Merci à marinaa, AuroreAthena, AlittleSeaStar et alexcmoa pour vos reviews ! Voici la fin !

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A huit heures exactement, SG1… presque au grand complet, était réunie en salle de Briefing… O'Neill manquait à l'appel. Il les rejoignit avec 10 minutes de retard et fut accueilli par des regards entendus. Il ne changerait décidément jamais.

Après une courte introduction du Général leur annonçant que les résultats de leurs analyses n'avaient rien détecté d'anormal, Jack prit la parole et leur raconta dans les grandes lignes ce qu'il avait fait pendant près de deux ans. C'est à dire pas grand chose. La vie était relativement calme là-bas et les gens plutôt gentils. Ils étaient tout comme lui, des égarés ayant atterri sur cette planète par hasard. Certains avaient accepté leur sort avec philosophie, d'autres moins. Grâce au SGC, ces derniers allaient pouvoir enfin rentrer chez eux.

A plusieurs reprises, Jack croisa le regard de Sam. Celui-ci était en majeur partie assez inexpressif ce qui laissait à prouver qu'elle n'avait pas tout à fait oublié les raisons de ses griefs à son égard mais au moins, il arrivait à la jeune femme de sourire et de lui parler. C'était déjà ça…

Quant à Daniel et Teal'c, ils avaient tous deux les yeux rivés sur lui, une expression extatique sur le visage. C'en était presque embarrassant… Mais il était de mauvaise foi… Il le cachait à tous mais quel plaisir il avait eu de retrouver les murs gris et sinistres de cette base ! Même la séance à l'infirmerie lui avait laissé un petit goût de nostalgie dans la bouche!
Lorsque le débriefing se termina, Hammond, un sourire aux lèvres, leur annonça à tous les quatre deux semaines de vacances afin de permettre au Colonel O'Neill de reprendre ses marques. Ils ne se firent pas prier et partirent aussitôt en direction de leur maison… à tous les quatre. L'ambiance était plutôt bonne dans la voiture, Daniel tentant vainement de trouver une solution à leur dilemme.

- Je serais assez d'avis de garder le chalet en compensation… déclara l'archéologue, téméraire.
- Il n'en est pas question ! Je vous laisse cette maison mais je garde mon chalet.
- Vendu ! s'exclama aussitôt Jackson, un sourire au coin.

Jack plissa les yeux. Il venait de se faire avoir en beauté.

- Daniel… intervint Carter en riant. C'est la maison du Colonel, tu n'as aucun droit dessus. Ni toi, ni moi, ni Teal'c.
- Chuuuut ! réagit aussitôt le jeune homme, faussement en colère. On le tenait, Sam !

Celle-ci secoua la tête tout en garant la voiture devant la maison en question.

- Je suis d'avis de la laisser à O'Neill.
- Merci pour votre soutien, Teal'c… grogna Daniel.
- Je vous en prie, répondit sobrement le Jaffa en inclinant la tête.

Sur ce, ils sortirent tous du véhicule puis se dirigèrent vers la porte d'entrée. Jack soupira d'aise en pénétrant à l'intérieur. Il était enfin chez lui… enfin… Plus tout à fait mais bon. Ca aurait pu être pire. Ils auraient pu la vendre.

Il pénétra alors dans le salon et fut incroyablement surpris de constater le peu de changements qu'avaient apportés ses amis dans l'ameublement de la pièce. Le même canapé, la même table basse, les mêmes fauteuils... Seuls les bibelots et différents objets ornementaux appartenant certainement à Daniel pour la plupart parsemaient la salle. Les photos aux murs avaient également été remplacées. Il s'agissait de clichées de SG1 prises alors qu'il en faisait encore parti.

- Eh bien, dit-il au bout d'un instant, tandis que trois paires d'yeux étaient tournées vers lui. La déco laisse à désirer…

Ils sourirent tous à ce léger trait d'humour. Comment lui expliquer qu'ainsi, ils avaient eu le sentiment de ne pas totalement le perdre… qu'une partie de lui survivait ?

