Tout ce que vous reconnaissez appartient à JK Rowling. Je fais ça juste pour rire.

Attention ! Univers alternatif, personnage pas toujours « règlementaires ».

Je vous préviens, c'est un peu tiré par les cheveux et tout sauf consensuel. Prévoyez quelques petites surprises…

Vous êtes prévenus…

Merci à Hikaru pour sa relecture ! C'est ma première fic, j'attends vos avis pour m'améliorer !


« Je ne sais pas trop … »

La voix d'Hermione Granger s'élevait derrière la porte de la chambre que partageait la jeune fille square Grimauld. Severus Rogue s'arrêta pour écouter. Il était très tard, il était resté le dernier dans la bibliothèque et tout le monde aurait dû dormir depuis longtemps. En particulier les jeunes gens. Qu'est-ce qu'ils sont encore en train de tramer. Si près de la bataille finale-si-tout-se-passait-comme-prévu, il était hors de question que le trio prenne des initiatives et fasse échouer les mois de stratégie qu'ils avaient mis en place.

« Ecoute, tu ne veux pas mourir vierge ? »

Le professeur renifla avec dédain. Weasley ! C'était donc ça. Miss Granger était en train d'essayer, avec un reste de dignité, de défendre sa virginité.

La voix s'éleva de nouveau, « Tu sais que la bataille finale est pour bientôt. Ce serait dommage de ne pas connaître ça, non ? Et à ton âge, il est grand temps, tu ne trouves pas ?»

Rogue s'étonna qu'Hermione n'ait pas pensé à un sort d'insonorisation. Ca ne lui ressemblait pas. Même Weasley avait d'habitude plus de jugeote que ça, surtout considérant son expérience plutôt riche de ce genre de situations. Puis la phrase fit son chemin dans son esprit. Vierge… A, combien ? 21 ans ? Félicitations, Miss Granger, avoir réussi à éviter les adolescents en chaleur jusqu'à cet âge avancé, cela tient de l'exploit ! Surtout avec Ron Weasley dans les parages.

« Oui, mais quand même… » Hermione semblait toujours hésitante.

« Hermione, tu me connais ? Tu sais que je ne te pousserais pas à faire quelque chose qui ne sois pas dans ton intérêt. Encore un peu de thé ? »

« Oui, enfin, non…Heu, je veux bien. » La voix de la jeune fille semblait un peu pâteuse. Elle continua, « tu es sûre que tu n'as rien mis dans le thé ? Il a quand même un drôle de goût, je trouve. »

Soudain en alerte, Rogue chercha dans ses poches une fiole d'antidote universel. En temps de guerre, on n'était jamais trop prudent. La seconde personne dans la chambre pouvait tout à fait être un imposteur sous Polynectar qui tentait d'enlever Hermione.

Weasley bredouilla, « Et bien, c'est juste un petit quelque chose pour te détendre, rien de bien méchant… »

Hermione s'exclama, « Quoi ? Qu'est-ce que c'est ? Comment tu as pu ? »

La voix de Weasley ne trahissait pas vraiment une contrition débordante.

« Juste un peu de whisky de feu pour te désinhiber. N'en fais pas une maladie ! Ca aussi, il est grand temps que tu essaies. La bièreaubeurre, ça va bien quand on est ado… Allez Hermione, ca a l'air une montagne tant qu'on ne l'a pas fait, mais je te jure qu'après tu te diras ah, ce n'est que ça. Fais moi confiance, je l'ai vécu avant toi. »

Hermione marmonna quelque chose d'inaudible.

Le professeur soupira et rangea la fiole. Il changea de poche et en retira un mélange personnel combattant les effets de l'alcool. Il était grand temps d'intervenir. Il lança un sort d'insonorisation sur lui-même et sur la porte, un sort d'invisibilité et entra le plus discrètement possible.

Il revêtit son personnage de terreur du donjon, sourcils froncés, bras croisés sur la poitrine, toisant les deux occupants de la chambre de toute sa hauteur, et enleva le sort qui le masquait à leurs vues.

« Alors, Miss Weasley, on essaie de convertir Hermione aux joies du saphisme (1) ? »


Assises sur le lit côte à côte, les deux jeunes filles sursautèrent puis rougirent terriblement en regardant leurs pieds. Ginny se reprit la première.

« Heu, ce n'est pas ce que vous croyez, professeur… »

« Vraiment ? Et auriez-vous l'obligeance de me dire ce que je crois, Miss Weasley ? Vous paraissez bien informée.»

