Bonjour tout le monde.
Il y a maintenant plusieurs mois de celà, j'ai fini une histoire "Si on pouvait changer le passé...", racontée à l'époque des maraudeurs dont l'héroine principale, India, était envoyée dans le passé. Peut être cela vous dit-il quelque chose? Pour quelques un, la réponse doit être oui...(enfin, j'espère...)
Bref, ce jour où j'ai publié mon dernier chapitre, j'avais annoncée une suite... Et bien la voilà!
The last glimmer of hope, se developpait depuis déjà longtemps dans mon esprit au point de connaître déjà la fin. Une bonne partie de la trame est déjà tracée et j'ai décidé de commencer à tout mettre sur papier.
Je vous présente donc le prologue. Ne soyez pas étonnés si vous trouvez que les premières lignes ressemblent quelque peu à un passage du dernier chapitre de "Si on pouvait changer le passé..."
En effet, j'ai repris le passage où Sirius lit le journal d'India parce que primo, ça permet de faire un petit récapitulatif de ce qui s'est passé dans l'histoire précédente et secundo, j'ai rajouté quelques lignes qui nous en apprenent plus sur Sirius.
C'est une histoire qui promet d'être assez sombre. J'espère que cela va vous plaire.
Je remercie tous les reviewers pour leur soutien constant quand j'écrivais "Si on pouvait changer le passé..." car cela m'a beaucoup aidé dans la continuation de cette histoire.
Je veux dédier ce prologue et toute cette histoire à ma soeur, Annabelle, qui ne se lasse jamais de me lire en avant première pour me donner son point de vue, qui m'encourage sans cesse et sans relache. Merci d'être là pour moi et de me donner tant de bonnes idées. J'espère que toute l'histoire sera à la hauteur de tes attentes.
Bonne lecture!
Sirius pénétra vivement dans le manoir en claquant la porte et se dirigea directement dans le salon. La famille Weasley, Potter ainsi que Remus et Tonks étaient assis autour d'une table et discutaient gaiement.
-Heu...salut! Lança t-il d'un air maussade. Je ne vous dérange pas longtemps. James ? demanda t-il. Les cartons de India sont toujours dans ton grenier?
James acquiesça de la tête mais Sirius montait déjà les escaliers quatre à quatre. Il se dirigea vers les cartons et les ouvrit un par un jusqu'à ce qu'il trouvât enfin ce qu'il cherchait : Le journal de India. Il sortit le journal et alla se poser dans un coin. Il ouvrit doucement la première page. Des mots étaient inscris à l'encre noir dans une écriture fine et précise.
India McGregore,
Poudlard, 1977
"Le monde est si vide si l'on n'y imagine que montagnes, fleuves et villes ; mais d'y savoir quelqu'un avec qui l'on s'entend, avec qui l'on peut vivre en silence, c'est ce qui fait de ce globe un jardin habité."
Johann Wolfgang Goethe
Sirius arrêta sa lecture. Il hésita plusieurs secondes avant de tourner la page. India était repartie en France définitivement. Sirius le savait. Il n'y avait plus un seul moyen de retour pour elle. L'Angleterre était un territoire condamné, pris au piège entre les griffes de Voldemort. Sirius soupira, fatigué de cette guerre. Et après la Grande Bretagne, la France serait-elle la prochaine cible du seigneur des ténèbres ?
Il tourna délicatement la page pour voir apparaître des pages entières de son écriture. India avait couché des centaines de mots sur ce cahier, déversant toutes ses pensées.
Trois jours déjà. Je ne sais plus qui je suis. Je ne sais plus rien. J'ai l'impression de vivre un véritable cauchemar sans retour possible. Je suis entièrement perdue. Me voilà en 1977. J'ai fait un saut de 21 ans dans le passé. La magie existe réellement. Croyez-vous cela possible ? J'ai beau être littéraire, m'imaginer des mondes sans limites, je n'en suis pas moins réaliste. Je n'ai jamais cru à la magie, je n'ai jamais cru au hasard de circonstances. Nous sommes seuls maître de notre destin et pourtant je suis là... Je n'ai rein demandé, ni rien désiré mais me voilà...là.
Ma vie était tellement simple avant, tellement banale. Mes parents étaient les êtres que j'aimais le plus au monde... Je les croyais sincères. Ils m'ont pourtant menti... Je ne sais plus à qui me fier... Suis-je devenue folle ? Pourquoi est-ce moi ? Pourquoi tout cela m'arrive t-il ? Qui sont vraiment tous ces gens ? Qui est véritablement Albus Dumbledore ? Un imposteur ? Ou vraiment le directeur ? Tout est exactement identique. La description des lieux, le noms des personnes...les professeurs.
Je suis devenue folle..
...
Ils sont là en face de moi, tranquillement en train de discuter. Tout leur semble si simple, si facile. Ils ne paraissent pas le moins du monde inquiet. Ils ne voient rien. Les voir rire ainsi, sans soucis me devient douloureux. Je ne peux rien faire...
Trois semaines que je suis à Poudlard...je croise les maraudeurs souvent. Lily me parle tout le temps... J'ai l'impression de les trahir. J'étouffe doucement...je me consume et j'ai peur. Peur de ce monde, peur de qui je suis, peur de demain.
...
Depuis combien de temps suis-je ici ? Bientôt trois mois! Je ne vois pas la fin de mon séjour! Si je peux appeler cela un séjour! Remus connaît mon secret depuis trois semaines! Il est très discret! Je crois qu'il a remarqué mon amertume envers Peter et il ne me comprend pas! Mais ce n'est pas facile de le voir tous les jours faire ami-ami avec les autres quand on sait qu'il va les vendre! Lily et James se sont embrassés! Ils sont trop mignons! Lors de la dernière sortie au Pré au Lard, James a demandé à Lily de l'accompagner! Bien sur, elle a accepté au plus grand bonheur de celui-ci. Moi, j'y suis allée avec Sirius et Remus! Peter est resté à la salle commune, il avait des devoirs à finir. Nous avions passé un merveilleux après-midi! Nous étions allés boire un verre aux Trois Balais! Sirius m'a fait goûter la bierreaubeurre ! J'adore! C'est trop bon! Ca un goût étrange mais c'est délicieux! Après, Remus est allé poster une lettre et il ne restait plus que Sirius et moi! Il m'a demandé où est ce que je voulais aller et j'ai donc proposé la cabane hurlante! Si tu avais vu la tête qu'il a fait! Il m'a dit « Tu en as pas peur? On dit qu'il y a un monstre! » J'ai éclaté de rire! Je crois qu'il n'a pas trop compris pourquoi! Il a été adorable! J'ai fait la connaissance d'un Sirius totalement différent. Il n'était pas « le-garçon-le-plus-beau-de-toute-l-école-et-qui-a-toutes-les-filles-qu-il-veut ! ». Non! Il n'était pas comme cela! Il a été attentionné, tendre, amusant et cultivé! Nous avons eu des discussions que jamais je n'aurai imaginé entretenir avec lui! Il m'a fait visité des endroits surprenants! Il a plusieurs fois effleuré ma main. A chaque fois des frissons me traversaient. Son visage restait impassible pourtant j'ai du mal à croire que c'était seulement accidentel! Je m'entends de mieux en mieux avec la petite troupe! Je me pose, de plus en plus de questions! Lorsque le soir, les maraudeurs entament leur interminable discussion sur leur futur, j'ai énormément du mal à cacher ma tristesse! Comment se dire que dans quelques années, ils n'existeront plus! Qu'on ne verra plus jamais ces quatre jeunes gens rayonnants de joie et d'optimisme! Eux qui rient, insouciants du danger, insouciants de leur mort futur, insouciants. Si seulement on pouvait changer le passé...
