Duty
Résumé: La suite d' « Une fuite impossible ». Jack et Sam sont enfin ensemble mais…
Genre: Romance S/J
Spoilers: Stargate SG1 Saison 9 ; Stargate Atlantis Début Saison 2
Disclaimer : Les personnages et l'univers ne sont pas à moi mais à la MGM…
NB1/ J'utilise quelques spoilers, j'en zappe quelques uns, je secoue le tout et ça donne ça… (cette fic a été écrite avant la diffusion de la saison 9)
NB2/ Merci à gjc597 et Aurélia pour leur aide constante. A Suz' pour sa relecture. Et un bisou à Hélios pour son soutien.
Attention, cette fic contient des scènes érotiques pouvant heurter les plus jeunes. Déconseillée aux moins de 15 ans.
A audearde : C'est si gentiment demandé ;-) Merci pour vos reviews !
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Résumé d'Une fuite impossible :
Désireux de s'éloigner de la future Madame Shanahan, Jack prend la tête du Home World Security et part pour Washington. Après avoir rompu avec Pete, Sam finit cependant par démissionner de l'armée et rejoint Jack… Happy End… Enfin, pas pour longtemps ! Niark niark niark !
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Première partie
Un frôlement léger sur ses épaules l'éveilla en douceur et lui arracha un soupir de contentement. La courbe de ses omoplates fut redessinée avec délicatesse et patience avant d'être abandonnée pour un territoire jugé certainement plus… intéressant. Les doigts graciles glissèrent sur sa peau, slalomant lentement le long de sa colonne vertébrale pour rejoindre la chute de ses reins. Un sourire amusé vint étirer ses lèvres tandis que les petites mains, hypnotisées par son postérieur semblaient s'y attarder avec un ravissement évident. Alors seulement un corps chaud vint se lover contre lui et des bras fins se frayer un passage sous ses aisselles avant de se nouer autour de son torse massif.
Il soupira de nouveau et posa une main chaude sur les doigts liés, caressant avec douceur la peau satinée.
Il se sentait bien. Comme jamais. Se réveiller auprès d'elle chaque matin, sentir son corps contre le sien, lui semblait miraculeux. Après tout ce temps à espérer… et à se maudire d'espérer…
D'un geste lent, il se retourna, faisant passer son bras par-dessus la jolie tête blonde de sa compagne. La jeune femme vint aussitôt se nicher contre son épaule avec un gémissement de bien-être. Ouvrant les yeux, il laissa son regard glisser sur le visage serein de Sam. Ses paupières étaient closes et sa joue gauche un peu chiffonnée par les draps. Des boucles rebelles tombaient sur son nez et d'un geste tendre, il les écarta pour qu'elle ne soit pas gênée.
Merveilleuse.
Ses cheveux avaient poussé depuis deux mois. Deux mois où pas un seul nuage n'était venu briser cette sublime harmonie. Bien sûr, il savait que ça ne durerait pas. Il y avait toujours des hauts et des bas dans la vie d'un couple, des concessions à faire qu'on le veuille ou non. Mais pour le moment, tout était parfait. Absolument parfait.
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Sam sentit avec délice les doigts de son amant glisser sur son épaule, la caressant d'un mouvement lent et délicat. Elle se blottit un peu plus contre lui, un paisible sourire sur les lèvres.
Il lui arrivait parfois de se dire qu'elle était trop heureuse et que ce bonheur allait forcément disparaître. On ne pouvait pas vivre avec ce sentiment de béatitude constante. Ce n'était pas… humain.
Mais elle non plus, ne se faisait pas d'illusions. Elle avait bien trop la tête sur les épaules pour songer que cela pourrait durer ainsi éternellement. Et pourtant… elle savait que même passés les instants d'allégresse d'un début de relation réussie, elle resterait comblée.
C'était une parfaite évidence.
Ils s'entendaient bien. Même mieux qu'ils ne l'avaient tous deux espérés. Ils devançaient chacun les désirs de l'autre, évitant ainsi certains petits conflits de la vie quotidienne. Il faut dire, qu'après avoir vécu presque 24 heures sur 24 ensemble pendant huit ans, leurs manies ou travers respectifs ne leur étaient pas inconnus. Ils se connaissaient par cœur. C'était aussi simple que cela.
Alors voilà. Cela faisait deux mois qu'elle vivait avec Jack. Enfin, un mois plus exactement, même si le premier, elle l'avait passé plus souvent dans son appartement à lui que dans le sien.
