Disclaimer : les persos sont à JK Rowling bien sûr. ^^
Couple : HP-DM principalement.
Résumé : Depuis la mort de Voldemort et la fin de la guerre, Harry et Draco ne se sont pas revus, même après que Malfoy ait été libéré de prison par le nouveau ministre Kingsley. Mais une certaine carte à jouer vient de chauffer, appelant inexorablement Harry vers le manoir Malfoy...
Petit post it : Ahhhhhhhhhhh c'est le dernieeeeeeeeer ! Et oui. Le dernier chapitre, enfin. Plus d'un an que je m'acharne (avec plus ou moins de régularité, je vous l'accorde) à écrire cette fanfiction. A la base, ça ne devait être qu'un simple OS, dédié aux nombreux délires que j'avais avec Griffouine, dessinatrice de talent.
Partie d'une chanson bien connue d'une américaine tout aussi connue que vous avez déjà sans doute reconnu dans le titre de cette fanfic, je ne pensais vraiment pas écrire 30 chapitres au début. C'est seulement à partir du dixième chapitre que je me suis dit qu'il fallait peut-être que je prévois une trame, quelque chose qui m'aiderait à savoir où j'allais. Et puis voilà...
Au bout de cette page, il n'y aura plus de Break the ice. Mince... je vais écrire quoi maintenant ?
Ah... je sais ! Mes deux disserts pour l'IUFM qui m'attendent sans doute... Et puis promis, juré, craché, d'autres hp-dm, d'autres hp-ss, d'autres tout pleins encore !
Chapitre 30 : du cœur de nos entrailles jusqu'au bout de nos doigts.
A peine Draco avait-il baissé sa baguette qu'Harry sortit la sienne. Le blond ne put s'empêcher de grimacer, imaginant que Potter allait lui faire payer sa lâcheté d'antan. Mais le professeur de vol se retourna simplement vers la porte qui, sous un sort non formulé, claqua sèchement. Le verrou tourna, et Harry fit de nouveau face à Malfoy.
Lentement, comme pour ne pas effrayer le temps lui-même, Potter s'approcha du blond. Ce n'est que lorsqu'il fut à un pas de lui à peine, qu'il releva sa baguette. Il la passa le long de son visage, sans quitter Draco des yeux. Sous un sort habile qu'il avait trouvé peu de temps après la guerre, le masque se détacha de son visage et partit doucement en fumée.
C'était la première fois qu'Harry retirait cette protection devant quelqu'un depuis qu'il était sorti des cachots de Voldemort. Mais Malfoy savait lui.
Draco fut impressionné par la magie employée par Potter. Mais lorsqu'il vit la marque, terrible, sur la joue, ses mains se mirent à trembler, il oscilla légèrement, et il tomba à genoux, tête baissée, épaules frissonnantes. Harry, surpris, rangea aussitôt sa baguette et se pencha vers lui pour l'aider à se redresser. Malfoy s'appuya sur ses avants-bras mais ne se releva pas pour autant, pas tout de suite.
- Pardon…, murmura-t-il sans oser regarder le brun dans les yeux. Pardon…
Harry savait parfaitement qu'il faisait allusion à la marque. Il lui prit les mains et le tira à lui pour l'aider à se relever. Draco serra les doigts entre les siens et redressa enfin la tête, restant là, à observer les éclats verts de son ancien amant.
- Est-ce que tu veux que je remette le masque ? demanda Harry.
Jamais les yeux du blond ne lui avaient paru si fragile dans leur enveloppe bleue, protéger par des cils bien trop pâles. Malfoy avait bien envie de le supplier de remettre le masque, pour ne plus voir cette tâche, pour ne plus imaginer la douleur, pour ne plus se détester autant. Mais il savait que si le brun ne le retirait pas devant lui, il ne le retirerait plus jamais. Il fallait qu'ils retrouvent leur confiance à eux, celle qu'ils avaient pendant la guerre, qui faisait que Draco ne trahissait pas Harry et qu'Harry défendait Draco devant l'Ordre.
- Non, répondit-il.
Et Potter sourit. Il n'en attendait pas moins.
- Tu… te souviens, commença Draco d'un ton hésitant, tout en appréciant la texture des mains qu'il tenait. C'est moi qui suis venu te retrouver, la toute première fois.
- Ouais, répondit Harry avec un sourire. Dans cette foutue auberge, précisa-t-il.
