Suite et fin de cette fic qui, je ne pensais pas au début serait aussi longue lol. Merci à tous ceux qui l'ont lu, de vos encouragements, de vos remarques qui m'ont aidé à avancer. En espérant que cette fin vous plaise...
Bonne lecture et à bientôt pour une autre fic qui sera, bien sûr, Tiva ^^
- « Tu te souviens de notre première rencontre Ziva? »
- « Euh.. Oui mais.. »
- « Je t'ai dis que je tuerai moi même Ari si Gibbs ne s'en chargeait pas. »
Ziva se raidit, le souvenir de son frère était toujours aussi douloureux.
- « L'aurais tu vraiment fait si tu en avais eu l'opportunité? Je ne suis pas si sûre.. »
- « Tu m'avais pourtant pris au sérieux ce jour là. » la contredit Tony qui aurait préféré ne pas lui rappeler cette histoire. « Je l'aurai moi même tué pour avoir assassiné Kate... même si c'était ton frère. »
- « Comment... Mais pourquoi ne m'avoir jamais rien dit que tu le savais?! »
- « Tu n'es pas la seule à avoir des contacts hauts placés... et moi aussi j'avais mené ma petite enquête sur toi lorsque tu es arrivée. » confessa t-il en se passant la main dans les cheveux, honteux. « Si je ne t'ai rien dis ... c'est car je suis bien placé pour savoir que parfois le passé doit rester le passé et qu'on a pas envie de le déterrer. »
Ils étaient si semblables tous les deux et en même temps si différents. Blessés à vie par leurs passés, ils n'avaient - en dépit de leurs confiance réciproque - jamais pu en faire parler. Comme si évoquer ce passé, une partie de leurs vies qui avait pourtant contribué à faire la personne qu'ils sont aujourd'hui, aurait pu changer l'opinion que chacun avait pour l'autre. Sauf que Tony savait intuitivement que le moment était venu de partager cela, pour une fois de se montrer complètement honnête. Pas de sens cachés, pas d'ambiguïtés. Il leur faudrait beaucoup batailler pour contrer leurs nature profonde, pour lâcher prise, pour parler enfin à coeur ouvert.
- «Ce n'est pas là où je voulais en venir. »
- « Et où alors? »
- « Tu ne vois donc pas? Kate était ma partenaire, mon amie, c'est tout et pourtant j'étais prêt à tout pour coller moi aussi une balle dans la tête de son assassin. »
La mort de Kate l'avait anéantie au point de croire que jamais il ne pourrait se relever. La colère, la haine, le déni – toutes ces émotions avaient influé en lui de manière si soudaine, comme un coup de massue sur la tête, oubliant alors qu'il était un agent du ncis, une personne sensée faire respecter la loi; une loi qui n'est pas celle du talion. Alors oui, il était bien placée pour comprendre ce par quoi Ziva était passée dans cet entrepôt. Il était bien placé pour savoir aussi que l'amour n'était pas le seul responsable à sa perte de contrôle. Quand on apprécie une personne, amoureusement, amicalement, on peut être prêt à tout pour que justice soit rendue. Tony avait aimé Kate comme une amie, une soeur, mais son amour pour elle ne pourra jamais se mesurer à l'aune de son amour pour Ziva. Un amour exclusif et unique en son genre. L'amour d'une âme soeur.
- « Admettons » admis Ziva d'un ton sec. « Crois tu réellement que ça soit une bonne chose? Si l'un de nous deux est en danger, un tel cas figure risque de se reproduire, et ce, au détriment de notre boulot. »
- « Je ne suis pas d'accord avec toi. Notre sens du devoir passera toujours avant tout le reste, c'est pathétique peut être, mais c'est la vérité. »
Sur ce coup, il marquait un point. Ziva ne s'avoua toutefois pas convaincue, elle avait encore trop de réserves sur un hypothétique nous.
