne se débattit pas. Il sentit juste des larmes dévalées ses joues. Aucun baiser n'avait été aussi beau avant celui là.
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Il sentit toute la puissance de l'espoir d'Harry.
Sa tendresse et sa détermination fit frissonner Drago.
Pendant ces quelques secondes, il eut la sensation que la possibilité de s'abandonner à la folie qui le tourmentait était toute proche.
Qu'il pouvait faire tomber les barrières que sa raison s'obstinait à dresser.
Qu'il pouvait toucher du bout des doigts – ou des lèvres – une paix intérieure qui lui semblait jusqu'alors impossible à atteindre.
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Puis comme si sa raison s'était détachée de son cœur et de son âme toute entière, la situation lui parut irréelle.
Tout n'était qu'un rêve, l'illusion était trop belle.
Ils étaient là, leurs lèvres scellés comme si leurs vies en dépendaient, dans une sorte de dimension parallèle.
Et après ?
Il était Drago Malefoy, un serpentard, voué à devenir un serviteur du Mage Noir, avec au bout des lèvres, Harry Potter, l'illustre sorcier, le Survivant...
Rien de tout ça ne pouvait être réel.
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Il se sentait dans une impasse.
Un cul-de-sac aux murs beaucoup trop hauts pour les dépasser.
Cette folie lui comprima le cœur.
Tous les espoirs qui avaient pu naître en lui, cette sérénité qu'il avait presque pu effleurer, s'anéantirent en une fraction de seconde.
Ce fut pourtant Harry qui mit fin au baiser.
- Je t'attendrai, lui susurra-t-il à l'oreille
Aucun mot ne vint aux lèvres de Drago.
Il aurait voulu crier que Non ! qu'il devait se retourner et avancer sans lui !, il aurait voulu hurler son bonheur et sa détresse, il aurait voulu lui dire Merci... tant de choses auraient pu franchir ses lèvres ce soir-là.
Mais rien ne vint.
Harry lui sourit et retourna sur la pointe des pieds dans son lit froid. Il remonta sa couverture jusqu'au menton et lui tourna le dos.
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Au petit matin, quand Harry se réveilla, Drago avait déjà quitté l'infirmerie.
Pomfresh et le professeur Dumbledore étaient d'accord pour que chacun reprenne leurs cours respectifs s'ils le désiraient.
Harry fit un détour par son dortoir, prit ses affaires et se rendit dans la Grande Salle.
La Salle Commune et les couloirs étaient vides. Toute l'école devait être en train de déjeuner.
Quand il franchit le battant de la porte, tous les regards se tournèrent vers lui.
Il se faufila alors aussi vite qu'il pût vers sa tablée.
Les questions se bousculèrent en un brouhaha assourdissant.
Le bruit et la fatigue le faisait se sentir comme dans un rêve, au ralenti.
En réalité, il ne sentait pas encore assez en forme pour répondre aux sollicitations. Mais si Drago l'avait fait, lui, il le pourrait aussi.
Il perçut Hermione à ses côtés qui remballaient les jeunes gryffondors en leur disant de le laisser tranquille. Il sentait Ron en face de lui, l'observer avec compassion.
Il entendait des bribes de phrases, « tu vas mieux ? », « ça a du être difficile », « je sais pas comment t'as fais pour ne pas tuer la fouine »... mais son esprit et son regard étaient tournés vers la table des serpentards.
Comment allait-il lui ?
Il essaya de capter son regard bleu juste une seconde, mais Malefoy était au centre de l'attention, en grande discussion avec les serpentards, sûrement en train de raconter et d'embellir son aventure. A aucun moment, il ne leva les yeux vers le gryffondor.
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A la tablée des serpentards, ils voulaient tous savoir comment ça s'était passé.
Comment il avait réussi à ne pas étriper ce crétin de Survivant?
Ils l'agaçaient, tous. Ils l'énervaient, trop bruyants, trop collants.
Puis Harry était entré. Toutes les filles le dévisageaient, entre deux gloussements. Ce héros !
Il rejoignit ses camarades sans un regard vers lui.
Il s'assit, il avait l'air d'aller bien. Il le fixa de longues secondes. Il voulait intercepter ses yeux verts, il espérait un contact visuel, même bref.
Mais Parkinson le sortit de ses pensées en lui demandant de raconter une nouvelle fois comment il avait survécu dans cette grotte.
Fatigué de raconter une énième fois son aventure – de plus en plus romancée - Drago osa un regard vers la tablée rouge et or, Harry discutait avec ses amis et l'ignorait royalement.
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Puis vint le moment de se lever et d'aller en cours. Potions.
Harry suivait Hermione, qui le protégeait comme elle pouvait des groupies qui voulaient l'approcher. Ils arpentèrent le couloir et arrivèrent dans les cachots. Les élèves patientaient devant la lourde porte de la salle de potions.
Malefoy arriva peu de temps après, Parkinson à ses basques, Crabbe et Goyle le suivant de près.
Il sembla à Harry que son regard était fuyant.
Mais il ne pouvait éviter le confrontation. Il n'avait pas le choix. Trop de monde.
Tous deux étaient le point de regard des autres élèves.
La tension était à son comble.
En passant devant le trio, Parkinson ricana en jetant un regard en biais à Harry.
Puis soudain, l'explosion.
Les insultes fusèrent.
Ron insulta Pansy.
Pansy s'énerva.
Hermione retint Ron qui se lançait vers Malefoy.
Goyle insulta Hermione, qui lâcha Ron...
Les yeux pâles croisèrent une seconde ceux d'Harry, et le gryffondor n'y vit que le désarroi.
Harry s'activa et cria un « Retiens tes gorilles Malefoy ! ».
Malefoy sortit de sa torpeur, mais Harry le saisit par le col et le plaqua contre le mur.
- C'est quoi ton problème ?! Se défendit le serpentard.
Harry s'approcha de son cou et murmura :
- Tu sais bien que c'est toi mon plus grand problème...
Drago fut troublé. Le souffle du gryffondor était chaud contre son cou. Cette position lui semblait irréaliste, comme un triste flashback et son cœur se comprima.
Derrière eux, Ron se battait avec Goyle.
Neville tentait de les séparer, en vain.
Parkinson et Hermione s'insultaient à tout va.
Harry lâcha Malefoy et fit mine de l'épousseter.
- Je t'attendrai... grand crétin et je te sauverai ! Souffla-t-il en esquissant un sourire.
Le regard vert intense et bienveillant resta planté dans celui de Malefoy.
Seul ce regard lui rappelait qu'il avait refusé sa main tendue, son aide, son amitié et ce quelque chose d'inavouable.
Drago n'eut pas le temps de répliquer.
Le professeur Rogue arrivait à grands pas.
- 20 points de moins pour Gryffondor et 10 points de moins pour chacun !! On ne se bat pas dans les couloirs !!
Tout redevenait comme avant.
La routine.
Les habitudes.
Les confrontations dans les couloirs.
Comme avant.
C'est ce qu'il voulait non ?! Que tout redevienne comme avant !
Les rivalités.
Les insultes cinglantes.
Les coups.
Les humiliations.
Seul ce regard bleu, désemparé et fuyant, laissait penser que le serpentard n'avait rien oublié.
- THE END -
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Merci à tous ceux qui ont suivi l'histoire jusqu'au bout !
Vos retours et vos impressions ont été très importants pour moi et je vous en remercie encore !
Je vous dis peut être à bientôt ! (Mais pas tout de suite, hein ^^ !)
Bizouilles aux fidèles !