Coucou tout le monde!

Me revoilà avec une nouvelle histoire, ça faisait longtemps que je n'avais pas écrit, donc si jamais j'ai perdu la main, arrêtez moi tout de suite, je ne vous en voudrais pas! Au cas où ce que j'écris n'est pas totalement à jeter aux orties et arrive à vous arracher un sourire, faîtes le moi savoir de même, j'ai des chapitres tout prêts en réserve... ;)

Sur ce, je vous laisse lire! Bonne lecture...


Poudlard, une salle de classe bruyante et bondée…

- C'est vulgaire!

- Rhooo! Tout de suite!

- C'est VULGAIRE!

- C'est bon, c'était une simple réflexion disons que j'ai pensé à haute voix…

Sirius, sur cette justification, se calla un peu plus dans sa chaise, et adressa un sourire lumineux à celle qui lui faisait face.

- Ça n'excuse en rien tes propos Black! Ça confirme juste que TU es vulgaire.

Il s'agissait de Lorinda Eagle. Grande, mince, une chevelure d'ébène, et un regard noisette mis en valeur par une frange droite et épaisse, Lorinda était un joli brin de fille. Un peu sombre, peut être, un peu cynique aussi… Mais indéniablement mignonne.

La jeune femme considérait le maraudeur, les sourcils froncés, le regard noir. A cet instant, elle se souvenait clairement de tout ce qui l'avait poussé à mettre un point final à leur histoire.

- Black?! Tu m'appelles Black! S'exclama le jeune homme en se renversant à l'arrière, une main portée au front et l'autre crispée sur sa poitrine, mimant une douloureuse agonie.

- Après tout ce temps, tu devrais pourtant savoir que ça m'insupporte! Reprit il, en retrouvant son sérieux.

- Mais justement…

- Tu es méchante. Tu l'as toujours été… Tu seras sûrement réincarnée en bonzaï!

Lorinda sentit chaque muscle de son corps se crisper. Pourtant, elle se maîtrisa, et répondit sur le ton de la conversation.

- Très bien! Je suis méchante, tu es vulgaire. Maintenant on va peut être pouvoir commencer à bosser?

- Dis tout de suite que je te gêne dans ton travail!

- Notre travail Black. Je te rappelle qu'on nous a collés ensemble. Et oui, tu me gênes, je confirme.

- C'est la meilleure! C'est toi qui m'as agressé d'entrée, et…

- TU M'AS DEMANDE S'IL ETAIT POSSIBLE QUE MC GONAGALL SOIT VIERGE ALORS QUE TON POSTERIEUR N'AVAIT MÊME PAS TOUCHE LA CHAISE!!

- Hé! J'essayais juste de briser la glace! Asociale…

Lorinda passa une main sur son visage. Et dire qu'il allait sur ses dix huit ans… Décidément, il en était à un point de non retour! A l'époque où elle sortait avec lui, Sirius était déjà un sale gosse, mais avec l'âge il semblait même qu'il régressait!

- Impossible de faire avaler à Mc Gonagall que Jade avait des difficultés…

Lily, qui venait d'arriver à leur table, s'y assit en lançant un regard blasé à son amie.

- …« Et de plus Miss Evans, Mr Lupin est un élève studieux qui se fera un plaisir, j'en suis sûre, de secourir votre amie … » et gnagnagna… Poursuivit-elle en singeant sa professeur.

Lorinda soupira. C'était bien sa veine…

- Et je suppose que Jade ne t'a pas trop soutenu?

- Ha! Cette espèce d'hypocrite! Tu penses bien que non, elle était trop contente de se retrouver avec Remus…

- Donc…

- Conclusion…

- On va devoir se le taper, conclurent sinistrement les deux jeunes femmes en coulant un regard noir vers Sirius.

Celui-ci, les bras passés derrière la nuque, leur sourit narquoisement.

- Pendant deux semaines! Ajouta-t-il avec un clin d'œil appuyé.