...
Il fait noir à l'extérieur. Le feu crépite doucement dans la cheminé. Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de la mort de mes parents. Ils sont partis me laissant seule, toute seule. Le savaient-il ? J'entends encore la voix du commissaire, je revois sans cesse leur dernier bisous et pourtant, j'ai peur d'oublier. Tout est noir autour de moi mais pas autant que dans mon esprit. Je doute pour tout. Sans le vouloir, sans réussir à m'échapper, une brume épaisse m'entoure. Chaque jour un peu plus, je m'enfonce dans un mutisme à faire peur. Je ne réussi pas à pleurer, je ne réussi plus à parler. Seuls des idées sombres m'oppressent davantage jour après jour. Ils m'observent tous, je le sens mais je n'arrive pas à le faire croire que tout va bien. J'ai entièrement dépassé ce stade là. Plus rien ne m'atteint, plus rien ne me fait réagir ! Je ne suis plus qu'un automate...
...
L'année avance doucement mais j'ai l'impression de stagner. Je ne réussis pas à avancer. Je ne réussis plus à marcher... Des mois sont passés depuis la dernier fois, depuis la sortie. Sirius m'a embrassé... j'ai eu des frissons...j'en ai encore
...
Il me fait peur. Pas comme on représente la peur habituellement. Seulement à chaque fois que je suis à ses côtés, je tremble. Mes jambes ne me tiennent plus, mon cœur s'affole. Il est si imposant, si grand. Chacun de ses gestes sont si sûr, si serein. Et pourtant il est gentil, attentionné, aimant. Mais j'ai tout de même peur. Peur de le blesser, peur de le trahir, peur de le voir souffrir, peur de le perdre. Il me déstabilise à chacune de ses paroles... Il semble tellement sûr de lui, il m'impressionne. Est-ce cela l'amour ? Est-ce la peur constante qu'il disparaisse ? Est-ce l'angoisse continuelle de le décevoir ? Je ne sais plus quoi faire... Je n'ai jamais su quoi faire depuis mon arrivée... ils sont si différents de moi, tellement éloignés de mon univers et pourtant... je les aime tendrement d'un naturel qui m'effraie.
...
J'ai passé mes vacances chez Sirius. Le début a été un peu laborieux mais tout s'est bien fini en fin de compte. J'ai eu le grand honneur de rencontrer sa mère. C'est une femme plutôt aigri et même si c'est paroles étaient loin d'être gentilles, je ne réussis pas à lui en vouloir. C'est une femme, c'est la mère de Sirius. Celle qui l'a mis au monde, celle qui a fait de lui ce qu'il est. Et rien que pour cela, je pourrai la remercier. Je ne la haïs pas, je lui suis reconnaissante. Sirius est quelqu'un de bien et j'espère sincèrement qu'il finira par s'en rendre compte.
...
Voilà un moment que je n'ai plus écrit, disons que je n'en avais plus le goût pourtant j'ai promis...et je tiendrais ma promesse. Depuis nos dernières vacances de nombreuses choses nous sont arrivées. De retour à Poudlard, tout se passait bien...le groupe était encore plus uni que d'habitude, mes rapports avec Sirius étaient à l'apogée et notre relation parfaite...Sarah et Remus se rapprochait doucement...Ils étaient tellement mignons, le plus beau couple disait-on. Les cours reprirent rapidement avec des devoirs en abondance et je me félicitais d'avoir fini mes études...Comme c'était futile, alors! Les jours avancent, les heures passent et dans quelques jours je partirai avec Sirius pour vivre chez lui. Les maraudeurs quitteront Poudlard pour ne plus y revenir, tout du moins deux n'y reviendront plus jamais. Je me sens si seule et à part...j'aurai du partir depuis longtemps, j'aurais du savoir... Tout se passait bien durant les premières semaines, en tout cas c'est ce qu'on pensait, c'est ce qu'on espérait. J'ai toujours cru que Voldemort serait notre perte à tous, que c'était lui LE coupable de nos malheurs...J'avais enfin trouvé quelqu'un sur qui reposer toutes nos fautes, tous nos problèmes, toutes nos larmes. J'avais tout faux...je l'ai compris il y a trois semaines...quand tout a basculé sur notre nuage de rêve...quand j'ai réalisé la chance que nous avions de vivre...C'était il y a trois semaines... loin des soucis que tout a commencé...loin de la peur, loin des larmes... Tout était parfait ce jour là : il faisait beau...nous étions heureux...insouciants... mais surtout ignorant...C'était peut être trop parfait pour durer...
Quand Sarah est morte, ce fut, je crois, le jour le plus dur pour tout le monde. On n'aurait jamais cru qu'elle puisse réellement s'en aller laissant derrière elle, son souvenir, son odeur... Depuis que je connais le monde magique, j'ai toujours espérer que seul Voldemort pouvait ôter ainsi la vie, du moins à force de l'espérer je l'ai cru. Voir partir Sarah sans pouvoir se battre, à été très dur. Ses funérailles ont été pour tous un moment épouvantable, c'était le moment qui affirmait sa mort, qui l'éloignait de nous pour toujours, loin de nos yeux. Sa mort nous a tous porté un coup dur et les jours qui suivirent furent les plus durs, les plus cruels. Chacun était plongé dans sa peine, les nerfs près à lâcher pour soutenir les autres... Les jours qui ont suivies furent interminables...Nous nous sommes tous remis peu à peu même si la douleur est toujours présente. Nous avons passé les jours suivant chacun dans le travail. Je devais récupérer tous les livres empruntés et ils devaient réviser. Dans quelques jours, je vais quitter Poudlard. Je n'aurais jamais pensé que je vivrais ça un jour mais c'est arrivé et je ne changerais cela pour rien au monde ! Lors de ma discussion avec Remus, j'ai enfin eut ma réponse à ma question. En réalité, je la connaissais depuis le tout premier jour mais je n'avais pas encore compris. Être spectateur de la mort des gens qu'on aime alors que l'on a la possibilité de les sauver est impossible, sinon c'est qu'on ne les aime pas vraiment. C'est ce jour là, que j'ai décidé de les sauver...
...
Les voilà parti. Chacun va tracer sar route...chacun va avancer. L'ordre va les affermir tandis que moi, je m'éloigne doucement. Ils ont chacun un destin auquel je n'appartient pas. Pourtant, malgré tout. Malgré les interdictions, malgré les lois, malgré mon chagrin je vais agir. Agir pour leur bien, pour qu'ils puissent vivre encore longtemps. Je n'ai qu'un objectif, un unique but et c'est pour eux que je le fais.
Peter va trahir.
James se marier.
Et Sirius devra m'oublier.
Pourtant, ils seront heureux même sans moi.
...
J'ai mal. Je pleure. Je cris. J'étouffe. Je suffoque. Je meurs. Me voilà trahi, salie par mes parents. Ils me font horreurs, ils me font honte. Je ne suis plus qui je suis, je ne sais plus rien. J'ai tout perdu en quelques minutes...tout s'est envolé... Que dira Sirius ? J'ai peur, mon dieu. Peur encore une fois. J'avoue que je ne suis pas courageuse. Ni forte comme lui. J'ai mon cœur qui pèse lourdement, l'estomac qui se soulève pour rien. Depuis la mort de Cris, j'ai cessé de croire. J'avais plus goût à rien, plus envie de rien. J'étais seulement là, présent parce que je m'y devais. Cependant, je l'ai rencontré... Je l'ai finalement trouvé, ressenti, ce sentiment si puissant et indestructible. Et pourtant je vais devoir y renoncer...pour lui, pour eux, pour nous. J'ai peur, mon dieu... Et je n'ai jamais été aussi terrifiée de ma vie. Rien ne m'effraie plus que de le perdre... je tremble, je pleure, je l'aime.