Au début, pourtant, ils n'avaient rien voulu précipiter… Mais lorsqu'elle avait remarqué que la quasi-totalité de ses affaires se trouvaient à présent chez lui, ils avaient finalement décidé de vivre ensemble. Elle avait donc libéré son deux pièces et emménagé dans l'appartement de Jack, beaucoup plus grand.
Et depuis, tout était parfait.
Le téléphone sonna.
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Jack reposa le combiné téléphonique et s'adossa lourdement contre son fauteuil. Frottant son visage fatigué, il laissa son regard glisser sur l'une des photos ornant le mur de droite. SG1 au grand complet. Daniel, Teal'c, Sam et lui. Il ne pouvait même pas parler de « bon vieux temps » puisqu'il ne s'était jamais senti aussi bien de toute sa vie. Mais pour l'heure, il regrettait le poids parfois accablant de ses responsabilités.
La situation venait enfin d'être débloquée à Cheyenne Mountain mais, aux dires du Général Landry, ils avaient une nouvelle fois frôlé la catastrophe. L'iris de la Porte des Etoiles s'était soudain montré défectueux et si une bombe avait traversé le vortex, au lieu de quelques Jaffas, le Colorado aurait certainement été rayé de la carte… Dans le meilleur des cas.
Et pour la vingtième fois depuis deux mois, on le suppliait de faire entendre raison à l'irremplaçable Docteur Carter afin qu'elle revienne le plus rapidement possible au SGC.
Le problème… c'était qu'à chaque fois qu'il abordait la question, il se retrouvait immanquablement confronté à la même réponse…
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- Non... Non, répéta-t-elle avec calme mais fermeté. Je n'ai aucune envie de partir.
- Sam…
Dans un soupir, il leva les mains, cherchant à la tempérer… Lui. Tempérer quelqu'un et Carter qui plus est. Le monde à l'envers.
Devant le visage fermé de la jeune femme, Jack se détourna un instant et observa un groupe d'enfants jouant à quelques mètres d'eux.
Juste après le coup de fil de Landry, il avait appelé la jeune femme pour l'inviter à manger avec lui et ils étaient maintenant dans le parc, juste en face du Home World Security. N'ayant qu'une petite demi-heure pour déjeuner, ils avaient pris un sandwich dans le snack du coin et s'étaient posés sur un banc, en face d'un terrain de jeu.
Il aimait ça. La simplicité de ce moment, lui qui d'ordinaire était toujours convié à des repas interminables dans des restaurants aux plats, certes délicieux mais un peu trop élaborés pour lui. Rien ne valait un bon steak frites… ou un sandwich avec « elle » dans un parc.
- Sam, écoute, reprit-il après avoir jeté le papier de son sandwich dans la poubelle voisine. Ca a été limite cette fois-ci...
Mais elle ne le laissa pas poursuivre.
- C'est toujours limite et regarde ! Ils sont encore là ! On est encore là !
Elle n'avait pas particulièrement haussé la voix. Elle ne le faisait jamais avec lui mais semblait fatiguée d'avoir cette discussion. Et pour cause. Elle allait finir par croire qu'il désirait son départ, ce qui était évidemment tout l'inverse. Mais là… C'était le Général qui parlait. Raisonnable et surtout responsable.
Sentant le conflit en lui, la jeune femme posa une main douce mais ferme sur son genou.
- Jack… Je sais qu'on te pousse à me demander ça… mais je refuse. J'ai suffisamment sacrifié ma vie personnelle pour ce projet.
- C'est plus qu'un simple projet, et tu le sais.
- C'est vrai. Mais comprends-moi. Pourquoi irai-je risquer de tout perdre alors que j'ai enfin ce que j'ai toujours désiré ? Toi, un métier que j'adore… Non. Je commence à peine à réaliser que tout est réel et tu me demandes de tout abandonner ?
Il ouvrit la bouche pour nier mais elle poursuivit en levant la main.
- Je suis heureuse, Jack. Tout le monde sur cette planète court après ça et moi je l'ai… Je ne vais pas y renoncer. Hors de question.
A ces mots, un sourire étira les lèvres d'O'Neill.
Il le savait, qu'elle était heureuse. Tout du moins, il s'en doutait. Mais qu'elle le lui dise et savoir qu'il en était, en partie, responsable le comblait.
- Très bien.
Elle lui rendit son sourire, hésitante, puis finit par murmurer en se détournant.
- … J'aimerais que tu ne me le demandes plus.
Jack observa le profil fin de la jeune femme, ses jolis sourcils légèrement froncés et l'ombre qui voilait ses yeux.
- S'il te plait, insista-t-elle avec douceur en croisant de nouveau son regard. Je ne changerai pas d'avis.
