Fais de moi un Serpentard

Auteur : Schmarties

Genre : Comedy/Romance

Couple : Draco Malfoy/Harry Potter (What a surprise!)

Disclaimer : Madame Rowling est toujours l'auteur et possesseur de Harry Potter, tout ça blabla... Et j'ai pas d'argent sur ça et c'est bien triste que Draco soit pas à moi mais je doute fortement qu'elle me les offre un jour. C'est bon ? I solemnly swear that I am up to no good.

Avertissement : Fic avec une histoire homosexuelle de jolis garçons. Z'êtes préviendus. Par rapport aux livres... euuuh... C'est durant la septième année inexistante des gens à Poudlard... Je ne prends plus trop en compte après le 5ème livre mais je peux être amenée à picorer quelques détails dedans. Oilà.

Résumé : Harry est amoureux et ne sait comment faire pour atteindre ledit mâle. Dans un moment de lumière il met au point un plan machiavélique... le plus risqué de l'histoire de l'humanité, et sans doute le plus crétin aussi. Mais que se passe-t-il quand le parfait Draco Malfoy a exactement la même idée ?

Note du début de fic : Daaah. Gné peur. Je commence ici une nouvelle fic à chapitres et j'ai la frousse. Je préviens d'avance tous les potentiels lecteurs que ce chapitre est long, avec beaucoup de narration, pour présenter l'histoire et tout planter... donc je conseille d'avoir un peu de temps devant soi. Sinon, j'espère que cette nouvelle histoire va vous plaire... et je ne sais pas encore combien de chapitres elle contiendra et... voilà je vous laisse lire.


Dragon l'Ourson & le deuxième secret d'Harry Potter

L'identité de Celle-Qui-Avait-Volé-Le-Coeur-De-Celui-Qui-Avait-Survécu était l'un des secrets les mieux cachés de ce monde et cela sans que ledit Survivant n'ait eu à aller jusqu'au serment de Fidelitas pour empêcher ses deux meilleurs amis de le vendre pour n'importe quelle bonne raison. Merlin soit loué que ses amis prônaient la loyauté comme principe de base dans la vie.

Ainsi, les vaillants élèves Poudlardiens pouvaient admirer tout à leur aise le jeune Harry James Potter dans un état quelque peu cotonneux, les yeux dans le vague, et même parfois, le si fameux sourire en coin qui donnait irrémédiablement un air aussi niais que faire se peut. C'était à force de le voir dans des nuages que l'on pouvait aisément imaginer de terriblement doux et confortable, qu'on avait finit par se persuader que le sieur Sauveur de ce bas monde était amoureux.

Bêtement et simplement amoureux. Cette idée avait finit par s'étendre dans tout Poudlard en à peine deux jours à partir du moment où Neville Londubat l'avait émise, regardant les yeux brillant de Harry. Il ressemblait à l'une de ces bestioles de dessin animés avec de grands coeurs qui leurs sortent de yeux dès qu'ils pensent à la créature de leurs rêves.

- On dirait un amoureux transi... avait dit Neville

Plus personne n'avait voulu lâcher cette espèce de conclusion. Et ils avaient raison. Oh oui, parfaitement raison. S'ils pouvaient savoir à quel point ils avaient raison...

Hermione Jean Granger n'était pas une pauvre fille née de la dernière pluie. Elle n'avait donc certainement pas attendu que le commun des mortels s'en aperçoive avant de remarquer que son meilleur ami de toujours était épris de quelqu'un. Elle avait été la première personne dans ce monde -et même dans les autres-, à avoir deviné les sentiments du brun. Hermione Granger était un vrai génie, mais elle restait une jeune fille de 17 ans avant tout. Enfin, à l'époque, la pauvre n'en avait que 15. Soit. Son oeil de lynx habitué à épier les gens, avait intercepté l'information il y avait de cela à présent 2 ans et 17 jours tout rond.

Elle avait alors soudoyé son meilleur ami dans une série de coups bas, vicieux, sadiques et implicites qui, s'ils avaient été accomplis quelques années auparavant, l'aurait emmené droit dans la maison Serpentard. Et bien évidemment, Harry Potter avait finit par craquer et avait tout avoué à la jeune préfète en chef dans la froide nuit du 7 décembre de leur cinquième année, lors de la ronde nocturne d'Hermione.

S'étaient suivi plusieurs mois de confessions, d'une complicité exacerbée par les confidences amoureuses et les taquineries, les rires en coins et quelques rougissements. Toute cette agitation avait finalement attiré l'oeil quasi aveugle de Ronald Bilius Weasley qui avait accusé le coup et s'était rebiffé, s'était mis en colère, avait hurlé à l'infamie. Dans sa grande mansuétude et avec l'accord d'Harry, Hermione avait donc prit le temps de lui expliquer la situation en long en large et en travers afin qu'il arrive à assimiler tous ces chamboulements.

Harry Potter était amoureux et ce n'était même pas de sa soeur cadette, Ginevra Weasley. Mon Dieu, quelle grande nouvelle. Qui aurait pu s'en douter ?

Ainsi donc, Ronald connaissait ce douloureux et inavouable secret depuis 1 an, 6 mois et 26 jours. Lui qui avait toujours cru que la plus grande cachotterie de son presque frère était qu'il dormait depuis sa deuxième année avec une peluche, un ourson, qu'il avait inexplicablement appelé Dragon. D'où est-ce qu'un Ourson pouvait s'appeler Dragon ? Mais les facéties et les bizarreries chez Harry Potter étaient aussi nombreuses qu'il y avait de gnomes dans leur jardin du Terrier. Incalculable donc. Même une approximation semblait impossible.

Ce jour-là, en plus d'apprendre que le Survivant pouvait aussi éprouver des sentiments -il n'avait jamais vraiment compté Cho Chang là-dedans- comme tout être parfaitement normal, il avait eu la surprise de savoir que Harry était gay. Non, Ginny Weasley n'avait décidément aucune chance.

Celle-Qui-Avait-Volé-Le-Coeur-De-Celui-Qui-Avait-Survécu était donc un Celui, et son nom était jalousement gardé bien au chaud au plus profond de l'amitié qui liait la brochette des trois amis Gryffondors.

