-Bonjour, j'aimerais porter plainte contre Peter Shanahan. Son véhicule est entré en collision avec le notre, alors qu'il était sous l'influence de drogue et d'alcool.

Le policier commença à taper le nom sur son ordinateur et continua :

-Votre nom, monsieur ?

-Peter Cuddy

Tritter s'arrêta soudain de taper. Cuddy... Il avait déjà entendu ce nom quelque part.

-Il y a un problème ?

Il ne prêta pas une grande attention à ce détail : Dans son travail, il entendait les noms de tellement de gens...

-Non, non, tout va bien… Donc, racontez-moi comment s'est produit l'accident, Mr. Cuddy ?

Peter prit une grande inspiration, et tâcha de se remémorer les évènements qui avaient eu lieu 2 jours auparavant. Cela lui prit quelques secondes avant qu'il ne commence à raconter l'accident à Tritter.

-Eh bien, nous roulions sur l'autoroute 80 sud en direction du New Jersey avec notre caravane, puis une voiture nous a soudain dépassé, sans prévenir, sans mettre de clignotants ou quoi que ce soit. J'ai freiné un peu trop brusquement sous le coup de la surprise, et notre caravane s'est mise à déraper. Heureusement, j'ai réussit à me ranger sur le côté sans trop de dégâts. Seulement l'autre type, qui avait aussi perdu le contrôle de son véhicule, est finalement venu percuter le nôtre.

Peter fit une courte pause et attendit que le policier hoche la tête d'un air pensif.

-Ma femme est restée à l'intérieur de la caravane pour appeler la police et moi je suis sortit pour aller à la rencontre du conducteur. Il est sortit de son auto. Il avait bu, ça paraissait évident, fit Peter en haussant les épaules. Il a commencé à me parler, puis il a sortit un flacon de pilules, de la drogue, et a dit qu'il devait en prendre, que c'était bon pour son cœur. Mais je n'en ai pas cru un mot, il avait juste l'air d'un drogué en manque.

Tritter prit des notes et eut un petit sourire en coin. Ça lui rappelait un cas. Ou plutôt quelqu'un.

-Vous n'aurez aucune difficultés à ce qu'il vous rembourse à 100 % les dégâts qu'il a occasionné sur votre caravane, ne vous inquiétez pas, le rapport de police prouve qu'il était bel et bien sous l'influence d'opiacés et d'alcool. Montrez-moi les licences du véhicule, demanda Tritter.

Peter était soulagé, c'était vraiment un poids en moins. Sans traîner, il tendit alors les licences de sa caravane au policier, avant que celui-ci ne continue avec un air pensif :

-Ça me rappelle un cas que j'ai traité il y a 2 ans tout ça… Un médecin qui exerçait sous l'influence de drogues. Il était très insolent. Un sale type quoi. Il prétendait qu'il devait prendre de ces médicaments en quantités astronomiques à cause d'une blessure à la jambe… Dire qu'il a gagné le procès ! Aujourd'hui il peut continuer à gober des pilules et insulter les patients comme ça lui chante ce... ce Dr House !

Peter déglutit difficilement lorsqu'il entendit les derniers mots de Tritter. Il devait avoir mal entendu.

-Pardon ? Vous avez bien dit Hou… House?

-Oui, Dr Gregory House. Il travaille à l'hôpital Princeton Plainsboro, enfin s'il n'a pas déjà fait une overdose, fit l'inspecteur en ricanant.

Il avait bel et bien entendu le bon nom. Sa fille sortait avec ce… cet homme !

Peter prit un air innocent et demanda :

-Mais… il n'avait pas vraiment mal à la jambe ?

-Si, mais enfin, il devait prendre 3 fois la dose recommandé du médicament. Le pire c'est quand on a débarqué à son appartement : Des centaines de pots de pilules étaient cachés un peu partout. C'était supposé être « au cas ou » …

-Comment ce fait-il qu'il ait été déclaré non-coupable au procès si c'était évident qu'il surconsommait ? Demanda Peter, intrigué.

Tritter lui remis les licences tout en affichant un petit sourire en coin.

