Disclaimer : Tout ce que vous reconnaissez de l'univers Harry Potter n'est pas à moi.


Ok, alors ce n'est PAS la suite. Il s'agit d'une scène que j'avais pensé mettre à un moment dans l'histoire et qui n'a finalement jamais trouvé sa place. C'est pour vous faire patienter en attendant la deuxième année, dont les premiers chapitres sont plus ou moins planifiés. Je suis en vacances à la fin de la semaine, alors j'aurai plus de temps pour écrire :)

Enjoy!


Albus, les sourcils froncés d'un air dubitatif, gardait les yeux baissés sur la lourde bague qui reposait innocemment sur la couverture vert sombre du lit de Scorpius. Assis en tailleur face à lui, son ami passa une main exaspérée dans ses cheveux blonds, ses yeux gris se levant brièvement vers le ciel comme pour le prendre à témoin de la stupidité de l'autre garçon.

– Tu en as envie, non ? demanda-t-il pour la neuvième fois.

Allongé sur le ventre, ses pieds nus tapotant rythmiquement la tête de lit en bois d'ébène (qui donc avait choisi des couleurs aussi sombres pour le dortoir des Serpentards ?), Albus soupira.

– Je ne sais pas trop… murmura-t-il. C'est peut-être une mauvaise idée. Imagine qu'ils ne m'aiment pas ?

– Ridicule, trancha Scorpius dans un chuchotement irrité. Ecoute, ça fait bientôt une heure que tu t'es installé sur mon lit, et j'aimerais bien dormir. On a cours, demain. Alors, soit tu te décides à les appeler, soit c'est moi qui m'en charge et je leur dirai que tu m'as réveillé à 2 heures du matin parce que tu étais hystérique à l'idée de rencontrer tes grands-parents tout seul, et on verra ce que ta grand-mère dira !

Avec un regard paniqué, Albus saisit la bague et se tortilla pour se redresser sous les yeux mi-amusés, mi-agacés de son meilleur ami. Prenant une profonde inspiration, il passa la bague à son doigt et ouvrit la bouche.

– Attends ! s'affola aussitôt Scorpius. Pas ici ! On va réveiller les autres !

Albus ravala les mots qu'il n'allait de toute façon pas prononcer puisque sa bouche semblait s'être brusquement asséchée, et interrogea Scorpius du regard. Son ami paraissait réfléchir à toute vitesse, la main toujours levée pour l'empêcher de parler.

– La salle de bains, décida-t-il finalement. Si on va dans la salle commune, on risque de croiser quelqu'un.

Albus leva un sourcil.

– Tu connais quelqu'un qui va dans la salle commune à 3 heures du matin ?

– Mieux vaut un Leviosa qu'une gorgée de Poussos, rétorqua Scorpius en éteignant la bougie qui flottait au-dessus de leurs têtes. Au moins, on sait que personne n'ira dans la salle de bains.

Avec un soupir, Albus tira silencieusement les rideaux du baldaquin et jeta un coup d'œil dans le dortoir. Pas un mouvement. Sans bruit, les deux garçons s'extirpèrent du lit et traversèrent la pièce pour s'enfermer dans la salle de bains des première année.

– Vas-y, dit Scorpius en étouffant un bâillement, assis sur le rebord de la baignoire.

– Euh… Hum…

Albus s'éclaircit la gorge et articula distinctement :

– James et Lily Potter. Oh, Circé !

A son exclamation angoissée, Scorpius se leva d'un bond. Un couple à l'expression plus qu'étonnée venait d'apparaître entre les lavabos et les douches.

– Ne panique pas, Al, ne panique pas, chuchota-t-il en posant une main sur l'épaule de son ami.

A ses paroles, les visiteurs portèrent leur attention sur eux, et on entendit clairement Albus déglutir. La femme, aux long cheveux roux et aux yeux très doux, fit un pas en avant. Un sourire incertain se dessina sur ses lèvres, et elle ouvrit les bras.

– Al ? murmura-t-elle, sa voix ne laissant aucun écho dans l'étroite pièce.

