Auteur : jharad17

Titre original : The Wrath of Rogue qui signifie La Colère de Rogue.

Traducteur : Dyneen

Disclamer : Les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K.R. Les autres intervenants de l'histoire sont à jharad17.

Genre : Relation père/enfant SR/HP

Rating : A priori T, mais jharad17 avait aussi mis T pour la première partie (pour ma part j'ai préféré la mettre en M mais bon…)

Remarques : Elle fait 24 chapitres et j'ai bien évidemment l'autorisation de l'auteur pour la traduire en français.

Un GRAND MERCI à tou(te)s pour vos reviews !


La Colère de Rogue

Chapitre 24


« Vous lui permettrez de voir Harry ? »

En regardant toujours son fils, il répondit, « Non. Je permettrai à Harry de décider. »

« Mais, par les pantalons de Merlin, je ne vais pas lui demander de prendre une décision maintenant, » dit-il doucement. « N'ai pas peur, Harry, je ne te forcerai pas à faire quelque chose. »

Comme le garçon se détendait légèrement dans les bras de Severus, il sut que ça avait été la bonne chose à dire. Ils avaient tous deux – Harry et lui – passé leur enfance – et pour lui, une partie de sa vie d'adulte – à être forcé de faire des choses ou autres, sous la menace des coups, de la torture ou de l'abandon. Dans le cas de Severus, il était difficile de savoir lesquelles de ces choses avaient été les plus mauvaises. Bien que pour beaucoup de jeunes enfants, il était nécessaire de les menacer de punition pour les faire obéir, ce n'était pas le cas pour Harry. Le garçon savait déjà jusqu'au fond des os que la désobéissance pour la moindre chose signifiait la douleur, mais Severus voulait que son fils apprenne à voler de ses propres ailes et à prendre des risques, apprendre que toute suggestion n'était pas un ordre, et qu'il pouvait faire ce qu'il voulait… dans les limites de l'acceptable, naturellement.

Dumbledore et lui avaient discuté pendant un long moment, pour savoir quand Severus reviendrait exactement travailler et tout ce qu'il allait devoir faire pour pouvoir enseigner dans de bonnes conditions. Harry était épuisé, aucun doute à ce sujet, en grande partie à cause de ses cauchemars mais aussi de la tension de la semaine dernière durant laquelle ils s'étaient demandés quand et où Black allait montrer sa sale tête. Le garçon continuait à s'accrocher à son « Papa » même quand il dormait.

Severus était Papa maintenant.

Cela sonnait bien.

Il y a moins d'un an, il aurait ri rien qu'à cette idée. Il était impossible qu'un enfant l'appelle Père, sans parler de Papa. Il avait, en fait, abandonné tout espoir d'une telle possibilité quand le seul amour de sa vie avait eu un enfant, dix mois après avoir épousé James Potter.

Et maintenant il avait Harry. Un garçon maigre comme un morceau de bois, qui semblait bien plus jeune que ses sept ans. Une petite chose attachante, avec des yeux verts lumineux, des yeux circonspects. Des yeux pleins d'espoir. Un garçon qui lui avait fait confiance, sans raison apparente, sauf qu'il avait montré de la bonté au garçon au lieu de la cruauté. De la chaleur au lieu d'un froid mépris. De l'amour, au lieu de la haine.

Il aimait son fils.

Cette pensée le touchait tellement profondément qu'elle en était presque effrayante. Mais ensuite un sentiment dominant de paix gonfla à l'intérieur de Severus Rogue avant de se diffuser dans tout son être, remplissant et faisant déborder son cœur, ses poumons, l'ensemble de son corps, jusqu'à ce qu'il réalise qu'il serrait Harry si près de sa poitrine qu'il pouvait à peine respirer.

Il sentait qu'il ne pourrait jamais laisser Harry partir de nouveau.

Finalement, Dumbledore prit son congé, sans avoir obtenu plus de chose vis-à-vis de Black qu'avant. Une victoire, en quelque sorte. Une Victoire à la Pyrrhus dans ce cas, étant donné qu'elle avait donnée à Severus suffisamment de munitions pour contrecarrer les plans de Albus. Mais il prendrait ce qu'il pourrait recevoir. Si on lui offrait seulement des miettes, il ne les refuserait pas et mourrait de faim en déplorant le manque d'un pain entier.

Severus était resté assis pendant de nombreuses heures. Peu de temps après que Dumbledore soit parti, il s'était levé pour pouvoir se dégourdir les jambes, avec Harry toujours dans ses bras. Il avait pensé, en voyant la bouche ouverte de Harry et la relaxation de son corps, que le garçon s'était endormi, mais dès que Severus se leva, ses yeux s'ouvrirent vivement. Severus commença à le reposer au sol, mais Harry resta accroché à lui, donc il le serra juste plus fortement contre lui. Harry était installé sur sa hanche, ses petits bras enroulés autour des épaules et du cou de son père. Par la suite Severus serait plus ferme et insisterait pour que Harry marche seul, mais si ça l'aidait à se détendre pour le moment, il ferait tout ce qu'il pourrait pour calmer l'inquiétude de Harry.

« Papa ? » chuchota Harry. Il avait à peine parlé plus fort depuis qu'il avait été sauvé.

« Oui, Harry ? » répondit doucement Severus. Il faisait tout doucement depuis ces deux derniers jours.

