NDA : je ne me fais pas d'argent avec cette fic, les persos ne m'appartiennent pas du tout malheureusement ;

NDA : je ne me fais pas d'argent avec cette fic, les persos ne m'appartiennent pas du tout malheureusement ;

Et voilà, this the end !! Un énorme merci à ceux qui m'ont suivi tout au long de cette fic, grâce au défi de kokoroyume je me suis éclatée à l'écrire, et j'espère de tout coeur que vous l'aurez aimé. Donc très très grand merci à Kokoroyume qui m'a insuflé les bases, j'ai adoré faire ce défi. Merci beaucoup !!

Et énoooorme merci pour toutes vos reviews !! Cette fic datait d'il y a deux voire trois ans, j'avais donc hésité un bon moment avant de la poster, grâce à vous je ne regrette absolument pas de l'avoir fait, merci encore tout plein tout plein !! Bisous !!

CHAPITRE 29
EPILOGUE

Sainte Mangouste était pleine à craquer. Enormément de monde avait participé activement à la bataille, et le nombre des blessés était impressionnant, autant d'un côté que de l'autre. Les mangemorts avaient été placés à part, dans une aile de la clinique aux barrières magiques renforcées au maximum, afin qu'ils ne puissent s'enfuir avant leur procès. Les détraqueurs, asservis sous imperium, étaient retournés garder Azkaban, attendant impatiemment leurs nouvelles victimes.

Pendant ce temps, Harry attendait.
Sa main posée sur celle de l'ex-espion, qui semblait ne pas vouloir se réveiller depuis cinq jours. Il avait été sérieusement touché, et opéré sur le champ. À présent, il fallait attendre.
Et Harry attendait.
Durant ce temps, il avait eu le temps de réfléchir sur sa conversation avec Voldemort. Il était plus troublé qu'il ne l'aurait voulu. Cet enfoiré avait touché plusieurs points sensibles, et le griffondor ressassait sans arrêt leur échange.
Il ne voulait pas croire qu'il était réellement comme lui. Il en était hors de question. Il voulait se persuader qu'il avait tout fait pour le déstabiliser, que c'était simplement l'effet voulu par ses paroles…
Pourtant…
Il était trop perturbé pour oublier tout cela.
Et il savait que tout était imprimé dans son esprit, dans sa tête, et qu'il n'y échapperait pas de si tôt. De plus, le fait qu'il l'ait battu si facilement… Comme si Tom attendait cette fin, et qu'il savait qu'il ne pourrait en être autrement… Tout cela avait été tellement bizarre. Il avait eu du mal à faire la part entre le rêve et la réalité. Dans cette réalité, il était devenu un meurtrier…
Il posa les yeux sur le serpentard endormi.
Il avait l'air tellement paisible… Son visage était magnifique, ainsi dénué de toute anxiété et de toute colère. Son faciès anguleux semblait tellement plus doux sans son masque d'exaspération quotidien…
Ses cheveux soyeux retombaient en corolle autour de son visage et sur ses épaules laiteuses. Quelques cheveux gris se mêlaient à ceux noir d'ébène.
Harry avait envie de promener à nouveau ses mains sur le torse chaud de son compagnon. De sentir sa peau douce sous ses doigts, sa chaleur contre son corps. Son souffle dans son cou.
Il voulait qu'il le fixe encore avec son air hautain et ironique, qu'il le rabaisse plus bas que terre s'il le fallait…
Oui, il voulait qu'il vive. Qu'il s'éveille enfin, pour se moquer de sa présence à ses côtés.
Une larme glissa sur sa joue, et il pressa la grande main un peu plus fort.
Il l'aimait vraiment…
Face de serpent disait n'importe quoi ! Il avait voulu le sauver parce qu'il ne voulait pas qu'il meurt. Pas pour flatter son ego.
Mais que pouvait-il bien faire ? Il était prêt à tout. Les médicomages lui disaient d'attendre encore. Qu'il leur fallait plus d'une semaine pour être sérieusement fixés.
Lui n'en pouvait plus d'attendre.
Il voulait faire quelque chose. Une chose pas bien du tout. Certainement très dangereuse. Autant pour Severus que pour lui. Un sort interdit…
Qu'il avait appris par cœur, il y avait très longtemps.
S'il s'était douté d'avoir envie de s'en servir un jour sur l'austère professeur Rogue ! Il sourit à cette idée. Le petit garçon d'alors aurait fait la grimace !
Harry caressa doucement le front de Severus, en soupirant, puis il se pencha à son oreille :
- Je viens te chercher maintenant. Tu vas m'en vouloir, très certainement ! Je sais à quel point tu détestes que l'on aille à l'encontre de ta volonté. Mais je ne peux pas attendre plus longtemps. Pardonne-moi…
Harry posa son front contre celui de l'homme.
- Revelare Pensum Grande !
Harry fut aspiré dans les pensées de Severus.