...
Je n'ai plus beaucoup de temps...je me sens petit à petit partir.
Je ne sais même pas si j'aurais le temps de finir chacune de mes phrases, et c'est terrifiant de se voir ainsi confronter entre deux périodes. Je me bat pour pouvoir rester encore quelques minutes, tandis qu'une forte puissante m'attire loin de là...de lui. J'ai mal...Je disparais chaque seconde un peu plus et je ne peux rien y faire. Mon esprit s'embrouille, j'ai du mal à réfléchir. Je garde précieusement autour de mon cou, le médaillon et la bague de Sirius priant de tout mon être pour qu'ils m'accompagnent.
Je t'en supplie mon dieu...laissez moi encore un peu de temps. Je n'ai pas eu le loisir de tout lui dire, de lui expliquer ce qu'il doit faire. Je vous en supplie à genoux de me laisser encore un peu de temps pour lui dire au revoir !
Je ressens des picotements dans tous mes membres...je tremble légèrement. Mes yeux pleurent...
Mon dieu, je m'en vais...
Père de tous les enfants, dans un dernier supplice, exaucez ma plainte sauvez les. Sauve le de ses cauchemars, de toutes ses peurs, donne lui le courage de vaincre sa tristesse. Faites qu'il entende le battement de mon cœur, qu'il ressente à quel point il me déstabilise...
J'ai plus de force...j'ai peur de ce qui m'attend...
Tout tourne autour de moi...je lutte...trop tard...
Sirius, je t'aim
...
Voilà comment était composé son journal. Tout le long elle faisait part de ses doutes, de ses craintes. C'était tellement contradictoire de la jeune fille que Sirius avait connu. Elle s'était vidée de toutes ses peurs dans un journal, jouant la femme heureuse devant lui. D'une certaine manière, Sirius était soulagé de la savoir en France. Il était heureux de la savoir loin de tout ça, loin des soucis et loin de lui. Tout cela n'était pas son monde, ce n'était pas elle. Elle avait un rêve et jamais elle ne pourrait l'atteindre ici.
Sirius étendit ses jambes devant lui. India était loin et à la fois si près de lui. Si présent en lui, dans ses souvenirs. Il replongea de nouveau son regard sur une page du cahier.
Cher journal,
J'ai toujours les mêmes images qui circulent dans mon esprit. Le claquement d'une porte, un jet vert qui transperce l'air et leurs deux corps sur le sol. Lily et James étendus inertes sur la terre, une terreur visible sur leur visage puis, un peu plus loin, dans les décombres du manoir, installé dans son berceau, Harry bébé, une cicatrice en forme d'éclair sur son front. Voilà ce qui doit leur arriver, voilà ce qui me hante sans cesse. Sirius est ensuite arrêté, il éclate de rire comme un dément, il est condamné coupable et passe 13 ans à Azkaban. Il est devenu miséreux, il n'est plus qu'une ombre hanté par ses amis. Plus qu'une ombre qui veut se venger. Seulement c'est un dernier combat qui l'attend, un dernier combat qui lui est fatal, porté par la main de sa cousine, un combat qui laisse Remus seul. Il tombe derrière cette arcade, il tombe sans jamais toucher le sol, sans jamais voir un espoir de retour. Tout autour d'eux s'est écroulé. Les maraudeurs ne sont plus ensembles, plus unis comme à Poudlard. Ils ont sombré doucement, sous le coup d'un seul homme, ils ont tout perdu. Suis-je sensé changer tout cela seulement parce que je le peux ? Ne serais-ce pas au dessus de tout ? Le monde en serait il meilleur pour autant ?Ont-ils le droit de survivre au profit des autres et surtout, le voudraient-ils ? J'ai décidé de les sauver parce qu'il m'est impossible de ne rien faire . Après avoir connu leur joie de vivre, après avoir vécu cette insouciance naïve, quel monstre sans cœur serais-je pour les abandonner ? Je demande honorablement avec toute la lucidité que j'aie à ne point me juger. Que personne ne se proclame supérieur à moi pour ne pas avoir jamais pensé changer ainsi l'espace temps. Personne ne sait. Personne ne saura. Jamais dans mes conditions, jamais avec mon expérience et mes vécus, une personne quelconque ne peut point agir. Je demande sans gène, sans honte à ce que un jour vous me pardonniez enfin, pour avoir agi égoïstement et peut être bouleverser le monde. Peut être qu'il en sera meilleur. Peut être qu'il en sera pire. Dans tous les cas, mon choix est fait et c'est sans regret que j'en viens à tout changer. Ce n'est contre personne. C'est pour eux. Pour l'amour et la famille. Un enfant ne devrait jamais être séparé de ses parents. Jamais, un enfant ne devrait souffrir des actes de ses parents. Jamais, un enfant ne devrait souffrir pour les autres. Un enfant doit être protégé, aimé et choyé. C'est ce que je fais. Ce sont des enfants. Nous sommes tous des enfants.
-Sirius?demanda Lily, le regard inquiet.
Elle pénétra dans la pièce doucement et s'approcha de Sirius. James et Remus vinrent à leur tour et s'assirent en rond. Ils regardèrent le journal que Sirius ne quittait pas des yeux. Il leva lentement son regard vers eux.
-Elle l'a fait pour nous. Annonça t-il d'une voix enrouée. C'est pour nous qu'elle a fait tout ça, et c'est à cause de nous que Voldemort règne sans limite.
James soupira et Remus baissa les yeux. Lily se contenta de prendre le journal de India et de lire la page ouvert.
-Je me souviens toutes les fois qu'elle écrivait dedans. Remarqua, nostalgique, James.
Sirius approuva de la tête.
-Je l'ai accompagné à l'aéroport. Elle est en France maintenant.
-Vous croyez que nous aurions du mourir ? demanda Lily. Croyez vous que c'était vraiment notre destiné? Et si Harry devait absolument souffrir pour pouvoir vaincre un jour Voldemort?
James la regarda étonné, comme s'il ne la comprenait pas.
-Non ! s'écria Remus. C'est l'amour qui l'aidera. Dumbledore l'a dit. Nous ne devons pas douter maintenant. Tout n'est pas perdu, tout n'est pas irrécupérable. Je conçois que beaucoup de vies ont été sacrifiées et que tout porte à croire que c'est perdu.
-Et comment ? cria Sirius. Comment comptes-tu faire ? Nous n'avons plus un seul pouvoir. Nous n'avons aucun atout en notre pouvoir. Nous ne savons rien ! Si seulement on connaissait le point faible de Voldemort mais même pas ! Nous n'avons rien !
Un silence s'installa entre les quatre amis. Personne ne savait plus quoi dire, leur espoir était tombé dans un gouffre. Ils ne croyaient plus en rien.
Remus se pencha légèrement et attrapa le journal de India. Une feuille en tomba dans un sifflement. Remus stoppa son mouvement et regarda Sirius. Il sembla tout aussi étonné que lui. Il prit la feuille entre ses doigts et la déplia. Elle était recouverte de mots. Sirius la parcourut rapidement du regard puis leva finalement les yeux vers James.