La moitié de la bouche de garçon se releva, mais le sourire ne sonnait pas vrai. La peau au-dessus de ses sourcils était plissée. « Est-ce que nous allons retourner à l'Impasse du Tisseur ? »

Severus voulait apaiser la crainte évidente de Harry d'un retour à l'endroit où il avait été enlevé. Mais en même temps, il ne voulait pas que cette crainte se transforme en phobie. Il observa le visage de son fils avec attention tandis qu'il répondait, « Pas aujourd'hui, non. Peut-être que nous irons demain et que nous rassemblerons nos affaires avant de revenir à l'école. »

La tension immédiate qui traversa les membres de Harry fut perceptible. Parlant toujours d'une voix douce, Severus continua, « Tu te rends compte que l'hôpital dans lequel est M. Black ressemble à une prison, n'est-ce pas ? Il ne peut plus aller n'importe où de sa propre volonté, excepté dans sa chambre. » Ce devrait être une cellule puante, cria sa voix intérieure. Et il était tout à fait d'accord avec elle. « Et certainement pas ici, ni à l'Impasse du Tisseur. Il ne pourra pas venir près de toi de nouveau, à moins que tu ne souhaites le voir plus tard. »

« Je….Je sais. »

Ce que la tête savait n'était pas toujours ce que le cœur croyait, pensa Severus. « Nous attendrons demain avant d'y retourner, d'accord ? »

Harry hocha rapidement la tête, apparemment anxieux à l'idée de retourner à l'endroit où il avait été enlevé, même s'il avait été si heureux là-bas. Il ne croisa pas les yeux de son père. « Est-ce que nous dormirons là-bas ? »

« Non. Nous n'avons plus besoin de quitter de nouveau le château. Je vais reprendre l'enseignement après demain, et tu continueras tes leçons avec Mme Weasley. »

Comme s'il avait oublié complètement ses leçons, la bouche de Harry s'ouvrit de surprise. « Est-ce que tu ne peux pas m'apprendre ? »

Severus secoua sa tête. « J'ai des classes de Potions à donner. »

« Je peux apprendre les Potions, aussi Papa. Tu as dit que je pourrais ! »

« Bien sûr que tu peux, » admit Severus. « Quand tu seras assez vieux pour aller à Poudlard, tu seras dans une de mes classes- »

« Mais les Potions-»

Severus tapota légèrement sa tête et Harry pinça ses lèvres ensemble. « Mais si tu ne m'avais pas interrompu, » dit-il tranquillement pendant que Harry rougissait, « Je t'aurais dit également que je t'enseignerai les Potions avant que tu ne commences Poudlard comme nous l'avons déjà fait la semaine dernière. Une des celles qui ne sont pas dangereuses et qui nous serons utiles à la maison. Et aussi certaines qui pourront être amusantes. Cependant, même si je suis peu disposé à l'admettre, les Potions ne sont pas le seul sujet que tu as besoin de connaître. » Il regarda Harry dans les yeux. « Mme Weasley t'as expliqué beaucoup de chose, n'est-ce pas ? Que tu dois apprendre à lire et à écrire et à compter ? »

« Oui, Papa, mais ... » La bouche de Harry se ferma si rapidement que Severus put entendre ses dents de lait claquer les unes contre les autres. Il avait une idée de ce que Harry voulait, mais il pensait que ce serait mieux pour le garçon s'il exprimait ses besoins à voix haute, quelque chose qu'il n'avait jamais eu le droit de faire avant.

« Qu'est-ce qu'il y a, Harry ? » demanda-t-il. « Que veux-tu ? »

Les lèvres pressées ensemble, Harry secoua sa tête de droite à gauche, comme s'il était effrayé de parler. Sa peur se voyait dans ses yeux : La peur d'être puni, la peur d'être éloigné ou abandonné. La peur de s'entendre dire « Non », comme il l'avait toujours entendu quand il avait demandé quelque chose, lorsqu'il avait été chez ces abjects Dursleys.

« Dis-moi ce qu'il y a, Harry. S'il te plaît. »

Après avoir difficilement dégluti, Harry chevrota ces mots. « Je veux rester avec toi. Je ne veux pas aller chez les Weasleys. S'il te plaît, Papa, laisse-moi rester avec toi. Je serai bon, je le promets. S'il te plaît. »

« Harry ... » Avec ce simple mot, comme s'il savait ce qui allait suivre, Severus vit l'espoir de son fils disparaître et son visage pâlir, en acceptant l'inévitable.

Mais Severus vivait pour soutenir ses espoirs. Dumbledore devrait juste accepter ou se trouver un nouveau Professeur de Potions. Harry avait bien plus besoin de lui. « Harry, c'est d'accord. Tu peux rester avec moi durant mes classes au moins pendant quelque temps. Je… Je n'apprécie pas l'idée d'être loin de toi moi non plus. »

Pour la première fois depuis que cette épreuve avait commencé, Harry lui offrit un sincère –bien qu'encore timide – sourire.