Il était dans un jardin magnifique. Des rosiers et des camélias s'entrecroisaient autour d'une multitude de petits buissons taillés impeccablement. Des fleurs à foison, un soleil joyeux, le bourdonnement des insectes et le chant des oiseaux. Un rêve pareil… normal de ne pas avoir envie de se réveiller…
- Je peux savoir ce que vous faites chez moi, M. Potter ?
Harry fit volte-face. Severus le regardait avec étonnement, un sourcil haussé, tenant un arrosoir à la main. Il était vêtu d'une paire de jeans et d'une chemise fine.
- Chez toi ?
Le griffondor crû qu'il allait s'étouffer sur place. Son teint avait viré au rouge, et il se mit à froncer les sourcils de mécontentement.
- Qui vous a permis de me tutoyer ?
- Mais... Severus...
Pour le coup, l'arrosoir finit sur le sol. Il le fixait d'un air si outré que Harry ne pût s'empêcher de rire.
- Non mais quel toupet ! Vous avez de la chance de ne pas être à Poudlard ! Vous êtes devenu fou ? Venez avec moi, nous allons immédiatement voir ceci avec le professeur Dumbledore. Vous devriez être avec votre famille de moldus à l'heure qu'il est !
Harry pensait qu'il se moquait de lui, mais de là à faire semblant qu'Albus soit toujours en vie... Non, il y avait autre chose... Il devait gagner du temps. C'était sa seule chance.
- Attends... Euh, attendez professeur ! Je suis venu vous parler. J'ai pris des précautions, ne vous inquiétez pas.
- Comme si je m'inquiétais pour vous, lança sèchement Severus en tournant la tête.
- Juste une question, quel jour sommes-nous ? demanda Harry en s'approchant de lui.
Il le regarda d'un air méfiant.
- Hum, ne seriez-vous pas en train de vous payer ma tête ? Si c'est le cas, susurra-t-il, je trouverais une punition adaptée à la rentrée, sans aucun problème...
- Non, non... Dites-moi s'il vous plaît, Monsieur. J'ai un peu de mal dernièrement, avec les dates.
- S'il n'y avait que ça ! Nous sommes le 12 juillet, Potter. Moi qui pensais passer des vacances bien méritées, il fallait que vous trouviez un moyen de vous fourrer dans mes jambes !
Harry réfléchit à toute vitesse.
- Le 12 juillet 1996 je présume ?
Les yeux noirs le fusillèrent aussitôt :
- Evidemment ! Vous vous fichez vraiment de moi ! Venez ici tout de suite !! Je vous renvoie illico chez vos moldus !
- Non, attendez, vous... euh, vous pourriez m'offrir un thé peut-être ?
- Quoi ? Un thé ? Et pourquoi vous offrirais-je un thé ? Je peux le savoir ?
Harry s'approcha, et lui sourit doucement.
- Parce que vous vouliez savoir pourquoi je suis là... N'est-ce pas une bonne raison ? Et puis, faut-il vraiment une raison pour boire un thé ?
L'homme secoua la tête, les yeux ronds comme des soucoupes.
- Et bien, venez donc. Vraiment... Si quelqu'un vous avait vu ? Vous avez été suivi peut-être ! Si on remarquait que vous veniez chez moi, les choses pourraient mal se passer !
Il le jaugea de haut en bas.
- Qu'est-ce que vous avez mangé depuis une dizaine de jours pour grandir autant ? Et puis... J'aurais cru vous voir plus éploré après la mort du cabot !
Harry haussa les épaules, soutenant le regard venimeux.
- Et bien, nous dirons que je n'ai pas vraiment le temps pour cela. Quant à une certaine filature, il n'y a absolument aucun danger. Bon, vous me l'offrez ce thé ? Finit-il d'un ton plus acide.
L'espace de quelques mois, il avait un peu oublié ce côté naturellement méchant. S'énerver ne servirait à rien. C'était juste un rêve. Et il devait l'en sortir. Par n'importe quel moyen.
L'ex-mangemort fit une drôle de tête, puis finit par l'inviter à le suivre à contre-coeur. Harry soupira. Il ne devait pas trop le brusquer, cela pouvait tout gâcher...
Il le suivit à l'intérieur du manoir. Severus l'invita à s'asseoir dans un fauteuil, devant une immense cheminée, et fit apparaître deux tasses.
- Alors... ? Que me vaut l'honneur ?
- Je voulais juste vous voir. Rien de plus.
Le serpentard reposa brusquement sa tasse.
- Vous ne me ferez pas croire que vous êtes ici juste pour le plaisir de ma compagnie. Décidez-vous. J'ai du veritaserum pour vous faire parler s'il le faut.
Harry lui sourit à nouveau.
- Ce ne sera pas nécessaire. Je veux juste une chose. Une seule.
Il restait sur ses gardes. Harry avait du mal à ne pas lui sauter dessus pour le secouer. Comment allait-il procéder... ?
Il fuyait tout. La mort d'Albus, leur relation, la bataille finale. Harry comprenait qu'il puisse vouloir échapper à tout cela, mais cela lui ressemblait tellement peu... Qu'est-ce qui le poussait à revenir aussi loin en arrière ?
Il avait le choix entre y aller finement et perdre du temps, ou agir. Alors... adviendra que pourra...
Il n'était pas griffondor pour rien !
Il se leva et s'approcha du fauteuil.
- Severus, je veux que tu reviennes avec moi.
- Vous divaguez à nouveau ! répondit-il en se levant.
Il avait toutefois un ton moins assuré.
- Non, comment dois-je faire ? Je ne veux pas que tu me laisses...
Il tendit la main vers lui et la posa sur son bras. Le maître des potions ne fit rien pour l'en empêcher.
- Mais qu'est-ce qui se passe Potter ? Si Albus savait ça, il serait très déçu ! Rentrez chez vous, ça vaut mieux.
Harry leva les yeux vers lui.
- Tout est fini. Reviens s'il te plaît. Tu n'as pas le droit de me laisser maintenant.
Il posa une main sur la joue pâle, et il crut voir une lueur d'affolement passer dans les yeux noirs.
- Potter... Je ne sais pas ce qui vous prend mais...
- Je ne crois pas ce qu'il m'a dit. À propos de toi. Je veux juste que tu reviennes, j'ai peur. Sans toi, je n'y arriverais pas. Je t'aime vraiment, je… Tu sais très bien que je ne suis rien sans toi. J'ai besoin de toi pour m'épauler, pour m'aider… Tu veux que je prenne la grosse tête peut-être ? Ou alors que je devienne comme lui ! Me croire au-dessus de tout parce que j'ai vaincu l'invincible ! Tu ne voudrais pas que ça arrive n'est-ce pas ? Je sais que tu m'empêcheras de commettre des erreurs ! Je sais bien pourquoi Albus voulait tant que toi, tu me protèges ! Je sais que je peux avoir foi en toi, comme lui. Je te croirais toujours, toi ! Et personne d'autre ! Parce que je sais que je peux me remettre entièrement entre tes mains. Alors reviens, je t'en supplie, non je te l'ordonne ! Tu m'as promis d'essayer Sev, si je gagnais, tu m'as promis d'essayer de m'aimer ! Et là, tu fuis tout ! Ce n'est pas vraiment toi ! Tu n'agirais pas comme ça ! J'ai gagné Severus, j'ai gagné notre pari. Je l'ai tué. Et maintenant, tu dois vivre avec moi, tu as promis !
Severus recula de quelques pas et balbutia d'une voix mal assurée:
- Mais, vous… vous… Il y a un problème, vous n'êtes vraiment pas bien. Vous avez tué qui ? Et je n'ai rien promis ! Rien du tout…
Harry se jeta dans ses bras, manquant le faire tomber.
- Tu dois m'obéir !! Tu n'as pas le droit ! Tu es à moi !!
Une main passa dans ses cheveux, les tirant doucement en arrière, jusqu'à faire basculer son visage. Puis il sentit la respiration saccadée contre son oreille. Un frisson le parcourut.
- Je… suis… à… toi…
- Oui, murmura Harry. Rien qu'à moi… Reviens.
Des lèvres se posèrent sur sa jugulaire, puis remontèrent le long de sa mâchoire.
- Il faut que tu te réveilles… Maintenant, car sinon il serait trop tard.
Un soupir contre son oreille.
- Et comment es-tu entré dans mon esprit, Harry Potter ?
Harry se raidit.
- Le... le sortilège de révélation. Celui pour… pour tirer les personnes du coma…
Les mains le repoussèrent durement, et il se trouva face à un visage furieux :
- QUOI ??
Puis il fut de nouveau aspiré.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, une troupe de médicomages se pressaient autour de son professeur. Harry attendit qu'ils se poussent et sortent de la pièce, puis se précipita à côté du lit. Ils avaient enlevé son masque, ses perfusions et l'avaient redressé. Ses mains se crispèrent sur les draps, et Harry fit un pas en arrière.
- Harry… Tu savais très bien, je suppose, ce qu'il aurait pû t'en coûter… !
- Oui.
Le griffondor baissa la tête. Il n'était pas fier.
- Alors… martela doucement Severus, j'aimerais savoir ce qui justifie que tu manques de sacrifier ton âme pour sauver ma peau ?
Harry leva les yeux.
- Je n'ai que toi.
- Qu'est-ce que c'est que cette connerie ? Tu as tes amis. Je ne suis plus d'aucune utilité à présent.
- Et bien, moi non plus, répondit amèrement Harry, j'ai fait ce qu'il fallait faire, ce que tout le monde attendait de moi. Si en plus je devais te perdre… C'est pour ça que j'ai utilisé ce sort !
Severus laissa retomber son visage dans ses mains d'un air fataliste.
- Et bien toi… Quand tu as une idée en tête…
Harry se rapprocha d'un pas hésitant.
- Tu es très en colère… ?
Les yeux du jeune homme s'écarquillèrent de surprise. Il se frotta les oreilles. Est-ce qu'il entendait bien ? Un petit rire secouait le silence de la pièce.
- Comment puis-je être en colère contre toi ? Tu viens me sauver la vie, encore et toujours… Harry, soupira-t-il, que pourrais-je t'apporter ? Je suis bien plus vieux que toi, je suis aigri, c'est le moins que l'on puisse dire ! J'ai un caractère insupportable ! Que veux-tu de moi exactement ? Tu ferais mieux de te réconcilier avec la petite Weasley et fonder une famille. Que va-t-on dire autour de toi ? J'imagine le tableau : Scandale dans le monde sorcier, le Sauveur et son méchant professeur, ex-mangemort, entretiennent des relations intimes !! Harry, tu es assez grand pour te rendre compte que ça ne colle pas du tout. De plus…
- Non, le coupa vivement Harry, comment peux-tu croire que j'attache de l'importance à ce genre d'idiotie ? Et j'ai été assez hypocrite comme ça, je ne veux pas d'une relation qui ne me rendra pas heureux. J'aime énormément Ginny, je ne veux pas la rendre malheureuse non plus. Je ne veux que toi. Tu m'avais dit que tu essaierais… Je l'ai tué ! Tu dois tenir parole. Si tu ne le faisais pas je… je…
Severus se laissa retomber sur son oreiller.
- Je dois t'avouer que je n'ai jamais connu quelqu'un d'aussi obstiné ! Que ferais-tu si je rompais ma promesse ?
Harry se mordit les lèvres. Il avança vers la porte, et posa la main sur la poignée.
- Je te tuerais, et ensuite, je me tuerais.
Il sortit de la pièce en claquant la porte.

