Ce chapitre est un peu long à démarrer, mais j'avais besoin de planter le décor avant d'attaquer dans le vif du sujet.
Pour répondre à Piruleta, cette fiction est bien ma création, même si les personnages et le contexte ne m'appartiennent pas. Toutefois, comme je lis beaucoup de fictions en anglais, il est possible que je sois influencée par le style d'écriture de leurs auteurs. Certains mots, malgré tout, sont utilisés même en français, comme turnover par exemple. En ce qui concerne les répétitions et les fautes d'orthographes, je m'archarne à les éradiquer relecture après relecture, c'est la raison pour laquelle je suis si longue à poster un nouveau chapitre.
Après quarante-deux ans de bons et loyaux services, M. Emerson partait à la retraite. Pepper était triste de son départ. Elle avait beaucoup appris auprès de lui. De plus, elle n'était pas particulièrement enchantée par les nouvelles fonctions qui l'attendaient.
Après la mémorable soirée au cours de laquelle elle avait fait la connaissance de Tony Stark, elle avait quelques fois croisé son futur patron dans les locaux de Stark Industries. Le regard scrutateur qu'il lui adressait, lui montrait bien qu'il ne l'avait pas oubliée. Pour autant, ils ne s'étaient plus reparlés depuis cette fameuse soirée.
Un matin, M. Emerson l'avait convoquée dans son bureau pour lui annoncer sa nouvelle affectation après son départ. Pepper fût choquée par la nouvelle : elle allait devenir la nouvelle assistante de Tony Stark.
« Pourquoi ? » Fût le premier mot qu'elle réussit à articuler.
« Eh bien, M. Stark a été impressionné par votre professionnalisme et il en a assez du va et vient de ses assistantes. Il cherche quelqu'un de compétent, professionnel et qui résiste à la pression. Je pense que vous ferez l'affaire. »
Pepper restait silencieuse.
Devant son manque de réaction, M. Emerson reprit :
« Bien sûr, vous serez augmentée. C'est une promotion ; vous allez devenir l'assistante du Président du Comité de Direction. » Ajouta-t-il, essayant de lui extirper une once d'enthousiasme.
Premier jour dans ses nouvelles fonctions, la vue de son bureau enterré sous des piles de papiers ne lui remonta pas le moral. Le système de classement, s'il existait, échappait à sa compréhension. Le petit matériel de bureau était quasiment inexistant. Comment les assistantes précédentes avaient-elles pu travailler dans un désordre pareil ?
La tâche allait être ardue. Et face au travail qui l'attendait, une seule solution se présentait à son esprit : retrousser ses manches.
Pepper était arrivée de bonne heure afin d'être fin prête lorsque son patron débarquerait, probablement pas très tôt selon ses habitudes. Passé onze heures, toujours aucun signe de vie de Tony Stark, mais, malheureusement les visites de nombreux collègues intrigués par tout le remue-ménage dont elle était à l'origine. Ils venaient se présenter et voir à quoi ressemblait le dernier parfum du mois : pas vraiment ce à quoi Tony Stark les avait habitués jusqu'alors. Il y avait visiblement erreur de casting.
Tandis qu'elle s'activait comme une fourmi à classer et ordonner des mois, voire pire, de papiers administratifs en tous genres, d'autres venaient s'ajouter sans pitié, toujours plus urgents les uns que les autres, réclamant des signatures. Le téléphone sonnait une bonne dizaine de fois par heure, l'interrompant chaque fois dans ses entreprises de classement. Les mails encombraient sa boîte de réception et celle de Tony Stark, plus vite qu'elle n'arrivait à les trier et les traiter. Non ! Elle ne se découragerait pas.
Son acharnement lui attira la sympathie de l'assistante d'Obadiah Staines. Il s'agissait d'une femme d'une cinquantaine d'années, très active. Pepper sentait qu'elles allaient bien s'entendre.
