Voilà, normalement, j'ai répondu à toutes les reviews en retard. Si j'en ai oublié une, n'hésitez pas à me le dire.
Et voici la fin de l'histoire...

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Epilogue

"Il faudrait que je retourne dans mon lit, maintenant", dit Remus pour la troisième fois de la soirée.

Mais il ne bougea toujours pas. Comme il aurait aimé pouvoir rester là, pelotonné contre son chéri, pour sentir la chaleur de son corps toute la nuit et voir son beau sourire en s'éveillant le matin ! Mais James et Peter ignoraient encore qu'ils étaient ensemble, et ce ne serait donc pas prudent.

"Oh, allez ! Ils ne remarqueront rien. Ils ne peuvent pas voir à travers les rideaux, tu sais ?" insista Sirius de son habituel ton insouciant.

"Et je ferais quoi, demain matin ?" objecta Remus dans un admirable effort pour maintenir son bon sens en vie malgré la pluie de petits baisers qui tentait de le noyer. "Je ne peux pas juste sortir de ton lit et dire 'salut' comme si tout était normal."

Sirius ne cessa de l'embrasser que pour éclater de rire.

"La tête qu'ils feraient – ce serait trop fort !"

"Vraiment, Sirius, on devrait leur dire au lieu de risquer qu'ils le découvrent d'une manière qui les choquerait."

"Ça les choquera de toute façon", soupira Sirius, apparemment plus du tout d'humeur à rire ou à embrasser Remus. "Tu imagines ? Qu'est-ce que tu aurais pensé, toi, si je t'avais subitement annoncé que j'étais amoureux de James ?"

Remus se raidit presque imperceptiblement en entendant mentionner ce qu'il avait un jour considéré comme une possibilité.

"Tu ne l'as jamais été, hein ?" demanda-t-il très vite.

Sirius se remit à rire, encore plus fort.

"Bien sûr que non, Moony ! C'est toi que j'aime, enfin !"

Remus était sur le point de dire à Sirius qu'il le savait et qu'il l'aimait aussi quand une sorte de couinement le fit sursauter.

"Qu'est-ce que c'est que ça ?"

Le bruit ne se répéta pas, mais Remus était certain de ne pas l'avoir imaginé.

"On aurait dit Wormtail", dit-il. "Je veux dire... pas Peter – le rat !"

"Ça doit être une souris, alors", répliqua distraitement Sirius. "Peter n'avait aucune raison de se transformer pour aller à son mystérieux rendez-vous, et..."

Cette fois, ils se figèrent tous les deux. Des pas... Un bruit de pas anormalement fort, comme si la personne qui arrivait voulait s'assurer d'être bien entendue.

Remus bondit hors du lit de Sirius et se jeta sur le sien juste à temps. Mais il ne parvint pas à refermer les rideaux avant que Peter entre.

"Euh... salut !" balbutia-t-il en s'efforçant d'ignorer Sirius qui gloussait de rire au souvenir de ce qu'il avait dit un peu plus tôt. "Ton rendez-vous s'est bien passé ?"

Peter le regarda fixement pendant quelques secondes, l'air très mal à l'aise.

"Ce... ce n'était pas exactement un rendez-vous", répondit-il finalement. "Rien d'important, je vous l'ai déjà dit..."

"Oui", intervint Sirius, émergeant de derrière ses rideaux, "mais moi je t'ai déjà dit que ce n'était pas une réponse acceptable. Depuis quand tu nous caches des trucs ?"

Remus sut immédiatement qu'il s'agissait exactement du genre de phrase qu'aucun d'eux n'aurait jamais dû prononcer. Il se tourna vers Sirius avec une expression qui signifiait "Ce n'était pas très malin, Padfoot !" et Sirius reconnut tout aussi silencieusement qu'il aurait encore une fois mieux fait de réfléchir avant de parler.

Peter les regardait alternativement, l'air hésitant.

"Vous ne me cachez jamais rien, vous, j'en suis sûr..." marmonna-t-il.

Il y avait une légère note de reproche dans sa voix, mais ce ne fut pas pour cela que Remus baissa la tête, honteux.

Bien sûr, Sirius et lui avaient de très bonnes raisons de rester discrets, mais valait-il la peine de blesser leurs amis en les laissant imaginer qu'ils n'avaient pas assez confiance en eux pour tout leur dire ?

Sirius se sentait probablement un peu coupable aussi, car il cessa de tenter d'en savoir plus au sujet du rendez-vous-qui-n'en-était-pas-vraiment-un.