Severus éclata de rire. Décidément, ce gamin recélait bien des surprises ! Un pur griffondor… Après cette petite scène, il ne pouvait décemment pas le laisser partir.
Il voulait s'effacer de sa vie. Il était persuadé n'avoir rien à lui apporter. Les circonstances qui les avaient rapproché étaient tellement particulières… Il se disait que Harry oublierait de lui-même les sentiments fougueux qu'il nourrissait à son encontre. Qu'une fois la bataille passée, il reviendrait à une vie rangée et normale. Après tout, le Survivant se devait de montrer l'exemple…
Peut-être était-ce ce lien qui les avait réuni de la sorte ? Mais il n'avait rien ressenti de tel pour son ancien maître.
Oui, Harry lui donnait toujours des sentiments étranges. Qu'il n'arrivait pas bien à cerner.
Il avait perdu tellement au contact du Seigneur des ténèbres…
Etait-ce de l'amour ? Ou autre chose ? Un sourire fleurit sur ses lèvres. De l'amour… Il détestait la mièvrerie. Mais au contact du jeune homme, il avait l'impression de s'éveiller. De sortir d'un long, très long cauchemar…
Harry ne l'avait pas sorti du coma seulement au sens médical du terme.
Son entêtement, ses coups de gueule, son honnêteté, son naturel… Son sale caractère et ses manières gauches, la transparence de ses émotions…
Tout cela l'avait vraiment ébranlé comme il n'aurait jamais cru l'être un jour.
Il réfléchit longuement à tout cela, repensa à leur première nuit. Le garçon lui avait paru si fragile, si touchant. Il avait même eu peur de ces anciens sentiments qui refluaient ainsi. Il avait ressenti à nouveau cette envie de le protéger au péril de sa propre vie, comme lorsque Albus le lui avait montré alors qu'il n'était qu'un bébé.
Il sentait qu'il pourrait réapprendre à ses côtés. Bien sûr, ce ne serait pas facile. Loin de là. Mais c'était Harry. Pour qui rien n'était impossible. C'était pour cela qu'il avait fait ce pari avec lui.
« Si tu gagnes, tu viendras vivre chez moi pendant deux mois. J'essaierais de t'aimer. Si je ne le peux pas, tu repartiras. »
Les yeux verts s'étaient illuminés quand il avait prononcé ces mots. Nul doute que Harry, en bon descendant de Godric, se voyait déjà gagner ce pari haut la main. Pourtant, le temps imparti n'était pas très long, et il pensait vraiment le décourager... Mais le jeune homme avait eu l'air de n'en avoir cure.
Bah… Il verrait bien.

