Hello !

Comme j'ai tendance à péter les plombs en ce moment, j'ai fait la folie de m'inscrire à la communauté 31 jours.

La communauté fonctionne de la manière suivante: Il y a 31 thèmes pour les 31 jours du mois. On peut poster une histoire par jour ou choisir quelques thèmes par moi (ou même pas du tout en cas de panne d'inspiration).

Grâce à toutes mes gentilles revieweurs (euses), j'ai cru comprendre que le couple Milo/Camus plaisait.

J'ai donc décidé de suivre les thèmes en les envoyant dans leur premier voyage de vacances après les guerres...

Ah oui, mon Explorer fait des siennes et je poste avec Mozilla, je m'excuse d'avance au cas où il y aurait des choses pas normales...

Bon, assez de blablas, place à la fic !


Titre: Sur les routes de France…

Jour/Thème: 11 juillet / Carte

Couple: Milo x Camus

Warnings éventuels: C'est du comique pour ne pas changer.

Disclaimer: Tout à M.Kurumada, Shueisha, Toei. Je vous avais bien dit que je les gardais encore ces deux-là...


Sur les routes de France…

- Stoooooop !

Cette injonction péremptoire fut suivie d'un horrible crissement de freins.

La petite voiture rouge tangua aléatoirement sur la route avant de se stabiliser sur le bas-côté.

Dans un grand coup de klaxon, suivi d'un geste grossier du doigt, le conducteur de la vieille camionnette qui avait du les éviter d'une audacieuse queue de poisson manifesta clairement son mécontentement.

- Bande de pédés ! hurla-t-il en passant une tête d'aimable bouledogue par la fenêtre.

Jugeant sans doute son insulte suffisante, il s'éloigna dans un nuage de poussière.

A l'intérieur de la voiture, un Milo surpris se tourna vers un Camus blême et accroché à son volant de façon crispée.

- Comment a-t-il deviné ? interrogea le Grec en passant sa main dans son abondante chevelure outremer.

- En français, ça sert d'insulte basique, expliqua Camus toujours prêt à se lancer dans un exposé détaillé alors qu'on ne lui demandait qu'un simple mot.

- Ah, bah, c'est nul ! marmonna le chevalier du Scorpion. Une petite piqûre lui ferait vite ravaler ses injures !

- N'oublie pas que nous sommes en vacances normales, nous ne sommes pas censés nous servir de nos pouvoirs, pontifia le Verseau qui reprenait insensiblement des couleurs.

- Tu crois que je ne t'ai pas senti te servir du cosmos pour climatiser la voiture ? assena son compagnon d'une voix mielleuse. Il y a 35° dehors et 15° à l'intérieur !

- Hum, ben… éluda Camus. Mais tu peux me dire qu'est-ce qui t'as pris de crier comme ça ? On a failli avoir un accident !

- On n'est pas dans la bonne direction… Tu te rappelles le grand carrefour, avec cette grande croix ? Je pense qu'on aurait du prendre à droite.

Un long silence suivit cet aveu. Le gardien du huitième temple observa son amant passer du rose crevette au rouge pivoine, avant de virer au violet aubergine.

- MILOOO ! Il y a plus de deux heures que nous sommes passés par là !

Camus s'extirpa de la voiture en claquant la portière avec mauvaise humeur.

Milo sortit à son tour, penaud.

Le maître des glaces tournait maintenant en rond sur le bas-côté, foulant l'herbe jaunie et shootant dans un bouquet d'orties dans le but évident de conserver le calme pour lequel il était renommé.

- Pardon chouchou… souffla le Scorpion en se rapprochant insensiblement.

Camus lui décocha un regard mauvais et lui tourna le dos, se concentrant sur un paysage aride et poussiéreux.

- Milo, entama-t-il d'un ton dangereusement uni, tu as voulu voyager comme un être humain normal. J'ai accepté. Tu as voulu découvrir la France, j'ai accepté. Tu voulais un endroit chaud, j'ai accepté la Côte d'Azur pour te faire plaisir. Moi, ce serait la Sibérie, je déteste la chaleur. Tu conduis comme un terroriste alcoolisé, aussi je m'épuise sur des nationales depuis Paris, parce que Môssieur voulait voir du paysage…

- Mais c'est plus romantique qu'une autoroute ! l'interrompit Milo, pressentant que le discours moralisateur allait durer.