Le blond eut un rictus en souvenir de cette vieille chambre où ils avaient concrétisé leurs envies inavouées pour la première fois.
- Et maintenant, c'est toi qui viens.
Ils restèrent ainsi, face à face, les mains jointes, les yeux dans les yeux, à s'observer sans bouger. Les images de la guerre défilaient dans leur tête, comme s'ils se les transmettaient pour se rassurer : avaient-ils bien vécu la même histoire ? Avaient-ils eu les mêmes peurs, les mêmes angoisses… les mêmes désirs ? Le regard de Draco glissa sur la joue marquée sans s'y attarder. Avaient-ils bien connu le même ennemi ?
Il lâcha doucement les mains de Potter et remonta la manche de son bras droit, dévoilant ainsi sa propre marque des ténèbres. Harry y posa un doigt et caressa le tatouage.
- On est les deux derniers sorciers vivants à porter ce truc, ricana le blond, nerveusement. J'ai l'avant dernière marque, tu as la dernière.
- Oublie ça, lâcha Potter en rabaissant la manche du pull. Je t'ai pardonné Draco. J'ai été fou d'imaginer que tu pouvais faire quoique ce soit en présence de Voldemort. Tu t'es mis en danger. J'ai appris pour le donjon, après.
- C'était rien, répondit Draco en haussant les épaules. Avec du recul, j'en rigolerais presque ! ajouta-t-il d'un ton détaché.
Potter le regarda se diriger vers le pot de peinture qu'il referma précautionneusement. Il savait pertinemment que le blond ne pensait pas ce qu'il venait de dire, mais qu'il n'en laisserait rien paraître. Durant les différents procès, la vérité sur ce qu'avait vécu le dernier héritier de la lignée des Malfoy dans la plus haute tour du manoir de Voldemort avait été révélée. Et ça n'était pas précisément quelque chose dont on pouvait rigoler.
Finalement, Draco s'appuya contre son escabeau et fixa Harry.
- Est-ce que je peux te poser une question ?
Le brun acquiesça, sans bouger, le cœur battant, s'attendant à tout.
- Qui a tué Scrimgeour ?
Un léger sourire vint naître sur les lèvres de Potter. Malfoy avait toujours eu un esprit très clairvoyant, malgré tout. Il savait poser les bonnes questions.
- Pourquoi me demandes-tu ça à moi ? C'est Ron qui est chargé de l'enquête.
- Ah oui, rigola Draco, l'auror Weasley. Sauf que j'ai l'impression que les journalistes s'intéressent beaucoup à l'Ordre et à toi même, sur ce sujet. Qu'est-ce que je ne sais pas ?
Harry soupira. Peut-être pouvait-il lui dire. Après tout, Malfoy faisait partie de l'Ordre, il était un espion…
- C'est un tueur professionnel qui a été engagé pour tuer Scrimgeour. Un mec payé pour ça.
- Engagé par qui ?
Potter n'hésita qu'une demie seconde avant de répondre.
- Par l'Ordre.
Draco en était certain, il ne fut même pas surpris. L'ancien ministre avait fait de nombreuses et lourdes erreurs pendant la guerre, mais la plus grosse bêtise qu'il ait pu faire, fut de se mettre l'Ordre à dos après, pendant les procès.
- Et payé par qui ? demanda-t-il encore.
- Est-ce vraiment important de savoir tout ça ? rigola Harry, légèrement nerveux.
- C'est plutôt marrant, non ? insista Malfoy. Avant c'était toi qui me posait pleins de questions et moi qui ne savait pas comment te répondre.
- Très marrant, effectivement, grommela le brun.
- Je te demande qui a payé, car je trouve déjà extraordinaire que ce soit un des membres de l'Ordre qui dirige l'enquête. Je suppose que Weasley sait très bien qui est derrière tout ça lui. Il ne fait qu'endormir l'histoire, n'est-ce pas ? Pour que les journalistes abandonnent.
- Il sait, oui, répondit Harry en soupirant. Maintenant, on pourrait…
- Pourquoi tu as payé ?
Potter, très surpris, fixa les yeux gris un moment, cherchant à comprendre ce que Draco pensait. Mais cette fois-ci, la carapace était bien épaisse et il ne devina pas les intentions du blond. Ce dernier ne laissa rien paraître et insista encore.
- C'est toi, n'est-ce pas ? Tu es le seul membre de l'Ordre à avoir un coffre suffisamment rempli pour payer un assassin professionnel, je le sais. Je n'arrive juste pas à saisir pourquoi tu l'as fait.