- Les autres pièces sont pareilles ?
- Oui. Nous n'avons quasiment rien touché. Sauf dans les chambres, bien sûr, répondit Daniel.

Jack redressa aussitôt la tête.

- Qui a la mienne ?

Devant l'air embarrassé de Sam, dont les joues prenaient une délicieuse couleur cramoisie, O'Neill n'eut même pas besoin d'attendre la réponse.

- C'est moi, dit-elle cependant dans un souffle, croisant le regard soudain brillant de son supérieur.

Un léger silence quelque peu pesant s'instaura et Jack finit par se tourner vers ses deux autres compagnons.

- Auriez-vous, par hasard, gardé des vêtements… ? C'est pas que je n'y sois pas habitué mais le treillis, ça va cinq minutes…
- Nous avons en effet gardé vos habits, O'Neill.
- Ils sont dans des cartons au grenier.
- J'ai quelques chemises dans ma chambre, indiqua Sam avant de réaliser la portée de ces mots.

Une nouvelle coloration de ses joues indiqua clairement sa gêne tandis que Jack souriait à présent franchement. Daniel, amusé, choisit cependant de partir à la recherche du carton contenant ses pantalons.

- Je pourrais au moins changer le haut ? demanda alors O'Neill en fixant Sam.

La jeune femme hésita puis finit acquiescer.

- Bien sûr, murmura-t-elle en se dirigeant aussitôt vers les escaliers.

Tout en la suivant, Jack réalisa combien cette scène était surréaliste. Il était chez lui et « elle » l'emmenait dans sa chambre… sa chambre à lui. Mais à elle aussi. Une fois arrivés à l'étage, ils pénétrèrent dans la pièce et Jack repoussa la porte, mais cependant sans la fermer. Il savait parfaitement que tout cela aurait mis la jeune femme encore plus mal à l'aise. Tandis que celle-ci se dirigeait vers l'armoire, il fit le tour de la chambre. C'était les mêmes meubles. Encore une fois, presque aucun changement. Il y avait même ses cassettes des Simpsons sur une étagère à côté de livres… visiblement appartenant à la jeune femme, songea-t-il en déchiffrant les titres mais néanmoins, sans parvenir à en comprendre la signification…

- Vous avez vu tous les épisodes ? demanda-t-il au bout d'un instant tandis qu'elle était toujours dos à lui.
- Oui, dit-elle simplement, comprenant de suite de quoi il parlait.
- Ah ! Et vous avez aimé ?

La jeune femme ne répondit pas… Comment aurait-elle pu lui dire qu'elle se les passait en boucle certains soirs de déprime, lorsqu'elle ressentait le besoin de pleurer ? Car elle pleurait devant. Quel paradoxe pour une série qui se voulait humoristique…

Comme elle se taisait toujours, il reprit son exploration et son regard fut attiré par une photo sur la table de chevet. Une photo d'eux deux prise lors d'une soirée. Attachées au cadre pendaient des plaques militaires. Il n'eut pas besoin de s'en approcher pour comprendre qu'il s'agissait des siennes et il en fut bouleversé. Il se souvenait à présent avoir expressément demandé dans son testament qu'à sa mort ce soit elle qui les reçoive. Ainsi que le drapeau qu'il pouvait aisément imaginer être dans un des tiroirs de la commode.

Jack finit par soupirer, ses dernières craintes venant de le quitter. Cette chambre avait tout de celle d'une veuve éplorée, refusant d'oublier son époux. C'était lui, cette pièce. Elle avait évité de laisser son empreinte personnelle afin de préserver ce qui se dégageait de cette chambre lorsqu'il était encore là. Les mains moites, sentant qu'il était temps pour lui de faire quelque chose, il se tourna vers elle et croisa son regard.

Il fut aussitôt désarçonné par l'expression agitée de son visage.

