Disclaimer : Tout appartient à JKR, sauf quelques personnages et lieux.

Le premier chapitre peut choquer certaines personnes.


1. L'agression :


Il était tard mais Hermione avait pris l'habitude de faire sa ronde tous les soirs au même moment. Le château était silencieux à cette heure et les ombres que provoquait le Lumos de sa baguette faisaient apparaître des formes effrayantes qui dansaient sur les murs. Heureusement qu'elle était une courageuse Gryffondor, car sinon, elle se demandait comment elle arriverait à faire ça tous les soirs.

Elle tenait à remplir correctement son rôle de préfète-en-chef. Après tout, c'était sa dernière année à Poudlard et elle comptait bien être une élève studieuse et raisonnable jusqu'au bout. Enfin, raisonnable, c'était vite dit, surtout quand on voyait tous les règlements qu'elle avait enfreints avec Harry et Ron. Heureusement, les professeurs, qui finissaient toujours par être au courant, ne semblaient jamais s'en souvenir une fois les évènements passés. C'est sûr que son attitude studieuse y était pour beaucoup.

Elle fit son parcours habituel en ne rencontrant pas âme qui vive. Peut-être qu'elle devrait changer ses habitudes car depuis une semaine, elle n'avait pincé personne en dehors de leur dortoir. Des petits malins avaient sans doute remarqué qu'elle passait toujours aux mêmes endroits et approximativement à la même heure.

« C'est décidé, à partir de demain, je change de circuit et on va voir qui sont les plus malins ! » se dit-elle.

Des bruits de pas et de chuchotements lui firent penser avec satisfaction qu'il y avait encore des élèves à ne pas connaître son itinéraire.

En arrivant au bout du couloir qui menait aux cachots des Serpentard, elle fut surprise d'entendre ces mêmes bruits mais de ne rien voir. Elle longea doucement le mur du couloir en appuyant avec les mains pour voir s'il n'y avait pas de passage secret. Quand tout à coup, un bras puissant sorti de nulle part lui enserra la taille, tandis que l'autre vint se plaquer sur sa bouche pour étouffer le cri qui était sorti tout seul, lorsqu'elle fut violemment tirée en arrière.

Elle ne comprit pas tout de suite ce qu'il se passait, mais lorsqu'elle vit Malefoy avec ses deux gorilles et Zabini, elle se douta qu'ils préparaient un mauvais coup.

Drago Malefoy fit signe à Goyle de continuer à la maintenir le temps qu'il lance un Silencio suivi d'un Collaporta puis il lui indiqua d'un geste qu'il pouvait la lâcher, ce qui permit à Hermione de reprendre alors ses esprits.

— Non mais ça va pas ? Qu'est-ce que vous foutez encore ?! Je te signale Malefoy, je vais prévenir le professeur McGonagall que tu ne remplis pas tes fonctions de préfet. Tu peux me dire ce que tu fais et à quoi vous jouez ?!

— Ah Granger… Tu es tellement prévisible ! Passer toujours aux mêmes endroits au même moment, tu ne t'es pas dit, toi miss-je-sais-tout, que c'était débile de faire ça ?!

— La ferme Malefoy ! Elle allait attraper sa baguette mais elle s'aperçut avec stupéfaction qu'elle ne l'avait plus. En se retournant, elle vit Crabbe qui la tenait entre ses mains et qui jouait avec. Elle sentit au fond d'elle la panique commencer à l'envahir, bien qu'elle tente de la contrôler.

— Alors t'as peur Granger ?

— De qui ? De toi Malefoy ? Alors là tu rêves ! Ne supportant plus l'air arrogant de son condisciple, elle se décida à lui lancer sa main dans la figure. Malheureusement pour elle, il parvint à intercepter son poignet au dernier moment.

— Pour qui tu te prends Granger, dit-il avec hargne, il n'y a pas moyen qu'une Sang-de-Bourbe comme toi se permette ne serait-ce que de m'effleurer la joue.

Sur ce, ses yeux se durcirent et il empoigna Hermione par le cou. Il la poussa contre le mur et se colla à elle.

— Lâche-moi Malefoy, t'es qu'un pauvre type, tu me fais pitié !

— Ah, moi je te fais pitié ? Je peux te dire que c'est largement réciproque ! En plus, ce que pensent les sales Sang-de-Bourbe de moi m'indiffère totalement.

Après ça, il s'appuya encore davantage contre elle et mit la main sur l'intérieur de sa cuisse en commençant à remonter lentement. Hermione se débattit autant qu'elle le put mais se figea lorsqu'il fut monté bien trop haut d'après elle.

— Qu'est-ce qu'il y a Granger ? Tu es déjà fatiguée de te débattre ou alors, ça te plaît tellement que tu m'autorises à « approfondir davantage notre relation ».

Zabini prit la parole:

— Mais non voyons, Weasley ne doit pas la satisfaire et là, elle se dit qu'elle à quatre vrais mecs rien que pour elle et qu'elle devrait en profiter. Crabbe et Goyle éclatèrent d'un rire gras tandis que Zabini et Malefoy firent un sourire pervers.

Hermione comprit qu'ils étaient sérieux et se débattit de plus belle.

