Auteur : Patte de velours
Titre : The Death Note Reloaded
Genre : Ikéa
Chapitre 1 : Plancher
Rating : T. On ne peut pas vraiment dire que les personnes qui interviennent ici se comportent mal. Non. Mais elles ne représentent pas un exemple pour la jeunesse.
Pairing : ?
Genre (bis) : Cyberspace ; voire noosphère.
Dix chapitres prévus. Oups.
Publication toutes les trois semaines. En principe.
Pitch : A l'attention de mes lecteurs et futurs reviewers, en dépit de son titre, l'histoire que vous vous apprêtez à lire ne partage rien de commun avec Matrix, qui pourrait d'ailleurs constituer une autre chouette idée de fanfic. Oui. Râpé. Je vous ai bien eu XD !!
Bien qu'il soit effectivement question de réalité alternée, de virtualité, d'inscription du réel dans le virtuel, des interrelations entre ces deux registres, de passage et d'ancrage sur l'un et l'autre plan… Euh… vous me trouvez compliquée ? Hum. Hum. De ce point de vue, mon histoire recèle des connotations « matrixiennes ». Et à l'origine, elle s'intitulait « Rechargement ». Mais j'ai voulu appuyer cette interconnexion avec le chef d'œuvre filmique des frères Wachowsky et également parce que je trouvais que le titre, anglicisé, générait un impact plus cool sur les rétines.
Ryûzaki, selon que l'on soit yaoïste ou non, serait Néo ou Trinity (même visage pâle, chevelure d'encre et art du combat !), Light incarnerait l'Agent Smith… (je vous laisse poursuivre la transposition actancielle en fonction de vos goûts personnels XD !!)
Pitch (bis) : non, ce n'est pas une expédition punitive ; plutôt une mise au point. Si vous aussi avez souhaité de tout votre cœur sauver L, vous êtes rebellé contre le destin infâme que lui ont ourdi ses auteurs, avez rêvé flanquer la plante de vos pieds dans la tronche de Light, cette fanfic est pour vous. Je précise à cet égard que celle-ci n'est aucunement de type Mary Sue. Le personnage que vous allez découvrir a été pensé pour être votre alter ego et non mon propre avatar.
Taquinerie de l'auteur : en fait, les deux prochains chapitres sont déjà tout chaud, prêts à être consommés (les suivants, quant à eux, à l'état de squelettes charnus) mais seront publiés au même rythme. Nyark.
Disclaimer : Rendez nous L et Light !! alleeeeeez !! tous en chœur pour leur adresser une pétition de dix millions de signatures ! Avec tous les fans de DN dans le monde, ça ne devrait pourtant pas s'avérer si difficile, bon sang ! A leur agiter sous le nez ! Le nez de qui ? Des deux sadiques ! Ou Tsugumi Ohba et Takeshi Obata. C'est synonyme.
1. Plancher
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Ses trois meilleures amies avaient, pour la deuxième année consécutive, répondu présentes à l'appel. Céline continuait de faire péter le bouchon avec un enthousiasme qui ne désarmait pas, tandis que Florence et Catherine ravageaient les provisions de kleenex. On venait d'atteindre le point culminant, le seuil fatidique et, les yeux rougis parmi les sanglots ponctuant le tintement des verres, les jeunes femmes regardaient défiler les images poignantes de l'épisode 25, leurs cœurs manquant un battement à l'instant où le sien s'arrêtait, ses prunelles larges et veloutées recouvertes par ses paupières nacrées aux longs cils soyeux.
« Noooooooon !... Pourquoi a-t-il fallu que tu meures ! » sanglota Cathy, ses cheveux couleur carotte, coupés courts, balayant ses joues, alors qu'elle enfouissait la tête entre ses mains. Florence, le regard atone, fixé sur l'écran de télévision tendit son verre à Céline d'un geste automatique ; que la jeune femme s'empressa de remplir. Nathalie tendant de concert le sien, mais saisissant à la place la bouteille tendue de l'autre main. Qu'elle vida d'un trait.
Céline déboucha une nouvelle flasque. Tiens ! Du whisky.
Le nez collé contre l'étiquette, ses lunettes de travers, elle en déchiffra les caractères à voix haute et totalement incompréhensible. Tenta de retrouver son verre. But directement au goulot, en désespoir de cause.
