Chers lecteurs, j'ai l'honneur de vous annoncer que cette fic est officiellement terminée et que ceci cloture (du moins pour un moment restons optimistes) ma "carrière" d'auteur sur . J'espère que vous apprécierez ce dernier chapitre et que vous le trouverez à la hauteur. Un grand merci à tous ceux qui m'ont lu ou me liront et à ceux qui m'ont reviewée ou me revieweront (veuillez noter cette superbe illustration de la conjugaison du verbe reviewer) ;) bonne lecture à tous!
Oh non Oh non Oh non
« Violette,
Je me dépêche de gribouiller ces quelques mots avant que tu ne te décides enfin à ouvrir cette porte.
Je sais, ça peut paraître bizarre, j'étais pourtant venu jusqu'ici avec la ferme intention de te demander pardon, de tout t'expliquer et de te prendre dans mes bras.
Mais il faut croire que je suis lâche, très lâche. Plus le temps passe, plus tu mets de temps à ouvrir cette fichue porte et plus je réfléchis, et plus j'angoisse. Je vois bien par ton silence que tu n'as aucune envie de me voir, que tu es en colère et je le comprends très bien.
Tu t'en douteras, je ne suis pas très fier de moi. Je ne me pensais pas parfait, loin de là, mais je ne m'imaginais quand même pas être capable de faire du mal à une des rares personnes capables de me faire du bien.
Je sais très bien tout ce que je pourrais dire pour que tu essayes de me pardonner, le problème n'est pas là, je sais très bien aussi que je serai tout à fait capable d'aligner ces différents mots devant toi sans aucun problème tellement ma culpabilité et mon dégout de moi-même sont sincères.
Mais voilà, ce qui me fait le plus peur c'est ta réaction. J'ai une peur bleue que tu ouvres cette porte et que je puisse lire dans tes yeux toute la colère et la souffrance que j'ai pu te causer. J'ai vraiment très peur que tu ouvres cette porte et que tu me rejettes, que malgré toutes mes excuses aucune d'elles ne parviennent à me rendre grâce à tes yeux.
J'ai peur de t'avoir définitivement perdue et ce par ma faute, encore une fois.
En résumé je me retrouve coincé. Sans savoir si j'ai envie que cette porte s'ouvre ou non. Et donc, je fuis.»
Je retournai la feuille trois quatre fois d'affilée en cherchant la suite du message m ais il n'y en avait pas. Sirius avait fui. Comme ça. Tout simplement. Pas un indice me permettant de savoir s'il allait revenir ou non, pas un mot sur ce qu'il comptait faire par la suite. Je ne savais même pas si c'était uniquement la situation (grotesque, il faut bien l'avouer) qu'il fuyait ou si c'était carrément toute notre « relation » qu'il laissait tomber.
« Je vois bien par ton silence que tu n'as aucune envie de me voir, que tu es en colère et je le comprends très bien. » Si seulement le pauvre chou avait compris que je n'avais même pas eu la force d'être en colère contre lui tellement j'avais été pétrifiée par la peur de le voir.
« Et donc je fuis… » Merveilleux, ça pour le coup ça ne pouvait être écrit que par un mec…
Et moi dans tout ça, qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire maintenant ? Je ne pouvais même pas fuir à mon tour, j'étais déjà dans ma chambre.
A moins que…. Oh que si je pouvais fuir, il y avait bien un autre endroit sur cette terre où je pourrais trouver un peu de réconfort et surtout des conseils avisés sur ce qu'il me fallait entreprendre par la suite. Il fallait que j'aille trouver Marguerite.
Sans m'empêtrer davantage dans mes réflexions, je pris mon gilet et ouvris la porte précipitamment. Je franchis l'embrasure et marchai d'un pas décidé le long des couloirs, réduisant le plus vite possible le nombre de pas qui me séparait de la chambre de ma jumelle de sœur.
Soudain, au détour d'un couloir, je butai contre quelque chose de grand et de…hum…dur.
Oh non.
Oh non.
Oh non.
Mes yeux se figèrent sur les chaussures de la personne que je venais de bousculer. De grandes chaussures noires cirées. Impossible qu'elles appartiennent à une fille, impossible.
Mes yeux remontèrent le long d'un pantalon, noir lui aussi. Ils apprécièrent la longueur des jambes puis glissèrent le long d'une chemise blanche. Pas assez rentrée dans ledit pantalon et légèrement trop déboutonnée pour être qualifiée de réglementaire. Mes yeux se posèrent ensuite sur un beau menton volontaire, s'appliquèrent à détailler les lèvres parfaites et le nez bien droit pour enfin terminer en beauté en plongeant dans les grands yeux gris de Sirius Black.