Ginny jeta un regard en coin à Hermione, qui regardait fixement le sol, assise sur le lit. Elle répondit, l'air gêné, « Et bien, c'est… comment dire… humanitaire ? »

« Merci, Ginny ! »

Hermione était écarlate, les mâchoires crispées. Rogue se demandait si c'était de honte ou de colère contre sa meilleure amie. Vraisemblablement un peu des deux. Ginny se tourna vers elle.

« C'est vrai, quoi ! Hermione, il faut quand même que tu te décides un jour à franchir le pas ! Je veux bien me dévouer, alors ne fais pas la mijaurée ! »

Severus jugea plus prudent de renforcer le sort d'insonorisation qu'il avait mis sur la porte. Quand Hermione allait exploser, ça risquait de faire du bruit.

« Merci, Ginny », reprit Hermione, d'un ton sarcastique, les dents toujours aussi serrées, « je suis tellement touchée que tu te sacrifies pour moi ».

Ginny croisa les bras et toisa Rogue.

« Et puis c'est votre faute, aussi ! »

La phrase le laissa bouche bée. Il prit son ton le plus glacial pour interroger la jeune femme.

« Et voudriez-vous me dire, je vous prie, ce que je peux bien avoir à faire dans cette sordide histoire ? »

Ginny reprit, un peu moins assurée, « Et bien, tout le monde comptait sur vous, pour… vous savez… Tout le monde sait que pendant les apprentissages, les maîtres en profitent souvent pour, heu… avec leurs apprentis. Comme Hermione a presque terminé ses trois ans avec vous et qu'il ne s'est rien passé, on s'est dit qu'on ne pouvait plus compter sur vous. »

Hermione releva, entre ses dents, « On ? »

Ginny eut un sourire penaud mais n'osa pas la regarder dans les yeux, d'autant que on était bien certain de la droiture du professeur de potion ainsi que des nouvelles lois qui condamnaient le harcèlement sexuel sur les apprentis. Le problème tenait plus au fait qu'il restait trop respectueux de son élève pour entreprendre de la séduire honnêtement. Ce qui était parfaitement toléré entre adultes consentants.

Rogue sentait une rage froide le consumer. Il se força à parler très lentement, la voix chargée de menaces.

« Vous êtes en train de me dire, Miss Weasley, que vous me reprochez de ne pas avoir harcelé mon apprentie pendant trois ans ? Que vous auriez préféré que je perpétue la tradition et que j'en fasse un jouet pour assouvir de bas instincts au lieu de respecter une jeune femme qui le mérite ? C'est bien cela, que vous êtes en train de me dire, Miss Weasley ? »

Ginny se dit que si l'enfer était un désert glacé, il devait sûrement y faire plus chaud que face à son ancien professeur à cet instant. Elle déglutit et reprit son courage à deux mains. C'est pour Hermione! Elle se leva, se dressa de toute sa hauteur, bras toujours croisés sur sa poitrine pour lui faire face.

« De toutes façons, cette histoire ne vous regarde pas. Nous sommes majeures, vous n'avez pas la responsabilité d'Hermione ni de moi. Alors je vous prierais de nous laisser terminer notre conversation, et plus, si affinité, tranquilles. »

Elle ferma la bouche et les yeux, en attendant le sort qu'il n'allait sûrement pas manquer de lui envoyer après cette tirade. Il s'approcha dangereusement et baissa la tête vers le visage de la jeune femme, les yeux étrécis.

« Mais si vous avez cru bon de la saouler au whisky de feu avant votre conversation, Miss Weasley, je crois que vous êtes parfaitement consciente qu'Hermione ne souhaite pas le plus si affinité. »

Le cerveau de Ginny entraperçut une possibilité et lança son attaque.

« D'abord, qu'est-ce que vous en savez ? Ce n'est qu'une supposition en l'air. Et de toutes façon, il n'y a rien de mieux qu'une autre femme pour ce genre de choses. Les hommes ne comprennent rien au plaisir féminin ! »

Rogue contrattaqua, la voix emplie de sarcasme. « Il m'avait pourtant semblé comprendre tout à l'heure que je faisais un candidat acceptable pour ce genre de choses … Auriez-vous changé d'avis entre-temps, ou bien serait-ce pour des motifs plus… personnels, que vous poussez Hermione à des activités orgiaques ? Au fait, votre fiancé est au courant de vos inclinaisons ? »

« Ne mêlez pas Harry à tout ça. Je fais une proposition d'amie à mon … amie ! »

« Je suis là, vous vous souvenez ? » Hermione leur lançait maintenant un regard noir.

