And Now?
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« Ce que nous voulons faire
faisons-le quand nous le voulons,
car la volonté change »
Hamlet, Shaekspeare
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-Comment ça ? Il prononçait des formules ?
-Je ne sais pas, Harry.
Le ton désappointé de Hagrid aurait pu être comique si le sujet n'était pas aussi crucial pour le plus jeune.
-Il était près de la tombe de Dumbledore, endroit où il ne se rend jamais, tu as pu t'en rendre compte il préfère de loin le lac.
-Mais… vous l'avez entendu prononcer des sorts ?
-Cela doit être une erreur, Harry. J'ai confiance en le professeur Rogue. Peut-être lançait-il des sorts de nettoyage ou de protection…
-Mais une protection contre quoi ?
Le Survivant savait qu'il avait été agressif et l'air intimidé du géant le poussa à s'excuser. Cependant, il était inquiet. Trop inquiet pour une simple histoire de sorts. Rogue était innocent, il le savait. Il avait toujours été de leur côté. Alors pourquoi était-il persuadé que cette attitude dissimulait quelque chose de sombre ?
Harry s'en voulut le reste de la matinée, convaincu qu'il doutait toujours de l'homme alors qu'il avait eu mille preuves de son innocence. Comment pouvait-il en être ainsi ? Etait-il lui aussi aveuglé par son ancienne haine pour le professeur ? Ne savait-il pas faire la part des choses ?
Peut-être était-ce également dû à leur dernière dispute – qui l'avait empêcher de retourner voir l'homme depuis lors – qui le rongeait de remords. Il aurait voulu pouvoir s'excuser, mais savait en être incapable. Peut-être cherchait-il une autre raison d'aller trouver l'homme et de lui présenter ses excuses ?
« Professeur, pardonnez-moi, mais j'ai douté de votre innocence à nouveau. » Non. Décidément, ce n'était pas la meilleure voie à suivre…
Il soupira lourdement en poussant les portes de la Grande Salle : le repas était servi. Il se demandait si, finalement, les événements des jours précédents n'avaient pas été provoqués. Par lui-même. Afin qu'il s'éloigne de Poudlard tout en ayant l'impression d'agir pour Rogue : la descente suicide dans la petite taverne de Londres, sa rupture avec Ginny…
Et puis, il lui faudrait bientôt retourner en France où ses élèves l'attendaient. Mais il ne pouvait se résoudre à quitter ce château duquel il aurait voulu pouvoir s'enfuir sans se retourner.
-Comment allez-vous Harry ?
Le professeur Flitwick lui souriait aimablement. Sans le remarquer, il avait pris place à sa gauche.
-Bien, merci professeur. Et vous ?
-La routine, la routine… Je préfère de loin le château lorsqu'il est plus bruyant ! Les vacances ne sont pas ma période préférée.
Harry sourit légèrement au petit homme sans savoir que répondre. Puis, il se servit en nourriture alors qu'une cape le frôlait : quelqu'un venait de s'asseoir à sa gauche. Et tandis qu'il remarquait qu'aucun des plats n'avait la saveur d'autrefois – est-ce les gens qui le partagent avec vous qui font qu'un repas est réussi ?, il sentit une odeur familière. Une odeur de… Il tourna prestement son cou vers la gauche : Severus Rogue, impassible se servait en boisson. Harry en oublia de respirer et suffoqua au bout de quelques secondes de contemplation muette. Se reprenant, il but une goutte de jus de citrouille.
-Etes-vous à ce point impotent pour qu'il vous soit même impossible de vous nourrir seul, Potter ?
Le brun ne put réprimer un sourire qu'il s'efforça de dissimuler. L'homme pensait qu'il s'était étouffé avec un morceau de nourriture… Mais surtout… il lui adressait la parole ! Severus Rogue lui parlait. Avait-il oublié leur querelle ?
-M'aiderez-vous si c'est le cas ?
Fronçant les sourcils devant une réponse à la fois stupide et impertinente, l'homme mit quelques secondes à répondre au jeune homme, ses yeux noirs sondant les perles vertes. Puis, détournant le regard avec indifférence :
-Non.
S'il en fut légèrement blessé, le plus jeune commençait à avoir l'habitude des rebuffades et ne s'en formalisa pas.
Il se sentait à nouveau serein, comme lors des quelques fois où, en présence de l'un de l'autre, ils étaient parvenus à ne pas s'éventrer. Il espérait que Rogue ressentait la même accalmie que lui.
Mais tout était trop beau pour durer : l'homme se leva, prêt à partir.
-Vous partez ?
-Non, Potter, je m'entraîne à me tenir debout entre une table et une chaise, ironisa l'homme en prenant déjà la direction de la porte.
Harry le suivit rapidement, sans vraiment réfléchir à ce qu'il faisait.
-Professeur ?
L'homme marchait à quelques pas devant lui, toute éventualité qu'il ne l'ait pas entendu étant pleinement improbable.