Lily et Lorinda s'entreregardèrent. Ça allait certainement être les deux semaines les plus longues de leurs vies… Lorsque le professeur Mc Gonagall avait annoncé des travaux dirigés s'étalant sur deux semaines, tous s'étaient réjouis. La donne avait quelque peut changer lorsque la sorcière avait ajouté que les groups étaient déjà définis… C'était ainsi que Lily et Lorinda écopait de quinze jours de Sirius Black, fait qui mettait Lorinda d'autant plus sur les nerfs, étant donné qu'elle était sortie avec lui lors de sa sixième année, et que depuis les relations qu'ils entretenaient étaient plutôt… Glaciales. Bien sûr, Lily avait tenté de se débarrasser de l'importun en le remplaçant par son amie, Jade Xuang, mais Mc Gonagald s'était montrée inflexible…

- Cachez votre joie! S'exclama Sirius.

- C'est intérieur… Marmonna Lorinda.

- Vous allez, voir on va s'éclater! Et en plus, avec nos trois cerveaux réunis, vous pouvez être sûres qu'on va décrocher une mention.

Malgré elles, les deux jeunes femmes sourirent à son compliment. C'était comme ça. Sirius trouvait toujours l'endroit où ça fait mal… Ou plutôt, là où ça fait du bien. Et Lorinda était bien placée pour le savoir. Sirius, elle le connaissait bien maintenant. Avant qu'elle ne sorte avec lui, elle le regardait avec mépris; ce n'était qu'un attardé indigne d'elle. Puis, il avait commencé à la courtiser. Elle s'était alors mise à dire à qui voulait l'entendre que « jamais elle ne sortirait avec Black, cet espèce d'imbécile finit au pipi, qui avait été bercé trop près du mur, etc.… ». Pourtant, il fallait bien avouer que Sirius savait y faire. Après avoir tâté le terrain pendant quelques jours, il s'était vite aperçu que Lorinda avait, tout au fond, un cœur d'artichaut. Et il faut bien avouer que sur ce coup là, il l'avait joué fine mouche… En effet, après avoir éloigné les trois autres Maraudeurs, il avait déposé un chaton (préalablement acheté à Pré-au-lard) entre les branches d'un chêne, non loin de la clairière où étudiait Lorinda. Alertée, par les cris du chat, la jeune femme avait accouru pour trouver un Sirius jouant ( à la perfection) l'affolement, et l'extrême inquiétude…

- Ça fait vingt minutes que j'essaye de le faire descendre! S'était il exclamé au bord de l'hystérie.

- Tu as essayé le wingardium au moins?

- Bien sûr! Mais il n'arrête pas de bouger! Oh je me sens tellement impuissant!

- Black… C'est qu'un greffier!

Il avait alors regardé la jeune femme avec un profond dégoût.

- Je n'auras jamais cru ça de toi!

- Non, mais on va arriver à le faire descendre ton chat, t'inquiètes pas, mais calme toi par Merlin!

Et c'est bien ce qui s'était passé; dès le premier wingardium leviosa , Lorinda était parvenue à faire redescendre le chaton de son arbre. Sirius s'était alors mis à câliner allègrement la pauvre petite boule de poils, et à remercier chaudement Lorinda. Durant les jours qui avaient suivis, elle s'était renseignée à plusieurs reprises sur la santé du chat. De là était né un rapprochement entre Sirius et la jeune femme. Lorsqu'elle repensait à cet épisode, Lorinda ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle avait vraiment été naïve.

Aujourd'hui, elle regardait son ancien amoureux, et malgré elle, elle se disait qu'après tout, elle n'avait rien à se reprocher: qui n'aurait pas succombé à Sirius? Il était beau, c'était vrai: brun ténébreux, un regard unique, à la fois enjôleur et perçant, des traits fins, presque féminins, contrebalancés par une mâchoire carrée et un menton volontaire, et surtout un sourire à faire fondre un iceberg. Mais au-delà du physique, Sirius Black c'était une personnalité. Capable de faire rire n'importe quel dépressif, d'une intelligence et d'un finesse hors normes, Sirius n'était pas n'importe qui.