Harry n'était pas vraiment sûr de ce que « animé » voulait dire, mais il était plutôt sûr que « vraiment occupé » en était proche. Les prochains jours devaient être « très animés », d'après son Papa. Et il avait eu la visite du Professeur Dumbledore, de Mme Weasley, des Professeurs McGonagall et Flitwick et de certaines personnes du Ministère et du Service du Département de l'Enfance Sorcière. Ces derniers avaient mis Harry mal à l'aise avec leurs questions, au sujet des Dursleys et de M. Black et sur son Papa et de comment il traitait Harry, lui demandant ce qu'il mangeait et ce qu'il portait comme vêtement et quand et où il dormait. Mais Papa lui avait dit de répondre sincèrement. Il était presque sûr, en voyant les regards qu'ils s'échangeaient, que ces personnes ne voulaient pas vraiment entendre la vérité.

Quand il dit à son Papa ses pensées plus tard, Papa dit qu'il avait probablement raison. Et ensuite il acheta à Harry un sundae dans un endroit appelé Fortarôme, pour avoir été gentil et leur avoir dit la vérité.

Tous les Serpentards semblaient vouloir prendre du temps à son Papa, également. Le matin, le soir, et même quand ils petit-déjeunaient ou déjeunaient parfois ensemble dans leurs appartements (Ils devaient dîner et prendre presque tous leurs déjeuners dans la Grande Salle.)

Une fois par exemple, pendant le déjeuner, alors que Harry était occupé à pousser ses morceaux de carottes sur le côté de son assiette – il avait seulement envie de manger ses frites – Papa avait parlé avec certains de ses « Firsties », comme il appelait les plus jeunes Serpentards. Il semblait en effet que l'un des garçons à la porte soit un peu déprimé.

Papa avait été ferme sur le fait qu'il devait rester à l'école, mais sa voix était plus douce que quand il parlait aux enfants plus âgés. « Écoutez-moi, Monsieur Flint. Je sais que c'est une période difficile pour vous. Vous n'avez jamais été aussi loin de chez vous avant et votre famille vous manque. Mais vous pouvez vous faire de très bons amis ici, et vous allez devoir retourner en classe ; vos absences ne seront pas tolérées plus longtemps. Si vous avez mal au ventre à l'avenir, vous devrez venir prendre une de mes potions spéciales contre le mal de ventre. Est-ce que c'est clair ? »

Les yeux écarquillés, Marcus inclina la tête tandis qu'il se reculait entre ses deux amis. Il avait essuyé ses larmes et serrait fermement ses lèvres ensemble comme si Papa allait essayer de lui faire avaler cette Potion tout de suite et Harry pouvait le comprendre. Il avait pris une des potions spéciales de Papa quand son ventre lui avait fait mal. Elles étaient dégoûtantes. Il ne voulait jamais en reprendre.

Son père continua, « Vous allez apprendre la magie ici comme vous ne l'apprendrez jamais ailleurs. Vous aimez la magie, n'est-ce pas ? J'ai aussi entendu que vous vous débrouillez bien en vol. Peut-être que dans une année ou deux, vous pourrez essayer d'entrer dans l'équipe de Quidditch. »

Le garçon inclina encore la tête.

« Bien. Je veux que vous pensiez à cela, que vous pensiez à toute la magie que vous allez pouvoir apprendre à Poudlard, et au fait de voler sur votre balai, chaque fois que vous vous sentirez nostalgique ou que vous voudrez rester au lit toute la journée. Pouvez-vous faire cela ? »

Le garçon donna un autre signe d'assentiment rapide, et tandis que Harry continuait de le fixer bouche bée – en ne l'entendant pas répondre poliment – il ajouta un « Oui, monsieur. »

« Très bien. Vous écrirez une lettre à vos parents ce soir, pour leur dire toutes les nouvelles choses que vous avez apprises cette semaine, et vous me la donnerez pour que je la poste. » Papa tapota Marcus sur l'épaule. « Vous irez mieux dans une semaine ou deux. Chacun est un peu perdu la première fois qu'il se retrouve loin de chez lui. »

Marcus et les deux autres garçons remercièrent le père de Harry avant de partir, et Papa revint s'asseoir à la table pour finir de déjeuner. Il secoua sa tête, et ses longs cheveux sombres cachèrent une partie de son visage. « Ces Firsties... »

Harry finit d'avaler sa gorgée de jus de citrouille. « Pourquoi est-ce que tu les appelles comme ça, Papa ? »

« C'est leur première année, fils. Cela vient de First qui veut dire première en anglais donc Firsties. »

« Oh. » Harry poussa de nouveau un morceau de carotte avec sa fourchette, pas sûr de vouloir le manger.

« Mange, Harry, » dit Papa, prenant la décision pour lui. Pendant qu'il obéissait, son père essuya sa bouche et se leva de table. « J'ai plusieurs Potions à faire. Est-ce que tu voudrais- »

« Est-ce que je peux venir pour regarder ? S'il te plaît, Papa ? »

C'était tous les jours pareils. Son père disait qu'il avait des Potions à faire, et Harry demandait à l'accompagner pour le regarder. Et chaque jour, Papa acceptait, et la plupart du temps, il laissait même Harry l'aider.

« Bien sûr, mon petit Maître des Potions. » Les yeux de Papa avaient de nombreux plis sur le côté ce qui correspondait à un grand sourire. « Sur quoi allons-nous travailler aujourd'hui ? »

Harry ne connaissait pas le nom de toutes les Potions, mais il en avait mémorisé quelques-unes. « Amortentia ? »

Les yeux écarquillés de surprise, Papa dit, « Je ne pense pas. Pas aujourd'hui, en tout cas. Que dirais-tu de fabriquer de la Pimentine ?

