Titre : Cible verrouillée.
Source : Gundam Wing AC.
Auteur(e) : Lysanea
Genre : yaoi, romance, UA.
Disclamer : aucun des personnages ne m'appartient
Pairing : 1 plus 3 et 3 plus 2 (très léger), puis 1x2, 3x4.
Personnages : Heero Yuy, Duo Maxwell, Trowa Barton, Quatre Raberba Winner, Wufei Chang, Catherine Bloom, Rashid
Résumé : Trowa Barton est un mercenaire sous couverture dans un Cirque. Son nouveau contrat : Quatre Raberba Winner. Ca tombe bien, le Prince du désert s'ennuie ! Faites entrer le clown triste et que le spectacle commence ! (3x4 et 1x2)
Notes : bonjour à tous. Je sais que j'ai des suites en attente mais voilà, quand on a un "truc qui nous tombe sur le coin de la tête", pour emprunter une expression à mes aînées XD, y a rien à faire, rien n'avance tant que c'est pas pondu... Je posterai cette histoire en cinq fois, mais elle est finie, déjà. Bonne lecture !
Chapitre Un : l'approche du chasseur.
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Le sourire aux lèvres et les mains bien visibles croisées derrière sa tête, Duo s'avance tranquillement dans le Palais, après avoir salué les premiers gardes au portail.
Il passe une nouvelle porte colossale, échangeant quelques mots rapides avec les deux hommes qui la gardent, puis rejoint la troisième barrière de sécurité, en la personne même de Rashid Kurama.
- Bonjour Rashid.
- Monsieur Duo, bonjour, répond le Chef de la Sécurité de sa voix de ténor, en baissant ses yeux vers le jeune homme. Comment allez-vous ?
- Bien, ma foi ! Et vous ?
- Également, Mr Duo.
- Tant mieux, même si je sais pas si je dois vous croire ! Je me demande si vous me donnerez une autre réponse, un jour...
- J'espère bien que non.
- Bien sûr, je ne dis pas que je veux que vous alliez mal, c'est pas ça ! Mais si vous n'allez pas bien, le diriez-vous, un jour ?
- Je vais toujours bien, Mr Duo. Et le jour où je n'irai pas bien ne pourra qu'être un jour tragique, celui de la disparition de mon Maître.
- Oh God ! Pourvu que vous alliez toujours bien, alors !
- Inch'allah.
- Comme vous dites ! Parce que si Lui ne veut pas, hein...
- Mr Duo Maxwell...
- Ok, ça va, je dis plus rien, promet-il en tendant ses mains en signe d'apaisement. Est-ce que my Little angel est quelque part dans un périmètre raisonnable, ou bien dois-je faire encore quelques kilomètres ?
- Maître Quatre est dans les jardins, Mr Duo, sourit la montagne de muscles et de gentillesse, avec bienveillance.
- Cool. Et comment il va ?
- Il a terminé son travail du jour et du reste de la semaine également, Mr Duo.
- Donc, il s'ennuie, conclut Duo en mâchouillant le bout de sa natte.
- Effectivement, Mr Duo. Je viens de renvoyer les danseuses, elles l'exaspéraient, selon ses propres termes.
- Si vous aviez payé des danseurs, ils auraient eu plus de chance et de succès, Rashid.
- Certainement, Mr Duo. Mais Mr Raberba Senior n'apprécierait pas ce genre de dépense. Il ferme les yeux sur beaucoup de choses, ce n'est pas pour autant qu'il permettrait d'en avoir une démonstration publique dans les murs de son Palais.
- Oui, un Palais qu'il a déserté depuis un bon moment et où il laisse son fils crever d'ennui...
- Mr Duo...
- C'est bon, j'me tais !
- Maître Quatre vous a, c'est une grande chance. Sans vous, ce serait encore plus difficile pour lui de trouver un quelconque intérêt, dans ces journées qui se suivent et se ressemblent.
- Je ne peux que le reconnaître, parce que j'ai trouvé quelque chose pour le distraire !
- Je ne doute pas de vos ressources, Mr Duo, mais est-ce...
- ... sans danger pour Maître Quatre ? termine Duo en souriant en coin. Même si je jure sur ma natte qu'il ne risque rien, vous allez quand même vérifier, alors à quoi bon vous répondre ?
- C'est mon devoir, Mr Duo.
- Je le sais parfaitement. Et si vous ne l'accomplissiez pas aussi bien, Quatre ferait sûrement partie des nombreuses personnes dont je visite la tombe en pensée, régulièrement.
- Qu'Allah nous en préserve !
- Ce serait sympa de Sa part... Désolé Rashid ! se reprend-il devant le froncement de sourcil de son vis-à-vis.
- Passons, Mr Duo. Concernant votre idée pour distraire Maître Quatre, pourrais-je la connaître ?
Duo sort un tract de sa poche.
- Un cirque itinérant vient d'installer son chapiteau dans le Parc central. Le clown et une autre artiste distribuaient leur publicité, en ville.
- Sont-ils venus vous aborder directement ?
- Je passais à côté, Rashid, le clown est pas venu me chercher de l'autre côté de la rue, t'en fais pas. Il avait pas l'air de m'attendre, non plus.