"Tu sais, alors ?" demanda-t-il gentiment.

Remus releva la tête mais ne dit rien. Il remarqua que Peter se demandait quel genre de réponse donner.

"Je veux dire... pour Moony et moi", précisa assez inutilement Sirius comme leur ami ne disait toujours rien.

Peter soupira.

"Oui", avoua-t-il à voix très basse. "J'ai... j'ai entendu ce que vous disiez quand je suis arrivé. C'était... très clair !"

Sirius disant à Remus qu'il l'aimait... C'était on ne peut plus clair, en effet !

"Désolé que tu l'aies appris ainsi", dit Remus, ses yeux suppliant pratiquement Peter de se montrer compréhensif. "On n'avait pas l'intention de garder ça secret éternellement mais... enfin, c'est pas ce qu'il y a de plus simple à expliquer, comme situation..."

"J'imagine..." murmura pensivement Peter. "Prongs n'est pas au courant, si ?"

Sirius secoua la tête.

"Si j'avais trouvé un moyen de le lui dire, tu l'aurais su aussi."

Ça, au moins, c'était une bonne réponse, parfaite pour convaincre Peter qu'ils n'avaient pas moins confiance en lui qu'en James. Même si Remus savait qu'en réalité Sirius attachait beaucoup plus d'importance à la réaction de James qu'à celle de Peter.

"Ça va ?" demanda Remus avec hésitation. "Je veux dire... Je sais que ça doit faire un choc et qu'il te faudra sûrement un peu de temps pour t'habituer à l'idée, mais..."

Peter eut un vague geste de la main indiquant qu'il n'en faisait quand même pas un drame.

"J'ai survécu au premier choc que tu m'as donné, alors je peux bien survivre à celui-là aussi", plaisanta-t-il assez maladroitement en s'asseyant au pied du lit de Remus. "Même si ça fait bizarre de penser que vous êtes... euh..."

"... amoureux ?" suggéra Sirius.

Puis il se tourna vers Remus avec un grand sourire qui lui fut rendu en version plus timide.

"C'est même très bizarre !" s'exclama Peter, les regardant de nouveau alternativement. "Surtout que vous n'avez vraiment pas l'air..."

Cette phrase resta également en suspens, et Sirius proposa encore une fin appropriée:

"... gay ?"

Remus doutait que ce mot soit bien celui que Peter avait eu en tête – c'était plus probablement l'un des mots beaucoup moins polis dont les gens qualifient habituellement les garçons qui ne s'intéressent pas aux filles – et Sirius en était sûrement conscient aussi mais, par une sorte d'accord tacite, ils décidèrent tous de prétendre que ces autres mots n'existaient pas.

Peter hocha la tête. Il semblait inquiet de ce que diraient les autres.

"Ça doit être parce qu'on n'est même pas sûrs de l'être", expliqua Sirius avec un haussement d'épaules. "Tu vois, j'aime bien les filles quand même... du moment que je ne suis pas obligé de passer des heures à me demander de quoi je pourrais bien leur parler. Alors c'est sûrement un hasard que la personne avec qui je me sens le mieux soit un garçon."

Peter ne semblait pas très convaincu mais, au lieu de faire un commentaire que les autres auraient pu mal prendre, il se tourna vers Remus, l'air interrogateur.

"Oh, ne me demande pas !" s'écria Remus. "Je n'en sais rien du tout. Tout ce que je sais, c'est que Sirius est presque la seule personne que... à qui je pouvais me permettre de m'attacher à ce point. Et je n'arrive pas encore vraiment à le croire. Il y avait tellement peu de chances qu'il tienne à moi de cette façon aussi..."

Il y eut un moment de flottement. Bien que Remus n'ait pas précisé les noms des autres personnes qu'il aurait pu s'autoriser à aimer, Peter n'était pas assez stupide pour ne pas comprendre le sous-entendu – ceux qui étaient aussi au courant de son "petit problème de fourrure" et qui s'en accommodaient parfaitement, donc James et... lui.

Le silence menaçait de s'éterniser quand James le brisa en ouvrant abruptement la porte et en demandant d'une voix forte:

"Wormtail, c'était toi, le rat que j'ai vu s'enfuir dans le couloir il y a dix minutes ?"

A en juger par la soudaine pâleur de Peter, Remus ne douta pas que la réponse soit positive. Et James partageait visiblement cette opinion, car il poursuivit sans attendre:

"Tu nous espionnais, Lily et moi ?"

"Non !" répliqua hâtivement Peter.