Ca avait l'air intéressant aussi, pensa Harry.


Le jour suivant, après une des classes de Papa, il fut accompagné dans son bureau par Rose Parkinson. « … ma première année des ASPICs, » disait-elle, « Je pense avoir de bonnes bases en Potion, Professeur Rogue. J'ai entendu dire que vous avez obtenu votre maîtrise, et à un jeune âge, en plus ! Mes parents étaient, naturellement, enthousiasmés de l'entendre, aussi, bien que mon père doutait que quelqu'un puisse vraiment maîtriser une telle matière en aussi peu de temps… »

Le ton de Père était glacial quand il répondit, « Je suis sûr qu'ils ont été enthousiastes, Mlle Parkinson. J'espère seulement que vous pourrez être fidèle à leur ferveur. D'après mon expérience, seuls les étudiants avec le plus grand potentiel peuvent réussir quand ils ont les bons outils pour travailler et 'Potions' est une matière difficile, c'est certain. Les autres ne peuvent souvent pas faire grand-chose, peu importe les circonstances. »

Le visage de Rose rougit et elle marmonna quelque chose sur le fait d'être archipleine de potentiels avant de quitter le bureau de Papa.

Harry le regarda du petit bureau et de la chaise sur laquelle il était assis, situé derrière le bureau plus grand de son père. « C'est elle qui m'a trouvé en train de parler avec le serpent Papa, tu te souviens ? »

Papa sembla presque interloqué, comme s'il avait tout oublié sur la vipère que Mel et lui avaient trouvée. Harry n'avait pas revu le serpent, même si Papa l'accompagnait dehors après les classes chaque après-midi, pour qu'il puisse jouer avant le dîner. Mais il avait trouvé d'autres serpents. Il y en avait même un qui était sorti d'un trou derrière le bureau de Papa. Il aimait leur parler et en apprendre plus sur le château. Les serpents avaient été dans tant d'endroits !

Mais ensuite, Papa inclina lentement la tête, le visage pâle, et dit, « Je sais, Harry. Reste calme maintenant, pensant quelque temps, pendant que je corrige quelques copies, puis nous irons dehors, » continua-t-il. Mais il regarda fixement la porte par laquelle Rose était sorite pendant une longue minute, avant de revenir s'asseoir à son bureau.

Harry baissa de nouveau sa tête sur son écriture. Il sourit pendant qu'il traçait son nom à plusieurs reprises sur le mince morceau de parchemin. Le parchemin était plus lisse sous ses doigts que le papier ordinaire, mais c'était plus difficile d'écrire dessus. Papa l'avait aidé à apprendre comment enlever la plus grosse partie de l'encre qui coulait de la plume avant de commencer à écrire, et lui avait enseigné comment mieux tenir sa plume pour pouvoir tracer ses lettres. L'écriture de Harry était beaucoup moins embrouillée maintenant, et ses lettres et nombres étaient bien plus droits, aussi. Tante Molly, si jamais il devait retourner avec elle de nouveau, en serait heureuse.

Mais Harry ne voulait pas encore retourner chez les Weasleys. Il les aimait tous bien, et ça lui manquait un peu de ne plus pouvoir jouer avec Ron, mais il aimait encore davantage apprendre avec son père, avec ses grands mots et ses presque-sourires gentils et les étoiles vertes et argentées qu'il faisait clignoter par magie sur le parchemin de Harry quand il avait fait du bon travail avec son écriture ou ses additions. Harry aimait s'asseoir dans le bureau de Papa tandis que Papa enseignait à ses élèves dans la classe d'à côté, et aimait l'écouter enseigner. Il était aussi proche de son père qu'il pouvait l'être. Et quand Papa retournait à son bureau avec ses copies à corriger ou ses leçons à préparer, Harry restait silencieux comme une souris et ainsi Papa pouvait se concentrer. Il savait se tenir tranquille et ne pas déranger. C'était une des choses qu'il savait le mieux faire.

Pas que Papa ressemblait aux Dursleys ; il ne blessait pas Harry si Harry ne se tenait pas tranquille. Pas du tout. Mais son père semblait vraiment apprécier quand il n'était pas interrompu lorsqu'il travaillait ou enseignait. Il n'avait pas ce regard stressé quand Harry lui laissait du temps chaque jour avant de demander quelque chose. En plus, Harry avait l'habitude de ne jamais demander quelque chose de toute façon. Il savait également quand rester calme et ne pas déranger étaient les meilleures choses à faire, et il faisait ses deux choses très bien. Durant les classes de Papa, par exemple, Harry entendait parfaitement sa voix basse et calme dans la salle voisine, et parfois, quand elle était trop basse pour l'entendre, Harry pouvait s'avancer sur la pointe des pieds jusqu'à la porte et jeter un coup d'œil de l'autre côté pour s'assurer que son père était toujours là.

Harry ne voulait rien faire qui pourrait l'empêcher de rester près de son Papa tout le temps, comme il le voulait. Il ne voulait certainement pas que Mr. Black l'enlève encore, et il ne voulait plus jamais retourner chez les Dursleys. Tant qu'il était avec Papa, il allait bien. Tout allait bien.