« Alors Virginia, comment se passe cette première journée ? »
« Pas très bien en fait. Je n'ai pas encore eu l'occasion de voir mon patron aujourd'hui, j'ai une tonne de papiers à lui faire signer et il a manqué deux rendez-vous très importants, que je dois reprogrammer. Tout le monde me réclame des papiers que je suis bien incapable de retrouver dans tout ce désordre. »
Pepper commençait à manquer d'air à force d'énoncer tout ce qui n'allait pas dans cette journée.
Sylvia, voyant sa collègue paniquer, lui proposa de sortir prendre un café.
Assises à une table devant leurs tasses, Sylvia tenta de la réconforter :
« Allons mon petit, il faut vous reprendre. M. Stark n'est pas le plus facile des patrons et je doute que vous y puissiez quelque chose. On ne compte plus les papiers signés en retard et les rendez-vous reportés ou tout simplement annulés. Tony Stark est ainsi. Toujours fourré au sous-sol de sa maison, en train de travailler sur un nouveau projet. Ce n'est ni un administrateur, ni un manager. Heureusement M. Staines est là pour s'occuper de ses menues contingences dont l'importance échappe totalement à M. Stark. »
« Chez lui ? » Répéta Pepper sur un ton interrogatif.
Sylvia sourit légèrement.
« En effet, chez lui. C'est là que vous le trouverez. Mais si vous comptez vous y rendre et tenter de faire sortir M. Stark de son antre, je vous souhaite d'avance bonne chance, quoique avec votre silhouette… »
Une heure plus tard, Pepper se présentait devant la grille d'entrée de la propriété de Tony Stark. Elle fût accueillie par une voix synthétique. Elle déclina son identité et présenta son badge.
La voix synthétique la fit patienter quelques instants, puis l'autorisa à entrer. A son arrivée devant la porte, celle-ci s'ouvrit automatiquement. La même voix que celle qui l'avait accueillie au portail, résonna à nouveau :
« Bonjour Mlle Potts. Je m'appelle Jarvis, je suis l'intelligence artificielle créée par M. Stark afin d'assurer diverses fonctions domotiques. M. Stark vous invite à le rejoindre au sous-sol. Vous trouverez les escaliers tout droit devant vous dans le salon. »
Pepper était intimidée par cette demeure aussi fastueuse que moderne. Elle suivit les instructions de Jarvis et rejoint son patron au sous-sol. Elle arriva devant une porte vitrée verrouillée par un clavier numérique. Mais elle n'eut pas besoin de pianoter un quelconque code pour que la porte s'ouvre. La pièce qui se présentait devant elle était extrêmement spacieuse. Une partie de l'espace étaient meublée de nombreuses voitures de sport et de collection. L'autre partie était remplie de plans de travail et d'outils en tout genre, d'ordinateurs dernier cri, de robots assembleurs… Pepper ne distinguait aucune forme humaine. Cependant, elle entendait des bruits de cliquetis de métal sur fond sonore d'une musique de hard rock. Elle s'approcha de la source de ces bruits et découvrit, allongé sous une voiture son patron.
Elle patienta quelques instants, mais voyant que M. Stark restait concentré sur sa tâche, elle décida de signifier sa présence vocalement :
« Bonjour M. Stark. »
Aucune réaction de sa part. Soudain le niveau sonore de la musique baissa.
« Jarvis, pourquoi baisses-tu le volume de ma musique ? »
« Mlle Potts est arrivée et vous attend, Monsieur »
Là-dessus, Tony s'extirpa du dessous de sa voiture et la première chose qu'il vit de sa nouvelle assistante fût ses longues jambes élancées. Le choix d'une jupe ce matin n'était peut-être pas des plus judicieux, pensa Pepper en captant le regard appréciateur de Tony.
« Bonjour, M. Stark. » Répéta-t-elle.
« Bonjour Mlle… » lui répondit Tony.
Incroyable, son intelligence artificielle nommée Jarvis venait juste de lui dire son nom et il ne s'en souvenait déjà plus.
« Potts. » Compléta-t-elle.