Face à ces pensées, Lorinda se demanda finalement, pourquoi tout s'était si mal terminé entre eux…

- A quoi tu penses?

La jeune femme sortit brusquement de ses pensées. Sirius lui adressait un sourire engageant, tout en farfouillant dans ses notes.

Durant un instant, Lorinda pensa à lui répondre quelque chose dans le genre: « A nous deux. Oh pourquoi ça s'est terminé si mal? Regarde moi, aujourd'hui je brûle de désir pour toi! Oh prends moi, oh prends moi… » mais se ressaisit bien vite.

- Au sujet. Vous avez une idée?

- Des tonnes! Intervint Lily, enthousiaste.

- Bien, on t'écoute.

Mais à peine la jeune femme avait elle ouvert la bouche qu'une tornade blonde débarqua vers les trois élèves, et vint coller son séant juste sur le bureau de Sirius. Maëlle Fergus était sans conteste l'une des plus jolie fille de Serdaigle. Elle n'était qu'en cinquième année, pourtant son visage présentait des traits d'une maturité et d'une finesse exceptionnelles. De plus, très grande, mince, les yeux bleus et une crinière bouclée, la jeune fille ne passait pas inaperçue. A cet instant précis, elle fixait Sirius d'un regard alangui, tout en lui souriant de toutes ses dents perlées. Le Gryffondor ne tarda pas à répondre à son sourire.

- Flitwick m'a envoyé donner une enveloppe à MacGonagall… Expliqua-t-elle d'une voix claire et chantante.

- C'était une très bonne idée… On se retrouve à la bibliothèque ce soir?

Le visage de Maëlle sembla s'illuminer.

- Oh… Oui! Ce soir, parfait!

La Serdaigle avait perdu ses moyens en un instant…

- Très bien… On dit 20H00?

- Oui! Ce soir, 20H00, parfait!

Lily se pencha vers Lorinda:

- Si elle dit encore une fois « parfait » je fais en sorte que ses dents s'incrustent dans son palais …

- Oui, parfait! Je dois y aller, sinon MacGonagald va se poser des questions…

Puis, la jeune fille se leva maladroitement, cogna dans l'angle de la table, adressa un vague signe de la main à Sirius et disparut.

Lily et Lorinda s'entreregardèrent.

- Quoi? Demanda Sirius.

- Oh rien, si ce n'est que je pense sincèrement à fonder l'association anti-Sirius Black… Répliqua Lorinda, l'air détaché.

- Je dois avoué que ça a quelque chose d'impressionnant! S'exclama Lily. Incontestablement, impressionnant… C'est inné, ou bien ça tient à des années de travail? Sincèrement, c'est quoi le secret?

Sirius lui adressa un sourire narquois.

- Demande à ta copine, elle doit savoir…

Lorinda pâlit.

- C'est le genre de réflexion que j'ai du mal à accepter, alors à l'avenir abstiens toi Black.

- Et toi tu sais que c'est le genre de chose que je ne peux pas faire… Je veux dire, l'abstinence…

- Pour le coup, le mot exact aurait été abstention.

- Certes, mais ça ne cadrait pas avec ma vanne. Si j'avais dit « abstention », ça n'aurait pas sous entendu qu'autrefois, toi et moi (clin d'œil appuyé)… Ni à quel point tu avais aimé ça…

JBAM!

C'était partit. Certainement l'une des plus impressionnante gifle que Poudlard ait vu. Durant un instant, sonné, Sirius secoua la tête de droite à gauche, comme pour se remettre les idées en place. Toute la classe s'était tut, et observait Lorinda, qui s'était levée, tremblante de rage, et qui dardait un regard flamboyant sur Sirius Black.

Contre toute attente, le jeune homme, tout en se massant la mâchoire, répliqua:

- J'imagine que si j'avais utilisé « abstention », tu n'aurais pas fait ça non plus…

Lorinda ne releva pas.

- Tu sais quoi Black? Si j'avais tant aimé que ça, je serais peut être pas partie.

C'est le moment que choisit le professeur MacGonagall pour intervenir.