L'indice que personne n'avait, relevait du fait absolument choquant que Celui logeait ni plus ni moins dans la grande maison Serpentard. Ah! Choc! Félonie! Le plus gryffondoresque Gryffondor que la Terre ait portée amoureux d'un... Serpentard. Si les gens savaient... Si les gens savaient que Harry Potter avait faillit y être envoyé.

Tout à cette pensée, Harry Potter ricana. Si les gens savaient. Il se calma et finit par soupirer. Sa respiration semblait forte dans le couloir froid des cachots. Pour la première année depuis 6 ans, les Gryffondor n'avaient pas été répartis avec les Serpentards pendant les cours de potions.

A la place, ils partageaient cette formidable matière avec les Poufsouffles. Et bien que ça lui faisait un nombre considérable d'heure en moins en compagnie de son petit secret, Harry n'avait pu s'empêcher d'être soulagé, car les cours du professeur Snape paraissaient plus supportable quand il n'avait pas la moitié de la classe de mise avec l'enseignant. Voilà donc pourquoi Harry se retrouvait seul dans ce grand couloir à la dernière heure de cours des Serpentard, attendant patiemment la sortie de la maison Vert et Argent.

Cela faisait plus d'un mois qu'il avait élaboré une stratégie complexe et affreusement risquée, sans en parler ni à Hermione, ni à Ron. En réalité, pour être tout à fait honnête, Harry Potter était en train de devenir fou. Il ne supportait plus de le voir sans pouvoir l'approcher, sans pouvoir lui parler, passer ses doigts dans ses cheveux et le serrer contre lui à l'en faire étouffer. Il en avait plus qu'assez de le voir s'enrouler avec d'autres types sous son nez.

Harry avait été envoyé à Gryffondor, sapristi! Il était du genre téméraire complètement cinglé qui pouvait se sacrifier pour l'honneur des uns sans penser au sien. Sa douce folie l'avait amené à penser à ce plan. Il savait que s'il l'avait exposé à ses deux meilleurs amis, ils l'en auraient empêché en hurlant que c'était du suicide, qu'on ne pouvait pas faire confiance à ces satanés serpents, tout ça tout ça... Et pourtant, il se trouvait là.

Et surtout, il attendait que Théodore Nott sorte du tombeau qu'était cette maudite salle de classe. Sincèrement, il commençait à s'impatienter, tournant en rond comme un lion dans une cage. Par tous les diables de l'Enfer, mais comment avait-il pu en arriver là ? Quand et comment le Survivant avait finit par succomber ? Par quelles fourberies de quelle divinité ? Et surtout, pourquoi lui ?

Harry Potter avait finalement fini par arrêter de compter combien de fois ces questions lui avaient martelé le cerveau en vain, sans jamais qu'il n'aperçoive de réponse valable. C'était arrivé subrepticement, vicieusement, sans qu'il n'arrive à l'empêcher et bientôt, ce satané secret avait empoisonné chaque cellule de son corps tel le serpent qu'il était. Toujours est-il qu'un matin, il s'était réveillé différent. Quand il l'avait aperçu, à sa table, paisible et aussi parfait que d'habitude, la véridique vérité avait explosé dans sa tête en un millier de petits feux d'artifice qui s'étaient répandus dans tout son corps. Il était amoureux de cet être terrible qu'il avait toujours haït.

Le temps les avaient fait mûrir et comprendre tout deux que peut-être, il avait pu être possible, qu'ils se soient un tout petit trompé sur le compte de l'autre. Et puis une guerre était passée par-dessus leur haine et leur rage, les avait fait s'allier quelques temps. Doucement, les sarcasmes s'étaient adoucis. Un tout petit peu. Pas assez pour que le gens le comprennent, juste pour qu'eux le ressentent, avec un accord tacite. Peut-être qu'il ne se moquait pas toujours de lui, mais que ses sarcasmes étaient sa manière propre de rire avec lui. Peut-être que c'était plus une affaire de se charrier. C'était sans doute ça qui lui avait ouvert les yeux sur ses sentiments terribles et refoulés.

La porte claqua et Harry sursauta violemment en relevant le regard pour voir une marée de Serdaigles lui passer devant comme s'il n'avait été qu'un vulgaire morceau de gomme sur le sol. Reprenant ses esprits avec difficulté, il se rapprocha, voulant être sûr qu'il ne raterait pas sa proie quand elle sortirait.

- Si sa Majesté daignait bouger son royal derrière, j'apprécierais.

Harry reconnut avec un sourire la voix de Blaise Zabini, une petite célébrité, avant d'entendre un bruit sec de claque. Il la supposait bien placée sur la nuque, personne au monde ne pourrait oser claquer la figure de Blaise Zabini. Parce qu'en dehors de la carrure imposante du noir et le fait qu'il soit un vrai sociopathe fini, on risquait la mort lente et douloureuse infligée par son sadique de meilleur ami.

Puis, Draco Malfoy sortit de la salle de classe, avec toute la classe qui le représentait. Le nez en l'air, son sac sur l'épaule, il s'arrêta avec stupeur en voyant le Survivant adossé contre le mur d'en face. Le sourire sardonique que le brun connaissait si bien s'étendit à nouveau sur ses lèvres.

- Potty chéri, tu viens m'attendre à la fin de mes cours maintenant ? Ou tu attends qu'on jette des pièces à ta si géniale personne pour les reverser à ton pauvre de meilleur ami ?

- J'attends Nott. Tu devrais arrêter de croire que le monde te tourne autour.

Malfoy ravala une nouvelle réplique acerbe et haussa élégamment un sourcil. Qu'est-ce que ce vieil hibou voulait à l'un de ses plus proches amis ? Ses yeux se plissèrent dangereusement alors qu'il croisait les bras.

- Qu'est-ce que tu lui veux ?

- Je ne pense pas que ce soit tes affaires, fit Théo avec un sourire en coin.

Ce traître le dépassa avant de rejoindre Potter d'un air ennuyé.

- On veut me parler alors ?

- Tu es libre ?

