Détours - Avant la bataille.

L'univers et les personnages d'Avatar, last airbender sont la propriétés de Nickelodeon, Viacom &co

J'ai re-uploadé toute l'histoire en aérant la mise en page. J'espère que cette histoire vous plaira et j'attends (évidemment) votre avis dans les reviews ;-)

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Diner time. Katara distribuait les bols de riz et les sourires à chacun de membres du groupe, y compris au nouvel arrivant, Shit-Sang. D'après Sokka, il était « le criminel le plus sympa » qu'il ait rencontré. Il avait par ailleurs qualifié Zuko de « pétard hystérique en progrès », ce dernier n'avait pas relevé. Aang était revenu sur son séjour en prison et sur les conversations passionnantes qu'il avait eues avec les autres condamnés aussi chauves et tatoués que lui. Hakoda demandait des détails sur leur voyage- P'pa on t'a déjà raconté ça quand Aang était dans le coma... et Suki semblait pendue aux lèvres de Sokka, au sens figuré en public, au propre dès qu'ils avaient un moment d'intimité.

- On a vraiment traversé des villes de dingues mais celle-là, c'était la pire de toutes !

Toph et Haru s'étaient entraînés ensemble à la maîtrise de la terre. Elle avait une large avance sur lui, malgré la différence d'âge. Haru répétait qu'il avait dû cacher sa maitrise mais Toph se montrait lapidaire :

-Mauvaise foi.

Chacun semblait goûter ce moment de détente, le calme avant la tempête, le repas d'un des derniers soirs avant qu'ils ne lancent l'offensive. Même Zuko riait de bon cœur au récit de Sokka.

Seule Katara demeurait en retrait.

Elle ne parvenait pas à se faire à l'idée qu'il les avait rejoint, vraiment, et qu'il était de leur côté, vraiment.
Pourtant il avait fait ses preuves. Hakoda et Suki étaient là pour en témoigner : sans lui, Sokka ne les aurait jamais retrouvés, il n'aurait pas risqué la liberté de Suki, lui et elle seraient monté à bord du bâteau et auraient probablement fini cuit à l'étuvée comme des cabillaud-chats du pôle sud. Zuko avait réussi à se faire une petite place dans le « Gaang » et se révélait un excellent maître pour Aang. Depuis qu'il avait réalisé que la vie de Prince de la Nation du Feu ne lui convenait pas, que ce n'était pas lui, il semblait aussi déterminé que Sokka à vaincre le Seigneur du feu, son père, et à établir un nouvel ordre, plus pacifque et plus égalitaire.

Elle manifestait toujours cette espèce d'ironie cinglante qui maquillait mal l'hostilité qu'elle gardait contre le jeune homme. Mais ce repas était agréable pour tous, pourquoi le gâcher ? Aussi préférait-elle rester à l'écart, se taire pour ne rien dire d'offensant, quitte à perdre sa place...

Zuko, qui n'était pourtant pas le roi du tact, avait remarqué ce manège. Il invitait du regard la maitre de l'eau à se joindre au groupe. Mais elle se leva d'un bond, faisant tomber Momo qui dormait sur ses genoux, et pris congé des autres

- Bonne nuit Katara ! claironna Aang derrière elle.

Aang et son éternelle joie de vivre, Aang et son incapacité à voir le mal, Aang et sa mission. Katara sourit amèrement en s'éloignant.

Le lendemain, Hakoda vint voir Katara dans sa chambre avec sa tête des « conversations père-fille ». Il s'assit sur le lit, à côté d'elle.

- Tu sais comme je suis fier de toi, commença-t-il doucement, tu es un grand maitre de l'eau et tu deviens une fille admirable, presque une femme. Ta mère serait si fière.

- Elle me manque.

- Mais tu devrais peut-être être un peu plus... un peu moins sèche avec ce pauvre Zuko.

- Quoi ? Mais je... quel est le rapport ?

- On ne remarquerait rien si tu agissais comme ça avec tout le monde mais tu sembles lui réserver ce traitement « de faveur ». Je comprends que tu lui en veuilles après tout ce qu'il vous a fait mais, pour l'équilibre de votre groupe, et pour Aang, tu devrais peut être essayer de ...

- Ça va, j'ai compris le message !

