Disclaimer : les persos sont à JK Rowling bien sûr.

Couple : HP-DM, RW-HG, et... deux surprises.

Résumé : Deux ans après la mort de Dumbledore, l'Ordre s'est organisé. Suite à une bataille contre les mangemorts, Draco Malfoy est fait prisonnier à Grimmaurd. La cohabitation avec les autres est diffcile, jusqu'à une altercation toute particulière avec Harry...

Petit post it : Bien le bonjour à tous ! Et non, ceci n'est pas un OS. Il s'agit bien d'une fic. Alors, pour la petite histoire : Griffy, m'avait demandé de lui écrire un one-shot respectant certains impératifs. Il fallait que ce soit un hp/dm, déjà, puis elle avait des exigeances par rapport au lemon, etc... Je n'avais qu'à écrire une belle scène toride entre nos deux héros et elle était satisfaite.

Malheureusement, je me suis laissée emporter. J'ai commencé à installer tout un contexte autour du lemon. Ledit contexte est devenu de plus en plus concret... jusqu'à ce que je comprenne que je ne pouvais plus en faire un os. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps devant Griffy pour m'excuser, mais elle est contente quand même dites donc !

Alors cette fic, née pour être un os à la base, est ENTIEREMENT dédiée à ma Griffy, du premier au dernier chapitre. C'est elle qui me l'a inspiré, c'est pour elle que je l'écris. Et si ça pouvait te montrer à quel point je suis bien contente de te connaître, j'en serais ravie... Voilà !

Maintenant, place à la lecture de ce premier chapitre...


Chapitre 1 : Proposition indécente.

Pourquoi tout semblait-il sombre dans cette maison ? Les murs noirs et sales, les corridors sans lumière, les fenêtres opaques, les bougies éteintes par les courants d'air, les plafonds trop hauts… Rien ne lui plaisait. Et puis l'odeur de la mort, bien sûr. Cette odeur forte qui régnait en maître, jusque sous son lit, jusque dans sa peau. Il donna un coup de poing dans le mur. Les escaliers grinçaient sous ses pas.

En bas, plusieurs voix rudes se faisaient entendre. Elles s'apostrophaient, se chamaillaient, débattaient. La seule salle illuminée correctement au 12, Square Grimmaurd était la salle à manger. Là, six membres de l'Ordre du Phénix discutaient sur les mesures les plus urgentes à prendre suite à la dernière attaque de Lord Voldemort.

- Mais non ! s'exclama Remus Lupin. Pourquoi veux-tu qu'il ait laissé des Mangemorts sur place ?

- On n'est jamais assez prudent, lui répondit Maugrey en grognant.

- Mais la bataille est finie et ils avaient autant de blessés que nous ! riposta Potter.

- Oui, ils ont du tous rentrer, renchérit Ronald Weasley. Je suis sûr qu'on peut y retourner tranquillement.

- Mais réfléchissez ! s'emporta Granger. Peut-être sont-ils en train de faire le même raisonnement que nous actuellement. Il ne faut pas prendre de risques !

Draco Malfoy, qui avait enfin quitté les noirceurs de la cage d'escalier, s'installa au bout de la longue table dans l'indifférence générale. Seul Arthur Weasley lui jeta un coup d'œil avant de poursuivre le débat. Il se moquait bien d'être ignoré de la sorte, ce qu'il voulait, c'était du calme et de la lumière.

Voilà plus d'un mois qu'il était enfermé dans cette maison répugnante et son cas n'avait toujours pas été réellement examiné par l'Ordre. Lui-même ne savait pas très bien s'il était un prisonnier politique, un otage, une tête mise à prix, recherché par le ministère et Voldemort à la fois, une victime ou un bourreau, un réfugié... Sa seule certitude était qu'il devenait chaque jour davantage un meuble de ce repère, une plante verte que l'on ne regardait même plus.

Il posa ses bras sur la table, croisa dignement ses doigts et fixa les six personnes de l'autre côté de la table de son regard de glace.

- Je veux y retourner, insistait Potter. Je suis sûr que l'horcruxe est là-bas.