-Professeur !
Il arrivait presque à sa hauteur.
-Vous avez décidé de vous reconvertir en animal de compagnie ?
Enfin, Harry plaqua son pas à celui de l'homme, reprenant légèrement son souffle. Cependant, cet épuisement n'était pas physique. Il provenait de sa nervosité.
-Peut-être, répondit-il sans réfléchir, ce qui lui valut un regard noir du professeur de Potions.
Puis, il remarqua qu'ils ne se dirigeaient pas du tout vers les cachots.
-Où allons-nous ?
L'homme cessa de marcher instantanément, provoquant un déséquilibre chez le Survivant, qui se maintint tant bien que mal sur ses pieds. Celui-ci fronça d'ailleurs les sourcils, mais l'homme parla le premier :
-Nous n'allons nulle part. Mes occupations ne sont pas vos affaires, Potter. Retournez donc aux vôtres.
-Quoi ? – il s'attendait déjà à retrouver un de ces moments où, ensemble, ils étaient parvenus à s'entendre. Mais…
-Il n'y a pas de « mais » qui tienne ! s'emporta l'homme. Allez-vous en.
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Honte ?
Oui, c'est vrai. Il avait honte.
Mais tant pis. Il culpabiliserait plus tard.
Severus Rogue marchait à grandes enjambées, sa cape voletant derrière lui, devant le jeune homme qui était tant bien que mal parvenu à trouver un déguisement adéquat. Il frissonna. Peut-être n'était-ce pas le meilleur accoutrement finalement il attirait plus l'attention qu'il ne se faisait discret, avec sa cape violette et le foulard bordeaux lui recouvrant le menton. Mais il n'avait pas vraiment eu le temps de chercher – Rogue ayant déjà pris le chemin de Pré-au-Lard – et avait pris ce qui lui était tombé sous la main : mieux valait ne pas y penser, ne pas s'imaginer… Il secoua la tête, apercevant l'homme tourner au coin de la rue.
Une fois à Pré-au-Lard, il n'avait pas transplané – et le plus jeune en était soulagé vu qu'il n'aurait pas pu le suivre – mais marché jusqu'à un village inconnu du Survivant. Puis, ils avaient poursuivis leur route tellement longtemps que Harry crut qu'il avait été démasqué et que l'homme tentait de le semer. Finalement, il se retrouva dans ce qu'il lui semblait les tréfonds d'une cité : glauques, fétides, mal fréquentés… Tout ce qu'il imaginait Rogue côtoyer quand il le pensait coupable… Il déglutit.
L'homme disparut de son champ de vision, mais il eut à peine le temps de paniquer qu'il le retrouvait : debout dans un petit commerce. Se plaçant derrière la vitrine de l'échoppe pour le garder dans sa ligne de mire, Harry remit la cape violette, qui lui dissimulait le haut du visage, en place. Un autre homme venait d'apparaître face à Rogue et lui parlait…
Si seulement il avait gardé des Oreilles à Rallonge…
Il se rapprocha encore de la vitre, ne prenant plus très bien garde au risque d'être vu et il reconnut…
-Avery…
Harry sentit la colère – ou plutôt la peur, le désespoir, l'incompréhension – lui broyer les entrailles alors qu'il s'apprêter à entrer, mais une main se referma sur son épaule. Ou bien était-ce sur ses yeux ? Comment pouvait-il faire si noir en plein jour? Et pourquoi son esprit lui semblait s'éloigner ? Il fallait qu'il se débatte… Il fallait qu'il bouge… Il fallait qu'il…
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L'homme passa la frontière de protection du château. Il était furieux. Avery était un escroc…
Cependant, il avait maintenant ce qui lui permettrait de remettre les choses dans l'ordre. Il partirait dès demain. Tout d'abord, il devait prévenir la directrice de son absence prochaine et trouver un moyen de localiser …
-Professeur Rogue ?
Qu'est-ce que cet arriéré de demi-géant lui voulait ? Et pourquoi avait-il cet air stupidement inquiet ?
-Qu'y a-t-il ? demanda-t-il de sa voix la plus contrôlée et de son ton le plus méprisant.
-Harry… il n'est pas avec vous ?
Encore et toujours ce satané Potter… Ne le laisserait-il jamais en paix ?
-Il ne me semblait pas être la nouvelle nourrice de Potter, répondit-il, peut-être un peu trop froidement. Ses inutiles allées et venues ne me concernent en rien.
-Mais…
Par Merlin ! allait-il s'adresser à lui moins stupidement ? Il avait déjà perdu assez de temps.
-Il est parti juste après vous, dit alors le géant.
Le professeur se tut quelques secondes, réfléchissant au sens de ces mots. Cela ne pouvait pas signifier ce qu'il craignait que ça signifie…
-Je l'ai vu, il vous suivait, mais je pensais que vous marchiez juste trop vite pour lui !
