Cette histoire s'inspire un peu du chapitre "Couteau au Masculin" issus du manga "37°C Kiss" de FUJIWARA Yoshiko (pas encore sorti en France)
Je cherchais un bon départ à mon histoire et ce petit manga m'a donné le coup de pouce dont j'avais besoin.
Je ne sais pas combien de chapitre contiendra cette histoire, mais je ne pense pas excéder de 3


« Il faut qu'on déménage, Mione !! »

« Ron ! Enfin ! Quelle idée ! Juste pour une petite affaire… »

« Une petite affaire ? Non mais, tu as vu ?!! Tu… Tu as vu ?!!! Mione !! Je refuse de rester ici un jour de plus !! »

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Rose leva la tête de son livre et se dirigea vers la porte qu'elle claqua brutalement. Comment étudier tranquillement lorsqu'il y a de telles disputes ? Ses parents se disputaient souvent, mais juste des chamailleries, c'était devenue une habitude pour elle… Sauf quand il s'agissait de se concentrer pour réviser ses cours, surtout quand on a 15 ans et que l'on veut tout faire pour s'assurer un avenir convenable grâce à ses études.

Il faisait une chaleur presque étouffante en cette après-midi d'été et elle jugea d'opter pour un débardeur plus fin plutôt que la chemise stricte qu'elle aimait porter. Le temps de la déboutonner, elle entendit des miaulements insistant par la fenêtre.

« Pattenrond ? Gros patapouf, combien de fois devrais-je te dire qu'on ne monte pas dans un arbre si on ne sait pas comment on en desc… »

Alors qu'elle se penchait par la fenêtre, elle croisa le regard clair d'un jeune homme. Ses cheveux aussi clairs que le soleil, il tenait le chat entre ses bras. Pattenrond tentait de se débattre, plus par agacement que par étouffement. La lumière aveuglante du soleil donna le tournis à Rose qui réussit tout de même à réunir ses dernières idées. Elle referma vivement sa chemise, les joues rouges, sans quitter le garçon du regard. Ce dernier tendit lentement Pattenrond, délicatement, pour ne pas le blesser et elle l'attrapa avant de le serrer contre elle. Le visage de ce garçon lui rappelait quelqu'un mais elle n'arrivait pas à le remettre…

« Fais attention à ton chat, il a l'air aussi bête que toi, mocheté ! »

Il sauta de la branche et atterrit non sans mal dans le jardin d'à côté, avant de lui tirer la langue et de s'éloigner en ricanant.

« C'était qui celui-là ? »

Elle l'avait déjà vu quelque part mais impossible de se souvenir d'où… Un instant elle avait cru voir un ange sauver son chat… Il était en fait un petit démon venu se moquer d'elle.

Elle termina de se changer sous le regard réprobateur de Pattenrond puis elle descendit au rez-de-chaussée. Son père semblait s'être calmé, ou plutôt avait crié défaite puisqu'il se tenait enfoui dans son fauteuil, les mains au fond de ses poches, les sourcils froncés et une moue boudeuse. Hermione semblait resplendissante, victorieuse et fière. Elle aperçut sa fille qui les regardait, blasée :

« Y a un pervers dans le jardin d'à côté… »

« Pardon ? »

Hermione avait relevé un sourcil, interloquée.

« Il est venu me mater à la fenêtre… »

« QUOI ?!! »

Ron s'était relevé, la baguette en l'air, prêt à tuer quiconque toucherait à un cheveu de sa fille.

« Je te l'avais dit que ça nous amènerait que des ennuis !! Ils n'ont pas une bonne réputation !! »

Rose ne regardait même plus la scène qui se déroulait dans le salon, elle alla simplement à la cuisine chercher un rafraîchissement.

« Ron ! Calme-toi ! Je discuterais avec lui si tu veux, mais pas de sortilèges, compris ?!! »

« Je ne veux pas rester une seconde de plus avec ces voisins !! »

« Drago a su se racheter depuis la dernière guerre, Ron ! »

« Un Malefoy reste un Malefoy. »

La jeune fille tourna vivement la tête vers ses parents, lâchant Pattenrond qui souffla.

« Malefoy ? C'était Scorpius ?!! »

Elle resta surprise : elle ne l'avait pas reconnu. En vérité, elle préférait l'ignorer puisqu'il était toujours entouré de groupies toutes aussi sottes les unes que les autres. Mais sur le coup, elle ne l'avait réellement pas reconnu.