- D'accord. Cependant, je crains que ce ne soit pas possible, Mr Duo. Vous rendez-vous simplement compte de la difficulté à assurer la protection de Maître Quatre, dans ces conditions ? Même si vous songiez à une représentation privée, gagner le Parc mobiliserait un très grand dispositif et offrirait de trop nombreuses occasions aux ennemis de la famille Raberba.
- Je comprends, Rashid, j'étais même sûr que vous alliez me dire tout ça ! Mais lisez la petite phrase en bas : c'est un cirque ambulant, ils savent où ils ont atterri et quels bénéfices ils peuvent en tirer.
- C'est-à-dire ?
- Dans cette ville vivent beaucoup de riches héritiers surprotégés. Alors comme ils sont un cirque ambulant, beaucoup de leurs structures sont démontables. C'est ce que m'a expliqué le clown.
- Etes-vous en train de suggérer que ce cirque vienne s'installer... ici ? Au Palais ?
Le sourire de Duo s'élargit.
- Exactement ! Vous dites pas un truc du genre "si Mahomet ne vient pas à la campagne, c'est la campagne qui vient à lui "?
- La Montagne, Mr Duo, soupire Rashid, au désespoir.
- Quoi ?
- Le proverbe exact dit " Si Mahomet ne vient pas à la Montagne, c'est la Montagne qui vient à Mahomet."
- Ok, désolé pour l'approximation. Mais on s'est compris non ?
- Oui, Mr Duo. Mais dans mon métier, l'approximation signifierait la mort de mon Maître, je ne peux le permettre, vous...
- Oui Rashid, je connais la chanson, soupire Duo. Alors vous êtes d'accord pour que le cirque vienne, puisque Quatre ne peut y aller ? Je dois savoir avant d'en parler à my Little Angel, si je le fais mais que vous refusez après, ça risque de vraiment le décevoir.
Le Chef de la sécurité soupire.
- Maître Quatre s'ennuie tellement, j'ai peur qu'il ne finisse par tomber gravement malade. Il est comme un fleur qui se fane, Mr Duo.
- On est déjà en plein désert, y a tellement rien à faire, que de remplir ses devoirs d'héritier ne lui prend chaque jour que quelques heures. En plus, il est tellement intelligent et cultivé, à force de tuer le temps par l'étude, que plus ça va, plus ça lui demande moins de temps...
- Et nous ne pouvons qu'être témoins impuissants de cela, Mr Duo.
- Vous êtes tellement efficaces, que même lorsqu'un ennemi passe à l'attaque, vous vous en débarrassez tellement vite qu'on a même pas le temps de s'amuser...
- Ce n'est pas un jeu, Mr Duo.
- Je sais bien... Bon alors, vous êtes d'accord ?
- Ici, je suis en terrain connu et familier, cela ne me posera pas trop de difficultés d'assurer la sécurité avec mes équipes. Vous pouvez lui en faire la proposition, Mr Duo. J'en parlerai à Mr Raberba Senior, je sais qu'il n'y verra aucun inconvénient.
- C'est clair, il s'en fiche !
- Mr Duo...
- Je voulais dire "Super ! Vous êtes d'accord" hurle presque Duo en récupérant le prospectus qu'il lui tend. Sérieusement, Rashid, si vous n'étiez pas si grand, je vous aurais sauté au cou !
- Qu'Allah soit remercié de m'avoir donné cette taille, dans ce cas ! Vous avez passé l'âge de vous agripper à moi, Mr Duo.
- Je regrette un peu, vous étiez bien confortable ! réplique Duo avant de filer vers les jardins, n'entendant plus les protestations tendres et outrées de Rashid.
Duo ralentit rapidement pour ne pas alerter tout le monde, malgré son sourire.
Un sourire qui s'efface, lorsqu'il aperçoit son ami, tellement son visage est neutre, presque sans vie ; il s'en rend compte, alors même qu'il ne le voit que de profil...
C'est vrai, il a tout d'une fleur qui se fane...
Il s'avance jusqu'à lui par derrière, très doucement, et l'entoure de ses deux bras.
Bien que les agents, postés un peu partout alentour, le connaissent et qu'il fait presque partie de la famille, que pour arriver là il a dû passer trois postes de sécurité, et surtout Rashid, il sait que le moindre geste brusque pourrait lui coûter un membre, voire carrément la vie.
Une des hantises du père de Quatre est que quelqu'un réussisse à acheter Duo pour atteindre son fils, ou qu'on l'utilise sans qu'il s'en rende compte...
Quatre soupire et se laisse aller contre son meilleur ami, le seul qu'il ait jamais eu, son frère, dont il reconnaît la présence les yeux fermés, et remonte ses mains pour les poser sur les bras de Duo.
- Hey, my Little angel, c'est quoi, cette tête ?
- Quelle tête, mon Duo ?
- Justement. Elle veut trop rien dire, elle exprime rien. Le grand walou. (1) Ca te parle, ça ?.