Une brise légère souffla quelques secondes, ébouriffant les cheveux de Sam et une boucle blonde vint se poser sur son sourcil. Il leva aussitôt la main et la fit glisser délicatement sur son front avant de laisser ses doigts s'attarder sur le velours de sa joue.
- Je n'y ferai plus allusion, murmura-t-il.
Ils échangèrent un sourire et Jack finit par prendre sa bière avant d'en boire quelques gorgées.
- Tu as eu des nouvelles de Daniel ? demanda-t-il, désireux que la discussion prenne un tour plus léger. Il paraît qu'il a essayé de me joindre mais je n'ai pas pu le prendre.
- Oui, il a appelé en fin de matinée.
Il acquiesça, sachant parfaitement que cet appel et l'incident à Cheyenne Mountain n'était qu'une simple coïncidence. Teal'c et le jeune homme étaient les deux seules personnes qui ne demandaient jamais à Sam de revenir. Cela pouvait sembler paradoxal puisqu'il était évident que c'était à eux qu'elle manquait le plus mais, jamais ils ne se seraient permis de faire une telle requête. Pas en en connaissant les conséquences.
- Et ?
La jeune femme rit doucement, le nez dans sa canette de coca.
- Eh bien, la cohabitation entre Vala et lui est, semble-t-il… difficile. J'ai l'impression que plus elle apprécie une personne, plus elle se montre violente.
- … Pauvre petit scarabée enrubanné de pansements… intervint Jack, lançant un regard suggestif à sa compagne.
Sam acquiesça avec amusement.
- Teal'c m'a dit qu'il avait abandonné, je cite : « le dénombrement des coups et blessures occasionnés ».
- A ce point là ? Lui qui adore tout comptabiliser… Mais peut-être que si Daniel se rasait enfin la barbe, elle aurait moins envie d'utiliser sa tête comme punching-ball…déclara-t-il, un brin blasé.
Le rire de la jeune femme s'éleva par-dessus le cri des enfants et Jack vida sa bière, le cœur léger.
- Bon… grogna-t-il cependant en se levant, rapidement suivi par Sam. Le devoir m'appelle… Ah au fait ! J'ai rendez-vous avec le Président en fin d'après-midi. Une urgence… Ne m'attends pas ce soir.
- Ça marche, répondit-elle en se dressant sur la pointe des pieds afin de lui voler un baiser.
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Le Général O'Neill pénétra dans le bureau ovale d'un pas décidé. Le Président Hayes se leva aussitôt de son confortable fauteuil et vint le rejoindre au centre de la pièce, le bras tendu.
- Jack ! Content de vous voir !
- Moi de même, Monsieur le Président.
Après le serrement de main d'usage, Hayes lui indiqua l'un des canapés trônant au centre de la pièce, avant de prendre pour lui-même une chaise et de s'asseoir devant son invité.
Jack ne put retenir un froncement de sourcils.
Bien qu'habituellement convivial, le Président restait toujours en position de force. Il s'asseyait la plupart du temps de façon nonchalante et pas ainsi, penché vers lui, les mains croisées dans une fausse équité.
Les deux hommes se regardèrent un court instant et une sourde appréhension vint prendre le Général à la gorge.
- Jack… Je ne vais pas tourner autour du pot, ce n'est pas dans mes habitudes.
- Allez-y, acquiesça-t-il.
- J'ai été mis au courant de l'incident survenu au SGC, ce matin… Il est évident que si le Docteur Carter avait été sur place, jamais ça ne serait arrivé.
- C'est possible… répondit Jack, prudent.
- Non. C'est certain.
O'Neill se tut. L'expression du Président ne le rassurait pas.
- Que voulez-vous, Monsieur ?
L'homme secoua ses mains jointes sous le nez de son invité, une grimace contrite sur le visage.
- Je veux que le Docteur Carter retourne au SGC.
- Je lui en ai déjà parlé à plusieurs reprises. Ce midi encore. Mais sa réponse est toujours la même.
- Vous n'avez pas compris, Jack. La prochaine fois pourrait nous être fatale. Depuis deux mois c'est la débandade là-bas et nous avons failli y passer plus souvent que les huit dernières années. C'est triste à dire mais il n'y a personne pour la remplacer. Elle est indispensable au programme Porte des Etoiles… Il faut qu'elle retourne là-bas.
O'Neill soupira imperceptiblement et se força à rester immobile. Les paroles de la jeune femme lui revinrent à l'esprit.
- Je sais tout cela mais le Docteur Carter ne fait plus partie de l'armée. Je n'ai pas le pouvoir de l'obliger à aller où que ce soit.
