Auteur : Dancelune

Origine : Gundam Wings

Disclaimer : ai pas inventé les persos malheureusement… mais ça serait pas une fanfic sinon

Genre : shonen ai

Le jardin d'Eden

Duo se promenait dans le jardin de leur résidence. Ils avaient écopés d'une mission de deux semaines, et leur base secrète était pour une fois ultra chic, avec tout le confort moderne, une grande piscine et un parc immense. On était au printemps et il faisait bon se promener. Un air tiède caressait le visage et le parfum des fleurs enivrait les sens.

Duo marchait tranquillement sur un petit chemin qui serpentait entre bosquets et arbres. Il sifflotait doucement une chanson de son enfance. Pour son jour de repos, il avait opté pour une tenue des plus décontracté : bermuda, marcel et tongs. Pas franchement sexy, mais il n'en avait rien à faire. Ce qui comptait, c'était la paix intérieure qu'il ressentait. Il était bien, pour une fois, et il comptait en profiter au maximum.

Il se baladait donc nonchalamment lorsqu'un bruit attira son attention. Il prêta l'oreille et se rendit compte qu'il entendait une voix, douce et limpide, avec un fort accent chinois. Intrigué, il s'engagea dans le petit bois qui bordait le chemin. Il fit plusieurs dizaines de mètres et se retrouva dans une minuscule clairière. Au milieu de celle-ci trônait un petit amas de rochers sur lesquels était assis un jeune homme à la peau claire et aux cheveux d'un noir d'ébène. Il portait une toge apparemment trop grande pour lui : d'où il était Duo avait une vue magnifique sur son dos dénudé. Le garçon déclamait des vers de poésie. Il semblait très inspiré, tout autant que son auditoire : une famille de lapin, deux écureuils et des mésanges bleues. Le jeune homme finit son poème puis se tourna vers Duo.

- Wufei ?

Le chinois lui sourit.

- Salut Duo, dit-il d'une voix suave.

Il se leva. Duo regarda alors le corps svelte qui se présentait devant lui, recouvert d'un simple tissu qui partait d'une épaule jusque la taille où il était tenu par une ceinture de cuir, avant de retomber jusqu'à mi-cuisses, cachant l'essentiel. Duo n'avait jamais vu Wufei dans une tenue aussi sexy.

Le chinois s'approcha de l'américain d'une démarche féline et assurée. Son regard inquisiteur et malicieux pétrifia Duo sur place. Wufei ne s'arrêta qu'à quelques centimètres d'un Duo complètement éberlué. Leurs corps se touchaient presque. Duo avait l'impression de sentir la chaleur corporelle du chinois. Il observa sa peau douce et lisse, ses clavicules qui ressortaient sensuellement et ses trapèzes qui attestaient d'une brillante musculature. Son regard remonta jusqu'à celui de Wufei, aussi noir que la nuit mais étincelant d'un désir bien visible.

- Duo…

Wufei caressa la joue de l'américain complètement tétanisé. Il sourit en s'approchant et s'apprêtait à poser ses lèvres sur celles de Duo lorsque ce dernier cria.

- Wouaaaaah !

Wufei s'arrêta net en faisant de gros yeux. Duo inspira et expira trois fois de suite pour s'éclaircir les idées, puis il posa ses mains sur les épaules de l'asiatique et le poussa un peu pour l'éloigner de lui.

- Wufei, je t'apprécie beaucoup, mais… c'est tout, expliqua Duo dans un souffle.

- … Je ne te plaîs pas ? demanda Wufei d'une voix triste.

- Si ! Enfin non ! Tu es un très bon camarade… Et on en restera là.

- Pourquoi ? Attend ! Tu n'as pas tout vu !

Duo s'enfuit à toutes jambes alors que Wufei commençait à détacher sa ceinture.