- Qu'Est-ce qu'il se passe ici?!

Lorinda et Sirius ne répondirent rien et se contentèrent de fixer le sol, furieux l'un contre l'autre.

- Bien! Devant toute cette éloquence je me vois contrainte de vous mettre tous trois en retenue!

Lily eut un léger sursaut de surprise.

- Non, professeur, intervint Lorinda, Lily n'y est absolument pour rien!

La sorcière lança un regard suspicieux à son élève, puis reporta son attention sur Sirius.

- Black?

- Elle n'y est pour rien, tout est de notre faute, confirma-t-il.

A l'emploi de « notre », les mâchoires de Lorinda se crispèrent, mais elle ne répliqua pas.

- Bien, Eagle et Black, ce soir 20H00, dans mon bureau.

Si la tension n'avait pas été palpable, Lily se serait amusée à ajouter:

« - Parfait! »

Mais la situation n'était vraiment pas propice…


- Il s'est avéré que Mr Lupin était collé ce soir avec le devoir de rendre trois parchemins de lignes, et que Mr Potter et Miss Xuang étaient également collés, avec pour tâche récurer les toilettes du rez-de-chaussée au coton tige… Les possibilités de punition étant restreintes, je me suis donc vue obligée de vous faire nettoyer les vitraux du couloir Est du dernier étage de la tour Nord!

Cela faisait in dix minutes que Sirius et Lorinda suivaient le professeur de Métamorphose à travers les dédales de Poudlard, portant éponges, brosses et grattoirs, attendant que la sentence tombe. Lorsque la sorcière annonça le verdict, tous deux ne purent retenir un cri de protestation.

- Mais Professeur, même les elfes refusent de le faire! S'exclama Sirius, outré.

En effet, le couloir Est se situait au même niveau que la volière, et c'était un fait établi, après des heures de voyages à affronter vents et marées, les chouettes et autres hiboux avaient pris l'habitude de déféquer copieusement sur les vitraux du couloir, montrant ainsi leur mécontentement ou leur soulagement, c'était selon…

- Mais justement Black! Il faut bien que quelqu'un le fasse! Vous avez toutes les nuits de la semaine, tâchez d'être performants…

Et sans plus de discours, la directrice de Gryffondor tourna les talons, et s'éloigna de sa démarche souple et élégante.

Restez seuls, les deux élèves jaugèrent du regard l'étendue des dégâts…

- On est pas sorti de l'auberge, conclut sinistrement Sirius

- J'arrive pas à y croire… Quand je pense que j'ai encore deux pages de parchemins à rédiger pour Binns…

- Ouais… Et dire que tout ça est de ta faute… Asséna le jeune homme, l'air détaché.

Lorinda lui lança un regard torve.

- T'es gonflé Black, Répliqua-t-elle sèchement, je te rappelle que c'est à cause de toi si tout est parti de travers!

- J'imagine que tu parles du fait que tu m'aies giflé?

- Parfaitement oui! Tu cherchais à me faire sortir de mes gonds, et tu y es arrivé, alors ne vient pas me dire que c'est de ma faute si à -15°C on gratte de la merde de piaf au lieu de pioncer au chaud!

Sur ce, la jeune femme se saisit fermement d'un grattoir et entreprit de décoller bruyamment les excréments d'oiseaux d'un vitrail.

Il faisait en effet très froid, et le grincement que produisait le grattoir de Lorinda, ainsi que l'humeur massacrante de la jeune femme, ne donnait guère envie à Sirius de s'atteler à la tâche… Pourtant, après avoir prié Merlin de lui donner la force de se contenir, il se mit à laver les vitres à son tour.


Vers minuit, c'est avec bonheur qu'il entendit le bruit du grattoir de sa camarade diminuer, puis s'arrêter totalement. Du coin de l'œil, il vit la jeune femme s'asseoir contre le mur sous son vitrail, et frotter énergiquement ses mains l'une contre l'autre. Il l'ignora superbement, et poursuivit sa besogne. Cette bêcheuse souffrait? Tant mieux! Il lui en voulait toujours de l'avoir giflé… Pourtant, la buée que produisait la respiration de la jeune femme et le fait qu'elle ne reprenne pas le travail, finirent par attirer son attention.