Théodore hocha de la tête avant de se tourner vers son supposé ami.

- M'attendez pas, je vous rejoins à la Salle Commune.

Le temps que la mâchoire de Malfoy tombe au sol, les deux bruns avaient déjà disparus.

- S'il touche à un seul de ses cheveux, ou s'il essaie de le draguer, je lui arrache les yeux.

Malfoy esquissa un nouveau sourire, sans se retourner. L'une des choses primordiales qu'il avait appris ces quelques dernières années à Poudlard était de ne surtout jamais sous-estimer une menace venant de la bouche de Blaise Zabini. Particulièrement quand on tournait autour de son Théodore Nott.

Nombreux étaient les simples d'esprits qui avaient cru que les deux garçons sortaient ensemble. C'était sous-estimer le caractère perfide et sournois des deux garçons. Ce qu'on pouvait dire, c'était que ces deux-là s'étaient trouvés. Aussi trompeur l'un que l'autre, leurs personnalités s'accordant à merveilles dans toutes sortes d'escroqueries, si vraiment quelque chose se passait entre eux, jamais personne n'aurait pu le deviner. Si les gens le pensait, c'était donc inéluctablement faux. Mais leur plus grand jeu était de continuer de cultiver cette idée absurde au travers d'une relation si ambigue qu'elle perdait Draco Malfoy lui-même par moment. Fourberie!

-

Les murs de Poudlard ayant une ouïe ultra fine, Harry avait choisis d'emmener Théodore loin de toute agitation, dans le parc du collège. L'air était glacé en ce 19 novembre mais ils étaient suffisamment couvert tout deux pour échapper à un rhume terrible. Ils marchèrent longuement, côté à côte dans un silence angoissant, se jetant des coups d'oeil à la dérobée, avant que Théodore ne finisse par s'exaspérer.

- Je pourrais savoir de quoi tu veux me parler ?

Harry s'arrêta quelques pas devant lui et resta de dos, les épaules voûtées.

- Tu te rappelles de ta dette, Nott ?

C'était il y a longtemps, dans une galaxie fort fort lointaine... Non, en fait, ce petit détail datait du milieu de leur sixième année.

Si l'on en croyait les cinq premières années de vie des deux garçons à Poudlard, rien en ce monde ne disposait Harry Potter et Théodore Nott à devenir amis. Ni même à agir l'un envers l'autre comme des quelconques camarades, pour être franc. Mais les "et pourtant..." semblaient apprécier de se glisser dans la vie du Gryffondor. Donc...

Et pourtant, un jour, Théodore avait fait le premier pas vers lui, avec l'intermédiaire d'Albus Dumbledore. Théodore Nott venait d'une grande lignée de Sorciers de Sang-Pur des deux côtés de sa famille. Son père, Marwin Nott, était un homme très âgé, veuf depuis la naissance de son fils, et surtout, il vouait un culte au Lord Noir. Ainsi, la relation entre Nott père et fils avait toujours été particulièrement laborieuse, et même quasi inexistante. Théodore avait grandit dans une atmosphère austère auprès d'un père qui ne le voyait plus que comme la descendance qui le remplacerait auprès de son Maître.

C'est cet attrait de sa vie qui l'avait rendu solitaire et complètement indépendant. Il ne s'attachait jamais aux gens, ne cherchait pas la compagnie des autres et la repoussait même assez souvent, désireux de ne pas s'encombrer de quotient intellectuel déficients. Pourtant, la position de Mangemort de son père l'avait en quelque sorte obligé à côtoyer le jeune Draco Malfoy, dont il appréciait particulièrement l'esprit critique et les moqueries ironiques.

On aurait pu dire que Draco avait été son premier ami, avant que ce dernier ne lui présente Blaise Zabini. Il leur avait fallu un temps considérable avant de se rendre compte qu'il pensait la même chose de l'obéissance aveugle que leurs pères donnaient à ce Sang-Mêlé de Seigneur des Ténèbres.

La plus grande fierté de Théodore était que, bien que n'ayant jamais côtoyé que des Sang-Pur obnubilés par le pouvoir et leurs préjugés ahurissants, il n'avait lui-même jamais touché à la Magie Noire ni de près, ni de loin. Et il était pour lui, comme pour Draco absolument hors de question d'un jour avoir un autre maître que lui-même. Cela posa donc problème le jour que Marwin Nott jugea d'adéquat pour son introduction. Et le vieil homme à l'esprit dérangé n'avait jamais pu se remettre de la trahison de son jeune fils.

Théodore Nott avait beaucoup de trait de ressemblance avec son jeune ami Draco, aussi sans doute que personne n'aurait été très surpris de savoir que ces deux-là avaient une arrière grand-mère de commune. Il partageait sa peau pâle, à l'allure maladive, sa grande taille, et son allure très mince. Il avait en revanche une longue chevelure soyeuse aussi brune que ses yeux. Sa stature et son charisme le rendait très beau, aussi attractif que le jeune Malfoy. Il aurait facilement pu concurrencer avec ledit blond auprès de la gent féminine Poudlardienne, si son caractère ne l'avait pas effacé des regards. Son besoin de silence et de solitude avait triomphé.

Aussi, Harry Potter avait été particulièrement surpris lorsqu'il l'avait vu venir vers lui au bord de la crise de nerfs, demander de l'aide à l'Ordre du Phénix. Il était resté maître de lui-même autant que possible mais le regard habitué du Gryffondor avait remarqué ses mains tremblantes, ses yeux fuyants, sa voix aigue. Apeuré, il avait imploré qu'on le protège, en échange d'un "je ferais tout ce que vous voudrez". Et une fois qu'on eu fait quelques vérifications sur ses intentions, une fois que le professeur Snape confirma sa position inexistante auprès de Lord Voldemort, on accepta d'aider le garçon. Ce fut la seule fois de sa vie où Harry Potter l'avait vu faible.

C'est ainsi qu'après la Guerre, après qu'il ai survécu et ai pu aider autant qu'il le pouvait l'Ordre, Théodore avait affirmé avoir une dette envers Harry, et qu'il lui rendrait son service à n'importe quel moment, qu'il lui serait pour toujours reconnaissant. Sans abandonner pour autant sa froideur habituelle.