- Mais vous pouvez la convaincre, l'influencer. Vous vivez ensemble.
Jack serra les dents avec agacement. Voilà maintenant qu'on enquêtait sur sa vie privée.
- J'ai déjà essayé, Monsieur.
- J'en suis certain... Mais il y a d'autres moyens.
A ces mots, son ventre se noua douloureusement.
- De quoi parlez-vous ? demanda-t-il avec inquiétude.
- Faire en sorte que plus rien ne la retienne ici.
O'Neill écarquilla les yeux, abasourdi. Il comprenait enfin ce que le Président attendait de lui…
- Vous plaisantez ?
Hayes se pencha un peu plus, la mine sombre, parfaitement conscient du sacrifice qu'il était en train de lui demander.
- Jack… Posez-vous cette question : qu'est-ce qu'une relation sentimentale face à la survie d'une planète et de milliards d'individus ?
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L'entretien avec le Président n'avait duré en tout et pour tout que dix minutes et il en était ressorti atterré, effondré, vidé.
« Réfléchissez-y, Jack… et vous verrez que c'est la seule solution. »
« Ça », une solution… ?
Après avoir tourné en rond pendant plusieurs minutes dans le hall de la maison blanche, il finit par renvoyer la limousine qui l'attendait et s'élança dans les rues grouillantes de la capitale.
Marcher et réfléchir. Réfléchir, puisque c'est ce qu'on lui avait demandé de faire.
…
C'est vrai. Ils avaient tous besoin d'elle là-bas. Jamais personne n'avait été plus indispensable qu'elle.
Dans certain cas, c'était bien, d'être indispensable… Dans d'autres, en revanche… ça pouvait foutre en l'air toute une vie. Deux, même.
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- Lundi matin vous aurez ma démission sur votre bureau, Monsieur.
- Non, Jack… Je ne peux pas l'accepter. Et vous le savez. Vous êtes aussi indispensable ici que le Docteur Carter là-bas.
O'Neill se leva, poussant sans ménagement Hayes de sa chaise. Il fit quelques pas dans la pièce, une main devant sa bouche, l'autre sur sa hanche.
C'était pourtant la seule solution. Prendre sa retraite et la suivre à Colorado Springs. Il se retourna donc vers le Président, maintenant immobile au centre du bureau ovale. La même détermination se lisait dans leurs regards.
- Vous pouvez me remplacer.
- Non. Pas avec ce qui nous tombe dessus. Pas avec le nouvel ennemi qui vient d'apparaître. J'ai besoin des meilleurs, dans tous les domaines…
Hayes leva un doigt vers lui.
- … Vous êtes le seul à pouvoir diriger efficacement le Home World Security. Ce n'est pas négociable.
- Le Général Hammond…
- … est là où il peut être le plus utile, finit le Président pour lui. Aux commandes du Prométhée… Jack… Ne croyez pas que je veuille vous punir. J'ai parfaitement conscience de tout ce que nous vous devons. A vous, comme au Docteur Carter. Et croyez-moi… s'il y avait une autre solution, je serai le premier à l'accepter. Mais la situation est telle que je suis obligé d'en venir à de telles extrémités.
Sa voix avait pris un ton plus sec, plus autoritaire.
Le chef d'Etat lui donnait un ordre.
- Il me suffirait de lui en parler, de lui faire entendre raison, proposa Jack en désespoir de cause tout en sachant au fond de lui-même que l'entretien serait loin d'être probant.
- Elle risquerait de refuser et de se buter. Nous ne pouvons pas prendre ce risque.
Les épaules de Jack s'affaissèrent, le sang désertant son visage.
Le pire dans tout cela… c'était que le Président avait raison. Trop enfermée dans son bonheur tout neuf, Sam aurait refusé. Il en était persuadé. Elle ne voulait plus risquer sa vie, elle ne voulait pas abandonner ce qu'elle avait mis si longtemps de côté.
- Réfléchissez-y, Jack… et vous verrez que c'est la seule solution.
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Et c'est ce qu'il fit. Longtemps. Déambulant dans les rues sans but précis.
Renoncer à elle. Voilà ce qu'on lui demandait de faire. Après toutes ces années de lutte, après tous ces sacrifices… ce n'était pas encore assez.
Et pourtant… il comprenait le Président. Lui mieux que quiconque connaissait le poids des responsabilités. Ce n'était pas quelques centaines de personnes, ni même un pays mais toute une planète qu'il avait à sa charge. Les sacrifices étaient donc inévitables… et même nécessaires.