Harry abandonna : Malfoy avait déjà tout compris de toute façon.
- Kingsley a un peu participé aussi, mais j'ai en effet donné le plus gros.
- Pourquoi ?
- On avait tous nos raisons ! s'énerva légèrement le brun en commençant à marcher dans la pièce vide. Scrimgeour était…
- Harry, l'arrêta Draco en lui attrapant un bras pour l'arrêter. Je voudrais connaître tes raisons à toi.
Le brun se perdit lentement dans le regard doux que lui proposait son ancien amant, il se perdit dans la contemplation des lèvres rouges, et brusquement, il sut pourquoi il avait payé cet homme. Il s'était laissé dire que Scrimgeour n'était qu'un abruti, un ennemi de plus, mais la vraie raison venait de bien plus profond, de bien plus loin : du fond de ses entrailles.
- Parce que tant que Scrimgeour était ministre, murmura-t-il, toi, tu restais en prison.
Il se détacha du blond et lui tourna le dos. Maintenant, il ne se sentait plus tellement de taille à affronter encore le regard de glace. Une certaine lassitude l'envahissait. Il avait presque envie de retourner dans son petit appartement à Poudlard.
- Bon, je vais te laisser finir ta peinture, lança-t-il en jetant un coup d'œil au blond.
Il ressortit sa baguette, pour faire réapparaître son masque qu'il apposa aussitôt sur son visage. Puis il lança un nouveau sort vers la porte, qui après un léger cliquetis, s'ouvrit en grand.
- On se revoit bientôt ? dit-il encore en se retournant une dernière fois vers le blond qui n'avait pas bougé.
Malfoy acquiesça. Lorsque la cape de Potter disparut dans le couloir, Draco eut un léger rictus. Cet imbécile avait vraiment tout d'un Gryffondor. Il faisait le lion fier et orgueilleux dès qu'il en avait l'occasion, mais était aussi un parfait idiot. Le blond se détacha de son escabeau et claqua des doigts en fermant les yeux. Un clappement impressionnant résonna dans tout le manoir.
- Draco ? lança aussitôt la douce voix de Narcissa quelques étages plus bas. Que se passe-t-il ?
Malfoy sortit de la pièce en travaux et se dirigea élégamment vers l'escalier central du manoir. Il croisa sa mère au premier étage.
- Je voulais juste éviter que Potter nous quitte trop rapidement, expliqua-t-il avec ce même sourire sarcastique.
Narcissa le regarda descendre chercher sa proie sans rien dire. Elle avait connu son fils rieur, lorsqu'il était enfant. Peut-être un peu capricieux, adolescent, mais toujours de plus en plus beau en grandissant. Et puis elle l'avait vu pleurer, avoir peur, avoir mal. Elle l'avait entendu hurler et s'énerver après Lucius. Elle avait constaté les ravages de la guerre sur son beau visage : de grosses cernes, des yeux ternes, une bouche semblant définitivement incurvée vers le bas.
Mais jamais elle ne l'avais vu amoureux. Elle eut un petit sourire et retourna à ses activités dans le boudoir. L'histoire des deux jeunes hommes ne la concernait plus.
Dans le hall, Harry avait la main posée sur la poignée de la lourde porte d'entrée, lorsqu'il avait entendu la serrure fonctionner. Il s'était donc retourné, face à l'escalier, et gardait une attitude légèrement vexée, bras croisés. Lorsque Draco arriva à sa hauteur, il fronça les sourcils.
- Je dois y aller, insista-t-il, j'ai dit aux autres que je les retrouvais à Grimmaurd avant la nuit, et j'ai au moins deux heures de vol pour retourner à Londres.
Malfoy ricana en s'approchant.
- Qu'est-ce qui est le plus long Potter ? lança-t-il en s'arrêtant devant lui. Deux heures de vol pour retrouver tes amis, ou une nuit, une vie avec moi ?
Le brun écarquilla légèrement les yeux, surpris. Jamais Harry n'aurait imaginé entendre un tel discours dans la bouche du blond. Son cœur se remit à battre, comme un peu plus tôt, lorsqu'il avait ôté son masque. Ils n'avaient connu que la guerre : leur couple était construit sur une accumulation de trahisons et de cachotteries. Comment pouvaient-ils le vivre autrement ?
- Deux heures…, murmura le brun. Deux heures sans toi, c'est le plus long.