- « Tony, on est fait de chaîne et de sang »
- « De chair! C-h-a-i-r »
- « Peu importe! Imagine ce que j'ai ressenti en te voyant battu presque à mort! » cria t-elle impulsivement. « Et te voir ainsi.. ça ma fait si mal.. Si mal. »
Un cri du coeur trop longtemps refoulé, un cri pour marquer sa colère face aux monstruosités de ce monde. Il fallait que ça sorte, Tony le comprit, bien que la voir si sensible le surprenne un peu.
- « ... j'ai perdu déjà tant de personnes proches de moi... je sais pas si je pourrai me relever une fois de plus si jamais tu tombais » ajouta, des larmes scintillantes au bord des yeux.
Tony était à la fois ému et bouleversé par cette confession, sa gorge se serra; il fut incapable de formuler un seul mot.
- « Il vaut mieux qu'on en reste là et s'il te plaît, ne complique pas les choses car je veux vraiment continuer à travailler ici »
- « Ne m'as-tu pas dit que le coeur fait ce qu'il veut ? »
- « Non, pas cette fois. »
- « Pourtant, c'est le cas. »
- « Ça ne devrait pas. »
Tony s'avança encore d'un pas vers elle, réduisant l'espace entre eux.
- « Tu connais et je connais les risques du métier. Ils existent et alors que peut-on y faire sinon de faire avec en espérant que ça n'arrive pas.... Ziva... tu ne serais pas la seule à vivre avec cette peur au ventre, surtout que j'aurai vraiment du mouron à me faire avec toi en connaissant ton côté ninja détraqué. »
- « Sauf que je ne t'aime pas! »
- « Règle numéro 7 : toujours être précis quand on ment, Zee-va »
- « Tu ne largueras donc pas l'affaire! »
- « Non je ne risque pas de te larguer sauf que le mot juste est : lâcher » rétorqua Tony moqueur.
Ziva sourit, malgré tout. L'enfant en elle qui croyait à l'archaïque, naïf, et éternel comte de fées ne demandait qu'à pouvoir pleinement s'exprimer; sauf que la femme meurtrie par la vie étouffait cette petite voix.
- « Tu ne peux pas savoir à quel point tu m'as manqué pendant tout ce temps. »
L'inverse était tout aussi vrai, alors oui, elle pouvait aisément mesurait ce que Tony avait éprouvé.
- « Je me suis montré fort aux yeux des autres mais je souffrais de ton absence. C'est peut être un juste retour des choses, une punition... »
- « Une punition? »
- « De mon histoire catastrophique avec Jeanne, des femmes en règle générale... j'ai toujours fui l'amour et maintenant que je suis réellement prêt à l'accueillir c'est lui qui me fuit. »
- « Tony... »
- « L'erreur a été de pas comprendre plutôt l'importance que tu représentais à mes yeux. » fit-il en levant sa main sur sa joue. « Ziva... ti amo » fit-il à peine plus fort qu'un murmure.
Ziva frémit en entendant ces mots inespérés et pourtant tant redoutés. Ces mots qui firent flancher les dernières barrière érigées par sa raison mais qui lui soufflait désormais d'accepter ce que Tony avait à lui souffrir. Son coeur. Une larme coula sur sa joue mais celle-ci ne ne tarda pas à rencontrer le bout du pouce de Tony.
- « J'ai envie d'y croire. » sanglota doucement Ziva qui ne voulait qu'une chose : se blottir dans ses bras pour l'éternité.
- « Laisse nous une chance » murmura Tony alors qu'il l'étreignit contre lui.
Le menton coincé dans son cou tandis que Tony lui agrippait fermement la taille, Ziva ferma les yeux, enfin. Une main sur son torse, elle entendait l'échos de son coeur, c'était si sécurisant; jubilatoire aussi. Il vivait. Encore et toujours. Elle aussi voulait vivre, mais bon sang que c'était dur !
Ils restèrent enlacés un moment, la jeune Israélienne fut la première à se ressaisir en chuchotant ce qu'elle s'était promise de ne plus jamais prononcer de sa vie.