- Qu'y a-t-il à exprimer ? répond-il faiblement, alors que Duo le contourne pour s'asseoir à ses côtés. Je suis content de te voir, ce n'est pas visible ?
- Si, on dirait que quelqu'un a allumé la lumière, dans tes yeux. Mais c'est une ampoule basse tension ! A quand le feu d'artifice ? Le spot lumineux ?
- J'aimerai le savoir... Tu veux boire quelque chose ? Sers-toi, tout est frais.
- Merci, je veux bien ! J'ai encore beaucoup parlé avec Rashid, ça donne soif !
- Vous n'avez pas parlé de l'inquiétude que je vous cause, au moins ?
Duo boit une longue gorgée de son jus de fruits avant de répondre.
- Si, mais pas seulement. T'as fini ton travail de la semaine, à ce qu'il paraît.
- Si on peut appeler ça du travail... Duo, j'en peux plus... Je t'en prie, raconte-moi des trucs drôles, fais le pitre, fais-moi rire !
- J'ai ce qu'il te faut, mais ce n'est pas moi qui jouerait le clown, cette fois-ci !
Quatre se relève de sa chaise, une lueur d'intérêt brillant dans son regard turquoise.
Tout sourire, Duo ressort le prospectus qu'il avait rangé et le lui tend.
- J'ai croisé deux des artistes de ce cirque, ce matin, le clown et une jeune fille, en traversant les quartiers est. Ils se sont installés pour quelques jours, dans le Parc Central.
Quatre sourit tristement, les yeux toujours rivés à la petite affichette.
- J'aimerai vraiment, Duo, mais Rashid n'acceptera jamais... Et je n'ai plus l'âge de sauter le mur, il y a beaucoup trop de choses en jeu, à commencer par ta vie et notre amitié.
- Et ta vie, aussi et surtout. Bien que j'ai été capable de te protéger par le passé, enfin disons, de te donner un coup de main, parce que tu t'en sors très bien seul, y a pas mal de situations où on ne pourrait pas grand chose, à part faire nos prières et regarder la mort en face.
- Exact. Donc merci pour cette idée, Duo, mais...
Le jeune homme repousse le prospectus que son ami à glissé vers lui, sur la table.
- Crois-tu que je serais assez cruel pour t'agiter sous le nez une possibilité de te distraire un peu, avant de m'être assuré que tu ne pourrais pas en profiter ?
- Comment ça ? Me dis pas que t'as réussi à convaincre Rashid !
- De te faire sortir de ta prison dorée ? Même pas en rêve ! Mais je lui ai proposé autre chose ! Est-ce que je vais devoir te ressortir le coup de Mahomet à la campagne ?
- Quoi ?
- Non, désolé c'est vrai, c'est la montagne. C'est la montagne qui se pointe si Mahomet n'y va pas... Je sais pas ce que j'ai avec la campagne ! soupire-t-il en se grattant l'arrière du crâne. On est dans le désert, mais le Parc offre quand même pas mal de verdure... Ca doit me manquer, quelque part ! Même si j'ai aucun souvenir de ma vie avant d'arriver ici tout gamin... J'ai dû enfouir ça dans un coin de ma tête, avec les souvenirs de l'incendie de l'orphelinat ! Bref, je te disais quoi, déjà ?
- Tu me parlais du cirque... sourit son ami.
- Oui, le cirque ! Le clown m'a précisé qu'ils pouvaient se déplacer à domicile, en quelque sorte, pour faire quelques numéros. Pas tout le chapiteau, mais les structures mobiles d'un chapiteau plus petit, qui leur sert pour ce type d'occasion.
Quatre se pend au cou de son meilleur ami.
- Mais qu'est-ce qui te prend ? s'étonne celui-ci en les stabilisant du mieux possible, qu'ils ne se retrouvent pas par terre.
Même si les démonstrations d'affection sont fréquentes entre eux, là, il ne voit pas trop ce qui l'a motivée...
- T'es là depuis moins de dix minutes et j'arrête déjà plus de sourire et de rire ! C'est un tel bonheur de t'entendre parler, Duo ! Si seulement je pouvais te garder avec moi de toute éternité !
- L'éternité, ici ? s'étrangle-t-il presque, sans pour autant se dégager. Même moi, je finirai par craquer ! Non, merci, vraiment ! Bon, ok, je me sacrifierai par amitié, bien sûr, mais avant, laisse-moi profiter de la vie !
- Je ne te demanderai jamais ça, voyons. Je ne souhaiterai pas un tel état, même à mon pire ennemi... J'ai tout pour être heureux et je ne le suis pas.
- L'argent ne fait pas le bonheur, même s'il y contribue. Un père absent, pas de mère, trop de soeurs et pas toujours bien disposées à ton égard, aucune liberté... Non, Quatre, tu n'es pas un fils à papa capricieux, n'importe qui craquerait de vivre ainsi. Même les personnes les plus démunies, une fois qu'elles auraient profité de leur nouveau statut, finiraient par s'ennuyer.
Quatre dépose un doux baiser sur sa joue.
- Heureusement que je t'ai.
- Je t'abandonnerai jamais, my Little angel. Je serai toujours là pour te trouver des moyens d'écarter les barreaux de ta cage dorée, même si c'est juste pour quelques heures.