Ce à quoi Saint Harry avait répondu à la négative, tranchant que ce n'avait pas été une question de gentillesse, ou de complaisance, seulement une idée de justice et de devoir. Les Gryffondors et leur sens du discours...

C'est pourquoi, en entendant cette requête, Théo ne put s'empêcher de laisser échapper un grand rire sardonique.

- Ma dette ?

- Oui ta dette, grogna Harry en baissant les yeux.

Il était terriblement mal à l'aise de faire ça, de quémander son aide avec cette excuse bidon et totalement honteuse. Mais c'était peut-être le seul moyen pour que Théodore Nott accepte. Un Serpentard ne fait jamais rien sans quelque chose en retour, et comme il n'avait rien à lui offrir, il fallait que Théo le fasse parce qu'il y était, en quelque sorte, obligé.

- Dis Potter, tu te souviens m'avoir dit un truc avec un air sérieux et pleins de jolis mots, comme : "Ne me parle plus jamais de ça Nott, il n'y a aucune forme de redevance."

Harry fit la moue avant de se passer une main sur la nuque, ne sachant visiblement que dire pour se sortir de l'impasse.

- Ouais je sais... Mais bon... Enfin...

Théo haussa un sourcil avec un sourire satisfait, et il regarda longuement sans rien faire pour le sortir de sa gêne.

- J'ai besoin d'un... genre de service, lâcha enfin Harry.

Le Serpentard acquiesça et lui attrapa rudement le bras pour le traîner et reprendre leur marche. Harry préférait garder le silence, les yeux braqués sur son interlocuteur qui semblait en proie à de grandes réflexions intérieures.

- Nott ?

- Je vais essayer de dire les choses succinctement et avec des mots assez simples pour que ton petit esprit les saisissent. Tu n'es pas obligé de mettre toute cette histoire de dette sur le tapis pour un service Potter. Je pense qu'on a quand même civilisé pendant la Guerre, du moins assez pour abandonner ce genre de feinte grossière. Si tu as besoin de quelque chose, je suis près à te donner un coup de main. J'ai un sens de l'honneur.

Il le regarda durement et Harry se sentit passer aux rayons X.

- Qu'est-ce que tu veux ? demanda-t-il enfin

Harry se dégagea de sa poigne et recula d'un pas en enfonçant ses mains dans ses poches, regardant autour d'eux pour évaluer à quelle distance était chaque oreille indiscrète potentielle.

- Ecoute, c'est pas un truc hyper commun.

- Dis-moi, je verrais bien si j'accepte.

Le Gryffondor tourna les yeux vers lui d'un air perplexe avant de prendre une légère inspiration.

- Le truc, c'est que je ne veux pas t'en parler si tu veux pas le faire.

Il vit l'autre garçon fermer les yeux de déception et pousser un soupir agacé.

- Potter, là tu es en train de m'agacer.

- Ah bah désolé hein mais c'est personnel. Et j'ai pas envie de tout déballer si tu me jures pas que ça restera entre nous et que tu m'aideras.

- Tu me parles comme si on était les meilleurs amis du monde. Qu'est-ce que j'y gagne moi, à t'aider ?

Harry grimaça. La question exacte qu'il redoutait. Le plan a) d'obliger le garçon à lui porter secours venait d'échouer simplement et lamentablement. Il mit son cerveau en mode réflexion rapide mais rien n'y fit, il n'avait pensé à aucune solution de secours.

- Eh bien... lâcha-t-il avec un sourire coincé, rien ? Aider le Sauveur de l'Humanité ça te va pas ?

Théodore haussa un sourcil avec classe avant de faire une moue dégoûtée.

- Tu sais Potter, tu m'as beaucoup aidé pendant la Guerre, tu as vraiment sauvé ma peau... Et c'est vrai que je sais pas comment te remercier pour ça. Tu es un garçon... sympa et un minimum intelligent, j'apprécie ça, et on s'est bien entendu tout du temps où on a collaboré au QG. Mais... au final, je reste à Serpentard. Les gens de ma maison ne t'apprécient pas tous. Personnellement, j'en ai rien à faire, à moi ils me respectent. Mais à toi, sincèrement, ça me mettrait mal à l'aise s'ils te faisaient je ne sais quelle misère alors que tu traînes avec moi. Ils vont se poser des questions si je me mets à aider les autres par bonté d'âme.

Harry resta surpris devant la franchise du garçon. Il semblait lui dire clairement ce qu'il avait en tête, agissant ainsi à l'encontre totale du comportement que le Gryffondor avait toujours connu des Serpentards. Mais Théodore Nott n'avait jamais été un Serpentard comme les autres de toute façon. Le garçon sembla deviner ce qui le préoccupait et son sourire se fit moins moqueur.

- Les gens se demandent parfois comment j'ai pu atterrir chez Serpentard tu sais. Ils pensent que je suis trop franc...

- Du peu que je te connais, je dirais que c'est la faute à ton ambition, à ton ego démesuré et à ton complexe de supériorité.

- Merci. Pour en revenir à nos dragons, si tu es prêt à affronter les conséquences d'un marché avec un Serpentard, en connaissance de cause, je veux bien essayer de t'apporter mon soutien.

- Tu entends quoi par ces conséquences ?

- Tu peux accepter mon ego démesuré ? Je suis aussi un peu sadique, d'après Blaise et machiavélique d'après Draco.

Harry eut un petit rire, et il lui tendit la main, que l'autre garçon ne tarda pas à serrer. Sa main emprisonnée dans celle du garçon, il sentit son coeur s'accélérer et finit par dire :

- Fais de moi un Serpentard.

Théo se figea, les yeux grands ouverts, complètement abasourdi. Et s'il n'était pas aussi stressé, Harry aurait pu se réjouir d'avoir vu ce genre d'expression sur son visage, il se serait même moqué de lui.

- Pardon ? lâcha Théo d'une voix lourde, sans s'en rendre compte.

Harry se raidit et retira sa main de leur étreinte.

- Je voudrais que tu fasses de moi un vrai Serpentard.