Puis, après une seconde de réflexion, il ajouta d'un air penaud:

"Bon, d'accord... on peut dire ça comme ça. Mais je n'avais pas l'intention de... d'être indiscret. Je voulais juste... euh... savoir comment c'était... d'être avec elle."

Ces mots parurent pétrifier James, qui resta sans voix et figé, les yeux écarquillés en une expression ébahie.

Sirius en profita pour s'imposer dans la conversation.

"Alors c'était ça, ton soi-disant rendez-vous ! Le rendez-vous de James... Tu sais, t'es peut-être allé un peu loin dans le genre 'vie par procuration', cette fois."

"Sirius..." dit Remus, sa voix sonnant comme une mise en garde.

Il ne pensait vraiment pas qu'intervenir dans cette affaire soit une bonne idée. Surtout sur ce ton léger, même si James n'avait pas l'air de s'en soucier.

"Je sais. Je... c'est juste que, sur le moment, je ne m'en suis pas rendu compte", balbutia Peter.

Bien que s'adressant à Sirius, il jeta un coup d'oeil plein d'appréhension en direction de James, dont le silence semblait l'effrayer autant qu'une explosion de colère – sans doute parce qu'il craignait que l'explosion suive. Mais ce ne fut pas le cas.

"Est-ce que... tu aimes Lily ?"

La voix de James était étonnamment calme et juste un peu hésitante, comme s'il n'était pas tout à fait sûr de vouloir entendre la réponse à sa question. Ce que Remus pouvait comprendre. Il trouverait très désagréable qu'un de ses amis aime Sirius de la même façon que lui. Mais pour ça, au moins, il y avait vraiment très peu de risques.

"Pas comme toi", dit ensuite Peter, et Remus se sentit un peu moins inquiet pour l'avenir de l'amitié des Maraudeurs.

"Comment alors ?" demanda James d'un ton toujours un peu incertain.

"Pas plus que toutes tes copines précédentes..." répondit ingénument Peter - en tout cas Remus avait l'impression qu'il ne s'était pas aperçu de l'effet étrange que pouvait produire ces paroles.

Sirius laissa échapper un éclat de rire à moitié étouffé et Remus lui lança un regard de reproche pour le prier de rester en dehors de tout ça.

D'ailleurs, pensa-t-il, ils auraient déjà dû quitter la pièce tous les deux pour laisser les autres parler en privé.

"Tu... tu aimais aussi toutes mes copines précédentes ?"

Visiblement, James n'en croyait pas ses oreilles, et Sirius rit encore, ignorant complètement le message muet de Remus.

"Je t'avais bien dit qu'il vivait à travers toi ! Tu es son héros, Prongs ! Alors il aime ce que tu aimes, c'est aussi simple que ça. Hein, Wormtail ?"

"Euh... oui ?" hasarda Peter, très clairement déconcerté.

Cette fois, Sirius ne fut pas le seul à rire. James en fit autant, et Remus se permit un sourire amusé.

"OK, alors pourquoi tu ne sortirais pas avec une de ces filles dont notre star du Quidditch a brisé le pauvre petit coeur ?" demanda Sirius à Peter.

"Moi ? Tu plaisantes ? Elles ne savent même pas que j'existe ! Je suis transparent à leurs yeux."

"Ben, alors, fais-toi remarquer... et puis parle de Prongs et de son talent pour le Quidditch. Au moins tu ne manqueras pas de conversation."

Peter avait toujours l'air dubitatif, mais James rit plus fort, bientôt suivi de Sirius. Remus finit par se joindre à eux, heureux de constater que personne ne semblait plus fâché contre personne.

"A propos de rendez-vous, Padfoot..." dit ensuite James en s'asseyant à côté de son ami avec un sourire malicieux. "Est-ce que par hasard tu aurais suivi le conseil que tu viens de donner à Wormtail ? Tu as été étonnement compréhensif pour tout ce qui concerne Lily ces derniers temps."

"Euh... pas exactement", commença Sirius en jetant machinalement un coup d'oeil à Remus. "J'ai trouvé... quelqu'un de spécial, c'est vrai, mais pas une fille avec qui tu es sorti."

Le temps de la révélation approchait... Remus devinait la nervosité de Sirius et même, d'une certaine façon, il la sentait - ou peut-être qu'il l'imaginait seulement mais, en tout cas, il aimait l'idée qu'ils puissent être constamment "connectés" comme ils ne l'étaient d'habitude que pour les nuits de pleine lune. Il essaya donc de se concentrer pour envoyer des ondes d'encouragement à Sirius.