-Quoi ? s'exclama Remus qui avait aperçu une lueur étrange dans le regard du maraudeur. Patmol?
-C'est une liste... articula t-il abasourdi. Une liste sur Voldemort.
Lily sursauta et arracha le papier des mains de Sirius puis lu à voix haute.
-Voldemort. Probablement 7 Horcruxes. Ames Voldemort. Bague S.Serpentard. Journal T.Jedusors. Symboles représentant les quatre maisons(simples suppositions). Kreatur traître. Amulette. RAB. Rogue attention. Surveiller Malefoy fils. Basilic : interroger Mimi Geignarde. Ça continue encore comme ça sur plusieurs lignes. Ça veut dire quoi ?
-A mon avis, déclara Sirius le sourire plus rayonnant que jamais. India vient de nous donner les clés pour vaincre Voldemort. Celles que Dumbledore aurait du découvrir dans l'autre version de notre vie.
Il finit par son sourire charmeur et écarta ses jambes devant lui.
-Tu peux éviter de dire « l'autre version de notre vie » ! déclara James en grimaçant. Ça sonne mal.
Sirius se tourna vers lui, le sourire plus malicieux que jamais puis se leva et s'avança vers la porte.
-Décidément, j'adore cette fille.
-Quelle fille? Demanda une voix féminine.
Sirius se retourna dans un sursaut. Une grande femme lui faisait face, un petit sourire au coin des lèvres. Elle portait un tailleur rouge et des chaussures à talon. Ses cheveux châtains clairs lui arrivaient vers les épaules, affinant davantage sa stature.
Elle haussa ses sourcils, plaçant ses mains sur les hanches. Sirius fit une petite grimace.
-Une amie de Lunard. Répliqua rapidement Sirius, apparemment gêné.
La femme observa Sirius de ses iris noirs avant de jeter un coup d'œil vers le lycanthrope. Ce dernier acquiesça vivement de la tête.
-Et qu'est-ce que tu fais là ? demanda rapidement Sirius souriant à la femme. Tu n'étais pas sensée être à Poudlard pour la dernière réunion des profs?
-Ça s'est terminé plus tôt et j'ai décidé de rentrer. C'est Tonks qui m'a dit que vous étiez tous là et je suis venue voir ce qui pouvez vous retenir aussi longtemps.
-Mais rien du tout! S'exclama Sirius. On discutait…entre vieux amis.
La femme opina doucement de la tête, le regard amusé. Elle finit par sourire.
-D'accord. Déclara t-elle. On dîne toujours dehors ce soir?
Sirius approuva de la tête.
-Bien sûr. Pourquoi cela aurait-il changé ?
La femme sembla hésiter à répondre avant de prendre la décision de ne rien dire. Il lui offrit son plus beau sourire puis déposa ses lèvres sur les siennes. La jeune femme parut surprise d'abord puis radieuse ensuite.
-On descend?
La femme acquiesça et attrapa la main de Sirius. Il descendit les escaliers juste avant de jeter un regard éloquent avec James. Il fallait aller parler à Dumbledore. Lui parler de la liste. Lui parler de India parce que tout pouvait encore changer. Cependant Sirius ne se sentait pas près. Il avait toujours cru que ses sentiments pour India s'était éteint avec les années mais désormais il doutait. Il en doutait cruellement. Il serra davantage la main de Eve, elle qui avait toujours été là pour lui.
Ève Atkins se tenait debout dans sa cuisine à préparer le repas. Au dernier moment, juste avant de partir, ils avaient tous les deux changé d'avis et préféré dîner chez elle. Sirius était en ce moment même assis dans son canapé à boire une bierreaubeure, et observant son album photo. Ève était anxieuse. Combien de fois avaient-ils tous les deux passé une soirée chez l'un ou chez l'autre avec comme but finale toujours le même : le lit.
Elle avait rencontré Sirius il y a bien longtemps maintenant pour le connaître suffisamment. Elle l'avait connu à une période où ses relations avec les femmes paraissaient ambiguë. Pourtant tout dans son apparence montrait qu'il était une personne imposante. Tout en lui était séducteur et charmeur. C'est ce qui lui avait plu dès le début, cet air de Don juan. Cependant après plusieurs discussions anodines, elle découvrit un homme distant, comme blessé.
Avec beaucoup de patiences, elle réussit doucement à s'en approcher. Elle découvrit un homme brisé. Il n'avait pas été difficile d'en deviner la raison. Néanmoins après de long mois de persévérance et de douceur, il s'abandonna à elle. Par la suite, ils eurent une relation des plus étrange, se donnant à l'autre dans des moments durs ou lorsqu'ils se sentaient seuls. Eve ne supportait plus cette relation. Elle ne souhaitait plus passer seulement une nuit avec lui. Elle était tombée amoureuse de cet homme et elle en vint avec le temps à haïr cette fille qui lui avait brisé le cœur. Cette fille, qui même après tant d'année, l'empêchait d'avoir une relation sérieuse avec Sirius.
Eve posa son couteau quand elle sentit les mains de Sirius se poser sur ses hanches. Il souffla doucement dans son cou puis déposa un baiser au bord de ses lèvres.
Eve ferma les yeux comme dans un supplice puis s'écarta à regret du maraudeur.
-Non. Attend Sirius.
Elle se retourna et le regarda. Il paraissait étonné et ne pas comprendre.
-Je croyais que…commença t-il.
-Je ne peux plus continuer ainsi. Je veux me poser. Je veux d'une relation sérieuse. Je veux des enfants.
Les iris bleues de Sirius la fixèrent intensément.
-Nos aventures ne sont pas saines, Sirius.
Eve serra les dents pour tenter d'arrêter en vain ses larmes. Elle essuya rapidement ses joues du revers de sa main.
-Je ne sais pas ce que tu veux, ni ce que tu cherches mais je ne me contenterais plus d'une nuit de temps en temps.
-D'accord.
Sa voix résonna dans la pièce comme un aboiement bref. D'accord. Il était d'accord pour tout arrêter comme cela. Ce fut pour Eve comme un coup en plein dans le ventre. Elle s'était attendu à un peu plus d'opposition.
-D'accord ? répéta t-elle pleine d'amertume.
Ses yeux lançaient des éclairs. Elle aurait souhaité rester calme et ne pas montrer ainsi sa déception alors que les larmes coulaient à nouveau sur ses joues.
-D'accord. Répéta t-il toujours aussi calme. D'accord pour une relation sérieuse.
La tête de Eve mit un petit moment pour enregistrer l'information. Ses yeux s'ouvrirent tout rond et elle observa Sirius comme s'il lui disait le plus improbable des mensonges.
-Tu es…
-Oui.
Eve ouvrit la bouche mais aucun n'en sortit. Elle la ferma dans un claquement de mâchoire avant de l'ouvrir à nouveau pour la fermer encore. Sirius sourit tendrement. Il s'approcha doucement d'elle et lui prit les mains.
-Tu as raison.
Eve ne savait plus vraiment quoi penser. Elle était entièrement perdue et ne pouvait se résoudre à enregistrer ce que Sirius avait dit. Ce n'était tellement pas lui… Pourtant quand il déposa ses lèvres sur les siennes, quand elle rencontra sa langue, tous ses doutes disparurent. Elle aimait Sirius Black et elle voulait lui faire confiance. Encore une fois.
The last glimmer of hope.