Hagrid semblait de toute évidence bien nerveux, mais déterminé à aller jusqu'au bout. Cependant : quel sombre crétin !
-En êtes-vous certain ? N'est-il pas simplement parti rejoindre la fille Weasley ? Ils semblent avoir du mal à se contenir à Poudlard alors peut-être ont-ils eu l'intelligence de se voir en dehors du château.
Mais l'ironie et la dureté de ses paroles n'étaient plus ce qu'elles étaient : il savait que le demi-géant avait bien vu. Et surtout… pourquoi parler de Ginny Weasley ? Parce que le souvenir de leur étreinte l'insupportait… Stupide Potter ! Comment avait-il pu faire une telle chose ? Il n'obéissait à rien, c'était un effronté, un arrogant et un imbécile ! Mais surtout… où était-il parti après avoir vu Rogue discuter avec l'un de ses anciens comparses Mangemorts ?
Rogue fulmina lorsqu'il sentit ses poils se hérisser : il n'était pas question qu'il donne de l'importance à ce que pensait Potter ! C'était un idiot ! un bênet sot et obtus !
Cependant, il en oublia même la présence de Hagrid et se rendit prestement au château, toutes ses pensées concentrées sur une seule chose…
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Il n'était nulle part !
Comment ce stupide gamin pouvait-il se permettre de n'être nulle part ?
Il semblait à Rogue que sa patience l'avait abandonné depuis des lustres.
-Qu'y a-t-il, Severus ? On croirait que tu as perdu quelque chose de précieux…
L'homme arrêta instantanément sa course effrénée et tourna la tête vers le sorcier blond qui venait de s'adresser à lui en souriant.
-Ce ne sont pas tes affaires, répondit-il durement, l'esprit ailleurs.
Quelque chose le préoccupait. Ici, dans ce couloir. Une odeur… Non, plutôt une aura, quelque chose qu'il connaissait et avait eu l'occasion de ressentir de nombreuses fois ces derniers temps.
-Les as-tu récupérées ?
Rogue mit plusieurs secondes à répondre à la question, persuadé que quelque chose lui échappait. Puis, il tourna la tête vers le blond :
-Je t'ai dit que je ne les avais plus.
Le ton était calme, légèrement condescendant et impérieux. Le fait que ses pensées soient concentrées sur autre chose lui rendait décidément la présence de l'intrus beaucoup moins difficile. Acheronin sembla furieux, mais se contint. Rogue fronça les sourcils. C'était lui. C'était le blond qui avait cette aura autour de lui…
-Tu devrais éviter de me contredire, Severus.
L'homme sombre s'approcha de Acheronin, non sans frémir aux souvenirs partagés entre eux il y a de ça de nombreuses années. Mais il devait savoir.
Enfin, à quelques dizaine de centimètres de l'homme qui ne paraissait pas comprendre ce qu'il se passait dans la tête de Rogue, ce dernier comprit :
-Où est Potter ?
Un long silence lourd de sens retentit. Acheronin parut d'abord surpris, mais ce fut la colère qui prit le dessus dans la seconde :
-Alors, tu as compris. Comment, je l'ignore. Il semblerait que tu sois bien plus attaché à ce célèbre garçon que tu ne veuilles l'admettre.
Rogue resta de marbre, mais son sang bouillonna à ses quelques mots.
-Oui… Tu tiens nécessairement à lui pour pouvoir ressentir sa présence alors qu'il est absent. Pour savoir qu'il était avec moi il y a peu…
-Où est-il ?
Tiens ! pourquoi hurlait-il si fort ? Il n'avait pas remarqué être autant nerveux.
Mais la raison était évidente, il ne fallait pas chercher bien loin et Acheronin ne comprenait rien. Non. Il ne comprenait pas que Rogue était obligé de protéger le gamin. Parce qu'Il le lui avait demandé avant de mourir. Avant d'être tué de sa propre main…
Satané Potter qui se mettait sans cesse dans des situations inextricables ! Pourquoi n'avait-il pas écouté ? Pourquoi n'était-il pas rentré en France ? Il le maudissait…
-Je t'avais prévenu que je m'en prendrai à lui si tu ne m'obéissais pas…Tu le retrouveras lorsque j'aurai ce que je veux, furent les dernières paroles du blond, prononcées dans un sourire cruel.
Sur ce, il s'en alla sans un regard en arrière.
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Harry ouvrit les yeux avec difficulté et poussa un grognement sourd. Où était-il ? Une pièce sombre, petite et sale. D'après les douleurs qui l'assaillirent, il avait été négligemment jeté à même le sol.
Les souvenirs de Rogue déambulant dans une cité glauque, puis de Avery debout dans son échoppe lui revinrent en mémoire : la seule question subsistante concernait le trou noir existant entre le moment où il avait vu son ancien professeur et celui où il s'était réveillé dans cette pièce malodorante.
Qu'avait-il bien pu se passer ?
