Auteur : kitsu34

Auteur : kitsu34

Origine : Yuyu Hakusho

Couple : hem, je sens qu'on va me haïr, là. Alors la base c'est Hiei x Kurama, pour ne pas changer, sauf que pendant longtemps dans cette fic, ce sera douloureux pour Hiei…

Disclaimers : Rien à moi, comme d'habitude (bâille d'ennui et de lassitude…)

Note : Je lance une nouvelle fic alors que je n'ai pas fini les précédentes… Mais je trouve Yuyu très très mort en ce moment et c'est un fandom que j'adore, alors tant pis, j'écris, j'écris ! On verra bien ce que cela donne.

Cinq ans après

Retrouvailles

Il faisait chaud et beau ce jour-là. Une de ces trop belles journées d'été, dont la chaleur moite laisse présager l'arrivée tardive, en soirée, d'un violent orage.

Dans la rue, sur les places, aux terrasses des cafés, les gens fonctionnaient au ralenti, appesantis par la lourdeur moite de l'atmosphère. La lumière violente et claire du soleil se réverbérait sur les façades et les fenêtres des habitations et noyait les arêtes et les aspérités. Le monde des humains disparaissait doucement dans la radiance blanche d'une après-midi d'été.

Un jeune homme descendait une rue chargée de bruit et d'animation, longée d'innombrables voitures vrombissantes. Il tenait à la main une petite serviette de cuir doré, belle et élégante. Une élégance qui se retrouvait dans sa tenue, sobre mais impeccable et soignée.

De la veste claire parfaitement repassée, en passant par la chemise blanche immaculée jusqu'au pantalon au pli soigneusement dessiné, l'ensemble de la tenue composait une silhouette racée et harmonieuse.

Mais ce qui faisait tourner de nombreuses têtes sur son passage était sans conteste la beauté étonnante de ce jeune homme. Une beauté troublante, parce qu'en totale contradiction avec le côté classique et conventionnel de sa tenue.

Il était grand et mince, avec une taille souple et un corps plutôt musclé, mais tout en douceur et en harmonie. Ses cheveux rouges et épais, étaient sagement attachés en catogan, mais de nombreuses mèches plus courtes voletaient devant son visage, lui donnant une allure plus sauvage et rebelle.

Son visage était parfait. Un ovale dessiné à la perfection, une peau de pèche veloutée et translucide, des lèvres pleines et délicatement ourlées qui lui conféraient une troublante sensualité. Et des yeux extraordinaires. Grands, allongés en amande, et d'une couleur incroyable, d'un vert intense et profond, habité d'une multitude de paillettes d'or scintillantes. Selon la lumière, ils semblaient deux magnifiques émeraudes ou deux lacs d'or liquide.

Il pouvait avoir vingt quatre ou vingt cinq ans.

Il marchait vite, indifférent aux regards admiratifs qui glissaient sur lui. Des regards venant des deux sexes.

Cependant, au tournant d'une rue, il se figea brusquement, sur le qui-vive, comme s'il ressentait une présence invisible.

Puis il se remit en marche, plus doucement, un léger sourire glissant et s'attardant sur ses lèvres sensuelles et moqueuses.

Il s'arrêta devant la façade d'une élégante résidence privée, dont le hall luxueux portait sur de petites plaques de cuivre, les noms des résidents.

Avant de s'avancer vers ce qui semblait être son domicile, il laissa un nouveau sourire, moins doux, plus ironique, glisser sur son visage, tandis qu'un murmure s'élevait légèrement dans la clarté vibrante de la rue.

« -Ainsi, le moment est venu. Nous y voilà… »

Puis il reprit sa marche vers les escaliers d'entrée de la belle résidence. Une ombre se détacha du mur, que le soleil blanc avait dissimulée au regard par contraste avec l'ombre du porche.

Elle s'avança lentement vers le jeune homme, qui ne ralentit pas son allure pour autant mais s'arrêta au contraire juste en face d'elle, un grand sourire franc aux lèvres.

« -Bonjour, Yusuke. Cela fait bien longtemps à présent. Je suis très heureux de te revoir et de constater que tu sembles aller bien… Beaucoup mieux que la dernière fois, en tout cas.