-La doyenne de l'hôpital… son nom m'échappe complètement mais elle a falsifié un rapport de pharmacie, j'en suis sûr.

Lisa pensa Peter. C'était impossible… impossible.

-Ils l'ont tous couvert, les uns après les autres, enchaîna Tritter. Il a boxé un de ses employé, faillit amputer une petite fille car il était en manque et j'en passe… en tous cas, c'est du passé, mais ce type est qu'un pauvre junkie.

Peter n'arrivait pas à le croire, il était sous le choc. Greg leur avait menti.

-Donc, vous n'avez qu'à présenter ce formulaire à votre compagnie d'assurance automobile, et tout les frais vont vous être remboursés, fit le policier.

-Bien, merci, articula machinalement le père de Cuddy.

Il prit les papiers et sortit du bâtiment. Lorsqu'il serait de retour à la maison, il allait avoir une petite discussion avec House, pour sûr.

Fin du flash-back.

Peter était plus que mal à l'aise de raconter cette histoire à Greg. Mais il voulait avoir des explications. Toute de suite.

-Alors ? Insista-t-il.

House était sous le choc. Il fallait que le père de Cuddy tombe précisément sur ce cher Tritter, ce jour là, et que celui-ci lui raconte tout.

-Alors quoi ? Ça ne vous est jamais arrivé de péter les plombs ?

-Oui, mais pas de me droguer jusqu'à en faire des overdoses…

-J'avais mal, réplica House sur un ton amer en se massant la cuisse.

Peter émit un petit soupir, avant de jeter un regard à la cuisine, puis il dirigea ses yeux vers la cuisse de House en ajoutant :

-Peut être, mais je ne veux pas que ma fille ait de problèmes, la drogue, c'est illégale, et puis…

-Ce n'est pas de la drogue ! Ce sont des médicaments, des anti-douleurs, le coupa House brusquement. J'ai des prescriptions d'un médecin… qui a un vrai diplôme vous savez !

House fixa le père de Cuddy droit dans les yeux. Il voyait bien qu'il était mal à l'aise, mais il n'en avait rien à faire.

Des prescriptions d'un médecin. De son ami, qui avait démissionné, qui ne lui parlait plus, qui l'avait renié…

Il sentit alors une boule monter dans sa gorge. Le diagnosticien secoua alors la tête pour chasser ces pensées noires.

-Le policier a bien précisé que lorsqu'ils ont débarqués à votre appartement, il y avait des dizaines, voir des centaines de pots de pilules… il a insisté sur le fait que vous étiez accro…

House prit une grande inspiration et tenta de rester le plus calme possible. Il avait accepté de jouer le jeu, mais il ne savait pas tellement ou ce jeu allait les mener, alors autant faire bonne impression sur les parents.

-Tritter n'est pas médecin à ce que je sache. Et vous non plus, fit-il le plus calmement possible. Oui j'ai traversé une période difficile, oui j'en ai sûrement prit trop pendant quelques jours, mais imaginez une entorse à la cheville à endurer toute votre vie. La douleur est insupportable dans les bonnes journées...

House marqua une pause en regardant par la fenêtre, l'air pensif.

-...Et dans les pires, ce n'est même pas descriptible, ajouta-t-il doucement en se massant la cuisse.

Peter réalisa qu'il avait peut être jugé Greg un peu trop rapidement. Voyant l'air déprimé qu'il avait en parlant de sa douleur, le père de Cuddy se sentit légèrement mal à l'aise.

-Écoutez Greg, je veux simplement que ma fille soit heureuse et n'ait pas de problèmes. Vous avez bien raison sur le fait que je ne suis pas médecin, mais je voulais simplement m'assurer que vous étiez quelqu'un de bien, précisa Peter.

House hésita quelques instants sur la conduite à tenir, puis se résolut à faire un effort et ravala ses remarques cinglantes pour répondre simplement :

-C'est... C'est votre droit.

Un silence pesant s'installa, pendant lequel aucun des deux n'osaient regarder l'autre.

Finalement, Peter hocha doucement la tête en plissant les lèvres. Il n'avait pas l'air mécontent de l'issu de cette conversation. Greg s'en était plutôt bien sortit, se dit-il.