Katara quitta la pièce avec humeur et s'en alla témoigner sa sympathie à Zuko qui s'échauffait sur une terrasse. Elle s'approcha à pas de loup et l'apostropha :

- Tu vas bien ?

Surpris, le jeune homme grogna :

- Qui s'en préoccupe ?

- Moi.

- Pourquoi ?

La question prit Katara au dépourvu. Elle espérait pouvoir se contenter d'un « ça va ? ça va. » bref et sociable. Il le fait exprès ! Il prennait un malin plaisir à jouer avec ses pieds, à répondre de travers à toutes les questions. Réfrennant ses envies de meurtre, elle répondit avec plus de sincérité qu'elle ne l'aurait souhaité :

- Parce que je me préoccupe de tout le monde ici...

- Ah. Je vais bien, merci.

Il sembla réfléchir un instant avant de demander

- Et quelqu'un se préoccupe de toi ?

Katara ne savait pas si elle devait prendre mal cette remarque. Il l'embrouillait, sale petit prétentieux trop-bien-né ! Sa première réaction eut été de givrer Zuko sur place mais elle se retint, troublée. Au fond, qui s'occupait d'elle ? Ton père s'inquiète pour toi, Sokka veille sur toi, et Aang... aussi.

- J'espère, répondit-elle à mi-voix.

Katara s'apprêtait à partir, vite et loin de ce garçon exapérant qui lui mettait les nerfs en pelote avec ses airs de bon prince trop poli pour être honnête.

- Et toi, comment tu vas ? dit-il.

- P... pourquoi tu me demandes ça ?

- Je veux me préoccuper des autres, maintenant.

- Oui, tu as changé, c'est ça...

Elle ne prit pas la peine de vérifier s'il avait quelque chose à ajouter et s'enfut.

La journée fut longue et erreintante pour chacun. Ils devaient mettre au point leur plan d'attaque, sélectionner le jour J pour qu'il soit suffisament loin pour qu'Aang soit prêt et cependant distant du passage de la comète- pour éviter que ses effets n'agissent déjà sur les maitres du feu et sur le Seigneur du Feu. Sokka, Hakoda et Zuko discutaient des heures durant des possibilités, des retraites possibles, des angles d'action, des stratégies défensives et offensives.

- On pourrait juste provoquer l'éruption du volcan sur lequel le palais est construit ? On ferait d'une pierre -en fusion- deux coups !

- Ce sera juste plus infernal encore pour Aang de s'y trouver. Nous ne sommes pas si sensibles que vous à la chaleur.

- Oh et si on les encerclait- un équipe arriverait par...

- Nous n'avons plus les effectifs, Sokka. Nous n'étions déjà pas nombreux le jour du Soleil Noir, je doute qu'on réunisse une armée d'une telle ampleur d'ici là- on n'en trouvera même pas le quart !

Aang tentait d'y comprendre quoi que ce fut (hé c'était lui l'Avatar !) mais semblait s'être résigné à attendre que ce soit réglé comme du papier à musique pour qu'on lui explique. En attendant il s'entrainait avec Katara, Haru et Toph.

- Bien sur en situation tu n'auras pas à affronter de maitre de l'eau, disait Katara en lui envoyant un jet d'eau fin comme une lame, mais tu devras avoir de bons reflexes si tu veux parer les coups du Fire Lord !

- Et Azula a toujours ses agents du Dai-li, ajoutait Toph en formant un monticule s'élevant à plusieurs mètres.

- Ils sont vraiment aussi forts qu'on le dit ? demandait Haru qui faisait tournoyer un rocher autour de lui avant de le projeter vers Aang qui le fit exploser en plein vol.

- Je n'ai pas remarqué qu'ils étaient forts ! feintait Toph.

Aang ne trouvait pas beaucoup de réconfort dans l'attitude des autres en général. Soit ils minimisaient la situation, soit ils s'adressaient à lui comme à un mourant, c'était exaspérant. Seule Katara témoignait une véritable compassion et il lui en était reconnaissant.