Draco sourit. Il avait cru un instant, à cause du silence de Potter, que jamais il n'obtiendrait une réponse satisfaisante.
- Dans ce cas, continua-t-il en fouillant une de ses poches, est-ce que tu crois que…
Il n'acheva pas sa phrase, laissant l'objet qu'il tendait à Harry la finir pour lui.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda Potter en décroisant les bras.
- La bague de fiançailles de mon grand-père maternel, expliqua Malfoy d'un ton qu'il voulut désinvolte. J'aimerais que tu la portes.
Avant de poser une question qui aurait peut-être été la question de trop, Harry prit doucement le bijou entre ses doigts et l'examina. C'était un anneau très simple, en or blanc, d'une grande valeur sans doute. Le seul signe vraiment distinctif était ce petit serpent gravé à l'intérieur de la bague.
- Elle est très belle, murmura le brun.
- Elle est à toi, répondit Draco en la récupérant.
Il attrapa la main gauche de Potter et fit glisser la bague le long de l'annulaire du brun. Alors que l'anneau semblait bien trop large pour le doigt d'Harry, à peine fut-il en place qu'il s'adapta aussitôt se resserrant naturellement à la taille du brun. Surpris celui-ci leva sa main au niveau de ses yeux et l'observa attentivement derrière son masque.
- Elle est magique ? demanda-t-il.
- Oui, répondit Draco. Elle a été faite pendant la première guerre par ma grand-mère. Elle voulait pouvoir joindre son mari n'importe quand, et s'assurer qu'il n'y avait aucun danger.
- Comment ça marche ? questionna encore Harry, très curieux.
- Avec celle-ci, répondit Malfoy en levant une main.
A sa propre main gauche, un autre anneau, plus fin, ornait son annulaire. Potter avait déjà remarqué ce bijou, tout comme l'autre bague, une chevalière très serpentarde, que Draco portait à l'autre main. Mais il ne s'était jamais interrogé sur l'anneau.
- Celui que tu portes était à mon grand-père, celui-ci était à Druella, ma grand-mère. Je les ai récupéré à Noël, pendant la guerre, quand je suis venu au Manoir. C'est ma mère qui me les a donné.
Il ôta sa bague et lui en montra l'intérieur. Là aussi, un petit serpent était gravé.
- Lorsque le serpent bouge et passe sur le devant de la bague, c'est que le bijou a été activé par l'autre.
- Activé ? s'étonna Harry en fixant les yeux bleus de Malfoy.
- En portoloin.
Draco laissa quelques secondes au brun pour comprendre, puis il lui expliqua plus en détail : la façon dont il fallait tourner trois fois l'anneau dans un sens, puis deux fois dans l'autre sens pour ouvrir le portoloin de l'autre anneau ; comment il suffisait d'empoigner la bague activée pour être transporté, quelque soit l'endroit, vers l'autre personne.
Malfoy remit sa bague et observa le brun. Celui-ci poussa un soupir en tournant la bague à son doigt et plongea dans les yeux gris.
- Tu me demandes quoi exactement ? murmura-t-il.
Draco le regarda un moment, semblant chercher ses mots, avant de répondre.
- Juste de continuer comme avant, pendant la guerre.
Trouver les mots n'avait jamais été le fort des deux jeunes hommes. Ils avaient plus pour habitude de s'exprimer par des gestes. Harry fut le premier à renouer avec leurs anciennes habitudes. Doucement, il se pencha, posa une main sur la joue droite du blond, et tendrement, embrassa le coin des lèvres rouges qui n'attendaient que lui. La présence du masque sur la moitié de son visage le gênait un peu pour approfondir le baiser qui resta tendre et léger. Draco entoura sa taille en le serrant doucement contre lui et posa son front contre le sien. A son tour il effleura la joue libre de Potter de baisers furtifs.
En haut du grand escalier, une belle sorcière s'appuyait élégamment sur la rambarde en observant la scène. Narcissa Malfoy avait un regard un peu voilé par la tristesse, ne pouvant s'empêcher de penser à ce qu'elle n'avait plus, elle, depuis la mort de Lucius ; mais aussi un tendre sourire aux lèvres, heureuse pour son fils.
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Le pot de confiture glissa le long de la longue table, poussé par Harry en direction d'Arthur qui l'attrapa avec adresse.
- Merci bien !