- On y retournera, mais pas tout de suite Harry, expliqua Arthur Weasley.

- On ? Comment ça "on" ? s'énerva le brun. Je peux y aller seul !

- Harry…

Mais il était déjà parti. Il grimpa les escaliers en tapant du pied contre chaque marche, torturant la rambarde, et il n'acheva ce chahut que lorsque la porte de sa chambre claqua. Il voulait quitter cette maison. Il ne supportait plus cet endroit. Et la guerre n'avançait pas assez vite. Encore trois horcruxes à trouver et les circonstances n'avaient jamais semblé si compliquées. Il était assez grand pour… La porte de sa chambre s'ouvrit.

- Harry, tu dois nous écouter, lança Hermione en entrant.

- Même Lupin dit que…

- Le professeur Lupin, Harry.

- Il n'est plus professeur, répliqua le jeune héros. Et même lui dit qu'il ne faut pas perdre de temps.

- Maugrey et Arthur veulent que l'on attende minimum dix jours.

- Mais c'est de la folie ! Est-ce que tu te rends compte du nombre de choses qui peuvent se passer pendant ce temps ? Voldemort pourrait aller récupérer son horcruxe !

- Non. On va envoyer des aurors sur place pour…

- N'en dis pas plus, coupa Harry. Des aurors, mais pas moi c'est ça ? Ok, laisse-moi.

- Harry…

- Laisse-moi ! hurla-t-il.

La porte à peine refermée sur le visage triste de la jeune femme, que la fenêtre de la chambre explosait. Des débris de verre tombèrent au sol, laissant entrer l'air glacial de cette nuit hivernale. Il frappa le mur et dirigea sa rage vers son lit. L'oreiller éclata en nuage de plumes, l'édredon se déchira en deux, le sommier s'affaissa tandis que les bois du lit se pliaient. Derrière la porte, Granger pleurait, recroquevillée sur elle-même.

Lorsque le silence se fit dans la chambre, elle essuya ses yeux et monta un étage plus haut. Voilà presque trois semaines qu'elle avait pris l'habitude de se réfugier dans cette pièce d'où semblait naître toute l'ombre de la maison : celle de Malfoy. Elle ne frappa pas. Elle savait qu'il était en bas. De toute façon, il ne disait jamais rien.

La première fois qu'il l'avait trouvée dans sa chambre, il avait haussé un sourcil inquisiteur, elle l'avait salué de la tête et était ressortie. Puis le lendemain, après une crise entre elle et Ronald, elle était revenue. Il l'avait regardée entrer. Elle avait d'abord semblé gênée, puis elle s'était installée dans un coin, par terre, et n'avait plus bougé. Parfois, elle parlait. Mais souvent, elle se contentait de fixer le sol.

A son arrivée, l'Ordre avait donné au serpentard la chambre la plus sale, sous les toits. Harry avait fortement insisté sur le fait que son statut ne méritait rien d'autre. Hermione leva les yeux vers l'unique fenêtre grise et minuscule. Les carreaux crasseux ne laissaient même pas filtrer les rayons de la lune. Des rideaux bordeaux pendaient de chaque côté, déchirés, troués, mités.

Le lit était défait. Le bureau vide. Le coffre fermé. Pas d'armoire. Pas de fauteuil. Un plafond trop haut pour être vu. Et un parquet usé.

La porte s'ouvrit et il entra. Il l'a vit tout de suite. Les bras de la jeune femme entouraient ses genoux remontés, ses yeux étaient encore rouges. Il soupira, referma la porte et s'allongea sur son lit.

Il avait fait son tour dans la maison, et il en était satisfait. Il avait constaté que la troisième marche de l'escalier entre le deuxième et le premier étage qui ne grinçait pas jusqu'alors, émettait à présent un léger craquement lorsqu'on y posait le pied. Il avait vérifié que les boîtes de nourriture préparées par Weasley mère étaient bien arrivées. Il avait pu espionner un peu une réunion de l'Ordre, constatant une fois de plus le sale caractère de Potter. Dans la salle de bain, la bouteille vide de shampoing avait été remplacée.