Entre-temps, James s'était mis à faire des déductions subtiles dans l'espoir de trouver le nom de "l'heureuse élue" qui avait accompli l'exploit de capturer le coeur de Sirius.

"Laisse-moi réfléchir... Est-ce que c'est cette fille de Poufsouffle qui avait refusé de sortir avec moi l'année dernière parce que c'était toi qu'elle préférerait ? Ou celle de Serdaigle qui s'arrange toujours pour se mettre sur ton chemin quand tu entres dans la Grande Salle pour que tu sois obligé de lui demander de se pousser et que ça lui donne l'occasion de te parler ? Ça ne peut pas être une Serpentard, hein ?"

Sirius fit signe que non à chaque question puis, après quelques autres tentatives infructueuses, James réclama un indice.

"Dis-moi au moins dans quelle Maison elle est, de quelle couleur sont ses cheveux ou... si je la connais, déjà !"

Peter pouffa de rire et Remus lui lança un regard noir. Toutefois, il fallait bien admettre que, d'un point de vue extérieur, la situation devait être très drôle. En fait, malgré ce "elle" et ce "la" qui la rendait un peu vexante, il ne pouvait pas s'empêcher de trouver la phrase de James plutôt amusante aussi. Il cessa donc vite de froncer les sourcils et prit le parti de sourire.

Quant à Sirius... On ne pouvait pas dire qu'il soit calme, mais il n'avait pas l'air trop agité non plus.

"Gryffondor, cheveux brun clair... et c'est quelqu'un que tu connais, oui," dit-il d'un ton presque normal.

"Une Gryffondor..." répéta James, pensif. "Une amie de Lily, peut-être ? Mais les cheveux de Iona sont foncés et Sandra sort avec un Moldu, non ? Euh... Un autre indice ?"

Sirius hésita. Longtemps. Remus se demanda s'il ne devrait pas simplement dire "C'est moi" pour briser la tension qui se faisait de plus en plus insupportable à chaque seconde. Mais Sirius se décida avant lui.

"Affinité canine ?"

En moins de trente secondes, tout le monde se tourna vers Remus. D'abord Peter, apparemment inquiet; puis James, le premier moment de stupéfaction passé; et enfin Sirius – un Sirius très nerveux dont les yeux imploraient ouvertement son soutien.

Remus se dit qu'il ne pouvait pas se permettre d'avoir l'air embarrassé ou quoi que ce soit de ce genre. Il fit donc de son mieux pour adresser un regard rassurant à Sirius et soutenir celui de ses beaux yeux gris-bleu.

"Toi ?" parvint enfin à dire James d'une voix à peine audible.

Remus hocha la tête en silence.

Quand James le regarda de nouveau, Sirius se contenta de hausser les épaules comme pour dire "Ben oui, et alors ?", et Remus devina que ce geste était censé montrer à James qu'il ne doutait pas de son acceptation.

"Ça fait un choc, hein ?" intervint Peter comme aucun des autres ne semblaient capable de trouver quelque chose à dire. "Je venais de l'apprendre quand tu es arrivé. J'ai accidentellement surpris Padfoot en train de dire des mots doux à Moony... Tu imagines comme c'est bizarre ?"

Il riait, et Remus savait donc que ça ne le dérangeait pas vraiment, mais il valait sûrement mieux clarifier quelques détails.

"Ne vous inquiétez pas, on ne va pas vous embêter à... se tenir la main ni quoi que ce soit de ce genre devant vous. On sera aussi discrets que possible pour éviter de vous gêner. Donc rien ne va changer. On est toujours amis, même si maintenant il y a aussi quelque chose de plus pour Sirius et moi."

"Oh, allez, Moony ! Je ne te demanderais jamais d'éviter de tenir la main de Sirius devant moi si tu as envie de le faire", répliqua immédiatement James. "Tu crois que je ne pourrais pas supporter de vous voir ensemble ? Vous pouvez même vous embrasser - moi, je m'en fiche !"

Au ton de la voix et à la lueur familière qu'il voyait briller dans les yeux de son ami, Remus soupçonna que l'idée l'amusait, probablement parce que ce serait un bon prétexte pour les taquiner. Il décida cependant de faire comme s'il n'avait pas remarqué ça et sourit en réponse aux paroles rassurantes.

Comme il fallait s'y attendre, Sirius réagit tout à fait différemment. Se levant d'un bond, il franchit d'un seul pas la distance entre les deux lits, s'assit à côté de Remus, lui passant un bras autour des épaules, et... planta un petit baiser sur ses lèvres.