Le brun reprit son bol de café et poursuivit sa lecture de la Gazette. Le petit déjeuner était devenu un moment sacré à Grimmaurd les week end. Les membres de la famille Weasley qui vivaient encore sous ce toit et Harry se retrouvaient chaque dimanche matin pour partager de bons toasts grillés et les confitures maison de Molly.
- La rubrique d'Hermione prend de plus en plus de place, fit remarquer Potter.
- Ouais, confirma George en repoussant un calepin où étaient reportés les comptes du magasin Weasley. Ron nous a dit qu'elle avait été promue, quelque chose comme ça.
- Elle est passée chef d'un truc, compléta de façon très pertinente Fred.
- Un bon boulot et une bague au doigt depuis peu, elle en a de la chance cette Hermione, finit Arthur avec un grand sourire.
La nouvelle des fiançailles de Ron et Hermione avait rendu tout le monde heureux. Harry allait répliquer quelque chose, mais la porte d'entrée claqua au-dessus de leur tête. De vieilles habitudes avaient été prises pendant la guerre : tous sursautèrent et s'observèrent un instant, comme si un mangemort allait débarquer au milieu de la salle. Cela ne dura que quelques secondes mais suffit à mettre mal à l'aise la petite tablée.
C'est Remus Lupin qui entra dans la cuisine.
- Salut la compagnie ! lança-t-il en se débarrassant de sa veste. Euh… désolé de vous avoir fait peur, compléta-t-il en voyant les visages un peu angoissés.
- Peur ? ricana Fred.
- Nous ? renchérit George sur le même ton.
Remus leur fit un clin d'œil et s'approcha de la table pour se servir un café. Il avait conservé ses aises dans la vieille maison des Blacks. Harry avait toujours insisté pour que l'endroit reste convivial et familial même après la fin de la guerre.
- Comment va Tonks ? demanda Molly en lui proposant des toasts.
- Fatiguée avec tout le boulot que lui donne Kingsley, mais ça va, répondit le lycanthrope. Harry, poursuivit-il en se tournant vers le brun, je suis venu te parler. Est-ce que tu crois qu'on pourrait discuter un instant ?
Etonné, le brun acquiesça et se leva de table.
- Non, non, l'arrêta Lupin. J'aimerais discuté ici. Je pense qu'on est tous ici très concerné, ajouta-t-il en lançant un sourire aux autres.
Potter fut encore davantage surpris lorsqu'il vit les jumeaux hocher la tête avec un sérieux exagéré et Arthur et Molly le regarder, un sourire préoccupé aux lèvres.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-il en se rasseyant.
Remus s'installa à la table et se lança.
- C'est à propos de… toi et Malfoy, dit-il en plongeant dans les iris verts. C'est ton histoire bien sûr, et on ne voudrait surtout pas s'immiscer dans quelque chose qui ne nous regarde pas, mais…
- Mais quand même, on est curieux, susurra Fred d'un ton doucereux et moqueur en se penchant vers Harry.
Ce dernier eut envie de rire mais préféra conserver son sérieux. Il croisa les mains et écouta chacune des recommandations prudentes des cinq anciens membres de l'Ordre. Molly était inquiète, Arthur soucieux, Fred et George franchement curieux. Quant à Remus… il était particulièrement sceptique. Voilà un mois que Potter était allé retrouver Draco. Un mois que personne n'avait encore osé aborder le sujet. Harry était revenu du Wiltshire sans rien dire, avec un anneau à l'annulaire. Ron et Hermione étaient passés assez régulièrement depuis, presque chaque week-end, quand Harry revenait de Poudlard, mais même avec eux, il n'avait jamais abordé le sujet. Le seul indice laissant penser que les retrouvailles s'étaient sans doute bien passées était cette bague.
- Depuis un mois, tu restes dans ta chambre au quatrième tout les week-ends, soupira Molly. Tu ne descends que pour manger.
- Tu peux comprendre qu'on s'inquiète un peu, n'est-ce pas ? renchérit Arthur.
- Harry, souffla Remus en fixant son jeune ami, qu'est-ce qu'il s'est passé quand vous vous êtes revus ? S'il te plaît, rassure nous.
Leur plus grande crainte, et le jeune professeur fut surpris de l'apprendre, était que Malfoy était le seul sorcier vivant à savoir ce qu'il cachait sous son masque : ils ne voulaient en aucun cas qu'il s'en serve contre lui.
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A peine Harry refermait-il la porte de Grimmaurd sur lui, que Ron et Hermione apparaissaient devant lui.