On sonna à la porte et Ron blêmit.

« Non ! S'ils espèrent en plus qu'on va leur souhaiter la bienvenue !! Pas question !! »

« RON ! Oh !! Tête de mule !! »

Hermione alla ouvrir et se retrouva nez à nez avec Drago qui lui sourit, toujours l'allure fière.

« Granger. Si je m'y attendais… »

« Malefoy. Qu'est-ce qui t'amène par ici ? Tu déménages ? »

« Et bien, nous sommes venu nous détendre durant l'été. Astoria avait envie de changer un peu d'air alors nous avons loué cette maison à côté… »

« Bienvenue ! Bienvenus voisins !! »

Ron arriva d'un coup, tout sourire : s'il était question que de deux petits mois de vacances, cela était largement plus agréable qu'une vie entière. Deux mois à les supporter, lui et sa famille de fouine, ce ne devait pas être si difficile !

Hermione et Drago le fixèrent tout deux, surpris avant de revenir à leur discussion.

« J'espère juste qu'il n'y aura pas trop d'anicroche. Astoria a besoin de repos et Scorpius a besoin de se défouler un peu… Je pense qu'ils auront leur compte ici… C'est un ami à mon père qui nous a offert de loger dans un de ses manoirs… »

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La discussion se termina assez vite et lorsque Hermione referma la porte, Ron sauta sur place.

« Ils ne s'installent pas ici !!! Ils ne s'installent pas ici !! »

Hugo entra à son tour dans la pièce en se frottant les yeux. La chaleur avait eu raison de lui et il s'était endormi à l'étage sans que la dispute de ses parents ne le réveille.

« Qu'est-ce qu'il se passe ici ? »

Ron lui frotta gentiment la tête, souriant.

« On a des nouveaux voisins. »

« HEIN ?!! C'est vrai ?!! C'est qui ?!! »

Il se précipita à la fenêtre, espérant trouver des personnes étranges et amusantes. Ron l'accompagna, gardant toujours son sourire.

« Les Malefoy. »

« HEIN ?!! Oh… Pff… C'est nul… »

Il retourna à l'étage, déçu, bousculant au passage sa sœur qui lui lança un regard sévère. Ron s'approcha cette fois de sa fille.

« Et n'oublie pas, il n'est pas de bonne fréquentation. »

« Qui ça « il » ? Le père ou le fils ? »

« Les deux… Mais méfie-toi surtout du fils, ma fille… Méfie-toi même de tous les garçons et… »

« RON ! »

Hermione se tenait derrière lui, les bras croisés, l'air menaçant.

« Arrête de mettre des idées stupides dans la tête de MA fille ! »

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Rose se tenait sur son lit, Pattenrond entre les bras. Scorpius avait changé, physiquement en tout cas… Mais peut être aussi qu'elle avait mal vu. Néanmoins il était toujours aussi stupide. Il n'était pas vraiment de bonne fréquentation, soit jouant les playboys, soit bagarreur. Il ne l'impressionnait pas, ni ne l'intéressait, mais elle ne l'appréciait pas vraiment, et s'ils devaient se croiser durant l'été, elle n'hésiterait pas à lui lancer un Chauve-Furie comme lui avait si bien enseigné sa tante. Après tout, s'il l'ennuyait, elle avait tous les droits pour se défendre, non ?

« Hey, la moche ! »

Elle se redressa vivement avant de tourner la tête vers la fenêtre, furieuse. Il se tenait dans l'encadrement des rideaux, la mine fière comme à son habitude.

« Tu t'introduis chez les gens maintenant ? »

« Je m'ennuyais… »

« Et qui te permets de venir dans MA chambre !! »

Elle s'était levée et lui tambourinait le torse de ses petits poings, en colère. Il l'ignora, jetant un œil autour de lui.

« Aussi moche que toi cette chambre… Tu as fini les devoirs de Botanique ? »

« Hein ? »

Elle s'était arrêtée net, le fixant l'air ahurit.

« Les devoirs de Botanique, ce que Londubat nous a demandé de faire. »

« Tu crois que je vais te les donner ?! Sors d'ici immédiatement ! »

Il avança, l'ignorant de encore une fois et jeta de nouveau des regards autour. Déjà qu'elle était en colère, elle se sentit encore plus furieuse. Mais sa fureur se calma soudainement, remplacée par un teint blême lorsqu'il attrapa la baguette de la jeune fille, l'agitant devant lui, un sourire victorieux.