Ce soir là, c'est épuisés qu'ils se retrouvèrent autour du feu de camp. Ils parlèrent très peu et Katara n'eut même pas la force d'être désagréable avec Zuko- pourtant ça l'aurait probablement détendue.
À la fin du repas, Aang lui demanda s'il pouvait lui parler de « quelquechosedimportant ». Katara ne voulait pas avoir cette conversation qu'elle redoutait depuis des semaines. Elle savait qu'elle n'aurait rien à dire pour la simple et bonne raison qu'elle ne savait toujours désespérément pas quoi dire. Mais elle accepta de le suivre à l'écart, sur une autre terrase, pour ne pas le decevoir devant les autres.

- Katara tu... Je... je...

- Aang, je suis très fatiguée, tu sais ; je ne suis pas sûre qu'il faille vraiment parler de ça ce soir...

- Oui mais en fait...

- Ton entraînement se passe bien. Je suis fière des progrès que tu fais. Tu vas l'avoir !

- Qui ?

- Béh, le Fire Lord.

- Merci pour ton soutiens, Katara, dit Aang.

Il hésita un instant avant de continuer à parler

- Je voulais te demander s'il serait possible qu'on travaille à la fois ma maitrise de l'eau et du feu demain... Comme je sais que tu n'aimes pas Zuko, je voulais te demander ton avis. Je comprendrais que tu ne veuilles pas. Mais je l'ai choisi comme maitre et il a vraiment prit mon apprentissage à cœur ...

- Très bien, puisque ça a l'air important pour toi. Je me rends.

Sur ce ils se souhaitèrent une bonne nuit et se quittèrent. Aang dormait à la belle étoile, près d'Appa, on sentait qu'il était dans son élément, en hauteur, sous le vent. Katara aimait entendre le bruit de la grande fontaine depuis sa chambre, ainsi elle oubliait l'altitude.

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Tiens, prends ça espèce de traitre ! Menteur, manipulateur, névrosé ! Katara lança un nouveau jet à la figure de Zuko qui l'esquiva en sautant que le côté. Il répliqua par une saccade de poings de feu que Katara fit évaporer et maitrisant la vague qu'elle avait créée comme bouclier, elle la fit s'abattre violement sur son adversaire. Il se sécha et tira sur Katara. La flamme ne la toucha pas, de justesse.

- Stop ! hurla Aang. Qu'est-ce que vous faites ? Vous deviez être à deux contre moi, vous savez, pour mes reflexes et pour que je sache me défendre, tout ça...

- Désolé, Aang.

- Oui, désolée. J'ai juste montré à Zuko à quel point ses réactions étaient lentes.

- Et j'ai montré à Katara que sa défense n'en était pas une.

- Par ailleurs, je montrais à Môsieur le Maitre ès « Allumettes et Pétards mouillés » ce que nous, les maitres de l'eau, appelons une déferlante.

- Maintenant, j'ai vu. dit Zuko, pour couper à cette surenchère puérile.

- Bon béh on va pouvoir reprendre alors, dit Aang avec un regain d'anthousiasme.

Une heure plus tard, Katara les laissait seul à seul pour aller préparer le repas. Sokka lui annonça que Hakoda et Haru pensaient partir à la recherche de quelques maitres de la Terre volontaires pour protéger ce qui restait du Royaume si Sozin décidait d'attaquer. Shit-Sang les accompagnerait, ainsi que Le Duc et Téo.

- Alors il va repartir ? Mais il vient juste d'arriver. Ne sois pas égoïste, cette mission est bien plus importante que tes caprices de gamine.

- T'en fais pas, on se retrouvera tous quand ce sera fini. Je veux dire, quand on aura gagné... la guerre...

- J'ai compris, répliqua-t-elle. Je suis un peu déçue qu'il s'en aille mais je suis une grande fille !

- Okay, moi je faisais que te prévenir. Si tu me cherches, je serai avec Suki.

À ce moment, un cri traversa le monastère se répercutant sur la roche dans un écho assourdissant, venant d'une des plateformes supérieures où Aang et Zuko se battaient. Katara bondit, se fit un pont de glace avec l'eau de la fontaine et fut sur la terrasse, entre Aang et Zuko, en une fraction de seconde. Une autre fraction de seconde plus tard, elle menaçait Zuko d'un fouet d'eau qu'elle pouvait à loisir changer en sabre acéré qui l'aurait fendu comme de la graisse de phoque. Se yeux lançaient des éclairs dont Azula eut été jalouse.
Elle se tourna vers Aang,

- Tu vas bien ?