Ils furent tous les deux sortis de leurs pensées par les publicités, qui annonçaient la fin du match. Peter saisit alors la télécommande.

-Vous voulez regarder quelque chose en particulier ?

House réfléchit quelques secondes, puis répondit :

-Pourquoi pas, mais ça m'étonnerais que ça vous plaise...

-Dites toujours, on ne sait jamais.

-"The L World", vous connaissez ?

Peter éclata alors d'un rire sonore.

-Vous savez ce que ma femme me fera si elle me voit regarder ça ? Fit-il dans un dernier éclat de rire.

House ne put s'empêcher d'afficher un mince sourire. Voilà ce qu'il en coûte de s'engager... Ne même plus pouvoir regarder ce qu'on veut, se dit-il.

En même temps... Il devait admettre que depuis qu'il habitait chez Cuddy, il ne faisait pas non plus tout ce qu'il voulait, même si la plupart de ses désirs étaient surtout limités par lui-même ces derniers temps.

Mais il savait qu'elle verrait très mal elle aussi le fait qu'il regarde ce genre d'émissions dans son salon... S'en suivrait ensuite une dispute aussi ennuyeuse que désagréable, et aussi salop qu'il soit, il préférerait éviter ce moment à la seule personne encore présente pour lui.

Oui, finalement lui aussi allait devoir faire des concessions en restant vivre, même quelques semaines, chez elle. Mais était-il prêt à ça ? Soudain il réalisa : Lui qui avait toujours eu une vie si solitaire, qui ne dépendait et ne rendait de comptes à personne. Lui qui buvait, se droguait, se tapait des prostituées... Allait-il accepter de changer si radicalement de vie ? Même temporairement ?

Le diagnosticien avait les yeux dans le vide et semblait pensif, lorsque Peter le sortit de sa rêverie :

-Greg ? Appela-t-il en lui tapotant fermement l'épaule.

House se reprit et regarda la père de Cuddy avec un air interrogatif :

-Vous n'avez rien d'autre à me proposer ? S'étonna-t-il.

-Oh... Du catch ? Les Monsters Truck ?

-Va pour les Monsters Truck, j'aime beaucoup, c'est très divertissant.

-Bien, alors on va bien s'entendre, fit House en lui prenant la télécommande des mains pour mettre sur la bonne chaîne.

House prit ensuite une vicodine et massa sa cuisse avant d'étendre ses jambes sur le canapé pour regarder la TV aux côtés de Peter.

De son côté, lorsque Cuddy arriva à la cuisine à la recherche de sa mère, elle était en train de préparer une sauce tomate pour les ravioles. La jeune femme la salua d'un large sourire en demandant :

-Qu'est-ce que je peux faire pour t'aider ?

-Oh, rien… ce n'est pas très compliqué, et puis ça me fait plaisir de faire ça pour toi.

-Si, j'insiste.

Anna soupira en poussant un petit rire.

-Ahhhh Lisa, toujours aussi têtue ! Tiens, tu peux couper les crudités pour aller avec le repas, affirma-t-elle en lui montrant des carottes et des céleris déjà posés sur la table à découper.

Cuddy commença donc à éplucher les carottes et à en faire de petits bâtonnets.

-Alors, ce Greg, vas-tu en dire plus à ta mère ? Demanda Anna avec un brin de malice. Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ?

La doyenne se sentit soudainement mal à l'aise. Elle n'avait pas pensé à toutes ces éventuelles questions que ses parents pourraient lui poser... Leur poser d'ailleurs... Qu'allait-il arriver si son père demandait la même chose à House et qu'il disait quelque chose de différent ? Elle n'aimait déjà pas mentir, de surcroît à ses parents, elle allait encore devoir inventer quelque chose après le mensonge de leur relation, qui pour elle était déjà amplement suffisant...

Tout le monde ment. Elle ne pu s'empêcher de sourire à entendre les paroles du diagnosticien dans sa tête.

-En fait, c'est difficile à dire, parce que ça fait quelques mois qu'on se voyait, mais il a traversé une rude épreuve dernièrement, alors on s'est… disons rapprochés, affirma Cuddy, visiblement embarrassée.

Anna esquissa un sourire malicieux.