- Merci.
- C'est normal ! répond-il en passant sa main dans ses cheveux blonds. Alors, t'es partant pour le cirque ?
- Plutôt oui ! Je vais voir avec Rashid pour les détails.
- En rentrant, je passerai au chapiteau le dire au clown, il sera content. Je pourrai jeter un oeil, comme ça.
- Tas parlé avec lui de la possibilité qu'il soit appelé ?
- Un peu, oui. Je l'ai un peu interrogé, histoire de savoir combien de temps ils restaient, d'où ils arrivaient et tout. Sans te citer, j'ai parlé d'un ami qui pourrait être intéressé par une représentation à domicile.
Quatre sort un petit appareil et appuie sur un bouton.
- Je ne m'inquiète jamais de ton bavardage légendaire, reprend-il en souriant. Je sais bien que tu ne me mettrais jamais en danger et que aucun des mots qui ne sort de ta bouche n'est un hasard. Même quand tu te laisses emporter, tu fais toujours attention à ce que je ne sois pas impliqué.
- Depuis le temps, je suis pratiquement conditionné ! J'ai pas envie que Rashid me coupe la langue...
- Maître Quatre.
- AAAHHHHHHHHHHHH ! sursaute Duo en se retournant, sa main serrée en poing sur son coeur battant la chamade. Oh my God, Rashid, vous voulez ma mort ? Ca va pas de surgir comme ça, derrière les gens ?
Quatre, qui a littéralement éclaté de rire devant cette scène, essuie les larmes qui perlent à ses yeux.
- C'est moi qui l'ait appelé, arrive-t-il à articuler entre deux hoquets. T'as bien vu, non ?
Tout le monde est ravi d'entendre le rire de Quatre, qui résonne si rarement entre les murs du Palais...
- Toutes mes excuses, Mr Duo. Maître Quatre, c'est un réel plaisir de vous voir ainsi, remarque Rashid avec un doux sourire.
- Rien que pour ça, Duo, tu peux être sûr qu'il ne te coupera jamais la langue !
- Ouais, bah je parierai pas là dessus, quand même.
Quatre sourit et tend le prospectus à Rashid.
- S'il vous plaît, Rashid, appelez ce cirque et proposez leur une date, pour venir donner une représentation ici.
- Tout de suite, Maître Quatre.
- Demandez à parler à Trowa Barton, le clown. On a bien discuté, il se rappelle sûrement de moi.
- Évoquez sa natte et ses yeux, Rashid, il verra tout de suite de qui vous parlez ! Ce sera tout, Rashid, merci.
- Bien, Maître Quatre.
Une fois Rashid parti, Duo sort un deuxième prospectus.
- Mais t'en as combien ? s'étonne Quatre, les yeux brillants.
- Bah j'en ai pris deux, je comptais t'en laisser un et garder l'autre.
Quatre regarde mieux la petite affiche.
- Ce serait pas à cause du beau brun à cheval, dis-moi ?
Duo rougit légèrement.
- Avoue qu'il est pas mal.
- Pas mal ton genre de mec, ça, c'est sûr !
- Quoi, j'ai des goût merdiques, peut-être ?
- Absolument pas, mon Duo, bien au contraire ! Mais avec un sourire, il serait encore plus attirant. Il a l'air aussi froid que tu es chaleureux.
- Les contraires s'attirent, j'y peux rien ! J'aime bien relever les défis... Ce regard qu'il lance à l'objectif, cette manière de se tenir fièrement sur sa monture, le port droit, l'assurance qu'il dégage, rien que ça, j'en ai des frissons !
- Il donne froid, c'est certain.
- Je te jure qu'à moi, il me donne chaud ! Et je l'ai pas vu, encore...
- Je comprends pourquoi tu veux repasser là-bas, dès aujourd'hui.
- J'aimerai avoir une chance de le croiser rapidement, mais je serai patient.
Quatre tire affectueusement sur sa natte.
- Et le clown, il est comment, en vrai ?
- Comment ça, en vrai ?
- Sur l'affiche, je trouve qu'il fait un peu inquiétant, dans tout ce qu'il dégage... Un clown, c'est censé faire rire, être joyeux. La partie qu'on voit de son masque est souriante, mais c'est peu engageant...
- Ca fait peut-être partie du spectacle ! C'est un clown triste, on en voit aussi, tu sais ! J'ai pas beaucoup discuté avec lui, mais pour un premier contact, je l'ai trouvé sympa. Peu bavard, mais sans être antipathique. Physiquement, je dois reconnaître qu'il est bien foutu ! Il est musclé, mais comme il est grand, c'est tout en finesse et en grâce. Il doit avoir notre âge, un petit peu plus, peut-être.
- Tu as vu son visage, sous le masque ?
- En fait, l'affiche est stratégique ! On ne voit que la moitié de son visage, celle qui porte le masque sous sa longue mèche de cheveux. L'autre moitié est visible, en temps normal, mais l'affiche ne la montre pas.
Quatre regarde plus attentivement le coin droit de l'affiche, au premier plan, où le visage du clown est coupé par la marge.