Quand le corps de Théodore retrouva toute sa capacité de mouvement, il cligna stupidement des yeux. Il observa attentivement le visage mal à l'aise de son vis-à-vis avant de se reprendre, de se redresser et de plisser les yeux.

- Excuse-moi, je crois que je suis en train de mal comprendre ce que tu me dis Potter. Répète une fois.

Harry soupira grinçant des dents. Si seulement la Terre pouvait s'ouvrir à ses pieds.

- J'ai env-... j'ai besoin que tu m'aides à devenir un Serpentard. Je... je dois être comme vous. Je veux dire... physiquement tu sais. Et le caractère. Penser comme vous. Que tu m'apprennes tout ce qui fait un Serpentard.

Il déglutit en le regardant, les sourcils froncés, comme si le garçon en face de lui détenait sa vie entre ses mains. Ce qui n'était, en soi, pas totalement faux.

Théodore resta silencieux un moment assez long pour que Harry aie le temps de mourir d'apoplexie. Il se passa lentement une main sur les lèvres en détaillant le Gryffondor du regard pour l'analyser, lui et ses idées farfelues.

- Tu te fous pas de moi ?

Harry nia de la tête et fronça le nez.

- Alors ?

- Pourquoi ? C'est un pari ou quoi ?

Harry ouvrit de grands yeux, se demandant quelle était la réponse la plus appropriée. S'il disait la vérité, c'est-à-dire non, Théo ne le lâcherait pas et n'accepterait pas tant qu'il ne donnerait pas de raison valable. S'il mentait et acquiesçait, Théo était capable de le prendre mal et de l'envoyer dans les roses.

- En quelque sorte.

Un nouveau silence passa durant lequel Théo se frotta durement les tempes.

- Tu es vraiment étrange.

- Je sais, lâcha Harry avec un air coincé.

Le Serpentard hocha de la tête, plus pour lui-même que pour le garçon d'en face. Il le regarda et esquissa une moue fatiguée avant de balayer l'air entre eux d'un petit mouvement de main.

- Je vais réfléchir. Viens à 22 heures dans l'aile gauche du 1er étage. Il y a une salle toujours vide que tout le monde prend pour un placard à balai. Tu vois de quoi je parle ?

- Euuh... Ouais.

Avec un petit mouvement de tête, Théodore se retourna et s'éloigna, laissant un Harry proche de l'attaque cardiaque. Il se laissa tomber contre l'arbre derrière lui et se prit la tête dans les mains, se demandant s'il ne venait pas de faire la pire erreur de sa vie.

-

Harry Potter avait la mauvaise habitude d'arriver toujours en retard à chacun de ses rendez-vous. Oh, il ne le faisait pas exprès. C'était juste le résultat de quelques coïncidences hasardeuses... Il se retrouvait prêt dans sa Salle Commune dix minutes avant l'heure parfaite pour se rendre à ses rendez-vous pile à l'heure.

Puis, soudainement, il avait envie de faire pipi. Puis il vérifiait ses cheveux rapidement, tentait de les aplatir et se désespérait. Attrapait une confiserie. Vérifiait que Dragon, son ourson, allait toujours bien. Attrapait sa cape. Redescendait dans la Salle Commune. Remontait chercher sa baguette oubliée sur le lit. Remettait Dragon en place. Redescendait à nouveau. S'étouffait d'avoir perdu quinze minutes et d'être déjà en retard. Hurlait au revoir à Ron et Hermione. Sortait de la Salle Commune. Revenait chercher sa cape après cinq minutes. Repartait enfin. Il courrait ensuite inévitablement dans les couloirs, en retard de toute façon, et arrivait à son rendez-vous essoufflé, le visage rouge brique, pour se faire engueuler par la personne qui l'attendait depuis vingt minutes.

Mais, miraculeusement, cette fois-ci, Harry Potter, le seul, l'unique, se retrouvait dans le couloir du rendez-vous, avec plus de dix minutes d'avance. Une telle chance n'avait pu être que préméditée. En effet il avait fait en sorte de se persuader mentalement que Théodore avait dit : Je vais réfléchir. Viens à 21 heures 30...

Ainsi donc, il avait tout de même ses 20 minutes de retard habituelles, mais tout allait bien.

Souriant, Harry avança doucement dans le couloir, à l'abri sous sa cape d'invisibilité. Il marchait sur la pointe des pieds, essayant d'étouffer le bruit lourd de ses pas qui résonnait contre les murs. Il pinça les lèvres, se demandant de quelle salle Théo avait voulu parler par "une salle toujours vide que tout le monde prend pour un placard à balai". Toutes ces salles accueillaient des cours, ils les avaient presque toutes fait durant sa scolarité, ou alors, il savait à quoi elles servaient.

Ce n'est que lorsqu'il passa devant qu'il remarqua une porte coincée sur la droite d'un renfoncement de mur. Il fronça les sourcils, regarda tout autour de lui, et haussa les épaules. Ça ressemblait assez à un placard à balai. Lorsqu'il entra, il ne s'étonna pas de voir une pièce spacieuse, pas vraiment aménagée comme une classe, mais plutôt comme une salle de réunion. Si Théo connaissait cet endroit, nul doute qu'il devait l'avoir arrangé comme il le souhaitait. Lentement, il passa entre les chaises placées en cercle et jeta un coup d'oeil à travers la fenêtre. L'autre garçon n'était pas encore arrivé, et il risquait de ne se pointer qu'à l'heure exacte.

Soupirant, Harry se lassa rapidement de la vue sur le lac de Poudlard, et il s'approcha plutôt du mur du fond, recouvert d'une épaisse tapisserie. Dans l'obscurité à peine brisée par la lune, il n'arrivait pas vraiment à en distinguer les dessins.

- Lumos.

Il découvrit alors la scène exacte de création de Dragées Surprise de Chez Bertie Crochue. Mais avant qu'il n'ait pu s'en étonner, il poussa un hurlement de terreur, et sursauta pour tomber sur ses fesses. La tapisserie venait de s'ouvrir à peine 10 cm à côté de lui et Théodore venait de surgir devant ses yeux écarquillés. Le garçon haussa un sourcil devant la position assise du Gryffondor qui, une main sur le coeur, essayait de reprendre son souffle. Il comprit alors la situation et ses lèvres s'étirèrent en un sourire malsain.