- Alors ? lança le rouquin. Pourquoi a-t-il activé la carte ?
- C'était une erreur, répondit Harry. On a un peu discuté, c'est tout.
Les deux amis n'insistèrent pas. Ils savaient que le sujet Malfoy était sensible. Ils prirent congé et retournèrent chez eux. Harry s'excusa auprès des autres membres Weasley qui vivaient encore à Grimmaurd du temps qu'il avait mis à revenir. Charlie lui lança un coup d'œil avant de s'en retourner à la lecture d'un vieux livre trouvé dans la bibliothèque. Pendant l'absence du brun, il avait décidé de ne plus jamais tenter quoique ce soit. Harry avait compris ces intentions : s'il était intéressé, il viendrait à lui. Mais il avait peu d'espoir.
Potter monta au quatrième étage de la vieille maison, entra dans l'ancienne chambre de Malfoy, et referma la porte à clef. Une fois seul, il ôta son masque et le posa sur le petit bureau près de la fenêtre. Puis, il s'installa au bord du lit et tourna la bague comme le blond le lui avait expliqué. Il sentit le bijou chauffer légèrement autour de son doigt et aperçut le petit serpent arriver au-dessus de la bague.
Deux secondes plus tard, une mini tornade commença à se former sur le vieux parquet de la chambre. Le bas d'une cape noire apparut, puis deux jambes, un torse. Lorsque la poussière secouée par le transplanage retomba, Draco Malfoy se tenait debout au milieu de la pièce, dans toute sa splendeur, un sourire séducteur scotché sur son beau visage.
- Quoi ? lança Harry en remettant sa bague en place.
- Je n'espérais pas que tu m'appelles si vite, ricana le blond.
- Ah oui ? susurra le brun. C'est sans doute pour ça que tu avais déjà mis ta cape ? Au cas où… Et en partant de chez toi, je t'ai dit à tout à l'heure, donc tu savais très bien.
Draco haussa les épaules sans se dépareiller de son sourire et s'approcha du lit. Il s'assit à côté du brun et observa la marque qui s'étalait sur son visage.
- Il y a quelqu'un ? demanda-t-il d'une voix douce.
- Les Weasley, c'est tout, répondit Harry. Mais ils ont leur quartier au sous sol et au premier. On est relativement tranquille ici.
Malfoy n'en attendait pas moins. Il se pencha aussitôt vers le cou de Potter et y posa ses lèvres. Les frissons, la douceur, les mouvements… tout leur revenait peu à peu. Libéré de tout le poids de la guerre, de toutes les questions qui le hantaient, Draco se sentait suffisamment libre et léger pour mener la danse. Il repoussa tendrement Harry, le forçant à s'allonger sur le lit, et s'installa au-dessus de lui, s'appuyant sur le matelas de chaque côté de son corps.
Rien n'était facile entre eux. Mais rien n'était plus beaux que ces deux yeux verts qui le fixaient sans ciller.
- A quoi tu penses ? murmura-t-il.
- A ce qu'on s'apprête à faire, répondit Harry d'un ton joueur.
- Et tu en penses quoi ?
Le brun leva une main pour replacer une mèche blonde avant de répondre.
- J'ai peur de te redécouvrir, commença-t-il. J'ai hâte de te sentir. J'ai envie comme jamais, et en même temps, j'ai l'impression que ça ne se peut pas. Comme si la guerre n'avait été qu'un rêve et que la réalité ne pouvait pas lui ressembler.
Draco acquiesça, pour lui montrer qu'il comprenait.
- La guerre n'était pas un rêve, répondit-il sur le même ton calme et posé. C'était un vrai cauchemar. Le rêve, il commence maintenant.
Il se pencha à nouveau et embrassa enfin le brun sans se soucier de rien. Il l'embrassa pour oublier tous ces moments où ils n'avaient pas pu le faire, et pour éloigner tous les autres baisers. Celui-ci était le premier, véritablement, le début de tout. Harry y répondit avec entrain. Les doigts se perdirent dans les cheveux, les langues sur leur peau. Ils s'aimaient.
Les mouvements se firent plus rapides, plus saccadés. Un pull, une chemise, un pantalon s'envolèrent, tombèrent au sol. Leur corps se frottaient et s'apprenaient par cœur. Chaque sens était mis à contribution. Lorsque Draco pénétra enfin Harry, ce dernier ne put retenir une larme qui roula jusque dans son cou, où le blond la lécha sensuellement.