« Qu'est-ce que tu comptes faire avec ma baguette ? Tu t'introduis chez moi et en plus tu me voles mes affaires ?! »

« Allez, arrête de faire ta tête de mule. Où ranges-tu tes devoirs ? Ne m'obliges pas à chercher, je n'ai aucune envie de tomber nez à nez avec tes culottes ridicules et autres affaires personnelles dégoûtantes. »

Ses parents étaient au rez-de-chaussée et son petit frère dans la pièce d'à côté, endormis. Si elle criait, Scorpius aurait vite fait de lui lancer un sort pour la bloquer ou se protéger…

« Pff… En plus d'être moche, tu es ennuyeuse… »

Il repassa devant elle et enjamba la fenêtre, la baguette entre les dents. Elle se retourna, paniquée.

« HEY !! »

« A plus tard peut être !... Et tu devrais fermer la fenêtre, va savoir quel pervers essaierait d'entrer ici la nuit… »

« IL N'Y A QU'UN PERVERS ICI !!!... Attends !!! »

Il avait de nouveau sauté, rejoignant le jardin d'à côté. Elle se précipita dehors, paniqué et il la salua, tenant toujours sa baguette.

« Je te la rendrais quand tu seras un peu plus coopérative. »

« ABRUTI !!! »

Elle claqua violement la vitre, manquant de la briser et elle se retourna pour aller tout rapporter à son père… Mais était-ce une bonne idée ? Grand-mère Molly lui avait souvent parlé de la famille Malefoy, comme quoi il valait mieux ne pas se les mettre à dos. Elle était une grande fille, elle pouvait tout autant la récupérer elle-même après tout, même sans baguette, à moins que…

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« Pssst… Hugo ? »

« Mgnnn… »

Le doigt enfoncé dans la joue de son petit frère, elle tentait de le réveiller doucement. En temps normal, ils se disputaient souvent… elle savait qu'il était d'humeur encore plus irascible lorsqu'on le sortait de son sommeil.

« Hu-go ? »

« Gnn… Quoi ? »

« Tu me prêtes ta baguette ? »

« Pourkwafèr ? »

« Pose pas de question, c'est pour un devoir. »

Il se retourna brutalement contre le mur, agacé : sa sœur et sa maladie des devoirs !

« Fécketuveuxlèssmwadormir. »

Elle sourit et lui caressa gentiment les cheveux avant d'attraper la baguette sur la table de chevet. Elle l'agita un peu mais elle n'émit qu'un tout petit grésillement argenté. Ce n'était sûrement pas assez, mais elle arriverait peut être à lui lancer un sort de Crache-limasse avec ça.

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Lorsqu'elle regagna sa chambre, elle sursauta en voyant un tas de feuille dans les airs, comme arrêtée par le temps. Pattenrond, même vieux, n'hésita pas à essayer d'en attraper une pour se divertir.

« Qu'est-ce que c'est ?... »

Elle tourna la tête et aperçut sa baguette sur un petit bout de parchemin : « Merci pour les cours, la moche. Je te les ramènerai plus tard. »

La colère monta de nouveau en elle et elle serra le poing en grinçant des dents. Décidément, Scorpius n'était qu'un abruti !

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Elle passa la nuit, le nez fourré dans ses livres, et au petit matin, elle sourit, victorieuse.

« Je vais y arriver ! »

Elle se leva, ouvrit la fenêtre et les volets et exécuta un demi-cercle dans les airs avec sa baguette avant de la pointer directement sur l'ouverture.

« Stopnet ! »

Une petite étincelle s'échappa de la vitre et elle sourit : le sort avait visiblement fonctionné et Scorpius allait certainement se faire prendre au piège.

Un large sourire diabolique se dessina sur les lèvres de la jeune fille qui descendit doucement à la cuisine pour ne réveiller personne et fila au frigo pour attraper une part de gâteau. C'était peut-être stupide, mais ça valait le coup d'essayer, juste pour en rire ! Elle remonta aussi silencieusement et installa l'assiette sur un tabouret, bien en vue avant de retourner au lit, s'accordant une sieste matinale.