- Je t'ai fait peur Potter ?

Harry le fusilla du regard et s'apprêta à répliquer quand une deuxième silhouette apparut derrière Théo. Et le Gryffondor vit avec horreur le visage de Blaise Zabini se révéler dans la lumière douce de la pièce.

Harry hoqueta et une peur terrible s'empara de tout son être.

- Qu'est-ce qu'il fait là ?

Il observa en serrant les dents les longs yeux verts en amande du noir le regarder avec ce qui semblait être un savant mélange de curiosité et de cruauté brute.

Théo lui tendit alors sa main pour l'aider à se relever.

- Je lui fais confiance.

Harry vit ses yeux briller un peu et compris tout le sens caché que ce serpent tentait de lui faire comprendre. Avec Blaise, à prendre ou à laisser. Le Gryffondor soupira et prit sa main avant de se redresser.

- Je crois que je n'ai pas le choix... murmura-t-il

- Non, répondit juste Théo avec un sourire brillant

Harry s'épousseta les vêtements avant de s'asseoir sur une chaise, en face des deux garçons qui l'imitèrent rapidement.

- Je lui ai tout dit, fit Théo avec un petit mouvement de main

Harry hocha doucement de la tête avant de le fixer avec angoisse.

- Alors ?

- Si je n'acceptais pas, je ne serais pas venu.

Le Survivant se gratta le front, visiblement gêné avant d'acquiescer à nouveau.

- Il semblerait que tu n'ai pas voulu dire le pourquoi tu veux ... devenir un Serpentard, lâcha Blaise avec un sourire moqueur. Laisse-moi te dire que ça m'a bien fait rire de l'apprendre.

- Je me doute, répondit Harry avec un sourire crispé.

- Je te préviens que je ferais tout pour découvrir ton petit secret, susurra le noir.

Harry déglutit devant la lueur joueuse qui était apparue sur le visage du garçon.

- Si tu y tiens.

Il se promit d'être l'homme le plus discret que la Terre n'ait jamais porté.

Théo se cala plus confortablement sur sa chaise avant de regarder le brun avec grand intérêt.

- On a commencé à établir un plan suivant...

- Un plan ?

Blaise lui jeta un regard noir.

- Ne l'interromps pas.

Harry sursauta sur le ton menaçant que le noir venait de prendre, et il hocha vigoureusement de la tête.

Mais qu'est-ce que Merlin avait dans la tête le jour où il les avait fait se rencontrer ? Pourquoi mettre les deux spécimens Serpentards les plus dangereux et les plus incompréhensibles de Poudlard sur la même longueur d'onde ? Quelqu'un voulait l'extinction de la race humaine, sans aucun doute.

- Je disais donc... fit Théo en reniflant. On a commencé à établir un plan suivant des points précis de l'attitude qu'adopte un Serpentard en société, et qui diffère de ce que fait un Gryffondor. Mais... Je dois te préciser que si Blaise et moi sachions exactement quel est ton but, on pourrait sans doute bien mieux t'aider. Même s'il s'est mis dans la tête de le découvrir tout seul... je pense qu'on gagnerait du temps si tu te décidais à avouer.

Harry ne put empêcher son coeur de battre un peu plus vite alors qu'il ignorait délibérément les deux regards rivés sur lui.

- Comment ça pourrait vous aider ?

- Et bien...

Théo haussa élégamment un sourcil avant d'esquisser un sourire mesquin, ses yeux rivés sur les ongles de sa main gauche.

- Si tu essaies, par exemple... de séduire quelqu'un de chez nous... je dis ça je dis rien n'est-ce pas, ce n'est qu'une hypothèse... on pourrait bien mieux cibler notre transformation sur les goûts dudit Monsieur. N'est-ce pas Blaise ?

- Exact.

Harry avait tellement blanchit qu'il aurait pu faire concurrence avec les draps de son lit. Il lui semblait que son coeur était sortit de son corps pour aller jouer à la balle rebondissante contre les murs de la pièce. Pris au piège face aux deux garçons il toussota, tentant vaguement par cette feinte pathétique de se redonner un peu de consistance.

- Aah... Ouais je vois. C'est pas du tout ça mais...

- Oui oui, bien sûr. Ce n'était qu'une hypothèse. Une hypothèse.

- Mh.

Il se gratta nerveusement la nuque en se tortillant sur son siège. Puis Théo se leva, aussitôt suivi de Blaise.

- Bien. On va y aller. Je voulais te prévenir que j'accepte et que Blaise est avec moi. On va se mettre au point sur les plus gros aspects à t'apprendre.

Blaise le détailla des pieds à la tête.

- Et ça va être laborieux... sourit-il

Harry le fusilla du regard.

- Ne le regarde pas comme ça Potter, claqua sèchement Théo. On te recontacte dès qu'on a finit, pendant ce temps tu réfléchis et tu te dis qu'il vaut mieux tout nous dire. Bonne nuit.

Le temps qu'Harry ouvre la bouche pour répondre, ils avaient tout deux disparu derrière la tapisserie. Le garçon referma sa mâchoire et poussa un profond soupir.

- Mais dans quoi je me suis encore fourré ? Maudits Serpentards!

-

Plissant les yeux, il jeta un coup d'oeil furtif par-dessus son épaule et les suivit du regard jusqu'à ce qu'ils disparaissent complètement de la Salle Commune. Alors seulement, Draco Malfoy se permit un soupir très discret, et referma son livre de potions d'un coup sec. En ce merveilleux dimanche après-midi, ces deux amis Blaise Zabini et Théodore Nott s'étaient enfin décidé à lui coller la paix pour aller martyriser d'autres personnes et briser des os ailleurs.

Enfin seul, les autres membres de sa maison n'osant pas l'approcher, et Pansy Parkinson discutant loin derrière avec Millicent Bullstrode, Draco se prit la tête dans les mains et observa d'un regard vide le mur de pierre en face de la petite table devant laquelle il était assis, faisant semblant de travailler son devoir de potions.