Bref, tout était parfait.

- Tu en penses quoi toi ?

Draco rouvrit les yeux et réfléchit à la question posée. Granger lui demandait ce qu'il en pensait. Bien. En général, elle se contentait de parler, mais ne lui posait pas de question. Un pas en avant était donc fait.

- Je n'ai pas à juger, si ?

- Mais je voudrais que tu le fasses, insista Hermione en le regardant.

Le blond se redressa lentement sur ses coudes et lui jeta un coup d'œil avant de se concentrer sur le mur qui lui faisait face. Papier peint gris, autrefois rose, s'il en jugeait les traces de couleurs qu'il avait repérées derrière les tableaux.

- Potter a raison.

Hermione fronça les sourcils.

- Pourquoi ?

- Parce que le Lord ne réfléchit pas comme vous. Il est toujours sûr de sa force. Donc il prend rarement des mesures de prudence. Il se moque d'envoyer ses Mangemorts à la mort ou pas. S'il avait voulu retourner sur place, il l'aurait déjà fait, et vous l'auriez su tout de suite. Il aime qu'on sache ce qu'il fait.

- Mais ça ne change pas le problème ! Si on y va trop tôt, on pourrait se retrouver nez à nez avec lui !

- Je viens de te dire qu'il y serait déjà retourné s'il avait voulu le faire Granger.

- Pourquoi ?

- Parce que les choses sont traitées lorsqu'elles sont chaudes avec lui. C'est quand le sang bouillonne qu'il est le meilleur.

- Tu me dégouttes Malfoy.

Un ricanement moqueur lui répondit. Il se laissa retomber sur le lit et elle posa son menton sur ses genoux. Une porte claqua à l'étage en dessous. Tout s'entendait dans cette vieille baraque. Hermione soupira et étendit ses jambes devant elle.

Cette pièce était vraiment la plus calme. La plus morte en fait. Son occupant était comme mort, voilà pourquoi. Elle jeta un coup d'œil au serpentard. Il ne bougeait pas et avait refermé ses yeux. Les bras croisés derrière la nuque, on aurait pu croire qu'il dormait. Entre eux, les membres de l'Ordre l'avaient surnommé le glaçon. Elle détourna les yeux et repensa à sa journée.

- Fred a été blessé à la bataille ce matin, commença-t-elle. Sa main a été broyée. Mais selon Pomfresh, il pourra s'en resservir. Et puis j'ai eu peur, j'ai cru que Ron avait été touché. En fait, il était juste évanoui. Je sais pas ce que j'aurais fait…

Et elle continuait ainsi. Ce n'était pas tellement pour raconter sa vie et ses malheurs à quelqu'un. Qui voudrait partager quoique ce soit avec le prince des glaces ? C'était plus pour avoir un peu de calme. Un moment volé. Elle pouvait toujours penser qu'il dormait, et il pouvait toujours croire qu'elle parlait à quelqu'un d'autre. Ça n'allait pas plus loin.

Au bout de longues minutes, le silence revint. Elle se leva, épousseta sa robe et sortit. Les yeux gris se rouvrirent aussitôt la porte refermée. Bien. Il n'avait rien appris qu'il ne savait déjà. Weasley était toujours un idiot incapable d'avouer son amour à une Sang de Bourbe. Potter était toujours un griffon prétentieux et Lupin était toujours pauvre.

Il se leva, se déshabilla et se recoucha pour dormir. La journée était passée, c'était le principal.

Dans la salle à manger, Arthur Weasley et Maugrey discutaient encore. Remus croisa Hermione dans l'escalier. Ils se souhaitèrent bonne nuit dans un murmure et le silence tomba sur le repère. C'était ainsi depuis plusieurs mois, depuis la mort de Dumbledore en réalité. Les choses avançaient trop lentement, difficilement. Le ministère n'aidait personne. Au fil des semaines, trois camps s'étaient créés : l'Ordre, les Forces Noires, et le ministère. Chaque camp essayait par tous les moyens possibles d'entraîner les autres à la défaite.