-Vous feriez mieux de vous renseigner sur les auteurs de certains présents avant de les dévorer goulûment, M. Potter…
La voix susurrante de Acheronin Von Nettesheim le fit relever les yeux. Cependant, il ne laissa aucune surprise trahir son expression. Les années passées à être traqué par un monstre l'avaient endurci et les situations les plus désespérées ne le mettaient plus dans tous ses états depuis longtemps.
-Je ne comprends pas ce que vous voulez me dire. Où suis-je ?
Le blond souleva ironiquement ses sourcils face au ton méprisant employé par Harry.
-Vous ne semblez pas bien comprendre dans quelle situation vous vous trouvez. Vous n'êtes vraisemblablement pas en mesure de me parler sur ce ton.
Harry ne répondit rien, mais ne baissa pas les yeux. Il aurait préféré pouvoir se tenir debout face à l'homme, mais sa jambe le faisait souffrir. L'absence de réponse du plus jeune fit de toute évidence penser à Acheronin qu'il avait gagné un point, il sourit :
-De toute évidence, les chocolats vous ont beaucoup plu…
Fronçant les sourcils, Harry ne mit pas longtemps à comprendre ce que cette phrase signifiait pourquoi, mais pourquoi était-il toujours aussi peu prudent ? Après ce qu'il avait vécu, il aurait dû savoir qu'un simple sort sur la boîte de chocolats aurait pu le rassurer quant à leur expéditeur. Mais quand il avait vu inscrit le nom de Mme Weasley, il ne s'était pas posé de questions, persuadé qu'il s'agissait d'une façon de lui dire qu'il ferait toujours partie de la famille Weasley…
-Pourquoi suis-je ici ? Que me voulez-vous ?
Toute cette histoire était bien intéressante, cependant, que pouvait-il bien apporter à cet homme ?
-Oh, vous ne m'intéresseriez pas plus que cela si vous n'aviez pas sur un de mes proches amis une influence plus qu'ennuyeuse…
-… Je ne suis pas certain que Rogue vous considère, en retour, comme l'un de ses plus proches amis.
-Vraiment ? sourit ironiquement le blond. Mais savez-vous au moins ce que nous avons vécu tous les deux ?
Harry ne répondit rien et Acheronin sourit de plus belle :
-Bien sûr que vous l'ignorez. Jamais Severus ne raconterait nos intimes secrets à un imbécile tel que vous. Cependant, ajouta-t-il en fronçant les sourcils à son tour, je dois admettre qu'il tient plus à vous que je n'aurais plus le croire possible.
-Et c'est pour cette raison que je suis là ? interrogea le plus jeune avec ironie, un léger rictus relevant ses lèvres. Vous pensez le forcer à venir ici en lui faisant croire que je suis en danger… ?
-Pas « en lui faisait croire », Monsieur Potter… Vous êtes bel et bien en danger et vous n'imaginez pas à quel point…
Puis, se détournant de Harry et s'apprêtant à partir, il ajouta :
-Il viendra. Je n'ai aucun doute.
Harry soupira, il s'était une fois de plus mis dans de beaux draps. Par contre, il n'était pas aussi certain que le blond de la venue de Rogue… Etre débarrassé de Potter devrait le faire réfléchir à deux fois à un éventuel sauvetage… Puis, Harry se dit qu'il était sans aucun doute injuste car l'homme avait toujours été présent dans les moments tels que celui-ci, même avant… Avant quoi ? Avant qu'ils ne s'entendent un peu mieux ? Le Griffondor n'était plus tout à fait certain que quoi que ce soit ait véritablement changé dans les sentiments de Rogue à son égard.
De plus, il n'oubliait pas son étrange comportement, à la fois devant la tombe de Dumbledore, mais aussi avec Avery… Que se passait-il ?
Puis, le brun se dit qu'il aurait bien le temps de se préoccuper du comportement étrange du Serpentard plus tard en cet instant primait sa propre situation, qui avait déjà était meilleure… Il inspira profondément, réfléchissant le plus calmement possible à une façon de sortir de la geôle… Aucune sortie en vue à l'exception de celle par laquelle venait de disparaître le blond il tenta de l'ouvrir sans véritable espoir, elle était close…
Rogue ne lui adresserait plus jamais la parole après cet épisode il avait vraiment agi stupidement, surtout en repensant aux chocolats empoisonnés que lui avait remis une fille lors de ses années d'étude à Poudlard pour qu'il s'amourache d'elle – et qui avait été dévorés par ce pauvre Ron… Il soupira une nouvelle fois, enfonçant ses mains dans ses poches avec résignation, comment allait-il sortir de… ?
Tiens ! Qu'est ce que c'était que… ? Le Gallion de l'AD ! Merci Hermione ! Il l'avait gardé sur lui sans même y penser ! D'un geste preste, il prononça le sort nécessaire pour faire chauffer le Gallion de la brune heureusement pour lui, la jeune fille pensait à tout et ce sort ne nécessitait aucune baguette tellement la magie qu'il requerrait était infime.