Ce n'était une surprise pour personne, en tout cas ce n'en était nullement une pour moi qui l'avais reconnu à son parfum avant même que nos corps ne se percutent. J'étais en train d'essayer de forcer ma bouche à s'ouvrir et à dire quelque chose, d'intelligent et d'intelligible si possible, quand je me rendis compte que ce n'était pas à moi de parler. Pour une fois, mon état catatonique de timide invétérée se révélait être la réaction la plus appropriée.
J'étais très près de lui. Trop près de lui. Beaucoup trop près. J'aurais dû me reculer mais mon corps ne me répondait plus. Je n'aurais su dire si là encore c'était ma timidité maladive qui en était responsable ou si au contraire c'était le désir de me sentir proche du garçon qui me plaisait qui parlait. En tout cas, cette proximité qui me permettait d'apprécier à plein nez ce parfum délicieux qui se dégageait de lui n'était pas pour me déplaire.
Je n'arrivais pas à détacher mes yeux des siens. « On ne fixe pas les gens comme ça, ma chérie, c'est très mal élevé », m'aurait dit ma mère. C'aurait d'ailleurs été une première. Je l'avais entendue prononcer cette phrase un nombre incalculable de fois mais elle ne s'était jamais adressée qu'à ma curieuse de sœur. Pas une seule fois à moi bien entendu. Je n'avais en effet jamais éprouvé de grands difficultés à contempler fixement mes pieds pour échapper au regard des gens. Ce qui, en y réfléchissant bien, révélait chez moi un profond instinct de survie étant donné que toute tentative d'échange de regards se serait immédiatement soldée par une crise cardiaque foudroyante. Mais les yeux de Sirius étaient magnétiques. Ils m'aspiraient. Au diable mon cerveau reptilien et les risques d'infarctus, je ne voyais plus d'autres endroits sur cette terre où déposer mon regard.
-Violette, commença-t-il enfin.
Oh Merlin, que mon prénom me semblait merveilleux dans cette bouche.
Arrête ma vieille tu délires, je te signale que cet enfoiré t'a traitée de paumée il y a moins de 4 heures de ça.
-Je suis vraiment désolé d'être parti comme ça tout à l'heure, j'étais justement en train de revenir mais apparemment toi tu partais…Enfin, je sais même pas si t'as envie de me voir…
« J'ai pas vraiment le choix on dirait ! »
Enfin ça c'était ce que je me disais dans ma tête. Dire une chose pareille à voix haute et devant Sirius Black qui plus est, était une autre paire de manches. Je gardai donc le silence. Un choix judicieux, à vrai dire.
-Enfin, bref, que tu aies envie de me voir ou pas je pense que je te dois des excuses.
« Et comment, bougre d'enfoiré ! ». Ce qui se traduisit par un nouveau silence de ma part.
J'espérais que ce mutisme me donnait un air digne, énervé juste ce qu'il faut et terriblement sexy. Mais il suffisait de me rappeler le reflet de mon visage, entraperçu dans mon miroir en quittant ma chambre, pour que tous ces espoirs soient réduits à néant.
Néanmoins, en y réfléchissant un peu, je constatai avec soulagement qu'en me voyant Sirius n'avait pas eu un mouvement de recul du genre « aaaah mais qu'est-ce que c'est que cette horreur ? », pas même un air de surprise ou de déception. Il avait juste eu l'air anxieux, anxieux de savoir si j'allais lui pardonner ou non.
-J'imagine bien ce que tu peux penser de moi en ce moment. Tu penses que je suis un con de prétentieux injuste et méprisable. Et tu as entièrement raison.
« Ca c'est bien vrai. »
-Je te l'avais dit dans mes lettres que j'avais ce côté méprisant et arrogant en moi et que c'était une chose que j'avais de plus en plus de mal à supporter, mais je pensais pas que c'était à ce point-là.
-Moi non plus je pensais pas que tu pouvais t'en prendre à des gens comme moi. Je suis timide je sais, je suis même extrêmement timide mais je vois pas ce que ça a de marrant de s'en moquer. C'est grâce à des gens comme toi et tes copains que j'arrive pas à m'épanouir socialement.
Oh non.
Oh non.
Oh non.
Je venais vraiment de dire ça à voix haute ? Vraiment ?
Je baissai furieusement les yeux, me concentrant sur les nœuds du plancher pour essayer d'oublier le feu qui me montait aux joues.