-Je ne me rappelle pas la dernière fois que je t'ai vu aussi gênée, affirma-t-elle.

Cuddy imita sa mère.

-Je ne me rappelle pas la dernière fois que je t'ai parlé de mes histoires d'amour, fit la jeune femme, amusée.

Anna commença à incorporer les pâtes à l'eau bouillante, tandis que sa fille continuait de couper les légumes.

-Il a perdu un proche ?

Cuddy s'arrêta de respirer brusquement.

-Pardon ? fit-elle.

-Tu as mentionnée que Greg avait connu une période difficile récemment, c'était en rapport avec la perte d'un proche ? Répéta-t-elle gentiment.

-En fait c'est compliqué… commença la doyenne. Son meilleur ami, James, est un cancérologue qui travaillait à l'hôpital. Il était le petit ami d'une ancienne employée de Hou… Greg, corrigea-t-elle.

Puis, quelques temps plus tard, Greg a été indirectement impliqué dans un accident d'autobus avec la petite amie de James. Il s'en est sortit, mais elle est décédée, malgré les risques qu'il a prit pour la garder en vie. Il est notamment tombé dans le coma, seulement James n'a pas pu lui pardonner si facilement et était rongé par les remords… dit-elle avec regret.

Heureusement, le temps a arrangé beaucoup de choses et ça va un peu mieux maintenant.

-Plus on traverse d'épreuves, plus cela montre à quel point votre couple est solide tu sais, annonça Anna en lui faisant un petit clin d'œil. En tous cas, vous allez bien ensemble. Puis lui, il est très mignon ! Ajouta-t-elle, coquine.

Cuddy laissa échapper un petit rire à cette dernière remarque.

-Merci maman, dit-elle sur un ton sincère.

Elles se sourirent, et continuèrent à discuter de tout et de rien en préparant tranquillement le dîner pendant encore de longues minutes. Quand ce fut prêt, tout le monde se mit à table : House était bien sûr à côté de Cuddy, et en face, se trouvaient Peter et Anna.

La jeune femme servit ses parents, puis House, qui la gratifia d'un timide sourire complice, qu'elle lui rendit.

Le repas se déroula sans encombre, jusqu'à ce que Peter ne fasse l'erreur d e toucher un point sensible en abordant un sujet qui fâche...

-Et vos parents, Greg, parlez-nous de vos parents.

À ces mots, le coeur de Cuddy manqua un battement. Non, pas ça… Sur les millions de sujets que ses parents pouvaient aborder, il fallait qu'ils choisissent celui-là. Elle observa House et vit qu'il fixait le fond de son assiette, visiblement mal à l'aise.

Que devait-il répondre ?

Il sentait une boule lui monter dans la gorge. Il n'aurait jamais dû accepter de jouer à ce jeu, ça allait trop loin maintenant.Il était vraiment incapable de prononcer un mot. Mon père me battait, et ma mère était trop terrorisée pour me défendre. Voilà qui sont mes parents. Il tenta de se ressaisir, leva ses yeux se son assiette et dit :

-Euh… ma mère s'appelle Blythe et mon père John. Il était dans la marine.

-Un militaire, donc... Il devait être très strict, non ? Se demanda Peter

Strict? Mais non, il n'était pas strict. C'était bien pire que ça.

-Pas selon lui, répondit House sur un ton sec.

Anna et Peter eurent un léger rire à cette dernière remarque. Cependant, il se turent bien vite en remarquant le regard dur, et plein de douleur du diagnosticien.

-Il devait être souvent absent de la maison j'imagine, fit Anna.

House sentit sa main droite qui commençait à trembler, et la dissimula immédiatement sous la table. Ressaisi toi, merde ! Parler de son père était déjà une épreuve très pénible pour lui en temps normal… Alors, répondre à des questions de ce genre dans l'état où il était actuellement relèverait presque du miracle !

-Et bien, il...

Il hésita. Partagé entre le devoir de continuer, et l'envie de s'enfuir aussi vite que son fauteuil le lui permettrait pour mettre fin au plus vite à cette conversation.

Cuddy le remarqua sans doute, car elle lui lança un regard encourageant et glissa à son tour une main sous la table pour la poser sur son genou en signe de réconfort.