- « Je t'aime... Tony »
- « Tu peux redire ça, s'il te plaît » s'enquit-il en se détachant un tantinet d'elle.
Tony avait très bien entendu cette déclaration qui venait directement de son coeur, de ses tripes, et il savait aussi que ces mots ne devaient pas être pris à la légère car même si elle venait de les prononcer, il savait aussi que Ziva n'était pas le genre de femmes à les dire à chaque bout de phrase.
- « Tu as parfaitement entendu... » chuchota t-elle avant de capturer ses lèvres avec tendresse.
Tony n'en demandait pas moins, et comme pour sceller leur nouvel accord, il donna plus d'entrain à ce baiser. Chacun laissa alors libre court à sa passion que l'autre lui inspirait; une passion trop longtemps refoulée; une passion sans précédent... sauf qu'une sonnerie de portable joua les troubles fêtes.
OoO
Ne pas sortir avec un collègue. Personne ne respectera donc cette foutue règle? C'est toujours la même histoire, parmi la cinquantaine de règles que j'essaye d'inculquer à mes agents, c'est encore la même qui n'est jamais respectée, alors qu'enfin de compte c'est la seule qui a vraiment de l'importance. Mais bon, je ne suis pas trop bien placé pour leur faire la moral, n'ais-je pas moi aussi enfreint cette même règle avec Jenny le temps d'une mission à Paris? Et quelle mission...
Perché sur le balcon surplombant les bureaux de ses agents, Gibbs n'avait pas échappé au manège entre ces deux là, surtout lorsque Tony avait tiré Ziva par le bras pour le suivre. L'ancien marine n'eut pas besoin de les suivre pour savoir où ils allaient. Son intuition n'avait rien à voir là dedans, c'était disons du bon sens ainsi que trois années à les observer. Ces deux là s'étaient immédiatement plus, et même si Gibbs aurait voulu que leur relation reste amicale, il savait par connaissance de cause que tout ça ne dépendait pas de lui. C'était inéluctable que tôt ou tard ses deux agents finissent par tomber dans les bras l'un de l'autre. Et même s'ils n'avaient pas encore franchis le cap, ça ne saurait tarder.
Il pourrait bien sûr démanteler l'équipe, une décision motivée par son désir de ne pas mélanger travail et vie privée, sauf que Gibbs ne se voyait pas comment se passer de l'un ou de l'autre. Il était coincé. Aucune échappatoire.
- « Tout va bien, Jethro? » demanda une voix douce derrière lui.
- « Bien sûr pourquoi? »
- « Tu me parais soucieux alors que le retour de Dinozzo devrait te faire plaisir? »
- « C'est le cas même si c'est en même temps le début de mes ennuies. »
Jenny haussa des sourcils, ne comprenant pas où il voulait en venir même si elle pouvait se vanter en règle générale de savoir lire entre les lignes. Là ce n'était pas le cas.
- « Tu pourrais m'expliquer »
- « Violation délibérée de la règle 12 »
La directrice ouvrit la bouche mais aucun mot ne franchit les barrières de ses lèvres, sa réflexion parcourant son chemin, elle finit par dire :
- « Avec Ziva? »
- « Malheureusement »
- « Et c'est ton instinct qui te dit ce qu'il se passe dans la vie privé de tes agents? » demanda t-elle, moqueuse.
Gibbs la fixa de son regard bleu acier, hochant la tête légèrement de côté, voulant dire par là qu'il n'appréciait que très modérément qu'elle se moque de lui.
- « Admettons que tu ais raison, que comptes tu faire? »
Un sourire malicieux se forma sur son visage tandis qu'il regardait sa montre. Il leur avait accordé suffisamment de temps... Il s'empara de son téléphone puis composa le numéro de Dinozzo pour le prévenir d'une nouvelle affaire.
- « Quelque chose ne va pas, Jen?! » demanda l'ancien marine une fois qu'il eut raccroché.
Interdite, Jennifer ne su quoi rétorquer. Finalement, elle ne le connaissait pas si bien que ça.
FIN