Quelques secondes plus tard, une secousse de son propre Gallion lui prouvait qu'elle avait bien reçu son appel. Mais il n'eut même pas le temps de s'y attarder que la voix d'Hermione s'élevait dans la salle : « Harry ? Tu m'entends ? »
-Hermione ? murmura-t-il de peur d'être entendu, mais comment… ?
-J'ai rajouté quelques petites fonctionnalités, chuchota-t-elle à son tour, comprenant qu'il était dans une situation délicate. Où es-tu ?
-Je ne sais pas, répondit-il prestement, je me suis réveillé ici, je suis enfermé par cet homme dont je t'avais parlé Acheronin Von Nettesheim. Tu peux me localiser ?
-Je vais voir ce que je peux faire pose le Gallion sur le sol, Harry, je vais utiliser un sort de 'localisation terrestre', je ne l'ai jamais fait et c'est encore expérimental, mais…
Elle bafouilla encore quelques mots pour elle-même et, après un lourd silence, le Gallion de Harry explosa : « Non ! »
-Hermione ! chuchota-t-il ardemment, Hermione !
La porte de sa cellule s'ouvrit sur Acheronin et un fantôme souriant :
-Que croyais-tu faire, mon mignon ? Ne lui as-tu pas spécifié, Acheronin, que cette maison était reliée à ma personne et que rien de ce qui s'y passait ne m'échappait jamais ?
-J'ai dû omettre de le faire, mon Père, répondit en souriant à son tour le blond, tous deux fixant Harry avec amusement.
Le fantôme s'approcha alors de lui et sans que cela ne lui soit jamais arrivé avec un défunt, le Survivant put ressentir toute la puissance et toute la force que détenait le spectre.
-Ravi de, enfin, vous rencontrer, Monsieur Potter, salua-t-il – cependant, sa voix restait arrogante et Harry était certain qu'il n'était pour lui qu'un vermisseau qu'on pouvait écraser d'un pied. Je me présente : Cornelius Agrippa Von Nettesheim…
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Rogue passa la gigantesque porte du manoir Von Nettesheim, autrement nommé l'Antre si ses souvenirs étaient exacts – et ils l'étaient souvent quant à cette période de sa vie, comme si son esprit lui avait toujours refusé la bénédiction de l'oubli.
L'endroit était désert, étrangement désert. La dernière fois qu'il avait frôlé ces terres, le lieu était peuplé de sorciers, de gouvernantes et d'esclaves. Lui-même ne recevait plus de considérations que ces derniers que parce qu'il était le jouet préféré du fils du maître des lieux. Il avança encore, n'entendant que ses propres pas et ceux de celle qui lui avait permis de retrouver l'endroit le lieu était magiquement protégé, plus encore que Poudlard qui ne recevait la protection que des sorts de magie pure et blanche. L'Antre devenait introuvable une fois qu'on l'avait quittée pour ceux qui n'avait pas le Don, capacité que venait quérir les sorciers attirés par l'Occultisme pour être plus puissants, plus conscients de ce qui les entourait et qui, pour cela, devait payer du prix de leur âme.
-Tout va bien, professeur ? demanda la voix timide, mais déterminée de Hermione.
La jeune fille était venue le trouver un peu plus tôt, persuadée d'avoir localisé Harry… ou plutôt Potter, se reprit-il hargneusement, mais incapable de se décider entre prévenir le Ministère ou y aller seule Rogue avait choisi pour elle.
-Fermez-la, Granger, dit-il sans se retourner.
Il pouvait imaginer la jeune fille froncer les sourcils avec colère, mais, étonnamment, elle resta muette elle comprenait certainement la gravité de la situation, ce que Potter n'était jamais capable de faire, gronda-t-il intérieurement.
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-Où m'emmenez-vous ? demanda une énième fois Harry, qui avait été tiré violemment hors de sa cellule par les deux hommes – ou plutôt Acheronin et le spectre.
-Tu connais Severus depuis plusieurs années, maintenant, dit doucement le fantôme, alors qu'ils poursuivaient leur route.
Harry ne prit pas la peine de répondre, c'était une constatation.
-Tu sais peut-être où il les a mises…
-Je ne vois pas de quoi vous parlez, répondit placidement Harry tout en se souvenant des quelques fois où il avait entendu Acheronin parler à Rogue de cet objet qu'il lui avait soit disant volé.
De quoi pouvait-il s'agir ? Certainement pas le plus inoffensif des objets…
-Si Severus tient à toi autant que mon fils semble le penser, il doit t'avoir confié quelque chose, soutint le fantôme, la voix un peu plus rude.
-J'ignore d'où votre fils tient ces idées, mais Rogue déteste tout le monde et je me trouve en haut de la liste.
Harry n'osa même pas penser à la sensation de picotement qui l'avait assailli lorsqu'il avait entendu le spectre dire que le professeur de potions tenait à lui.