Harry s'était endormi dans le fauteuil de sa chambre sans même réparé les dégâts que sa colère avait causés. Lorsqu'il se réveilla à l'aube, la température de sa chambre était très basse. Il frissonna et observa les débris de verre au sol, puis la brume qui enveloppait la ville dehors. Il aurait aimé qu'elle rentre par la fenêtre cassée, qu'elle l'emporte.

Il se leva, défroissa rapidement ses vêtements, décida qu'il ne prendrait pas de douche, et qu'il commencerait à agir réellement à partir d'aujourd'hui.

La fenêtre et les autres meubles furent réparés en quelques gestes du poignet. Il sortit de sa chambre d'un pas déterminé. Tout le monde dormait. Il monta à l'étage supérieur et s'arrêta derrière la porte de son ennemi. C'était un rituel. Tous les matins, il venait l'inspecter. Personne ne le savait. Il plaqua donc son oreille contre le battant de bois et écouta. Le silence planait. Pas un bruit, pas un soupir. Malfoy dormait.

Parfait. Il se redressa et redescendit. Il avait accepté d'héberger le serpentard ici suite à une bataille où l'apprenti mangemort avait été abandonné par les siens sur le terrain. Blessé, seul, il n'avait rien pu faire et s'était laissé emporter.

Harry entra dans la cuisine. Il trouva de quoi calmer les grognements incessants de son ventre puis se rendit dans la salle. Petit à petit, le soleil grandissait à l'extérieur. Quelques oiseaux bondissaient d'arbres en arbres dans le parc du voisinage et des moldus sortaient leur voiture pour aller travailler, sans savoir que de grosses menaces planaient au-dessus de leur tête. Mais à l'intérieur de la maison, tout restait sombre et silencieux.

La porte d'entrée claqua. Potter était sorti. Il acheva d'enrouler son écharpe en descendant les marches du perron de la vieille demeure et se dirigea d'un bon pas vers le parc. Tous les matins se ressemblait. Il se laissa tomber sur un banc et sortit une carte de sa poche. La dame de pique. Il la fit glisser entre ses doigts et la tritura tout en se plongeant dans ses pensées. Tous les matins étaient identiques. Il surveillait Malfoy, mangeait rapidement et venait se poser là.

Dans un mouvement souple, il fit disparaître la carte qui réapparut dans son autre main. Un tour de passe passe qui épatait les quelques moldus qui s'aventuraient parfois dans le parc à cette heure matinale. Il avait trouvé cette vieille carte à jouer dans un tiroir du bureau de Sirius et l'avait gardé depuis. Elle était un peu déchirée, cornée, usée. Comme lui.

Le vent soufflait dans ses cheveux, des feuilles s'envolaient, ses pensées aussi. Il ne les rattrapait plus depuis longtemps. Il pensait beaucoup trop à la guerre, alors, lorsque sans le vouloir, son esprit se dirigeait vers d'autres sujets, il laissait faire. Souvent, Malfoy était au centre de ces réflexions inconscientes. Il s'interrogeait par exemple sur le statut du serpentard. Pourquoi le gardait-il en vie ? Pourquoi ne cherchait-il pas le blesser davantage ?

Il y avait une distance énorme qui s'était créée entre le glaçon sur pattes et lui. Ce n'était pas de la haine, ni du mépris, ni de l'indifférence, ni même du respect. Surtout pas du respect. C'était juste logique. La glace ne supporte pas le feu.

Mais le feu aimerait faire fondre la glace, parfois, pour voir…

A l'intérieur de la maison, les autres se réveillaient doucement. Tous les membres de l'Ordre ne dormaient pas sur place, mais pour certains, c'était plus simple. Ronald croisa Lupin dans la cuisine et ils discutèrent un peu. Mais très vite, le rouquin s'excusa auprès de son ancien professeur et remonta dans sa chambre. L'inactivité pesait sur tout le monde. Il songea à sa propre guerre en faisant son lit, la bataille que son cœur livrait à son courage de Gryffondor. Il devait parler à Hermione. Il avait bien vu la frayeur sur son visage lorsqu'il était revenu à lui après la bataille.

