Il y a des histoires d'amour plus compliquées que d'autres. Comme celle de James et Lily, où les tentatives de séduction du premier le fond passer pour un crétin imbu de lui-même. Heureusement, les choses vont changer... Merci Sirius ! Bonne lecture

Souvenirs, souvenirs...

Harry tournait et retournait une lettre entre ses mains, comme s'il avait peur de l'ouvrir. Lupin la lui avait remise un peu plus tôt, en lui expliquant, la voix grave :

- J'ai trouvé cette lettre pour toi, au 12 square Grimmaurd. Elle est de Sirius. De toute évidence, il comptait te l'envoyer, mais il n'en a pas eu le temps. Quoiqu'elle contienne, n'aie pas de regret.

Le jeune homme avait pris la lettre et maintenant, il avait peur. Peur de quoi ? Peur de raviver des souvenirs trop douloureux. Peur d'être lâche. Peur de ce qu'avait pu lui écrire Sirius, avant de partir au Ministère pour essayer de le sauver, à la fin de sa cinquième année. Déjà un an s'était écoulé et pourtant, il n'avait pas oublié.
Non, il n'avait pas oublié son parrain, ses sourires, ses lettres, ses paroles réconfortantes et sa présence, tout simplement. Ni les souvenirs de son père qu'il avait emmené avec lui, derrière le voile.

Harry poussa un profond soupir et commença à décacheter la lettre, avec des gestes tremblants. L'écriture de Sirius lui sauta au visage et le prit à la gorge. Le cœur battant, il commença sa lecture.

« Cher Harry,

Voilà déjà un peu plus de deux mois que tu as vu le pire souvenir de Rogue dans la pensine, lors de ton cours d'occlumancie. Lorsque tu as utilisé la cheminée pour avoir une conversation avec moi et Remus, nous avons essayé de te rassurer au maximum, mais le temps nous manquait. Tu as vu ton père comme un petit imbécile arrogant et tu doutais de l'amour que ta mère lui portait. Voilà qui devrait te prouver le contraire.

Nous venions tout juste d'entrer en septième année et ta mère considérait encore James comme une abominable petite brute arrogante. Et pourtant, les choses n'allaient pas tarder à changer. Laisse-moi te montrer comment ça a commencé. Tu verras, tout s'explique. »

Au moment même où Harry lisait ses mots, il vit une petite fenêtre s'agrandir sur le papier. Cela lui rappela étrangement le journal de Tom Jedusor. Et, comme il l'avait fait lors de sa deuxième année, il approcha son visage du papier jusqu'à basculer dans le souvenir de Sirius.

-Hé, James ! Qu'est-ce que tu attends ?

Harry se retourna pour tomber nez à nez avec un Sirius de dix-sept ans, charmeur et souriant.

-C'est bon, Patmol. J'arrive…

Une nouvelle fois, Harry se retourna. Mais, cette fois-ci, il tomba sur le visage renfrogné de son père.

-Arrête de rêver d'Evans ! reprit Sirius.

-Et pourquoi ? s'offusqua James.

-Parce que ce n'est pas comme ça que tu auras tes ASPIC, glissa sagement Lupin.

-Parce que tu n'as aucune chance, se moqua Sirius.

Le père d'Harry soupira :

-Je préfère de loin l'explication de Lunard.

-Oui, beaucoup de gens n'aiment pas écouter la voix de la Vérité ! siffla Sirius.

Cette remarque rendit le sourire à James, qui se moqua :

-C'est toi, la voix de la Vérité ? Laisse-moi rire !

Harry suivait avec émotion l'échange entre son père et ses ses amis. Ils commencèrent à ce diriger vers la Grande Salle, très certainement pour déjeuner.

-Tiens, Peter est déjà là, remarqua Lupin.

-Et Evans aussi…, lâcha Sirius.

James s'empressa de sortir un vif d'or de sa poche.

-Range ça, tu veux ! lui souffla son meilleur ami. Ça l'énerve plus qu'autre chose.

-Si tu le dis, obéit le père d'Harry, un peu à contre cœur.

Puis, ils se dirigèrent droit sur la table des Gryffondor, James lançant des regards furtifs à Lily, qui l'ignorait royalement. Ils prirent alors place à côté de Queudver. Une vague de rage traversa Harry à la vue de ce traître. Si seulement il pouvait prévenir son père… Mais, il n'y avait rien d'autre à faire que les regarder manger.

Soudain James se retourna vers Sirius :

-Et moi, je fais quoi ? souffla-t-il avec des accents désespérés.

-Joue-là naturel, pour une fois. Au cas où tu n'aurais pas remarqué, elle te trouve un brin prétentieux.

- Tu ne voudrais pas être plus explicite, Monsieur l'expert ?

-Mange en silence, ne te fais pas remarquer, parle cours avec Remus..., soupira Sirius, comme si c'était le comble de l'évidence.

Un peu perdu, James s'exécuta. Après un quart d'heure, Lily et ses amies quittèrent la Grande Salle.

-Très efficace ! railla le jeune homme, déçu. A ce rythme là, dans quinze ans, on s'parle !

-Cornedrue, soupira Sirius. Mon expérience est plus fructueuse que la tienne. Ai-je besoin de te le rappeler ?

-Non, grogna James, peu enclin à revivre certains événements, pour le moins gênant.

Mais Sirius passa outre son désaccord :

-Te souviens-tu de la fois où, pour la séduire, tu t'es jeté un sort d'embellissement et que tu as pris une jolie couleur verdâtre pendant quinze jours ? Ou de la fois où, pour ne pas la quitter du regard, tu t'es pris de plein fouet la statue de la sorcière borgne ?

James grommela quelque chose à propos des "accidents" qui "arrivent à tout le monde" et "sur lesquels il est inutile de s'appesantir". Mais Sirius continua sa petite leçon de morale :

-Mais, il y a aussi eu la fois où tu étais tellement occupé à la regarder que quand Flitwick t'a interrogé sur le cours que tu aurais du suivre, tu as juste réussi à mettre le feu à ton bureau. Ou encore...

-C'est bon ! le coupa James. Où veux-tu en venir ?

Sirius sourit avant d'expliquer :

-Je voulais juste souligner l'efficacité de ma technique par rapport à la tienne. Pour la première fois depuis bien longtemps, Evans n'a fait aucun commentaire sur ton imbécillité, alors réjouis-toi !

-Je me réjouis, je me réjouis ! s'énerva James. Mais t'as rien pour accélérer un peu les choses ?

-Oh si, souffla-t-il d'un air aussi mystérieux qu'inquiétant. Des cours de rattrapage en potion...