Scorpius sentit Albus prendre une inspiration tremblante, et ses épaules frissonnèrent sous l'effort qu'il faisait pour ne pas laisser ses émotions prendre le dessus. Réprimant un sourire – Al avait vraiment été idiot de ne pas vouloir le faire – Scorpius infligea une légère poussée au dos de son ami, et ce fut tout l'encouragement dont Al avait besoin pour se précipiter dans les bras de la grand-mère dont on lui avait toujours parlé comme d'un ange.

– Grand-mère Lily, marmonna Albus, la voix étouffée contre le ventre de la jeune femme. Ravi de te rencontrer, finit-il en se sentant particulièrement stupide.

Mais Lily ne devait pas le trouver si bête que cela, car son étreinte se resserra encore plus, et un petit rire mouillé franchit ses lèvres translucides. Derrière elle, son mari se dandinait, visiblement mal à l'aise, mais un large sourire barrait quand même son visage. Scorpius s'était simplement rassis sur le bord de la baignoire et tentait de bâiller avec discrétion. Il échouait lamentablement.

– Lily ? dit finalement l'homme qui ressemblait à Albus de façon frappante. Est-ce que tu comptes lâcher mon petit-fils dans un futur proche ?

Lily rit de nouveau et secoua la tête.

– Pour l'instant, c'est MON petit-fils. Attends ton tour.

Albus releva enfin la tête, et tous les trois furent choqués par l'angoisse qui se lisait dans ses grands yeux verts.

– Vous n'êtes pas fâchés ? Je suis désolé, je sais que je n'aurais pas dû…

James leva une main pour l'arrêter, une expression de profonde perplexité peinte sur son visage mince.

– De quoi parles-tu, Al ? lui demanda-t-il d'une voix douce. Pourquoi serions-nous fâchés ?

Albus se dégagea des bras de sa grand-mère, ses yeux suppliants passant rapidement de l'un à l'autre, les poings serrés.

– Parce que je vous ai fait venir ici, expliqua-t-il, les paupières battant rapidement pour chasser les larmes. Oncle Fred a préféré repartir plutôt que de rester parler, alors je me disais…

– Oh non, Al ! s'exclama Lily d'un air navré. Fred nous a raconté ; nous attendions que tu nous appelles. Non, s'il voulait repartir, c'est qu'il était en pleine partie de Bataille Explosive avec James et Sirius…

– Et Tonks, ajouta James sans paraître affecté par le regard meurtrier de son épouse, qui de toute évidence le tenait pour responsable de la détresse émotionnelle de son petit-fils. N'oublie pas Tonks, elle a hérité du grain de folie de la famille Black…

En voyant les joues de Lily se colorer dangereusement de rouge, Scorpius jugea bon d'intervenir avant que le fameux tempérament dont Hagrid parlait ne fît surface. Surmontant sa répugnance naturelle à parler en société, il émit une petite toux pour attirer l'attention des adultes.

– Excusez-moi, madame, dit-il poliment, mais les autres sont en train de dormir dans la pièce d'à côté, alors il ne faut pas faire de bruit…

Les yeux de Lily se radoucirent aussitôt, et elle lui sourit.

– Bien sûr. Pardon.

James, qui avait adressé un clin d'œil à Albus quand Lily s'était détournée, sembla se ratatiner quand elle fit volte-face, ses cheveux roux volant comme des flammes autour de sa tête.

– Je n'en ai pas fini avec toi, siffla-t-elle. Attends un peu d'être revenus là-haut.

James grimaça, et Scorpius se surprit à le plaindre. Quoi que Lily eût l'intention de faire, ce ne serait certainement pas plaisant, s'il en jugeait par ses œillades assassines en direction de son époux. Pauvre James.

Avec un dernier regard foudroyant en direction de l'homme brun, Lily alla s'asseoir à côté de Scorpius, faisant signe à un Albus interloqué de venir auprès d'elle. Deux paires d'yeux verts se croisèrent, et Albus s'approcha lentement, scrutant avidement les moindres détails du visage de sa grand-mère. Derrière lui, James lança à la porte un coup d'œil facile à interpréter. La situation devenait un peu trop sentimentale à son goût.

Scorpius, qui commençait à se sentir de trop, se leva et s'approcha du grand-père de son ami, la main tendue.

– Nous n'avons pas été présentés : Scorpius Malefoy, dit-il aimablement malgré sa gorge nouée, ses bonnes manières refaisant surface dans son cerveau embrumé par le manque de sommeil. J'ai beaucoup entendu parler de vous.