Mais le tréfonds de ses pensées était bien loin de quelques poils de fléreur ou de racine de gingembre. Non, Draco Malfoy était en train de... eh bien... en fait c'était assez surprenant. En y pensant, ça aurait pu donner une attaque cardiaque à n'importe quel individu ayant déjà eu affaire au garçon une seconde dans sa vie. Draco Malfoy rêvassait. Il laissait ses petites pensées vagabonder dans de vertes prairies, avec de petits papillons et de jolies fleurs, et un beau spécimen mâle ici ou là. Ce qu'il était étrange de remarquer, c'était que ce spécimen mâle était toujours le même, revenant sans cesse, et dans des situations ou positions toujours changeantes.

Par Salazar! Essayerait-on de dire que Draco le Magnifique était préoccupé par un garçon ? Préoccupé au point de penser à lui sans même s'en rendre compte, à tout moment de la journée ?

Draco sursauta brutalement et, pour masquer son geste, il se leva précipitamment, attrapa ses affaires et se dirigea vers sa chambre de Préfet en Chef.

Ladite chambre n'avait rien d'extraordinaire. Elle était de taille tout à fait respectable, certes, mais ne comprenait en tout et pour tout qu'un grand lit, une commode pour ranger ses affaires, et sa malle. Draco avait toujours cru que ces chambres spéciales étaient dotées d'un petit salon, d'une salle de bain personnelle au moins, d'un petit bureau... Du nécessaire pour être succinct, comme l'appartement des professeurs. Mais ses illusions s'étaient brisées, et bien que cela lui déplaisait, il n'en faisait rien savoir, déjà heureux d'avoir son propre sommeil protégé de ses ex camarades de dortoir.

Il déposa ses cours sur sa commode et s'assit sur son lit en se frottant les yeux. Grindelwald! Comme il détestait les Gryffondors... Oh oui, comme il les détestait. Ils lui gâchaient la vie même quand il ne les voyait pas sous son parfait nez Malfoyen. Il jura de nouveau.

Ensuite, il se demanda pour la 356ème fois, pourquoi, au nom du Ciel, il était tombé amoureux d'un Gryffondor. S'en suivit la 423ème fois où il se demanda comment il avait fait son compte. Puis la 651ème fois qu'il se questionna sur le comment il avait réussit à l'accepter et à vivre depuis 1 an, 11 mois et 13 jours avec cette idée sans s'être déjà suicidé de désespoir.

Le monde avait vu sa misère et son désespoir s'accroître quand le jeune blond s'était découvert homosexuel, mais la gente féminine finirait par réellement s'éteindre si l'on apprenait qu'en plus son choix définitif était... un Gryffondor. Un de ces crétins de Gryffondor. Un valeureux, courageux et brave Gryffondor. Mais qu'est-ce qu'il avait fait en ce monde de si terrible pour qu'on le punisse ainsi ?

A quand cela remontait ? C'était encore une de ces questions auxquelles il ne savait répondre. Il se souvenait juste qu'un jour, il s'était réveillé différent. Il était descendu dans la Grande Salle et il avait tourné la tête vers lui, assis à sa table, aussi chahuteur et souriant que d'habitude et la véridique vérité avait explosé dans sa tête en un millier de petits feux d'artifice qui s'étaient répandus dans tout son corps. Quelle tristesse! Il aurait mieux fait de rester couché ce jour-là.

Depuis, il avait tenté de se raisonner, mais rien n'y avait fait. Tout ce qu'il était en mesure de faire, c'était d'accepter la chose et d'essayer de comprendre. Peut-être que c'était son corps de rêve qui l'avait corrompu ? Sa bouille qu'il se maudissait de trouver adorable ? Les Malfoys n'étaient même pas censés connaître l'existence de ce maudit mot qui semblait tout spécialement inventé pour aller à ce foutu garçon diabolique. Peut-être était-ce sa vivacité ? Son sourire ? Sa débilité profonde ? Sa façon de se mettre en boule pour rien ? Ses crises de colère ? Sa mine boudeuse et pleine de rancoeur ?

Saperlipopette! Il aimait vraiment tout ça chez lui ?

Draco gémit de désespoir en se laissant tomber sur ses draps, les bras en croix. Quelle torture, quelle infamie! Il s'était toujours absolument interdit de draguer quelqu'un de chez Gryffondor. En fait, pour être honnête, il n'était jamais sortit qu'avec des gens de sa maison.

Pourquoi ? Il avait reçu l'expérience de Millicent Bullstrode, une de ses connaissances, qui lui avait rapporté que c'était d'un ennuie mortel si tu n'avais pas lu au minimum tous les livres avec le mot "encyclopédie" dans leurs titres. Oh bien sûr, pas de généralités, tous les Serdaigles n'étaient pas des bêtes de savoir, des cerveaux-sur-pattes. Mais les beaux garçons de Serdaigles, si. Et puis Gryffondor... Enfin... Ils étaient des maisons ennemies, tout le tatsoin. Il aurait trop honte d'aller chercher eux alors qu'il passait son temps à leur dire qu'il ne valait pas mieux que le crachat d'un Scroutt. Voilà.

Quoi ? Pardon ? Une autre maison ? Poufsouffle ? Jamais entendu parler.

Pourtant, aujourd'hui, Draco Malfoy avait décidé de craquer. Purement et simplement craquer. Péter un chaudron, une durite, les plombs, ce que le monde voulait. Il ne pouvait plus supporter cette situation. Et comme un Malfoy reste toujours parfaitement maître de lui-même, il avait éludé la question en mettant, il y a près d'un mois, un magnifique plan au point dans sa parfaite petite tête. Et il devait absolument le mettre en marche avant d'attraper ce crétin de garçon par la peau du cul pour aller l'embrasser de tout son saoûl dans un coin sombre. S'il arrivait à se retenir pour l'emmener dans un coin sombre, bien sûr.

Donc... Il avait longuement pensé et avait vérifié chaque partie de son machiavélique projet un bon millier de fois. C'était risqué. Salazar, ce devait être le plan le plus risqué qu'il n'ai jamais mis au point, mais il n'avait pas d'autre choix.