- Et ce que tu as vu t'as plu ?
- Carrément, mais j'ai surtout pensé à toi !
- Pourquoi ?
Duo sourit et retrousse son nez de manière adorable.
- Parce que tu adores les yeux verts.
- Et il a les yeux verts, donc.
- Non, il a pas juste les yeux verts, il a des putains d'yeux verts ! Ce sont pas des yeux, ce sont des émeraudes. J'en ai vu qu'un, mais à moins qu'il ait eu un accident, l'autre doit être pareil. Ca doit lui faire un putain de regard. Désolé de parler comme ça, angel, mais quand tu le verras, tu comprendras. Je suis sûr que tu vas craquer.
- J'espère pas ! Il manquerait plus que ça !
- Ca va, on est jeune, on peut s'amuser, quand même !
- Toi oui, sans conséquences, si t'es prudent. Dans mon cas, c'est une autre histoire... Craquer pour une nuit ou deux, ok, mais à chaque fois, je prends le risque de me faire briser le coeur ou d'en briser un !
Duo grimace, mais ne trouve rien à dire.
- Si je ne craignais pas de me retrouver avec le corps criblé de balles, ce qui m'ôterait toute utilité pour toi, je t'enlèverais et t'emmènerais loin de tout ça.
Quatre l'entoure de ses bras et l'embrasse.
- Tu es comme ce proverbe sur Mahomet et la montagne. Ce que je ne peux atteindre et qui ne peut venir à moi seul, c'est toi qui me l'apporte.
- C'est le moins que je puisse faire...
- C'est énorme. Rien que d'être là, déjà, alors que je sais que t'as des choses à faire... D'ailleurs, tu ne devrais pas retourner à l'orphelinat ?
- Si, confirme Duo en regardant sa montre. Je vais proposer à Soeur Helen une sortie au cirque, j'espère qu'elle acceptera.
- Si c'est le budget qui pose problème...
- Non, généreux mécène, tout va bien de ce côté là, merci encore ! Elle rechigne juste à utiliser l'argent pour des sorties de ce genre. Pour elle, on peut emmener les enfants dans des lieu gratuits où ils s'amuseront tout autant, et garder l'argent pour les rénovations, les travaux, les livres. Je crois que malgré les années, elle reste traumatisée par l'incendie du premier orphelinat. Elle craint à tout instant de recevoir le ciel sur la tête.
- Tu peux bien la comprendre, Duo.
- Ou on a la foi, ou on ne l'a pas. Les choses n'arrivent pas par hasard. Et ça fait un bon moment que les bombes ne tombent plus du ciel. Faudrait qu'elle se libère de cette peur absurde.
- Tu es là pour l'y aider.
- Ouais, bah c'est pas gagné ! Mais je ne vais pas baisser les bras. Elle est tout ce qu'il me reste de ma vie en Amérique, quand même...
- Exact. Aller file, je t'ai déjà trop retenu. Tu repasses dîner avec moi ?
- Avec plaisir !
- Merci beaucoup, Duo.
- Tu me dis ça comme si je te rendais un service ! proteste-t-il en se levant. Je suis vraiment content de revenir dîner ici. Et je dis pas ça uniquement parce que Lala Hadjila est sûrement en train de faire ses délicieuses et inimitables boulettes de semoule, vue ce que je sens en provenance directe des cuisines...
- Rien ne t'échappe, à toi, répond Quatre en souriant.
- Je m'en serais pas si souvent sorti, sinon ! Tu me raccompagnes ?
- Évidemment.
- Ok.
Après avoir laissé son meilleur ami à l'entrée des jardins, Duo quitte le Palais d'un pas rapide, espérant avoir le temps de passer au cirque et à l'orphelinat, avant de revenir dîner avec lui.
Il arrive au Parc Central où de nombreux curieux se pressent pour tenter d'apercevoir les animaux du cirque, qui a terminé son installation.
Duo en fait le tour, admirant lui-même les magnifiques bêtes au passage, tout en cherchant le clown... ou le cavalier, d'ailleurs.
Mais comme il reconnaît la jeune femme qui distribuait aussi des tracts publicitaires, il décide de l'interroger directement, pour gagner du temps.
- Excusez-moi ! l'arrête-t-il, alors qu'elle s'éloigne déjà. Mademoiselle !
- Oui ?
- Bonjour. Je cherche Trowa Barton, vous sauriez où je peux le trouver ?
La jeune femme le regarde, les sourcils froncés.
- Tout dépend de qui vous êtes et de ce que vous lui voulez, répond-elle sur la défensive.
- Rien de mal, sourit Duo. Je m'appelle Duo Maxwell. Il m'a donné un tract, tout à l'heure, et on a un peu parlé. Il m'a dit que je pouvais passer, et comme j'ai un peu de temps...
- D'accord. Il est sous le chapiteau, il s'entraîne sur la piste avec Heero.
- Merci...
- Catherine. Catherine Bloom. Je suis acrobate et surtout lanceuse de couteaux. Je ne rate jamais ma cible.
- Je m'en souviendrai !
Elle commence à s'éloigner.