- Carter ? Ca ne va pas ?

La jeune femme secoua la tête, les sourcils soudain froncés, cherchant à retrouver son calme.

- C'est juste que… C'est étrange de vous voir ici, finit-elle par dire en s'avançant nerveusement vers lui, une chemise dans la main. Tenez.

Il jeta un œil sur celle-ci avant de la prendre. Il la reconnut mais curieusement la couleur en semblait passablement altérée. Lisant dans ses pensées, Sam rougit quelque peu.

- Je peux vous en donner une autre… C'est juste que je l'ai souvent… enfin... je l'ai un peu … usée.

Elle mettait ses chemises... Troublé, la gorge serrée, il finit par reprendre ses esprits.

- C'est parfait.

Sans un mot, il coinça le vêtement entre ses cuisses et commença à ôter son tee-shirt. Sam détourna aussitôt les yeux en reculant un peu, embarrassée, mais finit par le regarder de nouveau tandis qu'il enfilait la chemise et commençait à la boutonner.

Le choc qu'elle ressentit à le voir habillé ainsi dû se lire sur son visage car il se figea aussitôt. Combien de fois avait-elle rêvé de le voir porter ce vêtement ? Combien de fois l'avait-elle ressuscité dans son imagination ? Et maintenant, il était là, devant elle, en chair et en os, emplissant la pièce de sa présence si rassurante et chaleureuse. Sam sentit confusément ses yeux s'embuer. Elle tenta de refouler ses larmes, serrant les poings, fixant son regard ailleurs mais devant son incapacité à se contrôler, elle finit par se détourner. Elle fut cependant stoppée net dans son élan par des mains chaudes posées sur ses bras. Il la fit pivoter doucement afin qu'elle soit de nouveau face à lui puis la prit tendrement dans ses bras. Alors elle se laissa faire. Elle se laissa aller.

Elle pleura contre lui, s'accrochant à ses épaules solides, puisant dans sa chaleur le réconfort dont elle avait tant besoin. Elle sentit confusément les doigts de Jack plonger dans ses cheveux, la caressant doucement, affectueusement tout en la berçant contre lui.

O'Neill sentait qu'elle avait besoin de se libérer de toute cette peine… mais l'entendre pleurer ainsi lui nouait l'estomac.
Un léger coup frappé à la porte le fit redresser la tête, tandis qu'elle restait à sangloter dans ses bras, insensible à ce qui n'était pas lui. Il croisa le regard de Daniel et ce dernier lui montra le carton qu'il posa dans l'entrée de la chambre. Jack le remercia d'un sourire puis Jackson sortit, les laissant de nouveau seuls.

Peu à peu, ses pleurs se tarirent et lorsqu'il estima qu'elle reprenait le dessus, il s'écarta un peu d'elle afin d'observer son visage. Elle était si belle, avec ses grands yeux bleus brillants, le fixant de son regard troublé. Lentement, il approcha sa main et écrasa doucement du pouce une larme qui glissait sur sa joue pâle. Elle tressaillit à ce geste.

Ce n'était pas la première fois qu'elle pleurait dans ses bras mais jamais une de leur étreinte ne s'était poursuivie de façon si intime. Le cœur battant la chamade, elle se laissa faire tandis qu'il faisait glisser à présent ses doigts sur son visage, comme elle l'avait fait la veille, sur une autre planète. Il effleura l'une de ses pommettes puis descendit lentement, redessinant la courbe délicate de sa mâchoire avant de frôler son joli menton volontaire… Mais il ne s'arrêta pas là et remonta légèrement jusqu'au coin de sa bouche. Alors du pouce, il caressa doucement ses lèvres entre-ouvertes, son regard s'assombrissant peu à peu.