Les nuits, cependant… Les nuits se passaient très mal.

Harry avait du mal à s'endormir parce qu'il savait que son Papa le laisserait seul alors, et il ne voulait pas être seul. Il était seul quand le mauvais homme était venu l'enlever. Il était seul quand les rêves revenaient, des rêves sur l'Oncle Vernon qui l'attrapait en train de manger les biscuits de Duddy, ou alors qu'il était sorti de son placard après les heures autorisées. Etre seul était effrayant.

Avoir Tarte à la Mélasse dans son lit l'aidait, mais pas beaucoup, puisqu'elle était si petite. Elle le pouvait pas arrêter le mauvais homme, juste le ralentir. Elle ne pouvait pas éloigner les mauvais rêves comme Papa le faisait.

Alors plutôt que de tomber endormi, Harry faisait de son mieux pour rester éveillé, puisqu'aussi longtemps qu'il était éveillé, Papa resterait à ses côtés. Il était difficile de rester éveillé, cependant, quand il était trop fatigué. Quand il s'endormait malgré tout, il se réveillait toujours peu de temps après, effrayé par un bruit ou un mouvement ou quelque chose, et quand il voyait que Papa était parti, il se glissait toujours dans son armoire à vêtements pour se cacher. Aucun kidnappeur ne le trouverait jamais là.

Mélasse le rejoignait ensuite, à chaque fois, et ils se blottissaient l'un contre l'autre, aussi attentifs qu'ils le pouvaient, en se cachant des rêves et des mauvais hommes, jusqu'à ce que Papa les trouve le matin.

Après que ça se produise pour la troisième nuit consécutive, Papa ne fit pas coucher Harry dans sa chambre, mais plutôt dans sa propre chambre. Après que les dents de Harry soient brossées et qu'il se soit mis en pyjama, Papa dit « Que dirais-tu d'essayer de dormir avec moi ? De cette façon, tu n'aurais pas à t'inquiéter que je m'en aille, ou que tu fasses enlever. »

Harry hocha sérieusement la tête, et puis sourit un peu tandis que Papa prenait sa baguette magique et faisait un mouvement en direction des lits. En un instant, son grand lit se divisa en deux plus petits, avec des draps et des couvertures. Le lit le plus éloigné de la porte avait une couverture verte avec de petits vifs d'or dessus, qui se faisaient chasser par des balais. Harry leva la tête vers son père, qui inclina la tête. « Celui-ci sera pour toi, d'accord ? »

« Oui, Papa, » répondit Harry. « Merci. »

« De rien. »

Il borda Harry, et s'assit à ses côtés jusqu'à ce que Harry ne s'endorme pour la nuit, en sachant que son père serait toujours avec lui.


EPILOGUE DE WHELP II –

Six mois plus tard :

Sur les marches menant à l'entrée principale de Poudlard, Severus Rogue se tenait debout contre le vent frais de Mars et observait son fils jouer sur la pelouse. Le grand chien de Hagrid courait après Harry, et le fléreur du garçon – maintenant adulte – leur courait après. Les rires aigus de Harry arrivaient jusqu'aux marches, et réchauffaient Severus. Plusieurs fois pendant les derniers mois, il avait eu peur de ne plus voir Harry jouer et rire de nouveau comme les autres enfants.

De temps à autre, Harry jetait un coup d'œil vers le haut de la colline, pour faire signe à son père ou pour faire une grimace, dans l'espoir de pouvoir faire rire Severus ou de recevoir un signe en retour. En vérité, Severus savait que son fils vérifiait simplement que son père était toujours là. C'était le seul gros problème qui les avaient occupés au cours de l'hiver. Du fait des risques possibles encourus par Harry et lui-même, Severus était rarement hors de vue ou d'audition de son fils depuis que le garçon avait été enlevé il y a six mois. Ni l'un ni l'autre ne voulait perdre ce sens de contact.

Severus fit un signe en retour, faisait attention de ne pas utiliser sa main qui tenait une lettre plutôt malmenée.

Une minute plus tard, une ruée d'enfants rouquins dépassa Severus pour rejoindre Harry dans son jeu en plein air. Bien plus tranquillement, Molly Weasley rejoignit Severus sur la marche du bas. Par rapport à ses simples cape et robe noires, sa robe d'extérieure était d'un jaune brillant, la faisant plutôt ressembler à un canari remplumé. Elle la serra plus étroitement autour d'elle-même, pour éloigner le froid, puis croisa ensemble ses mains gantées sur sa taille.

« Belle matinée, n'est-ce pas Severus. »

« Il est treize heure trente, » répondit-il avec rudesse.

Elle sourit, habituée à ses froides salutations. « Effectivement. J'ai l'impression que les heures s'envolent. »

« Seulement sur les horloges ailées, » murmura-t-il, mais elle marquait un point. L'hiver était passé très vite, entre l'apprentissage de Harry en plus de ses autres classes, et tout ce qu'il devait faire pour prendre soin de son fils, particulièrement cette magnifique, et pourtant encore fragile, confiance. C'était une chose instable, facilement heurtée et blessée, mais qui jusqu'ici était toujours intacte. Severus faisait tout pour la garder ainsi.

« Mars souffle comme un lion, en effet, » continua Molly, en retenant sa robe une nouvelle fois.