Ginny sauta sur l'occasion.

« Tu as raison, Hermione. Choisis. » Elle désignait Rogue et elle de la main.

« Pardon ? » Severus et Hermione parlèrent en même temps.

Prise au dépourvu, Hermione demanda, « Choisir quoi, exactement, Ginny ? »

« Et bien choisir avec qui tu veux perdre ta virginité. Homme ou femme. Lui ou moi. »

« Mais… »

« Miss Weasley ! » Les deux autres occupants de la pièce s'interrompirent. Severus commençait à perdre son légendaire sang-froid. Malheureusement pour lui, les deux jeunes femmes ne le laissèrent pas se défendre.

« Mais Ginny, qu'est-ce que tu racontes ? »

Ginny en profita. Elle se morigéna intérieurement. Si je continue comme ça, je serais digne des Serpentards. Il ne faudrait pas que ça devienne une habitude.

« Tu as raison Hermione, tu n'as pas d'élément pour faire ton choix. »

Sur ce, elle s'approcha de la jeune femme et déposa un léger baiser sur ses lèvres. Severus était sidéré. Une sournoise impression de manipulation commença à poindre dans son esprit. Mais il ne fut cependant pas assez rapide pour empêcher l'attaque suivante de Ginny.

« Maintenant, à vous, professeur. »

Après un moment de stupeur, il reprit ses esprits. « Vous délirez, Weasley ! Je ne me prêterai pas à ce jeu stupide. Il est hors de question que je m'abaisse à - »

« Ne me dites pas que vous êtes gay, professeur… », l'interrompit Ginny, d'un ton chagrin. Elle commençait à être réactive à ce jeu et s'amusait beaucoup. Elle vit du coin de l'oeil Hermione vider d'un trait sa tasse de thé amélioré.

Severus rugit, « Je vous interdit de faire des suppositions tout ce qu'il y a de plus déplacé, Weasley ! Ca suffit, je ne resterait pas un instant de plus à écouter une folle à lier ! »

Il pivota sur ses talons pour sortir mais une main l'attrapa par le bras et le plaqua contre Hermione. Sans le lâcher, elle le regarda quelques instants, les yeux brillants, les lèvres entrouvertes, détaillant son visage. L'alcool lui rougissait légèrement les joues

Elle murmura, « Allons, professeur, Ginny a raison. Je n'ai pas de point de comparaison. »

Rogue lui répondit froidement, « Vous avez bu, Miss Granger ! »

Hermione regardait son visage, sans le lâcher, s'attardant sur ses lèvres fines. Elle approcha sa main libre des cheveux noirs. Il resta immobile quand elle caressa ses mèches de jais, entortillant ses doigts dans les cheveux fins.

Elle lui répondit dans un souffle, si bas que lui seul entendait, « Oui, et si j'avais su, je l'aurais fait avant. »

Elle approcha ses lèvres des siennes, les yeux à demi fermés, et y posa un premier baiser. Il ne répondit pas, pas même quand elle le goûta du bout de la langue. Il sentait les mains de la jeune femme l'attirer contre elle, il entendait son souffle s'accélérer. Quand elle soupira de frustration devant sa réticence, il accepta cette opportunité que lui offrait le destin et goûta à la bouche qu'il s'était interdite depuis presque trois ans.

Elle s'abandonna au baiser, s'offrant à lui complètement. La sensation l'électrisa. Il la plaqua contre lui, elle s'agrippa à son corps comme si elle avait peur qu'il ne disparaisse. Le baiser se fit plus profond, passionné, dévorant. Elle aurait voulu se fondre en lui à cet instant.

Quand elle s'écarta pour reprendre son souffle et posa sa joue contre lui, elle lui glissa à l'oreille, « Bientôt trois ans que j'attendais ça. Si j'avais su qu'il ne fallait qu'un peu de whisky de feu pour que j'ose, ça fait longtemps que j'aurais emprunté ta bouteille. »

Il ferma les yeux et profita de sa présence chaude contre lui tout en lui caressant les cheveux. Il se demandait ce qu'il avait bien pu faire pour mériter ça.