Cette larme, c'était toute la souffrance de la guerre qui les quittait un peu plus à chaque coup de rein. Le feu et la glace… l'élu et le banni… le lion et le serpent. C'était au nez de tous ces clichés qu'ils riaient en faisant l'amour. Leurs regards se touchaient, leurs bouches s'affolaient : ne comptaient que l'autre et le plaisir.
Draco embrassa encore Potter dans le cou, le mordit, et se laissa aller, avalant le cri du brun dans un dernier baiser. En sueur, il retomba sur son torse. Leurs respirations se mêlèrent au même rythme que leurs doigts qui s'enroulaient les uns avec les autres, ne pouvant s'arrêter de tourner autour des bagues. C'est à ce moment là que la chose leur sembla naturelle.
- Je t'aime…, murmurèrent-ils au même moment.
Le blond tourna la tête vers Harry. Les yeux étaient rieurs.
- Je l'ai dit en premier, susurra Draco.
- Petit joueur, se moqua Potter. On l'a dit en même temps, et c'est tout.
- Je suis sûr d'avoir commencé en premier.
- Il faut toujours que tu gagnes, n'est-ce pas ? ricana le brun en haussant les épaules.
Face à cet aveu gigantesque qu'ils venaient de se faire, leur seule parade était l'humour, et les fausses piques, leur rappelant un temps ancien où ils ne pouvaient se voir sans s'attaquer. Mais si les mots s'amusaient à se taquiner, les doigts se caressaient toujours, et les cœurs, à l'unisson avec les yeux, criaient encore ce qu'ils venaient de se murmurer.
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Dans la cuisine de Grimmaurd, en ce week-end étonnant, Harry se sentit obligé de forcer son sourire pour rassurer Lupin, et les Weasley qui venaient de lui faire part de leurs inquiétudes. Il repoussa son bol pour s'accouder à la table.
- Draco et moi, on est ensemble, lâcha-t-il. Vous n'avez pas d'inquiétudes à avoir, tout va très bien.
- Dans ce cas…, commença le lycanthrope hésitant, pourquoi ne vous voit-on jamais ensemble ? Pourquoi ne vient-il pas ici ? En un mois vous auriez eu le temps, non ?
- Et pourquoi tu ne retournes pas le voir ? insista Fred.
- Et c'est quoi cette bague ? ricana George.
- Les garçons ! rouspéta Arthur.
Harry sourit encore et tenta de leur expliquer. Ils étaient restés discrets, car pendant la guerre, c'était ainsi qu'ils fonctionnaient : cachés. Mais ils se voyaient quand même, dans la semaine.
- Tu ne rates aucun cours, n'est-ce pas ? commença à s'imaginer Remus.
- Mais la guerre est finie, murmura Molly après que Potter ait répondu qu'il était très assidu. Vous pourriez… vivre votre histoire normalement.
- Harry, si c'est par peur de notre réaction, reprit Arthur, on est tous au courant ici, depuis un moment. Personne ne vous jugera. Draco est le bienvenu.
Sans que personne ne le remarqua, les jumeaux se jetèrent un coup d'œil. Les histoires secrètes qu'il fallait cacher, ils connaissaient. Après un sourire échangé, ils écoutèrent Potter.
- Malfoy et moi, on se retrouve, on a besoin de ça pour l'instant, expliqua-t-il.
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Ils venaient de faire l'amour. Comme d'habitude quand Draco retrouvait Harry dans ses appartements de Poudlard après une journée de cours, les caresses se transformaient très vite en ébats transportés. Allongés sur le lit du brun, un drap négligemment posé au travers de leurs corps mêlés, ils s'observaient, tranquillement.
- Tiens, tu as une cicatrice là ? s'étonna soudain Draco en caressant la hanche droite de son amant du bout des doigts.
- Ouais, répondit Potter en glissant ses mains sous sa tête. Elle date de la grotte. Tu sais, j'avais été blessé par un strangulot.
- Mince, j'avais jamais fais gaffe, murmura Malfoy, visiblement captivé.
- On était trop pressé à l'époque.
Le blond acquiesça sans pour autant chercher à replonger dans ses souvenirs.
- Au fait, commença Harry, j'ai un truc à te proposer. Les autres s'inquiètent de ne jamais nous voir ensemble. Ils m'ont sorti le grand jeu le week-end dernier parce qu'ils voulaient un peu savoir ce qu'il se passait.