Terriblement troublée, Sam ne parvenait plus à détacher ses yeux des siens, si dévorants tout à coup. Alors lentement, incroyablement lentement, elle le vit se pencher vers elle, approchant son visage du sien, mélangeant leurs souffles irréguliers… Et enfin, il posa ses lèvres sur les siennes. Doucement. Délicatement. Presque timidement. C'était leur premier vrai baiser, la première fois que cela signifiait quelque chose pour tous les deux. Ils s'effleurèrent ainsi, savourant ce nouveau contact si longtemps désiré mais petit à petit, leur baiser se fit plus franc, plus profond et sensuel. Elle enroula ses bras autour de son cou, caressant sa nuque, respirant son parfum, bouleversée…

- Sam… murmura-t-il alors contre ses lèvres, la faisant trembler de tous ses membres.

Le souffle court, elle se redressa afin d'observer son visage. Il semblait tout aussi troublé qu'elle. Lui. Jack O'Neill. Lui, toujours si maître de ses émotions.

Alors elle sourit. D'un sourire rayonnant et heureux. Un sourire de femme amoureuse et comblée. Lentement, elle se dégagea de lui, répondant à son regard incertain par une caresse sur son visage. Elle s'approcha doucement de la porte tout en le tenant par la main pour qu'il la suive, s'adossa contre le battant et la referma.

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Lorsqu'elle s'éveilla, le soleil commençait à décliner. Ils avaient apparemment tous deux beaucoup de sommeil en retard... songea-t-elle en s'étirant le plus doucement possible afin de ne pas le réveiller.

Elle tourna lentement la tête et se redressa sur l'un de ses coudes pour l'observer à loisir. Une bouffée de tendresse si forte qu'elle fut presque douloureuse la submergea alors... Elle aimait tellement cet homme... C'était si fort et si simple. Si naturel. Comme de respirer. C'était arrivé comme ça. Un jour, elle avait réalisé qu'elle était amoureuse de lui et à partir de cet instant, tout avait changé. Absolument tout. Sa vie, sa perception des choses. Elle avait tenté de nier parfois, d'oublier souvent... Mais non. L'aimer était aussi naturel que de respirer. Et aussi vital. Elle en avait fait la douloureuse expérience...
Avec douceur, elle souleva une mèche folle qui tombait sur son front. Même au repos, son visage était dur et ses traits énergiques le rendaient plus viril que jamais.

Le ventre noué par une envie irrésistible de le caresser, de toucher cette peau qui l'attirait comme le miel attire une abeille, Sam finit par se redresser lentement afin de se lever.

La chemise qu'elle avait choisie pour lui plusieurs heures auparavant était sur le sol, abandonné avec le reste de leurs affaires. Leur étreinte avait commencé avec beaucoup de douceur et de tendresse, mais la frustration de plusieurs années avait eu raison de leur patience. Ils avaient fini par arracher leurs derniers vêtements et s'étaient jetés sur le lit, impatients, brûlant d'une même fièvre, indifférents au monde extérieur.

Mon Dieu !! Daniel, Teal'c ! songea-t-elle alors, les joues en feu.

La maison était assez grande pour qu'ils n'aient rien entendu, heureusement... Sauf si bien sûr, ils étaient montés à l'étage...
Sam enfila en vitesse un tee-shirt, un jeans et des tennis mais s'arrêta et se retourna vers Jack avant de sortir. Il était allongé sur le ventre, le drap négligemment posé sur ses reins dévoilant un dos puissant et délicieusement bronzé par des heures passées sous le soleil à travailler la terre. Il y a encore deux jours, elle était entrée dans cette chambre, dévastée par sa visite quotidienne du cimetière. Quel contraste entre ce qu'elle avait ressenti à ce moment là et ce qu'elle vivait, à présent. Parce qu'elle vivait, maintenant, songea-t-elle avec un sourire, refermant la porte derrière elle.

Elle descendit les marches silencieusement. Il n'y avait pas un bruit. Elle se dirigea aussitôt vers la cuisine. C'était le point de ralliement du groupe, là où ils se croisaient sans cesse, matin, midi et soir. Le coin le plus chaleureux de la maison.