- Moi oui, mais je crois que Zuko est touché...

Quelle méprise ! elle aurait pu le couper en morceau alors qu'il n'avait apparemment rien fait à Aang.

- Tu es sur qu'il ne t'a rien fait ?

- Certain, mais je l'ai touché, dit Aang un peu embarrassé et désolé d'avoir- encore- blessé quelqu'un avec sa maitrise du feu. Puis réalisant qu'il avait par là, en quelque sorte, dépassé son maitre, Aang devint euphorique.

- Wouah ! tu te rends compte, je l'ai touché ! C'est super !

- Oui c'est formidable !

Zuko s'était relevé, ne craignant plus d'être réduit en pâté pour élan-lion par une Katara en furie. Il jeta un œil à son bras. Il était sévèrement touché. Aang regardait la brulure sur le bras et la cicatrice sur le visage de Zuko. Il se sentit coupable.

- T'en fais pas, dit Aang, Katara va t'arranger ça. Je suis désolé, je ne voulais pas te blesser.

- Je le sais mais ce sont les risques du métier. Vas voir si tu peux t'exercer avec Toph, l'entrainement est fini pour moi aujourd'hui.

Aang s'eclipsa après avoir traditionnellement salué son professeur.

- Tu as mal ? demanda Katara, en s'approchant.

- Ça te soulagerait si c'était le cas ?

- Non, mais si tu as mal... tu as bien fait de ne pas trop le montrer à Aang, il a déjà peur de sa maitrise, malgré votre initiation chez les SunWarriors.

- Je sais... Mais je souffre le martyre alors si tu veux m'éblouir de ta maitrise, c'est le moment.

Katara fit flotter un fin filet d'eau qui, en s'enroulant autour de sa main, forma comme un gant lumineux qu'elle appliqua sur la plaie.

- Ouch ! dit Zuko qui faisait pour la première fois l'expérience de ce pouvoir particulier.

- Voilà, ça devrait suffir, dit Katara en libérant le bras de Zuko qui apparut intact. Elle se leva pour partir mais il la retint.

- Tu me hais toujours, je ne me trompe pas ? demanda-t-il, un demi ton en dessous de sa voix habituelle.

- C'est plus facile de penser que tu es l'ennemi. Tu nous as pourchassé tout autour du monde, que veux-tu que je pense ? répliqua-t-elle

- Peut-être que j'ai changé... Peut-être que nous sommes amis.

Elle le regarda comme si elle ne le reconnaissait pas.
- Les autres m'ont pardonné, pourquoi pas toi ? poursuivit-il

- Parce que je l'avais déjà fait... à Bah-Sing-Se. Et tu m'as trahie.

- Et je sais que c'est la chose la plus stupide que j'aie jamais faite ! J'ai cru que c'était le seul moyen pour que mon père m'aime. Jusqu'où irais-tu pour gagner l'amour de ton père ?

- Pitié ! grinça-t-elle d'un air méprisant.

- Oh ne parle pas comme si tu étais parfaite et que tu n'avais jamais rien fait de moche dans ta parfaite petite vie de petite maitre de l'eau ! cracha-t-il, sentant sa colère l'emporter peu à peu sur sa patience.

Elle le regarda, comme choquée. Il lui aurait donné une gifle, elle ne l'aurait pas regardé autrement. Katara se força pourtant à articuler :
- Ce n'est pas de cette façon que tu me feras changer d'avis à ton sujet.

- Aah donc tu serais d'accord d'essayer de changer d'avis... encore ?

- Pourquoi le devrais-je ?

- Parce que nous allons devoir travailler ensemble si on veut que cette guerre s'achève. Parce que Aang a besoin de nous deux. Comme une équipe.

- Bien. Mais nous ne sommes pas une équipe, nous sommes une famille.

- Tu me diras que je serai le bienvenu ?

- Ouais. Mais je garde un œil sur toi !

- Je n'espérais pas autre chose.