On tapa à la porte. C'était Minerva, affichant une mine soulagée au plus haut point.
- Severus ! Je suis tellement heureuse que vous soyez tiré d'affaires ! J'ai fait la morale à Harry, car les médecins m'ont dit qu'il avait utilisé un sort interdit, mais c'est vraiment un brave petit ! Il a été si courageux !
- Je le sais bien, répondit Severus d'un ton neutre, pourquoi me dites-vous ça ?
Elle secoua tristement la tête :
- Et bien, je l'ai croisé alors qu'il sortait de votre chambre. Il avait l'air si malheureux le pauvre enfant !
- Minerva… Il n'a plus 12 ans…
- Je le sais bien, balbutia-t-elle en retenant une larme, il a dû grandir si vite… J'espérais qu'il serait heureux une fois débarrassé de… de ce fléau…
- Hey ! Vous voulez me rendre responsable de ses pleurnicheries ?
- Il vous a veillé avec tellement de force ! Il est devenu comme fou lorsqu'il a vu votre état ! Il n'a pas quitté votre chambre depuis qu'on vous a amené ici. Il a envoyé paître le ministre, les journalistes… un sourire éclaira la fin de sa phrase, oh, pas que ça m'amuse, mais bon…
- Minerva… ne seriez-vous pas en train de suivre le chemin d'Albus ?
- Il est vrai que j'ai longuement discuté avec son portrait ce matin, mais il n'y a pas que ça. J'ai pu constater à quel point Harry vous est attaché. Voyons Severus, il est votre rédemption. En le protégeant à de si nombreuses reprises, il vous a lavé de vos péchés. Ne soyez pas trop dur envers lui. Je voudrais que pour son bien, vous fassiez véritablement la paix. Pas seulement parce que, comme à l'approche de la bataille, il l'a fallu. Parce que c'est vital pour lui. Oubliez le passé. Harry est un garçon droit et courageux. Il a déjà tellement souffert. Ce combat a été très éprouvant pour lui, à n'en pas douter. Je compte sur vous. Vous ferez ce qui est juste, j'en suis persuadée.
Il se renfrogna. Pas possible, elle avait cédé une partie de son âme au vieux fou ou quoi ?
- Je sais ce que je dois faire. Merci. J'y ai bien réfléchi. Harry viendra vivre avec moi. Vous savez très bien ce qui se passe entre nous. Je vous avouerai que le lien n'a pas tellement de chose à voir là-dedans. Bien évidemment, cela risque de lui faire encore plus de mal. Ce sera quitte ou double ! Est-ce qu'il supportera les moqueries, les quolibets ? Les gens peuvent devenir très méchants, passée l'euphorie de la victoire. Ils ne lui pardonneront pas de ternir l'image du monde sorcier ! Vous savez ce que nous avons fait Minerva, c'est encore tabou dans notre monde, même si beaucoup aimerait en changer l'image. Si j'accepte Harry, je devrais accepter qu'on se montre cruel envers lui. Je ne le supporterais peut-être pas. Il est si innocent…
- Severus… ne pensez pas à cela pour l'instant. N'avez-vous pas le droit au bonheur tous les deux ? Vous avez fait tellement pour tant de personnes… Vous avez participé activement à cette bataille. Les sorciers ne sont pas stupides Severus. Vous avez tous les deux droit à un repos bien mérité, et à une vie heureuse. Qui oserait dire quoi que ce soit sur les nouveaux héros du monde sorcier ? Bien sûr, certains penseront de viles choses, mais ceux-là Severus, dites-moi… La majorité prendra-t-elle vraiment en compte ce qu'ils pensent ? Ne vous inquiétez de rien. Je vous promets qu'énormément de monde vous soutiendra. Harry n'aura pas à souffrir. Et vous non plus. Vous avez déjà assez donné Severus, la roue tourne enfin pour vous.
- Je le souhaite, Minerva…
- Je vais vous laisser, le professeur Bocepla m'a dit que vous auriez besoin de repos.
Severus amorça un sourire.
- Pour le repos, je pense que c'est suffisant…
- Sans doute, mais il vaut mieux ne pas discuter son avis, il est très réputé, vous êtes tombé entre de bonnes mains. À bientôt Severus. Et bonne chance.
- Merci.