Personne.

Elle s'approcha alors du réfrigérateur afin de se servir un peu de jus d'orange mais découvrit un mot laissé par Daniel, accroché sur la porte du frigo.

« Nous sommes partis pêcher ! Venez nous rejoindre tous les deux dès que vous en aurez envie ! »

Sam ne put retenir un léger rire. Ils ne pêchaient jamais. Teal'c détestait ça. La plupart du temps, le Jaffa faisait de longues promenades pendant que Daniel travaillait ses traductions au bord du lac. Ce lac qu'elle n'avait jamais vu... Mais tout ça allait changer, maintenant.

Une idée lui traversa soudain l'esprit. Le coeur battant, elle attrapa ses clefs de voiture et sans plus attendre sortit de la maison.

Elle passa tout d'abord au supermarché du coin afin de choisir de quoi nourrir l'estomac insatiable de son supérieur puis prit la direction du cimetière. Elle n'alla cependant pas jusque là-bas et s'arrêta devant le fleuriste.

En la voyant venir, le vieux propriétaire la salua d'un sourire avant de se diriger vers les roses. Il s'apprêta à lui demander laquelle elle désirait lorsqu'il fut frappé par l'expression rayonnante de la jeune femme.

- Vous semblez heureuse, dit-il alors.

C'était la première fois qu'il lui parlait, hormis les bonjours et au revoir d'usage. Mais la voir si malheureuse à chaque fois qu'elle entrait, lui faisait pressentir qu'elle n'avait aucune envie de discuter. Elle préférait plutôt s'enfermer dans sa douleur, comme la plupart des gens qu'il voyait passer ici. Alors il ne disait rien, devinant où elle allait déposer cette fleur. Le même rituel depuis presque deux ans maintenant.

Mais aujourd'hui, elle était différente. Son regard était si lumineux, si vivant, comme s'il s'agissait d'une autre personne. Il avait donc senti qu'il pouvait lui parler. Et elle lui sourit en retour. Le bonheur sur son visage. Elle désigna la rose qu'elle désirait et lui répondit simplement :

- Ce n'est pas sur une tombe que je vais déposer celle-ci.

Alors il sourit à son tour. Elle plongea sa main dans ses poches à la recherche d'un billet mais il secoua la tête.

- Non, je ne veux rien. Je suis heureux pour vous.

Surprise, elle le regarda un instant, prenant conscience qu'elle n'avait jusqu'ici jamais vraiment fait attention à ce vieux monsieur, trop refermée sur elle-même et sur sa douleur. Troublée de le voir partager ainsi sa joie, elle lui sourit avec chaleur.

- Merci.

Et sa précieuse rose dans la main, elle sortit.

Le coeur cognant à se rompre dans sa poitrine, une envie lancinante de « le » voir lui noua sournoisement l'estomac aussi se dépêcha-t-elle se rentrer. Elle passa d'abord dans la cuisine, rangeant les aliments périssables au réfrigérateur puis sa rose dans la main monta quatre à quatre les marches menant à l'étage. Elle ouvrit doucement la porte et jeta un oeil à l'intérieur.
Il est toujours là, songea-t-elle en soupirant, effrayée l'espace d'un instant, que la folie l'ait fait imaginer tout cela.

Sam pénétra dans la chambre et l'observa un instant. A présent, il était allongé sur le dos, un bras replié sur son front. Le drap recouvrant toujours ses reins, laissait voir son ventre plat, son torse musclé et ses épaules si larges... Elle sentit alors tout son corps se mettre à brûler littéralement de l'intérieur. Les joues en feu, elle s'approcha du lit...

- J'ai cru que tu m'avais abandonné, dit-il alors d'une voix plaintive en ouvrant les yeux.

Son regard rieur dénotait ses propos et Sam ne put retenir un rire léger.

- Quelle drôle d'idée !
- Neuf ans à fantasmer... Tu as peut-être été déçue.