Londres, Septembre 1999
Sirius marchait dans la rue d'un pas tranquille vers la maison de Remus. Il était entièrement occupé par ses pensées. Eve venait de rejoindre Poudlard quelques jours avant la rentrée officielle pour régler les derniers points avec Dumbledore et Sirius ressentait déjà son absence dans son appartement. Quatre mois qu'ils étaient ensembles. En fait, Sirius était heureux. Eve était une fille bien qu'il aimait sincèrement. Au début, quand il avait accepté cette relation, il n'avait pas réfléchi aux conséquences. Durant cette soirée, il voyait encore India. En réalité, durant les semaines qui suivirent il pensa souvent à India puis l'oubli revint. Le quotidien se fit de nouveau monotone et Sirius s'attacha à Eve.
Il frappa deux coups à une porte qui s'ouvrit sur Tonks. Sirius baissa les yeux pour voir un tout petit ventre rond apparaître. Il sourit.
-Un garçon ou une fille ? demanda t-il.
Nymphadora sourit.
-Bonjour toi aussi, Sirius. Répondit-elle en s'écartant pour le laisser rentrer.
Il fit plusieurs pas dans le hall avant de s'avancer directement vers le salon, Tonks sur ses pas. Sirius dit un bonjour à l'assemblé puis s'assit sur le fauteuil.
-Alors ? insista t-il en regardant la métamorphosage.
-On ne sait pas encore. Je te l'ai déjà dit hier.
Sirius haussa les épaules. Il observa la petite troupe d'amis. Remus et Tonks se tenaient sur le canapé juste en face de James et Lily.
-Eve était heureuse de retourner à Poudlard? Demanda Remus.
-Plus excitée qu'une puce. Elle adore l'enseignement.
-Ça lui va bien comme métier. Remarqua Lily.
Sirius acquiesça.
-Honnêtement, j'ai regardé ses cours et nous aurions du prendre « études des moldus » comme options.
-On s'y serait ennuyé. Nota James. On ne peut pas faire de la magie.
-Les moldus sont encore plus ingénieux que tu ne le crois. Et dans tous les domaines.
James attrapa le bras de Lily et regarda sa montre.
-Tu as rendez-vous quelque part, Cornedrue?
-Eleanore est sortie.
Eleanore était le deuxième enfant des Potter. Elle avait deux ans de moins que Harry et possédait le caractère de son père. Elle possédait de grand yeux noirs et des cheveux auburn comme sa mère. James jouait très bien son rôle de père protecteur, qui parfois pouvait être un peu pesant pour une jeune fille de 16 ans.
Sirius rit.
-Ce n'est que ça.
-Que ça? s'offusqua James.
-Mais elle est avec Harry, Ron, Hermione, Ginny, Fred et George. Compléta Lily dans un sourire. Et ils sont allés chez Molly, chéri.
-Justement.
-Je ne comprends pas. Avoua Sirius. Il ne va rien y arriver à tes gamins.
Tonks poussa soudainement un cri de compréhension avant d'éclater de rire. Remus sourit, Lily leva les yeux en l'air tandis que Sirius plissa les yeux, complètement perdu.
-Si je récapitule, annonça Sirius, tu ne veux pas que Eleanore soit chez les Weasley…
Sirius s'arrêta soudainement de parler. Il avait compris. Les Weasley. Depuis le début des vacances, Eleanore s'était énormément rapprochée des jumeaux, en particulier de Fred, ce qui n'avait pas échappé au regard paternel.
-Fred est un gentil garçon. Nota Remus.
-Beaucoup trop fauteur de trouble. Il a une mauvaise influence.
-Elle n'a pas besoin de son aide, elle a suffisamment hérité de toi. Déclara Lily gentiment.
James grimaça.
-Mais elle est encore jeune…
-Elle a 16 ans. Le coupa Sirius. Toi, à cet age, tu n'en étais seulement à ton premier flirt..
-Mais justement!
Remus sourit.
-A mon avis, intervient Tonks, plus tu lui diras de ne pas s'approcher d'un garçon et plus elle le fera. Je fonctionnai exactement comme ça. Ma mère me disait que ce garçon n'était pas pour moi, alors c'était le coup que je le voulais.
Remus regarda Tonks étonné.
-Si tu préfères James, intervient Sirius, Eleanore réagit exactement comme Lily. Plus tu lui demandais de sortir avec toi, plus tu avais de chance qu'elle refuse…
-Ben voyons! Lança Lily alors que James éclata de rire.
Sirius sourit et se tourna vers Tonks.
-Bon alors… C'est quand que l'on va savoir si c'est une fille ou un garçon? Vous avez déjà pensé à un nom?
Tonks poussa un long soupir d'exaspération.
-Pourquoi persévères-tu à me poser les mêmes questions tous les jours Sirius? Quand je le saurais, je te le dirais!
-Mais c'est pour être sûr de ne pas être encore une fois le dernier au courant de quelque chose.
-Il n'y a pas de risque cette fois-ci. Annonça Remus. Puis laisse-là un peu tranquille avec ça Sirius, veux-tu?
Sirius baissa la tête d'un air un peu coupable.
-Si tu insistes, Lunard. J'arrête.
La porte de la maison claqua. Des pas résonnèrent dans le couloir puis deux adolescents rentrèrent dans le salon.
-Sirius! S'exclama Eleanor en s'avançant vers lui. Tu avais complètement raison la dernière fois! Et Fred est d'accord avec toi en plus!
Sirius la gratifia d'un de ses plus grands sourires quand il s'immobilisa. Il tourna doucement la tête vers James pour vérifier s'il avait suivi la conversation. Et malheureusement, c'était le cas.
-Dis-moi Harry? Lança-t-il alors. C'est quand que tu attaques ta formation d'Auror?
-Dans trois jours. Répondit ce dernier.
-Tu dois être pressé.
Il acquiesça. Sirius bougea sur sa chaise mal à l'aise, sentant le regard appuyé de James. Il savait qu'il n'échapperait pas à un interrogatoire de la part de son ami! Il allait devoir trouver un mensonge satisfaisant. Il savait très bien qu'avouer à James qu'il avait conseillé sa fille à propos de sa relation avec Fred revenait à se lancer un Avada kedavra lui-même.
-Molly et toute la famille va bien? Demanda Remus.
Eleanor secoua positivement sa tête faisant bouger ses boucles auburn.
-Elle passe le bonjour à tout le monde. Mais vous ne savez pas le plus important?
-Je suppose que tu ne vas pas tarder à nous le dire…plaisanta Sirius.
-Et bien Hermione a enfin réussi à convaincre Ron de l'accompagner au ministère pour déposer un brevet pour son SALE. Bill et Fleur attendent un enfant. Charlie a ramené une fille Alandra chez sa mère et Ginny a l'intention de convertir Harry à la cuisine.
-Eleanor! Cria Harry. Je croyais que tu avais arrêté d'écouter au porte?
-C'est pas moi! C'est Fred!
Et elle parti dans un grand éclat de rire jusqu'à sa chambre. Harry la suivit furieux.
-Quand je vous dis qu'il a mauvaise influence! S'écria James.
-Que voulait-elle dire à propos d'une conversion à la cuisine? Demanda Lily.
-A mon avis, elle va tenter de lui apprendre quelques trucs rudimentaires. Expliqua Tonks.
-Et bien moi, je lui souhaite bon courage. Annonça Remus. Parce que si Harry est aussi mauvais cuisinier que James, elle aura du boulot.
Sirius croisa le regard de James et se tapa sur les cuisses avant de se lever.
-C'est pas tout mais je dois y aller. Mission spéciale pour l'ordre dans une demi-heure. Maugrey va m'assassiner si j'arrive encore en retard.
James se redressa sur son fauteuil alors que Sirius avait déjà traversé la pièce.