-Salut Kurama. Tu as raison, cela fait longtemps. Trop sans doute. J'aurai dû te donner des nouvelles plus tôt, mais tu sais, avec ce qui s'est passé…

-Oui je sais. Koemma nous a mis au courant, à l'époque, Kuwabara et moi. On s'est dit qu'on ne te reverrai plus jamais, d'ailleurs. Je suis heureux de m'être trompé. Tu veux entrer ? Prendre un café ?

-Oui, s'il te plaît. C'est chouette ici ! Tu as l'air bien installé. Les choses marchent bien pour toi apparemment…

-Oui, si on veut, en faisant abstraction de ce qui m'a valu ce poste prestigieux de PDG d'entreprise.

-Euh… Je… Je suis désolé, Kurama. Vraiment désolé. Je m'en veux, tu sais. Tellement. C'est pour ça que j'ai hésité à venir te voir…

-Moi, je ne t'en veux pas du tout, Yusuke. J'ai parfaitement compris, je t'assure. Et puis, tu avais tes propres souffrances à prendre en compte. Ce n'est pas comme si tu n'avais pas eu de problèmes, toi non plus. Ne t'en fais pas. J'ai remonté la pente. Et aujourd'hui tout va bien, tu vois. »

Kurama sourit doucement à Yusuke tout en ouvrant la porte du hall de la résidence et en s'effaçant pour permettre à son invité de pénétrer à l'intérieur.

Celui-ci ouvrait de grands yeux, étonné du luxe discret et raffiné de l'endroit. Le sol était lustré et brillant, nervuré de couleurs, comme du marbre. D'élégants et sombres panneaux de bois couvraient les murs et de grands miroirs renvoyaient les profondeurs et les couleurs, ainsi que l'image des gens qui passaient.

L'ascenseur que Kurama appela était vaste et de la même élégance que le reste de la résidence. Et il était silencieux : à peine un ronronnement assourdit-il l'atmosphère jusqu'à ce qu'un discret tintement vienne informer les deux occupants qu'ils étaient arrivés à destination.

Le long du couloir feutré, dont le sol recouvert d'un tissu pourpre sombre absorbait les pas, Yusuke détailla la silhouette de son ami qui lui ouvrait la marche.

Kurama avait changé. Indéniablement. Ce n'était pas qu'il avait vieilli, ce qui était d'ailleurs le cas. Non. C'était autre chose. Un changement plus subtil et puissant que celui opéré par l'âge. Il était infiniment plus imposant que le garçon aux grands yeux verts et au sourire doux dont il gardait le souvenir.

Il était plus adulte, plus séduisant. Plus mature. Un charme discret et puissant se dégageait de lui, comme la senteur suave mais entêtante du musc. Il était devenu beaucoup plus troublant. Plus sensuel.

Emanait de lui ce parfum de danger délicieux et fascinant que Yusuke n'avait ressenti qu'une fois, lorsqu'il avait découvert le côté yohko de son ami, face à Karasu, bien des années plus tôt.

Etait-il possible que ce côté se soit affirmé avec l'âge et le temps ? Il est vrai que Kurama avait clairement renoncé à cette partie de sa vie, mais des années avaient passé depuis et ce côté le constituait également, au même titre que son identité humaine…

Yusuke se rendit compte que son ami le fixait en silence, le regardant détailler son apparence sans un mot, un léger sourire aux lèvres. Perdu dans sa contemplation et ses souvenirs, il ne s'était pas aperçu qu'ils étaient arrivés et que Kurama avait ouvert une porte pour l'inviter à entrer chez lui.

Il secoua la tête comme pour se réveiller et rougit légèrement, gêné à l'idée d'avoir été surpris ainsi à mater sans vergogne.

Le sourire de Kurama s'accentua, un brin moqueur.

« -Et quel est le verdict ? Tu me trouves à ton goût ? »

Paroles qui eurent bien sûr le don de faire rougir davantage Yusuke.

« -Je ne me souvenais pas que tu draguais les garçons aussi ouvertement.

-Les temps changent. Et je suis entièrement libre de ma conduite maintenant.

-Qu… Quoi ! Tu… Tu veux dire que… tu me draguais vraiment !…

-Mon pauvre Yusuke, si tu voyais ta tête ! Je plaisantais. Je ne te draguais pas, ne t'inquiète pas.