Duo courut jusqu'au chemin. Il s'y arrêta et resta planté quelques instants avant de reprendre sa route. Il était interloqué. Qu'arrivait-il donc à Wufei ? C'était quoi cet accoutrement étrange ? S'était-il pris un coup sur la tête pendant le premier round de la mission ? Cela ne ressemblait pas du tout au chinois d'agir de la sorte, de manière effrontée. Duo devait avouer qu'il avait été plus que tenté de répondre aux avances du chinois. Il avait plus d'une fois rêvé de passer ses doigts dans la longue chevelure brune. Mais il avait jeté son dévolu sur quelqu'un d'autre et il voulait s'y tenir. Il avait choisi la proie la plus difficile, mais cela en rendait le jeu plus excitant…

Mais tout de même. Voir Wufei dans cet accoutrement sexy l'avait un peu tourneboulé. Il se demanda s'il n'avait pas fait une bêtise en refusant des ébats sensuels avec le jeune dragon d'Asie. Tout à ses réflexions, il ne vit absolument pas la personne qui se trouvait en plein milieu du chemin. Il percuta de plein de fouet une poitrine imberbe mais puissante, parée d'un long collier en cuir orné de dents pointues. Il recula de quelques pas et se retrouva la bouche en cœur, les yeux exorbités.

- Trowa ?

Le français arborait un look à l'opposé de son compagnon chinois. Il portait en tout et pour tout un simple peigne en peau de bête et le fameux collier dentés. Il avait une lance d'apparat, histoire de montrer qui était le guerrier. Les yeux vert émeraude et la chevelure auburn ressortaient divinement sur le teint bronzé du jeune homme.

- Trowa, mais que… fit Duo, des étoiles plein les yeux.

Il n'eut pas le temps d'en dire plus, Trowa le prit par la taille et l'installa sur son épaule. Il le trimballa comme un sac à patates.

- Trowa mais enfin !

Les jérémiades de Duo furent stoppées net par une claque retentissante sur son arrière-train.

- Wouack !

Trowa n'enleva pas sa main tout de suite. Il la laissa posée sur les fesses de Duo et se permit même quelques caresses. Duo sentit une goutte de sueur perler sur sa tempe. Mais qu'est-ce qu'ils avaient tous aujourd'hui ? Trowa le balada plusieurs minutes avant de le faire entrer dans une petite grotte et de l'installer sur sa couche. Duo essaya de se relever.

- Trowa écoute je…

Trowa le recoucha d'une main puissante sur le torse. Il s'agenouilla sur lui et se pencha en avant, ses mains encadrant la tête de Duo. Le comportement autoritaire et un brin bestial du français excita Duo au plus haut point. Trowa essaya de lui voler un baiser mais Duo tourna la tête de justesse.

- Tu ne veux pas ? interrogea Trowa.

- Si… Non ! Non, non, non ! Je ne veux pas, Trowa.

Le grand garçon aux yeux scintillants le regarda, perplexe. Puis un petit sourire coquin se dessina sur ses lèvres.

- Arrête de dire des âneries, je suis sûr que tu en meurs d'envie.

Duo ne put retenir un petit gémissement lorsque Trowa l'embrassa dans le cou. Il sentit soudain l'une des mains de son compagnon se poser sur son épaule, descendre doucement vers sa clavicule puis son sein. Elle s'arrêta un peu sur le téton qu'elle titilla quelques instants. Duo se mordit la lèvre inférieure. La main de Trowa reprit son exploration. Elle descendit lentement le long des côtes, s'attarda sur le bas ventre avant de s'aventurer sur l'entrejambe. A ce moment là Duo sortit d'un coup de sa béatitude. Il releva machinalement un genou… et regarda Trowa avec un air réellement désolé.

- Pardon.

Le français était rouge brique, luttant pour ne pas se plier en deux sous la douleur enflammant son propre entrejambe.

- C'était pas la peine d'être aussi violent, maugréa-t-il avant de se laisser tomber sur le côté, sur la paillasse.

Duo grimaça, plein de condescendance pour son pauvre ami qu'il venait de blesser bien malgré lui. Pour se faire pardonner, il déposa un léger baiser sur les lèvres du français.

- Désolé Trowa.