Harry ruminait, assis sur un banc, dans les jardins de la clinique. Il était stupide d'avoir dit ça à Severus… Il allait le prendre encore pour un gamin capricieux ! Vraiment, il devrait plus souvent tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler…
On lui donna une petite tape sur l'épaule. Ron, Hermione et Pansy se tenait derrière lui, en souriant.
- Tu devrais éviter le coin, Harry, il y a des journalistes planqués un peu partout. Le temps que nous arrivions jusqu'à toi, tu as bien dû être pris une centaine de fois en photo ! Sourit Hermione.
Le griffondor haussa les épaules.
- Bah, qu'ils prennent des photos, c'est tout ce qu'ils auront pour l'instant ! Qu'est-ce que vous faites ici ?
- On vient chercher Draco, il sort aujourd'hui. Ils l'ont gardé un bon moment en observation, avec ce qui lui est arrivé. Et puis, la mère de Ron nous a appris la bonne nouvelle ! Tout le monde est déjà au courant que tu as fait l'idiot, mais que ça a réveillé le professeur Rogue, répondit Ron en lui faisant un clin d'œil.
Harry se leva en souriant. Voir ses amis lui faisait un bien fou.
- Et Hagrid ? Comment il va au fait ?
- Oh, il n'arrive pas à se remettre d'avoir retrouvé Norbert, tu sais. Maintenant qu'il va falloir du temps pour rénover tout ce que les mangemorts et les détraqueurs ont détruit à Poudlard, Hagrid pense repartir avec Charlie dans les carpates. Le temps que tout soit fini à Poudlard. Même avec la magie, je pense qu'on aura près d'un an de vacances !
- Ne rêve pas Ronald, dit Hermione en fronçant les sourcils, ceux qui le souhaitent seront répartis à Durmstrang et Beauxbâtons, sans compter que nous recevrons tous les cours par correspondance, pour ceux que les parents veulent garder chez eux. C'est à dire presque tout Poudlard, et aussi Draco, Pansy, moi et surtout TOI. Et Ginny bien sûr !
- Hihi, Weasel croyait continuer tranquillement à faire le fainéant !
- Pansy… !!
La brune haussa les épaules en lui tirant la langue.
Quelqu'un les interpella, et ils se tournèrent d'un bloc.
Remus et Draco leur faisait de grands signes. Ils avancèrent vers eux.
- Bonjour les jeunes, je venais voir Sev, et je suis tombé sur Draco !
Ron se précipita sur lui :
- Alors ?
- Ben depuis hier, ça va toujours aussi bien, je suis hors de danger. Pas de problème, je ne devrais pas faire de rechute.
Le début du baiser du détraqueur avait embrouillé la raison de Draco, qui avait eu du mal à recadrer les gens avec ce qui se passait. Comme si le temps par rapport aux actions était décalé. Un sorcier hypnotiseur lui avait rendu l'esprit plus clair durant trois jours, puis, Draco avait dû rester deux jours de plus en observation.
Ron soupira de soulagement. Il prit la main de Draco et la lui serra discrètement. Puis il le lâcha. Harry se demanda pourquoi ils avaient l'air de se cacher de la sorte. Pansy surprit son regard, et chuchota à son oreille :
- Tu sais, on ne peut pas dire qu'aimer quelqu'un du même sexe soit très bien vu dans le monde sorcier. Et en plus, il y a vraiment trop de journalistes par ici. C'est normal qu'ils soient discrets à l'extérieur.
- Ho… murmura Harry.
Il ne s'était jamais posé de questions là-dessus. À vrai dire, il ne s'était jamais vraiment posé de questions sur sa sexualité non plus. Il était tombé amoureux de Cho parce qu'elle l'impressionnait au quidditch, et qu'il la trouvait jolie.
Puis il s'était tourné vers Ginny parce qu'elle était courageuse et… En fait il ne savait pas ce qui lui avait pris réellement ce jour-là. Il l'aimait beaucoup, mais de là à faire ce qu'il avait fait… Il était bien content que leur relation ne soit pas allée plus loin.
Et il aimait Severus. Vraiment. Il n'avait jamais ressenti un tel panel d'émotions en si peu de temps au contact de quelqu'un. Il ne voulait vraiment que lui. Et il sentait bien qu'il ne pourrait se donner à un ou une autre. Son cœur s'était arrêté sur Severus. Et il ne battrait plus pour personne d'autre. Il en était certain.
Mais savoir pourquoi le dépassait. Peut-être son ironie constante, son air grave et ses remarques acerbes ? Bah, on ne tombait quand même pas amoureux de quelqu'un pour ses défauts… Et pourquoi pas après tout ?
Puis Harry revit les situations qui l'avaient fait changer d'avis sur lui. La douceur de ses soins. De ses paroles quand il était inquiet. Et la façon dont il lui avait fait l'amour pour la première fois. Comment il l'avait regardé… Il avait eu l'impression d'être unique, et surtout, rien que lui en se plongeant dans les yeux noirs. Ce qui était déjà pas mal… Oui, avec lui, il était simplement Harry. Pas le Survivant. Juste Harry Potter, étudiant à Poudlard, et rien d'autre.
Et il savait aussi, au plus profond de lui, que seul Severus serait assez fort pour l'empêcher de faire le mal… Pas qu'il en avait spécialement envie, mais si ses démons le rattrapaient un jour…
Complètement déboussolé ça il l'était…
Et si… si l'homme demeurait insensible à ses efforts… ? Il ne voulait pas penser à cette option, mais elle le hantait depuis qu'ils avaient fait ce pari stupide. Harry ne voulait pas non plus être pris en pitié.
Cela avait eu l'air d'amuser Severus, à l'époque, mais peut-être… Peut-être qu'il le dégoûtait…
- Hé ! Ron Weasley appelle Harry Potter, vous me recevez ?
- Excuse-moi Ron… Je…
Hermione le prit par le bras.
- Allons Harry, si tu venais avec nous ce soir ? Molly voudrait absolument t'avoir à dîner, elle fait une petite fête, pour le retour de Draco. Elle nous a dit que nous devions te kidnapper s'il le fallait.
Le jeune homme sourit. Il ne pouvait pas faire faux bond à sa « famille ».
- C'est d'accord. Je viens. Seulement, j'aimerais passer à mon appart' avant.
Remus lui sourit, et hocha la tête.
- Je viens avec toi si tu veux Harry. Je pense que nous avons beaucoup à nous dire…
- Oui, lui dit Harry avec chaleur, je serais très content qu'on discute.
- Bien, je vais faire un petit coucou à Severus, et j'arrive.