-Ne me mens pas ! cria alors le fantôme qui, pour l'occasion, avait arrêté sa route et fixait le brun avec haine.
Harry ouvrit la bouche pour lui répondre, mais quelque chose obstrua sa gorge, puis il se rendit compte qu'il n'était même plus capable de bouger. Que lui arrivait-il ? Le fantôme s'approcha un peu plus et le froid envahit le plus jeune : « Tu sembles oublier à qui tu as affaire… Je ne suis pas l'un de ces petits sorciers de pacotille, je suis Cornelius Agrippa Von Nettesheim, père de l'Occultisme et de cette communauté.
Semblant alors se calmer, le spectre se recula légèrement, fixant Harry et paraissant attendre une réponse plus respectueuse :
-Pardonnez mon excellente vue, mais cet endroit a l'air désert en dehors de vous deux.
-Impertinent !
Le brun sentit alors ses entrailles le brûler, un serpent de feu l'envahir. Et il tomba sous le coup de la douleur à même le sol, grelottant, n'ayant même plus la capacité de réfléchir à ce qui lui arrivait. La souffrance était tellement insupportable qu'il finit par vomir, ce qui poussa Cornelius à stopper sa pression sur le corps du plus jeune. Le Griffondor ignorait ce qu'il venait de se passer, aucune baguette n'avait été sortie, aucun sort n'avait été prononcé, mais il était persuadé d'une chose : c'était le fantôme face à lui qui venait de lui faire subir cette torture. Il inspira profondément, encore essoufflé, mais prêt à se soumettre un minimum pour ne pas à avoir à subir de nouveau un tel traitement.
-Nous voici arrivés à destination…
Le plus jeune fut tout de même en état de réaliser qu'ils étaient encore dans un couloir, un couloir empli de tableaux représentant des hommes de différentes époques.
Mais de toute évidence, seul l'un d'entre eux intéressaient ses deux kidnappeurs.
-C'est vous, dit alors Harry d'une voix encore rauque sans même avoir à regarder une nouvelle fois le fantôme pour vérifier son affirmation.
-En effet. Ne remarques-tu pas quelque chose toutefois ?
Harry y regarda de plus près et eut rapidement comme une impression de déjà-vu. Il resta toutefois de marbre, sachant pertinemment que, même s'il découvrait quelque chose, il ne parlerait pas. Pas contre Rogue.
-Je ne vois rien, dit-il alors.
Mais c'est alors qu'il prononçait ces mots qu'il remarqua ce qui clochait les lunettes… les lunettes que l'homme portait sur le portrait … des lunettes en demi-lune… Il les avait de si nombreuses fois observées… et il avait été si souvent toisé par elles…
-Rien du tout.
-…
-Que faisons-nous, Père ? Que faisons-nous si Severus ne vient pas ?
-Comment oses-tu douter de ma parole ?
-Non, je… balbutia Acheronin, beaucoup moins sûr de lui qu'il ne l'était à Poudlard.
-Menteur, dit alors le spectre, ses orbites vides fixées sur Harry.
Harry frissonna.
-Père ? demanda le blond.
Mais le spectre, sans répondre, s'approcha à nouveau de Harry.
-Il sait où elle se trouve, je peux le sentir, dit-il alors à son fils.
Harry réfléchissait à toute allure soit il admettait savoir, mais ne pouvait rien dire, soit il continuait à nier sans pouvoir, dans ce cas, interroger le spectre sur ses motivations. Il opta pour la solution qui lui permettait le plus d'assouvir sa curiosité :
-Pourquoi les voulez-vous ?
Le fantôme eut un grand sourire, heureux d'avoir fait avouer le plus jeune.
-Elles sont miennes, ce petit minable n'a fait que me les voler… grogna-t-il.
Fronçant les sourcils, le Survivant comprit que par « petit minable » l'homme entendait Severus.
-L'idée que ce soit lui le voleur ne m'a même pas effleurée à l'époque, c'était un enfant. Mais lorsque j'ai appris qu'il était entré dans les rangs de ce nouveau mage noir… j'ai douté… Où sont-elles ?
Mais Harry n'eut pas besoin de réfléchir, il avait, après cette simple phrase, décidé quelle serait sa version :
-Vous en savez autant que moi. Comme vous l'avez si bien deviné, j'ai déjà vu ces lunettes – le fantôme lança un son guttural – entre les mains de Voldemort…
Harry mit toute la force de son esprit à croire lui-même en ce mensonge.
-Et, depuis que je l'ai détruit, j'avoue n'avoir pas été intéressé par les affaires qu'il traitait.
En cet instant, le Survivant avait retrouvé son calme et son dédain. Le spectre le fixait silencieusement et le brun savait qu'il repensait surtout à la partie de sa phrase concernant la destruction du mage noir de ses propres mains… Etait-il capable d'estimer ses capacités magiques en un simple regard ou jaugeait-il seulement ses possibilités de conserver son calme ? Le Griffondor n'aurait su le dire et préférait garder son sang-froid, espérant avoir l'air plus impressionnant que dans l'opinion de Rogue.