Le repas de ce soir là fut à la foi plus triste et plus joyeux que les autres : Hakoda et les autres devaient partir la nuit même -pour ne pas être repérés- avait ajouté Sokka. Comme à chaque fois que son père s'éloignait, Katara ressentait une sorte d'injustice mais elle n'en laissa rien paraître jusqu'à ce qu'Hakoda, Haru et les autres aient disparu à l'horizon à bord du dirigeable de l'armée de Feu.

- Il me manque déjà, soupira-t-elle en retournant s'asseoir près du feu

Pour détendre un peu l'athmosphère, Sokka entreprit de raconter leur excursion au Boiling Rock.

- Encooooore ? soupira Toph.

- Moi je ne m'en lasse pas ! fit Aang.

Un détail auquel Katara n'avait pas vraiment prêté attention jusque-là, trop heureuse de retrouver son père et Suki pour s'en occuper, attira son attention cette fois :
- Comment vous êtes-vous échappés des cabines ?

- Mai a libéré les câbles, répondit Zuko

- Qui ? Pourquoi ?

- Mai. Répéta-t-il

- Elle est l'ex-copine de Zuko ! Expliqua Sokka.

- Oh, vraiment ? C'est ... intéressant.

- On s'en est sorti mais Azula va surement se venger sur elle, précisa Suki.

- Pourquoi vous ne l'avez pas sauvée ? insista Katara.

- On aurait risqué notre propre liberté, on ne pouvait pas faire demi-tour, dit Zuko, mathématique.

- Je l'aurais fait pour quelqu'un que j'aime, répliqua-t-elle.

Il ne se défendit pas et la conversation repartit sur un autre sujet.

Plus tard, Sokka expliqua qu'il lui semblait compliqué d'attaquer de front sans une aide à l'intérieur du palais : la dernière fois, ils ignoraient où Ozai se cachait et ça avait fait échouer l'invasion. Il leur fallait trouver un allié, quel qu'il soit.
- Mais qui voudrait prendre ce risque ? soupira Toph

- Je ne veux pas envoyer quelqu'un en première ligne risquer sa vie pour moi. Je suis l'Avatar, je dois...

- Tu n'es pas seul, le coupa Zuko. Pour l'instant je ne vois pas à qui on pourrait faire appel. J'irais bien mais il est hors de question que j'y retourne après la charmante conversation que j'ai eue avec mon père le jour de mon départ. Même sans cette conversation d'ailleurs, c'est impossible.

- Tu n'as pas sympathisé avec un garde ou un conseillé ou quoi ? insista Sokka

- Il a sympathisé avec Mai... lança Toph.

- Et ta sœur, elle ne pourrais pas te faire cette faveur, pour ton anniversaire ? demanda Katara avec un sourire ironique que Zuko lui rendit avant d'expliquer :

- Elle a cru me faire un gros cadeau en prétendant que c'était moi qui avait tué l'Avatar. Je savais que tu étais en vie.

- Comment ? fit Aang.
Katara détourna le regard. Elle n'avait apparemment pas abordé les détails de leur enfermement sous Bah-Sing-Se à sa « famille ».

- Je le sentais, répondit-il alors, comme si nous étions liés.

- Encore des trucs d'Avatar, soupira Sokka.

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Le lendemain, l'entraînement repris aux aurores. Zuko voulait apprendre une nouvelle technique à Aang. Il le prévint qu'elle était difficile à maitriser, qu'il ne devait pas s'étonner de ne pas y arriver et qu'il lui faudrait probablement plusieurs semaines pour y parvenir- il s'agissait de former deux serpents de flammes formant des bras de plusieurs mètres.

- Oh oui je t'ai vu l'utiliser ! dit Aang, le regard plein de curiosité.

- Alors on va pouvoir essayer.

Ensuite, Zuko décomposa le mouvement, insista sur l'aspect compliqué- à savoir qu'il ne fallait pas projeter la flamme puisque celle-ci devait rester dans le prolongement du bras.

Tandis qu'elle procurait des soins aux pieds de Toph, Katara les surveillait d'un œil distrait. L'incident de la veille l'avait dissuadée d'intervenir.

- Tu es distraite Katara, dit la fripouille aveugle avec un air entendu

- Ça s'améliore, répondit Katara en ramenant son attention sur ce qu'elle faisait.

- Tu le regardes ?

- Je le surveille !

- Ooh non, dit Toph en tapotant du plat de sa main la pierre de la fontaine. Moi je le surveille, toi tu le regardes.