La jeune femme sentit ses joues s'empourprer devant le sourire amusé et séducteur de Jack. Il savait parfaitement qu'au contraire, elle avait été on ne peut plus comblée... Elle avait été suffisamment expressive et éloquente comme ça... songea-t-elle, embarrassée qu'il le lui signale de cette façon. Parfois, il avait une désagréable façon de se montrer...

- ... Macho.

A ce mot et surtout devant son air gêné, il ne put s'empêcher de rire joyeusement.

- C'est pour me venger de ne pas t'avoir trouvé à côté de moi au réveil.

Il finit cependant par se calmer et la regarda plus sérieusement.

- J'ai cru que tu regrettais...

Sam retrouva aussitôt son assurance et s'assit sur le lit. Elle leva alors la main qu'elle cachait toujours dans son dos et lui tendit la rose. Surpris, il se redressa sur un coude sans pour autant la saisir.

- C'est pour moi ?

La jeune femme sourit doucement.

- Bien sûr.

Troublé, il la prit et respira son parfum léger.

- C'est la première fois qu'on m'offre une fleur... dit-il simplement en plantant son regard chaud et tendre dans le sien.
- Je t'en ai pourtant offert des dizaines... murmura-t-elle, énigmatique.

Ils restèrent ainsi à se regarder silencieusement pendant un long moment puis Sam se pencha vers lui et l'embrassa. Il y répondit aussitôt avec passion, glissant ses doigts nerveux dans ses cheveux blonds, caressant avec délice la peau douce de son cou, de sa joue...
Ils finirent cependant par se séparer, un sourire sur les lèvres. Ils avaient tout leur temps.

- Où sont nos deux amis ? demanda alors Jack, redescendant sur Terre.
- Dans le Minnesota, répondit-elle en souriant.

Les yeux de Jack s'illuminèrent.

- Ca veut dire qu'on a la maison pour nous tous seuls ?

Le sourire de Sam s'élargit un peu plus.

- Daniel nous demande de venir les rejoindre dès qu'on en aurait envie.

Le visage de Jack s'assombrit un peu.

- Qu'y a-t-il ? s'inquiéta-t-elle aussitôt.
- Rien... C'est juste que je m'étais toujours dit que je t'y emmènerais...
- Je n'y suis jamais allée, intervint-elle alors, comprenant où il voulait en venir.

Surpris, il la dévisagea en silence.

- Je ne me sentais pas d'y aller sans toi.

A ces mots, il sourit, heureux de pouvoir lui faire découvrir ce lieu qu'il aimait tant.

- Alors nous irons. Tu vas adorer, j'en suis sûr.
- J'en suis sûre, répéta-t-elle, le coeur battant plus vite, comme à chaque fois qu'il la regardait ainsi...

Conscient de l'émotion de la jeune femme, son regard se fit espiègle et enjôleur.

- Mais nous avons deux semaines de vacances, murmura-t-il contre son oreille, la faisant trembler de tous ses membres. On a tout notre temps pour aller les rejoindre...

Terriblement troublée, elle parvint cependant à garder un minimum l'esprit pratique.

- Comment allons-nous faire à la base ? Nous n'avons pas le droit...

Mais sans tenir compte de ces propos, il attrapa sa taille et d'un geste vif la fit basculer sur le lit, l'emprisonnant sous son propre corps.

- Peu importe... On trouvera une solution, dit-il finalement, avant de prendre ses lèvres avec fièvre.

C'est vrai... Quelle importance après tout...

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EPILOGUE

Ça faisait maintenant trois heures qu'ils jouaient et l'épuisement se faisait sérieusement ressentir. Alex rata son panier pour la troisième fois d'affilée et décida qu'il était temps pour lui d'arrêter.

- C'est bon pour moi... Je suis claqué... grogna-t-il haletant, plié en deux, les mains sur ses genoux.