- Les rouquins sont d'une nature beaucoup trop curieuse, grommela le blond en roulant sur le côté.
- C'est la seule famille que j'ai Draco, répliqua Potter. J'ai envie de leur faire une blague.
Le brun se pencha vers son amant, l'embrassa, et lui expliqua posément ce qu'il comptait faire. Finalement, il commençait à s'ennuyer après plus d'un mois à se cacher. Il avait envie de passer à autre chose, de s'amuser un peu. Le blond, le cœur battant, accepta de transformer radicalement leur relation en mettant en place le plan diabolique d'Harry.
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Le dimanche matin suivant, lorsque Harry descendit dans la cuisine, il fut agréablement surpris d'y trouver déjà Ron, Hermione, Remus et Tonks, qui étaient venus passer la journée avec la famille Weasley et leur jeune ami professeur.
- Et bien Harry, rigola Lupin alors que le brun n'avait même pas encore fini de descendre les escaliers, tu t'es perdu dans tes draps cette nuit ?
En effet, Potter n'avait plus rien de professoral dans sa tenue : ses cheveux en bataille semblaient avoir été pétris toute la nuit ; il ne portait que le bas de son pyjama, tombant très négligemment sur ses hanches ; de lourdes cernes marquaient son œil qui n'était pas caché par le masque, indiquant un sommeil bien léger ; ses lèvres étaient rouges écarlates, comme s'il avait eu de la fièvre, et enfin, son torse présentait différentes rougeurs, par-ci par-là.
- Tu as mal dormi ? s'inquiéta Molly.
- Vieux, ça fait plaisir de te voir comme ça ! se moqua ouvertement Ron.
Potter leur fit à tous un large sourire et sans rien dire, avança d'un pas pour libérer l'entrée de la cuisine. En une seconde, tous les visages quittèrent leurs airs moqueurs pour une stupéfaction bien plus grande.
Derrière Harry, jusque là invisible, un Malfoy digne de ce nom se tenait dans l'embrasure de la porte. Même dégaine que le brun, à peu de chose prêt : il ne portait que son pantalon, présentait quelques suçons suspects à la base du cou, ses lèvres étaient encore gonflées de désir, ses yeux avaient une couleur beaucoup plus sombre qu'à l'ordinaire, et c'était sans parler de ses cheveux blonds, qui présentaient des épis presque plus impressionnants que ceux de Potter.
Nonchalamment, Malfoy s'appuya sur une épaule nue du brun et lança un sourire ravageur à la cantonade.
- Il paraît que j'ai été invité, susurra-t-il avec gourmandise. J'ai pris un peu d'avance sur le petit dèj, ajouta-t-il lançant un clin d'œil dévastateur à Hermione, j'espère que ça ne pose pas problème.
Les femmes présentes dans la salle rougirent jusqu'aux oreilles. Les jumeaux, pour une fois, ne trouvèrent rien à redire. Quant à Ron, Arthur et Remus, ils présentaient tous trois une tête semblable à celle d'un mérou qui attendrait son repas.
Harry éclata de rire, fier de son coup, et félicita Draco pour son jeu théâtral de grand séducteur. Visiblement, Molly, Tonks et Hermione avaient apprécié le spectacle. Les deux jeunes hommes s'installèrent à table et se servirent des toasts. A force de dialogue, Harry parvint à sortir les autres de leur torpeur, et une ambiance plus agréable s'installa sur la grande tablée.
Comment terminer cette histoire autrement qu'avec une petite morale ? Ils vécurent heureux pendant très longtemps et eurent de nombreux amis… Ou encore, n'oublions pas, même en amour, de continuer à donner autant aux autres qu'on peut donner à l'être aimé.
THE END
Voilàààà ! Maintenant je stresse de savoir si cette fin vous convient ou pas. Fleur bleue ? Oui, peut-être bien. Mais après avoir tué Lucius et décrit des trucs de guerre, j'avais envie de ça. Et puis c'est pas si fleur bleue... si ?...
En tout cas, moi, je me suis éclatée, j'espère vraiment que ça vous plaira ! Je vous fais pleiiiins de groooos bisous, et merci à tous d'avoir suivi cette fic ! De toute façon, je continuerai de répondre à vos reviews.
Ahhhh je veux pas partir... Bon allez... rendez-vous dans une prochaine fic ou prochain OS ! Bisous !
LUSAKA.