Lorsque Jack rentra enfin chez eux, à minuit passé, même si une partie de lui savait déjà ce qu'il devait faire, il n'était toujours pas parvenu à prendre une décision. Il n'était pas encore parvenu à renoncer.
Ouvrant la porte d'entrée, il pénétra dans le salon et comme chaque soir, une petite lampe l'accueillit de sa lumière chaude et tamisée.
Pour beaucoup, cette lampe ne représenterait rien. Mais pour Jack, c'était elle. Depuis qu'elle vivait ici, avec lui, elle l'allumait toujours avant d'aller se coucher. Lorsqu'il lui en avait demandé la raison, elle lui avait simplement répondu, un sourire sur les lèvres :
« Pour que lorsque tu rentres, tu saches que je suis là. »
Dans un soupir, il posa ses clefs près du téléphone et, après avoir éteint la petite lampe, rejoignit la chambre à coucher. Tout était silencieux et Jack ne percevait que faiblement la respiration régulière de la jeune femme. Otant ses vêtements, il ne garda que son caleçon et se glissa doucement dans le lit. Malgré ses efforts pour ne pas la réveiller, les bras de Sam vinrent aussitôt l'enlacer et il répondit à son étreinte, le coeur douloureusement serré.
Pourquoi tout semblait vouloir les séparer ? Il leur avait fallu huit ans pour être ensemble, bon sang ! Huit ans ! Là où des gens ordinaires n'auraient mis que quelques semaines tout au plus.
Oui mais voilà. Leurs vies, à tous les deux, n'étaient pas ordinaires.
Jamais jusqu'ici il n'avait autant regretté les choix qu'il avait fait. Certes, c'était grâce à cela qu'il l'avait rencontrée mais... Ne pas pouvoir l'avoir... puis maintenant, ne pas pouvoir la garder...
C'était insupportable.
- Jack... ?
Le sortant de sa torpeur, la jeune femme le fit presque sursauter.
- Oui... ? répondit-il d'une voix cassée.
Elle redressa la tête mais la semi-obscurité ne lui permit pas de voir les traits crispés de son amant.
- Ça ne va pas ?
L'espace d'un instant, son coeur manqua un battement.
Il pouvait lui dire, là, ce que le président attendait d'eux. Il pouvait lui proposer un compromis. Lui, ici, et elle, là-bas. C'était si simple, si évident.
Et sa réponse le serait tout autant. Il devinait déjà le discours de la jeune femme et non... ils ne pouvaient pas se permettre un refus.
Fronçant les sourcils, il tenta de faire taire sa raison au moins quelques secondes... mais inévitablement, elle revenait à la charge.
Le soldat, l'officier, le Général, celui qui portait la survie de la planète sur ses épaules.
Depuis qu'il avait de telles responsabilités, il ne parvenait plus à l'étouffer. C'était une chose de commander une équipe SG, même si ses actions avaient été souvent plus que déterminantes pour la Terre. Mais c'en était une autre de gérer la totalité des défenses de la planète. Ses choix étaient décisifs et surtout, la vision d'ensemble qui était dorénavant la sienne lui avait fait prendre conscience de l'importance d'avoir tous les atouts en mains. Car ce n'était pas aisé, non. Les risques étaient bel et bien réels et surtout constants.
- Jack...
La voix de Sam le tira de nouveau de sa léthargie. Une voix inquiète, cette fois-ci. Instinctivement, il la serra contre lui et posa ses lèvres sur les siennes dans un baiser d'une extrême douceur. Mais plus il l'embrassait, plus son coeur se contractait douloureusement.
Voilà.
Sa raison venait de trancher.
Il devait maintenant renoncer.
Renoncer...
Les lèvres de la jeune femme s'ouvrirent et sa langue vint bientôt caresser la sienne dans un baiser soudain plus langoureux. Il sentit ses mains fines glisser sur son torse, redessinant les muscles noués de son ventre, lui arrachant d'incontrôlables frissons de plaisir.
Il devait renoncer... à ça. A cette femme qui lui donnait la sensation enivrante d'être aimé. D'être quelqu'un de bien. A travers son regard, il se sentait intègre, responsable et parfois même héroïque. Il aimait celui qu'il était devenu. Grâce à elle et à son affection. Grâce à sa présence si rassurante. Rassurante car inébranlable, infaillible.
Et lui. Il allait devoir faillir. Il allait devoir rompre le lien. Tout détruire. Tout saccager.
Dans un gémissement désespéré, il l'embrassa avec fièvre et répondit enfin à ses caresses. Il voulait oublier, juste quelques précieuses heures. Oublier qu'il lui faisait l'amour pour la dernière fois.
A SUIVRE…