Ils partirent ensemble rapidement ensuite. Une fois là-bas, Remus prit un air plus grave.
- Harry… Tu… Tu as énormément changé en si peu de temps… J'ai du mal à te reconnaître, tu sais. Je ne veux pas faire le rabat-joie, mais j'aimerais savoir ce qu'il se passe exactement entre… entre lui et toi.
Harry soupira. Il pensait que Remus serait plus compréhensif.
- Et bien, je n'irais pas par quatre chemins. Je l'aime. Tout simplement.
Remus s'assit sur le canapé, et croisa les jambes, portant une main à son menton. Il paraissait dubitatif.
- Avant tout, je pense que dans notre monde, le sujet est bien plus… délicat… que chez les moldus. Le fait que les gens abhorraient autant Voldemort venait aussi d'un autre sujet de conversation extrêmement tabou, son homosexualité. Les sorciers savaient comment il débauchait ses recrues. Sa préférence allait toujours aux sorciers de type mâle. Peu de femmes trouvaient grâce à ses yeux. Ce n'est pas facile ici, Harry. Tu ne pourras vraiment pas être libre. Il y a peu, l'homosexualité était encore punie par la peine de mort. Grâce à Albus et son influence sur le ministère, cette loi a fini par disparaître.
- Dumbledore… ?
- Oui, il ne tolérait pas qu'on puisse s'en prendre ainsi aux malheureux qui se cachaient. Il avait l'habitude de dire qu'il était honteux d'empêcher deux personnes de s'aimer. L'amour ne se commandait pas. Il avait d'ailleurs fait un impressionnant discours à ce sujet. Mais tout cela est vraiment récent Harry. J'étais jeune lorsque cela s'est passé, mais tu imagines ? C'est vraiment encore « tout frais », si tu me passes l'expression. Draco et Ron se cacheront toute leur vie, bien certainement. Et ils auront sans doute raison.
- Mais c'est honteux ! Chacun a le droit de vivre sa vie comme il l'entend ! La sexualité des gens ne regarde absolument personne !
- Je sais bien. Je m'inquiète tellement pour toi. Tu es encore si jeune, crois-tu pouvoir gâcher ta vie si tôt ? Je…
- Gâcher ma vie ? Le coupa vivement le jeune homme, jamais je ne gâcherais ma vie si je suis auprès de Severus ! Je t'interdis de dire ça, Remus ! Je me fiche bien des gens, tout ce que je veux, c'est vivre avec lui. Je ne veux personne d'autre, tu entends ?
- Et lui, qu'en pense-t-il ?
Harry baissa le visage, l'air abattu.
- Je me doutais que ce ne serait pas simple pour toi. Cet homme n'a pas de cœur. Tu vas t'entêter pour rien Harry. Comment un être qui a tué autant de personnes de sang-froid pourrait ressentir un tant soit peu d'affection ? Ne gâche pas ta jeunesse dans un amour à sens unique. Il est mauvais et cruel. Il ne mérite pas quelqu'un comme toi.
- Tu ne le connais pas. Tu n'as pas vu ses qualités ! Je sais très bien comment il est, et je veux garder l'espoir qu'il puisse avoir un jour des sentiments pour moi. Quant à me mériter, personne ne mériterait quelqu'un comme moi. Crois-tu toi aussi que je suis le gentil garçon que je parais ? N'oublie pas qu'à cause de moi tes meilleurs amis sont morts ! Tous les trois ! L'aurais-tu oublié ?
- Ce n'était pas…
- Ma faute ? Si ça l'était ! Et je l'assume complètement ! Je ne veux pas chercher un bouc émissaire. Remus, bon sang, ouvre les yeux ! James, Lily et Sirius sont morts pour me protéger ! Si je n'étais pas né, papa et maman seraient toujours là. Si Je n'avais pas foncé comme d'habitude au ministère, Sirius serait toujours là. Tu aurais raison de m'en vouloir pour ça ! Tu venais à peine de le retrouver… Et il est mort. Bel et bien mort par ma faute !
Il releva un visage aux yeux brillants sur le lycan :
- Personne n'a à décider de ce qui est bon ou pas pour moi maintenant ! C'est compris ? Surtout pas des gens qui m'ont abandonné à mon sort chez de stupides moldus quand j'étais enfant !
- Harry… la voix de Remus tremblait, pourquoi parles-tu ainsi tout à coup ? Tu… tu es effrayant…
- Je ne suis pas comme Hermione, à naviguer aisément d'un monde à l'autre. Je me suis fait ma place ici. J'appartiens entièrement au monde sorcier. J'ai voulu cet appartement parce que j'hésitais encore en me demandant quelle serait ma voie. Je me disais que j'aurais pu vivre ici et redevenir un moldu à part entière, si j'arrivais à vaincre Voldemort. Mais je ne m'y sens pas chez moi. Je ne pourrais jamais plus vivre par ici. Trop de mauvais souvenirs me rattachent à ce monde. Je suis un sorcier. Et je vivrais aux côtés d'un autre sorcier. Que ça plaise ou non. Maintenant, je peux décider par moi-même. Je ne laisserais plus personne choisir ma destinée.
- Je comprend, balbutia Remus. Je ne voulais pas te faire la morale, du moins, je ne cherchais pas à ce que tu prennes ma position au pied de la lettre. Je voulais juste te mettre en garde.
- Merci de ton attention. Je sais ce qui m'attend. Maintenant, je vais revendre cet endroit, et je partirais vivre avec Severus, dès qu'il sortira de Sainte Mangouste.
- Bien…
Il se leva et fit quelques pas vers la porte, puis il se retourna, l'air accablé :
- Tu as parcouru un douloureux chemin. Excuse-moi, je n'aurais pas dû vouloir interférer dans ta vie. Tu es majeur, j'ai tendance à l'oublier. Je suis désolé.
Il posa la main sur la poignée. Harry se précipita dans sa direction, et se serra contre son dos.
- Excuse-moi Remus, je suis stupide. Je sais que tu ne veux pas mal faire. Pardonne-moi d'avoir été si dur envers toi. Je me sens si bête. Je suis à fleur de peau en ce moment, avec ce qui est arrivé, j'ai du mal à être moi-même.
Une main rassurante se posa sur la sienne, et la serra délicatement.
- Ce n'est rien…
Harry le força à le regarder. Ils étaient pratiquement de la même taille maintenant. Il posa une main sur sa joue, et plongea un regard contrit dans le sien.
- Pauvre Moony, tu es toujours si doux et conciliant. J'ai honte de mon attitude. Je me ferais pardonner, ne t'en fais pas. Excuse-moi.
Remus parut troublé. Il hocha doucement la tête, comme hypnotisé par les yeux verts, puis se sauva plus qu'il ne sortit de l'appartement.