- Qu'Est-ce qu'y'a? Ça va pas? Demanda-t-il sèchement.

- Rien, tout va très bien, répondit-elle sur le même ton.

- Pas la peine de tourner autour du pot Eagle, si ça va pas-tu le dis, on arrête, point!

Lorinda le fusilla du regard.

- Je t'ai pas demandé la messe, okay? Fiche moi la paix!

- Sache que je compte pas me taper tout le boulot tout seul!

- C'est pourtant ce que tu mériterais!

- Okay! Chacun pense qu'il est là par la faute de l'autre, on va pas revenir là-dessus! Moi aussi je préférerais être ailleurs je te signale!

Lorinda eut un rire moqueur.

- Comme avec Maëlle par exemple? Qui aurait cru que tu te mettrais à les prendre au berceau…

Sirius leva les yeux au ciel, agacé.

- C'est que ça alors? Une sorte de crise de jalousie?

Piquée, la jeune femme se redressa et planta ses prunelles pâles dans le regard de Sirius. Le jeune homme avait toujours trouvé beaucoup d'attrait à ces yeux là… Oh bien sûr il ne pouvait pas prétendre que c'était la chose qui l'avait le plus attiré chez Lorinda, mais les yeux brun très clair avaient quelque chose d'indiscutablement envoûtant …

- Eh bah, toi t'as peur de rien au moins! S'exclama-t-elle, offusquée.

Sirius éclata de rire, ce qui eut pour effet de faire rougir la jeune femme.

- Eh bien Eagle! Je m'attendais à un peu plus de répartie venant de ta part! Mais cette constipation verbale ne fait que confirmer ce que je pensais…

Il enfonça ses mains dans ses poches, et l'air très sérieux, souffla:

- … Tu es jalouse.

- Je ne suis pas JALOUSE!

- Ooouh! De mieux en mieux! Tes arguments sont vraiment… Percutants! Se moqua le jeune homme, goguenard.

- Et jalouse de quoi d'abord? Hein? De qui? D'une prépuberte niaise au possible et totalement persuadée d'être tombée sur le prince charmant?! Ha! Laisse moi rire Black! Vociféra Lorinda.

Sirius remarqua alors quelque chose d'étrange dans le regard de la jeune femme; Quelque chose de douloureux, de crispé… Il dû l'observer trop intensément car Lorinda détourna les yeux. La Gryffondor se leva et fit face à la fenêtre qu'elle peinait à laver, un moment plus tôt. D'épaisses volutes de fumée s'échappaient de sa bouche entrouverte. A la lumière de la lune, Sirius remarqua que ses cheveux noir corbeau prenaient des reflets bleutés.

- Non…

Le jeune homme crut d'abord avoir rêvé tant la voix de Lorinda était basse, mais bientôt les lèvres de la jeune femme, assombries par froid, remuèrent de nouveau.

- Non, certainement pas, moi, j'ai déjà donné.

Avant que Sirius n'ait pu répondre quoi que ce soit, Lorinda cligna plusieurs fois des paupières, et enchaîna:

- Je suis crevée… Il… Il fait trop froid. On continu demain d'accord?

Une fois de plus, elle ne laissa pas le temps au jeune homme de répondre; elle tourna les talons, et d'un pas pressé, disparut dans les ténèbres. Resté seul au milieu du couloir, Sirius envoya un coup de pied rageur dans une brosse.