-Attend une minute, Sirius. J'aurai besoin que tu répondes à une question.
-A plus tard tout le monde! Lança-t-il ignorent la remarque de son ami. Il marcha jusqu'à la porte d'entrée.
-Je saurais Sirius. Tu pourras pas m'échapper! Avertit James alors qu'un « plop » retentit dans le hall.
France, Septembre 1999
Un an déjà depuis son retour en France. Un an que la guerre prenait une tournure catastrophique. Nous étions en Septembre 1999, dans une petite ville au alentour de Paris. India était assise sur son pupitre depuis six heures du matin et elle écrivait avec acharnement sur du papier. Un an que cela durait. Elle s'était mise directement à écrire tout ce qu'elle savait sur la magie. Elle espérait tant que cela ouvrirait les yeux à la population moldu, qu'ils réaliseraient que les sorciers n'étaient pas des monstres. Elle avait besoin que les gens la croient, elle avait besoin qu'ils comprennent.
Elle avait expliqué à David ce qui lui était arrivé, elle lui avait tout raconté sans omettre un détail, tout révélé. Sa réaction avait été au début très étrange. Il n'avait pas protesté, ni voulu la contredire. Il était resté calme. Il n'avait plus parlé pendant une heure, la fixant comme une dément puis soudainement il avait éclaté de rire. Son rire avait frappé India en plein fouet comme une insulte. David n'avait en réalité rien compris. Il avait par la suite pris la décision d'emmener India chez un psychologue. Ils en visitèrent des dizaines sans aucun résultat positif pour elle. Les médecins en vinrent tous à la même conclusion. Les sorciers l'avaient ensorcelé pour leur cause. Tout le monde la prenait pour une folle mais elle savait bien qu'elle ne l'était pas. Ce fut ainsi que India se plongea dans l'écriture. Elle écrivit, écrivit et écrivit pendant des heures sans manger, sans parler, sans dormir. David avait jugé bon de l'arrêter dans sa lancée. C'était alors dans des yeux suppliants et larmoyant qu'elle lui narra encore une fois, mettant tout son cœur dans son récit. Elle voulait qu'il la croit.
Commencèrent ensuite des journées où elle lui parla pendant des heures, lui dicta des anecdotes, l'encouragea à lui faire confiance. Pendant des mois elle travailla à tout lui révéler, à tout lui décrire, si bien que vers le mois de décembre, juste avant noël, il consentit à supposer que tout cela pouvait être vrai. Il consentit à la comprendre et à la voir autrement. Elle n'était plus une échappée du monde sorcier, envoûtée par n'importe quel sort. C'était une jeune fille brisée qui se battait pour une cause qu'elle croyait juste. Elle sortit trois livres durant cette année là, trois livres qui firent jaser toute la France pendant des mois. Trois livres qui pour certains étaient un tas de chiffon, pour d'autre une révélation. Trois livres documentant le monde sur la sorcellerie. «Le monde sorcier». «Lord Voldemort et sa quête». « Moldus et sorciers cohabitent ».
Pourtant malgré ses efforts, aucun changement ne se produisit. Les gens avaient peurs. Ils ne se sentaient plus en confiance. Il avait enfin trouvé un responsable à tout leur malheur.
India écrivait un dernier livre, un livre plus personnel, un livre qu'elle ne voulait pas vendre. Celui là était pour elle, pour lui, pour eux. C'était son trésor, son seul attache.
India traversa la cuisine et prit un grand verre d'eau dans sa main droite, qu'elle porta à ses lèvres. Elle avait finalement fini ce livre, elle l'avait mené à bout. Elle soupira doucement, soulagée d'une certaine manière.
C'était comme un adieu, un remerciement. Sa façon de tourner définitivement la page et de s'accrocher ainsi au présent. « Les maraudeurs ». Un recueil d'une année magique.
India s'approcha de la fenêtre et tira doucement le rideau pour observer dehors. Une fine couche de neige recouvrait la terre, les voitures et le toit des appartements. Il n'y avait pas âme qui vive dans la rue. Pas un chat, pas un humain, pas la moindre trace de quelque chose de vivant. Et tout était ainsi depuis plus d'un an. La guerre en Angleterre avait aussi percutée les Français mais d'une manière différente. Le monde sorcier s'était révélé aux moldus pour les avertir du danger régnant en Grande-Bretagne. C'est alors que tout le monde avait entendu pour la première fois le nom de Lord Voldemort mais l'effet produit par sa prononciation était tellement étrange à ce que India avait connu, qu'elle en fut troublée. Il n'y avait pas cette expression effrayée sur le visage, ni cette lueur fantomatique dans leur yeux. Les français dépourvus de pouvoir magique, les gens qui comme India ne pratiquait pas la magie, avait rejeté le monde magique. Une chasse au sorcier avait à nouveau commencé comme lors du Moyen-âge, les considérant tous comme des terroristes.
India était désespérée par ces comportements et malgré ses livres rien n'avait changé.
La porte d'entrée s'ouvrit. India traversa la pièce et ouvrit la porte de sa chambre. David franchissait le couloir jusqu'à la cuisine, les bras chargés de sac de course.
-Il en reste encore deux dans ma voiture. Informa-t-il. Tu peux y aller s'il te plait?
India acquiesça et s'avança vers la porte.
-J'ai posé les clés sur le meuble. Cria-t-il de la cuisine.
India les attrapa d'une main et ouvrit la porte de l'autre. Elle sortit de l'appartement et descendit les escaliers. Une fois hors de l'immeuble, le froid la transperça violemment. Elle regretta de ne pas avoir pris de manteau et serra ses bras autour de ses épaules pour se tenir chaud. Elle marcha dans de grandes enjambées jusqu'à la voiture puis ouvrit la malle. Deux gros sacs, remplis de nourritures étaient posés côte à côte. India se pencha pour les attraper. Elle les tira vers elle quand un bruissement de vêtement attira son attention. Elle jeta un coup d'œil derrière elle sans rien apercevoir d'anormal. Elle attrapa à nouveau ses sacs, en posant un sur le sol pour pouvoir refermer la voiture puis le pris à nouveau. Elle marcha rapidement jusqu'au hall d'entrée, souhaitant rapidement se mettre au chaud. Pourtant, arrivée devant la porte,elle se stoppa. Elle fit un demi-tour sur elle-même et observa encore une fois l'horizon. Un frisson lui parcourut l'échine. Elle fixa les alentours attentivement comme si elle recherchait quelque chose de précis. Une sensation étrange l'accompagnait et elle ne pouvait se résoudre à rentrer. Un bourrasque lui fouetta le visage. India commença à trembler légèrement toujours incapable de bouger. Elle tendit l'oreille. Le silence régnait sur le parking, aucune voiture ne circulait sur la route. Tout était calme. Et pourtant, elle avait cette sensation étrange d'une présence dans les environs. Elle ne se sentait pas observée mais n'avait pas l'impression d'être seule. C'est une impression très insolite et pourtant déjà vécu. C'était comme si des fantômes s'agitaient autour d'elle, des fantômes dont elle ne pouvait voir la forme, ni le visage.
Le poids des sacs commençaient à peser et à couper les doigts de India qui ne s'en souciait guère. Un sentiment de terreur dominait tout le reste. Elle était intérieurement terrifiée sans qu'elle ne sache vraiment l'expliquer.