- Silence ! Je réserve les hôtels, je paie les courses – car bien sûr tu n'as jamais essayé de comprendre le système des cartes bancaires – je remplis le réservoir d'essence quand il le faut… Toi tu as juste à admirer le paysage, tu demandes sans cesse quand est-ce qu'on mange ou de m'arrêter parce que tu dois faire pipi…

- Mais…

- Tu agis comme un gamin, Milo ! Aucun sens de la responsabilité ! Je te demandais juste de consulter de temps en temps la carte pour vérifier la direction, et même ce petit truc c'est encore trop pour toi !

Incontestablement le froid Chevalier du Verseau avait pris beaucoup d'assurance depuis les débuts de leur relation. Il osait de plus en plus exprimer ses griefs sans avoir peur de perdre le Scorpion.

Milo baissa la tête devant cette avalanche de reproches qui étaient pour la plupart entièrement mérités. Il froissa rageusement une carte du Var-Côte d'Azur déjà en piteux état… Il fallait dire que le jeune homme avait malmené la production Michelin : cette carte routière lui avait servi d'oreiller, de nappe improvisée, d'éventail… elle risquait fort de tomber en lambeaux avant que le couple n'atteigne leur destination balnéaire.

Oui, le malheureux Scorpion s'en voulait ! Camus avait raison, il n'était qu'un égoïste irresponsable ! Il était en train de gâcher leur premier voyage en amoureux qui marquait la fin des guerres saintes ! Son pauvre glaçon n'avait eu l'occasion de se reposer que durant le trajet Athènes-Paris en avion, et depuis il était entré dans le rôle peu attrayant du chauffeur/cuisinier/comptable/ baby-sitter…

Milo fit la seule chose dont il se sentait capable : il se précipita avec fougue, enlaçant le dos de son amant – il lâcha la carte au passage – et glissa des mains agiles sous le tee-shirt noir de Camus, caressant la peau moite de celui-ci.

- Pardon, pardon, pardonne-moi Camus chéri ! larmoya-t-il, le nez enfoui dans la délicieuse senteur de la chevelure indigo. Tu as raison ! Je suis stupide ! J'admirais tellement ta beauté que j'ai oublié la carte !

- Ne me flattes pas, soupira le Verseau d'une voix indubitablement radoucie.

- Je vais conduire pour revenir à ce carrefour !

- Surtout pas…

- Je vais apprendre à utiliser ces petites cartes en plastique !

- Finalement, c'est peut-être mieux que tu ne puisses pas gaspiller la rente mensuelle d'Athéna…

- Et je m'occuperai de la pompe à essence à la prochaine station service !

- A y réfléchir, je ne tiens pas à laver ton pantalon en plus du reste…

- Tu me pardonnes alors ? implora Milo.

- Bien sûr, stupide insecte, sourit Camus en se retournant pour se blottir contre le torse du Scorpion. Après tout, je t'aime pour tous tes côtés farfelus… et même si je dois tout gérer je ne peux pas passer de meilleures vacances qu'avec toi.

Milo eut un éclat de rire et ses traits s'illuminèrent d'un seul coup. Un zéphyr rafraîchissant lui ébouriffa davantage les cheveux.

- Je ne décollerai plus mes yeux de la carte ! assura-t-il comme ultime offrande de paix.

La carte…

- LA CARTE ! hurla Camus en repoussant son amant.

Car la carte routière ne se plaisait visiblement plus en compagnie du couple de Chevaliers d'or, et avait profité de la brise providentielle pour voleter sournoisement en direction du fossé.

Le petit dialogue sucré du tandem leur fit louper le coche, et ils regardèrent avec une horreur fataliste leur seul moyen de se diriger s'éloigner au fil du torrent en contrebas, frétillant à l'idée de découvrir des cieux plus cléments.

- Milo… articula un Camus anéanti.

- Tu sais, on aurait peut-être du tenter ce truc électronique dont Athéna parlait, ce gé-péaisse-machin-chose…