Le français fit la moue et se tourna de l'autre côté, lui montrant son dos. Un peu honteux mais tout de même soulagé, Duo en profita pour se relever et s'éloigner bien vite de la grotte. Il se perdit un peu dans le sous-bois entourant le parc puis retrouva le chemin. Il soupira. Décidément, la mission avait bien sonné ses coéquipiers. A croire qu'ils étaient devenus de vrais obsédés. Ce n'était pourtant pas leur genre, Trowa et Wufei étaient normalement très réservés.

Duo reprit donc sa balade, en ce demandant ce qui allait bien pouvoir lui tomber dessus. Il ne manquerait plus que Quatre me saute dessus, se dit-il en secouant la tête.

- Duoooooooo !

L'américain se pétrifia sur place en reconnaissant la voix qui venait de l'appeler. Le son provenait de sa droite, mais il ne voulait pas savoir.

- Duo ! Eh Duo !

Apparemment Quatre courait dans l'herbe. Duo essaya de se raisonner. Après tout, c'était Quatre, son meilleur ami. Il ne pouvait décemment pas se transformer en bête de sexe, c'était un petit ange. Duo respira un bon coup et osa tourner la tête. Une giclée de sang vint lui arroser les lèvres et le menton : son petit, angélique Quatre courait vers lui à perdre haleine… Nu comme un vers.

Duo porta une main à son nez pour empêcher le sang de couler. Il ne détourna pas le regard, hypnotisé par cette vision paradisiaque. Il crût tout de même qu'il avait perdu la boule.

- Duo ! Mais tu saignes ! s'exclama Quatre en arrivant près de lui.

Duo ne put qu'acquiescer, l'esprit complètement blanc.

- Fais voir ? Ouh la, il te faudrait un bon gros coton, ça coule beaucoup là.

Duo rit bêtement.

- On dirait que tu es surpris de me voir, dit Quatre.

- Eh bien… C'est que… Quatre, qu'est-ce que tu fais tout nu ?

- Ben… C'est normal non ? Tu as déjà vu Cupidon habillé toi ?

- Cupidon ?

Quatre lui mit son petit arc sous les yeux, puis il lui tourna le dos. Duo vit effectivement deux petites ailes fluettes battre dans le dos de son ami.

- Mais… Depuis quand ?

Quatre le regard avec intérêt.

- Mais… Depuis toujours ! Duo, tu n'aurais pas pris un coup sur la tête lors de la mission.

- C'est fort possible, murmura Duo.

Quatre posa ses deux mains sur les épaules de son ami. Duo eut un léger mouvement de recul. Il n'allait pas essayer de l'embrasser au moins ? C'était trop pour un seul Shinigami, de repousser les avances de garçons aussi sexys que ses compagnons d'arme. Il n'allait plus rester chaste très longtemps à ce rythme là.

- Oublie la mission, décréta Quatre. C'est ton jour de repos, et je vais exceptionnellement te faire une fleur, parce que tu as bien bossé et que, accessoirement, tu m'as sauvé la vie pendant la mission.

Duo n'eut pas le temps de poser de questions, Quatre lui prit la main et l'entraîna à sa suite. Ils se dirigèrent vers le fond du parc en coupant à travers champ. Ils arrivèrent à l'orée de la forêt. Encore la forêt, pensa Duo. J'en ai marre de la forêt trucs…

Quatre se retourna vers lui et eut un petit sourire complice. Duo se demanda bien ce qu'ils allaient trouver au fond de ces bois. Ils marchèrent quelques minutes et arrivèrent à un endroit paradisiaque : une clairière remplie de fleurs de champs et baignée par le soleil. Au milieu de la clairière, un seul arbre, grand et majestueux. Au pied de cet arbre, le corps d'un apollon qui, apparemment, tapait la discussion avec un oiseau posé sur l'un de ses doigts. Son dos n'était que muscles fins et racés, ses fesses étaient parfaites et ses jambes fines. Sa chevelure ébouriffée était noire et son profil laissait deviner un visage des plus seyants, pommettes hautes et yeux bleus de toute beauté.

- Il vient se ressourcer régulièrement ici, chuchota Quatre à Duo. C'est son lieu de prédilection. Personne ne l'avait vu à part moi jusqu'à présent.