Peter fit automatiquement le chemin en sens inverse pour prendre la place de Sirius à côté de James, qui suivait d'un air très amusé les efforts d'un Remus rougissant pour obliger Sirius à contenir ses effusions dans les limites de la décence.

"Peut-être qu'on devrait se retirer discrètement avant qu'ils en viennent à quelque chose de vraiment choquant", chuchota Peter à James – mais pas assez bas pour échapper à Remus.

"Ou peut-être qu'on pourrait juste rappeler notre présence à Sirius... Hé, Padfoot ! Je suis sincèrement ravi que tu aies enfin trouvé 'quelqu'un de spécial', mais je crois que Moony préférerait garder certaines choses privées."

Sirius se tourna vers son meilleur ami avec un grand sourire.

"Je sais, mais j'adore le mettre dans l'embarras. Il est tellement mignon avec ses joues toutes rouges, tu ne trouves pas ?"

James rit et ne dit rien.

"Bon, d'accord, tu n'es probablement pas capable de voir si un garçon est mignon... Bref. C'est vrai que t'es content pour moi ?"

"Evidemment !" assura James sans un instant d'hésitation.

Et Remus fut particulièrement touché de l'entendre ajouter "Je suis content pour vous deux".

"Lily et toi êtes les personnes les plus incroyablement compréhensives que j'aie jamais rencontrées", dit-il, radieux. "Elle avait deviné alors que Sirius n'était même pas encore au courant, alors j'ai arrêté de prétendre qu'on était juste des amis un peu plus proches qu'avant. Elle m'a convaincu qu'il fallait qu'il sache."

"Tu as vraiment choisi la bonne fille, Prongs", approuva Sirius.

Ce qui lui valut un regard stupéfait de la part de James comme de celle de Peter.

"Quoi ? C'est vrai. Elle a été géniale avec Moony. Et en plus tu avais raison: je te comprends, maintenant."

"Tu comprends quoi ?" demanda Peter, perplexe.

"Ce que James m'a dit... sur le fait d'être amoureux."

"Sauf que je disais qu'il fallait que tu trouves une fille qui te le fasse comprendre. De toute évidence, j'avais tort sur ce point..."

Tout le monde rit.

"Tu ne pouvais pas deviner..." reprit Sirius après quelques secondes. "En fait, si tu avais mentionné l'éventualité d'un garçon, j'aurais pensé que tu étais tombé sur la tête. Donc c'est mieux que tu ne l'aies pas fait."

"Il n'aurait jamais pu avoir une idée aussi extravagante, de toute façon," remarqua Peter en riant encore. "Personne ne pourrait..."

"Ben... si, nous !" répliqua Remus. "Mais je dois avouer que ça me semblait très extravagant aussi au début."

"Et maintenant ?" demanda doucement Sirius.

"Maintenant... tu sais ce que je pense."

C'était peut-être un peu idiot, mais il ne se voyait pas lui dire "je t'aime" devant les autres. Peut-être serait-il capable de le faire un jour, mais pas maintenant. Pas encore. Sirius n'avait pas vraiment besoin de l'entendre prononcer les mots, de toute façon. Ils devaient être écrits dans ses yeux.

"Tu sais quoi ?" dit Peter à James, encore une fois juste un peu trop fort. "Ce qu'il y a de plus bizarre, en fait, c'est pas que ce soit deux garçons, mais que ce soit Padfoot et Moony !"

"Tu t'y habitueras", répondit calmement James.

Puis, comme Sirius et Remus se retournaient de leur côté, il ajouta pensivement:

"Vous savez, je n'aurais jamais pensé que ça pouvait arriver mais, d'une certaine façon, ça ne me surprend pas vraiment. Je ne sais pas pourquoi mais, quand je vous vois, je me dis que... vous deux, ça colle très bien."

Ils lui rendirent tous les deux son sourire, surpris, bien sûr, mais surtout touchés de ces gentilles paroles.

"Tu vois ?" chuchota ensuite Sirius à l'oreille de Remus. "On est faits pour être ensemble – même Prongs l'a remarqué. Et c'est ça que veut dire 'affinité canine'."

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Fini... mais il reste une one-shot dont je compte terminer la version française bientôt (et si vous n'avez rien contre l'anglais, vous pouvez même aller la lire tout de suite: c'est "A new beginning"). Donc on se retrouvera. Encore bonne année à toutes, et merci pour vos reviews.