Sirius allait disparaître c'était sûr, à tous les coups. J'allais relever les yeux et il ne serait plus là. Il aurait fui de nouveau et ce pour de bon. J'allais relever les yeux et constater que j'avais tout perdu.
Je relevai les yeux et constatai qu'il était toujours là.
Bon point pour lui.
-Tu as entièrement raison, dit-il, et c'est pour ça que je me sens si mal.
J'ai raison ? Ah oui ? Mais bien sûr que j'ai raison andouille. Entièrement même !
-Si ça peut me racheter un peu, je dirai que jamais on ne l'aurait dit devant toi ni à d'autres personnes. C'est juste un petit jeu de maraudeurs. On surnomme les gens et ça nous permet d'en parler en toute discrétion.
Bon c'est vrai, ça le rachetait un peu.
-Je suis désolée que tu aies eu à l'entendre, poursuivit-il.
Et moi donc !
Dis donc, c'qu'il était beau quand même quand il était désolé à ce point-là.
-Mais encore bien plus de l'avoir dit…
Très beau. Il était vraiment très beau.
-Si ça peut te rassurer à peu près tous les élèves de Poudlard ont été ainsi surnommés par nos soins, et j'te parle même pas des profs….
Je décidai en cet instant précis qu'il n'y avait décidément rien d'autre sur terre d'aussi sexy qu'un mec qui se plie en quatre pour essayer de se faire pardonner.
-Je comprends bien que ça t'ait fait mal, ce surnom était cruel, vraiment.
A cet instant, j'eus l'impression que quelqu'un venait de couper le son. La délicieuse bouche de Sirius continuait à se muer gracieusement mais plus aucun son n'en sortait. Il parlait dans le vide. Complètement dans le vide. Mon attention, elle, était entièrement et irrémédiablement dirigée sur son épaule gauche.
Tous ces regards, toutes ces excuses, et ce parfum (oh mon dieu ce parfum !) avaient eu raison de moi. Je me fichais bien de ce qu'il pouvait encore dire par la suite, tout ce que je voulais c'était me pendre à son cou (haut et court) et poser ma tête sur cette magnifique épaule rassurante.
-C'est juste un bête surnom ridicule pour nous, on a jamais été y réfléchir plus que ça mais je conçois bien que c'était vraiment pas très malin…
Bla bla bla et bla bla bla.
Tais-toi Sirius et embrasse-moi.
-Ecoute je pense que ce sont nos lettres qui en disent le plus sur nous, je pense que mon vrai moi c'est ce numéro n°822 qui a craquelé son vernis d'arrogance pour toi et la vraie toi c'est pas cette fille effacée qu'on a un jour pu surnommer Bipausa. Non toi tu es n°384.
Poser ma tête sur son épaule. Je voulais poser ma tête. Poser mon nez tout contre son cou. Sentir ce parfum merveilleux. M'en imprégner. Me rouler dedans. Sur son épaule. Je voulais poser ma tête sur son épaule.
Sans avoir jugé bon de m'en avertir auparavant, mes bras se soulevèrent tout doucement et vinrent étreindre le torse de Sirius. Et ma tête, oh merlin ma tête, se posa tout doucement sur sa divine épaule. Mon nez vint se nicher dans le creux merveilleux que formait sa clavicule et je pus enfin profiter à la fois de sa fragrance et de la chaleur rassurante qui se dégageaient toutes deux de sa peau.
Oh non.
Oh non.
Oh non.
Alors là Vio bravo. D'accord t'es plutôt bien mise, euh …extrêmement bien mise même, mais il était en train de te parler je te signale. C'était vraiment pas le moment. C'était carrément déplacé. T'aurais au moins pu dire quelque chose avant ! N'importe quoi, peu importe mais au moins dire quelque chose ! Il va se rendre compte que tu l'écoutais même pas et te prendre pour une fille sans volonté ni dignité. En plus c'est ridicule d'enlacer les gens à la taille, t'aurais pu au moins faire l'effort d'atteindre son cou. Il va trouver ça vraiment bizarre. Il va se reculer. Il va te traiter de folle. Il va s'enfuir. Encore.
Ou alors il va placer ses bras de part et d'autre de ton cou, mettre son visage très près, vraiment très près du tien et te rendre complètement cinglée…
Il était très près, vraiment très près, je pouvais sentir son souffle chaud tout contre ma peau tandis qu'une chaleur délicieuse s'emparait de tout mon corps. Il posa ensuite son front sur le mien et me sourit en plantant ses yeux gris droits dans les miens. C'était un sourire malicieux. Un sourire sublime. Un sourire Rassurant. Charmant. Apaisant. Attirant. Estomaquant. Un sourire diabolique. Magnétique. Et je ne vous parle même pas du regard qu'il me jetait à cet instant. J'eus l'impression que j'allais défaillir mais ce n'était encore rien par rapport à ce qui m'attendait.