« Que me vaut le plaisir de votre visite, Mlle Potts ? »
« Vous n'êtes pas venu au bureau aujourd'hui. »
Tony écarquilla les yeux de surprise. Etait-ce un reproche ?
« Vous avez manqué deux rendez-vous importants que je dois reprogrammer. Et j'ai des papiers à vous faire signer. »
« Des rendez-vous ? Des papiers ? »
Pepper prit une chaise sans y avoir été invitée et sortit de son sac son filofax. Tony continuait à l'observer d'un œil médusé.
« Quand seriez-vous disponible pour rencontrer M. Lincoln Reyes, directeur de la NUMA ? »
« Les précédentes assistantes ne m'ennuyaient pas avec des rendez-vous et des papiers. »
« C'est qu'elles ne faisaient pas leur travail correctement. Vous avez bien fait de les virer. »
Tony afficha un léger sourire au coin des lèvres. Elle avait du cran.
« Quelles sont vos disponibilités, alors ? Vos précédentes assistantes ne m'ont malheureusement pas laissé votre agenda à jour. »
« C'est parce qu'elle n'en tenait pas tout simplement. »
Tony se releva et s'approcha de son assistante.
« L'agenda papier, n'est-il pas un peu dépassé ? » Ils échangèrent un regard. « Passez donc commande de l'un de ses agendas électroniques dernier cri. »
« Ce sera fait, M. Stark. Merci. »
« Mais de rien Mlle Potts. »
« Mais ne nous éloignons pas du sujet. Quand dois-je reprogrammer ce rendez-vous ? »
« Ne m'ennuyez pas avec ce genre de détail. Comme vous me l'avez si bien fait remarquer, il y a quelques secondes, c'est votre travail d'organiser mon emploi du temps. Alors prenez rendez-vous et prévenez-moi le jour venu. »
« Très bien M. Stark. Mais concernant ces papiers, j'ai absolument besoin de votre signature. »
Tony poussa un soupir. Ce genre de travail administratif l'exaspérait au plus haut point.
« Est-ce bien nécessaire aujourd'hui ? »
« Monsieur, ces papiers auraient dû être signés, il y a déjà deux semaines. »
« Et ma signature est indispensable ? Ne pouvez-vous pas les signer à ma place ? »
« Pas sans une procuration, Monsieur. »
« Bien, faites donc cela, une procuration et ne m'ennuyez plus avec ces papiers. Ce sera tout, Mlle Potts ? »
« Ce sera tout M. Stark. Est-ce que je peux disposer ? »
« Oui, mais avant ramenez-moi un café. »
Une fois dans les escaliers, hors du regard de Tony Stark. Elle poussa un long soupir de soulagement. Cela s'était mieux passé qu'elle ne l'avait imaginé. Il ne lui avait fait aucune avance et avait été plutôt « docile ». Finalement, son travail ne serait peut-être pas aussi difficile qu'elle ne l'avait anticipé. Toutefois, elle ne connaissait pas encore très bien Tony Stark.
Etant donné que Tony ne venait que rarement dans les bureaux de Stark Industries, Pepper était obligée de se déplacer chaque matin à sa propriété afin de faire un point avec lui sur son emploi du temps de la journée et de celles à venir. Cela devint rapidement un rituel quotidien, du moins les jours de semaine.
A huit heures trente tapante, elle apparaissait à la porte vitrée de son atelier. Elle pianotait son digicode d'une main, tandis que de l'autre, elle tenait l'expresso de M. Stark. Jarvis s'évertuait à chaque fois à interrompre Tony dans son travail afin qu'il porte attention à son assistante. Il s'était promis d'élucider ce mystère. Bien qu'il ait programmé Jarvis afin de reproduire et simuler toutes les caractéristiques de la personnalité humaine, le seul attachement que l'intelligence artificielle était censée montrer était envers son créateur et non son assistante.
« Bonjour, M. Stark. » Lui dit-elle tout en lui tendant son expresso.