-Oui et non. Il voulait... Il voulait que je l'accompagne dans tout ses voyages. Pour que je vois ce qu'était son métier... Ce que c'était un... un vrai... homme.

Cuddy sentit House lui prendre la main sous la table. Une main qui tremblait. La jeune femme fit du mieux qu'elle peut pour le rassurer, elle lui caressa doucement les doigts pour tenter de le calmer et lui lança le regard le plus doux et réconfortant du monde.

-Ce serait bien de les rencontrer, n'est-ce pas chérie ? Fit Peter à l'intention d'Anna.

-Oui c'est …

-Non, je ne pense pas, affirma House en les coupant.

Sur ce, il s'excusa et quitta la table rapidement pour aller se réfugier dans la chambre. Cuddy remarqua qu'il avait la mine basse et le teint livide lorsqu'il s'éloigna dans son fauteuil.

Et merde.

Cuddy lâcha ses ustensiles sur la table. Elle baissa la tête en poussant un profond soupir, et prit finalement son courage à deux mains en levant les yeux vers ses parents.

Son père n'avait pas avalé sa bouchée, et sa mère essayait de comprendre, de toute évidence. La jeune femme leur devait des explications.

-Qu'est-ce que j'ai… qu'on a dit de mal ? Demanda Anna, déconcertée.

Cuddy resta muette, ne sachant pas par ou commencer.

-Lisa… ? Insista Peter

-C'est… Ce n'est pas très facile à dire, il a eu une enfance... Très douloureuse... Confessa-t-elle avec difficulté.

-Il a l'air bien compliqué ton nouveau petit ami, Lisa... Railla gentiment Peter.

-Peter... Le réprimanda Anna dans un souffle.

-Quoi, je m'inquiètes, c'est tout ! Protesta-t-il

Cuddy eut un mince sourire, et s'efforça de rassurer ses parents :

-Il est... Il est comme il est... Il a un passé chargé et maintenant, il souffre beaucoup. Mais je l'aime comme ça.

A cette pensée, un petit sourire se dessina sur le visage de la jeune femme. Elle avait dû dire ces derniers quelques mots pour que ses parents ne s'inquiètent pas pour elle, mais elle s'était sentie en même temps soulagée d'un poids qui lui pesait depuis longtemps.

Ainsi, elle continua :

-Il me fait rire, on se chamaille tout le temps, et je me sens bien avec lui.

Ses parents la regardèrent alors avec une expression bienveillante.

-Je suis contente que tu ai trouvé quelqu'un, dit finalement Anna sur un ton sincère.

Cuddy sourit en signe de remerciement, et jeta un regard discret vers la porte de sa chambre à coucher. Elle avait vraiment besoin de savoir si il allait mieux.

Anna le remarqua sûrement, car elle eut un léger sourire et se leva pour débarrasser en disant :

-Ton père et moi on va aller faire un tour dans le quartier, va le rejoindre, conseilla sa mère.

La jeune femme hocha doucement la tête et finit de débarrasser avec ses parents.

Lorsqu'ils furent sortis, elle se hâta de rejoindre la chambre. Elle ne savait pas du tout à quoi s'attendre. House près à décamper ? House troublé ? House paniqué ?

Il avait tout gâché. Encore une fois. Comment allait-il réussir à se justifier cette fois ? House se demanda si Cuddy leur avait dit la vérité ou pas. Il ne savait pas ce qu'il préférait : que Peter et Anna sachent que son père le battait, qu'ils comprennent, lui en parle encore ou que Cuddy ait inventé quelque chose pour les faire taire.

Le diagnosticien s'était réfugié de l'autre côté du lit et s'était assit par terre, contre le matelas, la tête entre les mains.

Cuddy pénétra dans la chambre en cherchant House des yeux. Son fauteuil était là, près de la fenêtre. Elle fit alors le tour du lit dans la pénombre à sa recherche.

Il était là, assis par terre, appuyé au lit. Elle prit soin de fermer la porte doucement, et alla s'assoir sur le sol près de lui.

-Hey, chuchota-t-elle tout en lui caressant le dos.