Soudain, il entendit du bruit dans le couloir au-dessus, quelque chose ressemblant à une chute. Il sortit de sa chambre et monta à l'étage au même moment où il entendit la porte d'entrée claquer au rez-de-chaussée. Arrivé en haut de l'escalier, il vit Malfoy affalé par terre au milieu du corridor en train de gémir.

- Qu'est-ce que t'as ? demanda-t-il sans s'approcher.

Le serpentard ne répondit rien. Ron remarqua alors qu'il tenait son bras gauche contre lui et qu'il le comprimait fortement. La rambarde de l'escalier trembla alors que quelqu'un montait les marches des étages inférieurs. Weasley se pencha par-dessus et aperçu une touffe de cheveux bruns.

- Harry c'est toi ?

Les pas s'arrêtèrent et le visage de Potter se pencha dans la cage d'escalier.

- Oui.

- Monte voir.

Un gémissement plus fort que les autres ramena l'attention de Ron sur le serpentard à terre. Celui-ci se relevait lentement, en s'appuyant sur le mur et il jeta un regard noir à son ennemi qui arrivait. Ronald s'écarta et laissa passer Harry qui s'approcha vivement du blond. Il lui prit le bras et le serra.

- Aaaah ! Putain Potter !

- Il t'appelle encore Malfoy ? siffla l'espoir de tout un peuple. Comment ça se fait ? Qu'est-ce qu'il te veut ?

- J'en sais rien, lâche moi !

Harry serra plus fort et tordit légèrement le bras. Aussitôt, Draco répliqua par un coup de genoux qui atteignit la hanche de son adversaire. Voilà longtemps qu'ils ne s'étaient pas battus. Leur dernière bagarre datait de deux semaines. A chaque fois, c'était simplement un trop plein de rancœur qui explosait. Ils se défoulaient l'un sur l'autre.

Les coups commencèrent à pleuvoir. Ils se baissaient, évitaient un poing, en donnaient un, en prenaient un autre, envoyaient des coups de pieds, frappaient, coinçaient. Ron était redescendu pour aller chercher Hermione. C'était elle qui conservait la petite pharmacie qui servait lors de ces combats de boxe improvisés.

La douleur de son bras le lançait tellement que Malfoy ne parvenait pas à atteindre son ennemi. Celui-ci en revanche, plein de toute l'énergie qu'il ne dépensait pas assez, revigoré par sa promenade matinale, ne ratait pas un coup. Bientôt, le blond tomba à genoux face à lui, le visage rouge, les lèvres en sang, un œil au beurre noir. Harry s'accroupit devant lui et le força à relever la tête en lui attrapant le col de son pull.

- Je ne veux pas de ça ici Malfoy, siffla-t-il. Il ne doit plus t'appeler. Il n'a aucune raison de le faire !

- Dis-moi Potter, grogna le blond en laissant sa tête ballotter dans la poigne du brun. Je ne savais pas que tu voulais me protéger de lui à ce point.

- Crétin ! ricana Harry. Je ne veux pas qu'il sache où tu es. S'il te trouve, il nous trouve tous. Tu es comme une mine qu'il faut éviter de faire sauter. Alors je t'interdis de lui répondre. C'est clair ? ajouta-t-il en secouant le col qu'il tenait.

Draco se dégagea et tenta de lui envoyer un poing en pleine figure. Malheureusement, un peu sonné comme il l'était, il ne parvint qu'à frapper l'épaule du brun, presque amicalement. Mais Harry ne se méprit pas sur ce geste. Il répliqua aussitôt. Il savait se battre debout, il savait le faire à terre. Malfoy ne bougeait plus. Harry se pencha sur lui pour voir s'il s'était évanoui. Mais il ne fut pas assez prudent. Draco rouvrit aussitôt les yeux et leva sa jambe pour frapper le brun en plein ventre.

Potter s'effondra sur le serpentard en grognant.

- Sale serpent tu…

Mais soudain, Draco se crispa. Harry se redressa. Leurs yeux s'accrochèrent. Quelque chose de nouveau venait de se passer.