Quatre heures plus tard, elle se réveilla en sursaut, attirée par le bruit. Elle tourna la tête et trouva un Scorpius paralysé à la fenêtre, le bras tendu en avant en direction du gâteau.

Elle s'étira, se frotta les yeux et sortie du lit en sautillant vers lui. Elle agita sa baguette au niveau du visage du garçon et il reprit ses esprits, le corps toujours figé.

« Qu'est-ce que tu m'as fait ?!! Libère-moi !! »

« Oh non, ce serait trop bête de ma part de ne pas en profiter, hmm ? »

Elle attrapa le gâteau et s'installa juste devant son nez, engouffrant une bonne partie de la part devant lui.

« Dommage que tu n'ais pas réussit à l'attraper. Grand-mère Molly ne loupe jamais ses gâteaux… Hmm ! Un délice, tu en veux ? »

Elle trempa son doigt dans la génoise et la tendit vers lui avant de l'écraser sur le bout de son nez.

« HEY ! »

« Hahaha ! Tu as l'air très fin comme ça ! Mais ça me donne une idée ! »

Scorpius écarquilla les yeux : il sentait qu'il allait être puni, et il l'avait bien cherché !

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« Rose ? Tu l'as mise où ma baguette ?... »

Hugo entra dans la chambre et stoppa net devant la scène qui s'offrait à lui. Rose s'était retournée vers lui, un rouge à lèvre à la main : face à elle, un Scorpius horriblement maquillé flottait dans les airs. Ce dernier semblait furieux mais son teint devint livide lorsqu'il croisa le regard du petit frère qui éclata de rire.

« Mon père le saura !! Et vous allez voir !! »

« Hugo, tu veux venir jouer avec moi ? »

« Hmm… Je serais bien tenter mais Grand-mère Molly m'attend aujourd'hui… Enfin, je peux bien avoir un petit peu de retard ! »

Il attrapa des rubans que sa sœur avait soigneusement rangés sur sa commode et s'approcha de Scorpius, un large sourire aux lèvres.

« DEGAGE MINUS !! NE ME TOUCHE PAS !!! QUAND LE SORT SERA LEVE, VOUS AVEZ TOUT INTERET À COURIR TRES VITE !!! SINON JE VOUS ASSURE QUE JE VOUS TUERAIS DE MES PROPRES MAINS !!! »

« Tu as de très bons goût, petit frère ! Il est adorable avec ces couettes ! »

Il ricana avant de quitter la chambre en sautillant joyeusement, entamant un petit air de son invention :

« Scorpius est une fill-euh !! Scorpius est une fill-euh !! »

Il claqua la porte derrière lui et Rose se tourna de nouveau vers le garçon, la mine fière.

« Est-ce que ça te servira de leçon ? »

« Je vais te tuer !! »

« Je pense que non, je vais donc continuer… Sauf si tu t'excuses. »

« JAMAIS !! »

« Alors, tant pis… »

« JE LE DIRAIS À MON PERE ! »

« Non, tu ne le feras pas. Tu ne t'es jamais servi de ton nom face aux autres et tu n'as jamais menacé qui que ce soit en disant que ta famille interviendrait ! »

Le blondinet la fixa, choqué. Elle avait raison : il n'était pas en très bon terme avec son père et le nom de Malefoy lui faisait presque honte, même s'ils s'étaient rachetés depuis la Grande Guerre…

Elle se figea un instant à son tour, remarquant l'air perdu du garçon : avait-elle visé juste ? Elle se releva, gênée de le dévisager ainsi et il la suivit du regard.

« Où tu vas ? »

« J'en ai marre de jouer à ça, ce n'est plus drôle maintenant… »

« Désensorcelle-moi !! »

« Que me donnes-tu en échange ? »

« Je te rends tes devoirs. »

« Pas suffisant. »

Il eu un petit ricanement qui la surpris et il releva les yeux vers elle.

« J'accepterais de t'embrasser. »

Elle rougit brutalement avant de froncer les sourcils, passant de la gêne à la colère.

« Je ne vois pas en quoi cela m'intéresserait. »

« On sait tous que tu n'es jamais sortie avec un garçon et que tu n'as jamais embrassé personne. »

« Qu'est-ce qui te fais dire ça ? »

« Ton aspect « sainte nitouche » je dirais… Et puis les rumeurs qui courent sur toi à l'école. »

« Des rumeurs ?!! Quelles rumeurs ? »

Derrière l'affreux maquillage qu'elle lui avait fait, il eut un large sourire malveillant.