- C'est ridicule. Tu es aveugle.

- Merci de me le rappeler. Un jour je te dirai comment je m'y prends pour me rincer l'œil, Sugar Queen !

- Toph !

Les bruits de déflagration provenant de la plateforme où Aang et Zuko s'entrainaient étaient impressionnants. Sokka osa s'approcher mais revint aussi vite en sentant le brûlé.

Peu de temps plus tard, Aang hurlait. De joie.
- Katara ! Katara ! Regarde ce que Zuko m'a appris ! disait-il en faisant la
démonstration de sa maitrise : deux longs serpents flamboyants ondulaient sagement au bout de ses bras et il les commandait- à gauche, à droite, il les étirait à l'infini et les ramenait à lui comme des ressorts.

- Bravo ! s'écria Katara. C'est vraiment impressionnant, tu as mis plusieurs semaines à maitriser la même technique avec l'eau ! Quand je pense que tu as commencé seulement ce matin...

- Le Seigneur du feu n'a qu'à bien se tenir, enchérit Sokka.

- Merci les amis, rougit Aang.

Suki et Toph aussi commentèrent la prouesse technique.
- On reprend ! grogna Zuko.

- Oh oui ! fit Aang, apprends-moi encore une technique, j'ai une forme d'enfer aujourd'hui, je me sens capable de tout faire !

- Bien. Passons à cette autre forme... elle est compliquée aussi mais...

- Mais tu es un formidable professeur alors ça devrait aller.

- Mouais...

Et Zuko entreprit de lui enseigner comment un rapide jet d'étincelles pouvait blesser ou aveugler un adversaire.

- La principale difficulté ici est dans la précision du mouvement.

Aang maitrisa cette technique dans la demi heure qui suivit.
- C'est formidable ! Apprends-moi encore un mouvement !

- Non, ça suffira pour aujourd'hui ! répliqua sèchement le maitre du feu. Tu vas puiser dans tes réserves et tu as encore des trucs d'Avatar à faire cet après-midi !
Sur ces mots, il quitta la plateforme et disparu dans les couloirs du monastère.

Aang descendit rejoindre Katara et les autres dans une des grandes salles ouvertes décorées de fresques représentant la vie pacifique des moines.
Tous parurent intrigué de le voir. Il s'assit et se mit à gratter nerveusement la petite tête de Momo qui lui lançait le même regard interrogateur que les autres et il expliqua que sa séance d'entrainement était terminée.

- Comment ? Mais vous deviez vous entrainer jusqu'à midi ! dit Sokka en regardant
l'heure sur la montre solaire que le mécanicien avait fabriquée.

- Je sais mais il ne veut pas que je m'épuise, soupira Aang.

- Mais tu ne feras pas de progrès si tu ne te dépasses pas ! grogna Toph.

- Je vais régler ça ! dit Katara en se levant, poings et dents serrés.

Elle s'enfonça dans l'ombre et longea le couloir qui menait aux chambres. Elle trouva Zuko assis sur un lit, la tête dans les mains. Elle resta à l'entrée, attendant qu'il remarque sa présence. Il exagérait vraiment, qu'est-ce que c'était que ce cirque ? Ne voulait-il pas voir Aang progresser ? Comme il semblait toujours l'ignorer, elle pénétra dans la chambre et croisa les bras sur sa poitrine, menaçante.

- Je peux savoir à quoi tu joues ?

Il leva vers elle une mine renfrognée.
- On a travaillé toute la matinée. Il n'y a pas que la maitrise du feu dans la vie !

- Non, il y a aussi cette satanée guerre qui ne s'achèvera pas tant qu'Aang n'aura pas vaincu ton cher père qui, si je ne m'abuse, est un maitre du feu !

- Hé bien j'ai décidé que ça suffirait pour aujourd'hui ! Assez ! Je ne me mêle pas de tes cours, ne te mêle pas des miens ! s'emporta-t-il.

Elle voulu grogner de rage et sortir en tapant des pieds mais ça lui parut une réaction aussi immature que celle de Zuko et elle avait la vague prétention de valoir mieux que lui.
- Pourquoi tu as interrompu l'entrainement de Aang ce matin ?