-Ah, j'aime mieux ça ! J'ai eu peur l'espace d'un instant…

-Peur ? De quoi ? Je ne t'aurais pas forcé, tu le sais bien. D'autant plus que d'après ta réputation, j'aurais bien du mal à le faire. Tu n'es pas resté les bras croisés non plus, ces dernières années…

-Toujours aussi bien informé de ce qui se passe dans le Makai… J'avais pas peur de ça.

-Ah oui ? De quoi alors ? Mmh, peut-être de ne pas arriver à résister à la tentation et au plaisir… Je te comprends, je ne rencontre pas souvent de refus… Et mes amants ne se plaignent généralement pas de leurs nuits... »

Yusuke frémit légèrement et déglutit avec peine sous le regard émeraude et or du yohko. Un regard luisant et carnassier. Un regard dangereux, qui le mettait péniblement mal à l'aise.

Les yeux de Kurama se plissèrent légèrement et ses lèvres se retroussèrent un peu tandis qu'il avançait lentement la tête vers Yusuke, comme s'il s'apprêtait à mordre. Puis il rejeta la tête brusquement et se mit à rire.

L'atmosphère pesante et dangereuse s'évanouit comme elle était venue et Yusuke respira à nouveau normalement.

Oui. Kurama avait beaucoup changé, songea-t-il en le regardant s'avancer vers un magnifique canapé d'angle en cuir chocolat. Ils s'assirent tous les deux et Yusuke promena un regard admiratif sur la pièce.

Claire, spacieuse et meublée avec raffinement. Plus rien ne rappelait la petite chambre de la maison familiale Minamino, ou encore le petit deux pièces que Kurama avait occupé pendant un moment, durant ses études.

La seule note qui rappelait vraiment son Kurama à Yusuke était la profusion de plantes. Mais il ne s'agissait plus de plantes d'appartement communes. Il n'y avait plus que de belles et coûteuses plantes, exotiques et spectaculaires.

D'ailleurs, certaines avaient une forme vraiment étrange, très peu ordinaire dans ce monde…

En contemplant la pièce, sans savoir exactement pourquoi, Yusuke se sentit soudain triste. Cela ne lui ressemblait pourtant pas d'être mélancolique. Il secoua la tête pour en chasser les idées noires et tendit la main pour attraper la tasse de café que lui tendait Kurama.

« -Bon, trêve de plaisanteries douteuses. Pourquoi es-tu venu me voir ? Si cela t'est aussi douloureux que tu le dis et que cela semble effectivement l'être, c'est que l'affaire est d'importance.

-Tu es toujours si clairvoyant… Je comprends ce que voulait dire Yomi quand il disait que nous avions un terrain d'appréhension à ton égard.

-Je suis flatté de tes paroles. Mais venons-en au fait. Que veux-tu, Yusuke, je veux dire, en dehors du plaisir de me voir, bien sûr.

-Tu es au courant, je pense, de ce qui s'organise dans le Makai ?

-En effet, mais cela ne m'intéresse plus. Le Makai ne retient plus mon attention depuis longtemps.

-Vraiment ? Et à quoi devons-nous ce manque d'intérêt ? Je me rappelle que même en temps qu'humain réincarné, tu étais toujours au courant de tout. Et tu aimais bien les missions.

-Je te l'ai dit. Les temps changent.

-Hm, si tu le dis. Cela n'aurait rien à voir avec un certain démon de notre connaissance. Un petit démon, au caractère de feu et aux grands yeux rouges ?

-Rien du tout. C'est juste que ma vie se passe ici maintenant. Les souvenirs m'y retiennent et mon travail, mes amis. J'ai abandonné le Makai et ce que j'étais avant.

-C'est bizarre. Pour quelqu'un qui a abandonné ce qu'il était avant, je trouve que tu as les yeux très dorés maintenant.

-Yusuke. Que veux-tu au juste ? »

Le ton s'était fait plus sourd, plus guttural. Plus menaçant. Yusuke comprit qu'il ne pouvait toujours pas jouer au plus fin avec Kurama. Il décida d'être fidèle à lui-même et de jouer cartes sur tables. Ca lui avait toujours plutôt bien réussi. Alors pourquoi pas avec Kurama ?