C'est ainsi qu'il roula sur son lit et finit par se remettre debout en s'arrangeant les vêtements d'une main experte. Il avait rendez-vous avec son avenir... tout devait être parfait. Prenant une longue inspiration, il regarda l'heure et se décida à partir. Jamais il n'avait été plus stressé qu'à l'instant même, et il se félicita encore une fois que personne ne le remarque. La meilleure façon de se déstresser, d'après Draco Lucius Malfoy, était de nourrir son ego.

Quel être parfait il était, franchement. C'est ce qu'il se répéta encore et encore en poussant les lourdes portes de bois de la bibliothèque. Elle devait être là, c'était l'une des choses les plus sûres de son entreprise. Prenant son courage à deux mains, il se faufila dans les rayons et commença à sonder chaque centimètre carré de la bibliothèque. Il finit par trouver Hermione Granger coincée sur une petite table au fond de la rangée des runes. Il esquissa un sourire, elle s'était forcément mise là pour ne pas être dérangée. Tant pis pour elle.

Mais avant de venir vers elle, il observa quelques peu les rangées alentours, suffisamment vides pour qu'ils ne soient pas entendus s'ils parlaient avec suffisamment de discrétion. Bien. Il vint donc près de la jeune fille et s'assit en face d'elle. Elle finit son paragaraphe avant de regarder avec mauvaise humeur la personne qui osait la déranger avec autant d'impolitesse.

- Malfoy. Evidemment.

- Bonjour Granger, sourit-il avec diplomatie.

La jeune fille sembla accuser le coup, elle plissa les yeux et claqua sèchement de la langue.

- Qu'est-ce que tu veux ? Je suppose que tu ne t'assieds pas spécialement à ma table parce que l'atmosphère te plaît...

Le sourire vil de Draco s'étira encore un peu et il s'appuya sur sa chaise, laissant ses doigts pianoter sur la table.

- Dis Granger, toi la bonne élève, est-ce que tu connais exactement toutes les propriétés du sang de basilic ?

La jeune fille soupira avant de replonger sa tête dans son livre.

- Si tu venu ici pour me défier Malfoy, tu peux aussi bien t'en aller. Je ne suis pas d'humeur. Seules 5 propriétés au sang de Basilic ont été trouvées, et seulement 2 ont été communiquées par les experts, mais on en suspecte bien d'autres.

Draco ne se laissa pas démonter par la froideur de la Gryffondor, et il se pencha sur la table avec un air conspirateur.

- Je me demandais si ça t'intéresserait de connaître toute la documentation et les recherches personnelles du professeur Snape, sur ce sujet...

Hermione releva brutalement la tête, avec des yeux ronds, si bien qu'elle manqua de très peu le torticolis. Sa mâchoire tomba sur la table alors qu'elle regardait le blond avec un mélange d'envie et de méfiance. Draco haussa ses sourcils avant de se passer une main sur les lèvres.

- Alors ? Tu voudrais ?

Elle eut un petit sursaut et plissa les yeux.

- Pourquoi tu ferais ça ?

- Par bonté d'âme ?

Il se recula de nouveau et se rappuya contre le dossier avec un grand sourire totalement hypocrite.

- Et qu'est-ce que tu vas me demander en échange ?

Elle savait parfaitement qu'elle aurait dû arrêter cette conversation il y a longtemps déjà. Il voulait quelque chose d'elle et elle savait que quoique ce soit, elle ne devrait pas le faire. Mais... pourquoi devait-elle être une fille aussi curieuse déjà ? Les recherches personnelles d'un professionnel tel que Snape... Mince, elle ne pouvait pas laisser passer une telle chance, c'était au-dessus de ses forces. Draco était le filleul du professeur, il était totalement probable qu'il ai eu accès à ses précieux documents. Elle se maudit milles fois.

- J'ai un service à te demander.

- Ça, je m'en doute bien.

Draco croisa calmement ses mains et hocha de la tête.

- Si tu me promets ton silence total et ton aide, je te donne ces documents.

- Dis-moi déjà ce que tu veux.

- Non.

Elle l'observa longuement, les yeux plissés.

- Tu veux que j'accepte un marché sans savoir ce que je dois te donner... juste pour avoir ces pauvres documents ?

- Inestimables documents Granger. Tu le sais aussi bien que moi, sinon tu m'aurais déjà demandé de bouger mes fesses de là.

Hermione baissa le regard en haussant un sourcil. Se faire avoir aussi bêtement...

- Tu as ma parole que je ne veux pas de ta virginité, ni que tu m'aides à tuer Potter ou quoique ce soit dans ce genre là.

Elle se tordit les mains quelques instants en regardant tout autour d'elle, comme si quelqu'un allait soudainement apparaître pour la sortir de ce terrible pétrin.

- Je ne sais pas.

- C'est un bête petit service très simple tu sais.

- Et tellement personnel et glauque que tu ne veux surtout pas que je le sache tant que tu n'as pas la promesse que je vais me taire.

- Exactement.

Il claqua ses mains sur la table et se leva en faisant voleter quelques pages des livres ouverts devant la Gryffondor.

- Je te laisse réfléchir Granger. Jusqu'à demain matin, cours de Métamorphoses.

Il lui sourit et s'éloigna. Mais avant même qu'il n'ait fait plus de cinq pas, Hermione Granger jura.

- Merde Malfoy, j'accepte.

Il ferma les yeux, un sourire triomphant sur le visage, inspirant profondément cet air chargé de victoire. Et Hermione, de son côté, se laissa tomber sur la table avec un air affligé.

- Dans quoi je me suis fourrée moi encore... marmonna-t-elle

Draco lui tapota l'épaule avant de se rasseoir.

- Bien. Donc je voudrais que tu fasses de moi un Gryffondor.

A suivre


Fin du premier chapitre. Personne n'est mort d'ennui ? Donc hein, moi qui me ronge les ongles au sang, j'attends vos avis avec plaisir.

Si ça plaît... ahem... je compte mettre en ligne environ chaque deux semaines maximum.