Tony l'observait d'un air curieux et scrutateur comme chaque matin. On aurait dit qu'il tentait de comprendre les rouages de la machine complexe qu'était Virginia Potts. Les premiers jours, cela avait mis Pepper mal à l'aise, puis au fur et à mesure, elle s'était habituée à ce regard et n'y prêtait même plus attention. Pepper était pour Tony un objet de curiosité ; rien ne semblait la perturber ou si peu, rien ne la déviait de ses objectifs. Il la vit sortir de son sac son blackberry, qu'il lui avait fait acheter et elle commença à énumérer les différents rendez-vous qu'il devait honorer.
« M. Stark, le renouvellement de votre police d'assurance approche et, étant donnée la vie que vous menez, l'assureur exige que vous passiez un check-up complet avec test d'effort. J'ai pris rendez-vous ce jour à 10h00. »
Tony sourit à la mention de « la vie qu'il menait », mais ne s'en offusqua pas. Il croyait connaître l'opinion de son assistante à ce sujet.
« Mlle Potts, je n'ai pas besoin de faire un test d'effort. Je suis en parfaite santé. Et je peux vous en faire la démonstration, si vous le voulez. » Lui répondit-il avec un coup d'œil suggestif.
« Non merci, sans contrefaçon. Et c'est M. Campbell qu'il faut convaincre et non moi. »
« Non merci, sans contrefaçon. »
Sur cette réponse laconique, Pepper reprit l'énumération de ses rendez-vous.
« Mlle Potts. » L'interrompit-il. « Ces rendez-vous sont-ils tous indispensables ? Vous voulez ma peau, ma parole. »
« Votre présence me suffira. » Répondit-elle sans réfléchir. Puis elle devint un peu confuse voyant l'expression de son patron et la façon dont il interprétait sa réponse.
« A cette réunion, je veux dire. » Ajouta-t-elle.
« Mlle Potts, seraient-ce des avances ? » Lui demanda-t-il, une lueur espiègle animant son regard.
Elle roula les yeux au ciel et décida d'ignorer sa mauvaise plaisanterie.
« M. Stark, Il s'agit du comité de direction, vous ne pouvez pas vous permettre d'être absent. »
Peu de chose perturbait Mlle Potts, mais ses tentatives de flirter avec elle la mettaient toujours un peu mal à l'aise et l'exaspéraient. Il aimait voir le rouge lui monter aux joues.
« Potts, votre acharnement à vouloir ma présence confine au harcèlement. »
« Je doute fort que cela soit recevable devant un juge, M. Stark. Vous êtes le patron et je ne suis qu'une simple employée. »
« Exact Potts, mais avec vous, j'oublie parfois qui est le patron. »
Pepper sourit à cette remarque qu'elle prit pour un compliment. Puis elle changea de sujet.
« Vous avez reçu une invitation pour le gala de charité de la police de Malibu qui aura lieu le 3 mai, que dois-je répondre ? »
« Y aura-t-il des jolies femmes à ce gala ? »
Pepper maîtrisa son exaspération et répondit calmement :
« Je ne sais pas, cependant vous pouvez toujours en amener une. »
« Bonne idée, Mlle Potts ! Que faîtes-vous le 3 mai ? »
« J'ai des projets. »
« Vraiment ? Vous m'avez répondu un peu trop rapidement. N'est-ce pas une fausse excuse ? »
« M. Stark, vous êtes mon patron et il est hors de question que je vous accompagne en à un quelconque gala. »
« Voyons, Mlle Potts, c'est une invitation en tout bien tout honneur. »
« J'ignorais que vous connaissiez cette expression. »
Tony prit un air faussement offusqué.
« Avez-vous une si mauvaise opinion de moi ? »
Pepper ignora sa question, ne voulant pas le vexer.
« Ce sera tout, M. Stark ? »
« Ce sera tout, Mlle Potts. »
Elle lui tourna alors le dos et remonta au salon. Tony l'observa faire l'ascension des escaliers et admira sa dextérité en talons hauts ainsi que sa silhouette impeccable.
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