Duo ne pouvait détacher les yeux du corps divin de l'homme qu'il avait choisi. Comme s'il les avait entendus, Heero se tourna vers eux. Duo crut qu'il allait mourir d'une crise cardiaque en découvrant la nudité de son aimé. Il lui semblait plus beau qu'un Dieu. Le plus bel homme que la Terre n'ait jamais porté.

Soudain, une flèche vint se ficher dans le torse d'Heero.

- Non ! s'exclama Duo.

Il se tourna vers Quatre, furieux, mais son ami avait disparu. Qu'avait-il donc fait ?! Il reporta son attention sur Heero qui se frottait la poitrine, intrigué. Il n'y avait pas une goutte de sang et la flèche avait disparue. Duo fit quelques pas en direction d'Heero, inquiet. Le jeune japonais le regarda alors et Duo ralentit sa marche et finit par s'arrêté. Il n'avait jamais vu ce regard chez le soldat parfait. Ses yeux bleus glace semblaient aussi chauds que la braise. Ils léchaient littéralement le corps de Duo.

Cupidon, pensa ce dernier. La flèche… Duo sourit. Il vit, heureux, Heero s'avancer vers lui. Ses intentions ne faisaient aucun doute, et Duo était bien décidé à en profiter pleinement cette fois-ci. Il voulut aller à l'encontre de son futur amant mais quelque chose le retint par l'épaule. Il regarda derrière lui mais ne vit rien. Il réessaya d'avancer mais une poigne invisible l'empêcha encore d'aller de l'avant. Il essaya à nouveau de dégager son épaule mais rien n'y fit. Il commença à s'énerver lorsqu'il entendit une voix appeler son nom. Heero sembla l'entendre lui aussi parce qu'il leva la tête vers le ciel.

- …o !

- Lâchez-moi ! cria l'américain.

Pourquoi fallait-il qu'on le réfrène. Heero était à portée de main et il avait envie de lui ! Il allait enfin s'étreindre !

- ..uo ! Duo !

- Quoi !

La poigne invisible commençait à le secouer comme un prunier. La voix se faisait de plus en plus insistante.

- Duo ! Duo !

Duo vit Heero et la clairière s'éloigner petit à petit.

- Non !

- Duo !

- Non ! Je veux rester, je veux rester !

Duo sortit malheureusement de la clairière. Il grogna, fort mécontent, et finit par ouvrir les yeux dans le monde réel. Le monde resta flou un moment puis il vit distinctement Heero pencher au dessus de lui, en train de lui broyer l'épaule.

- Tout le monde est déjà en tenue, on n'attend plus que toi ! assena froidement le soldat parfait.

Sur ce, il partit sans plus de cérémonie, laissant un Duo abasourdi serrer convulsivement sa couette contre lui.

Un rêve, tout cela n'était qu'un rêve. Duo sentit une frustration intense l'envahir. Il cacha son visage dans ses draps et râla en tapant des pieds.

- Mais pourquoi ? Pourquoi faut-il qu'il me réveille au moment crucial ?! Dors ! Rendors-toi ! Tu peux le faire ! Rendors-toi !

Duo ferma les yeux et essaya de se rappeler la scène dont il rêvait quelques instants auparavant, mais rien ne lui revint en mémoire. Il fit plusieurs essais avant d'abandonner, complètement désemparé.

- Je veux y retourner, couina-t-il.

- Où ça, demanda Quatre qui venait de pousser la porte de sa chambre. Duo lui jeta un regard en coin. Quatre portait sa combinaison de combat, noire, qui l'habillait du cou jusqu'aux orteils. Absolument pas sexy. Duo soupira.

- Nulle part, finit-il par répondre.

- Tu as cinq minutes pour prendre ton petit déjeuner.

Duo grimaça. La réalité lui plaisait beaucoup moins que ses songes. Lasse, il finit tout de même par se lever… Espérant que le rêve reprendrait sa course la nuit suivante.

FIN.

Dancelune, le 08/08/2008