Note de l'autatrice : Je ne sais pas ce qui m'a pris d'écrire ce truc. Je crois que le dôjinshi Blue Flame y est pour quelque chose, donc sachez que c'est un peu inspiré même si y a ma patte à moi aussi…

Pis c'est la première fois que je fais un truc dans un genre pareil… premier lemon (encore qu'il soit pas trop visuel j'ai l'impression), premier… machin si horriblement dérangeant que j'en étais moi-même déprimée à l'écriture lol.

Bref sachez que ceci est l'œuvre d'une débutante, alors si vous ne résistez pas à la tentation des tomates, pitié vérifiez qu'elles sont pas trop dures ! Les fans de Roy Mustang, je vous supplie à genoux, pas de cailloux ni d'attaques au couteaux ! (xD) Les saules pleureurs pourraient bien trouver de l'ouvrage eux aussi…(J'espère pour vous que vous avez lu la petite ligne grise sous le résumé !)

Ah oui, j'oubliais :

Contexte : Alphonse a retrouvé son corps mais perdu ses souvenirs. Edward est resté dans son monde et se démène pour trouver la « recette » qui lui permettrait de rendre sa mémoire à son frère.

Bonne lecture !


Première partie

Si sensuel, tellement excitant… Qui se lasserait de contempler le champ de blé indomptable de cette crinière défaite, de ces crins qui volent à chaque mouvement de hanche ? Et sa peau au teint mat qui appelle aux caresses, cette nuque à la courbe délicate, finement dessinée ; qui résisterait à la tentation d'y poser ses lèvres ? Quel criminel laisserait échapper tant de beauté alors qu'il la tient à sa merci ?

De sa main gauche libérée de son gant, le colonel promena des doigts fébriles sur le corps ainsi offert. Depuis le premier jour, ce dernier provoquait toujours en lui le même désir, et ce désir semblait insatiable ; jamais repu, il se renouvelait sitôt l'acte consommé, attendant tel un ressort la prochaine friandise qu'on lui tendrait et sur laquelle il bondirait sans demander son reste.

Son cou sentait délicieusement bon. Il en connaissait le goût par cœur, et il adorait cela. Il le mettait dans un état d'excitation indicible, suffisait presque à le mener à l'extase. Mais ce bonheur n'était rien à côté de celui que lui offrait la soumission totale de son subordonné… Le manipuler, c'était comme un jeu qui ne se finissait jamais, comme une gloire dont sans cesse il s'encensait. Et il aimait cela, ô oui, il aimait cela…

La main nue s'enhardit, elle se glissa contre la poitrine imberbe secouée de frissons, chatouilla un téton, exerça sur le terrain musclé quelques cercles concentriques savamment orientés. De cette hardiesse il fut récompensé d'un gémissement, oraison doucereuse d'un plaisir volé, pris par la ruse.

Il commença à lui chatouiller l'oreille des lèvres ; puis toujours de sa main libre, descendit plus bas sur son torse, pénétra sur l'empire du ventre. Sa main droite conservait son gant où était gravé le cercle de transmutation – on n'est jamais trop prudent, n'est-ce pas ? - ; elle maintenait fermement la masse désireuse d'échapper à son emprise, et pourtant passive et consentante.

Sa langue échappait à son contrôle. Dotée de sa propre vie, pressée de déguster sa promesse, elle courait déjà sur les plaques dures comme le roc, sur les tétons durcis malgré eux, et plongeait dans l'orifice du nombril. Et puis la main gauche commença à chatouiller la zone de tous les intérêts ; alors, l'index et le pouce, complices, se mirent d'accord pour tirer vers le bas cette fermeture éclair qui constituait l'obstacle ultime à l'objet de leurs envies. À cet instant, l'épine dorsale du gamin s'arqua maladroitement, et un souffle s'échappa de ses lèvres :

- Colonel… non…

À ces mots, l'interpellé se releva, rejoignit la bouche qui venait de prononcer ces paroles, et lui offrit doucement son haleine.

- Tu sais… l'échange équivalent… Tu veux cette information, oui ou non ?

- Je… C'est bon, j'ai compris.

- C'est pour ton frère que tu fais tout ça ? Tu es mignon…

Et il l'embrassa. Comme tout le reste, c'était un acte possessif, à sens unique, mais dont il se délectait pleinement parce qu'il était le seul à posséder ce droit, à être parvenu à y accéder. Après une hésitation, Edward répondit à son invitation ; il inclina la tête en arrière pour le recevoir pleinement, écarta davantage les dents, et frotta sa langue contre celle qui s'était introduite à sa rencontre. Aucune chaleur ne motivait ses mouvements, mais l'habitude lui avait permis de cerner la douceur à laquelle aspirait son partenaire, et il répondait mécaniquement par des gestes devenus des automatismes. Il savait ce qui allait s'ensuivre… c'était toujours la même chose.

La main gauche acheva ce qu'elle avait commencé, déboutonna le pantalon et libéra le membre qu'elle massa aussitôt avec savoir-faire.