« Tu aimerais savoir, hein ? Et bien, il paraîtrait que tu t'intéresses plus aux livres qu'aux garçons, et que tu en as repoussé plus d'un. »

« Je suis étudiante, je n'ai pas le temps pour ces frivolités, pas comme toi ! »

« Moi je m'amuse. »

« Et profiter autant, tu crois que ça fait de toi une bonne personne ? »

« Les filles aiment bien. »

Elle souffla et agita sa baguette pour le nettoyer du maquillage et des couettes qu'il portait.

« Qui aimerait un garçon dans ton genre qui change de petite amie chaque semaine par pur caprice ?! Elles aiment le nom que tu portes ! »

Il écarquilla les yeux avant de froncer brutalement les sourcils, les dents serrées.

« Répètes un peu ! »

« Tu ne les intéresses que parce que tu leur fais peur !! Si elles refusaient, elles ont peur que tu appelles ta famille pour régler leur compte… Et si ce n'est pas leur inquiétude, elles espèrent juste devenir célèbres et redoutées ! Qu'est-ce que tu croyais, il y a aussi beaucoup de chose qui se disent sur toi, Malefoy ! »

« NE M'APPELLE PAS COMME CA !!! »

Elle se pétrifia alors que le sort semblait se dissiper lentement. Il était fou furieux et lorsqu'il reprit enfin toutes les fonctions de son corps, il lui fonça dessus, la plaquant contre le mur, une main de chaque côté, nez à nez.

« Ne m'appelle jamais par mon nom ! »

Son regard clair était devenu bien trop sombre à son goût et elle hésita à hurler pour appeler à l'aide, mais l'aura menaçante qui émanait du garçon lui avait fait perdre tout ses moyens et ses jambes tremblaient, manquant de la faire tomber.

Il remarqua qu'elle avait perdu toute assurance et il baissa la tête, honteux de lui. Il se détourna finalement et ressortit par la fenêtre, sans la regarder.

Elle avait eu réellement peur : elle le connaissait bagarreur, mais pas aussi effrayant, et l'espace d'un instant, elle avait réellement cru qu'il allait la tuer.

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Trois jours étaient passés sans que Scorpius ne remette les pieds dans la chambre de Rose. Hugo avait juré de garder le secret de leur petit jeu et ne cessait de guetter s'il revenait, histoire de pouvoir un peu plus en profiter.

La jeune fille était à son bureau, terminant ses derniers devoirs. Elle referma son livre et s'étira en soupirant.

« Fini !! »

Elle se laissa aller mollement sur sa chaise, la tête vers le plafond.

« Je devrais peut-être sortir un peu… »

Ses yeux se levèrent jusqu'à la fenêtre et elle se redressa finalement, pensive. Elle n'avait fait que répéter ce qu'on racontait sur lui… Ne le savait-il réellement pas au point de se mettre dans une telle colère ?

Elle secoua la tête : cela ne la regardait pas et au moins elle pouvait être tranquille sans craindre l'arrivée de ce pervers.

Elle décida de sortir un peu, prendre l'air, mais ses pas s'arrêtèrent dans les escaliers : sa mère était en grande conversation avec Drago.

« Tu sais, ils sont tous un peu rebelles à leur âge, c'est normal. »

« J'ai vraiment l'impression qu'il me déteste. C'est assez perturbant car j'essaie de tout faire pour qu'il soit satisfait. Même ces vacances ici, c'est lui qui a insisté alors je l'ai fait en espérant qu'il me pardonne… »

« Si tu le gâtes trop, il en profitera après. Tu devrais apprendre à être un peu plus sévère. »

« Ça ne marche pas non plus, j'ai tout essayé je te dis, il n'en fait qu'à sa tête… Il ne me pardonnera jamais. »

Hermione s'était levée et avait posé sa main sur l'épaule de l'homme aux cheveux clairs, la mine compatissante.

« Tu as fait des bêtises par le passé, mais tu les as faites par crainte d'être tué. J'aurais sûrement fait pareil si mes parents m'avaient aussi poussé à les suivre… »

« Tes parents sont moldus, Granger. »

Hermione sourit intérieurement : c'était bien la première fois qu'elle entendait le mot « moldus » sortir de la bouche de Drago, lui si attaché à l'expression « Sang-de-Bourbe » dans leur jeunesse.