- Attendez ! Comment on fait pour accéder au chapiteau ?
- Par les écuries, là, à droite.
- Merci.
- Catherine !
- J'arrive, j'arrive !
Cette fois, elle part pour de bon.
Duo suit le chemin indiqué et traverse la petite écurie de quatre boxes, puis les coulisses avec les loges, jusqu'à arriver à la petite pente, qu'il monte pour se retrouver au niveau des banquettes du public.
Il s'installe sur l'une d'elle et observe la scène sous ses yeux, impressionné.
Trowa, sans son masque de clown, certes, mais reconnaissable de par sa mèche caractéristique, est debout sur un cheval qui trotte autour de la piste ronde.
Le cavalier de l'affiche, également présent, prend soudain son élan et rejoint le cheval et le clown, lorsqu'ils arrivent pile en face de lui de l'autre côté de la piste, et d'un bond, saute sur le dos du cheval, debout devant Trowa.
Le tout a été exécuté avec un synchronisme parfait entre les trois protagonistes, et une grâce et une souplesse, une maîtrise incroyable pour le cavalier.
Duo les trouve tout simplement magnifiques, en équilibre parfait, malgré la course du cheval, d'une rare beauté et d'une réelle prestance, lui aussi.
Les mains de Trowa sont posées sur les hanches du cavalier, aériennes : un geste d'une grande tendresse, et non d'aide ou de soutien.
Le cheval, guidé par la chambrière d'une jeune femme que Duo a à peine remarqué au centre de la piste, continue un moment à la même allure, alors que les deux hommes enchaînent quelques figures de voltige.
Enfin, avec élégance et art, le clown et le cavalier, devenus voltigeurs, descendent du cheval.
La jeune femme quitte la piste avec le cheval, direction les écuries, alors que les deux artistes prennent le temps de récupérer leurs bouteilles d'eau, laissées sur les gradins.
Duo s'avance à leur rencontre.
- C'était trop super, les gars !
Le regard que lui lance le cavalier aurait pu le congeler sur place, si à la base, il n'avait pas le sang si chaud, en plus des degrés supplémentaire accumulés à cause de la prestation à laquelle il vient d'assister.
Il faut dire que leurs pantalons les moulent tous les deux plus qu'avantageusement, soulignant les muscles qui roulent, tout le temps de leurs numéros...
- On s'est vu tout à l'heure, en ville, c'est ça ? demande Trowa.
- Oui, je suis Duo.
- Duo Maxwell, je m'en rappelle. Voici Heero Yuy, l'écuyer et voltigeur du cirque, entre autres.
- Salut !
- Hn.
- Il est muet ? demande sérieusement Duo.
- Baka.
- Ah, apparemment non ! Il parle notre langue, ou pas ?
Le regard bleu aussi sombre qu'une nuit sans étoiles et sans lune se durcit encore.
- Il me gonfle. Trowa, je rentre.
- Je te rejoins plus tard.
Le cavalier s'en va, et Duo a bien du mal à détacher son regard de sa silhouette qui s'éloigne.
- C'est sympa d'être passé.
- Désolé, je tombe mal, s'excuse Duo en reportant son attention sur Trowa.
Maintenant que Heero n'est plus là pour accaparer toute son attention, Duo remarque mieux le visage aux traits fins de Trowa, ses magnifiques yeux si troublants, son nez fin caressé par sa longue mèche, qui lui donne un air plus que mystérieux.
- C'est son caractère. T'es venu visiter ?
- J'ai pas beaucoup de temps, et je ne sais pas si tu en as non plus, mais j'aimerais vraiment bien faire un tour avec toi.
- Suis-moi.
Ca a été si furtif que Duo ne peut le jurer, mais il lui semble que Trowa a souri... ou fait quelque chose y ressemblant.
En tout cas, il ne se fait pas prier et se met rapidement à la hauteur de Trowa pour sa visite guidée.
Vingt minutes plus tard, ils se retrouvent dans la caravane qui leur sert de cantine collective, à boire un thé glacé.
- Merci de m'avoir donné de ton temps, Trowa, c'était vraiment sympa. Tu fais ça avec tout le monde ?
- Très peu de personnes s'intéressent à l'envers du décor.
- Ils savent pas ce qu'ils ratent ! Non mais sérieusement, il y a vraiment pas beaucoup de gens qui demandent à passer de l'autre côté du rideau ?
- A part les enfants, on reçoit les personnes qui sont envoyées par leurs maîtres ou leurs patrons.
- Comment ça ?
Trowa, debout face à lui, qui est sagement assis de l'autre côté de la table, le regarde longuement.
- Ils viennent voir si le spectacle vaut le coup et fouiner un peu, avant de laisser leur maîtres ou patrons faire le déplacement, ou inviter le cirque à le faire.
- Ok, sourit Duo en croisant ses mains derrière sa tête. T'as pas besoin de me regarder comme ça Trowa, c'est absolument pas mon cas !
- T'as pas le profil habituel, mais ça ne veut rien dire.
- C'est sûr, mais c'est vraiment pas le cas. Mon ami dont je t'ai parlé est déjà d'accord, vous devriez être contactés rapidement, si ce n'est pas déjà fait.