(POV Sirius)

J'aime autant vous dire qu'elle va m'entendre… Ramener tout le matériel de nettoyage à Rusard en pleine nuit, dans le froid et le vent, n'est pas quelque chose que j'ai apprécié à proprement parler. Encore, si y'avait eu que ça… Mais non, y'a fallu qu'en plus je ne ferme pas l'œil de la nuit. J'ai pas arrêté de penser à elle… Oh, vous méprenez pas! Je pensais pas à elle de cette façon! Non, en fait j'essayais de lister toutes les tortures qu'il me plairait de lui faire subir. Eagle a toujours été la reine des emmerdeuses, mais pour le coup elle a fait fort; et je dois dire que si la gifle m'était resté en travers de la gorge, le fait de me planter tout seul en pleine colle ne passe pas du tout… Quand je pense que la petite Maëlle m'a attendu pendant une heure! Bon, l'important est que ça soit réglé de ce côté-là… Oui, parce que pour tout vous dire, la première chose que j'ai fait hier soir en rentrant, c'est d'envoyer un hiboux à ma jolie gamine de Serdaigle… Ou j'ai été très convainquant, ou bien elle n'était pas vraiment fâchée, car à peine Praline ( c'est le mon hibou, mais je tiens à dire que ce n'est pas moi qui l'ai nommé… Remus est parfois tellement niais! Perso, je préférais largement Duboudin…) était parti qu'il revenait avec la réponse de Miss Serdaigle, toute embaumée de Lilas. Vous l'avez deviné, elle acceptait ET mes excuses, ET de ressortir avec moi. Parfois, j'adore ma vie… Mais laissons ces considérations euphoriques de côté, car pour l'instant, je m'apprête à entrer dans la Grande salle et passer un sacré savon à Eagle… La salle est relativement calme. J'aperçois la tête blonde et bouclée de Maëlle au loin… Chaque chose en son temps. A la table des Gryffondors, c'est la chevelure flamboyante d'Evans qui attire mon regard. Elle menace James avec une brioche… Qu'Est-ce qu'il lui a fait qui puisse mériter autant de violence? A côté d'elle se trouve Xuang. Si elle n'était pas en extase devant Remus, c'est sûrement elle que je draguerais… Ah! La voilà… Je viens d'apercevoir Eagle. La pauvre fille est en train de regarder son reflet dans une petite cuillère. Je m'assois à ses côtés.

- N'essaye pas de te rassurer en te disant que ton reflet est déformé, il n'est pas si loin de la réalité…

- Dégage.

On en est qu'à l'échauffement et elle réagit déjà! J'adore…

- Bien dormi?

- Dégage.

- Moi, beaucoup moins bien; vois tu, l'image de Rusard en pyjama restait obstinément imprimée devant mes yeux…

Elle sourit. Sans me regarder, mais elle sourit. J'hallucine ou bien?

- Vraiment très heureux que ça te fasse rire, parce que moi j'ai moyennement aimé me trimballer tout le matos tout seul, dans tout Poudlard!

- Désolée.

Entre nous, elle en a pas l'air du tout… Elle touille ses céréales, le regard perdu dans le vide.

- Excuse moi, mais ne crois pas t'en sortir comme ça! On est collé tous les deux, moi pas plus que toi! Alors refais moi un coup comme ça, et je…

Oula, pas bon, elle vient de se lever brusquement en renversant son bol sur elle, rendant son chemisier totalement transparent…On parie combien que ça va être de ma faute?

Elle regarde sa chemise trempée avec des yeux ronds comme des soucoupes, puis les relève vers moi. 'Croyez qu'elle a remarqué que je la matais?

- JE PEUX SAVOIR CE QUE TU REGARDES?

Okay, elle a remarqué…

- Je… (je voulais dire: « je ne suis pas sûr que ça te plaise », mais elle m'a coupé…)

- JE ME SUIS EXCUSEE, QUE VEUX-TU DE PLUS?

Toute la salle est tournée vers nous. « Apprenez la discrétion en 10 leçons avec Lorinda Eagle! » Ouh! Je la hais!

- Mais enfin arrête! Tu…

Et une fois de plus elle ne me laisse pas l'occasion de terminer ma phrase; elle enjambe le banc, et, furibonde, quitte la salle à grandes enjambées.

C'est oppressant ce silence, vraiment! Je remarque alors que je suis complètement tassé sur moi-même. Je me redresse dignement, et lance un regard circulaire à la salle.

- Et bah quoi?