Harry était seul à présent. Il allait pouvoir faire le point. Savoir que Severus allait bien était tout ce qui lui importait. Il resterait tranquillement ici jusqu'à sa sortie de l'hôpital.
Le dîner chez les Weasley se passa à merveille. Le soulagement intense et le bonheur qui flottaient dans l'air frappèrent intensément Harry. Il se détendit progressivement, sous les rires et les moqueries. Les jumeaux titillaient sans arrêt Draco qui le leur rendait bien. Harry était surpris de voir avec quelle aisance Draco s'était adapté à la famille de Ron. Pansy ne lâchait pas Hermione d'une semelle, et cette dernière semblait s'être résignée à la présence collante de la serpentard. Ginny lui lança quelques regards à la dérobée, qui le mirent un peu mal à l'aise au départ. Il se dit qu'il devrait tout de même avoir une conversation sérieuse avec elle…
Hagrid avait également été invité. Il mettait au point les deniers préparatifs de son départ avec Charlie, et Harry pensa un instant qu'il n'avait jamais vu le demi géant aussi heureux depuis le temps qu'il le connaissait. Il parlait de Norbert à tout bout de champ, l'esprit complètement exulté par son proche départ. Pansy lui souffla en souriant d'un air coquin que Mme Maxim devait le rejoindre pour quelques jours.
Harry s'amusait beaucoup. Il les quitta tous à regret, non sans avoir promis de revenir le plus souvent possible.
Il rentra chez lui, et passa, pour la première fois, une vraie bonne nuit. Sans cauchemars, sans coupures. Il dormit d'une traite jusqu'au matin.
Et ce, toutes les nuits qui suivirent.