- Nous avons reçu deux appels. Apparemment, ce sont des personnes si importantes que la sécurité impose que le lieu où nous devrons jouer soit tenu secret jusqu'au dernier moment.
- Ca risque de vous arriver souvent, ici. Ce ne sont pas forcément les gens, qui sont importants, mais plutôt le nombre de chiffre avant la virgule, sur leurs différents comptes et leur portefeuille boursier.
- Ton ami en fait partie ?
- Oui, il est des leurs, répond Duo en faisant un clin d'oeil. Tu me crois ?
- Pourquoi douterais-je d'un fait si facilement vérifiable ?
- Tu sais, je suis pas le genre de mec à avoir des potes friqués, quand tu me regardes bien.
- Au contraire, répond Trowa, il faut bien te regarder pour voir que c'est plus que possible.
- Hein... ?
- T'as plutôt l'air du genre gai luron, de ce que j'ai pu voir, jusqu'à présent. Tu m'as révélé que ton ami s'ennuyait, comme beaucoup d'enfants riches. Cela n'a donc rien d'étonnant que ta personnalité ait séduit l'un d'eux.
Duo lui adresse un large sourire.
- Perspicace, sous ta mèche !
- Il ne faut pas se fier aux apparences. L'habit ne fait pas le moine, ajoute-t-il en glissant avec insistance son regard sur l'habit de prêtre de Duo.
- Il ne fait pas le clown non plus, pas plus que le masque.
Les deux jeunes hommes se regardent longuement, un petit sourire aux lèvres, pour la première fois aussi marqué chez l'un que chez l'autre.
- Après trois quart d'heure avec toi, j'ai déjà la certitude que tu ferais un meilleur clown que moi, Duo.
- C'est vrai que les enfants apprécient beaucoup mes talents d'amuseur.
- Tu en as ?
- Des talents ?
- Des enfants.
Duo repose son verre.
- Non, je suis un peu jeune, encore ! Et puis, j'ai de quoi faire, parce que je vis et bosse à Quaterine's House, l'orphelinat du Père Maxwell.
- Derrière l'église, c'est ça ?
- Oui. L'orphelinat lui est rattaché, mais il acceuille des enfants de toutes confessions.
- C'est donc là que tu vis ?
- C'est une longue histoire, mais disons que j''ai été l'un des premiers a y être acceuilli, tout gamin. J'y suis bien, j'ai pas tellement envie de partir, pour l'instant. Les gosses sont adorables, exceptés quelques teignes, mais il en faut ! Tu verras, je compte bien vous les emmener !
- Préviens-moi à l'avance, nous leur organiserons une scéance spéciale.
- Cool, c'est super gentil !
- Je suis orphelin, moi aussi, en quelque sorte.
- Comment on peut être orphelin "en quelque sorte" ? Tu sais pas qui sont tes vieux, c'est ça ?
- On peut dire ça. Je suis amnésique. La première chose dont je me souviens, c'est de mon réveil à l'hôpital, il y a presque trois ans.
- Et comment t'es passé de l'hosto au cirque ? T'y bosses depuis quand, d'ailleurs ?
- Un des médecins qui s'occupait de moi, à l'hôpital, s'inquiétait de me laisser repartir dans la nature, alors que personne ne m'avait réclamé et que les recherches concernant mon identité avaient été vaines. Elle m'a présenté son fiancé, qui travaille ici. Après une après-midi avec Wufei, j'ai pu remercier Sally de m'avoir ouvert les portes d'une nouvelle vie. C'était il y a un peu plus de deux ans et demi.
- Wufei, c'est le chinois en kit, c'est ça ?
- Comment ?
- C'est le mec qui se plie dans tous les sens ?
- Oui, le contorsionniste. C'est également un excellent sabreur. Son numéro est l'un des plus apprécié, généralement.
- J'ai hâte de voir ça ! Rien que les quelques minutes où je l'ai aperçu, en passant, m'ont impressionné. Je savais pas que le corps humain pouvait être aussi souple...
- Certains le peuvent.
- Tu me diras, c'est pareil pour Heero et toi, je pensais pas qu'un mec pouvait faire tout ça, dans les airs, sur le dos d'un cheval. On dirait que vous volez, c'est trop beau. Et je sais que j'ai encore rien vu...
- Exact. On a notre première séance, ce soir, tu veux rester ?
- J'aurais bien voulu, mais j'ai promis à mon meilleur ami de manger avec lui, ce soir, désolé.
- Si tu veux revenir après, t'es le bienvenu.
- Mais le spectacle sera sûrement fini...
- Mais je serais là, moi.
La porte qui s'ouvre et claque aussi violemment fait sursauter Duo, - et lui seul - alors qu'il est en train de sérieusement se demander si Trowa vient bien de lui faire des avances.
Il tourne son visage vers la porte et rencontre le regard froid comme une nuit d'hiver d'Heero, qui s'approche en silence de Trowa, toujours appuyé contre le mur.
Le clown ne bouge pas, alors que le cavalier s'avance toujours plus près, avec assurance, en terrain conquis.