-Ferme ton esprit tant que tu le peux encore, petit. Tu ne résisteras pas à une séance de torture…
Harry ne laissa transparaître aucune émotion et faillit manquer la fin de la phrase en entendant le fantôme louer ses capacités à fermer son esprit… Rogue ne le croirait jamais… Les deux sorciers le firent entrer dans une pièce longeant le couloir des tableaux et le Griffondor se demanda s'il reverrait, de toute façon, Rogue un jour… La pièce était entièrement ornée d'instrument plus terrifiants les uns que les autres et une odeur de sang séché donna un haut-le-cœur à Harry. Comment allait-il sortir vivant de cet endroit ?
Il vit, du coin de l'œil, Acheronin mettre en place une immense chaise décorée de diverses chaines et autres ustensiles plutôt intéressants. Un autre coup d'œil à la sortie lui permit d'estimer ses chances de s'en sortir… Le fantôme sourit et vint se placer devant la porte encore ouverte … Ses chances étaient quasi nulles…
En quelques sorts précis, il fut menotté à la chaise, se voyant dans l'impossibilité de s'appuyer contre le dossier du fauteuil en raison de lames aiguisées se pointant vers son dos et sortant du dos du siège.
Harry déglutit. Il allait mourir ici. Il allait mourir sans avoir parlé à Rogue une dernière fois, sans lui avoir demandé pardon d'avoir douté de lui une fois de plus, sans lui avoir dit… Le brun n'acheva pas ses pensées, mais il soupira silencieusement.
-Nous commencerons doucement, mon fils. Ce garçon est déjà sur le point de parler, pas la peine d'abîmer un aussi aimable jouet je te l'offrirai si tu le souhaites, en veux-tu ?
-Ce serait avec plaisir, Père, que je possèderai celui-ci.
Harry fronça les sourcils devant cette prétention à croire pouvoir posséder des êtres humains.
-Et que me ferez-vous ? La même chose qu'à Rogue, je suppose… lança-t-il d'une voix haineuse.
Acheronin et le spectre sourirent fièrement.
Il avait été prêt à mourir quelques années auparavant et ce n'était pas maintenant qu'il abandonnerait ses convictions il ne parlerait pas. Voilà en peu de choses ce que le brun se dit avant que les questions, et donc la torture imminente, ne commencent.
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-J'ai un mauvais pressentiment, professeur, murmura Hermione en regardant autour d'elle d'un œil méfiant.
Ils avaient pénétré les lieux sans trop de casse – quelques armures et tableaux avaient tenté de les arrêter à l'aide d'artifices magiques d'origine plutôt sombre, mais Rogue n'avait oublié aucun de ces pièges à éviter et les avait tous réduits au silence.
-C'est tellement désert.
Rogue lui lança un regard noir c'était une vraie pipelette. Cependant, il devait lui-même admettre que les lieux étaient bien trop déserts pour le rassurer. Bien entendu, ce n'était pas plus mal aucun des habitants de la communauté ne leur auraient laissé la voix libre et ils auraient dû combattre un nombre d'ennemis qu'ils avaient bien peu de chance de vaincre. Mais où étaient tous les gens ? Granger n'était pas la seule à avoir un pressentiment négatif.
-Il serait préférable de nous séparer pour couvrir plus d'espace – il se tourna vers la jeune fille, les sourcils froncés en ce qu'elle crut voir être une brève inquiétude – cela vous convient-il ?
Hermione se retint d'ouvrir de grands yeux, mais étant une personne raisonnable, elle ne pouvait nier que l'homme était inquiet et que la seule personne à qui ce regard pouvait être destiné était elle-même. Elle comprit qu'il rebutait à la laisser seule, mais qu'ils n'avaient que peu de temps devant eux et que c'était là l'unique solution viable.
Elle répondit avec le plus de fermeté et de détermination dans la voix qu'elle put y mettre :
-On se retrouve aux grilles dans une heure… avec Harry, ajouta-t-elle.
Dans un dernier regard impassible, il hocha la tête et prit la direction du nord, cependant, la jeune fille l'interpella avant qu'il ne disparaisse à l'angle du couloir :
-Professeur ! murmura-t-elle en lui tendant un petit objet, prenez ceci.
C'était une petite pièce ronde ressemblant trait pour trait à un Gallion, mais Rogue pouvait sentir, par la chaleur que l'objet dégageait, qu'il s'agissait du fameux objet qui avait permis la jeune fille à retrouver Potter.
Il croisa le regard noisette lorsqu'elle se remit à parler :
-J'ai emprunté celui de Ron, ainsi, en cas de danger grave, on pourra se tenir au courant.
Elle lui transmit la formule et disparut par un autre côté.