Ginny arborait un sourire satisfait. Elle se dirigea vers la porte en lui glissant, « Vous avez triché, professeur, vous avez mis la langue. Mais je sais m'incliner quand je ne suis pas de taille… ». Elle fit une petite courbette avant de sortir en riant.


Ginny rejoignit Harry dans sa chambre. Il demanda impatiemment, « Alors ? »

Elle s'assit sur le lit près de lui. Il la prit par la taille et l'embrassa dans le cou. « Alors j'ai réussi à faire entendre raison à ces deux têtes de mule ! »

Harry poussa un soupir de soulagement. « C'est pas trop tôt ! Trois ans qu'ils se tournent autour sans rien essayer ! Ca devenait désespérant ! »

D'une main, elle l'allongea sur le lit. Elle s'agenouilla au dessus de lui en murmurant d'une voix suggestive, « Et maintenant, j'ai bien mérité quelque chose pour mes Efforts Exceptionnels… »


Beaucoup, beaucoup plus tard…

Severus effleura des lèvres le front perlé de sueur d'Hermione. Puis il posa la tête sur l'épaule de sa compagne en murmurant près de son oreille, « Je l'ai fait vraiment parce que c'est toi, mon amour »

« Sev, tu sais que c'est uniquement par souci scientifique que je t'ai demandé ça. Je ne voulais pas mourir bête. Et puis j'ai du temps à rattraper dans ce domaine et des tas de choses à découvrir !»

Severus Rogue haussa un sourcil dubitatif avant de soupirer, « Bien sûr, si tu le dis…. »

« Si elle le dit, Sev… »

Severus lança un regard noir à la seconde jeune femme allongée sur le lit. Ses cheveux roux étaient étalés en une couronne flamboyante sur l'oreiller.

« Ce n'est pas parce que vous êtes mariée, Madame Potter, que je vous permets ce genre de familiarité. »

Ginny gloussa d'une façon qui n'évoquait en rien une respectable mère de famille.

« Désolée, j'avais cru que, compte tenu de la nature plutôt personnelle des activités auxquelles nous nous sommes adonnés, nous pouvions passer aux prénoms. »

Severus renifla. « Hors de question. N'est-ce pas Potter ? »

Harry releva la tête de l'oreiller qu'il partageait avec sa femme, à l'extrême opposé du lit, « Parfaitement, Rogue. Hors de question. Déjà être dans le même lit, alors les familiarités… »

« Tout à fait d'accord, Potter. Pas question de devenir plus intime. »

« Hors de question. Deux corps de femmes c'est le minimum entre nous. »

« Oui, pas moins. »

« Jamais. »

Ginny et Hermione se regardèrent. Hermione fit un clin d'œil à la jeune femme et lança, l'air de rien, « Au fait, Ginny, Luna et Neville viennent juste de rentrer de leur voyage de noce. J'avais envie de leur proposer de venir prendre le thé un de ces jours. Qu'est-ce que tu en penses ? »

Ginny lui répondit sur le même ton « J'avais pensé inviter Drago et Pansy. Il paraît que depuis leur séjour en thalasso, ils sont dans une forme olympique. J'aimerais vraiment voir ça ! » Elle jeta à son mari un regard avide.

« Et bien, pourquoi ne pas les inviter tous ensemble ? », proposa Hermione innocemment.

Elles rirent aux éclats quand les deux hommes protestèrent vigoureusement.


Notes de l'auteur :

(1)saphisme : homosexualité féminine.

Quelques explications : dans mon esprit, Severus aime assez Hermione pour accepter qu'elle essaie d'être avec une autre femme, à des fins scientifiques , mais il reste assez jaloux pour ne pas accepter d'être exclu du jeu. Si on imagine que Harry ne veut pas laisser sa femme entre les mains de Rogue ni avoir l'impression qu'on le laisse à l'écart… Voilà comment on obtient Harry et Rogue dans le même lit, sans que rien ne se passe entre eux deux.

L'idée m'est venue de partir d'une situation qui pourrait paraître banale (Rogue surprend Hermione et Ron) et d'y changer un élément pour créer la surprise (ce n'est pas Ron, c'est Ginny). De là, l'inspiration a prit un tournant débridé et incontrôlable, qui a abouti à ce que vous venez de lire. Je sais, parfois j'ai l'esprit mal tourné, mais vous connaissez l'inspiration : on sait d'où on part, on ne sais jamais où on arrive (ni quand).