- Tu veux le savoir ?

Elle lui lança un regard qui signifiait « si je te le demande ». Il soupira et regarda fixement les craquelures du pavage de la chambre.
- Je lui ai déjà appris tout ce que je savais, répondit-il enfin, ou presque.

Les vannes étaient ouvertes, il devait expliquer, dire ce qui le tracassait depuis plusieurs jours déjà.
- J'ai mis des années pour atteindre la maitrise que j'ai aujourd'hui- techniquement je veux dire. Des années d'entrainement, des heures à écouter mon oncle ressasser les mêmes conseils que je ne voulais pas suivre, des journées entières à respirer, à me concentrer pour être plus précis, plus vif, plus efficace. Et en moins de trois semaines, ce môme a fait le tour de tout ce que je sais.

Il reposa sa tête dans ses mains « Je suis un professeur pitoyable ».

- Je ne trouve pas, dit Katara en s'asseyant à côté de lui. Je... je comprends ce que tu ressens pour avoir moi aussi enseigné à Aang. Je lui ai montré les rudiments de maitrise de l'eau que j'avais mis au point, n'ayant pas eu de professeur au Pôle sud. J'avais passé des mois à essayer de maitriser cet élément, je sentais que j'en avais le pouvoir mais il me résistait. Et Aang m'a rattrapée en moins d'un quart d'heure de cours.

Il s'était complètement redressé. Elle comprenait ce qu'il ressentait, elle avait fait face au même problème et l'avait surmonté. Elle lui tapota maldroitement l'épaule un instant puis, ramenant sa main sur son genou :
- Ne pense pas que tu es un mauvais professeur et un mauvais maitre du feu parce qu'Aang maitrise plus vite et plus facilement... « Il est l'Avatar. » ajouta-t-elle dans
une parfaite imitation de l'expression de Sokka. Il sourit.

- Je sais... C'est un gamin doué.

- Et tu es un très puissant maitre du feu, dit-elle avec assurance.

- Merci Katara.

Elle n'avait plus rien à dire mais elle n'eut pas envie de se relever. Un peu de silence. C'était bien. Ils semblaient tous deux passionnés pas les détails de la décoration -sommaire- des nomades de l'air.

- C'est pour ça que tu avais volé ce manuscrit aux pirates ? s'exclama Zuko après quelques instants, oubliant probablement quels autres souvenirs il ferait ressurgir en faisant référence à cet évènement.

- Oui, c'est pour ça. Et tu m'a attachée à un arbre, tu te souviens de ça ?

- Oh ! dit-il, apparement désarçonné. Oui, je ... je suis désolé.
Le silence s'installa de nouveau, plus gênant cette fois.

- Hem, tu sais, la plupart du temps je vous retrouvais complètement par hazard.

- Quelle chance. fit-elle en levant les yeux.

- Je sais pas si c'est une chance, en tout cas le sort nous a réuni plus d'un fois à notre insu à tous.

- Tu nous suivais.

- Cette fois-là je vous avais complètement perdus, je pensais revenir en arrière et essayer de retrouver votre trace puis mon oncle a égaré sa tuile de...

- Quoi ?

- Sa tuile de Lotus ! Il se leva d'un bond et la tira par le poignet à sa suite. Il était comme électrisé. « Sa tuile de Lotus ! »

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Zuko expliqua à Sokka et aux autres comment son oncle avait fait appel au Clan du Lotus Blanc pour se procurer un sauf-conduit pour entrer à Bah-Sing-Se. Cette société avait ses codes mais c'étaient des alliés surs. Il fallait seulement parvenir à les contacter.

- Ah si seulement j'avais un jeu de tuiles de Pai Cho ! râla Zuko.

- J'en ai une, dit Sokka, sortant de sa tunique la tuile offerte par son maitre épéiste. Je me suis toujours demandé à quoi ça pourrait bien me servir...

Ils discutèrent longtemps de cette possibilité et convinrent qu'il fallait qu'ils sortent de leur retraite et regagner un village de la Nation du Feu où ils pourraient trouver un salon de thé et une table de jeu.
Le manque de mouvement commençait à peser sur leur moral à tous. C'est donc dans un esprit plus positif que jamais que le « Gaang » prépara et entama cette nouvelle mission.