Cependant, alors qu'il pensait devoir visiter les plus grandes profondeurs des lieux lorsqu'il avait proposé à la jeune sorcière d'agir séparément, Rogue tomba quelques minutes à peine plus tard sur une porte entrouverte d'où provenaient des voix qu'il reconnut immédiatement.
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…
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…
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Harry laissa inconsciemment s'échapper un gémissement rauque. La tête baissée, il soufflait ardemment, libéré de l'atroce souffrance qu'il avait ressentie la seconde précédente.
-Je ne comprends pas… Pourquoi t'acharnes-tu à te taire ? A protéger un homme qui, si j'en crois tes paroles et son allégeance pour ce stupide sorcier de pacotille auquel il a donné mes précieuses lunettes, n'est rien de plus pour toi que je ne le suis ?
Le brun aurait été bien en peine de répondre, mais les paroles du spectre réveillèrent en lui une image qui n'était plus que brume depuis que les tortures avaient commencées : Rogue. Le regardant avec amertume. Lui hurlant qu'il n'est pas un lâche.
Alors, dans un effort douloureux, le jeune sorcier releva lentement la tête et laissa graduellement, profondément, intensément pénétrer ses émeraudes dans le regard vide du fantôme. Il sut, bien qu'aucune parole ne fut prononcée, que la détermination, la force que ses yeux dégageaient à cet instant figèrent une brève seconde le créateur de l'Occultisme. Il vit l'attitude méfiante que le spectre eut un instant. Le regard furtif, mais pénétrant qu'il lui lança.
S'il devait mourir maintenant, il le ferait la tête haute.
-Dans ce cas…
Et d'un tour de main, la douleur ressurgit, plus forte, plus brûlante, plus aigue que jamais. Mais, bien qu'il n'eut pu le dire sur le moment, cela ne dura qu'un bref instant. Et bien qu'il ne put même qu'imaginer entrouvrir ses paupières, il entendit, il sentit la présence d'une autre personne dans la pièce. Une personne qu'il connaissait bien et qu'il reconnut sans peine à sa démarche, son odeur nuancée, le frottement de sa cape sur le sol.
Il se contraint à poser ses yeux sur la scène qui se déroulait devant lui.
Severus Rogue, debout, droit, le regard braqué sur le spectre, se tenait à un mètre à peine de distance du Survivant et jaugeait son ennemi avec une lente sérénité. Sérénité que Harry reconnut tout de suite être illusion. Rogue était furieux. Bien plus que le plus jeune ne l'avait jamais vu.
Il fronça les sourcils, forçant son regard à se détacher de l'allure, de l'aisance de l'homme pour trouver un moyen de lui être utile – car aucun doute que, malgré ses pouvoirs puissants, le professeur ne saurait résoudre le problème à lui seul.
Il fallait tout d'abord qu'il se détache…
-Te voilà enfin… entendit-il le fantôme susurrer. Minable, traître, lâche, voleur…
Le brun ne put s'empêcher de lancer un regard à Rogue de peur de le voir foncer stupidement sur son ennemi à l'énoncé du mot « lâche ». Mais il n'en fit rien. Au contraire, un léger rictus, hautain et ironique, rendait ses traits plus menaçants que jamais.
Tandis qu'il tentait vainement de se délier de ses chaines, l'idée lui traversa l'esprit que, peut-être, Rogue donnait suffisamment d'importance à l'opinion du Survivant pour être plus touché par ses paroles, et ses accusations, que par celles d'un individu tel que Cornelius Agrippa Von Nettesheim.
Mais il fit immédiatement fuir cette – douce – stupide pensée en se disant que, si l'homme agissait ainsi, c'était qu'il était bien plus sage et intelligent que lui-même – qui n'aurait su se contenir et aurait sauté à la gorge de ce fou quelques années plus tôt à la moindre remarque désobligeante.
-Où ce monstre les a-t-elle mises ? Où l'as-tu vu les cacher ?
Harry se dit que, décidément, ce « puissant homme » avait cru dur comme fer à sa version des faits et à son histoire concernant les lunettes. Il pria pour que Rogue ne prononce pas le nom de Dumbledore.
-Il les a détruites.
Le spectre frissonna de dégoût.
-Peu de temps après sa victoire sur Dumbledore. Il a jugé qu'il n'en aurait plus besoin et le Seigneur des Ténèbres n'a jamais que modérément apprécié d'être dépendant d'un objet ne relevant pas de ses capacités magiques propres.
Un silence.
-Il ment, Père.
-Silence ! cria le fantôme et Harry eut un regain d'espoir.
Mais c'était sans compter sur certains talents inconnus et incompréhensibles de cet être :
-Bien sûr qu'il ment… Resida Acacia… murmura-t-il alors, du bout de ses lèvres translucides.
Harry vit, démuni, les yeux de son anciens professeurs se troubler et devenir opaques et son corps se tendre, comme paralysé par le sort.
Certainement leur jour ne pouvait pas être venu aussi vite...?