Théo acquiesça simplement, les poings sur les hanches, tentant de retrouver son souffle. Epongeant son front avec son bracelet éponge, il se dirigea d'un pas chancelant jusqu'au banc près du terrain de basket et décapsula une canette de coca. Il but quelques gorgées puis finit par se tourner vers son ami.

- T'en veux une ?
- Balance.

Tandis que Théo lui lançait la canette, le regard d'Alex fut distrait par la femme qui passait derrière son compagnon. Indifférent à la canette qui venait de tomber par terre, il tendit son bras, fébrile.

- C'est elle !
- Quoi ? réagit aussitôt Théo en se tournant.

Voyant la silhouette fine d'une femme en tailleur bleu, il secoua la tête. Elle était à présent de dos et il n'avait pas eu le temps de voir son visage.

- Non... Elle est toujours en survêt. C'est pas elle.
- Je te jure que si ! s'exclama Alex en empoignant leur sac. Viens ! On la suit !

Ni une ni deux, ils sortirent du terrain de basket et partir à la poursuite de l'inconnue.

Cela faisait des années qu'ils venaient jouer ici et depuis deux ans maintenant, ils étaient obnubilés par une femme qu'ils croisaient de temps à autre. La première fois qu'ils l'avaient vue, elle avait failli les percuter de plein fouet. Son beau visage était baigné de larmes, son regard si déchirant. Ils en étaient tous deux restés sans voix. Ils avaient tout d'abord pris ça pour un événement anecdotique mais ils l'avaient revue quelques jours plus tard, une rose dans la main, sortant d'un taxi. Alors, pris d'une soudaine impulsion, ils l'avaient suivie et comme ils s'en doutaient, elle n'était pas allée bien loin.

Ils l'avaient observée alors s'agenouiller devant une tombe avant de déposer la rose. Pendant quelques instants, elle était restée immobile puis finalement s'était relevée d'un coup et s'était mise à courir. Elle était passée devant eux, les yeux noyés de larmes, le visage défait. Lorsqu'elle avait disparu au loin, ils s'étaient avancés vers la tombe, curieux de connaître le nom de celui ou de celle responsable d'un tel chagrin.

Colonel Jonathan "Jack" O'Neill, Air Force. 1957-2004

Depuis ce jour, ils la voyaient passer de temps à autre, de façon toujours irrégulière. Il s'écoulait parfois plusieurs semaines sans qu'elle ne vienne. Et parfois seulement cinq jours. C'était toujours le même rituel depuis deux ans.
Aujourd'hui, ils ne suivaient pas une femme en survêtement mais en uniforme de l'armée de l'air des Etats-Unis.

- Elle est quoi ? Tu as vu son grade ? demanda Théo.
- Non, elle était trop loin. Et puis j'ai été tellement surprise de la voir habillée comme ça. Mais dans un sens, c'est peu surprenant. Il était bien Colonel.

Ils marchèrent encore un peu puis finirent par s'arrêter près d'une tombe à quelques mètres de la jeune femme.

- C'est bien elle… acquiesça Théo reconnaissant celle du Colonel Jonathan O'Neill. Tu vois son grade ? Moi j'y connais que dal.
- On dirait… Ah ben ça… Elle est Lieutenant Colonel !

Surpris, une lueur admirative dans le regard, Théo se tourna vers son ami.

- T'es sûr ?
- Absolument.
- Eh ben… Notre belle inconnue est sacrément gradée ! Qu'est-ce qu'elle fait là en uniforme, aujourd'hui ?
- Sans rose… réalisa alors Alex.

Son ami jeta un œil vers la jeune femme. En effet, elle n'avait pas de rose…

- Curieux. C'est bien la première fois en deux ans.
- En tout cas, il n'y a pas à dire, mais habillée comme ça elle est… Waouh !
- C'est vrai…

Etrangement, ils avaient toujours eu un profond respect pour elle. Cette femme, si belle, souffrait tellement et malgré le temps qui passe, fidèle, elle continuait de venir encore et encore se recueillir sur la tombe de cet homme… Qui ne rêverait pas d'être aimé d'une femme pareille ? Elle était inconsolable.
Alors quelle ne fut pas leur surprise de voir un officier s'approcher d'elle et passer familièrement un bras sur son épaule.