Brusquement un crissement de pneu retentit au coin de la rue. India tourna la tête et vit une voiture blanche traverser la rue à toute allure avant de freiner brusquement pour tourner. Sa manœuvre échoua et la voiture alla s'écraser contre un arbre. Une deuxième surgit alors et ralentit en passant devant la voiture accidentée. Une main sortit par la fenêtre et tira deux coup de feu avant de s'éloigner dans un grondement de moteur.
India se figea devant la scène. Elle lâcha ses sacs et se jeta sur l'interphone.
-Quoi? Grogna la voix de David.
-Appelle les flics et les pompiers. Vite!
Elle sauta les trois marches du perron et s'élança vers la voiture accidentée. Du sang recouvrait le pare brise, des morceaux de verres couleurs rouges sondaient le sol et le klaxon hurlait, brisant le silence.
India ne s'approcha pas davantage et fut vite rejointe par David et quelques voisins alertés par le bruit.
Ils attendirent plusieurs minutes avant que les secours arrivent. Les policiers délimitèrent une zone par une banderole et les pompiers commencèrent à extraire le corps.
India regardait à côté de David, légèrement à l'écart quand un homme s'approcha d'eux.
-Lieutenant Marot. La dame là-bas m'a dit que c'est vous qui avez téléphoné. Annonça le flic d'une voix bourru en s'adressant à David.
Ce dernier acquiesça de la tête. L'inspecteur était plus petit que lui, court sur patte, des épaules larges et avait deux gros yeux au centre de son visage. Il donnait l'impression d'être un vautour à la recherche de charognes.
-Vous avez vu ce qu'il s'est passé, je suppose?
-En réalité non. Déclara posément David.
-Non? Vous voulez dire que…
-C'est moi qui lui ai dit d'appeler. Intervient India. J'étais dehors quand l'accident est survenu.
L'homme écarquilla les yeux puis tourna son regard vers India, la détaillant de haut en bas sans la moindre gène.
-Ce n'est pas un simple accident. On lui a tiré une balle entre les deux yeux.
-Il y avait une deuxième voiture. Avoua India.
L'homme ne releva pas sa phrase et fit signe à un flic de s'approcher.
-Vérifie qu'il n'y ai aucun journaliste parmi tout le monde puis renvoie chacun chez soi. Lui ordonna-t-il. Quant à vous, suivez-moi.
Il avait montré India du droit avant de lui tourner le dos et de s'enfoncer parmi les autres policiers jusqu'à un camion.
India le suivit sans rien dire lançant un regard rassurant à David. Il lui demanda ce qu'elle avait vu et comment toute la scène s'était déroulée. India raconta avec tous les détails qu'elle se rappela et son récit était assez complet. Malheureusement, l'inspecteur ne semblait pas satisfait et assez mécontent du fait qu'elle n'avait pas réussi à identifier le genre de la deuxième voiture. Après plusieurs tentatives d'identifications grâce à des photos, le flic abandonna.
-J'aurais besoin de votre nom, prénom et votre numéro de téléphone dans le cas où nous aurions besoin de vous contacter. Expliqua-t-il en lui tendant un carnet et un crayon.
India l'attrapa et écrivit ce qui lui était demandé. Ses doigts étaient tout engourdis et elle réalisa qu'elle avait froid. Elle n'était pas mieux couverte que tout à l'heure. « Si je tombe pas malade après ça, j'ai vraiment de la chance » pensa-t-elle. Elle rendit le bloc-notes au lieutenant Marot.
-India McGrégore? Lut-il. C'est vous qui avez écrit tous ces bouquins sur la magie?
India hésita quelques secondes avant d'acquiescer de la tête.
-Ils vous ont pas encore enfermé?
India serra des dents et fit signe d'ignorer la remarque. Un pompier s'approcha d'eux.
-On a réussi à le sortir. Dit-il. Il est vraiment dans un triste état…
Le flic acquiesça la mine grave.
-C'est comme toute cette histoire… Sale affaire! Envoyez le corps à la morgue le plus rapidement possible. J'veux coincer cet enfoiré!
Le pompier opina de la tête avant de crier des ordres à ses gars. Le lieutenant se tourna vers India et la congédia d'un geste de la main.
-Si on a d'autre questions, on vous appelle.
India tourna les talons.
-Ben, moi aussi je vous remercie de votre coopération! Murmura-t-elle d'un ton sanglant.
Soudain un homme passa devant elle puis un deuxième. India s'arrêta pour laisser passer la civière. Posé dessus se trouvait un homme d'une trentaine année. Il avait les yeux fermé, le teint gris et ne semblait pas s'être rasé depuis longtemps. Un trou de plusieurs millimètres trônait entre ses deux yeux. India eut un hoquet de dégoût à sa vue.
-Fermez moi ce sac! Beugla la voix du lieutenant après avoir croisé le regard apeuré de India d'un air de mépris.
Les pompiers s'exécutèrent rapidement et alors qu'ils remontaient la fermeture vers son visage, India eut un sursaut. Durant une seconde, une toute petite seconde, elle crut apercevoir Sirius. C'était comme un message qu'il lui avait envoyé malgré les distances qui les séparaient. Et India en trembla de peur. Quelque chose de grave était arrivé à Sirius. Elle le savait, elle le ressentait au plus profond d'elle.
-India? Tu vas bien? Mon dieu, mais tu es toute blanche!
India leva la tête et croisa le regard inquiet de David. Elle voulu ouvrir la bouche pour lui parler mais aucun mot ne sortit. Des larmes coulèrent alors doucement le long de ses joues. David la prit par les épaules et l'aida à marcher jusqu'à la maison. Durant le trajet, India ne parla pas et une fois à l'intérieur, elle s'assit sur le canapé et ne bougea plus. Elle était effarée, totalement pétrifiée.
Londres, Septembre 1999
-Black! Résonna la voix de Maugrey. Black!Répond, Bon sang!
L'auror fit un tour sur lui-même la baguette, haut levée. Son œil magique s'agitait dans tous les sens, regardant dans tous les horizons.
-Il n'est peut être pas encore arrivé! Supposa une deuxième voix. Eleanor disait qu'il devait rendre visite à son père aujourd'hui.
-Non. J'ai contacté James il y a dix minutes. Déclara Maugrey. Et il était parti depuis longtemps déjà. Black!
La voix de Fol'Œil résonna mais aucune réponse ne lui vint en retour.
-Tu as essayé de le contacter? Demanda-t-il.
L'homme opina positivement de la tête. Les traits de son visage était tirés et crispés.
-Rien. Il ne répond pas.
Le vieil auror scruta encore minutieusement les lieux pendant plusieurs minutes avant de se retourner vers son compagnon.
-Arthur. Continua-t-il. Contacte James et Remus. Il y a un problème. Dit-leur que Sirius a disparu.
France, Septembre 1999
-Non, non et non! Bon sang India, mais tu entends ce que tu dis?
David se tenait debout, le dos à la fenêtre et les mains appuyées contre le rebord.
-C'est complètement insensé! souffla t-il d'une voix beaucoup plus calme.
India était toujours assise sur le canapé, la tête baissée, appuyé contre ses deux mains. Elle avait cessé de pleurer bien que son estomac soit toujours aussi contracté.
-C'était un mirage, India. Reprit David d'un ton plus conciliant. Un simple mirage du à la fatigue. Ça fait des jours que tu ne dors presque plus pour finir ton livre et… Tu t'inquiètes trop.
Elle secoua négativement de la tête, avec un air paniqué sur le visage. Elle ne pouvait se résigner à oublier ce visage. Ce n'était pas un rêve, ni son imagination qui lui avait joué un tour. Sirius avait besoin d'elle. Il n'allait pas bien. C'était une chose qu'elle ressentait, qu'elle ne réussissait pas à expliquer. Et pourtant, elle le sentait au plus profond d'elle même, c'était comme un appel.