« -Voilà, le tournoi recommence, mais par équipe cette fois. Il s'agit de nommer les différents chefs de province, comme tu le sais déjà. Si toi, ta vie est ici, la mienne est à présent là-bas, depuis ce jour. Je n'ai plus rien qui me retienne…

-Oui, je sais. Tu t'es excusé auprès de moi, tout à l'heure, et moi, je ne t'ai seulement pas dit à quel point j'étais aussi désolé pour toi. Je te présente toutes mes condoléances et je partage également ta douleur. J'aimais beaucoup Keiko. Je suppose que tu as retrouvé le yohkai qui l'a tuée ?

-Et comment…

-Si tu as besoin et que tu veux en parler, tu sais maintenant où j'habite, n'est-ce pas ?

-Ecoute, je ne suis pas venu parler de ça. Je voudrais que nous reformions l'équipe, comme avant. Que nous participions au tournoi et que nous le gagnions ! Comme avant ! Kuwabara, Hiei, toi et moi ! »

Kurama poussa un long soupir avant de regarder Yusuke droit dans les yeux.

« -Yusuke. Je comprends que tu te sentes vide et amer après ce qui s'est passé, mais vouloir recommencer le passé ne marche pas. Crois-moi, je sais de quoi je parle. Il faut aller de l'avant.

-Tu n'y es pas ! Je ne veux pas recommencer quelque chose qui n'existe plus ! Je sais bien que le passé est le passé. Je veux juste pouvoir faire quelque chose dans mon monde à moi. Toi, tu construis des choses ici, tu joues ton rôle dans la société et dans la vie, n'est-ce pas ? Tu es à ta place, et j'en suis heureux pour toi. Je veux juste la même chose. Sauf que ma place à moi, elle est dans le Makai, au combat, à la tête des yohkais ! Kurama, s'il te plaît. J'ai besoin de vous pour pouvoir gagner. Je ne t'ai jamais rien demandé pour moi, je n'ai jamais rien demandé pour moi à qui que ce soit, même… même à ce moment-là. S'il te plaît, aide-moi. »

Ils se dévisagèrent avec intensité durant un long moment. Puis Kurama ferma à demi ses yeux d'or et regarda Yusuke avec tristesse. Et à ce moment également les yeux magnifiques du yohko se teintèrent d'une mélancolie douce.

« -Je ne te donne pas mon accord. Mais je te promets d'y réfléchir. Et les autres ? Ils sont d'accord ?

-Je dois aller voir Kuwabara maintenant, à Osaka, mais j'ai déjà vu Hiei. Il est d'accord pour se battre avec nous. Il y a une province qui l'intéresse, je crois. »

Yusuke sentit la joie et la confiance se répandre en lui. Il avait gagné. Même si le yohko ne le disait pas clairement, il acceptait. Kurama viendrait, il en était certain.

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Premier chapitre terminé. Je précise qu'il ne s'agit pas d'un UA (Univers Alternatif, enfin je crois), même si cela y ressemble. C'est juste ce que donne l'équipe des reikai Tantei, dans mon imagination sadique quelques années après la fin du manga. Je ne sais pas si j'arriverai un jour à faire un vrai UA…

Alors, pour la précision, Keiko a été assassinée quelques années auparavant par un yohkai et Yusuke, fou de douleur, a traqué le monstre pendant des années avant de le massacrer. Il n'est jamais revenu depuis dans le ningenkai…

Hiei est reparti dans le makai à la fin du tournoi et n'est pas revenu depuis (soit plus de cinq ans…)…

Kuwabara a terminé ses études et a trouvé du travail dans une grande boite qui l'a expédié à Osaka. Il a donc déménagé et quitté Tokyo.

Les parents de Kurama ainsi que son frère sont morts dans un accident de voiture et Kurama s'est retrouvé à la tête de l'entreprise de son beau-père, qu'en trois ans, il a remontée et rendue très rentable. Il est à présent un jeune PDG à la fortune confortable, parti très convoité des jeunes femmes de la haute société… XD

Je précise que le titre est un hommage à mon roman d'enfance et d'aventure préféré, les Trois Mousquetaires, qui se poursuit par Vingt ans après ;-))