« On fait tous des erreurs et tu as su te racheter depuis. »

« Pas aux yeux de mon fils. »

Elle soupira devant l'air désespéré de son ancien ennemi.

« Je ne vois pas quoi te conseiller d'autre alors… »

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Toute la famille semblait souffrir de ce nom et cela fit frissonner Rose. Heureusement que sa famille avait su rester sur le bon chemin…

Elle sortit par la porte de derrière, préférant éviter de les surprendre et elle descendit derrière un petit talus avant de se retrouver au bord d'une rivière.

Elle aimait bien cet endroit où elle se détendait entre deux révisions. Elle s'installa sur un rocher et déchaussa ses sandales avant de plonger ses pieds dans l'eau fraîche. Elle frissonna légèrement puis se coucha totalement sur le rocher (répétition : bloc, caillou…), profitant du soleil. Elle allait s'endormir lorsqu'elle entendit des voix plus loin. Elle se redressa, tendant l'oreille, intriguée, ne percevant que quelques mots.

« Frimer… Tu vas voir… Regretter… Fois… »

Un éclair vola à travers les arbres et elle s'échappa en courant en direction de sa maison : elle n'avait pas pris sa baguette et si elle essayait d'intervenir, elle risquait elle-même de se faire attaquer.

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Les pas se rapprochèrent du rocher et deux sorciers adultes arrivèrent en poussant violement un garçon salement amoché et à la tignasse blonde, presque blanche : Scorpius

« Alors, hein ? On ne dit plus rien maintenant ? Ahahah !! Et tu viens chercher la bagarre avec n'importe qui, comme ça ? Sans raison ? Tu dois vraiment être un pauvre abruti, surtout pour sortir sans baguette. »

Scorpius tomba en arrière et releva la tête vers eux, souriant d'un air mauvais.

« Je m'ennuyais alors je suis venu vous embêter… Je pense que j'ai trouvé de quoi m'amuser aujourd'hui… Quatre jours que je me faisais chier, heureusement que je suis tombé sur deux pauvres types comme vous. »

Celui qui avait parlé tout le long releva vivement sa baguette et le deuxième qui semblait plus en retrait, posa sa main sur son épaule, l'invitant à arrêter son geste.

« Je crois qu'on l'a assez amoché… Viens, ce n'est qu'un gosse… »

Il s'éloigna en premier et l'autre baissa sa baguette, fulminant de rage. Il se retourna pour partir et fit demi-tour au dernier moment pour lui assener un coup de pied au visage, le faisant tomber en arrière.

Les deux jeunes adultes s'éloignèrent et Scorpius resta là, le visage contusionné, baignant dans l'eau fraîche, le regard fixant les nuages. Le froid atténuait sa douleur et il tourna la tête vers le rocher, apercevant une paire de sandale. Il se releva difficilement, titubant légèrement et alla les ramasser…

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« Ah !! Qu'est-ce que je dois faire ?!! »

Baguette en main, Rose courait dans tout les sens dans sa chambre. La maison était vide et personne n'aurait pu aller vérifier pour elle ce qu'il se passait. Elle était terrorisée à l'idée de se mêler à une bagarre. Elle allait sortir lorsqu'elle entendit Pattenrond gronder avant de s'échapper par les escaliers. Elle se retourna et fit face à Scorpius qui la fixait, les sandales à la main. Son visage était plein de bleus et de plaies saignantes, mais il gardait une allure fière en agitant les petites chaussures.

« C'est à toi, non ? »

Elle baissa les yeux sur ses pieds nus : dans la panique, elle n'avait même pas remarqué qu'elle était partie sans ses chaussures. Ses yeux se posèrent sur Scorpius qui entra dans sa chambre en lui tendant les sandales qu'elle attrapa délicatement…

Avant de rattraper Scorpius qui tomba sur elle. Elle tenta de le maintenir du mieux qu'elle put mais il était bien plus lourd et elle fut emportée par son poids.

« Scor… Scorpius !! »

« Deux minutes… s'il te plait… J'ai vraiment… mal… »

Elle frissonna alors qu'il parlait dans son cou et rougit vivement en prenant conscience de la situation. Elle se reprit vite et s'agita un peu plus.