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Edward se laissa retomber en arrière, sa tête roula sur le côté et son regard tomba sur la surface du bureau désordonné de son supérieur. Ce meuble, songea-t-il, avait déjà vu tant de leurs ébats…

Quel jour cela avait-il commencé ? Il ne s'en rappelait plus exactement. La notion du temps se perdait dans l'infini de sa mémoire, tel un escalier sans fin, développant jusqu'au centre de la terre sa spirale infernale. Il se souvenait à peine d'un premier sentiment de surprise, du rouge qui lui était monté aux joues, de ses balbutiements, puis de la résignation qui s'abattue comme un couperet. Était-ce cela, le principe de l'échange équivalent ? Une part de lui ne pouvait s'y résoudre, mais… à quoi bon lutter ?

Il lui avait promis une information… Jusqu'à présent, elles en avaient toujours valu la peine, il en serait probablement de même cette fois-ci. Roy Mustang était probablement celui qui lui avait le plus permis d'avancer dans ses recherches… Sans lui, sans ces jeux, il en serait toujours au même point… !

Il ferma les yeux…

Ne pas voir…

Le problème, c'est qu'avec cette technique, les sensations en deviennent démultipliées. Brusquement, les doigts inquisiteurs lui apparurent comme des fers brûlants, l'humidité mouillée de la langue non moins chaude excita sa peau avec une efficacité redoutable. Son sexe se dressa.

Le colonel ne se fit pas prier pour l'engloutir, et bien vite une douceur circulaire l'emprisonna entièrement. Une merveilleuse pression s'exerça sur lui et lui imprima un mouvement vertical perturbant. Une douleur sucrée l'enveloppa ; sa respiration s'accéléra. Cette partie-là de l'acte lui procurait toujours un plaisir indéniable, même s'il se refusait à l'admettre. Tout comme il niait la sueur qui naissait sur ses tempes et tombait en gouttes éparses sur le sous-main noir.

Ses doigts à lui fourragèrent dans les mèches de jais surmontant la tête qui s'activait. Ils se crispèrent sans parvenir à en arracher une seule, puis s'appuyèrent et soutinrent les brutales contorsions de son propre torse. Il lui fut impossible de dissimuler la fuite de quelques halètements dès lors que le plaisir arraché devint plus intense, au point d'atteindre les limites du supportable.

Il pouvait se libérer maintenant… Il savait en détenir la permission, Mustang adorait cela après tout. Et il éjacula dans une bouche satisfaite qui s'empressa d'étaler le liquide blanc sur les testicules et les parties annales. Car non, ce n'était pas fini… Edward se prépara, profita de son épuisement passager pour se détendre totalement. Une fièvre familière s'empara de son visage et lui donna davantage de couleurs.

Ses ongles crissèrent contre le bois quand le colonel s'enfonça en lui, ses poumons connurent un sursaut, et puis un nouveau râle s'enfuit de sa gorge. D'autres jappements désordonnés lui échappèrent tandis que débutaient les vigoureux coups de butoir, d'un homme dans la force de l'âge et déterminé à prendre son plaisir. Un homme fou de lui aussi, au point de recourir à tous les moyens pour le posséder.

- Edward…

Quand ledit plaisir montait en lui, Roy Mustang en venait à un moment ou un autre à murmurer son prénom ; c'était un fait immuable, que le garçon interprétait comme un signe de la jouissance prochaine. Aussi tendit-il les bras et s'accrocha-t-il au chemisier bleu comme un singe à un arbre. Pour hâter le processus, il ajouta son mouvement à lui, bougea en cadence, selon un rythme qu'il connaissait par cœur, de plus en plus rapide.

Et puis le colonel s'immobilisa dans un dernier spasme, il broya son partenaire dans ses bras avant de les lâcher tous deux ; ils s'effondrèrent ensemble sur le bureau, l'un sur l'autre désormais, et l'un toujours emboîté en l'autre. L'homme caressa encore les cheveux blonds, défaits, qui retombaient en arrière. Il embrassa deux ou trois fois cette bouche juvénile qu'il aimait tellement voir trembloter, indécise, quand il le prenait ainsi.

Son regard sombre plongea au fond des iris argentés, se demandant si un jour, seulement, ils daigneraient répondre réellement à ses sentiments…

Ed éprouvait la crainte de finir par se noyer dans cette obscurité qui le guettait et le désirait avec tant d'ardeur, d'autant plus qu'il n'était pas totalement certain de ne pas en avoir envie, au moins un peu. Si cette situation durait encore, peut-être finirait-elle vraiment pas devenir davantage qu'une habitude… ? Mais curieusement, cette perspective l'effrayait, comme s'il craignait de perdre autre chose en retour…

Eh oui, le sempiternel échange-équivalent, applicable en tous lieus, en toutes circonstances…

Une larme s'échappa de son œil, promptement essuyée par un doigt épais. C'est alors qu'il sentit le colonel sursauter. Pris d'une crainte subite, toujours couché sur le dos, ses jambes entourant les hanches de son partenaire, il jeta un regard en arrière.

La pièce lui apparut inversée. En haut de son champ de vision, le sol soutenait deux bottes militaires usées par les intempéries. Un pantalon noir les surmontait, suivi d'un bras au veston rouge, contre une porte qu'ils n'avaient pas entendue s'ouvrir. Au-dessus, un regard ahuri, terrifié, blessé, mortifié.

Edward sentit le sang se retirer de son visage.

Le temps resta suspendu une seconde qui parut durer une éternité.

Puis Alphonse Elric tourna les talons et s'enfuit.