Nathalie mit le dvd sur pause. Pour la deuxième fois, elles n'iraient pas plus loin. Sans lui en effet, plus rien n'avait de sens. La bouteille vide lui glissa entre les mains, roulant à quelques pas d'elle sur le parquet de son petit appartement. Autour d'elle, agenouillées et plus ou moins avachies, ses camarades contemplaient hébétées l'image signant le repos éternel de leur bien-aimé. Balayant son minuscule salon d'un œil, l'usage des deux lui révélant un fouillis tanguant de formes et de couleurs, elle nota les cadavres des mouchoirs en papiers jonchant à présent le sol… les reliefs d'un fraisier sur la table basse… le corsage, la minijupe et le… soutien-gorge ?... de Céline, qui s'était levée et s'apprêtait à se lancer dans un strip-tease. En l'honneur de L.
« Mais… y peut plus…hips… te voir » bredouilla Nathalie, entre deux hoquets.
« Oui ! Beuheuheuheu… ! » pleurnicha Cathy « Il est mort ! »
« Z'avez rien compris… Hic ! ». Le mètre quatre-vingts de la brune s'étira, manquant se cogner la tête à l'ampoule du plafonnier.
« Z'est… z'est p-p-p-p-our le… rez… rezuziteeeeeer ! »
C'était vrai que, comparé à ses deux œufs sur le plat, les protubérances mammaires de sa copine Céline suscitaient toujours les plus vives réactions chez la gente masculine. A ce propos, son cosplay en Aya Natsume ne manquait jamais de générer auprès d'eux une hémorragie nasale collective.
« Pour lui flanquer un nouvel arrêt cardiaque, oui ! » maugréa Cathy en lorgnant sur la semi-nudité de son amie, ses globes de chair défiant les lois de l'attraction terrestre.
Les pleurs stridents de la brune à lunettes leur vrillèrent les tympans.
« Ouiiiiiiiin…hic !... Mais… mais pour… pourquoi (hic) tu dis çaaaaaa !! »
Oh non. Leur commémoration du deuxième anniversaire de la mort de L, cette nuit du 5 novembre 2008, allait encore dégénérer. Boire pour finir par ramper parce qu'on ne tient plus debout, l'estomac retourné pour avoir voulu rendre hommage à la saine gourmandise de Ryûzaki, sans parvenir à atteindre cette fichue cuvette des toilettes… se crêper le chignon pour déterminer laquelle des quatre aurait eu le plus de probabilités de plaire au détective aux yeux charbonneux, et rester prostrée un mois entier pour s'être replongée dans ces douloureux souvenirs… l'esprit embrouillé, Nathalie se demandait si, finalement, cela s'était avéré une si bonne idée que cela.
Sa tête fut tirée en arrière. Florence, la main dans ses cheveux châtain clair, geignait pour une autre part de gâteau à la fraise. D'un geste maladroit, comprenant à moitié sa demande, sa camarade agressée empoigna la boîte et la rabattit en arrière pour la lui tendre. La frappant sans le vouloir au visage avec l'emballage vide, dans l'emportement de son élan. Les couinements de la jeune femme rejoignirent les sanglots de Céline. Cathy soupira. Tendit un kleenex à Florence et entreprit de rhabiller la grande perche qui râpait le plafond de sa tête. Estimant plus urgent de s'occuper d'elles que de Nathalie, affairée à lécher l'écran du téléviseur où le beau visage impassible de L s'étalait.
Si son copain la voyait !
La rouquine se réprimanda. Il était pleinement au courant de la passion que sa chérie entretenait pour le plus grand détective du monde… en papier illustré, et lui manifestait toute son indulgence, à défaut de sa compréhension.
Elle en revanche, la comprenait. Toutes les quatre la partageaient. La foudre leur était simultanément tombée dessus dès les premières images de son apparition. Sa voix basse et sensuelle, son regard intense, sa personnalité sauvage et envoûtante… Songeant à sa peluche à l'effigie de L qui l'attendait sagement sur les coussins de son jeté de lit, Cathy se hâta de reboutonner son manteau. Elle repoussa doucement, mais fermement, Nathalie de l'écran maculé de traces de salive et l'adossa au montant du divan lui faisant face. Sa camarade n'eut pas de réaction quand elle éteignit le téléviseur.
Prenant Florence sous les aisselles, elle la traîna en se dirigeant vers l'entrée ; viendrait ensuite le tour de la grande girafe, plus ardu si celle-ci, comme l'année précédente, se mettait à brailler dans la cage d'escalier, rameutant des voisins trop complaisants. Enfin, elle avait prévu de parer à cette éventualité. Contrairement à ses camarades, rondes comme des queues de pelle, Cathy restait sobre car elle avait l'alcool triste. Ce soir, elle endosserait à nouveau le rôle de capitaine de soirée et les ramènerait à bon port.