Severus en avait assez entendu. « Épargnez-moi vos sages proverbes de vieilles femmes. Si vous avez quelque chose – de constructif bien évidement – à dire, alors dite-le. S'il vous plaît. »

Une étincelle de quelque chose s'alluma dans les yeux de Molly, mais Severus ne pensait pas que c'était de la colère. Pas vraiment. « Comment Harry a-t-il été cette semaine ? » demanda-t-elle finalement.

C'était la question qu'il attendait, et pourtant il ne savait pas comment y répondre. Cette semaine était la première depuis l'automne dernier où Severus avait activement encouragé Harry à faire des choses tout seul. Cependant, et bien qu'il soit toujours « incarcéré » à Ste-Mangouste, Sirius Black avait complètement détruit la sensation de sécurité que Harry avait à Poudlard ou à l'Impasse du Tisseur, et le garçon s'inquiétait constamment d'être enlevé une nouvelle fois, et bien pire encore, d'être renvoyé chez les Dursleys. Aujourd'hui, pour la première fois, Harry était volontairement descendu au bas de la colline pour jouer au lieu de rester à une courte distance de son père.

« Il garde un œil sur moi à tout moment. »

Molly hocha la tête. « Il s'éloignera de lui-même bien assez tôt. Je sais que c'est difficile ... »

Severus fit un bruit qui, de la part de quelqu'un d'autre, aurait pu être appelé un grognement. « Vous n'en avez aucune idée. »

Molly le corrigea immédiatement. « J'ai sept enfants, Severus. Sept. J'arrive rarement à utiliser les toilettes seules, et je ne vous parle même pas d'avoir le temps de lire ou de faire des potions. Si un des mes petits n'a pas besoin de moi, il y a fort à parier que l'un ou plusieurs des six autres l'a. Je ne saurais pas quoi faire si je n'étais pas constamment entourée- »

« C'est peut-être un travail pour vous, » cassa Severus, « mais je suis un homme solitaire. Je mène une vie solitaire- »

« Plus maintenant. » Son regard était posé sur les enfants et, comme si c'était un signal, quatre têtes de cheveux roux et une noire se tourna vers eux, et tous les enfants leur firent un signe de la main. Toute envie de lutter se retira de Severus. Molly avait raison. « Non. Plus maintenant. »

« Est-ce que vous souhaiteriez que ce soit différent ? »

Au lieu de lui répondre sèchement encore une fois, Severus repensa aux six mois qui venaient de passer, de l'instant où il avait sauvé Harry des Dursleys à celui où il avait découvert (pour la deuxième fois) que son fils était un Fourchelang, et quand il l'avait vu voler sur son balai, et lors de l'incident avec le Calmar. À des événements plus récents, comme le premier Noël de Harry, aux mille moments où il avait pu vouloir un peu d'intimité ou plus de sommeil ou moins de bruit, mais où il avait su que Harry avait davantage besoin de lui. Aux questions de Harry sur Sirius Black, (pour lesquelles il avait parfois fait appel à Dumbledore, lorsqu'il était incapable de répondre avec autre chose qu'une rancœur méritée en ce qui concernait Black) et sur ce que cela signifierait pour eux, maintenant que Black avait été acquitté, et innocenté de toute accusation dans les décès de Lily et James Potter.

Harry était un enfant très curieux, comme Severus l'avait appris, bien que ce ne fût seulement que tout récemment qu'on lui permettait de poser des questions, quelque chose qu'il n'avait jamais eu le droit de faire chez les Dursleys. Il était également très intelligent. Il apprenait rapidement rien qu'en écoutant Severus parler, et maintenant qu'il savait mieux lire, il semblait prendre un immense plaisir avec les livres. Une fois qu'on lui en laissait la chance, Harry pouvait également être très affectueux, touchant de temps en temps la main de son père ou le prenant dans une étreinte, et son sourire pouvait illuminer toute la pièce.

Non. Severus ne cèderait pas ses expériences avec son fils pour une minute de sa vie solitaire. Jamais.

Molly dut lire cette détermination dans son expression parce qu'elle sourit simplement et continua d'observer leurs enfants qui jouaient à une sorte de « Chat » réinventé. Puis quelque chose – ou plutôt quelqu'un – attira son attention.

« Pourquoi cet homme détestable espionne-t-il nos enfants ? » Elle montra une direction du doigt, et Severus tourna la tête pour trouver Argus Rusard debout à moins de cinquante mètres du groupe.

« Ah. » Severus laissa le feu d'un juste châtiment lui réchauffer le ventre. « Nous avons pris des mesures – « une Potion de Fidélité » – pour s'assurer qu'il protégera mon fils et ne lui nuira plus jamais d'une quelconque manière. »

Et quand, dans six mois, la potion n'aura plus d'effet, ils en réévalueraient sa nécessité. Harry était encore mal à l'aise autour du sale et méprisable bonhomme, mais maintenant qu'il savait que la magie le protégeait, il n'était plus pétrifié à chaque fois qu'il voyait le cracmol.