« Il faut te soigner ! »

« Ça va passer, laisse moi juste, deux petites minutes… Ici… »

Elle hésitait : est-ce qu'il profitait d'elle ?! Elle attrapa vivement sa baguette et lança un Wingardium Leviosa qui le fit léviter.

« Hey ! »

Elle se releva et l'emmena jusqu'à son lit où elle le laissa tomber avant de lui enlever ses chaussures et de quitter la pièce. Elle revint quelques secondes plus tard, une petite fiole à la main.

« Maman a préparé ça. Trois gouttes et tes plaies vont se régénérer. C'est pas très bon, mais c'est mieux que rien. »

Il sourit et ouvrit docilement la bouche alors qu'elle agitait la pipette au-dessus de lui. L'effet fut presque instantané et il poussa un grognement lorsque sa peau le picota à chaque blessure. Elle avait repris ses distances et se tenait à l'autre bout de la pièce alors qu'il se levait doucement du lit, titubant encore un peu.

« C'est… efficace. »

Il épousseta ses vêtements encore humides et releva les yeux vers elle. Elle semblait méfiante et limité apeurée.

« Quoi ? »

« Tu as vraiment besoin de te battre continuellement comme ça ? Ça te plait cette attitude de mauvais garçon. »

« J'ai pas besoin de me faire sermonner par toi, tu sais, j'ai mieux à faire. »

« Comme te mêler à une bagarre… Et sans baguette en plus !! »

« J'avais besoin de me défouler, et alors ? »

« Je comprends pourquoi on m'a mis en garde contre toi, tu es dangereux ! »

Il releva ses yeux bleus clairs vers elle et fronça les sourcils.

« Dangereux ? »

« Effrayant même ! »

Elle avait beau crier, elle semblait perdre son assurance et sentit son corps trembler de nouveau devant l'aura du garçon. Il se rapprocha d'elle et elle pointa sa baguette contre son torse.

« Tu vas m'attaquer ? »

« Si tu tentes quoi que ce soit, oui. »

« Tu as si peur de moi ? »

« Je ne sais pas à quoi tu penses, tes réactions sont soudaines et tu es effrayants. »

Elle ne comprit pas ce qu'il se passa lorsque sa baguette vola dans les airs. Deux bras l'enlacèrent et elle frissonna en se sentant happer contre lui. Il était plus grand et semblait plus musclé qu'elle, pourtant il était devenu doux tout à coup.

« Je ne veux pas que tu me regardes comme ça… Avec méfiance, dédain et peur… ça m'est égal que les autres me regardent comme ça mais pas toi… S'il te plait… »

Elle ne savait comment réagir, surprise de sa réaction, avant de le repousser brutalement.

« Non ! »

Il la fixa, surpris et elle fit tout pour éviter son regard.

« C'est le discours que tu réserves à toutes celles que tu espères faire tienne ?! Toutes les filles qui sont à tes pieds ne te suffisent plus, il faut que tu cherches un challenge ? Oh, bien sûr ! Pourquoi pas la petite Miss-Je-Passe-Ma-Vie-A-Etudier qui n'a jamais embrassé personne ? C'est un bon challenge ça ! N'est-ce pas ? »

Elle n'arrivait toujours pas à le fixer droit dans les yeux, mais elle se figea lorsqu'il ricana.

« Ahahah… Tu te donnes trop d'importance… Un challenge ? C'est ça ?! Ne me fais pas rire… Je m'ennuis dans ce trou, et tu es la seule fille que j'ai croisé. Je n'avais rien d'autres à me mettre sous la dent, alors pourquoi pas ? »

Elle sursauta et le fixa droit dans les yeux.

« Te… Te mettre sous la dent ? »

« Te croquer… »

Il s'avança vers elle et la plaqua contre le mur, attrapant ses poignets pour l'empêcher de bouger.

« Hein ?! »

« Te… Dévorer… »

« HEIN ?!! »

Elle ferma vivement les yeux et la dernière chose qu'elle sentit fut des lèvres douces contre les siennes. Un baiser doux et délicat. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, il n'était déjà plus là et ses jambes lâchèrent sous les tremblements.

C'était son premier baiser, et il lui avait volé… C'était pourtant tendre…

Elle porta machinalement une main à ses lèvres avant de rougir violement.

« JE VAIS L'AVADAKEDAVERISER !!! »