Puis arriva le jour où Severus sortit de la clinique. Harry n'était pas retourné le voir depuis son réveil. Pudeur, timidité ? Il ne voulait pas avoir l'air d'un pot de colle non plus.
Mais il attendait devant le hall, et lorsque Severus en sortit, il se dit qu'il n'avait pas volé le sourire qui lui fut adressé. Le premier vrai sourire. Harry crut qu'il allait fondre sur place.
Il se dépêcha de le rejoindre, et posa son bras sur celui du professeur de potions.
- Prêt ? Lui lança Severus d'un ton mi-sérieux mi-amusé.
Harry hocha juste la tête, le dévorant des yeux. Ils disparurent et atterrirent dans le manoir familial.
Une bouche se pressa aussitôt contre la sienne. Il ferma les yeux, savourant ce bref instant. Lorsqu'il les rouvrit, deux orbes noirs scrutaient son visage avec attention.
- Tu as maigri. Je mets ma main à couper que t'as presque rien avalé cette semaine. Tu as intérêt à te remplumer un peu, je ne veux pas vivre avec un gamin chétif.
- Moi aussi je suis tellement heureux d'être ici avec toi, lança Harry en souriant.
Un sourire ironique lui répondit :
- Attends un peu. Je dois m'habituer au fait que je vais vivre avec le Grand, l'Immense, le Glorieux Harry Potter ! Je ne vais pas commencer à te pourrir d'éloges !
- Oh, ce n'est pas ce que j'attendais ! Un simple Bienvenue aurait fait l'affaire.
Des doigts attrapèrent son menton le forçant à lever un peu plus le visage.
- Ne t'ai-je pas offert un signe assez équivoque ? Peut-être te faut-il plus ?
Le rouge lui monta aux joues. Il baissa aussitôt la tête.
- Aurais-tu peur de moi ? Pardonne-moi, j'oublie parfois à quel point tu es jeune encore…
Harry releva un visage furibond, et une lueur d'amusement passa dans les prunelles de son professeur.
- Je pense que je vais adorer notre petite cohabitation ! La fougue des griffondors te tenaille toujours autant, c'est très bien. Allons, je vais nous faire servir un repas digne de ce nom. Mais avant, laisse tes bagages, les elfes vont s'en charger. Suis-moi, on ne va pas se tourner les pouces ici, j'aimerais te montrer ma bibliothèque, elle est magnifique ! Et je pèse mes mots. Sois gentil de ne toucher à rien sans me le demander avant, d'accord ?
- Bien sûr ! Je n'oserais jamais, tu serais capable de me désintégrer sur place.
À nouveau cette lueur amusée.
- Je vois que tu commences à me connaître…

Le griffondor se sourit à lui-même.
Dès à présent, il commençait une nouvelle bataille. Il allait se battre corps et âme pour emporter le cœur de la seule personne digne d'intérêt à ses yeux. Tout son être se tendait vers lui, Severus Rogue, sombre, cruel et mystérieux, mais qui avait osé se dévoiler à lui complètement l'espace d'un instant. Qui lui avait offert sa vie… Avec qui il avait échangé une promesse…
Oui, il l'aimait plus que tout. Et il allait gagner ce combat. Il en était persuadé !

FIN ou... Qui sait... Peut-être à suivre...?