« Et ces mesures fonctionnent-elles ? »

« Hier, Rusard s'est pratiquement jeté de lui-même devant Crocdur plutôt que de laisser le chien blesser Harry. » Severus sourit à ce souvenir. « Oui. Je crois qu'elles fonctionnent. »

Quelques minutes plus tard, Molly rompit de nouveau le silence. Harry ne parlait jamais continuellement ; une autre chose qu'il aimait au sujet du garçon – il savait quand rester silencieux. « J'ai entendu- » aucun doute que cela venait de ses fouineurs d'enfants « -que vous allez garder le fils de Lucius Malefoy pour Pâques. »

Elle n'avait pas tourné sa phrase en une question, donc Severus décida de ne pas répondre. Hélas, elle réalisa son erreur et ajouta moins d'une minute plus tard, « Ne pensez-vous pas que garder deux enfants risque d'être éreintant ? Si en avoir un est déjà difficile à gérer en étant seul… »

Elle était, même si elle ne le faisait pas très habilement, en train d'essayer de l'inciter à amener Harry au Terrier encore une fois, et peut-être même de le lui laisser pour la journée, ou même un après-midi, pour son éducation ou sa tranquillité d'esprit ou quelque chose d'autre. Elle ne pouvait pas comprendre pourquoi ni Harry ni lui ne souhaitait faire cela, et elle l'avait agacé avec ce sujet durant tout l'hiver. Il avait décliné son offre à chaque fois.

Quand même, en se souvenant de la dernière fois où Drago avait passé une semaine avec eux – durant les vacances de Noël – et les dommages que le reste du personnel et lui-même avaient du essuyer, au sens figuré comme littéral, il hocha la tête gravement. « Mais Harry semble en être heureux. » Et il espérait que ça encouragerait cette fois Harry à dormir dans sa propre chambre, avec Drago.

Molly rit doucement. « Vous constaterez que vous en ferez de plus en plus au fur et à mesure qu'il grandira. »

« Quoi, des invitations pour ses amis ? »

« Cela, aussi. Mais de façon plus générale, des choses que votre enfant a évoquées, et que vous n'auriez même jamais pu vouloir entreprendre de vous-même. »

C'était déjà vrai, pensa Severus. En laissant Harry avoir un fléreur, en lui achetant un nouveau balai après que le calmar ait mangé son premier, en invitant Drago Malefoy à dormir sous son toit, en mangeant des sundaes glacés, il y avait beaucoup de choses qu'il avait fait seulement parce qu'il savait que Harry les voudrait.

« Qu'est-ce que c'est ? » demanda-t-elle quelques minutes plus tard, en montrant la lettre écrasée dans sa main.

« Une lettre. »

« Oh ? De qui ? »

« De quelqu'un avec un minimum de bonne manière. »

Molly sourit délibérément. « J'ai entendu que vous aviez reçu quelque chose de Sirius Black récemment. »

« Même si ça ne vous regarde pas, » gronda-t-il, en écrasant encore plus la lettre dans son poing serré, « ce n'est pas de Black. »

« Ah. Je pensais que c'était peut-être pour cela que vous l'écrasiez de cette façon. »

Pris sur le fait, Severus détendit sa prise sur la lettre. L'expéditeur le préoccupait presque autant que Black, mais ça ne ferait aucun bien de dire à son interlocutrice qui-

« Est-ce de Remus Lupin alors ? J'ai appris qu'il était revenu dans la région. »

Il y avait peu de chose que Severus détestait plus que les commères et Molly Weasley était une des pires. Mais elle l'avait aidé avec Harry autant qu'elle le pouvait et il était assez reconnaissant pour cela pour ne pas l'étrangler devant ses enfants. Mais elle « apprenait » ou « entendait » beaucoup trop bon sang ! Et elle continuerait à l'asticoter jusqu'à ce qu'il lui réponde, il le savait. « Oui, » lui dit-il enfin. En grinçant des dents, il continua, « Il souhaite voir Harry. »

« Et vous ne le voulez pas. »

« Bien sûr que non ! »

Elle lui lança un regard perçant, et si Severus n'avait pas été sûr qu'elle n'en était pas capable, il aurait juré qu'elle essayait silencieusement d'utiliser la Legilimencie. Mais même ses « j'ai appris » et « j'ai entendu » n'auraient pu lui faire comprendre les objections de Severus… à moins qu'Albus ait été plus bavard avec ses autre secrets récemment qu'il l'avait été il y a dix ans, quand Lupin avait presque tué Severus, avec l'aide de Black, un soir de pleine lune. Seuls lui, Albus, James Potter et ses Maraudeurs ainsi que quelques membres choisis de la famille de Lupin savaient qu'il était un loup-garou, et bien que Severus aurait aimé crier l'information de la plus haute tour de Poudlard, il était lié par la promesse qu'il avait faite à Albus.

« Parce que Black et lui étaient amis ? » supposa Molly.

« En effet. » C'était certainement un facteur important.

« C'est votre droit, naturellement. Même si Black est un homme libre- »

« Il est toujours à Ste-Mangouste ! » Et le restera probablement dans l'avenir, à moins qu'il ne commence à se comporter beaucoup plus raisonnablement. Azkaban avait été mauvais pour lui, qu'importe sa capacité à éviter les Détraqueurs.