Drago était fier de lui et se mit à sourire. Le Maître des Ténèbres lui avait confié lui-même la mission d'éloigner les deux meilleurs amis de Potter pour l'affaiblir et le déstabiliser. Il avait pensé que la seule chose qui puisse vraiment effrayer la courageuse Gryffondor était de s'en prendre à sa vertu ou à ses parents. Il opta pour la première solution qui lui paraissait bien plus drôle. Il rigolait intérieurement en voyant qu'il était à peine en train de peloter cette sainte-nitouche qu'elle était déjà terrorisée. Oui, il avait vraiment eu une bonne idée, ça serait facile de l'éloigner de Potter en la menaçant comme ça tout au long de l'année…

Drago sortit de ses réflexions lorsqu'il entendit des pas furtifs à proximité de leur porte dissimulée grâce au sort de camouflage. Il savait qu'avec le Silencio personne n'aurait pu les entendre mais Drago décida d'aller vérifier. Il ne faudrait pas qu'ils soient découverts par Potter et la belette ou pire par Dumbledore.

Il se sentait espionné depuis que le Seigneur des Ténèbres lui avait confié à lui seul sa mission, et il devait en avoir le cœur net.

— Zabini, tu la surveilles et tu fais en sorte qu'elle la ferme. Moi je vais voir si nous n'avons pas été repérés.

Il sortit et son sentiment d'être surveillé s'accrut considérablement. Il parcourut un couloir, puis deux et là, il tomba nez à nez avec son cher professeur de potions : le professeur Rogue.

— Puis-je savoir ce que vous faites ici, au milieu de nulle part, et en pleine nuit ? lui demanda ce dernier, suspicieux.

— Ça ne me paraît pourtant pas bien compliqué ! Je fais mon devoir de préfet pour m'assurer qu'aucun élève ne déroge au règlement, répondit Drago avec le plus d'arrogance qu'il put. Et accessoirement, reprit-il avec un regard mielleux, une mission que le Maître lui-même m'a confiée.

— Et puis-je savoir en quoi elle consiste, peut-être auriez-vous besoin d'aide ?

— Ça ne vous regarde pas ! cracha-t-il soudain. Je suis assez grand pour m'occuper de mes affaires tout seul, sans que vous mettiez votre sale nez crochu dedans.

— Surveillez votre langage jeune insolent, siffla Rogue. Si j'étais vous, je me méfierais ! Votre attitude ne sera pas tolérée encore longtemps ! Dois-je te rappeler Drago, que je suis, en dehors de ton professeur, un Mangemort, dit-il avec une voix doucereuse. Sais-tu que je n'éprouverais aucun regret à te couvrir de Doloris jusqu'à ce que tu en pleures ?

— Vous allez me lancer un Doloris dans ce couloir peut-être ? Non, je ne pense pas, fit-il en le toisant avec mépris. Mais en tant que professeur, vous n'avez qu'à retirer des points à Serpentard ou me mettre une retenue, ricana-il avec un air de défi.

Le Maître n'appréciera sûrement pas que vous m'empêchiez d'accomplir ma mission dans le temps qui m'est imparti.

Rogue n'avait rien à ajouter et s'en retourna non s'en lui avoir jeté un de ses célèbres regards noirs dont il avait le secret. Drago lui rendit avec un air sûr de lui, même si dans le fond, il avait toujours été impressionné par la prestance de Severus Rogue. Après avoir vérifié que personne n'avait assisté à leur petite scène, il décida de retourner dans la salle où les autres devaient bien s'amuser à faire peur à miss-je-sais-tout.

En rentrant dans la salle, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il vit Hermione entièrement nue et recroquevillée dans un coin de la pièce. Elle était couverte d'hématomes et de traces de sang séché. Elle tremblait et pleurait la tête enfouie dans ses bras.

Drago fut choqué et horrifié en la découvrant ainsi mais il tenta de se contrôler. Zabini qui avait vu l'étrange réaction de leur chef vint vers lui et lui dit :

— Excuse-moi, je me doute que tu aurais voulu passer le premier mais elle m'a tellement énervé que je n'ai pas pu résister. Mais je peux te dire que je te dois les trente Gallions, dit-il en rigolant. Tu avais raison, personne ni même Weasley ne lui était passé dessus à cette Sang-de-Bourbe.

Au loin, les pleurs d'Hermione redoublèrent et Drago se dit que la situation était encore pire que ce qu'il avait imaginé en rentrant dans la salle. En tentant de garder son sang-froid, il demanda si Crabbe et Goyle avait participé mais intuitivement il connaissait déjà la réponse car un sourire niait ne quittait pas leurs visages hideux. Il était écœuré et se surprit à plaindre Granger. Zabini eut un rictus mauvais et fit un signe de tête affirmatif.

Drago leur dit alors sur un ton plus dur qu'il ne l'aurait voulu :

— C'est bon vous pouvez partir, je pense qu'elle a compris maintenant qu'il est dans son intérêt de la boucler. Je vais m'occuper d'elle.

Crabbe et Goyle éclatèrent de leur rire gras et lui dirent de bien s'amuser avec elle, en appuyant leurs dires d'un clin d'œil qui se voulait probablement fin et spirituel.

— Si vous vous imaginez que je vais repasser après vous deux, vous êtes vraiment stupides, en plus, ce n'est qu'une sale Sang-de-Bourbe, je n'ai pas l'intention de m'abaisser à la toucher. Moi je suis un Malefoy, je ne me laisse pas salir par n'importe qui !

Sur ce, les trois comparses sortirent étonnés et refroidis par la réaction de Drago. D'autant plus que c'était lui qui leur avait donné l'idée de lui faire peur de cette manière.