Mon cœur battait la chamade. Toquait. Tambourinait. Et je sentais cette espèce de pointe à l'arrière de mon sternum, cette pointe que seuls les gens qui sont déjà tombés amoureux peuvent connaître, je sentais cette pointe irradier le long de mes côtes. Ca faisait mal. C'était douloureux. Et en même temps je n'avais jamais rien connu d'aussi merveilleux.
Sirius arrêta soudain de sourire, colla son nez contre le mien et captura de sa bouche ma lèvre supérieure.
C'était doux. C'était chaud. C'était bon.
Mon cœur, mon sternum et mes côtes allaient exploser.
Il s'écarta ensuite légèrement de moi et recommença à sourire. Il était parfait. Quant à moi je n'osais même pas imaginer la tête de merlan frit que je devais fièrement arborer à cet instant. Comment pouvait-il se montrer si nonchalant alors que personnellement j'étais en train de perdre pied. Irrévocablement.
Oh pitié Sirius, embrasse-moi encore.
Devant lire dans mes yeux ma silencieuse supplique, il se pencha à nouveau et recommença à m'embrasser. Plus longuement cette fois. Mais pas encore assez à mon goût.
Perdant patience, l'une de mes mains qui étaient jusqu'alors restée bien sagement accrochée dans le dos de Sirius vint se poser sur sa nuque et l'attira à nouveau à mes lèvres. Les siennes étaient tellement douces. Et tellement chaudes. J'avais l'impression que je ne pourrais jamais plus m'arrêter de les embrasser. J'avais également l'impression que si jamais je perdais le contrôle, je pourrais en arriver à les mordre tellement j'en voulais toujours plus.
Ma bouche s'entrouvrit d'elle-même pour que Sirius y glisse sa langue. Celle-ci vint doucement à la rencontre de la mienne, l'effleurant à peine et me frustrant de la façon le plus délicieuse qu'il soit. Le contact de nos deux langues fut tout bonnement étourdissant. C'était comme une caresse. C'était très doux, délicat, très lent et en même temps si intense et passionné. Je n'étais pas sûre qu'on puisse un jour se remettre totalement de ce genre de baiser.
Les minutes passaient, défilaient, elles n'avaient plus aucune substance, elles auraient pu aussi bien être des secondes ou des heures. Des années.
Des bruits de pas et des gloussements nous signalèrent l'arrivée imminente d'un groupe de fille dans notre couloir. Nous nous interrompîmes et je voulus me détacher de Sirius mais ce dernier ne me permit pas de m'échapper. Il me garda bien serrée tout contre lui.
Je faisais face au mur et je ne pouvais donc rien voir de ce qu'il se passait. Mais, en entendant les gloussements s'arrêter net, j'en déduisis que le groupe était arrivé à notre hauteur. J'attendis dans un silence pesant que des chuchotements émus et consternés renaissent du néant une fois que le groupe nous eut dépassés.
Je jetai un coup d'œil à Sirius qui souriait encore plus large qu'à son habitude et c'est à ce moment-là qu'un énorme fou rire me prit. J'allais faire les gorges chaudes de Poudlard et ce pendant un bon paquet de temps. Et ça me plaisait fichtrement bien, je dois l'avouer.
Sirius me rejoignit dans mon fou rire et quand nous nous fumes enfin calmés je dis :
-Et maintenant ?
-Et maintenant je te propose d'aller souper.
Ça c'était du projet ! Mais je ne dis rien, je souriais car Sirius venait de me prendre la main.
Nous marchâmes ainsi silencieusement, un sourire béat (enfin du moins pour ma part) scotché sur le visage.
-Tu viens manger à ma table ? me demanda Sirius une fois que nous fûmes arrivés devant la porte de la grande salle.
Je stoppai net.
A sa table ? Celle des maraudeurs ? Celle que tout le monde passe son temps à regarder ?
Oh non.
Oh non.
Oh non.
-Violette ça va ? Me demanda Sirius amusé.
-Je…Tu…Tu es au courant que si je rentre là-dedans et que tout le monde me regarde il y a de fortes de chances pour que je m'évanouisse ? Lui chuchotai-je gravement.
Il sourit, posa un baiser sur mes lèvres et remit une de mes mèches de cheveux en place. Très lentement.
-Pas grave, je te rattraperai.
Et il ouvrit la porte de la grande salle.
FIN