« Je voulais dire libre d'Azkaban, et de sa culpabilité vis-à-vis de Lily et de James. Cependant, Harry est votre fils, et vous pouvez décider qui il peut voir. »

« Oui. Je sais. »

Comme tout le monde en Angleterre, semblait-il, Molly et le reste du clan Weasley avaient appris que Severus était le père biologique de Harry quand Black avait insisté pour qu'un test de paternité soit effectué avant qu'il n'abandonne ses droits de visite à Harry et ses chances d'avoir un droit de parole dans son éducation. La nouvelle s'était propagée comme un Feudeymon, et toutes sortes d'histoires 'améliorées' avaient été écrites dans La Gazette sur Severus et sa relation avec Lily, mais il n'avait laissé aucune d'entre elles être lues par Harry.

Mais le fait que Harry était maintenant officiellement son fils était peut-être l'unique avantage dans tout ce désordre, de l'évasion de Black à son enfermement à Ste-Mangouste. Même le Ministère savait maintenant. Cornelius Fudge ne pourrait pas mettre ses mains sur Harry, ni lui, ni Black, même s'il était toujours légalement le parrain de Harry. Il ne pourrait pas forcer Severus à amener Harry le voir.

Severus avait promis que, si Harry le voulait, il laisserait le garçon voir Black. Jusqu'ici, Harry n'avait pas montré la plus légère inclinaison de le vouloir, ce qui satisfaisait pleinement Severus.

Mais à présent il recevait cette lettre de Lupin. Il se demandait ce que le loup-garou voulait, en réalité. À quoi jouait-il, pour sortir soudainement des bois après six ans d'une remarquable absence ? Quel était son objectif ?

Cela préoccupait Severus de ne pas pouvoir trouver, à partir de la lettre, ce que Lupin voulait réellement. Il doutait beaucoup qu'il s'agisse simplement de revoir le fils de Lily – au moins, il lui avait fait la courtoisie de ne pas clamer que Harry était le fils de Potter. Oui, il était préoccupé, et Severus avait plusieurs remarques mordantes à lui renvoyer en réponse, qui commençaient par, « Ton cabot galeux... »

Il soupira.

« Vous avez dit que Harry pourrait décider s'il voulait voir Black ou non. » Les paroles de Molly, si proches du court de ses pensées, le firent tiquer.

« Effectivement. »

« Vous l'a-t-il demandé ? »

« Est-ce que vous demanderiez à voir votre kidnappeur ? Un homme qui vous a terrorisé et vous a emmené loin de votre maison ? »

Deux rougeurs apparurent sur les joues de Molly. « L'a-t-il fait ? »

« S'il l'avait fait, je l'aurais emmené voir ce sale chien. »

Un minuscule sourire joua sur ses lèvres. « Vous n'avez pas essayé de lui en parler ? Suggéré, peut-être, qu'il remette ce voyage à plus tard, dans une semaine ou un an ? »

Elle le connaissait trop bien. C'était exactement ce qu'il avait prévu de faire si Harry demandait. « Le sujet n'est pas venu. »

« Une chance pour vous. »

Il haussa un sourcil dans sa direction. « Harry a tellement été traumatisé par cet homme qu'il a passé les six derniers mois à s'accrocher à moi comme une sangsue. Je pense que 'la chance' n'a rien à faire avec ça. »

Embarrassée, Molly rougit encore plus. « Non, bien sûr que non. »

« Je vais faire tout ce qu'il faut pour rendre Harry heureux, pour m'assurer qu'il est bien soigné et pour l'empêcher d'être une nouvelle fois blessé. Je vais le protéger et m'assurer que rien ne vienne se placer entre nous encore une fois. Jamais. »

Le visage rouge et haletant à cause de l'effort, Harry choisit ce moment pour venir en courant jusqu'à lui. Il jeta ses bras autour de la taille de son père et cacha son visage rafraîchi par le vent dans la robe chaude de Severus. Plaçant ses mains sous les aisselles de Harry, Severus le souleva dans les airs, puis le tira vers lui pour le serrer dans ses bras tandis que Harry souriait. « Est-ce que tu m'as vu, Papa ? Est-ce que tu m'as vu sauter par-dessus Crocdur pendant qu'il se levait ? »

« Bien sûr, mon petit Attrapeur. Tu as de très bons muscles ; peut-être que tu devrais devenir Batteur ? »

Harry rit et secoua sa tête. Rayonnant comme Severus embrassait rapidement son front, il remua jusqu'à ce que Severus le repose sur le sol pour qu'il puisse de nouveau courir vers ses amis.

Harry était son univers. Il était tout pour lui. Et que le monde soit damné si quiconque osait une nouvelle fois les déranger.

FIN

Petit mot de la traductrice :

Remarque : « Mars souffle comme un lion, en effet. » vient du proverbe : « Si Mars entre comme un lion, il sortira comme un agneau. »

Voilà, cette deuxième partie est finie ! J'espère pouvoir traduire la suite quand elle sortira mais en attendant… Il y une histoire qui me plairait beaucoup de traduire mais elle est un peu compliquée (beaucoup d'abréviations, du moins dans le premier chapitre.) Je vais essayer d'en traduire déjà la moitié et je verrai ensuite. Si vous avez des propositions de fics anglaises à me faire, n'hésitez pas ! Si elles me plaisent, peut-être que je poursuivrai mes efforts en trad'.

A la prochaine et encore merci à tou(te)s pour vos messages

Biz

PS : Que nenni ! Better Be Slytherin n'est pas la suite de Whelp. ^_^