– Enchanté, Scorpius, répondit James sur un ton soulagé en serrant sa main – celle de l'homme était étrangement chaude ; son expérience des fantômes l'avait pourtant fait s'attendre à un glaçon. Je sais qui tu es, bien sûr ; nous pouvons veiller sur les vivants, de là-haut.

Scorpius ouvrit de grands yeux, brusquement intéressé.

– Ah oui ?

– Oui, confirma James avec un petit sourire. Mais je n'ai pas le droit d'en dire plus.

Déçu, Scorpius hocha tout de même la tête. James lui tapota l'épaule avec gentillesse avant de se retourner vers sa femme et son petit-fils qui en avait apparemment fini avec l'épisode émotionnel.

– Hé, Al ? lança-t-il en les rejoignant, interrompant sans se gêner la discussion des deux autres Potter. Tu as l'intention de jouer dans l'équipe de Quidditch ? Parce que je peux te donner deux ou trois trucs…

*~*~*~*~*~*

Un brusque éclat de rire réveilla en sursaut Scorpius. Marmonnant une vague insulte, il se retourna pour s'enfoncer sous ses couvertures – sauf qu'il n'était pas dans son lit. Se redressant difficilement, il promena un œil hagard autour de lui avant de se rappeler pourquoi il avait dormi sur le sol de la salle de bains, adouci grâce à un sortilège hâtivement enseigné par Lily quand il avait refusé de retourner dans le dortoir sans Albus. Après tout, son ami aurait besoin de lui pour lui rappeler d'aller se coucher au bout d'une demi-heure. Bien sûr, il n'avait pas prévu de s'endormir, juste de se reposer un peu les yeux… Où diable était Albus ?!

– Sco ? réussit-il à entendre en dépit des moqueries d'Octavius qui leur demandait si leurs lits étaient trop bien pour eux.

Tournant la tête, il croisa le regard rêveur d'Albus, qui selon toute vraisemblance avait dormi pelotonné contre son dos. Il leva un sourcil interrogateur, ignorant totalement le troisième garçon.

– C'était la meilleure nuit de toute ma vie, murmura fébrilement Albus. La prochaine fois, j'appellerai Sirius Black et les parents de Teddy.

– J'en déduis que tu n'as plus peur de l'utiliser ? constata Scorpius en évitant délibérément d'être trop précis dans ses paroles au cas où Octavius les entendrait.

Albus secoua la tête en s'asseyant.

– Non. Mais comme elle l'a dit, je vais simplement ne pas l'utiliser trop souvent, sinon je risque de ne pas vouloir les laisser repartir. Comme dans cette histoire pour enfants, tu la connais ?

– Le Conte des Trois Frères ? C'est un classique, dit Scorpius en tentant de défroisser son pyjama. Mon père est écrivain, tu sais ? Je baigne dans les livres depuis que je sais lire.

Albus ne répondit rien. Levant la tête, Scorpius fronça les sourcils en constatant que son ami contemplait d'un air songeur la vieille bague posée dans sa paume. Puis Albus sourit et rangea sagement la bague dans sa poche.

Scorpius se détendit. L'histoire se terminait mal pour le frère à la bague, dans ce conte ; mais il savait qu'il en serait tout autrement pour Albus.

Après tout, Scorpius était là pour veiller sur lui.


Voilà, c'était la première visite des grands-parents Potter! J'espère que ça vous a plu... Je vous laisse imaginer vous-mêmes la discussion d'Albus, James et Lily.

Et pour motiver les reviews, quelques spoilers de la deuxième année? ;) Ne pas lire si vous voulez avoir la surprise!

Attention, vous avez été prévenus...

"Williams se pencha vers Albus, un sourire carnassier étirant ses lèvres.

– On va voir ce que tu vaux. Et n'espère pas de traitement de faveur parce que tu t'appelles Potter.

Albus le regarda calmement. Seule sa main crispée sur le manche de son balai trahissait sa nervosité.

– Je n'en attendais aucun."

"– Teddy?! s'exclama Albus. Qu'est-ce que tu fais ici?

Son presque-frère lui adressa un clin d'oeil.

– J'ai été invité."

Je vous laisse sur ce suspense insoutenable.