David vint s'asseoir près d'elle et posa une main amicale sur son genoux.
-India, on ne peut pas partir en Angleterre comme ça sur un coup de tête.
-Ce n'est pas un coup de tête! S'indigna t-elle avec rage.
David la regarda mal à l'aise.
-On ne peut pas envisager de se rendre en Angleterre avec tout ce qui se passe en ce moment simplement parce que tu crois que cet homme…
-Sirius.
-seulement parce que tu crois qu'il est en danger. C'est inconcevable!
-Et qu'est-ce que tu sais de ce qui se passe là-bas?
-Je sais tout ce que tu as bien voulu me dire India. Avoua t-il. Mais pour être honnête, la raison n'est pas vraiment là. Je veux bien te croire quand tu m'assures que les sorciers ne sont pas tous des montres, parce qu'après tout ils existent et même si, il y a deux ans je t'aurais ris au nez. Je veux bien te croire quand tu m'assures que tout ce que tu racontes depuis un an est vrai, que tu as vécu tout ça. Mais j'ai du mal à réaliser comment tu peux savoir ce qui est arrivé à une personne, aussi précieuse te soit-elle, alors qu'elle vit à des lieues d'ici!
Il se tut, laissant le temps à India d'assimiler ses paroles.
-Je sais que tu as vécu des choses difficiles, et cette année fut stressante aussi, je te l'accorde. Mais on ne peut pas retourner en Angleterre, India. Tu dois te reposer et apprendre à vivre à nouveau. S'il te plait, si tu ne le fais pas pour toi, alors fait le pour Sirius. Parce que s'il t'aimait vraiment comme tu le prétends, c'est ce qu'il voudrait pour toi.
David parlait d'un ton calme et apaisant souhaitant la rassurer alors même qu'il ne comprenait pas très bien.
-Je dois retourner en Angleterre. Répéta India d'une voix tremblante.
Son visage avait perdu toutes ses couleurs. Ses cheveux noirs semblaient beaucoup plus ternes, accentuant son teint grisâtre. Ses yeux étaient éteins et remplis de larmes qu'elle ne réussissait pas à contrôler. Ses épaules affaissées, le dos courbé ainsi que son menton qui touchaient sa poitrine lui donnait cet air pitoyable des grandes héroïnes fatiguées des épreuves de la vie.
-Tu ne comprends pas. Murmura t-elle d'une voix faible.
-Alors explique moi.
India inspira profondément et leva vers David un regard suppliant. Il avait sur le visage un air de compassion. Elle eut un baume au cœur à le voir ainsi, près d'elle. Il essayait de la comprendre, de la guider alors qu'il n'avait vraiment aucune idée de ce qu'elle pouvait ressentir. Elle repensa à ces derniers mois, où il avait supporté avec elle l'hostilité de la population. Il avait même décidé la croire sur parole seulement parce qu'elle assurait que c'était vrai. Et pourtant, elle le connaissait, elle savait très bien qu'il n'y croyait pas vraiment mais que c'était juste pour elle. Et à cet instant précis, elle aurait encore une fois voulu lui raconter, tout lui exposer et elle aurait même été tenter de lui expliquer ce sentiment presque douloureux qu'elle ressentait.
India se souvenait de Sirius comme si elle l'avait vu la veille pour la dernière fois. Son visage, ses expressions et même son rire étaient encore ancrés en elle. Elle n'avait jamais cessé de penser à lui malgré ses efforts. C'était devenu une obsession… Elle voyait encore son regard la déshabiller quand elle avait traversé son salon un matin de juin. Elle avait l'impression que ce n'était que hier quand il avait posé pour la première fois ses mains sur ses hanches nues. Et à chaque fois, elle avait des frissons dans tout le corps à cette simple pensée. Elle ne réussissait pas à l'oublier et ne se sentait pas capable de l'oublier. Il était presque présent en elle.
India se leva doucement pour aller se poster face à la fenêtre. Elle regarda dehors quelques minutes. Les pompiers et les policiers étaient déjà partis. Les lieux avaient été nettoyés et la neige était à nouveau blanche et propre comme si rien ne s'était passé.
-India…supplia David.
Elle se retourna et planta ses iris violets dans les siens.
-Et si c'était Cris? Ou Stella?
-Quoi?
-Je dois aller en Angleterre David. Non, en fait je veux me rendre en Angleterre. Parce que même si j'ai tort et que Sirius va bien, je veux m'en assurer.
-Et tu ne peux pas lui envoyer un courrier ? l'interrompis t-il.
Elle secoua vigoureusement de la tête.
-Un temps de guerre? Se moqua t-elle. Et même si la lettre lui parvenait, tu crois qu'il dira la vérité? Il voudra me tenir à l'écart!
-Justement! Renchérit David. Il ne voudrait pas que tu ailles te mettre en danger ! C'est ça qu'il voudrait alors pourquoi tu ne le fais pas ? Au moins pour lui.
-Parce que je ne veux pas faire la même erreur qu'il y a deux ans!Cria t-elle hystérique.
David se redressa, fronçant les sourcils.
-Qu'est-ce que tu veux dire?
-David. J'aime Sirius. J'aime son côté Dom Juan, son air arrogant, son apparente confiance en lui. J'aime cette force de caractère qui émane de lui, son sourire quand il taquine James ou Remus, ses plaisanteries parfois exaspérantes. Il m'irrite avec ses comportements puériles, son machisme et cette fâcheuse habitude qu'il a d'être aimée par presque toutes les filles. Mais j'ai aussi peur de ses crises de colères quand il est effrayé, de ses regards assassins envers ses ennemis, de cette noirceur qui l'habite souvent. Mais c'est tout ça, Sirius. C'est pour lui que je veux partir. Parce que j'ai ce sentiment qu'il lui ai arrivé malheur. C'était comme si une main contractait mon cœur en insérant ses ongles à l'intérieur. Et ça fait mal. A la mort de Cris, j'ai rien pu faire…
-C'était un accident. Intervient David d'une voix froide. Et tu le sais. Tu ne pouvais rien faire.
-Je sais…
Elle poussa un long soupir comme si cela se révélait être un supplice.
-C'était un accident…C'était que des accidents…Pour mes parents, Stella et pour Cris. Pourtant, à chaque fois, durant les mois qui ont suivis, c'était comme si quelqu'un s'amusait à serrer mon cœur entre ses mains dès que j'avais un instant de bonheur, comme pour me punir.
-India, ce que tu racontes…
-Ce que je raconte c'est que je ne veux pas avoir à culpabiliser encore une fois. C'est peut être aussi un accident pour Sirius, peut être même va t-il très bien, mais je ne peux pas rester ici, David. Je ne peux pas. Je ne pourrais pas vivre normalement avec ce doute. Je retourne en Angleterre.
David fixa India. La détermination dont elle faisait preuve l'étonnait. Elle avait encore les yeux rougis et ses mains tremblaient encore légèrement mais elle se tenait désormais droite. David ne dit rien et se contenta de la regarder. Au fond de lui même, une petite voix lui disait de la retenir, de l'en dissuader. David savait que rien de tout cela ne finirait bien. Il poussa un soupir.
-D'accord. Murmura t-il. D'accord.
Voilà... Bien, j'avoue que votre avis m'interresse beaucoup alors surtout n'hésitez pas à m'en faire part!
Merci de m'avoir lu.
Bisous
Lisiane.