Quand elle revint dans l'appartement, de légers ronflements l'accueillirent. Elle recouvrit Nathalie endormie, recroquevillée sur le plancher du plaid décorant le divan, vérifia une dernière fois que le sparadrap tenait bien en place sur la bouche de Céline et quitta la pièce, tirant le verrou derrière elle.
Dix minutes s'étaient écoulées depuis son départ lorsque la jeune femme châtain reprit conscience. Enfin… autant que son cerveau pataugeant dans l'alcool le lui permettait. Posé sur une commode, un réveil affichant 3.30 en chiffres fluorescents, dansa devant ses yeux. Bah… elles auraient pu passer la nuit chez elle, tant qu'à faire… Les cours à la fac ne reprenaient que lundi parce qu'elles avaient des vacances de deux jours avant… Comment ça s'appelait déjà ?... le week-end ! Et son chéri, en déplacement professionnel, revenait demain… enfin, dans la matinée… pourquoi ne revenait-il que demain ? Elle voulait le voir tout de suite… son… son… hips !... chéri… chéri…snif !...
Spécialisé en informatique, il lui faisait de temps à autre la surprise de se costumer en L. Ses cheveux naturellement noirs et mi-longs étaient remaniés, à grand renfort de gel, en pics improbables, dessinant des angles bizarres en tous points semblables à la chevelure de Ryûzaki. Il cernait ses yeux de khôl, chipé dans sa trousse de maquillage. Un t-shirt blanc à manches amples et un jeans baggy délavé et informe complétaient la tenue. Bon, son teint mat et sa stature radicalement athlétique rompaient là toute similitude avec son personnage fétiche mais, comme il le lui avait dit lui-même, il n'allait pas se blanchir le visage comme une geisha ni se mettre au régime pour parfaire la ressemblance. Il y avait des limites tout de même ! Mais sa jeune compagne n'en demandait pas tant, ravie qu'il joue le jeu et le renouvelle pour leur plus grand plaisir à tous les deux.
« Chériiiii… hips… revieeeens !! »
Sa supplique tomba dans le silence étale du salon. Son pied heurta un objet. Elle se pencha pour l'agripper.
« Une bouteille ! »
Une rescapée. Une qui avait échappé aux gosiers assoiffés de ses camarades... Au point où elle en était, elle pouvait bien la boire.
Un scintillement sur la droite capta son attention et la ranima brièvement. Ah ! C'est son chéri qui allait être content ! Un vaste miroir haut de deux mètres sur un mètre dix de large, adossé au mur à même le plancher, reflétait en partie la pièce. Lui qui rêvait de se voir « en pied », il serait sûrement ravi. Ses amies, lors de leur arrivée, l'avaient admiré. Son encadrement en chêne, ses ornements en ferronnerie cuivrée… certes, le bois s'écaillait par endroits, la surface vitrée s'émaillait de quelques taches grisâtres, mais demeurait limpide. Et puis, loin de l'amoindrir, la somme de ces petits défauts accroissait son charme. Elle l'avait déniché à l'occasion d'une flânerie dans un dépôt-vente. Son chéri allait avoir une belle surprise !
Piquant du nez, ce bref instant de conscience la désertant, Nathalie partit d'un fou-rire nerveux qui glouglouta alors qu'elle s'acharnait à vider sa découverte. Saisie d'euphorie, elle se redressa soudainement. Vacilla. Se prit les pieds dans le tapis devant le téléviseur. Dérapa, s'étendant de tout son long à terre. Roulant, emportée par sa chute, droit sur le miroir posé sur le parquet.
Heureusement, elle ne se cogna pas contre lui.
Elle passa à travers.
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« à suivre… »
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Alors que la célébration en l'honneur de L vient tout juste de s'achever, un fait inattendu survient, escamotant l'une des protagonistes ! Où est-elle passée ? D'ailleurs est-elle passée quelque part ?? Est-ce une illusion provoquée par l'alcool, dont nous savons tous à quel point l'abus est dangereux pour la santé ou une conséquence due à l'intrusion inopinée d'une quatrième dimension ?
La réponse à ces torturantes interrogations dans le prochain épisode, prolongation à la visite guidée de l'enseigne Ikéa et au titre affreusement angoissant « Tiroir » !!
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Blabla de l'auteur
Pour une fois, je vais faire court...
Allez ! Alleeez !! Par ici les revieeews !! Et à vendredi 19 septembre pour la suite !