Duo regarde, comme hypnotisé, Heero qui enroule son bras autour de la taille de Trowa pour le décoller du mur, avant de passer derrière lui, se collant à son corps ; une de ses mains se glisse dans la poche du pantalon de Trowa, l'autre est posée sur son ventre, au niveau de la ceinture.
Les yeux de glace ne quittent pas Duo, le fixant avec intensité, alors qu'Heero mordille l'oreille de Trowa, qui a les yeux clos et un léger sourire aux lèvres.
- Je vais faire les courses, murmure Heero en sortant sa main de la poche de Trowa, et les clés qui s'y trouvent.
Il se détache ensuite, les yeux toujours rivés à ceux de Duo, laissant sa main glisser depuis la poche sur la hanche et les reins de Trowa, qui ne réagit toujours pas, et sort.
Duo est complètement scié par la scène à laquelle il vient d'assister, d'une sensualité et d'un érotisme tels qu'il se sentirait presque à l'étroit dans son pantalon.
- Désolé, Heero est très provocateur, lui dit Trowa, les yeux de nouveau ouverts posés intensément sur lui.
- Euh... c'est rien ! Vous... Vous êtes ensemble ?
- Nous partageons la même caravane. Nos chambres sont chacune à une extrémité, mais lorsqu'il fait gris et froid dehors, sombre et triste à l'intérieur, il nous arrive d'abolir cette distance.
- Ok.
- Choqué ?
- Non, pas par le fait que tu sois gay, ou bi, d'ailleurs... Je le suis aussi. Gay, je veux dire, les filles ne m'intéressent vraiment pas.
- Je sais.
- Ah bon ?
- Un hétéro ne regarderait pas Heero de cette façon.
- Vrai. C'est pour ça que j'ai pu te paraître un peu retourné, et non à cause de la situation. Ce que tu me décris de votre relation arrive. Désolé d'avoir réagi de cette façon, par rapport à lui.
- Il fait cet effet à beaucoup de gens et il aime en jouer.
- Ca ne te gêne pas ?
- Nous sommes amis, parfois amants, très complices, mais rien ne nous lie en dehors de cette amitié et de cette tendre complicité.
- Ok.
Trowa se détache complètement du mur et s'approche de la table, sur laquelle il prend appui pour se pencher sur Duo, jusqu'à le frôler.
- Je sais jouer, moi aussi, tu sais.
Duo, un instant déstabilisé, choisit d'entrer dans son jeu.
- Vraiment ?
- Je te le redis, au cas où la prestation d'Heero aurait effacé les minutes qui ont précédé son entrée en scène : tu es le bienvenu ici, Duo.
- J'ai bien noté, merci, je m'en souviendrai.
- Tant mieux. Et si ça te fait trop tard pour rentrer, j'ai un lit deux places.
- Ouais, sourit Duo, et un coloc à peine dangereux !
Trowa glisse un doigt entre deux boutons de sa chemise pour avoir une prise et pouvoir l'attirer vers lui ; il glisse son visage jusqu'à avoir sa bouche à hauteur de son oreille.
- Je vais te dire un secret : tu ne risques rien, avec moi, murmure-t-il d'une voix qui aurait pu, une fois encore, faire craquer le pantalon de Duo, s'il n'était pas si maître de lui.
Ce qui devient difficile, avec tout ce qui se passe depuis un moment...
Trowa le relâche et se redresse complètement.
- Je m'en souviendrai aussi, répond Duo, d'un ton léger, qui cache son trouble réel. Bien, je vais y aller, maintenant, je t'ai assez dérangé et je suis attendu. Merci encore pour tout.
- Je te raccompagne ?
- Ca ira, je me repère bien, d'ici. Bon courage pour ce soir.
- Merci. A bientôt, Duo.
Ils se serrent la main, Trowa gardant celle de Duo un peu plus longtemps que nécessaire, puis le laisse s'en aller.
Duo partit, Trowa récupère un soda au frais et après s'être assis sur le rebors de la fenêtre ouverte, il l'a tend derrière lui, sans regarder.
Une main s'en saisit rapidement.
- T'avais pas à en faire autant.
- T'as pas confiance ?
- Je t'ai rarement vu si bavard.
- La cible est difficile à approcher, le délai court, Heero. Mettre en confiance son entourage est une stratégie comme une autre, mais elle garantie plus de réussite.
- Hn.
- Jaloux ?
- S'il doit squatter chez nous, ce sera de mon côté de la caravane, Trowa.
- Je prends note.
- T'as plutôt intérêt.
- Tu devais pas faire les courses ?
Seul le silence répond à Trowa.
Lorsqu'il entend le moteur caractéristique de sa voiture, il se relève et quitte la cantine.
Il est tant de songer à la suite des opérations...
A suivre.
Notes générales :
(1) walou : "vide" ou "rien" en arabe.
Notes de l'auteure :
Merci d'avoir lu ce premier chapitre, j'espère que vous avez aimé.
A bientôt pour la suite, je dois seulement la corriger, mais j'ai pas mal de choses à travailler en fic et autres !
Bonne semaine à tous.
Lysa
oOo