- Tu…

- Dégage Potter. T'as gagné si tu veux, mais dégage.

Harry ne bougea pas pour autant. Ce qu'il avait senti contre le corps de son ennemi n'était pas du hasard, il le savait. C'était la première fois, mais ça lui semblait évident. Draco le poussa avec ses jambes pour se relever. Harry suivit le mouvement et le retint pour l'empêcher de descendre les escaliers. Il le coinça contre le mur du palier et plaqua une main sur son entre jambe gonflée, objet de leur gêne momentanée.

- Aahh.. Potter.. Lâche-moi !

- Malfoy… Je ne savais pas que tu aimais autant prendre des coups.

- C'est pas ça abruti, que vas-tu t'imaginer ?

Le brun ricana et Draco en profita pour se dégager et inverser la situation.

- Tu te moques Potter, n'empêche qu'il m'a semblé sentir la même chose chez toi.

- Sauf que moi, je ne le renie pas, susurra Harry.

Le blond fut un instant déstabilisé. La franchise et le sourire de son ennemi lui valut de se retrouver de nouveau dos au mur, une jambe ferme entre les siennes, pressée contre son érection et ses bras coincés par deux fortes poignes. Il jeta un regard noir qui s'agrandit de stupeur lorsqu'il vit le brun se pencher vers lui.

Des lèvres abîmées se posèrent sur les siennes. Aucune douceur dans ce baiser improvisé. Une langue força l'entrée, des dents s'entrechoquèrent. Le feu prenait et la glace fondait. Réellement, une larme coulait le long de la joue de Draco. Plaisir, volupté, fermeté et haine. Comment ressentir toutes ces choses ?

Harry se détacha enfin et le fixa étrangement. Il lécha la joue mouillée du blond et plongea dans les yeux redevenus glace.

- Il ne faut pas pleurer Draco, murmura-t-il. La vie est dure, je sais. Mais si tu veux un peu de plaisir dans ce monde pourri, tu sais où le trouver maintenant.

Il se tut, vérifiant que le sens de ces paroles avaient bien été compris par le mangemort, et il se détacha de lui, descendant les premières marches de l'escalier en bois.

- Oh, et bien sûr, personne n'en saura rien, ajouta-t-il sans même se retourner.

Malfoy n'attendit pas de voir disparaître Potter pour retourner dans sa chambre. Tant pis, il ne mangerait pas ce matin. Hermione le trouva assit sur son lit quelques minutes plus tard. Sans un mot, elle posa une petite mallette sur le matelas et en sortit une petite fiole.

- Pour ton œil, expliqua-t-elle simplement en posant la potion à côté du blond qui ne bougea pas. Ça c'est pour tous tes bleus, poursuivit-elle en désignant une autre crème.

Elle referma la mallette et fixa Draco qui ne la regardait pas, plongé dans ses pensées. Puis, semblant prendre sa décision tout à coup, elle se pencha pour lui assener une gifle magistrale.

- Et ça, c'est juste pour ce que tu es ! siffla-t-elle.

- Ah ouais, et je suis quoi ? s'emporta Malfoy en se tenant la joue.

- Un sale mangemort répugnant ! hurla-t-elle en quittant la pièce.

- Je m'en fous de ce que tu penses ! cria-t-il de toutes ses forces alors que le battant de bois se refermait d'un coup sec. Je me fous de ce que vous pensez tous ! Rien à battre ! Vous n'avez qu'à crever tous comme les rats que vous êtes ! J'en ai marre !

Il se tut brusquement lorsque la porte de sa chambre se rouvrit.

- Tu veux une autre raclée Malfoy ? siffla Harry, la main encore sur la poignée.

- Dégage de là Potter !

- Je voulais juste préciser que ma proposition tiens toujours. Et je pars.

- Tu pars ?

- Ouais.

- Où ?

- En mission.

- Mais pourquoi tu me le dis ? Je m'en fiche !

- Si tu veux me trouver, renseigne toi auprès de Lupin.

- Quoi ?