- Bon sang ! s'exclama alors Alex. Elle lui fait une infidélité !
- Attends, attends, attends… C'est peut-être juste un ami…
- Tu déconnes ! Regarde comme il lui caresse la nuque !

Outrés, ils observèrent l'homme masser délicatement le cou de la jeune femme et celle-ci posa doucement la tête sur son épaule. Alex et Théo se sentirent tout à coup trahis. Non pas qu'ils espéraient quoi que ce soit vis à vis d'elle mais ils avaient tellement idéalisé cette femme, si parfaite, si incroyablement fidèle, qu'ils ne supportaient pas de la voir avec un autre homme que ce Jonathan O'Neill. Et voilà que maintenant, elle l'avait tout simplement remplacé !

- J'hallucine ! En plus elle amène ce type jusqu'ici… Je suis écoeuré…
- Viens, proposa alors Théo. On s'approche.

Discrètement, ils se dirigèrent vers la tombe la plus proche du couple et firent mine de se recueillir, l'oreille tendue. L'homme et la femme restèrent silencieux pendant quelques minutes puis finalement il se tourna vers elle.

- Je n'ai pas pris de rose mais j'ai emmené ça, dit-il en sortant de derrière son dos une masse.

La jeune femme se mit à rire doucement.

- Où as-tu trouvé ça ?
- J'ai été voir le gardien du cimetière afin de lui donner l'autorisation de démolition de la tombe, répondit-il espiègle.

Et en effet, derrière eux un homme en bleu de travail approchait. Sans un mot, l'officier lui tendit l'outil et le couple recula. Théo et Alex virent alors avec incrédulité l'ouvrier lever la lourde masse bien haut et l'abattre sur le marbre lisse. Ils étaient tellement abasourdis qu'ils n'eurent même pas la présence d'esprit d'intervenir. Ils regardèrent simplement l'homme s'acharner à plusieurs reprises sur la pierre tombale et lorsque celle-ci fut totalement détruite, il s'arrêta enfin. Tandis qu'il s'éloignait afin d'aller chercher de quoi ôter les morceaux de marbre éparpillés sur le sol, l'officier se tourna vers la jeune femme. Elle semblait bouleversée.

- Sam...

Celle-ci pivota vers lui, tremblante. Les garçons ne surent si elle allait se mettre à pleurer ou tout simplement rire aux éclats. Elle sembla hésiter quelques secondes puis noua ses bras autour du cou de l'officier et le serra contre elle, riant et pleurant à la fois. L'homme sourit et l'étreignit à son tour avec force pendant un long moment. Finalement, il la relâcha et l'embrassa doucement.

- Il est temps de rentrer... dit-il contre ses lèvres.

Elle acquiesça simplement et noua ses doigts à ceux de son compagnon. Théo et Alex ne les avaient pas quittés des yeux pendant cette scène surréaliste et tandis que le couple passait à leurs côtés, ils eurent tous deux le réflexe de lire le nom inscrit sur l'uniforme de l'officier.

« O'Neill »

Alors ils comprirent. Ils avaient en face d'eux le Colonel Jonathan « Jack » O'Neill... L'homme de la tombe.
D'un même mouvement, ils se regardèrent et un sourire vint éclairer leurs visages...

FIN

Colonel Jonathan "Jack" O'Neill, Air Force. 1957-2004 : J'ai lu sur un site que la date de naissance du Colonel O'Neill était en 1957. Rien à voir avec l'acteur qui lui est né en 1950… ;-)

PS : J'espère que ça vous a plu. Comme vous pouvez le remarquer, je suis une adepte des « Happy End » donc, faut pas avoir peur en lisant mes fics, hein ! ;-)