La porte était déjà refermée. Draco poussa un cri de rage et enfonça un poing dans son oreiller. Pour qui se prenait cet abruti ? Croyait-il qu'il suffisait de le chauffer pour qu'il rapplique ? Le croyait-il vraiment ?

Loin de toute cette colère, plusieurs étages en dessous, Harry et Ron se préparaient effectivement à partir sous les regards mécontents de certains, et encourageants pour d'autres. Lorsque la porte d'entrée claqua derrière eux, Hermione éclata en sanglot dans les bras d'Arthur Weasley, et Remus Lupin se dirigea vers la cuisine d'un pas lourd.

Harry lui avait confié une bien étrange mission, mais il était près à faire tout ce que lui demanderait le jeune homme. Cela devait avoir un intérêt qu'il ne saisissait peut-être pas, mais qui avait certainement un sens pour le fils de son feu meilleur ami. Il prit un sandwich dans une des boîtes préparées par Molly, ainsi qu'une bouteille d'eau, et traîna son pas lent jusqu'à l'étage le plus élevé de la vieille demeure.

Il déposa le maigre repas sur le bureau de la chambre de Malfoy qui était vide et redescendit. Lorsque Draco revint de la salle de bain où il était allé soigner ses blessures, et qu'il vit le sandwich, il comprit parfaitement le message, contrairement à Lupin. Il décida de ne pas réagir, de tenir tête, de conserver son apparence glaciale. Il ne craquerait pas.

Quatre jours passèrent. Il ne voyait plus Harry ni Weasley. Il n'entendait plus le parquet craquer derrière sa porte le matin, puis les pas feutrés de Potter repartir. Il n'entendait plus ce dernier crier à tout bout de champ. Sans dire que cela lui manquait, il sentait bien que l'ombre de la maison n'en était que plus pesante.

Le cinquième jour, Granger entra dans sa chambre et alla s'asseoir dans son coin habituel. Elle avait pleuré. Elle jeta un regard de haine au blond qui s'était redressé sur son lit à son entrée. Puis elle baissa la tête vers le sol et serra ses jambes contre elle.

- Qu'est-ce que tu lui as fait Malfoy ? siffla-t-elle.

Draco fronça les sourcils et s'assit plus correctement. Il ne quittait pas la chevelure épaisse et brune de la jeune femme des yeux, et s'attendait à un long échange.

- Pourquoi est-ce qu'il refuse que je les rejoigne ? poursuivit-elle. Pourquoi est-ce qu'il demande si tu as parlé à Lupin ? Qu'est-ce que tu lui as fait ?

Elle ancra son regard de braise dans celui, glacial du serpentard.

- De qui parles-tu Granger ? lança-t-il froidement.

- Ne joue pas à l'idiot avec moi Malfoy.

Il n'avait rien à dire. Potter avait bien spécifié que personne ne devait être au courant, et il partageait tout à fait cette opinion. Le silence s'imposa donc de lui-même. Hermione appuya son front sur ses genoux relevés et fut prise de tremblements. Si elle pleurait, cela pouvait durer moins longtemps que prévu. Draco avait remarqué qu'elle n'aimait pas pleurer en sa présence. Elle pouvait parler, montrer qu'elle avait pleuré, qu'elle en avait envie. Mais lorsqu'elle le faisait réellement, elle partait vite.

Et en effet, elle finit par se lever et se dirigea vers la porte en s'essuyant les yeux. Avant de sortir, la main sur la poignée, elle fixa encore le mangemort.

- Pourquoi est-ce que tu ne t'enfuis pas Malfoy ? La porte reste ouverte.

Et elle le quitta.

Cette dernière phrase avait fait impression sur le blond, bien plus qu'elle n'aurait pu le soupçonner. Il resta assis, le dos droit, les mains sur ses cuisses. S'enfuir… Pourquoi ? Une réponse s'immisça dans son esprit, tortueusement, tel un serpent, affreusement réelle et prenante. Pour rejoindre Potter…

à suivre...


Voilà... J'espère que vous avez aimé. Il va bientôt y avoir une petite illustration de Griffy en plus. Merci d'avoir lu et à bientôt pour la souite ! Bisous !